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stanlinople (Paris, 1796) ; Journal historique des opérations militaires du siège de Peschiera (Gènes, 1801) ; le Magnétisme éclairé ou Introduction aux archives du magnétisme animal (Paris, 1820) ; le Magnétisme animal retrouvé dans l’antiquité, suivi de recherches sur l’origine de l’alchimie (Paris, 1821) ; la Morale chrétienne vengée ou Réflexions sur les crimes commis sous le prétexte spécieux de la gloire de Dieu et des intérêts de la religion (Paris, 1822), excellent ouvrage plein de faits intéressants, d’érudition et d’esprit critique ; Exposition critique du système de la doctrine mystique des magnétistes (Paris, 1824) ; Portraits et caractères des jésuites anciens et modernes (Paris, 1824) ; Des comédiens et du clergé (Paris, 1825), etc. On lui doit, en outre, plusieurs traductions d’ouvrages italiens, et de nombreux articles dans les Archives du magnétisme animal, qu’il dirigea de 1820 à 1823.

HEN1N-L1ÉTARD, bourg et commune de France (Pas-de-Calais), cant. de C’arvin, arrond. et à 28 kilom. S.-E. de Béthnne ; pop. aggl., 4,503 hab. — pop. tôt., 4,561 hab. Mines de houille, verrerie, filature. L’église, qui date de plusieurs époques, renferme de eu • rieuses stalles, des vitraux remarquables et un beau buffet d’orgue de la Renaissance.

HEN10CHUS, poète athénien delà comédie moyenne, qui vivait vers 400 avant notre ère. On possède quelques fragments de ses comédies, qui ont été publiés dans les Comicorum grœcorum Fragmenta de Meinecke, et dans d’autres recueils.

HÉNIOQUE s. m. (é-ni-o-ke — du gr. hé-

uiochos, cocher). Ichthyol. Genre do poissons aeauthoptérygiens, de la famille des squammipennes, formé aux. dépens des chétodons, et comprenant plusieurs espèces qui habitent la mer des Indes. Il On dit aussi en toc tus.

HKNIOQUES, en latin Heniochi, ancien peuple de l’Asie Mineure, dans la partie orientale du Pont, près des côtes du Pont-Euxin. Ce peuple, d’origine hellénique, établi sur des côtes d’un accès difficile, se livrait à la piraterie.

HEMSCH (Georges), philologue et mathématicien hongrois, né à Bartfelden en 1549, mort k Augsbourg en 1618. Il professa la logique et Tes mathématiques k Augsbourg, fut revêtu de plusieurs dignités universitaires dans cette ville, dont il devint aussi bibliothécaire. Il a rendu de grands services à la science, et notamment à la philologie. Son ouvrage le plus important est le Thésaurus linguss et sapieniim Germanicx (Augsbourg, 1616, in-fol.), qu’il n’a malheureusement conduit que jusqu à la lettre H. Parmi ses autres écrits, nous citerons : JSnchiridion medicins (Baie, . 1573) ; Institutiones dialecticx (1590) ; Prxceptiones rhétorics (1593) ; De numeratione multiplici, vetere et recenti, etc.

II EN K À HT (Pierre-Joseph), poëto et littérateur belge, né k Liège en 1761, mort en 1815. Il reçut un emploi k la chancellerie du conseil privé du prince -évêque de Liège, devint, sans entrer dans les ordres, chanoine de l’éslise collégiale de Saint-Martin, et fondu le Journal général de l’Europe, au moment où commença la fermentation révolutionnaire. Lorsqu en 1790 l’assemblée du tiers établit à Liège un conseil de régence, Henkart, qui s’était déclaré partisan des réformes libérales, en devint membre, et fut chargé, bientôt après, de se rendre à Paris, avec ses amis Régnier et Bassange, pour réclamer une créance due k la vilie de Liège, à titre de fournitures faites à l’armée française de 1757 à 1763. De retour de cette mission, qui n’eut aucun résultat favorable, llenkart partit pour Francfort, afin d’obtenir de M. de Metternich que le gouvernement autrichien n’entreprit rien contre ia révolution liégeoise. Encore une fois, ses négociations furent sans résultat, et bientôt après, en 179), il se vit contraint de quitter Liège, où venaient d’entrer les Autrichiens, llenkart sa retira alors en France, revint dans sa ville natale à la suite des armées de la République (1792), fut forcé encore une fois de retourner à Paris après les désastres éprouvés par l’armée française sur les bords de la Roer, et rentra définitivement k Liège après les victoires des Français en Belgique (1794). Depuis lors, il devint successivement archiviste, président de l’organisation centrale provisoire, juge au tribunal civil, vice-président de ce tribunal, et fut éliminé de la magistrature en 1810, pour n’avoir voté ni pour le consulat à vie, m pour l’empire. Kn 1814, le gouvernement prussien l’appela au poste de procureur du roi, toujours dans sa ville natale. On a do lui des poésies, écrites dans un style élégant, facile et pur, parmi lesquelles on cite particulièrement la Liberté nationale, poBme, et la Forêt de Quiiicumpoix, idylle. Ses œuvres poétiques ont été publiées avec celles de Régnier et de Bassange, sous le titre de Loisirs de trois amis (Liège, 1822, 2 vol. in-8o).

1IKNKK (Adolphe-Chrétien-Henri), médecin allemand, né k Brunswick en 1775, mort a Erlangen en 1843. Il quitta en 1805 Wolfenhuitel, où il pratiquait son art, pour devenir professeur k l’université d’Erlangen. On lui doit un certain nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : Manuri de pathologie yeiturate et spéciale (Berlin, 1806-1808, 3 vol.) ;

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Exposition et critique de la doctrine des crises (Nuremberg, 1806) ; De la manière de reconnaître et de guérir les maladies d’enfant (Francfort, 1809, 2 vol.) ; le Guide des mères de famille ou Traité de-l’éducation physique des enfants (Francfort, 1811, 2 vol.) : Traité de médecine légale (1811), qui a eu de nombreuses éditions ; Du développement et des maladies qui accompagnent le développement de l’organisme humain (1814) ; Études et dissertations sur la médecine légale (Leipzig, 2e édit., 1822-1834, 5 vol.), etc. Henke a rédigé, de 1822 k 1833, la Revue de médecine légale (13 vol.).

111ÎN KK (Hermann - Guillaume - Édouard), jurisconsulte allemand, frère du précédent, né k Brunswick en 1782. Il a occupé successivement une chaire de droit à Berne (1814)et à Halle (1833), et a acquis un grand nom comme criminaliste. Ses principaux ouvrages sont : Essais sur le droit criminel (Berlin, 1807, in-8») ; Plan d’une histoire du droit criminel allemand (Sulzbach, 1808-1809, 2 vol. in-8o) ; Documents pour servir à la connaissance de la législation criminelle (Itatisbonne, 1813) ; Exposé de la procédure pour les affaires ei-imiaelles (Zurich, 1817) ; Éléments du droit criminel (Zurich, 1818, 2 vol. in-8o) ; Manuel du droit criminel (Berlin, 1823-1838, 4 vol, in-8o), son ouvrage capital.

H EVKE (Ernest-Louis-Théodore), écrivain allemand, né k Helmstœdt en 1804. Après avoir enseigné la philosophie à Brunswick (1828) et la théologie à léna (1833), il devint conseiller du consistoire et directeur du séminaire des prédicateurs k Wolfenbûttel

(1836). Trois ans plus tard, il quitta cette ville pour aller occuper une chaire à l’université de Marbourg, dont il a été nommé bibliothécaire en 1846. Nous citerons de lui :

Georges Calixte et son temps (Halle, 1853-1860, 2 vol.) ; le Pape Pie VII (Marbourg, 1860) ; Conrad de Marbourg (Marbourg, 1861) ; Gaspard Pencer- et Nicolas Krell (Marbourg, 1865), etc.

HENKEL, s. f. (ain-kèl). Arboric. Variété de poire.

HENKEL (Jean-Frédéric), chimiste et minéralogiste allemand, né h Freyberg (Saxe)

en 1679, mort en 1744. Il abandonna 1 exercice de la médecine pour l’étude de la chimie et do la minéralogie, et s’illustra par une foule d’applications industriellles. Ce sont ses travaux qui ont assuré leur supériorité aux manufactures de porcelaine de Saxe. Auguste II l’avait nommé conseiller des mines. Ses travaux sont nombreux ; les plus importants sont : Flora saturnizans ou Y Affinité du règne minéral et du règne végétât (Leipzig, 1722) ; Pyritologia ou Hisioire naturelle de la pyrite (Leipzig, 1725) j Introduction à la minéralogie (Dresde, 1757) ; ces trois ouvrages ont été traduits en français par le baron d’Holbach (Paris 1757, 2 vol. in-4») ; Opuscules de minéralogie et de chimie (Dresde, 1744, in-S°) ; Enseignements de la minéralogie et de la chimie métallurgique (Dresde, 1747), traduit en français (Paris, 1756).

HENKEL (Joachim-Frédéric), chirurgien allemand, né à Preussisch-Holland en 1712, mort k Berlin en 1779. Il commença l’étude de la chirurgie d’abord sous son père, puis sous Marggraff, de Kœnigsberg ; il vint ensuite la continuer k Berlin. Nommé chirurgien de compagnie, il passa au bout de quelque temps au régiment des gardes du corps avec le même titre. Le roi l’envoya ensuite, k ses frais, compléter ses études médicales et chirurgicales en Hollande et en France. Après deux ans passés à Paris, il rentra dans son pays et fut nommé chirurgien en chef d’un régiment de la garde, prit le grade de docteur en 1744, puis quitta l’armée pour se livrer à l’enseignement. Henkel acquit la réputation d’un excellent praticien, surtout dans l’art des accouchements, et, après la mort de Meckel, il fut nommé directeur de la clinique d’accouchement de Berlin. On ne peut pas dire qu’il ait rien ajouté à l’art des accouchements, mais il contribua beaucoup k propager eu Allemagne les principes de Rœderer. Il était membre correspondant de l’Académie royale de chirurgie. Nous citerons parmi ses ouvrages, mal écrits, mais pleins d observations utiles : Premier recueil d’observations de médecine et de chirurgie (Berlin, 1744, in-4o) ; Observations sur des accouchements extraordinaires (Berlin, 1751) ; De l’art des accouchements (Berlin, 1761) : Dissertations sur des opérations chirurgicalei[Berl’m, 1770-1775). etc.

HENLE (Frédéric-Gustave-Jacques), physiologiste et anatomiste allemand, né k Furth (Franconie) en 1809. Il se fit recevoir docteur k Bonn en 1832, puis se rendit k Berlin, où il obtint un emploi au Musée anatomique, et devint, en 1834, prosecteur de la Faculté de médecine. S’étant affilié k une société secrète d’étudiants, Henle fut poursuivi, condamné k la prison et gracié presque aussitôt ; mais cette condamnation entrava quelque temps sa carrière, et ce ne fut qu’en 1837 qu’il parvint k se faire nommer professeur agrégé. Les cours qu’il fit, k partir de ce moment, sur la pathologie générale et sur l’anatomie microscopique, et les ouvrages qu’il publia commencèrent k répandre son nom en Allemagne. En 1840, Henle fut appelé à Zurich pour y occuper une chaire d’anatomie et de physiologie, puis il se rendit k Heidelberg (1844), où il enseigna successivement

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l’nnatomie, la physiologie, la pnthologie, l’anthropologie, et devint, en 1849, directeur de l’Institut anatomique. En 1852, Henle quitta Heidelberg pour aller se fixer à Gœttingue, où il a occupé depuis lors une chaire d’anatomie et a reçu le titre de directeur de l’Institut anatomique. On doit k ce savant, qui passe pour un des plus remarquables anatomistes et physiologistes de notre époque, les ouvrages suivants : De la formation du mucus et du pus (Berlin, 1838) ; Anatomie comparée du larynx (Leipzig, 1839) ; Recherches pathologiques (Berlin, 1840), recueil d’observations intéressantes et ingénieuses sur le système nerveux, les miasmes, etc. ; Manuel d’anatomie générale (Berlin, 1841), traduit en français par A.-J.-L. Jourdan, sous le titre à’Anatomie générale, histoire des tissus (1843,

2 vol.) ; Description zoologique des requins et des raies (Berlin, 1841), en collaboration avec J. Muller ; Manuel de pathologie rationnelle (Brunswick, 1846-1852), ouvrage capital dans lequel il se prononce en faveur des idées de l’école physiologique ; Manuel de Vanatomie systématique de l’homme (Brunswick, 1855,

3 vol.), livre également fort remarquable, etc. Henle a publié en outre de nombreux articles dans les Rapports annuels de Canstatt, et il a fondé à Zurich, en 1841, avec Pfeufor, le Journal de médecine rationnelle.

HENLEY, ville d’Angleterre, comté et k 40 kilom. S.-E. d’Oxford, sur la Tamise, que l’on passe sur un beau pont ; 5,000 hab. Commerce considérable en blé, farine, drèche et bois de hêtre. L’église Sainte-Marie est un joli monument gothique qui renferme plusieurs tombeaux et une tablette consacrée on 1323 k la mémoire du général Dumouriez.

HENLEY (Antoine), homme politique anglais, né dans le Hampshire vers 1660, mort en 1711. Riche, spirituel, instruit, il fut parfaitement accueilli de la plus haute société de Londres, se montra constamment le protecteur des lettres, joignit au goût de3 choses de l’esprit une véritable passion pour la musique et rit construire, dans sa belle résidence de Southwick, un théâtre où les acteurs du temps les plus célèbres vinrent donner des représentations. Son penchant pour les plaisirs, une certaine indolence naturelle l’empêchèrent d’arriver aux premières places de l’État. Devenu membre du Parlement en 1698, il siégea parmi les whigs, qu’il défendit dans plusieurs pamphlets anonymes. Honley composa en outre des poèmes lyriques et publia des essais pleins d’esprit et de verve dans le Tatler et le Meddley. Un de ses fils devint comte ds Nothingtou et grand chancelier d’Angleterre en 1761.

HENLEY (Jean), prédicateur et publiciste anglais, connu sous le nom de l’Orateur Honley, né k Melton-Mowbray en 1692, mort en 1756. Il fit ses études k Cambridge et se distingua surtout par un esprit critique qui s’exerçait sur toutes choses et en particulier sur l’éducation donnée dans les académies. On le mit k la tête de l’école de Melton, qui était en pleine décadence et qu’il releva en peu de temps, en appliquant ses vues particulières, puis il entra dans les ordres et se rendit k Londres, voulant se mouvoir sur un vaste théâtre. Lk, il se donna comme réformateur de l’art oratoire, et il attira une foule immense k ses sermons. Il appelait ■ réformer l’art oratoire » introduire dans le sermon des jeux de mots, des bouffonneries et d’âpres satires contre les riches, les puissants, les savants et tous ceux qui ne lui plaisaient pas. Tous les cordonniers do Londres accoururent k ses prédications, parce qu’il leur avait annoncé qu’il possédait le secret de faire une paire de souliers en cinq minutes et qu’il leur dévoilerait ce précieux secret : il coupait les tiges des boues pour en faire des souliers. Il publiait en même temps un journal hebdomadaire, le Hyp Doctor, pour lequel il recevait de Robert Walpole une subvention de 100 livres sterling par an. Il distribuait h ceux qui venaient l’entendre une médaille qui représentait, d’un côté, une étoile, avec ces mots : Ad summa, et de l’autre cette inscription : Inveniam viam aut faciamChaque auditeur paye un sou. Il annonça qu’il allait écrire les mémoires de sa vie et se servit do l’énorme réclame qu’on va lire : « Ayant été menacé, par différentes lettres anonymes, de la publication d’une histoire détaillée de ma vie et de mon caractère, si je ne fermais pas mon oratoire, j’avertis ici ceux qui ont formé ce projet d’écrire ma vie de se hâtei sans quoi ils auront perdu leur temps, car je l’écris moi-même. ■ Hogarth, dans ses compositions humoristiques, et Pope, dans sa Dunciade, lui ont donné la place qu’il mérite.

HENNAROA, une des filles de Ti et d’Ohira-Riné-Mouna, dans les traditions religieuses

des Taïtiens. Elle épousa un de ses frères et devint la mère d’une partie du genre humain.

HENNÉ ou HËNNEH s. m. (ain-né ; A asp.

— mot ar.). Bot. Arbrisseau d’Orient, de la famille des salicariées, genre lawsonie, dont le suc sert k teindre en rose vif : La crinière et la queue du cheval de Timour étaient teintes du suc doré du hennk. (Laraart.) Le hknnkh était cultivé par les Égyptiens et les Hébreux. (T. de Bcrneaud.) Il Suc fourni par cet arbrisseau, dont les femmes de certaines cou HENN

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trées se servent pour teindre leurs ongles et leurs paupières.

— Encycl. Decostils et Berthollet noua donnent, dans leurs Mémoires relatifs k l’Egypte, quelques détails intéressants sur cette plante, dont on a tenté k plusieurs reprises d’utiliser les propriétés tinctoriales. Le henné, dont le nom est arabe, est un arbrisseau qui croit dans l’Inde, et principalement en Égypte, dans les environs du Caire. Il est de la famille des salicaires ; il était connu des anciens sous le nom de ci’pnruj, et il était employé pour teindro les enveloppes des momies. Le henné, réduit en poudre, aune couleurolive.il donne, par l’ébullition avec l’eau, un liquide d’un fauve orangé très-prononcé et chargé de beaucoup de parties colorantes. Par une longue exposition k l’air, ce liquide, étendu d’eau, perd une partie de sa couleur, sans changer de ton, et il s’y forme des pellicules brunes. Il résulte de ces observations que le henné est très-abondant en substances colorantes ; que c’est avec la laine qu’il peut être employé avantageusement ; qu’on peut en obtenir des couleurs fauves solides lorsqu’il est employé seul, et que, par le moyen de l’alunago et du sulfate de fer, il donne différentes nuances de brun qui peuvent être avantageusement employées dans l’industrie k cause du bas prix auquel on les obtient, de la variété des nuances et de la solidité de la couleur.

Le henné est en usage surtout en Perse, en Afrique, dans le Maroc, et au même titre que le kohol, que le laudanum, que l’antimoine, pour teindre certaines parties du corps.

Pour préparer le henné, il faut faire sécher les feuilles de cette plante, piler ces feuilles, et en composor, avec de l’eau de chaux, une pâte peu consistante. Cette pâte, appliquée durant quelques heures avec un pinceau sur les cheveux ou la peau, y imprime une couleur jaunâtre qui se maintient pendant plusieurs semaines.

Nous venons de dire que le henné est, et de tout temps a été, fort en usage en Perse, Dans son livre intitulé Gtimpses of life in Persia, lady Sheil consigne, k propos de la mère du schah, cette note très-curieuse : « La paume de ses mains et le bout de ses doigts étaient teints en rouge avec une herbe appelée henni, et le bora de la paupière était coloré avec de l’antimoine. Tous les Kadjars ont naturellement de grands sourcils arqués ; mais les femmes ne se contentent pas de ce

3ue leur a donné la nature ; elles les agranissent et en doublent les proportions réelles par de grandes lignes tracées avec de l’antimoine. Leurs joues sont couvertes de fard, comme c’est l’invariable coutume des femmes persanes de toutes les classes... ■

Par le henné additionné d’une autre substance, les Persans obtiennent encore une coloration noire k reflets bleus, dont ils usent pour leurs cheveux. Voici k ce propos ce que dit M. O. Réveil : « Les Persans, jeunes ou vieux, teignent leur chevelure et leur barbe tous les huit jours. Nous avons eu l’occasion d’examiner deux poudres qu’ils emploient h cet usage ; elles avaient été remises par Ferouh-Kan à M. le professeur Trousseau : l’une teint les cheveux en jaune d’or, c’est du henné ; l’autre les teint en bleu, c’est très-certainement une plante indigofère dont le

nom nous est inconnu. On applique d’abord le henné, dont on fait une pâte avec de l’eau, on en couvre la tête, et, après une demiheure de contact, on applique de la même manière la poudre bleue et on obtient ainsi une coloration magnifique d’un noir aile de corbeau. •

Dans le Maroc et en Afrique, outre les dessins fantaisistes et de couleur bleue dont le tatouage a orné leur visage et leur gorge d’une façon indélébile, les femmes sè->font remarquer par les diverses couleurs dont leur corps est peint : leurs cils, leurs sourcils, le bord et les extrémités de leurs paupières sont noircis par le kohol ou l’antimoine ; leurs joues sont rouge brique ; de même couleur est le derrière de 1 oreille ; enfin le pied, la paume des mains, les ongles sont teints en rouge jaunâtre, et c’est le henné qui fait les frais de ce dernier détail do toilette.

HENNEBERG (coMTii d’), ancienne principauté d’Allemagne, dans la Franconie, entre la Hesse, la Thuringe, les territoires de Fulde et de Wurtzbourg ; villes principales : Sinalkalde, Meiningen et Sclileusirigen. Ce comté a pris son nom d’un château bâti au commencement du xio siècle, aux environs de Meiningen. Les membres de la famille qui le possédait héréditairement depuis cotte époque furent élevés k la dignité de princes de 1 empire en 1310. Ce pays, qui s’était accru de diverses annexes, et notamment du burgraviat de Wurtzbourg, fut divisé plusieurs fois, puis réuni de nouveau, jusqu’à ce que Guillaume VII, comte de Henneberg, qui avait recueilli les débris des partages successifs de famille, signât eu 1554, avec Jean-Frédéric le Jeune, duc de Saxe, un traité en venu duquel, moyennant indemnité, le comté reviendrait k la maison do Saxe à la mort du dernier comte de Henneberg, Georges-Ernest, qui décéda en 1583. Pendant un certain temps, les différentes branches de la maison de Saxe l’ont possédé par indivis ; mais, en 1600, on procéda k un partage qui fut plusieurs fois modifié depuis.