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précepteur d’Héloïse et de l’initier aux problèmes les plus ardus de la philosophie. On sait que les Catégories d’Aristote ne les préoccupèrent pas exclusivement et qu’une passion ardente s’alluma dans leur âme, plus profonde cependant et plus exclusive chez Héloïse qui n’était pas, comme son amant, distraite par la gloire et absorbée par la lutte des idées. Sur le point de devenir mère, elle fut emmenée en Bretagne par Abailard, qui revint ensuite proposer à Fulbert de s’unir à sa nièce par un mariage secret. Si l’on s’étonne qu’une telle proposition ait pu être faite à un chanoine par un autre chanoine, nous répondrons qu’elle n’avait rien que d’ordinaire dans les mœurs ecclésiastiques d’alors. Fulbert y applaudit, comme à une solution heureuse et toute naturelle ; mais on rencontra, du côté d’Héloïse, une résistance invincible. Devenue mère d’un fils, auquel furent donnés les noms de Pierre-Astrolabe (étoile brillante), elle ne voulut être que la maîtresse d’Abailard, afin de ne pas nuire à la gloire et à l’avenir de l’homme qu’elle aimait. « N’était-ce pas chose malséante, écrivit-elle plus tard, que celui que la nature avait créé pour tous, une femme se l’appropriât et le prît pour elle seule ? Quel esprit, tendu aux méditations de la philosophie ou des choses sacrées, endurerait les cris des enfants, les bavardages des nourrices et le tumulte des serviteurs et des servantes ? » Elle se réfugia dans le couvent d’Argenteuil et prit le voile de novice. Cessât-elle du moins de voir Abailard ? Leur correspondance atteste le contraire ; Héloïse y parle sans déguisement des rendez-vous qu’ils se donnaient et de l’amour auquel ils continuaient à se livrer. Le chanoine Fulbert exaspéré publia partout que sa nièce était unie à Abailard par un mariage secret, soit que le fait fût vrai, soit plutôt afin d’engager ainsi les deux amants à légitimer leur union ; mais Héloïse le démentit par serment, à plusieurs reprises. C’est alors que Fulbert aposta dans la chambre du séducteur des misérables qui saisirent le jeune homme et lui firent subir une odieuse mutilation. Abailard alla cacher sa honte dans l’abbaye de Saint-Denis ; mais, avant de prononcer ses vœux, il exigea, par une jalousie singulière, qu’Héloïse prononçât les siens. Ce doute injurieux ne la refroidit même pas : « Moi qui, s’il s’était précipité dans les flammes, n’aurais pas hésité à l’y précéder ou à l’y suivre ! » dit-elle. Elle marcha à l’autel en récitant des vers de Lucain, mélange de paganisme et de christianisme tout à fait dans le goût de cette époque. Durant les années qui suivirent, s’échangea entre les deux amants, mais avec bien plus de ferveur de la part d’Héloïse, cette correspondance qui les a rendus immortels. Réfugiée dans le sein de Dieu, livrée aux exercices d’une piété austère, elle n’avait pas moins conservé dans son âme toute l’énergie de sa passion ; l’amour divin ne put étouffer l’amour terrestre. « Femme d’Abailard, dit Chateaubriand, elle vit, et elle vit pour Dieu. Ses malheurs ont été aussi imprévus que terribles. Précipitée du monde au désert, elle est entrée soudain, et avec tous ses feux, dans les glaces monastiques. La religion et l’amour exercent à la fois leur empire sur son cœur ; c’est la nature rebelle saisie toute vivante par la grâce, et qui se débat vainement dans les embrassements du ciel. Donnez Racine pour interprète à Héloïse, et le tableau de ses souffrances va mille fois effacer celui des malheurs de Didon par l’effet tragique, le lieu de la scène, et je ne sais quoi de formidable que le christianisme imprime aux objets où il mêle sa grandeur… Souvenez-vous que vous voyez ici réunies la plus fougueuse des passions et une religion menaçante, qui n’entre jamais en traité avec nos penchants. Héloïse aime, Héloïse brûle ; mais là s’élèvent des murs glacés ; là, des flammes éternelles ou des récompenses sans fin attendent sa chute ou son triomphe. Il n’y a point d’accommodement à espérer : la créature et le Créateur ne peuvent habiter ensemble dans la même âme. Didon ne perd qu’un amant ingrat. Oh ! qu’Héloïse est travaillée d’un tout autre soin ! Il faut qu’elle choisisse entre Dieu et un amant fidèle dont elle a causé les malheurs ! Et qu’elle ne croie pas pouvoir détourner secrètement au profit d’Abailard la moindre partie de son cœur ; le Dieu de Sinaï est un Dieu jaloux, un Dieu qui veut être aimé de préférence ; il punit jusqu’à l’ombre d’une pensée, jusqu’au songe qui s’adresse à d’autres qu’à lui. »

Héloïse devint abbesse du couvent d’Argenteuil. Pendant ce temps, Abailard, qui avait quitté l’abbaye de Saint-Denis, fondait, avec un seul disciple, le Paraclet, près de Nogent-sur-Seine et bâtissait dans la solitude une cabane, autour de laquelle vinrent se grouper une foule de constructions primitives du même genre. De là, il se retira au couvent de Saint-Gildas, en Bretagne. Suger, abbé de Saint-Denis, ayant revendiqué pour ses moines l’établissement d’Argenteuil et chassé les religieuses, Abailard offrit à Héloïse le Paraclet, où elle vint s’installer avec ses compagnes (1129) ; l’ermitage fut transformé en abbaye, sous la règle de saint Benoît, modifiée par Abailard, qui, à cette occasion, eut avec Héloïse une dernière entrevue. Leur correspondance continua jusqu’à sa mort (1142) et, à cette époque, son corps fut transporté secrètement au Paraclet, par les soins de Pierre le Vénérable. Héloïse lui survécut vingt-deux ans, honorée non-seulement des hauts dignitaires ecclésiastiques de France, mais des papes eux-mêmes, Lucius II, Eugène III, Anastase IV, Adrien IV, Alexandre III, qui lui témoignèrent leur estime en lui accordant des lettres confirmatives de son établissement. Lorsqu’elle mourut à son tour, ses restes furent réunis, dans le même tombeau, à ceux de son amant.

Les Lettres d’Héloïse et d’Abailard, publiées pour la première fois par François d’Amboise et André Duchêne, sur un manuscrit du XIVe siècle (1616, in-4o), sont écrites en latin, et ce n’est pas une des choses les moins extraordinaires de cette idylle, qui fleurit aux jours les plus sombres du moyen âge, que ces flammes d’éloquence et de passion exprimées dans la langue morte de l’érudition et des disputes scolastiques. Leur authenticité n’est pas contestable ; car, parmi les faussaires qui pullulaient à cette époque et contrefaisaient surtout des chartes et des titres de propriété, pas un n’aurait eu le talent de rédiger un recueil de cette perfection ; si l’on n’en trouve pas de manuscrit antérieur au XIVe siècle, il faut l’attribuer à la nature même du recueil, qui ne pouvait être copié ostensiblement par les moines et dont les exemplaires durent, par cela même, être peu nombreux. Disons toutefois que cette correspondance, si admirable qu’elle soit pour le temps, est quelque peu pédantesque ; l’antithèse et le syllogisme y fleurissent côte à côte, et l’on y trouve au moins autant de rhétorique que de passion. Elle a été de nouveau publiée par M. Victor Cousin (Paris, 1849),

Héloïse et Abailard sont restés populaires. Leur tombeau, transféré du Paraclet au musée des Augustins, en 1787, et de là au cimetière du Père-Lachaise, sous l’Empire, n’a pas cessé, depuis cette époque, d’être l’objet de nombreux pèlerinages, ce qui a inspiré à M. Paul de Saint-Victor les réflexions suivantes : « Ce peuple qui oublie tout se souvient d’eux, on ne sait pourquoi. La popularité est fantasque comme une maîtresse, et ce n’est pas un de ses moindres caprices que celui d’avoir choisi, entre les mille et une légendes de notre histoire, les amours transies et tranchées d’un logicien et d’un bas bleu du XIIe siècle. Il est curieux qu’Abailard ait survécu à l’opération du chanoine Fulbert dans l’estime du peuple le plus moqueur qui soit en ce monde. Quoi qu’il en soit, la légende est faite : Abailard et Héloïse seront à jamais les types du parfait amour. La romance les a chantés, le plâtre les a moulés, l’imagerie les a coloriés, Colardeau a traduit leurs épîtres latines en héroïdes larmoyantes ; et les grisettes, qui ne distinguent pas bien nettement l’ancienne Héloïse d’avec la Nouvelle, vont, le jour des Morts, porter des fleurs à leur tombeau apocryphe. »

Le dernier mot est injuste, car l’authenticité du tombeau est incontestable ; ce qui l’est moins, c’est qu’il renferme encore, comme on le croit généralement, les restes des deux amants.

Les érudits se sont préoccupés de savoir ce qu’était devenu leur fils, Pierre-Astrolabe ; la plupart des biographes se taisent ; d’autres le font mourir en bas âge ; M. Héfélé assigne vaguement à sa mort (art. Abailard, dans le Dictionnaire de théologie catholique), une époque antérieure à la mutilation d’Abailard. M. Victor Cousin pense, au contraire, qu’il a survécu et il en a cherché les traces, nous ne savons sur quelles indications, dans le couvent suisse de Hauterive (Alta-Ripa), près de Fribourg ; mais il ne put trouver la solution du problème historique entrevu. Un érudit, M. le chevalier de Ch., aurait été plus heureux ; il a raconté, dans la Semaine, en 1847, sa visite à ce couvent, et ses recherches l’auraient conduit à affirmer que le fils d’Héloïse et d’Abailard avait été le troisième abbé de Hauterive ; mais il n’a pas dit sur quels documents il appuyait son assertion.

Héloïse et d’Abailard (LETTRES D’), traduction française par Oddoul (1837-1853. in-8o). Cette traduction assez estimée a été faite sur l’édition latine de Duchêne, dont nous avons parlé plus haut. La première épître est d’Abailard ; sous le titre de Historia calamitatum, il y raconte longuement et en style travaillé sa vie tout entière depuis sa naissance, ses luttes et ses triomphes théologiques, son amour pour Héloïse, la vengeance de Fulbert, la vie errante qu’il mena depuis cette époque, sa fuite de l’abbaye de Saint-Denis, sa condamnation au concile de Soissons, la fondation du Paraclet où il reçut Héloïse et les autres religieuses chassées du couvent d’Argenteuil, et enfin sa nomination comme abbé du monastère de Saint-Gildas, dont les moines se révoltèrent plus d’une fois contre lui. C’est un récit pathétique, plein à la fois de douleur, de passion et d’orgueil. La seconde lettre, fort longue aussi, est d’Héloïse et résume également une longue suite de faits. Elle est remarquable par la ferveur amoureuse qui en a dicté les principaux passages. Héloïse rappelle à son amant la catastrophe qui les a séparés ; elle s’écrie : « Quelle femme, jalouse alors de mon bonheur, aujourd’hui que je suis privée de tant de délices, ne compatirait pas à mon infortune ! » Et ailleurs : « Bien que le nom d’épouse paraisse plus saint et plus fort, le titre de ta maîtresse m’a toujours paru plus doux, et, si tu ne t’en fâches pas, celui de ta concubine et de ta courtisane… Il me semblerait plus cher et plus digne d’être appelée ta courtisane que d’être appelée l’impératrice d’Auguste. » Elle termine par des reproches amers. Cette lettre, pleine de passion, renferme des contradictions et des impossibilités, que rend plus flagrantes la date de 1134, postérieure de quatorze ans à la séparation des deux amants. La réponse d’Abailard est de la pure dialectique ; il n’y est fait aucune allusion aux reproches de l’épître précédente. La seconde lettre d’Héloïse n’est pas moins ardente que la première. Elle s’y plaint, avec une douleur remplie d’éloquence, de la froideur qui règne dans l’épître d’Abailard, et, revenant sur les cruelles circonstances qui ont brisé leur amour, elle les déplore en des termes dont rien n’égale la passion. « Au milieu même de la solennité de la messe, où la prière doit être plus pure, les images obscènes de nos voluptés passées captivent tellement mon âme misérable, que je me livre plutôt à ces idées honteuses qu’à la prière. Je pleure, non pas les fautes que j’ai commises, mais celles que je ne commets plus. » Le souvenir du passé s’empare de tous ses moments. « Non-seulement nos plaisirs, mais les lieux et les temps sont tellement fixés dans mon cœur, que je recommence le passé avec vous, même dans mon sommeil. Souvent les mouvements de mon corps, les paroles qui m’échappent, viennent trahir mes pensées… On dit que je suis chaste, c’est qu’on ne voit pas que je suis hypocrite. » À ces paroles si vives, Abailard s’échauffe à son tour. Il assure qu’ils ont mérité leurs malheurs, et il rappelle à son amante le sacrilège amoureux qu’ils ont commis dans le réfectoire même du monastère d’Argenteuil ; il fait ensuite l’éloge des eunuques, et finit en lui envoyant une prière qu’il a composée pour elle et pour lui. Dans la lettre suivante, Héloïse proteste qu’elle mettra désormais un frein à ses élans passionnés. Elle consulte Abailard sur la règle monastique qu’elle devait suivre, et qu’elle trouve assez rude pour des femmes (c’était la règle de saint Benoît). Les huit autres lettres, écrites par Abailard, à l’exception d’une seule, ne traitent que de sujets pieux et mystiques ; une douce tendresse y remplace la passion.

On peut expliquer aisément les contradictions que présentent certaines parties de ce recueil, la longueur des épîtres, l’érudition qui y est déployée, en supposant que chacune d’elles, et surtout les deux premières qui exposent les événements d’une vingtaine d’années, offrent le résumé, la substance de toute une série de lettres originales. Par qui a été fait ce travail ? Probablement par Héloïse elle-même qui, en femme lettrée qu’elle était, voulut laisser à la postérité une œuvre, en arrangeant et en modifiant à son gré les pièces qu’elle avait entre les mains. Elle eut tout le loisir de le faire après la mort d’Abailard.

Nous avons dit que le manuscrit le plus ancien de ces Lettres est du XIVe siècle ; il appartient à la bibliothèque de Troyes. En l’an II, les administrateurs du district de Nogent-sur-Seine en ont catalogué un autre, provenant du Paraclet ; ce manuscrit a disparu depuis et serait curieux à retrouver.

Héloïse à Abailard (ÉPÎTRE D’), poème par Pope (1716). L’auteur a réuni dans une seule épître les principaux traits épars dans toute la correspondance des deux amants, et, en idéalisant, à ce qu’il lui semblait, les sentiments, en épurant le style, il est parvenu à faire une œuvre qui n’est qu’ingénieuse. Il a réussi surtout à peindre la ferveur de l’amour étouffé sous les voûtes du cloître et les regrets cuisants du passé dans une âme tendre ; mais, si on le jugeait au point de vue littéraire contemporain, on trouverait qu’il a plutôt affaibli l’énergie que respirent les lettres originales. Colardeau a donné, en 1758, une imitation en vers du poème de Pope ; quoique assez médiocre, elle a beaucoup contribué à sa réputation, parce qu’elle était tout à fait dans le goût de son époque.


Héloïse Paranquet, comédie en quatre actes et en prose, de M. *** (A. Durantin), jouée sur le théâtre du Gymnase le 22 janvier 1866. Le sujet, une intéressante question de droit, est emprunté à un recueil de nouvelles, la Légende de l’homme éternel, publié en 1862. On ne peut guère l’analyser que le code à la main.

Le comte Gui de Sableuse a séduit une jeune ouvrière, Héloïse Paranquet, et il en a eu une fille, qu’il a négligé de reconnaître. Il rompt avec la mère dès qu’il s’aperçoit qu’elle l’exploite de compte à demi avec un amant de cœur, un certain Cavagnol, chevalier d’industrie pour toute profession, et il garde la fille, qu’il fait élever dans sa propre famille, sous le nom de Camille de Sableuse. Dix-huit ans se passent ; l’enfant a grandi, on va la marier ; mais voici qu’Héloïse revient, spectre bien inattendu. L’enfant, déclaré à la mairie comme né de père et de mère inconnus, a été reconnu depuis par elle ; elle le réclame, aidée d’un homme de loi, à perruque de chiendent, Me  Avertin, qui connaît tous les tours et détours du code. Ce jurisconsulte besoigneux et déclassé, fertile en chicanes, et devant lequel la bonne et la mauvaise cause sont égales, pourvu qu’elles lui rapportent des honoraires, est un des bons types de la pièce. Le comte ne trouve pas d’autre ressource que de fuir ; il se cache à Paris avec sa fille et se croit en sûreté ; mais Héloïse découvre sa retraite et se représente plus menaçante encore. Elle a épousé Cavagnol, légitimé ainsi l’enfant dont celui-ci s’est reconnu le père, obtenu un jugement, et il devient cette fois difficile de lui échapper. Son but, comme celui de Cavagnol, est manifeste : ils veulent trafiquer de la beauté de Camille, qui est une jeune fille accomplie. La situation du père est horrible. Me  Avertin, qui a changé de côté, vient bien lui donner l’appui de sa science de légiste, mais il ne trouve qu’un expédient dérisoire : interjeter appel. Cela donnerait à croire que, dans la vie réelle, un père placé dans de pareilles circonstances serait contraint de par la loi à livrer sa fille aux mains d’une drôlesse et d’un escroc unis par un mariage d’occasion. Eh bien non ; il y a d’abord dans le code que « toute reconnaissance peut être contestée par ceux qui y ont intérêt », et, en second lieu, la possession d’état est, dans certains cas, une preuve suffisante de la filiation. Nouée par des moyens juridiques, la pièce pouvait donc être dénouée de même ; mais c’eût été bien froid. Il aurait fallu, au cinquième acte, faire plaider la cause contradictoirement à la barre du tribunal. L’auteur a préféré la faire plaider, d’une manière plus pathétique, par Camille elle-même, qui, dans une entrevue avec sa mère, la convainc de l’indignité de ses prétentions et la force à se retirer. C’est un moyen imprévu en affaires, mais tout à fait de mise au théâtre, qui ne vit que d’émotions et de surprises.

« Cette pièce, dont le point de départ semble un fait divers, est, dit M. Paul de Saint-Victor, débattue comme un point de droit d’une façon nette, serrée, logique. Elle marche à son dénoûment sans se laisser distraire par rien ; les faits se déduisent rigoureusement les uns des autres, et jamais l’action ne s’arrête pour rêver un instant, pour laisser à un caractère le temps de s’épanouir et de se raconter. »

Elle a été l’objet d’une curiosité d’autant plus vive, qu’on l’a supposée, avec quelque raison, retouchée et mise au point par M. A. Dumas fils.


HÉLOMYZE s. f. (é-lo-mi-ze — du gr. hélos, clou ; muia, mouche). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la tribu des mouches, comprenant une dizaine d’espèces, toutes européennes : Les élomyzes vivent dans les bois. (Duponchel.)

— Encycl. Entom. Les hélomyzes ressemblent beaucoup aux mouches. On en connaît une dizaine d’espèces, qui habitent l’Europe et vivent dans les bois. Les larves ont la bouche munie de deux crochets ; en outre, les deux extrémités du corps portent chacune deux stigmates. Elles se développent dans l’intérieur des champignons. L’espèce la plus connue est l’hélomyse tubérivore, qui vit dans les truffes, comme l’indique son nom spécifique. Cette larve ronge l’intérieur du cryptogame, qui se ramollit et se corrompt ; elle y prend un accroissement rapide ; sa coque reste en terre, et l’insecte parfait ne tarde pas à paraître.


HÉ-LONG-KIANG, ville de la Chine, dans la Mandchourie, sur la rive droite du fleuve Amour, à 1,300 kilom. N.-E. de Pékin. Commerce considérable de fourrures avec les Russes asiatiques.


HÉLONIAS s. m. (é-lo-ni-ass — du gr. helos, marais). Bot. Genre de plantes, de la famille des colchicacées, tribu des vératrées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’Amérique boréale : L’hélonias à larges feuilles est originaire du Maryland. (F. Hœfer.) || Syn. de tofieldie, autre genre de plantes.

— Encycl. Les hélonias sont des plantes vivaces, à rhizome tubéreux, à feuilles toutes radicales, du centre desquelles s’élève une hampe munie d’écailles et terminée par un épi de fleurs, à périanthe partagé en six divisions, soudées à la base seulement ; l’ovaire est surmonté de trois styles ; le fruit est une capsule à trois loges polyspermes. Les espèces, peu nombreuses, de ce genre habitent l’Amérique du Nord, et croissent dans les lieux humides et marécageux. Quelques-unes sont cultivées dans nos jardins. L’hélonias à fleurs roses atteint la hauteur de 0m,40. Ses fleurs, d’un rose pourpre, sont petites, mais assez jolies. Cette plante aime les endroits ombragés, et on doit la cultiver de préférence en terre de bruyère tourbeuse. Elle convient surtout pour orner les rocailles. On la multiplie d’éclats faits au printemps ou vers la fin de l’été. Elle fleurit en mai et juin à l’air libre, et quelquefois en avril sous châssis froid.


HÉLONOME adj. (é-lo-no-me — du gr. hélos, marais ; nomenô, j’habite). Ornitn. Qui habite les marais.

— s. m. pl. Famille d’oiseaux échassiers, correspondant en partie à celle des longirostres, et comprenant les genres barge, bécasse, bécassine, caurale, chevalier, courlis, tournepierre, tringa, rhynchée et vanneau.


HÉLONOTE s. m. (é-lo-no-te — du gr. hélos, clou ; notos, dos). Entom. Genre d’insectes hémiptères, de la famille des réduviens, dont l’espèce type habite l’Océanie.


HÉLOPE s. m. (é-lo-pe — du gr. hélos, marais ; pous, pied). Ornith. Syn. de sterne.

— Entom. Syn. d’HÉLOPS : Les hélopes se