Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 9, part. 1, H-Ho.djvu/150

Cette page n’a pas encore été corrigée

cle. À la mort de Beda Maeian, son époux (1475), elle fut appelée à la régence et conserva le pouvoir sous le nom de ses fils et petits-fils Alexandre, Naod, Amdaizgon et David. C’était une femme d’un esprit ferme, pleine de prudence et d’habileté. Sous son administration, qui dura près d’un demi-siècle, elle employa d’immenses richesses, provenant de terrains qu’elle possédait dans le Goiam, à faire des routes, a creuser des canaux, à élever des monuments, et surtout des lieux de refuge pour les pauvres. Lorsque les mahométans menacèrent l’Abyssinie, Hélène invoqua le secours du roi de Portugal, qui lui envoya une ambassade et profita de l’occasion pour établir ça et là, dans le cœur de l’Abyssinie, quelques comptoirs de commerce (1519).


HÉLÈNE, duchesse d’Orléans. V. Orléans.


Hélène, roman, par Mme  Ch. Reybaud (Paris, 1850). Le sujet choisi par l’auteur n’a rien de bien neuf ni de bien original ; mais, grâce à la finesse des détails, grâce surtout à un style élégant, le roman d’Hélène est un de ceux qui ont valu le plus de lecteurs à Mme  Ch. Reybaud. La scène se passe à l’époque de la Révolution. Deux familles sont en présence : l’une riche et noble, l’autre riche également, mais de la classe bourgeoise, ce qui n’empêche pas Marcelin Montarieux d’aspirer à la main de Mlle  Hélène de Blanquefort, La Révolution survient. Le père de Marcelin devient un républicain enthousiaste, et, dans sa ferveur révolutionnaire, va même jusqu’à citer devant le tribunal le père d’Hélène : ce n’est que par un miracle que celui-ci échappe à l’échafaud. Cependant les deux jeunes gens, tout en déplorant les événements qui les ont divisés, n’ont jamais cessé de s’aimer, et c’est sur la terre d’exil qu’ils se retrouvent après quelque temps, et oublient le passé dans la communauté du malheur qui les rassemble.


Hélène Peyron, drame en cinq actes et en vers, de Louis Bouilhet (Odéon, 11 novembre 1858). Le sujet, emprunté à la vie réelle, est d’un intérêt poignant, et l’auteur l’a traité, sinon en dramaturge consommé, du moins en poète qui sait masquer un défaut de charpente par de beaux vers. Le banquier Daubret, un ancien viveur, est marié depuis deux ans à une femme qu’il adore, et dont le seul chagrin est de n’être pas encore mère. Un hasard va faire retomber sur ce ménage heureux les fautes de jeunesse du mari. Marceline, une ancienne maîtresse de Daubret, dont elle a eu une fille, Hélène, vient implorer la pitié de celui qui l’a séduite autrefois, et qui maintenant ne sait trop quoi répondre : il a bien envie de la mettre tout simplement à la porte.

Mme  Daubret, cédant à un mouvement de curiosité jalouse, a tout entendu. Elle a l’héroïsme de vouloir adopter la fille de son mari, mais elle veut que Marceline s’engage à ne plus revoir Hélène. La lutte est rude dans le cœur de la mère ; cependant celle-ci se décide à se séparer de sa fille, pour qu’Hélène soit heureuse et qu’elle ignore à jamais la tache de sa naissance.

Quinze ans se sont écoulés. Daubret a été nommé député grâce à l’influence d’un ami de la maison, Flavignac, auquel il se propose de donner la main de sa fille. Hélène aime Flavignac, et l’union va s’accomplir ; il ne reste plus au prétendu qu’à congédier une maîtresse qu’il a, lui aussi ; mais cette maîtresse est Marceline. Quand elle apprend le mariage projeté, elle court chez Daubret. Le banquier est foudroyé par cette révélation ; Hélène, égarée par l’amour, insulte Marceline, en qui elle ne peut voir qu’une rivale, et Mme  Daubret est obligée de lui apprendre que Marceline est sa mère ; alors, c’est contre son père qu’elle se retourne.

De beaux vers atténuent ce que la scène a d’un peu forcé. Hélène, devenue plus calme, se voue au cloître et dénoue ainsi une situation devenue insoluble. Hélène Peyron, jouée devant une salle sympathique, obtint un succès qui rappela, pour quelques instants, les grands jours du romantisme.


HÉLÈNE (SAINTE-), île de l’océan Atlantique équinoxial, à 1,800 kilom. O. du cap Negro, partie la plus voisine de l’Afrique, et à 3,000 kilom. S.-E. du cap Saint-Augustin, pointe la plus orientales du brésil ; par 15° 15' de latit. S. et 8° 9' de long. O. Elle a 17 kilom. de l’E. à l'O., 12 kilom. du N. au S., 44 kilom. de circuit, environ 144 kilom. carrés de superficie, et 5,700 hab. Ch.-l. Jamestown.

Les nuages qui se condensent au-dessus de l’Île Sainte-Hélène la font reconnaître à une distance considérable. De plus près, elle offre l’apparence d’un rocher nu, presque perpendiculaire du côté du N., et s’abaissant graduellement vers le S. À mesure qu’on approche, elle paraît plus inégale et plus déchirée ; bientôt on ne voit plus qu’un entassement de rocs brisés et de collines taillées à pic à leur sortie de la mer, puis s’élevant intérieurement à de grandes hauteurs, et laissant voir çà et là des rochers suspendus, entrecoupés de vallées étroites ou de fissures irrégulières. « On ne peut rien imaginer, dit M. d’Avezac. de plus triste et de plus désolé que cette ceinture de coteaux noirs, déchirés, consumés, sans arbres, sans buissons, sans aucune trace de verdure, haute de 200 à 400 mètres, interceptant la vue des montagnes intérieures, au sommet desquelles semble s’être réfugiée la végétation. » Nous avons dit les montagnes intérieures. En effet, l’intérieur de l’île est traversé, de l’O. À l’E., par une chaîne de montagnes dont la plus haute cime est le pic de Diane, qui atteint 820 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les pics les plus élevés, après celui de Diane, sont : la pointe de Cuckold et le mont Halley, qui ont, la première 815, et le second 750 mètres de hauteur, et qui sont fréquemment enveloppées de nuages ; le Flag-Staff ou Mât de Pavillon, ayant 690 mètres ; le Barnscliff ou roc de la Grange, surplombant la mer de 675 mètres ; l’Alarmhouse ou Maison d’alarme, élevée à 595 mètres, et enfin Longwood-House, qui atteint 535 mètres au-dessus du niveau de l’Océan.

Le pourtour de l’île offre l’aspect de murailles bastionnées, présentant un quintuple front accusé par des saillies de pointes que l’on nomme Sugar-Loaf ou Pain do Sucre au N., Manaud à l’O., Speery an S., Gills à l’E., Barn-Point ou Pointe de la Grange au N.-E., Munden’s-Point et Horse-Pasture-Point au N.-O. Sur le rivage sont disséminés quelques îlots, notamment ceux de Needles, ou des Aiguilles, au S., d’Egg-lsland, ou l’île aux Œufs, de Lighter-Bock, ou rocher de la Gabare, sur la côte N.-O., de Georges et le Pilier d’Hercule au S.-E..Nous ne signalons que les îlots les plus importants, car on en remarque une foule d’autres trop peu considérables pour mériter une mention. Aucune plage ne sépare l’île de la mer, qui heurte constamment les falaises de Sainte-Hélène d’un flot impatient. Au N.-E. et au S., les vagues bouillonnantes cachent des roches pointues qui offrent de grands dangers pour la navigation. Bien que l’île soit circonscrite par une sorte de rempart basaltique, elle offre à son pourtour quelques anses par où elle est accessible ; mais elle n’a qu’un seul mouillage, celui de James’-ValleyBay au N.-O. C’est aussi au N.-O. que se trouvent les anses de Lemon- Valley et de Rupert’s-Bay. Le mouillage de James’-Valley-Bay est bien abrité et d’un libre accès ; cependant, à certaines époques de l’année, les navires ne peuvent pas accoster, à cause de la violence du ressac.

Les roches qui constituent le sol de l’île sont de nature volcanique. « La masse principale, dit M. d’Avezac, est, en effet, basaltique, en couches épaisses, fortement inclinées à l’horizon, alternant çà et là avec des bancs d’argile diversement coloriés ; le calcaire ne se montre qu’en petite quantité. Le basalte, quelquefois grossièrement cristallisé en prismes, tantôt dur et cassant, d’un beau noir, d’un grain fin et homogène, le plus souvent rougeâtre, poreux, contient une quantité considérable de pyroxène et de chrysolithe, dans une proportion variable qui va jusqu’à plus de moitié de son poids ; ailleurs, ce sont des laves poreuses dont les alvéoles sont remplis de soufre ; en d’autres endroits, des scories rouges. Partout est empreinte la trace manifeste d’une action volcanique primordiale, dont les convulsions depuis longtemps apaisées ont laissé au temps le loisir d’agir à son tour et de décomposer une partie de ces roches, qui, désagrégées, fendillées, crevassées, présentent sur certains points l’aspect de ruines près de s’écrouler sur celui qui les considère. » Quelques secousses de tremblements de terre ont été ressenties à Sainte-Hélène, notamment en 1756 et 1782. Des mines de fer, d’or, de cuivre existent dans l’intérieur de l’île ; mais elles sont peu abondantes, et, du reste, le manque de combustible s’est jusqu’ici opposé à leur exploitation. L’île n’est arrosée par aucun cours d’eau considérable, mais par un grand nombre de ruisselets et de sources qui ne tarissent jamais, même en temps de sécheresse. Dans les parties susceptibles de culture, la terre est généralement grasse et argileuse ; elle contient beaucoup de principes salins. Les noires collines qui forment la ceinture de l’île sont dépourvues de végétation. Du reste, la stérilité attriste également les vallées voisines de la mer, et la végétation n’est vigoureuse que dans les hautes régions de l’île. Sur plusieurs points même, la culture n’a pu s’établir que sur des terres rapportées et maintenues par des encaissements. Parmi les produits de la flore de Sainte-Hélène, nous signalerons : la fougère arborescente, qui s’élève jusqu’à 7 mètres de haut ; trois espèces de gommiers (c’est de ces gommiers que s’est formée la forêt de Longwood, la seule de l’île) ; l’ébénier, le bois à corde, l’aloès, le chêne, le pin, le cyprès, le myrte, l’oranger, le citronnier, le limonier, le figuier, le grenadier, le mûrier, le tamarinier, le manguier, le cocotier, la vigne, la canne à sucre, l’ananas, le pommier, le pêcher, l’abricotier, etc. On cultive avec succès les plantes potagères et les légumes frais, l’igname, la patate, les choux, les fèves, les pois et les citrouilles. Les habitants élèvent des bœufs, des chèvres et des chevaux. Ces derniers, venus du Cap de Bonne-Espérance, sont d’une race petite, mais belle ; ils sont renommés pour leur ardeur, leur vélocité, et surtout pour la sûreté de leurs jambes, qualité précieuse dans un pays où les chemins sont si difficiles. On y trouve beaucoup de lapins, des cochons, quelques sangliers, des pintades, des pigeons, des ramiers, des perdrix, des faisans, des gelinottes, des paons, des oies, des poules d’eau noires et grises, des mouettes, des pingouins, etc. Les rats et les moineaux abondent et sont un véritable fléau pour les récoltes. Sur les côtes, on pêche des baleines et des poissons très-nombreux et très-variés ; on en compte plus de soixante-dix espèces.

Le climat de l’île est tempéré et sain, quoi qu’on en ait dit. L’été est moins chaud et l’hiver moins froid que dans beaucoup de pays de l’Europe. Le thermomètre s’élève rarement au-dessus de 17° Réaumur, et descend rarement au-dessous de 10°. Le vent dominant est celui du S.-E. Le tonnerre y gronde rarement ; mais, dans les fortes chaleurs, les éclairs sillonnent parfois la nue. La sécheresse détruit parfois les récoltes, mais, en général, la pluie tombe dans toutes les saisons. Le mois de février est celui où la pluie est le plus abondante.

L’île Sainte-Hélène est une possession anglaise. Elle est placée sous l’autorité d’un gouverneur militaire assisté d’un gouverneur civil. Elle offre un point de relâche très-sûr et en tous points favorable aux vaisseaux qui viennent des Indes orientales ; il n’en est pas de même pour les navires arrivant de l’Europe. Ces derniers, repoussés par des vents et des courants contraires, ne peuvent aborder qu’avec de grandes difficultés.

Cette île fut découverte, le 21 mai 1502, par don Juan de Noya, navigateur portugais, revenant d’une expédition dans laquelle il avait eu déjà la bonne fortune de faire une première découverte, celle de l’île de l’Ascension. Don Juan de Noya prit possession de l’île et lui donna, en souvenir de l’impératrice Hélène, dont l’Église grecque célébrait ce jour-là la fête, le nom de Santa-Helena. Les premiers habitants de l’île furent des transfuges portugais, qui avaient été livrés à Albuquerque par un chef indien devant Goa et auxquels on fit couper le nez, les oreilles, la main droite et le petit doigt de la main gauche. Pendant longtemps, les Portugais dérobèrent soigneusement la connaissance de l’île Sainte-Hélène aux autres nations. Cependant les Anglais y abordèrent en 158S, et bientôt après elle fut connue des Hollandais et des Espagnols. Les établissements que les Portugais avaient fondés sur la côte d’Afrique leur firent négliger Sainte-Hélène ; bientôt même ils l’abandonnèrent tout à fait. Les Hollandais s’y établirent à leur place, puis ils la quittèrent à leur tour (1651). Les Anglais, les ayant remplacés, élevèrent un fort auquel ils donnèrent le nom de fort James. Un grand nombre de familles anglaises, ruinées par le grand incendie de Londres, ne tardèrent pas à grossir considérablement la population de cette colonie Vers la fin de 1672, les Hollandais, regrettant l’abandon qu’ils avaient fait de Sainte-Hélène, surprirent le fort par trahison et reprirent l’île ; mais les Anglais, ayant reçu du renfort, les en chassèrent quelques jours après. L’histoire de l’île n’offre rien de bien intéressant jusqu’en 1815, année où elle fut assignée par le gouvernement britannique pour servir de prison au plus grand homme de guerre des temps modernes. Nous ne raconterons pas ici les péripéties de cette captivité, qui a rendu le nom de l’île inséparable de celui de Napoléon. Le Bellérophon, sur lequel on avait embarqué l’illustre captif, aborda à l’île de Sainte-Hélène le 17 octobre 1815. Napoléon fut affranchi par la mort, au bout de six ans (il mourut le 5 mai 1821, à six heures du soir), de cette dure captivité, que les mauvais traitements et la tyrannie du trop fameux Hudson Lowe rendaient plus affreuse encore. Nous ne raconterons pas ici des événements que tout le monde connaît et qui trouveront leur place ailleurs. Le corps de Napoléon reposa à Sainte-Hélène jusqu’en 1840. Cette année-là il fut ramené en France sur le vaisseau la Belle-Poule, que commandait le prince de Joinville, et déposé aux Invalides.

Le gouvernement du second Empire a acheté, en 1858, l’habitation de Napoléon à Sainte-Hélène et l’a fait remettre dans l’état exact où elle était pendant le séjour forcé dans l’île du vaincu de Waterloo ; il a acquis aussi la vallée du tombeau où fut sa sépulture avant qu’on eût rapporté ses restes en France. Un officier supérieur fut désigné pour résider à Longwood comme gardien conservateur du tombeau de Napoléon.

HÉLÉNÉNE s. m. (ô-Ié-nè-ne). Chim. Carbure d’hydrogène, dérivé de l’hélénine : On prépare ^’hélenéne (C15H8) en distillant l’hélénine avec l’acide phosphorique anhydre.

HÉLÉNIDE s. f. (é-lé-ni-de — de Hélène, nom pr.). Moll. Genre de foraminifères, formé aux dépens des orbiculines.

HÉLÉNIE s. f. (é-lé-nî — du nom à’Hélène, dont les larmes, dit-on, donnèrent naissance à cette plante). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionées, comprenant environ quinze espèces qui croissent en Amérique : £’hÉlbNib d’automne ne craint point les hivers du climat de Paris. (Bosc.)

— pi. Antiq. gr. Fêtes qu’on célébrait à Lacédémone en 1 honneur d’Hélène.

— Encycî. Bot. Les hélénies sont de belles plantes à fleurs jaunes, dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins. L’hélénie d’automne dépasse la hauteur de 1 mètre ; originaire de 1 Amérique du Nord, elle croit très-bien en pleine terre sous le climat de Paris, où elle fleurit d’août en octobre et produit un bon effet dans les massifs et les plates-bandes

1IELÉ

des grands jardins. On la propage de semis, et mieux d’éclats de pieds. W hélénie à petites feuilles est originaire du Portugal ; elle est moitié moins haute que la précédente, et ses capitules, d’un jaune verdâtre au centre, sont d’un jaune pâle à la circonférence.

HÉLÉNIE, ÉE adj. (é-lé-nié — rad. hélénie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre hélénie.

— s. f. pi. Groupe de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionées, ayant pour type le genre hélénie.

HÉLÉNIEN s. m. (é-lé-niain). Hist. relig. Nom donné aux disciples de Simon le Magicien, à cause d’Hélène, sa maîtresse, qu’il faisait passer pour le Saint-Esprit.

HÉLÉNINE s. f. (é-Ié-ni-ne). Chim. Syn. de

GLUCOSIDB INULIMB.

HÉLÉNION s. m. (é-lé-nion — à’Hélène, nom pr.). Bot. Syn. d’HÉLÉME. If Nom vulgaire d’une espèce d’année. Il On dit aussi uelknium.

HÉLÉNOL s. m. (é-lé-nol — rad. hélénie). Chim. Camphol cristallisable, blanc, insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool, l’éther et les essences, tiré de l’année qui lui doit son odeur et, en partie, sa saveur. Il fond à 72°, bout entre 275° et 280°.

IIELEN’S (SAINT-), ville d’Angleterre, comté de Lancastre, à 32 kilom. E. de Liverpool, sur le canal de Pankey ; 18,396 hab. Cette ville est remarquable par ses manufactures de glaces, parmi lesquelles on distingue surtout celle qui est connue sous le nom d Onion plate glass. Saint-Helen’s n’était encore qu’un petit village il y a quelques années ; grâce a son industrie, elle est devenue en peu de temps une ville importante.

HELENSBURGH, bourg d’Écosse, comté et à 12 kilom. O. de Dumbarton, sur la Clyde et le loch deGlore ; 2,229 hab. Bains de mer très-fréquentés.

HÉLÉNUS, fils de Priam et d’Hécube, devin fameux, formé par sa sœur Cassandre dans l’art de la prophétie. Seul de tous les fils de Priam, il survécut à la ruine de sa patrie. Vers la fin de la guerre de Troie, Hélénus, indigné de n’avoir pu obtenir la belle Hélène en mariage, avait abandonné ses concitoyens et s’était retiré sur le mont Ida ; mais Calchas, un autre devin des plus clairvoyants, indiqua au rusé Ulysse la retraite d’Hélénus. On alla le surprendre pendant la nuit et on l’amena prisonnier dans le.camp des Grecs. Le pauvre devin fut réduit à dévoiler l’avenir aux ennemis de sa patrie. Il aurait pu tromper les Grecs ; mais il mit tant da conscience a rendre ses oracles que, grâce à lui, ils finirent par s’emparer de Troie. Il leur avait annoncé que la victoire était réservée à Philoctète. Après la guerre, tandis qu’Agamemnon emmenait Cassandre, Pyrrhus, fils d’Achille, emmena de son côté l’infortuné Hélénus. Mais le devin esclave s’arrangea pour faire à Pyrrhus de si heureuses prédictions que celui-ci l’honora bientôt de son amitié, et, en reconnaissance des bons services d’Hélénus, il lui céda son trône et la veuve inconsolable d’Hector, Andromaque. Virgile nous a rapporté cette légende, en l’embellissant comme il sait faire. Au livre III, Enée rencontre, en abordant en Épire, sa célèbre compatriote, qui savait si bien concilier son souvenir pour son premier mari avec son amour pour Hélénus. Hélénus régna en Épire jusqu à sa mort, et son fils partagea ses États avec le fils de Pyrrhus, Molosse (v. Iliade, VI, 7G ; VII, 47 ; Enéide, III, 295 ; Pausanias, I, 11 ; II, 33 ; Ovide, Métamorphoses, XIII, 99-723 ; XV, 437).

HÉLÉNUS, fils de Pyrrhus, roi d’Épire, qui vivait au me siècle avant notre ère. Il suivit son père dans l’expédition qu’il fit en Sicile et en Italie, se maintint à Tarente après son départ, puis alla le rejoindre en Grèce. En 272, Hélénus assista à l’attaque dirigée contre Argos, attaque dans laquelle son père perdit la vie, et il fut lait prisonnier par Antigone Gonatas, qui lui permit de retourner en Épire.

HÉLÉOCHARIDE s. f. (é-lé-o-ka-ri-dedu gr. helos, heleos, marais ; charis, grâce). Bot. Genre de plantes, de la famille des cypéracées, tribu des scirpées, réunie par quelques auteurs, comme simple section, au genre scirpe, et comprenant plusieurs espèces qui croissent dans les marais de l’Europe.

HÉLÉOCHLOÉ s. f. (é-lé-o-klo-é— du gr. helos, heleos, marais ; chloa, herbe). Bot. Syn. de sporobolb, genre de graminées.

HÉLÉODROMIE s. f. (é-lé-o-dro-mî — du gr. heleos, fou ; dromeus, coureur). Entom. Genre d’insectes diptères némocères, de la famille des tanystoraes, tribu des empides, comprenant quatre espèces dont le type se trouve en Angleterre.

HÉLÉOPHAGE adj. (é-lê-o-fa-je — du gr. hélos, clou ; phagô, je mange). Helminth. Ver qui se développe dans les bubons,

HÉLÉPOLE S, f. (é-lé-po-le — du gr. helein, prendre  ; polis, ville). Art. mil. anc. Grande machine de siège en forme de tour, supportée par des tortues et armée d’énormes béliers : C’est au plus tôt sous Alexandre qu’on voit employer, pour l’attaque des places, ce système complet de mines, de tranchées, de tours mouvantes, d’HÉLÉPOLES. (De La Malle.)