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contre-partie de YJJomme du sentiment, de Mackensie, Mondeailte, effroyable personnification de la haine, Cloudesley et Deloraine parurent ensuite, ainsi que deux tragédies : Antonio et Faulkner, qui eurent peu de succès. Dans le cours de l’année 1801, Godwin, qui, chose singulière, s’était toujours élevé contre l’institution du mariage, convola en secondes noces, et alla tenir, avec sa nouvelle épouse, une librairie spécialement consacrée aux ouvrages d’éducation. Il ne laissa pas, dans ce nouvel état, de se livrer à la culture des lettres, et, outre plusieurs livres à l’usage des enfants, édités sous le pseudonyme de Baldwin, il public successivement : une Histoiréde la vie et du siècle de Geoffroy Chaucer, livre fort distingué, dont le sujet lui a servi de cadre pour donner un tableau comfilet du siècle dans lequel avait vécu le père de a poésie anglaise, puis un Essai sur les sépulcres, et une Biographie d’Édouard et John Philipps, neveux de MUton. Nous arrivons, avec l’année 1820, à la publication d’unédes productions les plus importantes de Godwin, bien que différente, par sa nature, des précédentes. En 1798, le docteur Malthus, si fameux depuis, alors inconnu, avait publié, en réponse aux Recherches sur la justice politique, une brochure dans laquelle il posait en principe que, l’accroissement de la race humaine n’étant pas en rapport avec celui des subsistances, il est nécessaire d’y apporter un frein, pour que les habitants de notre globe n’en soient par réduits un jour à s’entre-dévorer. Tout absurde que fût ce principe de Malthus, il n’en fut pas moins le point de départ d’une doctrine qui eut de fervents apôtres en Angleterre et même en Fiance.

Ce fut alors que Godwin lança son manifeste sous le titre un peu long de Jlecherches sur la population et sur la faculté d’accroissement de l’espèce humaine, contenant la réfutalion des doctrines de Malthus sur cette matière. Cet ouvrage, plein d’une mordante ironie et d’une logique irrésistible, flattait trop les intérêts des riches. Godwin, bien qu’avancé en âge, publia quelques autres ouvrages, entre autres une Vie des nécromanciens célèbres et une Histoire de la république d’Angleterre, non moins précieuse par les recher- I ches qu’attachante par l’intérêt de la narration. Ce dernier livre, composé dans un véritable esprit de libéralisme, offre un tableau ridèle des hommes et des choses, et présente des vues neuves et originales sur l’époque de Cromwell. Le quatrième volume est consacré il ce grand révolutionnaire. Avant Godwin, personne n’avait peut-être approfondi comme lui le caractère et les motifs de cet homme extraordinaire, qui sut éblouir l’Angleterre et confisquer à son profit la révolution, de ce j fils de la liberté qui détrôna sa mère et n’eut point de châtiment. Ce fut le dernier ouvrage de Godwin. Retiré dans sa boutique de libraire, l’auteur de Caleb Williams fut bien vite oublié de ses contemporains, sans avoir même les consolations de la fortune, .car nous voyons qu’en 1833 il fut trop heureux d’accepter un modeste emploi que lui oil’rit le ministère whig. Sa mort fit plus de bruit en France que dans son propre pays. D’une taille au-dessous de la moyenne, d une figure imposante, on a dit de Godwin qu’il ressemblait à Locke. On a voulu aussi établir un parallèle entre son génie et celui de Byron ; tous deux, en effet, ont créé avec la même vigueur d’imagination d’effrayantes personnifications de l’orgueil, de la misanthropie et du désespoir ; tous deux également ont flétri les abus et les vices de l’organisation sociale ; mais Byron l’emporte sur Godwin par la forme immortelle dont il a revêtu les créations de son génie.

GODWIN (Mary), femme du précédent, niée à Beverley (York) en 17G7, morte en 1797. Mary Godwin est un exemple frappant des terribles dangers qu’offrent, pour une personne de son sexe, des idées plus élevées que ’ ne le comporte le préjugé commun et un esprit de décision et de logique que l’opinion’ permet à l’homme, mais refuse à la femme. Mary devait le jour a une famille de fermiers peu aisés, qui abandonnèrent la culture de la terre, pour aller se livrer au commerce dans les environs de Londres. Aigri sans doute par l’insuccès de son entreprise, le père de Mary se montrait, à l’égard de cette enfant sensible et délicate, d une dureté révoltante. Elle dut fuir la maison paternelle, avec une résolution bien forte, mais bien difficile à garder, celle de résister à tous dangers de la séduction. Elle y resta cependant fidèle plus qu’on n’eût osé l’espérer d’une si jeune entant ; d’abord demoiselle de compagnie, elle fonda ensuite, avec ses sœurs, une école qui prospéra, devint plus tard gouvernante des filles du vicomte deKingsborough, et publia bientôt après : Pensées sur l’éducation des filles (1787), son premier ouvrage. Elle put, dès lors, par ses écrits, se créer une honnête aisance pour elle et pour sa famille.

En 1792, Mary fit, à Londres, la connaissance d’un peintre célèbre, Fuessli, qu’elle aima passionnément et dont elle fut aimée de même ; mais leurs relations demeurèrent absolument platoniques, grâce a l’austère vertu de l’un et de l’autre (Fuessli était marié).

Mary, cependant, sentit la nécessité de se soustraire par la fuite à un péril si pressant. Elle partit pour la France, où l’attiraient d’ailleurs les événements politiques qui avaient

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toutes ses sympathies. À Paris, elle connut Mme Roland et se lia avec la plupart des girondins, qu’elle eut la douleur de voir mourir sur l’échafaud. Un malheur personnel mit le comble au découragement de Mary. Un riche négociant américain la séduisit, la rendit mère et l’abandonna. Elle revint alors en Angleterre et tenta deux fois de se donner la mort.

C’est a cette époqué (1796) qu’elle revit Godwin, que déjà elle avait connu longtemps auparavant. L’histoire de leurs relations a été racontée d’une manière pathétique par Godwin lui-même, dans la notice biographique qu’il a consacrée à sa femme : « La manière dont nous nous attachâmes l’un à l’autre, dit-il, est’celle qui m’a toujours semblé caractériser l’amour lepluspuretle plusdélicak Ce sentiment avançait d’un pas égal dans le cœur de tous deux, et l’observateur le plus attentif n’aurait pas pu dire lequel avait prévenu l’autre. L’un des deux sexes ne prit pas cette priorité qu’une coutume établie depuis si longtemps semble lui avoir attribuée ; et l’autre ne dépassa point les bornes de cette délicatesse qui lui est prescrite si sévèrement. D’un côté ni de l’autre, il n’y eut ni séduction ni faiblesse, ni piège, ni victime. » Un mutuel aveu s’ensuivit, et Godwin en raconte avec charme les incidents. Ils ne se marièrent pourtant pas immédiatement, par différentes raisons, au nombre desquelles il compte l’extrême répugnance qu’il avait toujours eue pour une union légale ; six mois durant on se passa « des formules d’un vain cérémonial. » Cette union si parfaite ne fut pas de longue durée. Surprise par les douleurs de l’enfantement, Mary refusa, par un sentiment de pudeur exagérée, de faire appeler un chirurgien, et elle expira en donnant le jour à une fille.

Mary, au témoignage de Godwin, possédait à un degré supérieur une faculté d^intuition, une perception instinctive du beau intellectuel, qui lui manquaient à lui-même. Quant à ses mœurs, ceux qui jugent les actions des femmes sur les principes de la morale courante doivent être sévères pour celles de Mary ; mais nul n’a le droit de nier l’admirable franchise de ses sentiments ni l’exquise sensibilité de son âme.

Mary Godwin a laissé un assez grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Pensées sur l’éducation des filles (1786, in-12} ; Réflexions sur la Hécolutioir française (1790, in-8°) ; Lettres écrites pendant un court séjour en Suède, en Norvège et en Danemark (1796, in-8u) ; les Maux de la femme, roman posthume, traduit en français par B. Ducos, sous’ le titre de : Maria ou le Malheur d’être femme (Paris, 1793). Ses Œuvres posthumes ont été publiées (1798, 4 vol. in-12) par son mai’i, qui les a fait précéder d’une notice sur sa vie. Cette notice a été traduite en français sous le titre do Vie et mémoires de mistress Godwin (Paris, 1802).

GODWIN (George), architecte anglais, né àBrompton (Middlesex) en 1815. llestrtlsd’un architecte, sous la direction duquel il s’initia a la pratique de son art. M. Godwin a exécuté de grands travaux d’architecture et dirigé d’importantes restaurations, entre autres celle de l’église de Redelitfe, à Bristol ; mais il s’est surtout fait connaître, depuis’ 1844, par la publication du Builder (le Constructeur), journal d’architecture qu’il dirige encore. Il a aussi publié des descriptions d’un grand nombre d’édifices, tant en Angleterre qu’en France et en Belgique, et principalement des églises de Londres. M. Godwin s’est fait aussi un nom comme auteur dramatique sur des scènes de deuxième ordre, et a publié de nombreux articles dans l’Art Union Magazine, le Civil enyineer et l’Àrchxologia. Il est membre de l’Institut des architectes anglais, inspecteur divisionnaire des édifices métropolitains et secrétaire honoraire de l’Union des arts de Londres.

GODWIN (Parke), journaliste américain, né à Paterson, dans le New-Jersey, le 25 février 1816. Lorsqu’il eut achevé ses études de droit, il embrassa la carrière du journalisme (1837) et, depuis lors, il a collaboré activement à V E cening Post de New-York, à la Démocratie lïevieui, s.u Putnam’s mouthly Magasiné, et ù d’autres recueils périodiques. M. Godwin est aussi l’auteur d’un résumé des vues sociales de Charles Fourier, d’un livre intitulé : Coustructive democrucy, d’Essais politiques et d’une fantaisie intitulée : Vala. Il a aussi traduit les Mémoires de Gœthe.

GOEDUI. (Jean-Guillaume de), jurisconsulte et publiciste allemand, né à Hoxter (Westphalie) en 1683, mort en 1745. Au retour d’un voyage qu’il lit en Allemagne, en France et en Hollande, il fut appelé, sur la recommandation de Leibnitz, à occuper une chaire de droit à Helmstœdt, acquit de la réputation par son enseignement et par ses écrits, et reçut de l’empereur Charles VI des lettres de noblesse (1730). Parmi ses ouvrages, très-estimès lors de leur apparition, nous citerons : Commentaria de archi-officiorum imperii romani origine (Hanovre, 1710, in-go) ; De juribus procerum imperii mujestaticis (1718) ; De statu nobilitatis germanicx (Helmstœdt, 1719, in-4°) ; Dissertations -sur le droit public et l’histoire (Helmstœdt, 1735-1737, 4 vol. in-8°) ; Commentationujii de jure venuudi biga (Helmstœdt, 1743), histoire de la chasse dans l’antiquité et dans les temps modernes ; De origine, usu et abusu jurameiuwum (i"38), etc.

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GOKBEL (Jean-Henri-Erdmann), écrivain allemand, né à Lauban (Prusse) en 1732, mort en 1795. Il fut corecteur, puis recteur du lycée de Leipzig. On a de lui un grand nombre d’écrits, parmi lesquels nous citerons : Des causes du suicide (Lauban, 1770) ; De l’immortalité de l’âme (1772) ; Du défaut des preuves matérielles de l’immortalité de l’âme (1773)’.

GOEDLER (Justin), en latin Goiiiem*, jurisconsulte allemand, né à Saint-Goar(Hesse), mort à Francfort en 1567, 11 remplit les fonctions de syndic de Francfort, puis devint conseiller du duc de Brunswick. Nous citerons parmi ses écrits : Procédure des tribunaux (Francfort, in-fol.) ; Prosopographix libri I V. (Mayoïice, 1537, in-8«), un des premiers recueils de biographies ; Imperialis judicii cameralis conslitutio, pax publica, transnetio Passawensis, Aurea huila (Francfort, 1564, in-fol.), sur le droit public de l’empire ; Origine des princes de Brunswick (Francfort, 1566, in-fol.) ; Histoire de la guerre de Maximilien /er contre les Vénitiens (1566, in-fol’.), etc.

GOECHHACSEN (Ernest-A^iguste-Antoine), littérateur allemand, né à Weimar en 1740, mort en 1824. Il abandonna la carrière des armes pour devenir assesseur au conseil administratif d’Eisenaeh, dont il fut nommé directeur en 1802, puis il reçut le titre de conseiller privé (1309). Goechliauscn a publié, sous le voile de l’anonyme, plusieurs ouvrages qui montrent un esprit original, observateur et pénétrant. Nous citerons notamment : Mes voyages (1773-1798) ; Développement du système (Vune république universelle (1786) ; Antoinette ou Conte de l’autre monde (1776) ; la FièOre à la Werther (1776), ouvrage dans lequel il combat la sensibilité exagérée et mala dîve, qui commençait à être à Ta mode dans ce temps ; Matériaux pour l’histoire du socratisme (1788) ; Dialogue sur le gallicisme et le germanisme (1790) ; Promenade sur les bords du Ithin et du Mein (1795).

GOECK11NGK (Léopold - Frédéric - Gunther de), poète et homme politique allemand, né à GrCningen, près d’Halbersladt, en 1748, mort en 1828. En sortant du lycée de Halle, où il avait eu Bilrger pour condisciple et pour ami, il fit ses études de droit, puis devint successivement référendaire à la chambre des guerres et des domaines à Hulberstadt, directeur de la chancellerie h. Ulrich, conseiller de la guerre à Magdebourg (1780), commissaire royal à Wernigerode (17S8), conseiller intime des finances à Berlin (1793), membre de la commission de législation, et, enfin, directeur de la police de cette ville (1799). En 178^ le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II avait accordé à Goeckingk des lettres de noblesse. Les Poésies complètes de cet auteur ont été publiées à Francfort (1780-1782, 3 vol.). On y trouve du sentiment, de la grâce, des idées libérales, un ton agréable et léger. Ses productions les plus estimées sont : ses Epigrammes (1772) ; ses Fables satiriques ; ses Chants de deux amants (1777), recueil d’épîtres amoureuses pleines de grâce et de tendresse, écrites par lui et par sa fiancée Fernande Vopel ; Journal de et pour l’Allemagne (1783-1784) ; Écrits en prose (1784), etc.

GOEDART (Jean), naturaliste et peintre hollandais, né à Middelbourg en 1620, mort en 100s. Il s’attacha à observer les insectes, dont il étudia avec soin les métnmorplioses. On a de lui : Description de l’origine, de l’espèce et des métamorphoses des insectes (Middelbourg, in-S°), avec 150 planches par l’auteur. Cet ouvrage a été publié en latin (1G02), en anglais (1682) et en français sous le litre d’Histoire des insectes (1700, 3 vol. iii-12).

GGEDE-IIOOP, littéralement en hollandais Bonne-Espérance, Ile de la Polynésie, dans l’Océanie orientale, sous 16° de latit. S. et 161° 21’ de longit. O’. Hassel, Camiubieh, ainsi que la plupart des géographes, -rattachent cette île à l’archipel des Navigateurs ; Balbi la comprend dans celui de Ooua-Horn, dénomination nouvelle sous laquelle-il a proposé de comprendre toutes les lies séparées les unes des autres par de trop grands intervalles pour être rattachées aux archipels de Fidji, de Tonga ou de Homoa (des Navigateurs). Cœde-Hoop fut découverte par le Hollandais Schouten, en 1616 ; ce navigateur, espérant y trouver de l’eau, lui donna le nom de Bonne-Espérance. L’Ile est peu élevée et ressemble a un immense rocher ; cependant elle est couverte d’une riche végétation et habitée ; mais les Hollandais n’eurent aucune relation avec les habitants, qui, à l’approche des étrangers, s’enfuirent dans la forêt.

GOEDEKE (Charles), écrivain allemand, né à Celle le 15’avril 1814. Après avoir étudié à l’université de Gœttingue, il revint dans sa ville natale, puis se fixa dans le royaume de Hanovre. Pendant les mouvements de l’année 1848, il prit, comme publiciste, une part active aux événements politiques de 1 époque, mais dans le sens rigoureusement constitutionnel. Il avait déjà publié, sous le pseudonyme de Kuri Stiiui, uu-drame intitulé le liai Codrus (Leipzig, 1839), ainsi que des Nouvelles (1841) ; un Atmauach de nouvelles (1842). Il s’adonna ensuite à des études sur l’histoire de la littérature allemande, dont le fruit se trouve consigné dans les ouvrages suivants : la Vie de Kniyge et ses écrits (Hanovre, 1844) ; Poètes de l’Allemagne depuis 1813 jusqu’en 1843

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(1844) ; Onze livres de poésie allemande depuis Sébastien Brandt jusqu’à nos jours (Leipzig, 1S19) ; Choix des meilleures poésies modernes (Hanovre, 1851) ; la Poésie allemande au moyen âge (1854) ; Pamphile Genyenbach (185C) ; Abrégé d’une histoire de la poésie allemande (Dresde, 1859 et années suiv., tomes" 1 h. IV), son ouvrage le plus remarquable, résultat de longues années d’études et de travaux ; Grethé et Schiller (1860) ; Every-Man, JJomulus et Hecastus (1865), etc. M. Gœdeke a, en outre, fourni les biographies et les introductions desv éditions de classiques allemands, publiées à Stuttgard (1865 et suiv.). et, depuis 1866, il publie à Leipzig, avec Tittmann, la Bihlio-thèque des poètes allemands du xviie siècle., GOEUHALS, nom de plusieurs personnages flamands. V. Goktiials.

GCED1NG, ville des États autrichiens, gouvernement de Moravie et de Silcsie, sur la

rive droite de la March, cercle et it 35 kilom. S..-E. de Brunn ; 3,000 hab. Fabrique do tabac ; château impérial.

GOEHHDE, forêt de l’ex-royaume do Hanovre, principauté de Luxembourg, dans lebailliage de Dannenberg. h peu de distance

au N. d’Hitzaker ; 220 kilom. de superficie. Cette forêt est surtout célèbre par la victoire qu’y remportèrent les alliés, sous les ordres de Walmoden, sur la division française du général Pècheux, le 16 septembre 1813.

GOEIS s. m. (go-èss). Agric. Nom d’une variété de froment carré et barbu, qu’on cultive beaucoup dans le département des Deux-Sèvres.

GŒKUMITE s. f. (ghé-ku-mi-te — de Gœkuni, nom d’une localité). Miner. Variété de péridot de couleur vert jinimUre, ainsi appelée par le docteur Thomson, parce qu’on la trouve à Gœkum, dans la province du Dannemora, en Suède.

GOELAND (go-è-lan — du celtique : basbreton gicélan ; kymrique gvjylan ; écossais aoiteaun, faoileaun ; irlandais ftioileaun ; gaélique foilenu. Oui trouve giiilun, aveu la même signification, omis le Dictionnaire coruonuillais du xne siècle, public par Pryce et Zeiiss. Tous ces noms viennent du bas-breton nivela, pleurer, sans doute à cause du cri plaintif de cet oiseau). Ornith. Section du genre mouette : Les goklands se tiennent en troupes sur les rivages de la mer. (Buff.) Le coElând affamé aboie à la façon des chiens et des grands oiseaux de proie. (Toussènel.) ’ ' Goélands, goélands.

Ramenez-nous nos maris, nos amants.

(Chanson bretonne.)

l.e veut frise le (lot ; le goôlnnd fiai passe Jette son cri de joie et se perd dniis IVipaci’. Ml’« DK Pouonv.

— Encycl. Les goélands ont un bec comprimé, nu et fort, à mandibule supérieure arquée et crochue à l’extrémité, à mandibule inférieure un peu plus courte et anguleuse. Leurs doigts sont entièrement palmés ; les doigts externes sont bordés par une membrane étroite ; le pouce est libre, petit, placé assez haut. On en connaît quarante-trois espèces, dont dix-neuf habitent l’Europe. Ces oiseaux, ainsi que ceux de la même famille, sont en ■ quelque façon préposés à la salubrité des mers. Sans eux, sans leur voracité, qui fait de leur corps un vivant alambic sans cesse en action et jamais lassé, que de plages inhabitées seraient des foyers d’infection I Tout leur est bon, et ils engloutissent avec un égal appétit toute proie vivante ou morte. Ils distinguent dans l’obscurité le poisson mort, à la lueur phosphorescente qui s’en dégage. Ils ne se reposent même pas durant la tempête ; cor leur aile puissante leur permet de braver en se jouant lu fureur des éléments déchaînés. « En Bremgiie, dit M. Aug. Aiitier, capitaine au long cours, les jjoùlands prennent le nom de canias, qui leur est donné par imitation de leur cri. Il y en a plusieurs espèces sur les côtes, différant par leur grosseur et leurs habitudes. Ceux du cap Fréhol, entre Saint-Malo et Saiiit-Brieuc, se tiennent sur l’eau comme les moyennes espèces appelées mauves, ils ont une pose trës-giaeieu e. Ils se tiennent aussi sur les bancs de sable d’où la nier vient de se retirer et sur lus plages et les rochers, tant pour trouver leur nourriture que pour la digérer. Eu dehors de la Manche, sur les aeoores des bftitcS de la grande et de la petite Solle, ils Sont plifs gros, d’une forme moins dégante ; leur queue est beaucoup moins longue. Ils sont toujours au vol ou reposant sur les Ilots ; linéique gros temps qu’il fasse, on les voit monter et descendre, suivant les ondulations de la mer, avec une quiétude et une aisance que souvent les pauvres marins regrettent de ne pouvoir partager. Cet oiseau, à ce qu’il parait, ne quitte guère les mêmes lieux et est quelquefois d’un grand secours à certains marins peu expérimentés, qui n’ont d’autre moyen de déterminer leur longitude que l’estime déduite de l’observation de la latitude, et même à ceux qui ont été privés depuis trop longtemps des circonstances favorables aux observatiof.s de distance de la lune à quelque astre pour avoir une longitude certaine ou à peu près. Les marins donnent le nom de maYyats d’Oaessaul aux guélam/s que l’on rencontre à l’entrée de la Manche ; i !s guettent leur vue avec anxiété, parce qu’il sont certains alors Je leur position à l’entrée de la Manche.