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faits miraculeux à cette sainte, dont on célèbre la fête le lt avril.

GODEDSKI (Cyprien), littérateur et militaire polonais, né en Wolhynie en 1765, mort en 1809. Il abandonna la carrière du barreau pour prendre une part active à l’insurrection polonaise de 1794, Godebski entretint ensuite une correspondance ’suivie avec Dubois-Crancé, ambassadeur de France a, Constantinople. Cette correspondance tomba entre les mains des Russes, et Godebski allait être déporté en Sibérie, quand il parvint à s’enfuir. 11 gagna l’Allemagne, puis l’Italie, y rejoignit les lésions polonaises formées par Dombrowski, se battit contre les Autrichiens pendant la campagne de 1799, fut grièvement blessé au siège de Vérone, fit ensuite partie de la légion polonaise du Danube et se conduisit avec distinction aux affaires de Hochstaedt, Philipsbourg, Hohenfinden, etc. Après le traité de Lunéville, il resta quelque temps en Toscane, puis retourna en Pologne, employa ses loisirs à la culture des lettres et devint membre de la Société des amis des Sciences de Varsovie. Lorsque les Français entrèrent en Pologne en 1806, Godebski re Ïirit du service, tut nommé colonel par Napoéon, commandant de la forteresse de Nadlin, et perdit la vie à la bataille de Raszin. On a de Godebski des fables, des satires, des odes, etc., qui ont été publiées par son fils (Varsovie, 1811, in’-8<>). Il a pris part à la rédaction de la Décade légionnaire et des Récréations agréables et utiles.

GODEBSKI (Xavier), littérateur polonais, fils du précédent, né à Frankenthal, sur les bords du R, hin, en 1801, mort à Lemberg en 1867.11 étaitattaché au ministère des finances lorsque la part active qu’il prit à l’insurrection polonaise de 1830 le força d’émigrer. Il arriva en France en 1832, et devint professeur à l’École polonaise des Batignolles, à Paris. Indépendamment d’articles scientifiques et littéraires, publiés dans divers journaux, M. Godebski a composé plusieurs ouvrages : Mémoires de Bans le Silésien ; Biographie de Louis Plater ; le Testament ; la Sœur ; la Fille cosaque ; l’Amour ^et la Vanité, etc.

GODECIIARLES (Guillaume), sculpteur belge, professeur à 1 Académie de Bruxelles, né dans cotte ville en 1750, mort en 1835. Il fut sculpteur de Napoléon, puis du roi des Pays-Bas. Parmi les productions de Bon ciseau, plus remarquables par l’énergie que par le bon goût, on cite le fronton du palais des deux chambres à Bruxelles (1783), celui du château de Laeken, les statues de Mineroe et de la Victoire, dans les jardins de Wespelaer.

GODEFROl ou GODEFROID DE BOUIL-LON, chef de la première croisade. V. Godekroy dk Bouillon.

GODEFROID (Jules-Joseph), harpiste et compositeur belge, né en lSll.mort en 18-10. Admis en 1826 au Conservatoire de Paris, dans la classe de harpe dirigée par Nadérmann, il reçut en même temps de Lesueur quelques ieçons de composition. Ayant échoué au concours de 1829, après avoir remporté le second prix de harpe en 1828, il quitta, le Conservatoire et alla s’établir à Boulogne comme professeur de harpe. Dans cette ville, il se livra avec ardeur à. là composition, et écrivit des ouvertures, une fantaisie militaire, exécutée à l’occasion de l’inauguration de la statue de Napoléon à Boulogne, des mélodies qui ont eu de la vogue, et parmi lesquelles on eitti la Veille des noces, le Lac de Genèue et VEnlèvement, En 1836, Godefroid fit jouer, k l’Opéra-Comique, le Diadesté ou la Gageure arabe. La partition brillait plus par la correction du style et la sobriété de l’instrumentation que par l’originalité des idées ; néanmoins, le succès couronna ce début. En 1837, Godefroid se rendit en Belgique et fut chaleureusement applaudi dans toutes les villes où il se fit entendre. De retour en France, il s’occupa de la composition d’un opéra-comiquo en deux actes, la Chasse royale. qui fut représenté au théâtre da la Renaissance en 1839. La déplorable faiblesse du poème entraîna la partition dans sa chute. Godefroid conçut un profond-chagrin de cet échec ; sa santé s’altéra, et il mourut au mi ? lieu de sa trentième année, dans le premier épanouissement d’un talent qui promettait à l’art un compositeur distingué.

GODEFROID (Dieudonné - Joseph - Guillaume-Félix), harpiste belge, frère du précédent, néùNamur en 1818. II étudia d’abord le piano et commença la harpe à onze ans. Une année après, à fut admis au Conservatoire de Paris et y eut pour professeurs Nadérmann et Labarre (1829-1831). En 1836, son père et sa mère étant morts, il essaya de se créer une position indépendante. À cet effet, il continua avec plus d’ardeur l’étude de la harpe, et écrivit pour cet instrument la gracieuse Danse des sylphes. Il avait alors dix-neuf ans. Six ans auparavant, il avait déjà composé un Trio pour piano, violon et violoncelle, qui est resté une tlesesmeilleures productions. Outre ces deux morceaux, on a de lui : le Itéveil des fées, Robert le Diable, Études de style et de force, le Rêne, la Mélancolie, les Gouttes de rosée, les Adieux, la Harpe d’or, un grand nombre de compositions pour piano, des exercices de chant, etc. Surnommé depuis longtemps le Paganini de la harpe, M. Félix

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Godefroid se fait surtout remarquer par l’ampleur et la perfection de son jeu. II a agrandi le domaine de son instrument, à la fois comme exécutant et comme compositeur. Jusqu’à lui les harpistes négligeaient la main gauche ; il introduisit un nouveau doigter, et parvint à exécuter les mêmes dificultés avec les deux mains. Le mécanisme de la harpe lui doit aussi des améliorations importantes ; il a augmenté le.volume des cordes et leur sonorité. Cet artiste, qui a formé beaucoup d’élèves, donne peu de concerts pour son propre compte ; maison l’a. vu souvent prêter le concours de son magistral talent aux fêtes de bienfaisance, et beaucoup de sociétés philharmoniques le comptent parmi leurs solistes.

GODEFROY (saint), évêque d’Amiens. V. Oboffroi.

GODEFROY, célèbre „famille de jurisconsultes français, qui remonte à Simon, seigneur de Sapignies (1320). Les représentants les plus célèbres de cette noble race sont les suivants :

GODEFROY (Denis 1"), surnommé Godetrof l’ancien, né à Paris en 1549, mort à Strasbourg en 1621. À dix-huit ans, Denis entra à l’université de Louvain, très-célèbre alors, et dans laquelle professait un des plus remarquables érudits’du xvi» siècle, Jean-Ramus. Quand le départ de Rarnus pour Paris priva Godefroy de son meilleur maître, il se rendit à Cologne, où de brillants rhéteurs commençaient, sous forme d’enseignement juridique, la propagation de la doctrine calviniste. C’est dans cette ville que Godefroy sentit ébranler, d’abord ses convictions religieuses. Bientôt il suivit un de ses professeurs à Heidelberg. Dans cette nouvelle résidence, il ne se trouva guère en relation qu’avec des protestants. Il abjura alors la foi catholique. A son retour à Paris (1573), il épousa l’héritière d’une famille noble et pauvre, Denise de Saint-Yon. Il se rendit ensuite à l’université d’Orléans, où, après de brillants examens, il conquit le grade de docteur en droit (1579). Mais la part que Godefroy, depuis son retour dans sa patrie, avait prise au mouvement religieux, était trop considérable pour qu’il ne fut pas inquiété. Il fut obligé, pour échapper aux dangers qui le menaçaient, de se réfugier à Genève (1580), où il ouvrit un cours de droit. En 1585, la chaire de Pacius étant devenue vacante à l’université de Genève, on l’offrit à Godefroy, qui l’accepta et y professa pendant quatre ans. À l’appel de Henri IV, il revint en France, en 1589, et fut nommé bailli de Gex, sur la frontière suisse. Godefroy remplissait depuis un an ces fonctions lorsque le duc de Savoie s’empara de la ville. La maison du bailli fut envahie, sa bibliothèque fut livrée aux flammes et il dut chercher son sajut dans la fuite. Il se réfugia avec sa famille à Bâle, d’où, quelques temps après, il se rendit à Strasbourg. En 1600, sur les instances de l’électeur palatin, qui voulait reconstituer l’école d’Heideluerg ; le savant jurisconsulte consentit à se rendre dans cette ville. L’électeur le.prit pour conseiller, en fit un ministre, et l’envoya en 1618, comme ambassadeur, auprès de Louis XIII. Richelieu, qui avait souvent eu l’occasion d’apprécier la valeur de cet homme remarquable, lui fit la réception la plus flatteuse. Mais la guerre de Trente ans éclata, le Paiatinat fut envahi, dévasté, et Godefroy, âgé de Soixante-treize ans, dut fuir devant les troupes ennemies. Strasbourg lui ouvrit de nouveau ses portes. Il y revint, accablé de fatigues, et mourut peu de temps après.

Si Godefroy n’eut pas la haute portée de vues et la puissance de génie de Cujas, il fut du moins le plus habile des vulgarisateurs, et il occupéle premier rang parmi les jurisconsultes de second ordre. Ses principaux ouvrages sont les suivants : Corpus juriscivilis, cum notis (Lyon, 1583, in-4») ; Epitome feudorum, novellarum, titulorumque Institutionum, titulorumque in Pandectis- et codice (Paris, 1586, in-8o) ; Praxis civilis, antiquis et recentioribus aucloribus, Germains, îtalicis, Galtis, Hispanis, Belgiis et aliis, qui de re practica scripserunt (Francfort, 1595, 2 vol. infol.) ; De l’autorité temporelle des papes (1600).

GODEFROY (Théodore), historien et jurisconsulte français, fils du précédent, né à Genève en 1580, mort à Muusteren 1649. Théodore, sous la direction de son père, devint de bonne heure un jurisconsulte distingué. Lorsqu’il eut terminé à. Strasbourg ses études de droit, il se rendit à Paris (1C02), où il se trouva presque constamment en contact avec des catholiques, abandonna les idées religieuses dans lesquelles il avait été élevé et abjura le protestantisme. Vers la même époque, il se fit recevoir avocat au parlement de Paria ; mais il ne tarda pas à négliger le barreau, qui avait pour lui peu d’attrait, afin de s’adonner entièrement à des recherches historiques. Godefroy publia successivement divers écrits. Nommé, en 1617, historiographe de France, Godefroy s’occupa de réunir tous les matériaux d’une histoire nationale, œuvre colossale que la mort l’empêcha d’accomplir. Mais les matériaux étaient assemblés, et nos historiens, nos législateurs, nos jurisconsultes ont souvent puisé dans ce vaste trésor. Dans plusieurs de ses écrits, Godefroy a intercalé des fragments de cette œuvre. Les ordonnances, les actes administratifs qu’il cite, certaines notices sur les finances, la guerre, le

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commerce sont détachés de l’ouvrage. En 1634, il fut envoyé k Nancy pour siéger dans’ le conseil souverain de cette capitale. Il avait pour mission spéciale de recueillir et d’inventorier les titres de Lorraine. Deux ans après, en 1636, il accompagna à Cologne, par ordre du gouvernement, les plénipotentiaires chargés de traiter de la paix. Sa profonde érudition, sa connaissance du droit international, des traités, des actes diplomatiques lui permirent de rendre d’importants services. Il reçut la même mission en 1643, et se rendit à Munster, où il parvint à faire rédiger un traité favorable aux intérêts de son pays. Le roi, reconnaissant de ces éminents services, le nomma membre du conseil d’État et de son conseil privé. Godefroy publia un assez grand nombre d’ouvrages, qui ont rendu de grands services aux publiscites modernes, et dont nous citerons seulement les principaux : Généalogie des rois de Portugal, issus en ligne directe masculine de la maison de France (Paris, 1610, in-4o) ; Entrevue de Charles IV, empereur, de son fils Wencestas, roi des RomainSj et de Charles V, roi de France, à Paris, l’an 13.78 ; plus l’Entrevue de Louis 'XII, roi de France, et de Ferdinand, roi d’Aragon, à Savonne, en 1507, avec des mémoires concernant la dignité des rois de France (Paris, 1614, in-4o) ; Histoire de Charles VI, de Juvénal des Ursins, avec des notes et preuves (Paris, 1614, in-4») ; Histoire de Louis XII, de Claude de Seyssel, avec des notes et preuves (Paris, 1615) ; Histoire du chevalier Bayard (Paris, 1616) ; Histoire de Charles VI, par Guillaume de Joligny, avec des notes etpreuves (Paris, 1607) ; le Cérémonial de France (Paris, 1619, in-4o) ; Histoire du roi Louis XII, par Jean d’Auton (Paris, 1620, in-4») ; Histoire de Jean Le Maingre, dit Boucicaut, maréchal de France (Paris, 1620) ; Histoire de Louis XII, par Jean de Saint-Gelais (Paris, 1622) ; Histoire d’Artus 'III, duc de Bretagne, connétable de France (Paris, 1622) ; De la véritable origine de la maison d’Autriche (Paris, 1624, in-4") ; Généalogie des ducs de Lorraine, fidèlement recueillie de plusieurs histoires et titres authentiques (Paris, 1624, in-4o) ; Généalogie des comtes et ducs de Bar, jusqu’à Henri, duc de Lorraine et de Bar en 1608 (Paris, 1627, in-4o) ; les Lits de justice, depuis 1364 jusqu’en 1627 (4 vol. in-4»), etc.

GODEFROY (Jacques), jurisconsulte, frère du précédent, né à, Genève en 1587, mort dans la même ville en 1652. Il reçut les leçons de son père. Après avoir passé de brillants examens, et avoir donné dans quelques cours particuliers, et surtout dans quelques publications remarquables, la mesure de son talent, il obtint une chaire de droit (1619). A trente-trois ans, il était appelé par le suffrage de ses concitoyens au conseil des Soixante. Quelques années après, il était élevé a la dignité de membre du petit conseil (1629). Nommé en 1G32 secrétaire d’État, il remplit pendant cinq ans ces importantes fonctions, puis on lui conféra la charge de syndic (1637). Jacques Godefroy occupa de nouveau ce poste élevé en 1641, en 1645 et en 1649. Pendant l’intervalle de ces hautes magistratures, il était allé à plusieurs reprises représenter Genève près de la cour de France. Lorsque, en 1649, Théodore fut atteint de la maladie qui-l’emporta, Jacques, qui était alors syndic de Genève, quitta tout pour aller à Munster recevoir les adieux de son frère. A partir de cette année, il n’accepta plus d’ambassade. Il avait repris ses leçons de droit et la publication de ses travaux de jurisprudence. C’est au milieu de ces occupations qu’il s’éteignit, à l’âge de soixante-cinq ans. Parmi les ouvrages laissés par Jacques Godefroy, et qui lui ont mérité l’honneur d’être comparé à Cujas, il faut citer les suivants : Manuale juris, seu purvajuris viysteria (Genève, 1076), tl*ès-souvent réimprimé : Quatuor fontes juris cioilis, siveLegesXU Tubularum, cum carumdem historia, etc. ; LegisJulia et Papix fragmenta ; Edictum perpetuum ; Lib’rorum sabinianorum ordo ac séries (Genève, 1653, in-4o) ; Codex Théodusianus, cum amplissimo commentario (Lyon 1665, 6, vol. in-fol.) ; De regulis juris (Genève, 1653, ih-4°) ; Opnscula varia juridica, politica, historica, critica (Genève, 1654, in-4<>,) souvent réédité, etc.

GODEFROY (Denis II), dit Dénia l« Jeune,

jurisconsulte et écrivain français, fils de Théodore Godefroy, né à Paris en 1615, mort à Lille en îosi. Il commença par suivre les cours de droit de la Faculté de Paris, où il se fit recevoir licencié, puis docteur. Son père, qui l’associa alors à ses travaux, lui flt obtenir, en 1640, la survivance de sa place d’historiographe. Denis prépara une grande partie des travaux que son père fit paraître a partir de cette époque. En 1668, il fut envoyé a. Lille pour rechercher, classer et gar- ■ der les titres de la chambre des comptes de cette ville. Dix ans après, en 1678, une mission semblabléle conduisait au château de Gand. Il revint à Lille, où se trouvait sa famille, et s’éteignit quelques jours après son arrivée. Les belles collections de chartes, de coutumes, d’édits, d’ordonnances dont, se sont enrichies nos bibliothèques, nos archives, nos écoles, etc., et qu’il avait reliées par des nOtos historiques et explicatives, peuvent témoigner de l’immense labeur accompli par ce savant. On a de lui : Mémoires et instructions pour servir dans les négociations et affaires qui concernent les droits du

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roi (Paris, 1665, in-fol.), et il a donné plusieurs éditions d’ouvrages, notamment l’Histoire des connétables, chanceliers, maréchaux, etc., de Jean. Leferon (1658, in-fol.).

GODEFROY (Denis III), jurisconsulte et historien, fils du précédent, né à Paris en 1653, mort dans la même ville en 1739. Docteur en droit à l’âge de vingt-cinq ans, il se fit recevoir avocat au parlement de Paris, mais se montra peu assidu au palais. Guidé par son père, il se livra aux études historiques. Après avoir publié d’intéressantes monographies, il fut nommé, en 1685, garde des

livres et registres de la chambre des comptes de Paris. Il abandonna ces fonctions en 1712. Moncrif lui succéda. Lié avec les esprits les plus distingués de son temps, Denis Godefroy a publié divers écrits de critique et de littérature qui, suivant l’usage fort répandu au xvue siècle, parurent sous le voile de l’anonyme. Nous citerons de lui : Abrégé des trois états, du clergé, de la noblesse et du tiers état (Paris, 1682) et une fort belle édition de la Satire Ménippée (i7u, 3 vol. in-8o), enrichie de notes historiques intéressantes.

GODEFROY (Jean), sieur d’Aumont, jurisconsulte et magistrat français, frère du précédent, né à Paris en 1656, mort à Lille en 1732. Il se fit recevoir licencié et docteur en droit, et s’occupa des études historiques qui avaient illustré son père et son aïeul, 11 servit longtemps de secrétaire à son père, l’ac1 compagnà à Lille, où il lui fut d un grand secours dans la recherche et la coordination des titres et des archives de cette ville, et lui succéda, en 1681, dans ses fonctions de conservateur des archives de la cour des comptes de Lille. Godefroy accepta en même temps la charge de procureur du roi au bureau des finances de la généralité de Lille, et trouva encore le temps d’écrire d’intéressantes monographies et de recueillir sur les moeurs, les coutumes, l’administration, l’histoire de la généralité de Lille, de nombreux, documents qui ont été plus tard très-utilesaux historiens. Jean Godefroy a laissé en manuscrit : Inventaire des titres du pays et comté de Hainaut (2 vol. in-fol.) ; Inventaire des titres de la chambre des comptes de Lille (in-fol.), et il a donné des éditions estimées de plusieurs ouvrages.

GODEFROY (Jean-Baptiste-Achille), sieur de Mmllart, magistrat et jurisconsulte français, fils du précédent, né à Lille en 1697, mort dans cette ville en 1759. Après de fortes humanités, il passa les examens de droit et obtint la survivance de son père comme garde des archives (1726). Il devint conservateur titulaire en’1732. Jean-Baptiste Godefroy publia quelques écrits sur l’histoire des Flandres, et plus spécialement sur la généralité de Lille. Il fut nommé, en 1748, commissaire royal pour le règlement des limites.

60DEFROY (Denis-Joseph), sieur de Maillart, pu Hautpont, etc., fils du précédent, né à Lille en 1740, mort dans la même ville en 1819. A l’âge de di*-neuf ans, il succéda à son père comme garde des archives de la cour des comptes de Lille, charge dont les fonctions exigeaient de vastes connaissances, et fut ensuite nommé commissaire royal pour le règlement des limites, titre qu’avait» porté son père. Quelques années plus tard, quand le garde des sceaux forma une commission chargée de recueillir, de vérifier et de classer les chartes des provinces françaises, Denis-Joseph Godefroy fut appelé à taire partie de cette commission. À cette époque (1782), il vint s’établir à Paris et prit une part très-active aux travaux-dn comité, dont il avait. été nommé secrétaire. Chargé plus spécialement de rédiger les inventaires des chartes de Flandre et de l’Artois, il a laissé sur ces deux provinces, sur leur histoire, leurs coutumes, leur législation, de remarquables travaux. Il était de retour à Lille, quand éclatèrent, en 1789, les premiers troubles précurseurs de la Révolution. Bientôt après, il émigra, se retira à Francfort, et ne revint à Lille qu’en 1800 ; il y vécut dans une retraite absolue jusqu’en 1819.

GODEFROY (Pierre), jurisconsulte et magistrat français, né vers 1500, mort à Carcassonne en 1573. Chargé des redoutables fonctions de procureur, du roi pour la foi, près le tribunal de l’inquisition de Carcassonne, il n’usa de son pouvoir, presque illimité, que pour arracher à la torture et aux supplices le plus grand nombre possible de malheureux, s’exposant ainsi à la vengeance terrible de Charles IX et à la furie des fanatiques du Midi. Il échappa heureusement à ce double danger, et fut même, quelques années après, nommé premier consul de la ville basse de Carcassonne (1557).

Pierre Godefroy a laissé de nombreux ouvrages, dont les principaux sont : Pétri Goihofredi Carcassonensis Dialogus de amoribus, tribus libris distinctus (Lyon, 1552, in-18), plusieurs fois réédité ; Annotamentaprocernio codicis Justiniansi de hsreticis, etc. (Lyon, 1552, in-fol.) ; Annotamenta in tractatus primi libri Justiniani codicis de hœreiicis, etc. (Paris, 1555, in-8o) ; Proverbiorum Liber (Paris, 1553, in-8o), recueil de 200 proverbes et maximes juridiques et philosophiques, qui ont été joints souvent aux Adages d’Érasme.

GODEFROY (François), graveur français, l’un des meilleurs élèves de Lebas, né au Boisguillaume, près de Rouen, en 1743, mort