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une prune mirabelle. Sa pulpe est huileuse, d’un goût âpre et d’une odeur fétide, analogue à celle du beurre rance, surtout à sa maturité. Le noyau renferme, sous une coque mince et fragile, une amande blanche, ferme et féculente.

Originaire de l’est de l’Asie, le gingko a été d’abord appelé noyer du Japon ; le prix élevé des premiers sujets introduits lui a fait donner eussi la nom d’arbre aux quarante écus. Les Japonais le regardent comme sacré et le plantent autour de leurs temples. Signalé par kœmpfer en 1G00 et décrit par lui en 1712, il a été introduit en Angleterre en 1754. Suivant l’opinion la plus accréditée, la France ne t’aurait reçu qu’en 1780. Pendant longtemps on n’a guère possédé que des pieds mules, ou du moins les pieds femelles importés en Europe étaient en petit nombre, et on ne connaissait pas leur existence. En 1822, un gingko a porté des fruits à Bourdigny, près de Genève. Ce sont des rameaux de cet arbre qui, greff « s sur les sujets mâles que possédaient les jardins botaniques de Montpellier et de Trianon. ont permis de translormer ainsi en monoïques des arbres naturellement dioïques.

Le gingko supporte bien le climat ^le l’Europe centrale. Il prospère surtout dans le Midi. Mais il végète bien sous la latitude de Paris, et peut croître en plein air jusqu’en Belgique. Peu difficile sur le sol et l’exposition, il préfère néanmoins une terre franche, profonde, un peu humide et une situation ombragée. Le semis constitue le meilleur moyen de propagation pour cette essence ; on seine les graines en terre franche, mélangée de terreau ou de terre de bruyère, et on repique Jes jeunes plants vers la troisième année. La graine renferme souvent deux ou plusieurs embryons, qui, germant ensemble et pressés les uns contre les autres, se soudent en une tige commune et forment par là un arbre plus vigoureux. Les jardiniers chinois et japonais imitent ce phénomène naturel en gretfant ensemble plusieurs marcottes. On multiplie encore le ginyko par boutures de rameaux ou de racines, et mieux par la greffe Sur racines. Mais ces divers procédés exigent bien plus de soins.

Dans les premières années, les jeunes plantsde gingko sont assez délicats ; il faut, au moins sous les climats du Nord, les abriter ou les rentrer en orangerie durant l’hiver. Leur croissance est très-rapide. La longévité de cet arbre est très-grande, et il peut acquérir d’éiiormes dimensions ; au Japon, on a mesuré des sujets qui avaient 13 mètres de tour. Le plus bel individu que possède l’Europe est celui du jardin botanique de Pise, qui mesure 25 mètres de hauteur sur plus de 3 mètres de tour. Le gingko du jardin botanique de Montpellier, a peino âgé de quatre-vingts ans, a 22 mètres do hauteur sur plus de 2 mètres de tour. Aucun des sujets que nous possédons en France n’a encore atteint un siècle d’existence.

« Les aponais, dit M. A. Uupuis, pratiquent la fécondation artificielle des fleurs femelles en secouant sur elles les fleurs mâles au moment de l’émission du pollen ; on sait que ce procédé est employé en Égypte, de temps immémorial, pour fa fécondation des dattiers. Ce soin est a peu près superflu en Europe, où l’on crée artificiellement des individus monoïques en greffant en fente des rameaux de pieds mâles sur des individus femelles, ou réciproquement. Ce dernier procède est même le plus avantageux pour accélérer la fructification des individus que nous possédons déjà. » « 

Le gingko est un des arbres exotiques les plus remarquables qu’on puisse cultiver dans les parcs et les plantations de ligne, et sans doute un jour dans les forêts. Son bois est moins résineux que celui des autres conifères ; il est élastique, liant, a un grain fin et assez serré, prend un beau poli et dure longtemps. Sa couleur est d’un blanc jaunâtre satiné, plus ou moins foncé, marqué de veines plus ulaires. Comme il se travaille facilement, on Va souvent classé parmi les bois blancs, mais à tort ; car il est bien plus fort et plus solide que nos bois bluncs ordinaires ; pour la dureté et la résistance, il surpasse le pin pignon et le pin d’Alep ; mais il n’est pas, quoi qu’on en ait dit, supérieur au frêne pour la solidité et la densité. Il ressemble au bois de citron du commerce, et peut être employé avantageusement pour le placage, 1 ebénisterie cl le tour. On peut aussi en faire des brancards de cabriolet, des limons de voiture, des queues de billard et d’autres ouvragés.

Au Japon, on cultive cet arbre en grand pour son fruit, ou du inoins pour son amande, qui est blanche, ferme, amylacée et d’une saveur agréable, bien qu’un peu austère. On la mange crue ou cuite. Elle se vend, sous 1& nom de pâ-kwo, sur les marchés de toutes les villes chinoises. On la sert sur les tables, et on en mange surtout après le repas pour faciliter la digestion. Les Européens l’estiment peu ; mais les Chinois en font le plus grand cas. Elle entre dans la composition de plusieurs aliments. On la fait rôtir comme la châtaigne. Grillée, elle a le goût du maïs frais, qu’elle pourrait remplacer. Enfin, d’après Kœmpfer, elle fournit une assez grande quantité d’huile très-estimée jiour divers usages.

GING

GINGKOÏNE s. f. Cain-ko’-i-ne). Chim. Corps gras extrait par expression.des amandes des fruits du gingko, et isomère de l’acide butyrique. Il On dit aussi ginkgoïne et gin-

GOÏNE.

GINGKOÏQUE adj. Cain-ko-i-ke — rad. gingko). Chim. Se dit d un acide que l’on a cru découvrir dans le gingko : Acide gingkoïque. Il On dit aussi ginkgoîçiue et gin-

GOÏDE.

GINGLYME s. m. Cain-gli-me — du gr. gigglumos, charnière). Anat. Articulation permettant des mouvements bornés d’opposition.

— Encycl. Les ginglymes constituent un genre particulier d’articulations, en forme de charnières, dont les mouvements ont lieu en deux sens opposés. Ce genre renferme beaucoup d’articulations, et les caractères qu’il présente sont très-tranchés : l° du côté des surfaces articulaires, on trouve sur l’un des os une poulie ou trochlée ; sur l’os opposé, une crête correspondant à la gorge de la poulie et deux facettes correspondant aux parties latérales de la trochlée ; 2 « du côté des moyens d’union, on trouve constamment quatre ligaments, dont les deux latéraux sont toujours plus forts ; 3° du côté des moyens de glissement, une synoviale très-serrée ; 4° enfin, du côté des mouvements, la flexion et l’extension. Le ginglyme parfait est celui où la flexion et l’extension seules existent : exemple, l’articulation du coude. Dans le ginglyme imparfait, il y a, outre l’extension et la flexion, qui sont les mouvements principaux, la possibilité d’un irès-iéger mouvement d’adduction et d’abduction : exemple, l’articulation du genou. On nomme ginglyme latéral, celui où la rotation est le seul mouvement qui soit possible : exemple, les articulations altoïdoaxoïdienne et radio-cubitale supérieure.

G1NGLYMOÏDAL, ALE adj. Cain-gli-mo-idal, a-le — de ginglyme, et du gr. eidosy aspect). Anat. Qui à la forme d’un ginglyme : Articulation ginglymoïdàle. Il On dit aussi

GINGLYKORMK et GINGLYMOÏDB.


GINGOULE s. f. (jain-gou-le). Bot. Un des noms vulgaires de la girole ou chanterelle.


GINGRINE s. f. (jain-gri-ne — de Gingraf, nom phénicien d’Adonis). Antiq. Petite flûte phénicienne, dont on se servait dans les fêtes d’Adonis || On dit aussi gingrie.

— Adjectiv.:Flûte GINGRINE. La flûte GINGRINE faisait entendre des sons lamentables; des hymnes de deuil retentissaient. (Val. Parisot.)


GINGUENÉ (Pierre-Louis), historien, poëte et critique, né à Rennes en 1748, mort en 1816. Issu d’une famille noble, il fut élevé chez les jésuites de sa ville natale, où il fit de brillantes études et eut pour condisciple Parny. Il ne garda pas trop bon souvenir de ses premiers maîtres car, dans une épître adressée au chantre de la Guerre des dieux, on lit ces deux vers à propos de leur expulsion :

J’avais vu sans regrets.…
Aux enfants de Jésus enlever la férule.

Son père l’initia à la littérature étrangère, et lui apprit l’anglais et l’italien, connaissances dont il devait plus tard tirer parti pour composer l’ouvrage qui a fondé sa réputation et l’a recommandé à l’attention de la postérité. Il puisa aussi dans la conversation de son père ce goût des arts et cette science de la musique qui lui permirent plus tard de descendre dans l’arène où combattaient les gluckistes et les piccinnistes. Comme la plupart des jeunes gens, en quittant les bancs de l’école, il se sentit attiré vers la poésie, et, à l’exemple de Parny, son ami de collège, il cultiva d’abord le genre érotique. De ces premiers essais, il ne reste qu’une gracieuse pièce devenue assez populaire : la Confession de Zulmé. Venu à Paris, il fut obligé de se faire précepteur pour vivre ; mais il fallait un débouché à sa verve poétique ; il le trouva dans l’Almanach des Muses, où il écrivit en compagnie de tous les rimailleurs de son temps. Sa Confession de Zulmé n’avait point été imprimée ; l’auteur s’était contenté de la lire à ses amis, qui l’avaient copiée. Un beau jour, Ginguené fut tout surpris de la voir insérée dans la Gazette de Deux-Ponts, sous le nom d’un M. de La Fare, et un peu plus tard, dans une autre feuille, sous celui de Mérard de Saint-Just. Modeste à l’excès, il eût peut-être laissé passer ce double plagiat sans protestation, si son œuvre n’eût été horriblement défigurée par le copiste. Il inséra donc sa pièce de vers dans l’Almanach des Muses ; ce fut alors que, non contents de s’attribuer indignement son œuvre, les plagiaires ne rougirent pas d’attaquer le véritable auteur, et de le dénoncer à l’opinion publique comme un imposteur. De là une polémique ardente, où la vérité finit par triompher. Doué d’un tempérament artistique, Ginguené aimait avec passion la peinture et l’opéra ; aussi prit-il une part active à la guerre musicale qui s’éleva en 1780 entre deux écoles rivales. Dans le camp des gluckistes, on comptait des littérateurs distingués, mais un peu étrangers à l’art de la musique, tels que Suard et Arnaud ; les piccinnistes avaient pour principaux champions Marmontel, La Harpe, le marquis de Chastellux, intrépides jouteurs, mais, comme leurs adversaires, plus littérateurs que musiciens. En intervenant dans le débat, la plume habile et savante de Ginguené, sous le nom de Mélophile, fit pencher la balance du côté des piccinnistes et rallia à eux la majorité de l’opinion publique, jusque-là indécise.

À la suite de ce débat, Ginguené envoya au Mercure, au Journal de Paris et à l’Almanach des Muses, des articles et des pièces de vers qui furent lus avec avidité, et lui attirèrent des critiques mordantes de la part de La Harpe, de Champcenetz et de Rivarol. Ayant obtenu un emploi au contrôle général, il eut le tort de l’annoncer à la France entière dans une pièce de vers intitulée : Lettre à mon ami, lors de mon entrée au contrôle général. Rivarol, pour qui la raillerie était un besoin, ne laissa pas échapper cette occasion de plaisanter la vanité de l’auteur qui, disait-il, voulait insinuer, par le titre de sa pièce, qu’il était nommé contrôleur général. En 1787, la mort du duc de Brunswick, qui périt dans les eaux de l’Oder en voulant sauver des malheureux qui s’y noyaient, provoqua un déluge de poésies. Ginguené ne fut pas le dernier à composer son ode, qu’il envoya à l’Académie ; mais on ne lui accorda pas même une mention, pas plus qu’à son Éloge de Louis XII, composé quelque temps après.

Quand la Révolution éclata, Ginguené l’accueillit avec enthousiasme. Comme le nom de Jean-Jacques Rousseau était alors une puissance, et que la plupart des révolutionnaires avaient adopté son idéal politique, Ginguené entreprit l’apologie de ce grand démocrate dans un ouvrage intitulé : Lettre sur les Confessions de Jean-Jacques Rousseau. Après Jean-Jacques, il étudia Rabelais et publia une brochure spirituelle sous ce titre : De l’autorité de Rabelais dans la Révolution présente et dans la constitution civile du clergé. Bientôt Rabaut-Saint-Etienne s’associa Ginguené pour la rédaction de la Feuille villageoise, journal destiné à éclairer le peuple et à répandre parmi les habitants des campagnes les vrais principes de la Révolution. Les idées de Ginguené étaient trop modérées pour qu’il échappât aux soupçons de ceux qui voulaient en tout procéder par la violence : il fut jeté en prison sous la Terreur, et n’en sortit qu’à la chute de Robespierre. Nommé plus tard directeur général de la commission exécutive de l’Instruction publique, il fut chargé de réorganiser les écoles en France, puis appelé à l’Institut dans la classe des sciences morales et politiques. Enfin, le Directoire l’envoya, en qualité de ministre plénipotentiaire, auprès du roi de Sardaigne. Sa femme, bien plus exaltée que lui, prétendit un jour, en dépit de l’étiquette, paraître devant le roi vêtue à la façon des dames républicaines. Or, comme le maître des cérémonies s’y opposait, l’ambassadeur de la République française crut devoir en donner avis à son gouvernement, qui insista sérieusement pour que les pets-en-l’air fussent admis à la cour de Sardaigne. La cour céda, et Ginguené put écrire cette dépêche emphatique. « Nous avons remporté une victoire sur les préjugés. » Cependant, forcé de quitter son poste peu de temps après, il se retira dans sa petite maison de Saint-Prix, et s’y consacra exclusivement aux travaux littéraires. Après le 18 brumaire, Bonaparte l’en tira pour l’élever au Tribunat ; mais la franchise et l’indépendance du nouveau tribun déplurent au pouvoir, et, en 1802, sa vigoureuse opposition à l’institution des tribunaux spéciaux le fit éliminer du Tribunat. Il fut alors nommé membre de la commission chargée de continuer l’histoire littéraire de la France, et conserva cette position jusqu’à sa mort, malgré les intrigues du premier consul, qui aurait voulu obtenir sa radiation. Rédacteur principal de la Décade philosophique, transformée ensuite en Revue philosophique, il osa exprimer des idées républicaines qui amenèrent la suppression de sa feuille. Le gouvernement des Cent-Jours le chargea de se rendre en Suisse pour gagner à notre cause la Confédération helvétique ; mais nos faibles voisins, placés sous la main de la coalition, reçurent assez mal l’ambassadeur. Ginguené a écrit sur cette mission de curieux Mémoires qui n’ont pas été publiés, et dont sa famille conserve le manuscrit. L’ouvrage sur lequel se fonde principalement sa réputation est l’Histoire littéraire de l’Italie (1811-1819, 9 vol. in-8°), qu’il laissa inachevée, et dont les deux derniers volumes appartiennent à F. Salfi. Tiraboschi, dans sa volumineuse compilation, n’avait réuni que des faits ; l’historien français les analyse avec une rare sagacité, en fait des tableaux du plus puissant intérêt, éclairés des lumières de la philosophie, embellis par les charmes du style.

Ginguené a fourni des articles à la Biographie universelle de Michaud, et entre autres ceux de l’Arioste, de Dante et de Boccace. Son tombeau est au Père-Lachaise, près de celui de Parny, son ancien condisciple. On y lit cette épitaphe composée par lui-même :

Celui dont la cendre est ici
Ne sut, dans le cours de sa vie,
Qu’aimer ses amis, sa patrie,
Les arts, l’étude et sa Nancy.

Outre les ouvrages déjà cités, on a de lui : Pomponin ou le Tuteur mystifié, opéra-bouffe en deux actes, musique de Piccinni ; la Satire des satires, en vers (1778) ; Léopold, poëme ; Notice sur la vie et les ouvrages de Piccinni ; Coup d’œil rapide sur le Génie du Christianisme ; Rapport sur les travaux de la classe d’histoire et de littérature ancienne ; Fables nouvelles ; Noces de Thétis et de Pelée, poëme traduit du latin en vers français ; une Notice sur Ossian ; enfin, il collabora avec Chamfort aux Tableaux historiques de la Révolution française.


GINGUET, ETTE adj. (jain-ghè, è-te — étym. inconnue). Pop. Qui a peu de force : Du vin ginguet. De la poudre ginguette. || Court, étroit : Une robe ginguette. Un pantalon GINGUET.

— Fig. Pop. Mesquin, de peu de valeur : Un esprit ginguet.

— s. m. Chose ginguette : Ce marchand ne vend que du ginguet. Boire du ginguet.

— Mar. Pieu mobile, avec lequel on arrête le cabestan, après qu’il a servi. || On dit aussi LINGUET.


G IN II EL (Godard van), baron d’Athlone et comte d’Aghrim, général hollandais, lié à Utrecht vers 1630, mort dans cette ville en 1705. Lorsque Guillaume d’Orange s’empara du trône d Angleterre, Ginkel le suivit dans ce pays, se signala par son courage dans plusieurs rencontres, puis fut chargé de se rendre en Irlande, dont étaient maîtres les partisans de Jacques II, à qui la France envoyait des secours (1690). Ginkel remporta plusieurs avantages fcur les jacobites, s’empara de Baltimore, d’Athlone (1691), puis marcha sur Aghrim, où se trouvait le lieutenant général de Saint-Ruth, à la tête des troupes franco-irlandaises. Bien que ce général se fût retranché dans des positions formidables, Ginkel n’hésita point à l’attaquer. Après une lutte acharnée, et dont l’issue fut longtemps incertaine, le général hollandais remporta sur les jacobites, dont le chef venait d’être tué par un boulet, une victoire décisive, les poursuivit sans relâche, puis s’empara des places fortes que possédaient les ennemis, les contraignit à capituler, notamment à Galloway et à Limerick, et porta au parti jacobite un coup dont il ne se releva plus. Par sa modération, non moins que par ses talents militaires, Ginkel acheva de pacifier l’Irlande. De retour en Angleterre, il reçut le grade de feld-maréchal, une pension considérable du Parlement, qui lui avait fait une réception solennelle, et ie roi Guillaume lui donna les titres de baron d’Athlone et de comte d’Aghrim.

GINKLOSE s. m. Cain-klo-ze). Pathol. Sorte de tétanos, observé dans diverses contrées de l’Irlande sur les nouveau-nés.

GINNE s. m. Ci-ne). Mythol. orient. Autre forme du mot djinn.

GINMJNGAGAP, le Chaos, chez les peuples Scandinaves. C’est un abime sans fond, rempli de brouillards et de ténèbres. Au nord, cet abîme est limité par le pays glacial de Nifelheim ; au sud, par les régions torrides de Muspelheiin. C’est dans cet abîme qu’un glaçon venu du nord est dissous par un rayon de chaleur venu du sud, et que le premier être, le géant Yiner, fut créé. Consultez le mot création pour voir de quelle façon son corps démembré devient la terre.

G1NORIE s. f. Ci-no-rî). Bot. Genre do plumes, de la fainHie des lythrariées ou salicanées, dont l’espèce type croit aux Antilles.

GINOUS s. m. Ci nou). Mamm. Espèce de singe, qui habite le Sénégal.

GINOUSÈLE s. f. Ci-nou-zêle). Bot. Nom vulgaire de l’épurge.

GINSENG ou GINS-SENG s. m. Cin-sèng

— mot chinois). Bot. Arbrisseau, de la famille des araliacèes et’du genre panax ; racine de la même plante:Le GiNSBXG, cette plante que les Chinois tirent de ia Corée ou de la Tartarie, et qu’ils achètent au poids de l’or, fut trouvée, en 1718, par le jésuite Lafiteau, dans les furets du Canada, où elle est commune. (Raynal.)

— Encycl. Le ginseng est une plante à laquelle les Asiatiques attribuent les propriétés les plus merveilleuses. C’est le panax quznquefolium de Linné, de la famille des araliacèes, herbe dont lu hauteur dépasse rarement om, B0, dont les fleurs, disposées en ombelles, sont n’un jaune verdâtre, dont les fruits sont des baies qui deviennent rouges à maturité, et dont la racine constitue la partie active et recherchée. Cette racine est longue et grosse comme le petit doigt, fusiforine, souvent renflée vers le haut, et généralement partagée par le bas en deux branches, qui ont été comparées aux cuisses d’un homme, et lui ont valu, dit-ou, son nom chinois, que nous lui avons conservé. Elle est jaune à l’extérieur ; sa cassure est plus ou moins blanche et farineuse. Son odeur, peu prononcée, rappelle celle de l’angélique ; sa saveur, ainère et sucrée, excite la salivation.

Les Chinois connaissent depuis fort longtemps le ginseng ; pour eux, c’est le végétul le plus précieux après le thé. Ils ne le trouvaient d’abord qu’en Tartane, dans un pay3 situé à 300 ou 400 lieues k l’est de Pékin; et, comme ils estimaient dès lors très-haut ses propriétés aphrodisiaques, comme ils lui attribuaient la faculté merveilleuse de réparer instantanément les forces épuisées, de combattre une foule de maladies, et de rétablir la santé ébranlée, il prit une valeur telle qu’il se vendait— trois fois son poids d’argent. Les ambassadeurs siamois qui vinrent à la cour de Louis XIV présentèrent à ce roi,