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un messie qui doit vous délivrer du joug de votre civilisation hybride et" ruinée ;» aux chrétiens eux-mêmes la gnose disait : ■ Votre chef est une intelligence de l’ordre le plus élevé ; mais ses apôtres n’ont pas compris leur maître, et à leur tour leurs disciples ont altéré les textes-qu’on leur avait laissés. »•

On h vu tout a l’heure quels étaient les sources diverses du gnosticisme, ses principes premiers et ses caractères principaux. Il reste à indiquer les principes particuliers professés dans les écoles qui en dérivent.

On divise ces écoles en cinq groupes : le groupe palestinien, le groupe syriaque, le groupe égyptien, le groupe sporadique et le groupe asiatique ;.ce dernier florissait en Asie Mineure.

Le groupe palestinien est peu connu. Quatre ou cinq écoles gravitaient autour des idées qui lui sont propres. On croit que les doctrines qui le caractérisentontété formulées pour la première fois par un certain Euphraste, que Mbsheim estime un peu antérieur au christianisme, mais dont le nom seul a survécu. Les deux personnalités les plus remarquables de ce gnosticisme primitif sont Simon le Mage et Cérinthe. Simon le Mage était natif de Saniiirie, où depuis longtemps une sorto d’éclectisme religieux, né au déclin dô la religion juive, s’était acclimaté. Ce ne fut d’abord qu’une philosophie mystique empruntée à tous les systèmes religieux de l’Orient. Au-dessous d’un dieu suprême, inaccessible et immobile dans son éternité, les Simoniens avaient imaginé trois paires d’éons ou syzygies, dont les noms feront connaître suffisamment la filiation intellectuelle. Ce sont : nous (l’esprit), et epino ?'a, qui en dérive phoné (la voix ou le langage) et eunoia (la pensée de Dieu), puis loyismos (le verbe) et enthymesis (la méditation). Cette doctrine se modifia bientôt, et on eut quatre paires d’éons, qui sont des facultés 'le l'âme personnifiées : sythos et sigé, pneuma et alèlheia, logos et zoë, anlhropos et ecclesia. Comme Théodoret ne donne qu’une nomenclature sèche de ces puissances et que les commentaires écrits ont disparu, on ne peut que deviner quelle était l’économie extérieure du système. On sait cependant que les Simoniens désignaient le Dieu suprême ou la racine de l’univers comme étant le feu, qui se manifestait par deux séries d’effets, l’une comprenant les créations matérielles (c’était la série d’effets visibles), l’autre comprenant les créations intellectuelles ou idées (c’était la série invisible). Le Dieu suprême s’était fait représenter auprès des gentils par l’esprit ou le génie intellectuel, et aux Juifs par Jésus-Christ. Les sectateurs de l’Ancien Testament n’avaient eu que l’inspiration d’une puissance céleste inférieure ; cette même inspiration, sous le nom de Minerve, s’était corrompue chez les gentils. Dix ou quinze sectes différentes pullulèrent immédiatement dans, l’école fondée par Simon le Mage. Son rival Cérinthe avait plus d.e respect pour les traditions bibliques, mais puisait aux mêmes' sources éclectiques. Il avait à peu près établi, la même hiérarchie intellectuelle ; cependant il s’attachait surtout à l’interprétation de la tradition écrite et orale.

Le groupe syriaque, issu des doctrines de

« Saturnin, qui dogmatisait à Antioche sous le règne de l’empereur Adrien, paraît avoir succédé aux écoles de Simon.le Mage alors en décadence. Saturnin était moins éloigné que Simon lu Mage du christianisme traditionnel. Il paraît néanmoins s’être également inspiré

■ de la cabale judaïque et des principes de Zoroastre. Dieu était pour lui le père inconnu. Le judaïsme n’émanait donc pas de lui. Les ministres de Dieu n’étaient, d’ailieurs, que des puissances pures ou, si l’on veut, des facultés ; ces puissances s’affaiblissaient à mesure qu’elles s éloignaient de leur principe. Il admettait l’existence du monde pur ou spirituel et celle du monde des ténèbres ou matériel. Au seuil du monde pur sept puissances (peutÊtre les élohini 'de la Genèse) avaient créé notre univers et s’en étaient partagé le gouvernement. L’homme était leur œuvre ; mais après avoir fait le corps, ils n’avaient pu en créer l'âme, et il fallut que le Dieu suprême envoyât, en qualité d'âme, dans le corps de l’homme, une étincelle émanée de lui. L’âme devait un jour retourner à son principe ; en attendant, elle s’était souillée au contact du corps au point d’être incapable désormais de se délivrer elle-même ; d’où la nécessité d’un sauveur. Le Père inconnu envoya sa puissance suprême ; ce fut Jésus-Christ. Celui-ci enseigna aux hommes comment ils devaient vivre pour que leur âme retournât un jour à son principe.

Bardesane d’Edesse, émule de Saturnin, lui succéda dans son enseignement. Il avait été d’abord un chrétien d’une orthodoxie sévère, et ennemi de Saturnin et de Marcion. 11 connaissait à fond les mythes de la Grèce et de l’Orient comme la philosophie de Platon. 11 possédait de plus un talent littéraire remarquable. Plusieurs églises d’Asie étaient fières de lui et admirent longtemps ses hymnes dans leur liturgie. Il fut amené peu à peu, et par une sorte de travail intérieur, à professer les doctrines de ses anciens adversaires. Son école date du commencement du règne de Marc-Aurèle (vers 1G2). Il avait conservé le respect de la lettre dans les écrits bibliques.

« Ce fut lui qui découvrit dans le Zend-Avesta, le Père inconnu à côté duquel il plaça la mu GNOS

tière éternelle îngouvernable et mauvaise d’où était né Satan. Le Tore inconnu enfanta de sa compagne, c’est-à-dire de sa pensée, un fils qui fut Jésus-Christ, qui eut à son tour une compagne, qui est le Saint-Esprit. Du Christ et du Saint-Esprit naquirent deux f paires d’éons, la terre et l’eau, le feu et l’air. Les éons, dé concert avec le Christ et sa compagne, créèrent de nouveau trois paires d’éons ou syzygies, ce qui fait sept paires d’éons. Une nouvelle série de sept’paires d’éons (une eptade) pourvut au gouvernement du soleil, de la lune et des cinq planètes alors connues. Puis douze génies, préposés aux douze constellations dont se compose le zodiaque, et trente-six esprits sidéraux ou . doyens chargés de gouverner les autres constellations, complétèrent la hiérarchie imaginée par le fécond auteur.

Ce n’est pas tout : la compagne du Christ (pneuma) avait conçu pour Ta matière un amour déshonnête et s’était abandonnéeàune débauche sans frein (il ne faut pas oublier que tout cela est symbolique). Enfin elle reconnut ses fautes et rentra dans le plèroma, c’est-à-dire au sein de la perfection céleste. Par les erreurs de la compagne du Christ (pneuma ou sophia-achennoth) Bardesane entend parler des égarements sans nombre auxquels entraîne la libre pensée.

Bardesane était un homme distingué, d’un esprit droit, malgré l’appareil fantastique de sa philosophie. Il est sans contredit un des fondateurs du christianisme doctrinal. Il recherchait peu la popularité et n’eut pas un grand nombre d’adhérents ; mais ses idées serépandirent au loin et servirent de point de départ à des spéculations qui eurent une influence extrême sur la direction du mouvement religieux de son temps.

Les gnostiques d’Égypte formaient une secte de savants, dont le temps n’a pas respecté les œuvres écrites ; cependant elle eut peut-être plus d’importance au point de vue du développement mystique auquel elle participa qu’aucune autre secte gnostique. Les ' pier-res gravées appelées abraxas sont des monuments de la gnose égyptienne. On remarque dans son sein trois écoles distinctes : les basilidiens, les vnlentiniens et les ophites.

Basilide, le chef et le fondateur de la première, était natif de Syrie, et avait, sans doute, été élevé dans les idées gnostiques de cette contrée. Il alla étudier à Alexandrie, où l’attrait des grandes études dont cette ville était la métropole le fixa définitivement (131). Son enseignement était secret et ne se communiquait aux adeptes qu’après de longues épreuves. Basilide l’avait résumé dans un ouvrage en vingt-quatre livres intitulé : / ?iregétique. Les traditions sur lesquelles il se fonde pour dogmatiser étaient réunies dans un livre qu’on ne possède plus, ayant pour titre : Prophéties de Cham et de Barckir, dont on le suppose l’auteur. Il s’autorisait aussi d’une épitre apocryphe de saint Pierre et d une tradition secrète que saint Pierre aurait transmise par voie orale, Basilide n’aimait pas saint Paul, dont il rejetait presque toutes les doctrines. Le père inconnu du gnoslicisme syriaque s’était manifesté, suivant lui, dans cinquante-deux déploiements d’attributs ; chaque déploiement se composait de sept éons, ce qui a fait croire à plusieurs que sa hiérarchie était fondée sur la division de l’année en cinquante-deux semaines de sept jours comprenant une série de trois cent soixante-quatre éons, nombre des jours de l’année. C’est ce nombre que signifiaient les lettres grecques qui forment le mot abraxas. Sa première eptade, formée de protogonos (premier né), nous (l’intelligence), logos (le verbe), plirouesis (la pensée), sophia (la sagesse), dynamis (la force) et dieaiosuné (la sagesse), indique suffisamment-le caractère métaphysique de sa conception théologique. Au fond, ce système était un composé de la doctrine de Zoroastre, de la cabale juive et des croyances égyptiennes. Il admettait aussi deux principes et professait sur le Christ et l’Ancien Testament les idées communes aux autres gnostiques. Il joignait à. ses principes une sorte de culte dont la magie faisait à peu près tous les frais. La secte des basilidiens s’éteignit au ve siècle. Valentin, le fondateur de la seconde école égyptienne du gnnsticisme, est qualifié de platonicien par Tertullien. On ignore s’il avait été élevé dans le sein du christianisme ou de l’ancien culte polythéiste. On le voit succéder à Basilide dès l’an 136, comme représentant des mêmes idées. Ses livres, notamment ses Homélies, ses Epilres, un Truite de la sagesse, le firent accepter pour chef par les gnostiques d’Alexandrie. Il est le premier des philosophes de la secte qui ait admis comme inspirés parle même Dieu l’Ancien et le Nouveau Testament ; mais, au fond, il n’admettait les écrits traditionnels du judaïsme et du christianisme qu’extérieurement. En métaphysique, il reprit les théories de Bardesane, négligées par Basilide, son prédécesseur, en les modifiant néanmoins. D’après lui, l’Être suprême était demeuré durant une longue série de siècles dans un repos absolu. Lo premier signe do son activité, ou son premier déploiement est la manifestation de sa pensée. Ce déploiement, est suivi de plusieurs autres. Au lieu de procéder par epmdes comme Basilide, il le fait par ogdoades ou séries de huit éons ou génies, terme par lequel oh peut entendre des puissances* intellectuelles, comme dans la plupart des élueu GNOS

brations de la gnose. Il n’est pas nécessaire d’exposer’de nouveau le système fantastique déjà analysé précédemment et auquel Valentin n’apporta que des modifications secondaires. La principale consiste à considérer sophia (la sagesse ou l’intelligence) comme l'âme du monde, dans le sens attribué à ce mot par les écrits de Platon et descosmologistes delà Grèce classique. Le démiurge ou créateur du monde n’était, dans la théorie de Valentin, par le ministre de cette puissance émanée du'

Dieu suprême. La morale consiste à se débarrasser

des éléments terrestres de l’organisme, pour rentrer dans le plèroma ou sein de Dieu. Valentin avait recruté dans la ville d’Alexandrie de nombreux adhérents, succès qui le décida à venir s’établir à Rome, où la liberté de penser était beaucoup moins grande qu’en Égypte, où d’ailleurs l’orthodoxie chrétienne était en force, et s’opposa énergiquement aux "efforts du philosophe gnostique. Pendant son absence, ses disciples d’Alexandrie se divisèrent en un grand nombre de sectes. L’une, celle des Marcosiens, s’adressait particulièrement aux femmes et prit, en Égypte, un ascendant qui dura plusieurs siècles.

L’école des ophites, la troisième de la gnose

; égyptienne, est une dérivation de celle de

Valentin. Son nom vient du serpent biblique qui est censé avoir trompé Eve. Les ophites bâtirent sur cette base une théorie spéciale. Le serpent, dans leur enseignement', était un symbole, celui d’un génie malfaisant issu du mauvais principe.

Les ophites se divisèrent bientôt en deux sectes rivales, celle des caïnites et celle des sethiens, deux dénominations tirées de la Bible et qui n’étaient que des enseignes. Les caïnites prétendaient réhabiliter Caïn, si maltraité dans le Pentaleuque, et donnaient la législation judaïque pour l'œuvre du Dieu du mal. Les sethiens, au contraire, judnïsaient. Les caïnites regardaient Judas comme le plus illustre des fils de Caïn. Ils n’avaient pas plus de respect pour les traditions officielles du christianisme que pour les monuments de l’ancien culte des Hébreux. Leur doctrine avait pour formule un Évangile qui n’existe plus et qu’ils attribuaient à Judas.

Le groupe sporadique des écoles gnostiques se, forma des débris de plusieurs sectes égyptiennes. La plupart se rattachaient aux doctrines de Carpocrate, qui était natif d’Alexandrie et qui professa longtemps dans la province de Cyrénaïque. Les sporadiques étaient des éclectiques, dont les doctrines bigarrées étaient un fouillis d’idées contradictoires puisées à la fois dans Platon et Aristote d’une part, et de l’autre dans Zoroastre et Jésus-Christ. Quelques-sectes particulières issues de cette école, comme les prodiciens et les épiphaniens. se confondaient presque avec les néoplatoniciens, qui avaient fait alliance avec le polythéisme grec, pour résister à l’invasion des idées orientales et mystiques. Les épiphaniens voulaient mettre en pratique l’enseignement de Platon dans sa République sur la communauté des biens et celle des femmes. Une subdivision de la secte des épijdiaiiiens, les antitactes, prêchait la destruction totale de la société, qu’elle regardait comme un déshonneur pour le genre humain. D’autres subdivisions de la même école, comme les barboniens et lesphibioniens, faisaient consister leur philosophie dans une débauche effrayante. Les adamites enchérissaient encore, prêchaient que les vêtements dont l’homme s’affuble détruisent en lui l’état de nîi.ture, et voulaient que tout le monde marchât nu. Les giiostiques proprement dits affichaient des principes analogues. La décadence des mœurs en Égypte et dans la Cyrénaïque donnait du crédit aux sectaires. Eu définitive, à mesure que la’gnose avance au sein de la décadence sénile du monde ancien, elle quitte de plus en plus les régions de la pensée et de l’imagination pour se réduire à la pratique et concentrer la philosophie dans les mœurs de chaque jour.- A travers toutes ces doctrines si étranges, une chose apparaît, le sentiment profond de la décrépitude de la civilisation, et d’un naufrage prochain et inévitable.

Le groupe asiatique des écoles fondées par le gnosticisme en Orient remonte à Cérdon, le créateur du mouvement gnostique en ■ Syrie. Son émule, Marcion, colportait bientôt après les idées gnostiques en Asie Mineure, dans les lies grecques, en Thrace et jusqu’en Italie Les premiers adeptes évitèrent d’abord de se compromettre, en affectant un grand respect pour la lettre et la tradition orthodoxes. Quand ils se sentirent en force, ils ne crurent plus devoir dissimuler et prêchèrent ouvertement leurs principes. Leurs’prétentions étaient d’épurer le christianisme, de le débarrasser de ses erreurs, d’établir un canon des écritures et de le constituer sur des bases positives et durables. D’après Cerdon, Marcion et les principaux directeurs de cette école, le monde matériel était l'œuvre d’un agent inférieur du Lieu suprême, de même que le judaïsme. Les passions que les écrivains bibliques prêtent à Jèhovah étaient pour eux un argument contre lui. Dieu, disaient-ils, n’est pas sujet à des sentiments aussi mesquins ; la haine, la vengeance ne lui conviennent nullement. Lui attribuer des passions serait le calomnier. Il est immobile et impassible comme la vérité qui rayonne de lui. Le christianisme ne procède donc point du mosaïsme. L’éon divin qu’on appelle le

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Christ ne peut avoir pris un corps matériel ; il se fût trahi lui-même et.il aurait répudié son origine spirituelle. Le dogme de la résurrection, affirmant qu’un jour le corps des chrétiens-sera de nouveau.réuni à leur âme, leur était aussi très-antipathique.

Marcion est le continuateur de cette doctrine ; il la formula scientifiquement et entreprit un grand travail en vue d’épurer le texte corrompu ; à son dire, des écrits apostoliques et, en particulier, des évangiles. Sa méthode, sans critique réelle, souleva contre lui la plupart des orthodoxes. En dehors de son entreprise sur les livres sacrés, Marcion voulut simplifier la métaphysique de ses devanciers et y réussit partiellement, sans toutefois parvenir à fermer tout à fait la porte à la fantaisie. Il ne remonte point au delà du démiurge, délégué du Dieu suprême, qu’il regarde comme inaccessible à la discussion rationnelle. Le démiurge aurait peut-être pu mieux faire le monde et les êtres qui l’habitent ; mais il a fait ce qu’il a pu. Il a rencontré dans la matière des obstacles avec lesquels il lui a fallu compter. Il est responsable de la destinée de l’homme. Marcion avoue qu’il n’a su ni l’armer ni le proléger. La chute lui est imputable ; les maux qui l’ont suivie sont indirectement son œuvre. Marcion n’a donc pas une admiration sans limite pour Jéhovab, car le démiurge est bien Jéhovah, le dieu des Juifs : il Te trouve dur et exclusif. Il aurait voulu, -dit-il, subjuguer le, s Égyptiens et les Chananéens en faveur de-son peuple favori, et n’a pas su y parvenir. De fait, la destinée dès Juifs parmi les nations n’a pas été brillante, et cela ne donne pas une haute idée do . Jéhovah, leur protecteur. Enfin, le Père inconnu, jusqu’alors innomé, eut pitié des Juifs et du genre humain en général, auquel il envoya son fils. Malheureusement les apôtres n’avaient pas assez de lumière pour le comprendre, ni même pourêtredans sesmains augustes des agents passifs.' Marcion se propose de suppléer à leur insuffisance, et d’établir enfin la doctrine du Christ, telle que celui-ci était venu l’apporter aux hommes. L’austérité des mœurs et des principes moraux professés pur Marcion donnait à son enseignement une autorité considérable. Une immense foule se mit sous sa direction. Ce fut un mouvement brusque et d’une durée éphémère. Cependant le sectaire était parvenu à réunir autour de lui un petit cercle.dihomines distingués et considérés, qui continuèrent sou oeuvre après lui et allèrent la propager au loin.

L’esquisse précédente est relative à tant de doctrines en apparence contradictoires, qu’il serait difficile do les caractériser d’ensemble. On ne remarque d’ordinaire.chez les gnostiques que peu de dialectique et point du tout^ ' de critique. La dialectique et la critique sont' deux filles de la raison, et lo gnosticisme ne se piquait aucunement d’être une philosophie rationnelle. Au contraire, de quelque côté . qu’on l’envisage, c’est une doctrine entièrement mystique. Il demande tout à l’intuition et à l’inspiration. ;

A consulter sur le ynosticisme, outre les documents antiques épars dans saint Irénée, Clément d’Alexandrié, Origène, Eusèbe, saint Ephrem, saint Épiphane, Théodoret, Tertullien, saint Augustin et la plupart des pères de l’église : Lenain de Tilleinont, Mém. codés., passim ; Beausobre, Histoire du manichéisme. ; Matter, Histoire 'critique du ynosticisme et de son influence sur les sectes religieuses et philosophiques des six premiers siècles de l’ère chrétienne (Paris, 182S, 3 vol. iii-S°). On trouve dans le livre de M. Matter, à défaut d’originalité, le résumé exact.des travaux accomplis en Allemagne sur le gnosticisme par Moslieini, Lewuld, Neander, Kopp, Huhn et plusieurs autres savants estimés. V. aussi Alzog, Histoire universelle de l’Église (t. I, p. 222 et suiv. de la trad. Goschlere, 2° édition).

GNOSTIQUE s. m. (ghno-sti-ke —gr. gnostikos ; d<$ gnôsis, connaissance). Hist. reiig.. l’artisan du gnosticisme : Il n’y a que le gnostique qui ait une véritable religion. (St

. Clément d’Alexandrie.) Le prestige des noms

I hébreux ou supposés tels était un des moyens de sèductioji qu’employaient les gnostiques

I auprès des gens simples, (Renan.)

| — Adjectiv. Qui professe le gnosticisme :

| Hérétiques gnostiquks. il Qui appartient aux gnostiques : Ce sont les livres gnostiques qui fournirent les éléments de la légende de sainte

, Véronique. (A. Maury.)

I — Encycl. V. gnosticisme.

! GNOU s. m. (ghnou). Mamm. Grande espèce

j d’antilope, qui vit au cap de Bonne-Espérance : | Le gnou a la taille d’un cheoal. (Lesson.) j — Encycl. Le gnou est particulier aux plui-1 nés du cap de Bonne-Espérance. Il fait partie

! de la nombreuse tribu des antilopes, dont la

plupart appartiennent au continent africain. Sa croupe et sa crinière semblent le rapprocher du cheval. Ses cornes, qui naissent, ■ comme celles du bufile, par une base élargie, descendent sur le front jusqu’au devant des yeux, et, arrivées là, se relèvent presque verticalement pour se terminer en une pointe aiguë ; d’une grosseur moyenne chez la femelle, elles sont, chez le mâle, des armes terribles. Les yeux, fort écartés l’un de l’autre, sont placés sur les côtés et entourés de longs poils blancs couchés sur la peau, où ils forment comme les rayons d’une étoile, disposition qui