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cithare et une tête à’Apollon ; Apoltodote, qui nous a laissé une Minerve et un Orthnjadrs mourant ; Aspasius, qui-a gravé une tète de Afiiierue, pour le buste de la célèbre Aspasie, en prenant le nom de l’auteur pour celui du sujet ; Aihénion, auteur d’un beau camée représentant Jupiter qui foudroie les Titans ; Hyllus, dont il existe au cabinet des Antiques un fort beau taureau dionysiaque, et à. qui l’on attribue encore un Hercule adolescent, une tête de femme avec un diadème, ainsi qu’une tête de vieillard à longue barbe portant également un diadème ; Onésas, dont on possède une Léda, une Muse et un Hercule couronné d’olivier ; Midius, auteur d’une très-belle pierre qui est malheureusement cassée et qui représente le Combat d’un serpent et d’un griffon, et se trouve au cabinet des Antiques ; Nicomaque, qui a gravé un Faune assis sur une peau de tiare ; Scylax, dont on a une Tète d aigle et un Hercule Afuiayète ; Sostrate, dont on possède une Victoire dans un char et un Cvpidon domptant deux lionnes attachées à un char ; Kuthus, qui a gravé un Silène assis au milieu d’amours qui jouent de la double flûte et de la lyre.

Dans l’anéantissement où le moyen âge avait plongé les ans, la glyptique se conserva plus longtemps que les autres. On trouve plusieurs ouvrages grecs de cette période représentant des sujets religieux, avec de longues inscriptions en grec. On doit cet avantage à, la fabrication des monnaies, qui ne saurait se passer de graveurs pour la confection des coins. La religion chrétienne fit disparaître les collections de pierres gravées»comme offrant les objets d’un culte profane ; on ne les employa plus que pour cacheter. Pépin le Bref avait pour sceau un Bacchus indien, Charlemugne un Sérapis ; mais bientôt elles disparurent même complètement ; beaucoup furent perdues ; grâce à une superstition ignorante, quelques-unes furent conservées et servirent d’ornements aux châsses comme représentant des sujets religieux. C’est ainsi que l’on a conservé pendant plusieurs siècles, à la Sainte-Chapelle, le camée du Triomphe de Germanicus.

Le goût des pierres gravées reparut vers le xve siècle. Les principaux artistes italiens de cette époque Sont : Jean des Cornalines, ainsi surnommé a cause de son grand talent à faire les intailles ; Dominique des Camées, qui a gravé le portrait de Ludovic Sforce ; Miohelino, Marco de Benedetti, Attio, Moretii, Francesco Francia, Léonnrdo de Milan, Sévère de Ravenne, Tagliacame, Foppa, Cara» doso. Au xvio siècle, ces artistes sont beaucoup plus nombreux ; c’est l’époque la plus florissante de cet art chez les modernes. Les principaux graveurs sont : Pierre-Marie de Pescia, Jean Bsrnardi, Castel Bolognese, qui est l’auteur d’une splendide gravure représentant Titie à oui un vautour ronge le foie, et d’un camée figurant la tête de saint Léon sur un plat, et d’un grand nombre de vases en cristal gravés ; Mntteo del Nassaro, qui vint en France sous François Ier et y répandit le goût de la gravure ; "Valerio Vicentino, Alexandre» Césari, qui grava un portrait de Henri II, roi de France ; Jacques de Trezzo, à qui on attribue la première gravure sur diamant ; Annibal Fontana, Philippe Santa-Croce, Antoine Dordoni et Flamius Natalis. Au xviie siècle, la glyptique disparut presque totalement et on ne cite que’quelqiies graveurs : André, Adoni Taddeo, Juliano Pericioli et quelques autres. Au xvino siècle, la glyptique reprit une nouvelle vie et il y eut à Florence des artistes d’un talent remarquable, tels que Flavianp Lisleti, Costanzi, Dominique Lundi, Jérôme Rossi, Étienne Passalia, les Torrieelli. Un des plus éminents fut Jean Pichler.

De notre temps, il y a en Italie des graveurs de talent. À Rome, Santarelli, Capperoni et Massini ; à Naples, Rega et Mme Taluni.

Les Allemands tiennent le second rang. Le plus ancien graveur connu en Allemagne est Daniel Eugelhaard, de Nuremberg ; après lui viennent Lucas Kilian, Christophe et Evrard Dorseh, MarcTuscher, Antoine Pichler, père de Jean, et le célèbre Laurent Natter, qui a été un des plus habiles artistes ; après lui viennent Hubner Krafft et ’le juif Aaron Wolf.

En Angleterre, il y a eu fort peu de bons, graveurs ; on cite : l’auteur du portrait de Cronrwell, Thomas Simon ; Charles Christian Reisen, qui grava le buste de Charles II ; Brown et Marchant.

Le goût de la gravure sur pierres fut introduit en France sous François Ipi Le premier graveur français fut Coldoré, qui vécut jusque sous Louis XIII, et dont la Bibliothèque nationale possède plusieurs portraits. Maurice, François-Julien Harrier, Louis Siriès, Jacques Guay pratiquèrent avec succès la gravure sur pierres fines. De nos jours, on peut citer M. Jeuffroy.

Pour la partie technique de la glyptique,

V. GRAVURE SUR PIERRES.

GLYPTODERME adj. (gli-pto-dèr-me— du

r. gluptos, ciselé : tlerma, peau). Zool. Qui a a peau marquée de rainures et comme ciselée.

— s. m. pi. Erpét, Groupe de reptiles, formant une tribu de la famille des chalcidiens, et comprenant le genre ainphisbène.

GLYPTODON s. m. (gli-pto-don — du gr. gluptos, ciselé ; odous, odontos, deut). Mamm.

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Genre de mammifères édentés, de la famille des tatous, connu seulement à l’état fossile.

— Encycl. Ce genre de mammifères fossiles est l’un des plus curieux que renferment l’ordre des édentés et la famille des tatous. Il est surtout caractérisé par ses* dents, dont la structure, plus compliquée que chez les autres édentés, rappelle un peu le sytème dentaire des rongeurs. Ces dents, sans racines, recouvertes d’un émail qui diffère peu de la substance osseuse, sont marquées chacune de deux fortes cannelures, d’où le nom générique. Elles sont au nombre de huit molaires toutes semblables, de chaque côté des deux mâchoires ; il n’y a ni incisives ni canines. La mâchoire inférieure présente une forme assez bizarre. Tout le corps est couvert d’une épaisse cuirasse osseuse, formée de nombreuses plaques irrégulières ; mais celles de la queue seulement sont disposées par zones parallèles. Les pieds sont très-courts et présentent cinq doigts, dont quatre sont munis de grands ongles aplatis analogues à ceux des éléphants. Tous- ces édentés sont de grande taille ; on les trouve dans les plaines sablonneuses ou pampas de la Plata.

Si l’on peut en juger par l’organisation, les m&urs de glyptodons devaient être des plus intéressantes. Owen dit que leur queue est terminée à son extrémité par deux pièces elliptiques qui la défendent lorqu’elle traîne à terre, et même la rendent capable de percer le sol, comme le ferait un instrument garni de fer. Cette énorme queue était sans doute destinée, comme celle des kanguroos, à fournir un point d’appui plus solide à l’animal quand il se tenait debout sur ses pieds de derrière, et permettait ainsi aux membres antérieurs de remplir plus librement diverses fonctions, notamment de fouir le sol. De plus, par la structure de sa partie terminale, elle pouvait protéger le glyptodon contre les attaques de certains animaux féroces. Le mode de station que nous venons d’indiquer chez ces édentés paraît confirmé par la soudure qui existe entre le tibia et le péroné des jambes postérieures. Selon toute apparence, les glyptodons, comme les tatous, étaient onguligrades par les pieds de devant et plantigrades par ceux de derrière. On a lieu de croire que ces édentés avaient aussi ’ les mœurs et les allures des tatous, et qu’ils pouvaient fouir le sol pour y établir leurs demeures.

La structure des dents, non moins que l’analogie avec les genres voisins, démontre que Tes glyptodons étaient des animaux herbivores ; mais il est difficile de déterminer s’ils mangeaient indifféremment toutes les substances végétales, ou seulement les tiges ou les feuilles, les racines ou les bulbes, les fruits ou les graines, etc. Toutefois, la première hypothèse parait la plus probable. « Leur haute stature, dit M. Nodot, leur permettait d’atteindre facilement l’extrémité des plantes, les fleurs et les graines, qu’ils saisissaient avec leurs lèvres et lajangue, sans être obligés d’en couper les tiges à une hauteur régulière ; mais ils devaient aussi, pour se sustenter complètement, détruire des végétaux de toute espèce sur une surface considérable. Le glyptodon et ses congénères aimaient à paître dans le voisinage des fleuves, des rivières, des lagunes d’eau douce et des étangs qui existent tout le long des ruisseaux nombreux peu encaissés qui sillonnent en divers sens les immenses plaines légèrement ondulées de l’Amérique du Sud. Ceci est démontré par les restes fossiles de ces animaux, qui ont été constamment rencontrés dans les pampas. Quelques espèces moins grandes se reliraient quelquefois dans les grottes, comme sous un abri instinctivement recherché par ie plus grand nombre des animaux. Cette préférence du glyptodon pour le bord des eaux provient évidemment de l’abondance et de la nature des végétaux qui se trouvent plus spécialement dans ces lieux toujours humides et souvent couverts de forets. » On peut penser aussi qu’en hiver les glyptodons se nourrissaient de plantes herbacées très-variées, ainsi que de racines et de bulbes enfoncés à une certaine profondeur dans le sol, et qu’ils pouvaient se procurer ai-ément à l’aide de leurs ongles antérieurs ; la nourriture d’été consistait plus spécialement en pousses d’arbrisseaux et en fleurs de grandes plantes ; ils pouvaient se les procurer facilement, soit en courbant la plante et en l’attirant avec leurs pieds de devant, soit en se dressant sur leurs pieds de derrière et se soutenant à l’aide de leur queue ; mais, dans ces divers actes, il devait souvent arriver à l’animal de faire de lourdes chutes, et on explique ainsi les nombreuses cicatrices que l’on observe fréquemment sur les carapaces de ces édentés.

Les glyptodons, animaux éminemment paisibles, devaient avoir des ennemis redoutables parmi les grands carnassiers qui vivaient il la même époque. Leur taille élevée les signalait davantage, et leur cuirasse n’était pas si hermétiquement fermée qu’elle ne présentât des défauts. Le smylodon, énorme chat, dont les canines atteignaient la longueur de O^jîO, leur faisait sans doute une guerre acharnée et cherchait à atteindre les parties molles. « Il est à supposer, ajoute M. Nodot, que cet agile carnassier tâchait de se glisser, en rampant a terre, sous le ventre de nos édentés, non protégé par un plastron osseux ;

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mais si l’attaque avait lieu vers les parties postérieures, ces animaux, en se couchant le ventre appuyé sur le sol, les membres rétractés sous leur vaste cuirasse, en agitant leur immense queue comme une lourde massue, pouvaient souvent sortir victorieux de la lutte ; mais, s’ils étaient, au contraire, assaillis par devant, ces lents et massifs animaux, instinctivement, pour se défendre, employaient

la force qui naturellement résidait dans leurs membres antérieurs ; faisant un effort suprême, ils se redressaient plus fortement alors sur leurs pieds de derrière en présentant la partie antérieure, la plus vulnérable, à leur adversaire ; alors le redoutable smylodon, profitant de ce moment favorable, rapide comme l’éclair, éventrait sa ’proie avec ses immenses canines, comme le ferait avec le poignard un intrépide athlète dans la poitrine de quelque bète féroce. »

GLYPTOGNOS1E S. f. (gli-pto-ghno-sldu gr. gluptns, gravé ; gnâsis, connaissance). Connaissance des pierres gravées.

GLYPTOGRAPHE s. ir. (gli-pto-gra-ferad. glyptograpkie). Celui qui s’occupe de glyptographie.

GLYPTOGRAPHIE s. f. (gli-pto-gra-fîdu gr, gluptos.gravé ; graphe, j’écris). Seience qui a pour objet l’étude et la connaissance des pierres gravées antiques.

GLYPTOGRAPHIQUE adj. (gli-pto-grafi-ke— rad. glyptographie). Qui appartient à la glyptographie : Procédés glyptograpmquks.

GLYPTOLOGIE s. f. (gli-pto-lo-jî — du gr. gluptos, gravé ; logoj, cliscours)., Traité sur les pierres gravées antiques.

GLYPTOLOGIQUE adj. (gli-pto-lo-ji-kerad. glyptologie). Qui concerne la glyptologie : Traité glyptologique.

GLYPTOME s. m. (gli-pto-me — du gr. ghiptos, gravé ; owios, épaule). Entom. Genre d’insectes coléoptères peutamères, de la famille des brachélvtres, comprenant six espèces, dont une habite l’Europe et les autres l’Amérique. «

GLYPTOPTÈRE S. m. (gli-pto-ptè-re — du gr. gluptos, ciselé-, pteron, aile). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des carabiques, tribu des féromes, dont l’espèce type habite la Perse.

GLYPTOSCÈLE S. m. (gli-pto-sè-le — du gr. gluptos, ciselé ; s/celos, jambe). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétraraères, de la famille des cycliques, voisin des chrysomèles, et comprenant quatre, espèces, dont une habite l’île de Java, et les trois autres l’Amérique.

GLYPTOSTROBUS S. m. (glip-to-StrO-buss)

— du gr. gluptos, gravé, strobos, spirale). Bot. Genre d’arbres, de la famille des conifères, tribu des cupressinées, formé aux dépens des taxodiers, et qui habite surtout la Chine.

GLYPTOTHÈQUE S. f. (gli-pto-tè-ke — du gr. gluptos, gravé, thekê, boîte). Cabinet de pierres gravées. Il On dit aussi dactylio-

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— Encycl. Les collections de pierres gravées, auxquelles on a donné le nom de glyptothèques, et quelquefois de dactytiothéques, parce que ces pierres étaient, pour la plupart, montées en bagues, ont sans doute pris leur origine en Grèce, où tous les citoyens portaient des anneaux ; mais cette mode existait aussi en Orient, car Mitlrridate possédait une des plus belles collections de pierres gravées qu’on eût encore vues. En Grèce, les anneaux servaient de cachet, d’où leur usage général ; en Orient, des pierres gravées étaient portées soit au doigt, soit en collier, comme amulettes.

Le beau-frère du dictateur Sylla, Marcus Scaurus, fut le premier Romain qui posséda une pareille collection. Pompée, après la défaite de Mithridate, s’empara de la glyptothèque du roi de Pont et la consacra à Jupiter Capitolin. César en établit une dans le temple de Vénus Genitrix. Marcellus en fonda une dans le temple d’Apollon, sur le mont Palatin. Parmi les modernes, ce sont les Médicis, ces grands protecteurs des arts, qui possédèrent la première collection de pierres gravées. Laurent de"Médicis en fut le fondateur ; éeit pourquoi, sur beaucoup de pièces de cette collection, on voit les initiales LM qui marquent le nom de leur premier possesseur ; quelques-unes portent même sur la monture le chiffre et la devise de la maison des Médicis, un laurier et Semper viret. Plusieurs des descendants de Laurent de Médicis, entre autres Côme, augmentèrent cette belle collection qui appartient aujourd’hui à, la galerie de Florence. Les collections deBarberini et celle de la reine Christine de Suède, qui appartint ensuite à Odescalchi, n’existent plus ; on en trouve seulement les gravures dans le Musewn Odescalchi. Le cardinal Borgia possède, à. Velletri, une des plus belles collections de scarabées et de pierres égyptiennes. Govi, ditns son Muséum Florentitmm, nous a donné la reproduction des plus belles pierres de la collection des Médicis ; il a fait graver aussi les chefs-d’œuvre de la collection des Stiozzi, à Rome. Parmi les plus importantes pièces, ou remarque le Germanieus d’Epitynchanus, l’Hercule de Cneius, la Méduse de Solon, Cette collection, à laquelle

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les anciens Romains attachaient une telle importance qu’elle ne pouvait sortir de Rome sans amener la déchéance des Strozzi, a été vendue, il y a quelques années, h la Russie, et fait aujourd’hui partie du cabinet du eznr. La collection des Ludovici, achetée par le duc de Piombino, est encore une des plus remarquables et contient, outre le Démosthène de Dioscoride. une foule depierres anciennes et de pierres du xvi" sjpele, fort remarquables. Quoique formée sans soin, la collection du Vatican contient des pièces d’un irès -grand volume et d’un prix très-élevé. La gJyptothêque du roi de Prusse est la plus riche et la plus intéressante, au point de vue de l’érudition, ’*de toutes les collections d’Allemagne. Elle fut commencée par l’électeur Frédéric-Guillaume, et Frédéric H lui adjoignit la collection du baron deStosch. Moins intéressante que la précédente, au point de vue historique, la glyptothèque de Vienne l’est beaucoup plus pour l’histoire de l’art ; on y trouve des camées, dont Eckhel nous a donné la gravure, qui sont d’une exécution parfaite et d’un pris considérable. La glyptothèque As Munich mérite une menJon spéciale ; les pièces qu’elle renferme sont fort riches, et furent principalement réunies pftr le roi Louis Ier ; mais cette glyptothèque est surtout’ un musée de sculpture. Les collections de pierres gravées, tout en tenant une place importante, ont servi de prétexte à la réunion des spécimens tes plus curieux de la statuaire antique. La ville de Leipzig possède aussi une assez jolie collection de pierres gravées. Le roi de Danemark conserve à Copenhague plusieurs vases enrichis de pierres gravées, fort remarquables, qui sont presque toutes dues au célèbre graveur Laurent Natter. La Haj’e possède la collection du prince d’Orange, qui était assez riche. Le cabinet de Saint-Pétersbourg a été fondé par l’acquisition de collections célèbres, telles que celle des Stroazi de Rome, celle de la famille d’Orléans, celle de Natter, qui mourut à Saint-Pétersbourg ; le prince Poniatowski avait une des plus considérables glyptothèques particulières. En Angleterre, les fortunes immenses des lords ont permis de créer des collections célèbres, celles des ducs de Carlislej de Bedford, de Bersborough, de Devo’nshire, de M.irlborough, qui possède le célèbre camée de Tryphon, les Noces de l’Amour et de Psyché. En France, la première et la plus importante de toutes les collections est celle du cabinet des Antiques delà Bibliothèque nationale ; elle renferme toutes les pierres qui étaient autrefois dans les trésors des églises, telles que V Apothéose d’A uguste, tirée du trésor de la Sainte-Chapelle, le Vase de sardonyx, de Saint- Denis, ('Apothéose de-Germanicus. Le Jupiter Œyiockus, trouvé à Éphèse, le Bacchus indien, sur topaze, le Mécène de Dioscoride sont les pièces les plus remarquables. Mariette a fait graver une grande partie de ces pierres ; mais, outre que souvent son choix n’a pas été très-intelligent, les dessins de Bouchardon, qui n’avait aucune idée du style antique, son fort inexacts. Il y a aussi en France quelques collections particulières : celles de MM- d’Ennery, du comte do Caylus, de M. de Turbie, du comte de Hoorn, de MM. Collot, Angiolini, de Gullo, etc.

Comme il est impossible, vu leur rareté et leur cherté, de posséder un très-grand nombre de pierres gravées, on adjoint aux cabinets de ce genre une collection d’empreintes, qui permettent de voir les progrès de l’art dans tous les temps. Lippert a publié une collection do plus de 4,000 empreintes avec un catalogua très-bien fait et qui est connu sous le nom de Glyptothèque de Lippert. En Italie, on vend une quantité considérable d’empreintes. La collection de Londres, fondée par Tanie, est ia plus considérable de toutes ; elle possède plus de 15,000 empreintes. La Bibliothèque nationale a joint aussi à son cabinet des Antiques une collection d’empreintes qui augmente sans cesse.

On a publié beaucoup d’ouvrages contenant des spécimens de pierres gravées les plus célèbres ; mais ces ouvrages sont tous d un prix fort élevé. Ou bien ce sont les catalogues des principales collections, tels que le Muséum Ftorentinum et les Pierres gravées de Govi, la Description des pierres du cabinet de Vienne de Eckel ; ou bien les auteurs se sont attachés à l’explication d’un pSint de l’antiquité. Tels sont les ouvrages de Chittet sur les Altraxas ; de Govi sur les Pierres astrifères ; de Ficoroni sur les Pierres qui portent des inscriptions.

GMEL1N (Jean-George), savant voyageur allemand, né à Tubingue en 1709, mort dans la même ville en 1755, Sous la direction de son père, qui était un habile pharmacien, il étudia d’abord les sciences naturelles-, puis il suivit des cours de médecine et d’atiatomie. En 1737, il fut reçu docteur, et partit pour Saint-Pétersbourg. Là, il fréquenta assidûment l’Académie ces sciences, se lia avec tous les membres, et quand, en 1720, i ! voulut retourner dans son pays natal, on le retint en lui offrant de siéger à l’Académie. Deux ans plus tard, en 1731, à peine âge de vingt-deux ans, il fut nommé professeur de chimie et d’histoire naturelle, et fit preuve dans son cours d’un talent remarquable. En 1733, il fit partie de l’expédition scientifique organisée parl’impératrice Anne Iwanowna, pour explorer la Sibérie jusqu’au lûuntschiitkn. Il était, accompagné par l’historien Frédéric Mùller,