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GUiT

cées. Elles sont accordées par quartes justes en montant, k l’exception de la quatrième et de la cinquième, entre lesquelles ne se trouve qu’un intervalle de tierce majeure. La corde la plus grave de l’instrument donnant le mi, I accord est donc établi de la façon suivante : mi, la, ré, sol, si, mi. La tailla de la guitare tient le milieu entre celles du violon et du violoncelle, et se rapproche beaucoup de celle de l’ancien instrument, aujourd’hui complètement disparu, qu’on appelait le ténor. Le corps de la guitare est formé de deux tables" parallèles, dont l’une, "celle de dessus, est en sapin, et dont l’autre, celle du fond, est en érable ou en acajou ; ces tables sont assemblées par une éclisse dont la hauteur varie de 6 à 8 centimètres. Le manche est long, large de 5 centimètres environ, et divisé par des’ touches sur lesquelles viennent se poser les doigts de la main gauche, tandis que les cordes sont pincées parla main droite ; ces touches indiquant d’une façon précise l’endroit où les doigts doivent être placés, il est bien difficile, si 1 instrument est soigneusement acqordé, que l’exécutant puisse jouer faux. Le inanche est terminé par un sillet, et la tête en est garnie de chevilles, qui servent à monter ou a descendre les cordes ; celles-ci sont fixées à l’extrémité inférieure de l’instrument, derrière un sillet plus élevé que celui du manche, et non sur un chevalet, comme on l’a dit parfois par erreur. Au milieu de la table supérieure est pratiquée une ouverture large, qui reçoit le nom de rosace ou rosette et sert a déterminer le son, comme les S des instruments à archet ; c’est auprès de cette ouverture qu’est tixée intérieurement la barre d’harmonie. Les trois cordes graves de la guitare sont filées en soie, c’est-à-dire qu’elles se composent de fils de soie autour desquels s’enroule un fil de laiton très-léger ; les autres sont de boyau. La musique de guitare est toujours écrite sur la clef de sol.

La guitare a été perfectionnée il y a quelques années par B. da Villeroy, à Tréguier ; par J.-Georges Staufer et J. Értl, à Vienne.

Les artistes qui se sont le plus distingués sur cet instrument sont MM. Sor, Aguado, Huerla et Careassi.

A diverses époques, on a essayé d’adapter à la guitare des mécanismes plus ou moins compliqués, afin d’en augmenter les effets naturels ou d’en obtenir de nouveaux, La guitare d’amour a été produite par une de ces tentatives. On appelle ainsi une espèce de guitare dont les cordes, au lieu d’être pincées, sont attaquées avec un archet.

Guiiaroro (le), opéra-comique en trois actes, paroles de Scribe, musique d’Halévy, représenté à l’Opéra-Coinique le 21 janvier 1841. L’action de la pièce se passe à Santarem. Un pauvre guitariste aiine sans espoir une jeune et fière princesse, Zarah de Villaréal. Un prétendant éconduit, don Alvar, pour se venger des mépris de la belle Zarah, fait passer le guitarero pour don Juan de ’ Guymarens, jeune seigneur qu’on attend à Santarem. Vêtu magnifiquement, il est présenté et accueilli, d autant mieux qu’il a su, sans se montrer, charmer de sa musique et de sa voix l’oreille de Zarah ’et émouvoir son cœur. Le troubadour populaire est l’instrument aveugle d’une conspiration politique qui a pour objet d’affranchir le Portugal du joug espagnol. On presse le mariifge. Nous devons dire, à l’honneur du pauvre artiste, qu’il a fait tous ses efforts pour informer Zarah de sa véritable condition. Après la découverte du stratagème inventé par la vengeance de don Alvar et consommé par l’ignorance des deux époux, tout s’arrange au moyen de titres de noblesse délivrés, séance tenante, au guitarero, qui devient comte de Santarem. La partition d’Halévy renferme des morceaux élégants et empreints d’une expression vraiment dramatique et distinguée. Nous signalerons, dans l’ouverture, les deux motifs confiés au violon et à la clarinette. Au premier acte, la sérénade chantée par le guitarero (Roger) : N’entends-tu pas, 6 maîtresse chérie, est simple et gracieuse ; elle est accompagnée par l’orchestre avec un goût exquis. L’air de Zarah : Il existe un être terrible, a une coupe originale ; il a servi de début k M"° Capdeville. Le second acte s’ouvre par un solo de violon, dont le principal motif revient accompagner la scène dans laquelle le jeune guitarero s’abandonne aux rêves heureux de sa mystérieuse aventure :

D’un songe heureux goûtant les charmes.

Une des scènes les plus intéressantes est celle dans laquelle Ricardo n’ose se décider k faire connaître sa modeste condition à la belle et noble Zarah. Il y a là des nuances d’expression que le compositeur excellait à peindre :

Et par un mot peut-être

La perdre sans retour.

Le sextuor : Voîci l’instant du mariage, est travaillé : mais l’invraisemblance de la situation lui fait perdre une partie de son effet. Toutefois, le finale est très-dramatique et de nature à produire toujours une forte impression. La cavatine en la de Zarah : Je n’ose lire dans mon âme et de honte je rougis, et la romance dramatique qui suit : Je connais vies devoirs, dont les derniers mots : Parles, monsieur, partes, impressionnaient l’auditoire, sont les morceaux saillants du troisième acte.

Grignon, Botelli, Moreau-Sainti complétaient le personnel de la représentation.

Halévy a dû éprouver le regret d’avoir consacré un travail considérable, des idées pleines de recherches et d’études à un aussi mauvais livret. Autrefois, les compositeurs, cédant au prestige du nom et de la réputation, ambitionnaient un poëme de Scribe.’ Pour combien d’entre eux, sans en excepter Auber, ce nom n’a-t-il pas été une jettutura ?

GUITARIN s. m. (ghi-ta-rain — rad. guitare). Bot. Genre d’arbrisseaux de la famille des verbénaeées, appelé aussi CITHAREXYLON.

GUITARISTE s. m. (ghi-ta-ri-ste — rad. guitare). Mus. Joueur de guitare : Sourd comme un pot, ce guitariste me suivait partout : quand je m’asseyais sur une ruine dans le palais des Maures, il chantait debout à mes côtés, en s’accompagnant de sa guitare. (Chateaub.) GUITAU s. m. (ghi-tô). Ichthyol. Nom vulgaire d’une espèce de gade, appelée aussi

TACAUD.

Guitcciin do SoeBoigne, chanson de geste, composée par Jean Bodel, poète français du xiii» siècle. Le sujet de la chanson héroïque de Jean Bodel est d’abord la résistance des barons hérupés aux injustes prétentions de Charlemagne, puis la guerre de Saxe contre Witikind, et enfin la seconde conquête de la Saxe par Charlemagne. Comme on le voit, le sujet est immense, et malgré cela l’auteur a su y mettre assez d’unité. La modestie n’a jamais été le défaut des poètes, de Jean Bodel pas plus que des autres, comme on peut en juger par ses premiers vers : « Seigneurs, dit-il, la chanson que te" vais dire ne traite pas de misérables fabliaux ; elle parlera de chevalerie, d’amour et de nobles entreprises. Les mauvais jongleurs que l’on voit courir dans les campagnes avec des violes brisées chantent Guiteclin, sans doute, mais le plus savant d’entre eux ne mérite-pas de confiance, car il ne sait pas les beaux vers et la chanson que vient d en rimer Jean Bodel, d’après un récit dont les preuves se trouvent à Meaux, dans l’abbaye de Saint-Faron. »

Voici en quelques mots l’analyse de ce poème, qui ne manque pas d’intérêt. Guite- ■ clin était fils de Justamon, que Pépin avait tué de sa main. Il venait d épouser en secondes noces la belle Sébile, quand un messager lui apprend la déroute de Roncevaux, la mort de Roland, d’Olivier et des douze pairs. Aussitôt Guiteclin son»e k exécuter la vengeance qu’il médite depuis longtemps. Il marche vers Cologne et s’en empare sans difficulté. Charlemagne, en apprenant cette nouvelle, convoque ses barons, dont une partie résiste d’abord ; mais la sédition s’apaise et l’empereur arrive devant Cologne avec une armée imposante.

Quand Karles va en ost, n’i va si povrement Qu’il n’ait quatorze rois de son droit tellement, Et bien quarante dus, et contes.plus de cent, Pour ce vient bien à chief de çou qu’il entreprend.

Guiteclin a ramené de Cologne une jeune fille fiancée k Bérard de Montdidier ; celle-ci, qui connaît tous les chefs de l’armée française, en fait un portrait séduisant k la reine Sébile. Sébile se sent bien vite enflammée d’amour pour Baudoin, frère du Roland mort à Roncevaux, et elle n’hésite pas k trahir pour lui les intérêts de sa patrie. De semblables trahisons ne sont pas rares dans les romans d’une époque où l’amour faisait tout excuser. Très-souvent, pendant les deux ans que dure le siège, Sébile et son amie font des fugues dans le camp français, pour voir Baudoin et Montdidier. Enfin Charlemagne tente un assaut décisif ; il bat les païens et tue Guiteclin. Sa veuve, qui n’est point inconsolable, consent à recevoir le baptême,

à condition d’épouser Baudoin. Mais auparavant elle veut remplir un dernier devoir envers son époux, qu’elle a si longtemps frompé. Sire, dit-elle à Charlemagne, avant de renier Mahomet et d’épouser Baudoin, je vous requiers un don : faites chercher de tous côtés le corps de Guiteclin le guerrier, mon premier seigneur. S’il demeurait la proie des bêtes carnassières, j’en aurais un déshonneur éternel, et la honte d’une seule femme retomberait sur toutes les autres. »

On trouve facilement le corps de Guiteclin, grâce k l’éclat de son armure, et Charlemagne lui fait ériger un tombeau de marbre, dressé sur deux pierres énormes, hautes de trente pieds. La, ce semble, devrait finir lé poëme ; mais les poètes du moyen âge pratiquaient en leur temps le procédé de l’auteur de Rocambole, et trouvaient toujours moyen de mettre une suite k leurs œuvres. Cette suite, c’est la vengeance des fils de Guiteclin. Baudoin, qui a épousé Sébile, a pris également sa place sur le trône ; Charlemagne s’en va, en lui disant de l’appeler k son secours si les ennemis reviennent. Baudoin les voit en effet arriver, prêts à venger la mort de Guiteclin ; mais, confiant dans ses propres forces et jaloux d’acquérir de la gloire, il veut combattre seul avec ses quinze mille bacheliers. Il est battu, forcé de rentrer dans Tréinoigne, et s’attend k périr dans un assaut, quand Sébile, qui est montée au haut d’une tour, voit les bannières de l’empereur, qui accourt et met les ennemis en fuite. Le fils de Guiteclin se convertit, reçoit le baptême, et la Saxe est de nouveausoumise par Charlemagne. On

trouve dans le poème de Jean Bodel des vers très-heureux, de belles descriptions, des épisodes intéressants. Le récit de la mort de Montdidier est vraiment saisissant : Bérard pert sa vertu, s’est à terre versez. La mort le va hastant, ■plusieurs fois s’est pftsmez. De trois pois derbo fresche, au nom de trinitez S’estait commentez, n’i fust prêtre mandez. Lors s’eslnnt à la terre, contre orient, libers, La bouche H nercist, si a les dents serrez ; Li bel ceil de son chief sont pâle et oscurez, De ses bras a fait crois, et sor son pis posez, La parola li faut, l’espirs en est alez.

Le roman de Guiteclin n’est pas seulement remarquable par le talent poétique de l’auteur, il renferme quelques détails historiques et est surtout intéressant par le noble caractère donné k Charlemagne, .que les prédécesseurs de Jean Bodel avaient presque toujours sacrifié.

GUI TER (Joseph-Antoine-Sébastien), conventionnel français, né à Toreillos, près de Perpignan, en 1761. Il se destinait a l’état ecclésiastique lorsque éclata la dévolution. Les idées nouvelles trouvèrent un chaud partisan dans Guiter, qui fut nommé maire de Perpignan, et élu, en 1792, membre de la Convention. Lors du procès de Louis XVI, il se prononça pour l’inviolabilité royale, puis pour le bannissement k perpétuité, protesta contre les événements du 21 mai et du 2 juin, fut décrété d’arrestation, incarcéré avec soixante-douze de ses collègues, et rendu à la liberté après le 9 thermidor. Guiter siégea successivement au conseil des Cinq-Cents, au Corps législatif et k la Chambre des représentants. Nous ignorons la date de sa mort.

GUITEIl (Théodore), homme politique français, neveu du précédent, né à Perpignan en 1797. Après uvoir été secrétaire de Destutt de Tracy, auprès duquel il prit le goût des études philosophiques, il retourna dans sa ville natale, devint beau-frère d’Arago et fut bientôt un des membres les plus influents du parti démocratique de son département, où il fonda, après la révolution de Juillet, l’Indépendant des Pyrénées-Orientales. Membre du conseil municipal de Perpignan et du conseil général k l’époque de la révolution de 1848, H fut nommé maire de cette ville, puis commissaire de la République dans les Pyrénées-Orientales. Peu après ses concitoyens l’envoyèrent siéger à l’Assemblée constituante, et, en 1849, À l’Assemblée législative. Ses votes constamment républicains, sa vive opposition k la politique du prince-président, lui valurent l’honneur de la proscription, après le coup d’État du 2 décembre 1S51. Il se réfugia alors k Chambéry avec son fils, Eugène Guiter. Lors des élections de 1869, il s en fallut de peu de voix qu’il lie fut éiu député dans la ire circonscription de l’Ariége. Après la révolution du 4 septembre 1870, Théodore Guiter devint membre de la commission municipale de Chambéry ; le 8 février de l’année suivante, les électeurs des Pyrénées-Orientales se souvinrent du vieux démocrate et le nommèrent un de leurs députés k l’Assemblée nationale, Où il l’ait partie, de la gauche. — Son fils, Eugène Guiter, né en 1823, n’avait que vingt-cinq ans lorsqu’il fut nommé commissaire de la République dans l’Ariége. Après le coup d’État, il suivit son père k Chambéry, et, après la révolution du 4 septembre 1870, il devint préfet de cette ville.

GUITEKA-GIOVICACCE, village et comm. de France (Corse), cant. de Zicavo, arrond, et k 56 kitom. d’Ajaceio ; 404 hab. Eaux thermales (48") sulfureuses, sodiques, agissant avec efficacité contre les rhumatismes, ’les engorgements articulaires, etc.

GUITERNE s. f. (gui-tèr-ne — ancien nom de la guitare). Mar. Arc-boutant qui soutient en arrière une machine à mater.

GHIT-GUIT s. m. (ghi-ghi — onomatop.). Ornith. Genre de passeraux ténuirostres, de la famille des grimpereaux : Les guit-guits sont, en général, des oiseaux à pluniage richement-coloré. (Z. Gerbe.) Les guit-guits habitent exclusioement l’Amérique. (V. Meunier.)

V. DACNIS.

GUITON s. m. (ghi-ton). Mar. Garde qu’on fait k bord d’un vaisseau ; durée de ce service, qui est de six heures.

GUITON (Jean), maire de La Rochelle, ne en l5S5, d’utie famille calviniste, mort en 1854. On sait peu de choses sur sa vie jusqu’à l’année 1620. À cette date, il devient un personnage considérable. Nommé amiral de la flotte rochelloise en 1621, il remporta sur lu flotte royale des succès réitérés, la força, le 6 novembre, k s’abriter sous les canons de la place, et, pour l’empêcher de s’échapper, coula dix-huit navires k l’entrée du port. Elu président du bureau de la marine en 1627, il conclut, avec Buckingham, un traité qui devait permettre k La Rochelle de résister k Richelieu, vainqueur des protestants du Languedoc, et déjà en marche avec 30,000 hommes pour mettre le siège devant cette place (1628). Malgré l’alliance anglaise, les Rochellois se virent bientôt réduits k leurs propres ressources, car Richelieu fit jeter dans la mer une digue qui ferma l’entrée du port.

C’est au milieu de ces circonstances difficiles que Guiton fut élu maire de La Rochelle, on peut dire malgré lui. S’il faut en croire Le vassor, ru moment où il prit pos G LUT

1639

session du fauteuil de-la prévôté, il déposa deux pistolets sur la table et adressa le discours suivant aux échevins et aux bourgeois rassemblés en foule : « Bonnes gens, vous m’élevez pour votre chef ; je m’ébahis de cet honneur. Il n’y aurait que deux évangèlistes au monde, que je serais un des deux. Nous allons tous taire serment Sur la saiate Bible de prendre plutôt la mort en patience que de survivre k la perte de notre religion et au carnage de nos familles. Ceux d’entré vous qui parleront de capitulation et de soumission au papisme seront notés de traîtrise et d’infamie, et ces deux pistolets demeureront sur la table pour envoyer de ce monda en l’autre tous les perfides. Je jure et je proteste de ne jamais songer k la paix, et si quelqu’un m’entend prononcer ce mot, je consens qu’il me donne une mousquetade, laquelle m’étende roide. » Dans son Histoire de La Rochelle, le P. Arcère le juge ainsi : « Son caractère vif, impétueux et ferme jusqu’à l’opiniâtreté, s’animoit par la vue du danger, 3u’il n’écartoit souvent qu’en se précipitant ans un danger plus grand encore. Il alloit d’un pas intrépide où sa fougue le guidoit, toujours prêt à braver les malheurs, et no sachant pas les prévoir. Les grandes qualités de Guiton ètoient obscurcies par des défauts : une dureté impérieuse et sauvage éclatoit dans ses procédés. » Le P. Arcère est catholique, et il présente son modèle sous le jour qui lui convient le mieux. Qu’importe ! Il est incontestable que Guiton doit sa célébrité à des qualités peu communes et à l’énergie qu’il déploya durant ce siège fameux.

La Rochelle avait besoin de secours ; les vivres ne tardèrent pas k manquer, et la flotte anglaise ne paraissait pas a l’horizon. Elle fit son apparition le 11 mai, une apparition seulement, car elle ne prit pas même le temps de ravitailler la place. Guiton, surpris et irrité, envoya deux députés au roi ; d’Angleterre, pour le prier d’envoyer au plus tôt des renforts. Le roi répondit k deux reprises qu’on pouvait comptersur lui. Cependant trois mois s’écoulèrent ; la famine exerçait dans la ville des ravages affreux. Guiton écrivit, le 24 août, aux députés rochellois qui étaient en Angleterre. Cette lettre n’arriva pas k sa destination. La famine était de plus en plus épouvantable. ■ On ne voyoit dans les rues, dit Arcère, que des simulacres mouvants, qui sembloient défendre contre la mort les restes d’un corps desséché par la diète ht plus austère. Des familles entières périssoient toutes k la fois, et les maisons leur servoient de tombeaux, car il n’y avoit plus de bras pour les transporter. » Mais personne ne parlait de se rendre ; on attendait toujours la flotte an ? glaise. Enfin, le 28 septembre, la flotte apparut ; on se crut à la veille de la délivrance. Vain espoir ! Le coiote de Liudsey, , qui la commandait, perdit son temps k d’inutiles canonnades, tenta quelques attaques insignifiantes contre la digue, et s’en tint ik. Guiton apprit par les députés rochellois qu’un traité venait d’être conclu entre Richelieu et le roi d’Angleterre, traité dans lequel les Rochellois n’étaient pas compris. Alors, voyant la résistance impossible, il se sentit déiié de son serment, et laissa parler de capitulation. Douze bourgeois, conduits par les ministres Gohert et Vincent, allèrent implorer la miséricorde royale. Les conditions imposées par le cardinal furent acceptées et l’accord fut conclu le 29 octobre. Le roi accorda aui Rochellois la vie, les biens et la liberté du culte. Le lendemain, les troupes royales entrèrent dans la ville. Le cardinal refusa do recevoir Guiton et le déclara déchu de ses fonctions de maire. Les murs de lu ville furent rasés ; défense fut faite aux habitants d’avoir chez eux des armes, et les privilèges de la ville furent abolis.

Guiton se retira k Tonnay-Boutonne ^suivant la France protestante, et mourut k La Rochelle en 1654, S’il faut eu croire la Bitgraphie universelle, il se retira à Londres et

?r demeura jusqu’en 163U, époque où il reçut

e commandement de quelques galères, dans les guerres contre l’Espagne et la matsoo d’Autriche. En 1646, oh voit Guiton aux prises avec h^ flotte d’Espagne, devant Orbitello. Depuis cette époque, on n’aurait plus entendu parler de lui. Il ne laissa pas d enfants mâles. Sa genénlogie est incertaine j il semble "pourtant acquis que Guiton était dorigine normande.

tfulTRAN s. m. (ghi-tran). Mar. Goudron dont on enduit les navires.

GOITRES s. m. (ghs-tre). Hist. Nom donné k des paysans qui se soulevèrent en 1548, au sujet delà gabelle, et se rassemblèrent au bourg de Guitres. il On les appelait aussi piteaux.

GUÎTRES, bourg de France (Gironde), ch.-l. de cant., arrond. et k 15 kilom. N.-É. de Libourne, au confluent de l’isle et du Lary ; pop. aggl-, 1,119 ; — pop. tôt., l,400hab. Fabriques de chapeaux ; distillerie, minoterie, tannerie, tuilerie. Église romane ; débris d’un vieux pont, appelé encore pont de Charlemagne. Cette petite ville donna son nom k une insurrection de paysans contre l’impôt dé la gabelle, en 1548. V. l’article précédent.

GU1TTONE D’AHEZZO, poète italien, no k Arezzo vers 1230, mort en 1294. Il avait suivi avec distinction la carrière des armes lorsque, forcé de l’abandonner par suite d’une