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noms n’indiquent pas de bien grands poètes, et l’ouvrage, s’il fut inspiré par l’amour, le fut médiocrement par Apollon ; c’est, comme on doit bien le penser, de l’esprit alambiqué, fade et prétentieux, enveloppé dans des vers froids et médiocres. De tous les morceaux du recueil, on ne connaît guère maintenant que celui qui avait été mis au bas de la violette par Desmarets de Saint-Sorlin :

Modeste en ma couleur, modeste en mon séjour,
Franche d’ambition, je me cache sous l’herbe ;
Mais si sur votre front je puis me voir un jour,
La plus humble des fleurs sera la plus superbe.

Trois stances de Tallemant des Réaux sur le lis ont été quelquefois citées :

Devant vous je perds la victoire
Que ma blancheur me fit donner,
Et ne prétends plus d’autre gloire
Que celle de vous couronner.

Le ciel, par un bonheur insigne,
Fit choix de moi seul autrefois,
Comme de la fleur la plus digne,
Pour faire présent à nos rois.

Mais, si j’obtenais ma requête,
Mon sort serait plus glorieux
D’être monté sur votre tête
Que d’être descendu des cieux.

La Guirlande de Julie, très-richement reliée en maroquin rouge, par Le Gascon, avec les initiales J. L. enlacées (Julie-Lucine), fut envoyée à Mlle de Rambouillet en 1641, pour le jour de sa fête. Cet hommage galant fit un très-grand bruit et excita l’admiration générale ; il avança quelque peu les affaires du duc de Montausier, qui, après avoir soupiré pendant quatre années encore, obtint enfin la main de la belle Julie, récompense méritée par quatorze années de constance. Après Montausier, qui survécut à sa femme, ce livre passa à la duchesse de Crussol-d’Uzès, puis aux héritiers de cette dame, puis au duc de La Vallière. Lors de la vente de la bibliothèque de ce dernier, il fut adjugé à des Anglais au prix énorme de 14,510 livres ; depuis, il a été racheté par la fille du duc de La Vallière, et a appartenu à Mme de Châtillon. Une copie faite par Jarry lui-même, en 1641, mais sans miniatures, a été payée successivement 406 fr., 622 fr. et 250 fr. Le texte de la Guirlande de Julie a été publié par Didet (Paris, 1784, in-8o, et 1818, in-18). Aujourd’hui, la Guirlande de Julie se trouve chez le duc d’Uzès.


GUIRNEGAT s. m. (ghir-ne-ga). Ornith. Espèce de bruant originaire du Brésil.

— Encycl. Le guirnegat est une espèce de bruant, de la taille à peu près de notre bruant commun. Son plumage est varié de brun et de jaune sur le dos ; la tête, le cou et tout le dessous du corps sont d’un jaune un peu orangé ; les pennes des ailes et de la queue sont brun noirâtre. Cet oiseau habite le Brésil, d’où on l’a apporté en France à cause de l’agrément de son chant qui rappelle celui du serin. On l’élève en cage, en le nourrissant de millet et de graines d’aspic ; si l’on a soin de le préserver du grand froid, on peut le conserver plusieurs années. La nuance la plus ordinaire de son plumage lui a fait donner le nom de moineau-paille. Il y a aussi des individus de couleur isabelle.


GUIRON s. m. (ghi-ron). Pêche. Nom qu’on donne, dans le Levant, à deux filets qui forment une partie de la manche de la tartane.


GUISAN (Samuel), ingénieur agricole, né dans le canton de Berne (Suisse), mort dans l’Ile Saint-Eustache (Antilles) vers la fin du XVIIIe siècle. Il alla se fixer à Surinam, où il fut mis à la tête d’une sucrerie, et devint directeur des travaux agricoles. Malouet, administrateur de la Guyane française, étant venu visiter la colonie hollandaise en 1777, pour se rendre compte des procédés de culture qui y étaient en usage, fut frappé des connaissances spéciales de Guisan, l'attacha au service de la France, moyennant un traitement de mille écus, et l’emmena avec lui à Cayenne. Guisan se mit aussitôt à l’œuvre : il explora la colonie, examina les différentes natures de terrain, assainit les environs de Cayenne par des dessèchements, fit exécuter le canal Sartine, explora les immenses savanes comprises entre le Mahouri et l’Approuage, et constata la possibilité de relier par des canaux de dessèchement et de navigation Cayenne à cette dernière rivière, qui offrait les conditions les plus avantageuses pour l’établissement d’une colonie agricole. Le gouvernement entra dans ses vues. Pour encourager l’émigration des colons sur les bords de l’Approuage, on y éleva un bourg avec une église, des casernes, une habitation modèle, comprenant un moulin à marée, pour l’exploitation des cannes à sucre, d’après les plans de Guisan, et l’on construisit une batterie à la pointe de l’îlot d’Aïproto. En récompense de son zèle et des immenses travaux qu’il avait fait exécuter, Guisan reçut un brevet d’ingénieur. Il se rendit en France en 1791, laissant la colonie dans un état de grande prospérité. Louis XVI, qui lui donna la croix de Saint-Louis, le chargea d’explorer les marais de Rochefort et de proposer un plan de dessèchement. L’habile ingénieur passa en Suisse quelque temps après, puis se rendit aux Antilles, où il mourut. On a de lui : Journal d’un voyage fait dans les savanes noyées comprises depuis la rive droite de la rivière Mahuri jusqu’à la rive gauche de celle de Kaw (1778), publié dans les Mémoires de Malouet sur l’administration des colonies ; Traité sur les terres noyées de la Guyane, appelées communément terres basses, sur leur dessèchement, leur défrichement, leur culture (Cayenne, 1788, in-4o), excellent ouvrage qui a été réimprimé en 1824. On lui doit en outre des mémoires sur les productions animales et végétales de la Guyane, des cartes de toutes les parties de la colonie qu’il avait explorées. Malouet a dit de lui ces paroles qui renferment le plus beau des éloges : « Le plus grand bien que j’aie fait à la Guyane est de lui avoir donné Guisan.»


GUISARD s. m. (gui-zar) Hist. Partisan du duc de Guise, ligueur.


GUISARME s. f. (gui-zar-me — étymol. inconnue). Armur. Sorte de hache d’armes, en usage au moyen âge, dent le fer se terminait supérieurement par une longue pointe, et qui se manœuvrait à deux mains : En France, les sergents d’armes et les archers portaient la guisarme au XIVe siècle. || Arme d’hast employée à la même époque, et dent le fer se composait de deux lames, larges, à deux tranchants, très-aiguës, disposées en forme de fourche.


GUISCARD, bourg de France (Oise), ch.-l. de cant., arrond et à 32 kilom. N.-E. de Compiègne, sur la Verse ; pop. aggl., 1,025 hab. — pop. tot., 1,658 hab. Fabriques d’alun, de couperose, de sucre, de tuyaux de drainage, de carreaux vernis. Commerce de grains et de bois.


GUISCARD (Robert), l’un des plus illustres parmi les aventuriers normands qui fondèrent le royaume de Naples, né vers 1015, mort en 1085. Il était fils de Tancrède de Hauteville. On l’avait surnommé Guiscard ou Wiscard, d’un mot normand ou tudesque qui signifie rusé ou cauteleux. C’est un trait caractéristique de ces temps prétendus chevaleresques et de la race à laquelle appartenait Robert, que ce surnom dent il se glorifiait. En 1046, il alla se joindre à ses frères et aux aventuriers normands qui s’étaient jetés sur l’Italie méridionale comme sur une proie, et qui étaient alors en guerre avec le pape Léon IX. Il se distingua à la bataille de Civitella, où le souverain pontife fut fait prisonnier (1053), se jeta ensuite, à la tête d’une poignée de ses compatriotes, au milieu des villes et des châteaux forts de la Calabre, et vécut dans ce pays de pillage et d’aventures, jusqu’au jour où il succéda à son frère Humfroi dans le comté de Pouille (1057). Il s’affermit par des alliances politiques, obtint du pape Nicolas II, vers 1059, la sanction de ses brigandages et le titre de duc de Pouille et de Calabre, puis, aidé par son jeune frère Roger, poursuivit ses conquêtes en Calabre et en Apulie, et dépouilla les Grecs de tout ce qu’ils possédaient encore dans ces contrées. Après avoir fait la conquête de la Sicile (1072), il s’empara de Salerne, de Bénévent, d’Amalfi, fut excommunié par Grégoire VII (1074), puis se réconcilia avec lui (1080) et en reçut de nouveau l’investiture des duchés de Pouille et de Calabre. Bientôt l’audacieux aventurier osa convoiter l’empire d’Orient ; il franchit l’Adriatique (1081), s’empara de Corfou, de Butronte et de Durazzo ; mais il revint en toute hâte en Italie pour secourir son allié Grégoire VII, assiégé dans Rome par l’empereur Henri IV. Son armée, composée en partie de Sarrasins, dévasta la ville qu’elle venait délivrer et y commit les plus atroces cruautés. Robert mourut à Céphalonie, au milieu d’une seconde expédition contre les Grecs.


GUISCARD (Antoine DE), intrigant politique du XVIIe siècle. V. Bourlie.


Guiscard et Sigismonde, roman latin de Léonard d’Arrezzo (1436). L’aventure tragique qui en fait le fond, soit qu’elle ait été inventée à plaisir, soit qu’elle ait quelque réalité, frappa sans doute bien vivement les conteurs du XVe siècle, car on la trouve narrée en latin, en français, en italien, en prose et en vers, Boccace en a fait une des nouvelles les plus intéressantes de son Décaméron. Jehan Fleury, qui signait Johannes Floridus, l’a mise en vers sous le titre assez singulier de : Traicté plaisant et récréatif des amours parfaictes de Guiscard et de Sigismonde ; Phil. Béroalde l’Ancien en fit un poëme latin, en vers élégiaques ; on en trouve aussi une version italienne en vers dans les Novelle de Sachetti ; elle est du Guasco. Cette fiction ou cette histoire rappelle Gabrielle de Vergy, l’héroïne contrainte de manger le cœur de son amant, qui a fourni à Du Belloy le sujet d’un tragédie. La belle Sigismonde, jeune veuve que son père ne songe pas à remarier, fait monter chez elle un écuyer, joli garçon, Guiscard, qui s’introduit à l’aide d’une porte secrète donnant dans une cave abandonnée. Un jour le père, un prince de Salerne assez fabuleux, entre dans la chambre de sa fille absente et se couche au pied du lit, sans soupçon aucun, pris du sommeil de la méridienne. Sigismonde entre ensuite sans bruit, ouvre la porte à son amant, et le père se trouve être témoin de la faute de sa fille. Il ne jette pas un cri et reste caché, pour ne rien ébruiter ; mais, dès qu’il peut sortir, il fait arrêter Guiscard et vient, les yeux pleins de larmes, se lamenter auprès de sa fille déshonorée. Celle-ci, loin de nier ou de mentir, se fait gloire d’avoir choisi pour amant un serviteur loyal de son père et rejette sa faute sur l’imprévoyance de celui-ci. Le prince fait étrangler Guiscard, ordonne qu’on lui arrache le cœur et qu’on le porte dans une coupe d’or à sa fille. Sigismonde, qui, prévoyant la mort de son amant, a préparé du poison, reçoit ce présent tragique sans changer de visage. « Un cœur si généreux ne pouvait recevoir une plus belle sépulture, dit-elle, et mon père a sagement agi. » Par un raffinement singulier, elle verse le poison sur ce cœur sanglant et le boit jusqu’à la dernière goutte. Le père, qui croyait que sa fille manquerait de résolution, arrive pour jouir de sa vengeance, et, voyant Sigismonde à moitié morte, se livre au désespoir. L’héroïne garde jusqu’au bout sa sérénité. « Mon père, lui dit-elle, réserve tes larmes pour un événement plus funeste que n’est celui-ci ; ne pleure pas sur moi qui ai désiré mourir. Qui jamais, autre que toi, a-t-on vu pleurer de voir que sa volonté s’exécute ? » Et Sigismonde meurt en étreignant le cœur de son amant contre sa poitrine.

Il est difficile de saisir la moralité de ce récit, que les conteurs italiens et français se sont plu à orner de toutes les grâces du langage et de l’imagination. Il eut une très-grande vogue, et, sous le titre de : Guiscard et Sigismonde ou Lettere di due amanti, ou encore De duobus amantibus, Guiscarde et Sigismonda, il eut de très-nombreuses éditions.


GUISCHARDT (Charles-Théophile), tacticien allemand, né à Magdebourg en 1724, d’une famille française de protestants réfugiés, mort à Berlin en 1775. Il servit quelque temps dans l’année hollandaise, et publia quelques ouvrages de tactique militaire qui attirèrent sur lui l’attention. Frédéric le Grand l’appela auprès de lui en 1757, le nomma major, lui donna le surnom de Quintus Leillus, nom du meilleur aide de camp de César, et l’employa dans ses guerres. Guischardt se distingua pendant les campagnes de 1759 à 1763, particulièrement à la bataille de Leipzig, et obtint le grade de colonel. Il passa les douze dernières années de sa vie à Potsdam, vivant dans l’intimité de Frédéric, qui l’aimait beaucoup. L’Académie des sciences de Berlin le reçut au nombre de ses membres. Bien qu’on l’ait justement accusé de s’être livré pendant la guerre de Saxe à toutes sortes d’exactions et de pillages, il mourut presque pauvre, ne laissant pour fortune à sa famille qu’une belle collection de médailles et une bibliothèque, dent Frédéric le Grand fit l’acquisition moyennant 15,000 écus. Ses ouvrages, remarquables par l’érudition et la clarté, sont très-estimés. Les principaux sont : Mémoires militaires sur les Grecs et les Romains (La Haye, 1757, 3 vol.) ; Mémoires critiques et historiques sur plusieurs points d’antiquités militaires (Berlin, 1775, 4 vol) ; Dissertations sur l’attaque et la défense des places des anciens, etc.


GUISE s. f. (ghi-ze — du germanique : ancien haut allemand wisa, pensée, connaissance, notion, conscience ; wizi, wizzi, pensée, raison, intelligence, et, par extension, façon, mode, manière, genre ; anglo-saxon vise, allemand weise, etc.). Façon d’agir ou de parler particulière à quelqu’un ; fantaisie, goût individuel : Faire à sa guise. S’exprimer à sa guise, Vivre à sa guise. Que chacun pense et vive à sa guise, et laissons chacun voir par ses lunettes. (Mme du Deffand.)

Comme je vis pour moi, je veux vivre à ma guise.
                       Marmontel.

— Loc. prépos. En guise de, En manière de, sous forme de ; pour, au lieu de : Manger des pommes de terre en guise de pain. Ne trouvât-on dans les voyages que la facilité de s’instruire sans étude, on ferait encore irès-bien de feuilleter les divers pays en guise de lecture. (De Custine.)


GUISE s. f. (ghi-ze — altérat., du mot gueuse). Métallurg. Petite cuvette dans laquelle on moule la fonte destinée à la fabrication de l’acier.


GUISE, ville de France (Aisne), ch.-l. de cant., arrond. et à 23 kilom. de Vervins, sur l’Oise ; pop. aggl., 5,099 hab. — pop. tot., 5,289 hab. Place de guerre de 3e classe. Carrières de grès, eaux ferrugineuses, fonderies de fer et de cuivre, tanneries, corroieries, fabriques de sucre et de châles ; filature et tissage de coton. Le château, bâti sur une hauteur escarpée qui domine la ville, date du XVIe siècle ; il offre de beaux souterrains. On remarque à Guise un familistère pour 400 familles : c’est un immense édifice, qui a l’aspect d’un palais. Patrie de Camille Desmoulins.

Guise, fondée au IXe siècle, était la capitale de la Thiérache. Elle fut d’abord érigée en comté. Ce comté faisait partie des domaines de la maison de Châtillon ; il entra dans la maison de Lorraine, en 1333, par le mariage de Raoul, duc de Lorraine, avec Marie de Châtillon, fille de Gui, comte de Blois, et de Marguerite de Valois. René II, duc de Lorraine, comte de Vaudemont, de Guise, d’Aumale, d’Harcourt, etc., issu de ce Raoul au cinquième degré, eut pour fils puîné Claude de Lorraine, qui est le fondateur de la maison de Guise. Celui-ci se fit naturaliser en France, servit avec distinction sous François Ier, et obtint en récompense, en 1527, l’érection du comté de Guise en duché-pairie. Il mourut en 1550, ayant eu d’Antoinette de Bourbon, sa femme, fille de François, comte de Vendôme, et de Marie de Luxembourg : 1° François, dont on va parler ; 2° Charles, dit le cardinal de Lorraine, archevêque et duc de Reims ; 3° Claude, auteur de la branche des ducs d’Aumale ; 4° Louis, dit le cardinal de Guise, archevêque de Sens ; 5° François, grand prieur et général des galères de France ; 6° René, auteur de la branche des ducs d’Elbeuf ; 7° plusieurs filles, dont l’aînée, Marie, veuve de Louis d’Orléans, duc de Longueville, épousa Jacques V Stuart, roi d’Écosse, et devint la mère de l’infortunée Marie Stuart. François de Lorraine, duc de Guise et d’Aumale, prince de Joinville, marquis de Mayenne, ministre et lieutenant général du royaume, mort en 1563, des blessures qu’il avait reçues devant Orléans, avait épousé Anne d’Este, fille d’Hercule II d’Este, duc de Ferrare. Il en eut : Henri, qui a continué la filiation ; Charles, duc de Mayenne, auteur de la branche qui porte ce nom, et Louis, cardinal de Guise. Henri Ier de Lorraine, dit le Balafré, duc de Guise, prince de Joinville, etc., général des armées de France, assassiné à Blois, en 1588, laissa de Catherine de Clèves, entre autres enfants : Charles, qui a continué la filiation ; Louis de Lorraine, cardinal de Guise, archevêque de Reims, et Claude de Lorraine, duc de Chevreuse, mort en 1657, sans avoir eu d’enfants mâles de sa femme Marie de Rohan, veuve du connétable de Luynes. Charles de Lorraine, duc de Guise, de Joyeuse, etc, fils aîné de Henri Ier, épousa, en 1611, Henriette-Catherine, duchesse de Joyeuse, comtesse du Bouchage, veuve de Henri de Bourbon, duc de Montpensier, dont vinrent, entre autres, Henri II de Lorraine, duc de Guise, mort sans alliance en 1664, et Louis de Lorraine, duc de Joyeuse et d’Angoulême, colonel général de la cavalerie légère, dont le fils, Louis-Joseph, duc de Joyeuse et d’Angoulême, devint duc de Guise à la mort du duc Henri II, son oncle. Louis-Joseph, duc de Guise, épousa, en 1667, Élisabeth d’Orléans, duchesse d’Alençon, fille puînée de Gaston-Jean-Baptiste, duc d’Orléans, et de Marguerite de Lorraine, et mourut en 1671, ne laissant qu’un fils, mort à l’âge de cinq ans, avec lequel s’éteignit la maison de Guise. Le rameau des comtes d’Harcourt, issu de la branche des ducs d’Elbeuf, a relevé le nom de Guise, en faisant ériger en comté, par le duc de Lorraine, en 1718, sous le nom de Guise-sur-Moselle, quelques terres que ce rameau avait acquises en Lorraine. Mais cette nouvelle maison de Guise, formée pur Anne-Marie-Joseph de Lorraine, comte d’Harcourt, s’est éteinte, dès la premier degré, en la personne de Louis-Marie-Léopold de Lorraine, prince de Guise, colonel d’un régiment d’infanterie française, tué en Italie, en 1747, sans avoir été marié.

En septembre 1870, pendant la guerre avec la Prusse, la place de Guise fut évacuée par ordre du ministre de la guerre, et l’ennemi l’occupa sans coup férir le 4 janvier de l’année suivante.


GUISE. Nom d’une branche de la famille ducale de Lorraine, dent les principaux membres sont :


GUISE (Claude de Lorraine, comte d’Aumale, premier duc de). V. Aumale.


GUISE (Jean de), dit le cardinal de Lorraine, frère de Claude, né en 1498, mort en 1550. Il s’établit en France, fut employé par François Ier dans diverses missions auprès de Charles-Quint et rendit au trop galant monarque des services que sa qualité de prélat rendait d’autant plus avilissants. Il n’en fut pas moins banni de la cour en 1542. Il était surtout connu par ses folles prodigalités et par le nombre considérable de bénéfices ecclésiastiques qu’il cumulait, archevêchés, évêchés, abbayes, etc.


GUISE (François DE Lorraine, duc DE), prince de Joinville, duc d’Aumale, etc., fils de Claude de Lorraine et d’Antoinette de Bourbon, né au château de Bar en 1519, mort devant Orléans en 1563. C’est un des hommes les plus remarquables de cette famille et l’un des bons capitaines du XVIe siècle. Il fit ses premières armes à Montmédy (1542), Landrecies (1543), Boulogne (1545), défendit Metz contre Charles-Quint, qu’il contraignit à lever le siège de cette ville (1552-1553), se signala à la bataille de Renty (1554), reçut de Henri II le commandement de l’expédition d’Italie (1556-1557), mais échoua dans la conquête du royaume de Naples. Après la défaite de Montmorency à Saint Quentin (1557), il fut nommé lieutenant général du royaume, prit en un mois Calais, que les Anglais possédaient depuis 1347, Guines, Ham, puis Thionville. Après la mort du roi, le mariage de sa nièce, Marie Stuart, avec François II lui donna, ainsi qu’à son frère le cardinal, un pouvoir absolu dans l’État, pouvoir qui fut encore augmenté par la répression de la conjuration d’Amboise (1560), mais qui fut un moment compromis par la mort de François. C’est à ce moment qu’il forma avec Montmorency et le maréchal de Saint-André cette ligue d’ambition désignée dans l’histoire sous le nom de triumvirat. Retiré dans ses terres et bientôt rappelé par la cour, il donna, par l’affreux massacre de Vassy, le signal des guerres de religion (1562). Les protestants, jusque-là soumis et résignés, éclatèrent et s’emparèrent de plusieurs places. Guise, devenu le chef du parti catholique, prit Rouen, gagna la bataille de Dreux et assiégeait Orléans, lorsqu’il fut tué d’un coup de pistolet par un gentilhomme protestant, nommé Poltrot de