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règne ; ce prince avait même fini par perdre complètement toute sa popularité. Il ne fit rien, du reste, pour regagner cette popularité, et tous ses actes semblèrent n’avoir d’autre but que d’accroître le mécontentement général. Naturellement sombre et taciturne, il n’avait aucune des qualités qui font aimer l’homme ou le prince. Il froissa le sentiment national en ne montrant pas assez de zèle pour tes intérêts de l’Église, en traitant les jaeobites et les dans rebelles de l’Écosse avec une excessive sévérité, et surtout en demandant à l’Angleterre, pour la guerre sur le continent, des subsides énormes en hommes et en urgent. On lui reprochait, en outre, de fermer les yeux sur l’insolence, la corruption et la vénalité de ses ministres et du Parlement, d’admettre des Hollandais dans ses conseils, au détriment de la noblesse anglaise, de négliger les intérêts de l’Angleterre au profit de ses possessions du continent, etc. Aussi 1a fin de son règne fut-elle une lutte continuelle avec la Chambre des communes, dont tous les efforts ne tendirent plus qu’à restreindre la liberté d’action du roi. En somme, ce dernier, à sa mort, n’avait conservé quelque prestige aux yeux de la nation qu’à cause de la haine sans bornes qu’il témoignait pour la France. Guillaume ne laissait pas d héritier-, ce fut sa belle-sœur Anne, seconde fille de Jacques II, qui lui succéda.

GUILLAUME IV, roi d’Angleterre, troisième fils de George III, né en 1765, mort le 20 juin 1837. Il reçut le titre de duc de Clarence, entra dans la marine à quatorze ans, fit la campagne d’Amérique sous Nelson, se prononça contre la Révolution française, vécut publiquement, de 1792 à 1817, avec l’actrice Jordans, dont il eut six enfants, épousa, en 1818, Adélaïde de Saxe-Meiningen, et monta sur le troue à la mort de son frère, George IV (28 juin 1830). D’abord dans les mains des tories, la révolution de Juillet le jeta dans celles des whigs, qui conservèrent leur influence pendant toute la durée de son règne. Le premier, il reconnut le roi Louis - Philippe, eut le bon esprit d’entretenir de bons rapports avec la France pour contre-balancer la redoutable puissance de ta Russie, reconnut aussi la révolution belge (1831), améliora le régime de l’Irlande, consentit à la réforme parlementaire (1832), et abolit l’esclavage aux colonies. La conduite libérale de ce prince lui mérita d’autant plus les sympathies de la nation, qu’il eut constamment à lutter contre sa famille, qui le poussait dans une voie contraire. Mon sans enfant légitime, il eut pour successeur la reine Victoria, sa nièce.

GUILLAUME 1er, |„ Mauvni», roi des Deux-Siciles, né vers 1120, fils de Roger II, mort en 1166. En 1154, il succéda à son père, s’attira l’excommunication du pape Adrien IV, qui lui suscita en outre de nombreux ennemis, souleva contre lui la noblesse de la Pouille, lança sur l’Italie méridionale Frédéric Barberousse, et finit par se réconcilier avec lui, k la condition d un tribut annuel. Le règne de Guillaume fut constamment déchiré par des gueires et des révoltes, dont cependant il sortit triomphant. C’était un prince avide, cruel et débauché.

GUILLAUME II, In Bon, fils et successeur du précédent, né en 1152 ou 1154, mort en 1189. Il soutint par les armes le pape Alexandre III contre Frédéric Barberousse ; Alexis, neveu de l’empereur byzantin Manuel, contre l’usurpateui Alexis, enfin la ville de Tyr, assiégée par Saladin, 11 mourut sans laisser d’enfant, léguant ses États à l’empereur Henri IV, mari de Constance, fille de Roger II. Son règne est cité comme une ère de prospérité pour les Deux-Siciles.

GUILLAUME lit, roi de Sicile, mort au commencement du {{{1}}} siècle. Il succéda, en 1194, sous la tutelle de sa mère Sibylle, à son pèreTancrède, et fut dépouillé, la même année, par l’empereur Henri IV, de toutes ses possessions en Italie. Par un traité conclu l’année suivante, il devait conserver la principauté de Tarente et céder la Sicile à Henri ; tuais ce dernier le fit arrêter peu de temps après et conduire dans une forteresse du pays des Grisons, où on lui creva les yeux et où il demeura jusqu’à sa mort.

GUILLAUME, dit lo Lion, roi d’Écosse, mort en 121*. Il était frère de Malcolm IV, auquel il succéda en 1165. Il réclama en vain le Northumberland, que retenait le roi d’Angleterre, Henri II, et fut même obligé de rendre hommnge à ce prince pour les terres qu’il possédait en Angleterre. Plus tard, cependant, il entra dans une ligue contre Henri H, fut vaincu et fait prisonnier à la bataille d’Alnwick (1174), et ne recouvra sa liberté qu’en se reconnaissant le vassal de son adversaire, auquel il céda, en outre, plusieurs places fortes. Il les racheta plus tard, à bas prix, de Richard Cœur de Lion, devint le fidèle allié de ce prince, et lui fournit une somme considérable pour payer sa rançon au duc d’Autriche. À sa mon, Guillaume fut enterre à l’abbaye d’Arbroath, qu’il avait fondée en 1178, en l’honneur de saint Thomas de Canturbéry, et où l’on a retrouvé, en 1816, ses ossements bien conservés.

GUILLAUME 1er, comte de Hollande, né en lltij, mon en 1223. Il était fils de Florent III, qu’il accompagna eu 1189 à la croisade Son père éunit mort au cours de cette expédition, Guillaume revint dans ses États

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et soutint avec son frère Thierry, au sujet de l’héritage paternel, une guerre qui se termina par le partage de la Hollande en deux comtés. À la mort de Thierry (1203), Guillaume dépouilla Ada, fille de ce dernier, et se fit proclamer comte de Hollande. Plus tard, il entra dans la ligue des grands vassaux et de l’empereur Othon contre Philippe-Auguste, fut fait prisonnier à la bataille de Bouvines (1214]f, et, après avoir recouvré sa liberté, devint le fidèle allié de la France. Il eut pour successeur son fils Florent IV.

GUILLAUME II, comte de Hollande. V. Guillaume, empereur d’Allemagne.

GUILLAUME III, l» Bon, comte de Hollande, né vers 1280, mort en 1337. Il succéda en 1304 à son père Jean II. Son règne ne fut qu’une longue suite de guerres avec la Flandre, auxquelles mit fin un traité signé à Paris en 1322. Ce prince avait épousé, en 1305, Jeanne, sœur de Philippe de Valois, ce qui ne l’empêcha pas de s’allier plus tard contre la France avec Édouard, roi d’Angleterre, auquel il avait marié sa fille Philippine. Il mourut avant d’avoir recueilli les bénéfices de cette alliance.

GUILLAUME IV, comte de Hollande, fils du précédent, né vers 1307, mort en 1343. Il alla en Espagne guerroyer contre les Maures, lit ensuite un pèlerinage en terre sainte, et, entraîné par son humeur belliqueuse, pénétra en 1341 jusqu’en Prusse, où il combattit dans les rangs des chevaliers teutoniques contre les Slaves idolâtres. À son retour dans ses États, il entreprit de soumettre les Frisons, toujours indépendants, et, pendant cette expédition, fut tué dans une embuscade. Comme il ne laissait pas d’enfants, sa sœur Marguerite lui succéda.

GUILLAUME V, dit 1 ln.on.é OU l’Enragé,

comte de Hollande, neveu du précédent, né en 1330, mort en 1389. Sa mère Marguerite avait épousé l’empereur d’Allemagne Louis de Bavière. En 1349, elle céda à son fils la

firopriété du comté de Hollande ; mais, Guilaume n’ayant pas rempli les conditions auxquelles cette cession lui était faite, elle rétracta sa donation. Guillaume fit alors appel à sa noblesse et remporta, en 1351, une grande victoire navale sur sa mère, qu’il força de quitter la Hollande. L’odieuse conduite de ce prince en cette circonstance lui aliéna le cœur de ses sujets, et il continua de se livrer à des actes de violence qui exaspérèrent de plus en ’ plus les esprits. Enfin, en 1358, on fut obligé de l’enfermer au château du Quesnoy, où il demeura jusqu’à sa mort. Son frère Albert lui succéda.

GUILLAUME VI, comte de Hollande, né vers 1365, mort en 1417. Il succéda, en 1404, à son père Albert, fit la guerre aux Liégeois révoltés contre un de ses frères, qui était évêque de Liège, et maria sa fille Jacqueline à Jean, quatrième fils de Charles IV et d’Isabeau de Bavière. Ce fut cette princesse qui lui succéda.

GUILLAUME I«, roi de Hollande, né à La Haye eu 1772, mort à Berlin en 1843. Fils du dernier stathouder Guillaume V, il combattit en 1794 contre l’invasion française, chercha un refuge en Angleterre, puis en Prusse, fut dépouillé de ses possessions patrimoniales en Allemagne en 1806, rentra dans sa patrie après la bataille de Leipzig (1813), et reçut du congrès de Vienne (9 juin 1815) la courone des Pays-Bas, qui réunissait la Belgique à la Hollande. Il fit preuve d’un grand courage à la bataille de Waterloo, où il fut blessé. Son règne, inauguré par une constitution libérale, s’annonçait sous d’assez heureux auspices ; mais, peu à peu, les Belges se virent opprimés par des mesures vexatoires contre la presse, contre le culte catholique, et surtout par l’interdiction, dans les actes publics, de la langue française, devenue, pour ainsi dire, leur langue nationale. Le mécontentement était à son comble, lorsque la révolution de juillet 1830 vint enhardir la Belgique à se soulever. Le 27 septembre, elle recouvrait son indépendance. Après une longue hésitation, Guillaume dut se soumettre à ce sacrifice (1838). Il abdiqua en 1840, pour se retirer à Berlin, avec la comtesse d’Oultremont, dame belge qu’il avait épousée en secondes noces. Ce prince a laissé en mourant une fortune évaluée à plus de 200 millions.

Guillaume (ORDRE MILITAIRE DU), Ordre

hollandais de chevalerie, institué le 30 avril 1815, par le roi des Pays-Bas, pour récompenser les services rendus à l’État par les troupes de terre et de mer. Les membres se subdivisent en quatre classes : les grandscroix, les commandeurs et les chevaliers de première et de deuxième classe. Les sous-officiers et les soldats, qui font partie de la quatrième classe, reçoivent une augmentation de moitié de leur paye, et leur solde est doublée lorsqu’ils entrent dans la troisième classe. La croix est à quatre branches et à huit pointes pommetées d’or ; elle estéinaillé’e de blanc, bordée d’or, et anglée de branches de laurier émaillêes de vert, bordées également d’or. Le centre est occupé par une couronne et les quatre branches portent l’inscription : Voor moed, bateid, trouw (pour le courage, le zèle, la fidélité). Le ruban est orange avec deux raies violettes.

GUILLAUME H, roi de Hollande, fils du précédent, né à La Haye en 1792, mort en

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1849. Il fut élevé à l’École militaire de Berlin, alla ensuite étudier à l’université d’Oxford et entra dans l’année anglaise. En 1811, il passa, avec le frrade de lieutenant-colonel, au service de l’Espagne, fut nommé aide de camp du duc de Wellington, se distingua pendant la campagne if France aux batailles des Quatre-Bras et de Waterloo, et fut blessé à cette dernière. Il fut question, à cette époque, de le marier avec la princesse Charlotte de Galles ; mais on ne donna pas suite à ce projet, et il épousa, en 1816, à Saint-Pétersbourg, la grande-duchesse Anna Paulowna, sœur de l’empereur Alexandre. À l’époque de la révolution de Belgique, il essaya sans succès de ramener les affaires à une solution pacifique, crut devoir alors reconnaître l’indépendance de la Belgique, mais se vit désavoué par son père, qui lui retira ses pouvoirs. Après avoir passé dans une sorte d’exil une année en Angleterre, il revint en 1831 prendre le commandement de l’armée hollandaise, qui. au mois d’avril de la même année, envahit la Belgique, et remporta d’abord quelques succès ; mais il dut se retirer devant l’intervention de la France.

Appelé au trône, en 1R40, par l’abdication de son père, il s’attacha à introduire de sérieuses réformes dans l’administration des finances, mais ne put se décider à faire aux circonstances tous les sacrifices qu’elles réclamaient. La révolution de 1848 et l’ébranlement généra) qu’elle provoqua en Europe lui ouvrirent complètement les yeux, et il marcha, dès lors, franchement et sans hésitation dans la voie des réformes les plus larges et les plus complètes. La mort le surprit avant qu’il eût terminé cette tâche.

GUILLAUME III (Alexandre-Paul-Frédéric-Louis), roi des Pays-Bas, fils du précédent, né le 19 février 1817. Guillaume III succéda à son père le 17 mars 1849, peu de temps après la proclamation de la constitution actuelle des Pays-Bas. Cette circonstance obligea le nouveau roi à choisir un ministère libéral, pour accomplir les réformes exigées par la constitution. À ce ministère, et à celui qui lui succéda, il faut attribuer la réorganisation de l’administration des provinces et des communes, la nouvelle organisation judiciaire, l’abrogation en 1853 du concordat de 1827, les améliorations considérables apportées au service des postes, et surtout le principe de la liberté pour la marine marchande et le commerce extérieur, ces deux sources de la richesse des Pays-Bas, les économies sérieuses réalisées dans les dépenses de l’État, etc.

Malheureusement, le mouvement de bascule inévitable de tout gouvernement constitutionnel amena, après Te ministère libéral de Thorbecke, le ministère rétrograde de Donker Cnrtius, Ce nouveau cabinet n’arrêt* pas, toutefois, les réformes politiques ; mais il supprima ou amoindrit la tolérance religieuse, provoqué, il est vrai, par les entreprises du pape sur un pays protestant. Le ministère qui succéda à celui-ci, en 1856, était bien autrement réactionnaire et antilibéral ; il ne songeait à rien moins qu’au renversement de la constitution, et ne fut arrêté que par la résistance des Chambres. Ces alternatives, ces arrêts de mouvement, ou plutôt ces mouvements en sens contraire se sont renouvelés plusieurs fois depuis, au grand détriment des intérêts du pays et du progrès général. Guillaume assiste à cette comédie politique avec l’impassibilité d’un vrai roi constitutionnel, et sans qu’il soit possible de deviner de quel côté penche le souverain. Constatons à son honneur que, pour donner l’exemple de l’économie, le roi des Pays-Bas a spontanément renoncé à un tiers de sa liste civile, qui ne s’élève plus aujourd’hui qu’à 1,696,000 francs. Ce prince, en outre, na pas été étranger à l’impulsion donnée à de grandes entreprises d’utilité publique, telles que la création de plusieurs chemins de fer, d’importants travaux de canalisation, le dessèchement de la mer de Harlem, etc. À l’extérieur, sa politique a été constamment pacifique, car 1 on ne saurait compter comme des faits de.guerre de quelque importance des engagements heureux livrés par les troupes hollandaises dans l’île de Èali (1849), et quelques avantages remportés sur les Chinois à Bornéo. Lors de la guerre d’Oriént, Guillaume III se prononça pour la neutralité et s’efforça, par des démarches restées sans résultat, d’empêcher la lutte d’éclater (1854). En 1863, il s’empressa d’adhérer à un projet de congrès dressé par Napoléon 111, pour régler les grandes questions politiques en litige. Trois ans plus tard, lorsque le conflit diplomatique soulevé entre la France et la Prusse, au sujet du Luxembourg, que chacune de ces puissances désirait s’annexer, fut sur le point d’amener une lutte sanglante entre ces États, le roi de Hollande conserva l’attitude prudente, commandée, du reste, par sa situation, et donna une adhésion empressée au traité de Londres, en vertu duquel le grand-duché fut neutralisé (1867). La guerre ayant éclaté en 1870 entre la France et la Prusse, Guillaume III n’eut garde de prendre parti entrg ses puissants voisins-, néanmoins il ne tarda pas à être en butte, de la part du gouvernement prussien, à des menaces relatives à l’attitude du Luxembourg. Après la signature du traité de Francfort (18 mai 1871), M. de Bismark exigea que les lignes des chemins de fer luxembourgeois fussent exploitées par des

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compagnies allemandes, et, malgré toutes ses répugnances, le gouvernement hollandais se vit obligé de céder aux exigences de son toutpuissant voisin (1872). Quant aux principaux faits de politique intérieuro qui ont eu lieu pendant ces dernières années du règne de Guillaume III, nous citerons : l’émancipation des serfs des colonies (l87t), l’abolition de ta peine de mort par la secorde Chambre (mai 1870), la cession à l’Angleterre îles possessions hollandaises situées sur la côte de Guinée et à Sumatra (juillet 1S70), l’abolition des lois interdisant les coalitions d’ouvriers (mars 1872), l’arrivée aux affaires du cabinet libéral présidé par M. de Vries ’28 juin 1872), etc. Le roi des Pays-Bas est venu plusieurs fois à Paris, où l’on a même prétendu qu’il a formé de tendres liaisons. Guillaume III a épousé, en 1839, la princesse Sophie, fille du roi Guillaume Ier de Wurtemberg.

GUILLAUME, d’abord comte de Hollande, sous le nom de Guillaume II, puis empereur d’Allemagne, né vers 1227, mort en 1256. A peine Igé de sept ans, il succéda, dans le comté de Hollande, à son père Florent IV, Sous la tutelle d’Othon, éêque d’Utrecht ; reçut, en 1247, du pape Innocent IV le titre d’empereur d’Allemagne et de roi des Romains, 2t fut définitivement proclamé empereur en 1250, à la mort de Frédéric H. Il eut à lutter contre un compétiteur, Conrad, dont la mort le débarrassa en 12î.4, et il entreprit alors de réduire les Frisors, qui voulaient conserver leur indépendance. Pendant cette guerre, s’étant un jour imprudemment engagé dans un marais couvert de glace, il s’y enfonça et, ne pouvant ni se dégager, ni se défendre, fut tué à coups do massue par des paysans frisons. Il eut poui successeur son fils Florent V.

GUILLAUME l«r, comte dd Nassau, prince

d’ORANGB, Surnommé le Toi ilurue. V. NASSAU.

GUILLAUME II, comte da Nassau, prince d’Orange, fils de Henri-Frédéric, né en 1626, • mort en 1650. Il succéda à son père en 1647, car la dignité de stathouder était devenue héréditaire dans cette famill.i. Il eut le bonheur de voir l’indépendance des Provinces-Unies reconuue par l’Europj lors du traité de Westphalie (1648). Il exerça pendant quelque temps une véritable dictature, que l’opposition du parti républicain l’obligea de déposer. À sa mort, ce parti parvint à exclure pour quelque temps la maison de Nassau du stathoudérat.

GUILLAUME III, comte du Nassau, prince d’ÛRANGE. V. Guillaume III, roi d’Angleterre.

GUILLAUME 1er (Frédéric-Charles), roi de Wurtemberg, né à Luben (Siilésie) en 1781, mort en 1864. Il était fils de Frédéric, duc de Wurtemberg, qui prit, en 1803, le titre de roi, et de la princesse Auguste-Caroline de Brunswick-Wolfenbuttel. Il erra successivement

avec ses parents dans la Silésie, la Russie, la Suisse, sur les bords du Rhin, et ne put s’établirqu’en 1790 dans le Wurtemberg, d’où Sa famille fut encore chassée detu fois, en 1796 et 1799, par l’invasion française. Le jeune prince reçut une excellente éducatian, malheureusement gâtée par le despotisme outré de son père, qui traitait ses enfants, avec toute la rigueur de la discipline militaire, et qui, même au moment ou son fils atteignit l’âge viril, ne voulut pas renoncer i exercer sur lui la puissance paternelle dans Mute sa rigueur. Ce fut pour se soustraire à ce despotisme domestique que le prince Guillt.ume s’éloigna, en 1803, de la cour de Stutigard et visita successivement la France et 1 Italie. Il ne revint dans le Wurtemberg que lorsque son père eut reçu de Napoléon le titre de roi. Il vécut dans une retraite nbsoluc jusqu’en 1S12, époque où il dut, sur l’ontrei de son père, prendre le commandement du contingent wurtembergeois, qui fit partie de k. grande armée lors de l’expédition de Russ’ui. Une maladie grave, qui s’empara de lui à Wilna, le retint dans cette ville et le dispensa ce jouer un rôle actif dans cette campagne, à laquelle il prenait part malgré lui, tiar l’alliince française lui était antipathique. Après la bataille de Leipzig, son père, comme les autres princes d’Allemagne, entra dans la coalition contre la France ; le prince Guillaume reçut alors le commandement du septième corps de l’armée des alliés, et prit une part importante aux succès de cette armée pendant la campagne de France, notamment à Epiray, à Brienne et à Sens. À Montmira.il, il Cou frit la retraite et résista tout un jour à l’armée française, commandée par l’empereur en personne. Il reparut encore avec éclat su : le" champ de bataille pendant la campagne de 1815 et acquit, par ses exploits, une grande popularité en Allemagne.

Appelé au trône de Wurtemberg par la mort de son père (30 octobre 1816), il inaugura son règne par la proclamation d’une amnistie générale et s’occupa aussitôt de rédiger une nouvelle constitution, qui fut promulguée en 1819. Le Wurtemberg sembla dès lors entrer bien franchement dans la voie du progrès : le roi Guillaume sut résister tour à tour à l’influence de l’Autriche et de la Prusse et maintenir l’indépendance des Eats secondaires de l’Allemagne. À la diète de Francfort, il s’attacha surtout à combattra la politique rétrograde et oppressive du prince de Metternioh. Si, en 1848, il ne put empêcher le