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qui devaient le conduire un jour jusqu’à battre l’Église officielle en Irlande. Lo

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l’Église officielle en "Irlande.’Lorsque •vinrent les élections générales du mois de juin 1805, l’université d’Oxford repoussa son député et rompit définitivement avec lui. M. Gladstone trouva aussitôt un autre collège, celui de Lancastre (sud), qui l’envoya le représenter à la Chambre des communes.

M. Gladstone continua, après cette élection, a conserver son poste de chancelier de l’Echiquier dans le ministère Palmerston-Russell. À cette époque, le cabinet eut à lutter contre de graves difficultés, suscitées d’un côté par des manifestations en faveur de la réforme électorale, de l’autre par les agisseraent du fénianisme en Irlande et même en Angleterre. Après la mort de lord Palmerston (18 octobre 1SG5), M. Gladstone fut maintenu dans le cabinet que réorganisa lord Russell. Il proposa aux Chambres, dans le but de rétablir la paix en Irlande, en proie h de sanglantes émeutes, d’adopter des mesures de rigueur, même d’y suspendre momentanément Vhabeas corpus (février 1866) ; puis, lors de la discussion au sujet de la réforme électorale, il se prononça pour l’adoption de dispositions libérales répondant à l’attente de la nation. Mais 1* majorité du Parlement s’étant prononcée contre le gouvernement, le cabinet Gladstone-Russell dut déposer sa démission entre les mains de la reine. Après l’avènement du cabinet tory, dont les chefs étaient MM. Derby et Disraeli (6 juillet 1868), M. Gladstone reprit sa place dans les rangs de Hopposition. Cet éminent homme d’État, constamment préoccupé d’introduire des réformes nécessaires dans la constitution de son pays, avait été frappé depuis longtemps de ce qu’il y avait d’odieux dans le muintien d’une aristocratie cléricale protestante ou milieu de l’Irlande catholique, et de la haine qu’elle inspirait dans un pays ruiné, dont elle absorbait les plus clairs revenus. Pour mettre un terme a un abus aussi criant, M. Gladstone proposa à la Chambre des communes un projet de loi ayant pour objet d’abolir l’Église privilégiée d’Irlande, d’établir la séparation de l’Église et de l’État, et d’assurer le triomphe du principe de l’égalité religieuse par la destruction des Églises offlcielles. En outre, en demandant le retrait, moyennant équitables indemnités, de la dotation dont l’Église protestante d’Irlande jouissait depuis si longtemps, il voulait que le gouvernement s’engageât à employer, d’une façon avantageuse pour le peuple irlandais, les fonds que le retrait de la dotation laisserait entre ses mains. Ce projet de loi répondait tellement aux désirs de l’opinion publique, que de toutes parts des meetings eurent lieu pour en demander la réalisation, et que des adresses en ce sens affluèrent à la Chambre. Devant cette imposante manifestation, malgré plusieurs demandes d’ajournement proposées par le cabinet tory, contraire à ces mesures, la Chambre des communes se décida, au mois d’avril 18G8, à mettre en discussion le projet de M. Gladstone, projet qu’elle vota, après trois lectures, le 18 juin suivant. Mais la Chambre des lords, appelée à son tour k se prononcer sur le bitl, le repoussa avec une assez forte majorité. Selon l’habitude anglaise, loin de se tenir pour battus, les partisans du bill recommencèrent avec un redoublement d’ardeur leurs manifestations de tous genres. À cette agitation, Mil. Bright, Lowe, Gladstone prirent une part des plus actives, et co dernier, dans un discours, n’hésita point à dire, en parlant des membres de la Chambre haute, « qu’ils «’en savaient pas plus sur les sentiments du pays qu’un homme lancé dans un ballon, a Pour mettre un terme à cet état de choses, le ministère tory prononça la dissolution de la Chambre et rit appel au corps électoral. Les noms des partisans du bill sortirent du scrutin on grande majorité ; mais M. Gladstone échoua dans ie comté de Lancastre et il n’arriva il la Chambre que grâce aux votes du bourg de GreeiiTjnch. Appelé al&rs à former un nouveau cabinet (décembre 18G8), il confia un portefeuille au célèbre réformiste Bright et devint premier lord de la trésorerie. Dès lo mois de mars suivant, il présenta à la Chambre des communes, qui l’adopta, son bill sur l’abolition de l’Église d’Irlande, puis lui fit subir la même épreuve devant la Chambre des lords. Après de vifs débats, la haute chambre recula devant les conséquences d’une résistance absolue ; M. Gladstone continua de son côté à faire des concessions au point de vue financier, c’est-à-dire qu’il consentit à donner à l’Église irlandaise environ 500,000 livres sterling de plus qu’on ne lui avait alloué d’abord, et, en juitlet 1860, la majorité vota le bill en vertu duquel l’Église d’Irlande a cessé d’exister officiellement, le i« janvier 1871. Toujours dans Je but d’amener la pacification de cette île, M. Gladstone présema, au mois d’avril 1870, un autre projet de loi, VIrish land bill, destiné à guérir les plaies faites par sa mauvaise constitution territoriale. Lorsque, au mois de juin suivant, la candidature du prince de Hohenzollem au trône d’Espagne amena un conflit diplomatique entre la Prusse et la France, le cabinet britannique, à la tète duquel était M. Gladstone, fit tous ses efforts pour amener une solution pacifique et s’entendit avec les grandes puissances pour agir en ce sens sur Napoléon III ; mais ce dernier résista à toutes les représentations officieuses, refusa l’interven»

tion d’un congrès, et déclara la guerre à la Prusse (19 juillet). Cette façon d agir indisposa vivement les puissances, qui toutes déclarèrent vouloir conserver une stricte neutralité entre les belligérants et persévérèrent dans cette attitude, lorsqu’à la suite de nos incroyablesrevers, M. Thiers se rendit auprès des principaux cabinets de l’Europe pour les amener à intervenir. M. Gladstone, devenu, en cette circonstance, l’interprète d’une politique égoïste et à courte vue, persévéra jusqu’au bout dans la voie de l’abstention et nous laissa écraser sons mot dire. Sa conduite en cette circonstance fut vivement attaquée, notamment par sir Henry Buhver, qui lui reprocha dans le Times (25 septembre 1870), de suivre une politique faite pour • exciter le dégoût par son égoïsme, le mépris par sa lâcheté, et qui serait fatale aussi bien aux intérêts qu’à la renommée de l’Angleterre. » Bientôt après, une note diplomatique du prince Gortschakoff(31 octobre 1870), annonçant au cabinet britannique que l’empereur de Russie exigeait la révision du traité de 1856, c’est-à-dire l’annihilation des avantages obtenus par la guerre de Crimée, fit comprendre à M. Gladstonne quelle faute il avait commise, au point de vue de l’intérêt de son pays, en laissant écraser le seul peuple qui, dans cette circonstance, pouvait lui être un efficace allié. Cette déclaration delà Russie contribua, mais trop tard, à nous ramener les sympathies de l’Angleterre et à ébranler fortement la popularité dont avait joui jusqu’alors son premier ministre. M. Gladstone, pour éviter la guerre avec la Russie, dut consentir à en passer par les exigences du prince Gortschakoff, qui furent pleinement satisfaites dans un congrès réuni à Londres au commencement de 1871.

Pendant ce temps, ayant été interpellé à plusieurs reprises sur les affaires de France, il n’hésita point, dans un de ses discours, à blâmer avec une grande énergie Gambetta de pousser le pays à une guerre à outrance. Lorsque, après la capitulation de Paris, M. Thiers devint chef du pouvoir exécutif (17 février 1871), M. Gladstone s’empressa de le reconnaître. Peu après, le 24 février, notre ambassadeur, ^ !, de Broglie, ayant demandé au cabinet britannique de tenter d’obtenir du roi de Prusse une prolongation d’armistice et une réduction de l’indemnité, fixée alors à six milliards, il reçut un refus sur le premier point, un acquiescement sur le second. Après avoir promulgué le traité de Londres du 23 mars, qui supprimait la neutralité de la mer Noire, M. Gladstone essaya de terminer le différend qui existe toujours entre les États-Unis et l’Angleterre au sujet de VAlabama (mai 1871) ; mais les concessions

?u’il fit à ce sujet au cabinet de Washington

urent mal accueillies par l’opïhion publique.

Au mois de juillet 1871, M. Gladstone présenta à la Chambre des lords un bill de réorganisation tendant h abolir la vénalité des grades jusqu’à celui de colonel. Ce bill ayant été repoussé par la Chambre des lords, le ministre résolut de trancher la difficulté par une mesure en contradiction avec les usages ordinaires du Parlement» En conséquence, il fit signer par la reine un warrant ou décret abolissant la vente et l’achat des grades, à partir du i" novembre suivant. Cette conduite, fort applaudie des libéraux et du pays, a été l’objet d’une vive protestation de la part de la Chambre des lords.

Cette biographie ne serait pas complète si nous n’ajoutions que, outre les écrits déjà cités, ï’éminent homme d’État a plusieurs fois consacré ses loisirs à des travaux de pure littérature. Son Étude sur Homère et l’âge homérique, publiée en 1861, est estimée de tous les lettrés.

Comme orateur parlementaire, M. Gladstone ne peut être mieux jugé que par ses constants succès. Dès son entrée à la Chambre, quoique très-jeune, il frappe Robert Peel par l’ascendant qu’il sait prendre sur son auditoire, et devient rapidement un de ces hommes qui s’imposent par leur supériorité. Comme ministre des finances, on ajustement loué sa clarté, sa méthode, son esprit d’économie. Bien des critiques lui ont été adressées pour le changement radical qui s’est opéré peu à peu dans ses doctrines politiques et religieuses. C’est là, sans doute, le fait dominant de sa vie ; il est impossible d’offrir nu début et au sommet d’une carrière d’homme d’État, à trente-huit ans de distance, deux extrêmes, deux contrastes plus absolus. Dans un meeting, au mois de juin 1868, lord Russell exprimait son admiration pour AI. Gladstone : « Quel est l’homme d’État, ajoutait-il, qui n’avoue pas avoir souvent changé d’opinions sur des points particuliers ? » Mais il rendait hommage au soin que M. Gladstone avait mis à former ses convictions, à leur franchise et à leur sincérité.

GLjESER (Frantz), compositeur allemand, né à Obergeorgenthal (Bohême) en 1792, mort à Copenhague en 1SC2. Il commença ses études musicales à la maîtrise royale de Dresde. Après avoir étudié l’harmonie au conservatoire de Prague, il se rendit, vers 1817, à Vienne, où il se lia avec Beethoven, et fit jouer la plupart de ses opéras. En 1827, il fut nommé maître de chapelle et directeur du chant à l’Opéra de cette ville, d’où il passa avec la même qualité au théâtre de Kœnigstadt, puis à celui de Berlin. C’est là qu’il fit

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représenter Aurora, Andréa, VŒU du diable, l’Anneau d’ambre, et enfin le Nid de l’aigle, son chef-d’œuvre, qui obtint le plus grand succès en Angleterre, en Russie et en Suède. En 1842, le roi de Danemark l’attira dans sa capitale et le nomma premier maître de la chapelle royale et directeur du chant au grand théâtre de Copenhague, en 1843. Gloser a donné, dans cette ville, plusieurs opéras composés sur des pogiries d’Andersen, le fameux conteur danois, et qui ont obtenu un grand succès daifs tout le nord de l’Europe.

GLAFEV (Adam-Frédéric), publiciste allemand, néà Reichenbach en 1692, mort en 1753. Il est un des réformateurs de la jurisprudence allemande. Il avait adopté, comme fondement du droit naturel, la doctrine anglaise désintérêt bien entendu. Ses opinions libérales lui attirèrent des persécutions ; il fut nommé, néanmoins, archiviste de la cour de Dresde (1726). On cite surtout de lui : Principes de la jurisprudence civile débarrassée de ses scories (Leipzig, 1720, in-8o), ouvrage détruit par ordre du gouvernement ; Bistoria Germa-, nis polemica (1722, in-4») ; Histoire de Saxe (1722, in-8o). ; Droit naturel et droit des gens (1723, in-4o) ; Théâtre historique des prétentions des princes (1727) ; Histoire complète du droit naturel (1739, in-4o), où il attaque vigoureusement Grotius et’Hobbes.

GLAGEON s. m. (gla-jon). Miner. Variété de marbre.

GLAGOL s. m. (gla-gol). Philol. Quatrième lettre de l’alphabet slave et russe, ayant la valeur de notre g durou de notre h.

GLAGOLITIQUE adj, (gla-go-li-ti-ke — rad. glagol). Philol. Se dit de 1 alphabet slave usité en Servie et en Croatie, employé comme idiome liturgique en Dalmatie, en Esclavonie et en Bosnie : Alphabet glagolitique.

GLAI s. m. (glè — du lat. gladius, glaive). Masse de glaïeuls formant un petit îlot dans un étang, il A signifié aussi glaïeul : ■

Que j’aime ce marais paisible !

Il est tout bordé d’aliziers.

D’aunes, de saules et d’osiers,

À qui le fer n’est point nuisible ;

Les nymphes y cherchent le frais,

S’y viennent fournir de quenouilles,

De pipeaux, de joncs et de ylais.

Saint-Amand.

GLAIE s. f. (glè). Techn. Voûte d’un four de verrerie, il On dit aussi glaise.

GLAÏEUL s. m. (gla-ieul — lat. gladiolus, diminut. de gladius, glaive. Les Latins ont ainsi appelé ce végétal, à l’imitation des Grecs, qui l’ont appelé xiphion, de xiphos, glaive, et machaironion, ûemachaira, épée, à cause de sa ressemblance avec une épée). Bot. Genre de plantes, de la famille des iridées, à feuilles longues, déprimées et pointues comme des glaives. Il Glaïeul bleu, Nom vulgaire de l’iris germanique. Il Glaïeul des marais, Nom vulgaire de l’iris des marais ou faux acore. Il Glaïeul puant, Nom vulgaire de l’iris fétide.

— Encycl. Les glaïeuls sont des plantes vivaces, à racine ou mieux à rhizome bulbeux, couvert d’une tunique réticulée, émettant des feuilles longues, ensiformes ou linéaires, à nervures longitudinales et fortement marquées. Les rieurs, de couleurs très-éclatantes, sont munies de spathes et groupées en épi terminal unilatéral ; elles présentent un périanthe irrègulier, penché, à six divisions inégales et alternant sur deux rangs. Le fruit est une capsule membraneuse, trigone, à trois loges renfermant un grand nombre de graines ailées. Ce genre comprend plus de soixante espèces, qui croissent dans les régions chaudes et tempérées de l’ancien continent. L’Europe n’en possède qu’un petit nombre.

La plus intéressante parmi celles-ci est le glaïeul commun, vulgairement nommé vicloriale ronde. Cette plante est abondamment répandue dons les moissons et les prairies de l’Europe méridionale, où ses jolies fleurs roses la font aisément remarquer. Elle peut croître en pleine terre à des latitudes bien plus septentrionales, et se propage très-faeirnent de graines ou de bulbes. Quand elle est trop abondante dans les moissons, elle est regardée comme une plante nuisible. On utilise néanmoins ses bulbes ; râpées dans l’eau et soumises à des lavages, elles donnent une fécule alimentaire analogue à celle de la pomme de terre, et qui peut fournir une. ressource dans les temps de disette. Ordinairement on s’en sert pour nourrir et engraisser les cochons, qui les aiment beaucoup, L’ancienne médecine leur attribuait des propriétés merveilleuses. On les employait comme digestifs et apéritifs. On les croyait propres à guérir les écrouelles. De nos jours encore, dans plusieurs provinces, les paysans les portent en amulettes, et se croient ainsi assurés contre les maléfices. Appliquée à l’intérieur, la pulpe de ce glaïeul excite la suppuration, et on en fait des cataplasmes ou des topiques excitants et maturatifs. Le glaïeul des moissons ressemble beaucoup au précédent ; il passait autrefois pour aphrodisiaque et emménagogue. Le glaïeul des marais a des fleurs rouges, rarement roses ou blanches. Ces plantes sont quelquefois cultivées dans les parcs et les jardins ; on en fait surtout des bordures ; mais, en général, on leur préfère avec raison les espèces suivantes.

Le glaïeul de Constantinople ou à grandes

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fleurs est originaire de l’Orient. Il ressemble assez nu glaïeul commun ; mais la plante est plus haute, ses fleurs sont plus grandes, plus nombreuses et d’un coloris plus vif. Le glaïeul cardinal, qui croît nu Cap de Bonne-Espérance, doit son nom spécifique à la couleur rouge écarlate de ses fleurs. Le glaïeul florifère vient du même pays ; ses fleurs, mélangées de pourpre et de blanc, forment une grappe terminale et bilatérale, quelquefois rameuse, et qui peut atteindre ou même dépasser la longueur de fO centimètres. ’ Le glaïeul rameux est regardé comme une variété de ce dernier ou comme un hybride des deux précédents. Le glaïeul perroquet, originaire de Port-Natal, est ainsi nommé à causa de ses fleurs, mélangées de rouge, de jaune et de verdâtre. Il a produit une race distincte, nommée glaïeul de Gand, laquelle, à son tour, .. a donné naissance à un grand nombre de variétés et d’hybrides.

La culture des glaïeuls est très-facile ; ils s’accommodent de presque tous les terrains, et ne craignent que ceux qui sont trop compactes, trop froids ou trop humides. Us préfèrent, néanmoins, un sol léger mélangé de terre de bruyère ou de terreau de fouilles. On les propage de graines ou de bulbes. On les met en pleine terre dès le mois de mars, pour les rentrer en octobre. On peut aussi les cultiver en pots. Us fleurissent durant le cours de l’été, et forment alors un des plus beaux ’■ ornements des jardins.

GLAIRAGE s. m. (glè-ra-je — rad. plâtrer). Action de glairer : Le glairage se fait avec du blanc d œuf.

GLAIRE s. f, (glè-re-du lat clarus, clair, particulièrement appliqué au blanc d’œuf. Etym.dout.). Méd. Humeur visqueuse, transparente ou blanchâtre, le plus souvent insipide, que sécrètent les membranes muqueuses : Ou ne fait pas teter l’enfant aussitôt qu’il (est né ; on lui donne auparavant le temps de rendre les glaiees qui sont dans son estomac. (Bulf.) Il serait difjicile que l’âme d’un animal qui n’est "qu’une .glaire en nie fût un feu céleste. (Volt.)

— Par ’ anal. Blanc d’œuf cru. Il Matière visqueuse que rendent certains coquillages, et particulièrement les escargots. On dit plus souvent bave dans ce dernier sens.

— Véner. Matière qui se trouve dans les fumées des biches.

— Encycl. Méd. Chez les individus robustes et fortement constitués, le produit des sécrétions muqueuses consiste ea un léger fluide qui, à l’état sain, humecte les membranes Sécrétantes et est ensuite repris pur les vaisseaux absorbants, pour être porté dans le torrent circulatoire. Lorsque, par une cause morbide quelconque, les membranes muqueuses sont altérées dans leur mode d’action, elles se couvrent, au lieu du mucus qui les lubrifie, d’une plus ou moins grande quantité de glaires. Les médecins humoristes ont fait jouer aux glaires un grand rôle dans leurs théories ; ils croyaient que ce simple produit de sécrétion était un principe nuisible qui tendait sans cesse à exercer une influence délétère sur le cerveau, sur le cceur, sur les poumons, sur l’estomac et autres organes essentiels à la vie.

La sécrétion muqueuse qui constitue les glaires offre la plus grande analogie avec le mucus des fosses nasales. Elle est formée en grande partie d’eau, d’albumine et de gélatine. Ces deux dernières matières sont très-solubles dans l’eau ; mais lorsque celle-ci est élevée à une haute température, la partie albumineuse des glaires se coagule et la partie gélatineuse reste en dissolution dans le liquide. Il n’est pas exact de dire que les glaires sont la cause de certaines maladies ; elles en sont, au contraire, les effets. Les glaires ns peuvent altérer la santé que par leur abondance et par leur accumulation dans les organes d’un sujet tellement affaibli qu’il ne peut les expulser. C’est ainsi qu’en obstruant quelquefois les voies aériennes chez les vieillards, elles peuvent occasionner de violents et pénibles efforts de toux, de dyspnée, ou un sentiment de suffocation. Cependant ces accidents sont rarement dangereux.

Ce qui détermine la production des glaires, c’est une modification morbide ou antiphysiologique des membramjts muqueuses. Ainsi, la suppression des fonctions de la peau exerce une influence directe sur les muqueuses et détermine la sécrétion des glaires. Toutes les causes débilitantes prédisposent à la production de»glaires, par l’affaiblissement qu’elles produisent dans les membranes muqueuses, affaiblissement qui commence toujours parla décoloration de ces parties. Les femmes y sont plus sujettes que les hommes, et les tempéraments lymphatiques y sont spécialement exposés. Elles se manifestent fréquemment chez les convalescents et les individus faibles ou débilités par des excès ou autres causes quelconques. L’usage exclusif des substances aqueuses, mucilagineuses, de farineux, des huiles et des corps gras ; celui des jeunes plantes, des parties tendres et pulpeuses des végétaux, des semences et des fruits non mûrs, des viandes blanches et glutineuses, de celles des jeunes animaux, y disposent particulièrement ; il en est de même d’une alimentation trop abondante. Les températures et les contrées froides et humides, les saisons pluvieuses, les pays marécageux, le*