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— Pathol. Venin de la guêpe. Quand la guêpe pique, elle laisse souvent dans la. peau son aiguillon. Si cet aiguillon est encore armé de la vésicule qui contient le venin, la piqûre produit une douleur intense, suivie d’une enflure considérable et d’une tuméfaction plus ou moins étendue. La peau est généralement Manche et quelquefois érysipélateusq ; on rimarque, au niveau de la piqûre, une petite induration qui est plus considérable Si l’aiguillon est resté dans la plaie. Quoique ces accidents soient généralement sans gravité, on a vu plusieurs exemples de désordres assez graves produits par la piqûre des guêpes. On cite même quelques cas très-rares, dans lesquels la piqûre d’une seule guêpe a occasionné’ la mort, En général, la terminaison funeste n’a lieu que dans les cas où un grand nombre de piqûres sont faites à la fois sur le même sujet et par plusieurs de ces insectes. Parmi les malades qui ont succombé, les uns sont morts de syncope et, en pareil cas, la frayeur qu’ont éprouvée ces individus pusillanimes a aidé à cette triste fin. D’autres fois, les sujets étant d’une mauvaise constitution, les parties tuméfiées ont été atteintes par la. gangrène. Enfin, il peut se faire que l’enflure De la piqûre, placée malheureusement, * arrête mécaniquement les fonctions vitales, comme chez un individu cité dans les ouvrages de médecine, qui fut piqué au voile du palais. L’œdème fut si considérable et si rapide que l’air cessa de pénétrer dans les poumons ; le sujet mourut suffoqué. Le traitement des piqûres de guêpe se compose de lotions avec diverses préparations dont nous parlerons tout à l’heure. Mais la première chose à faire, c’est d’examiner si l’aiguillon est resté dans la plaie. En pareil cas, on commence par couper- avec des ciseaux tout ce qui forme saillie sur la peau, puis on enlève le corps étranger. Il faut avoir bien soin pendant cette opération de ne pas appuyer sur la vésicule, car, sans cette précaution, on pourrait produire des accidents nouveaux en versant le venin dans la plaie. Mais soit que l’aiguillon soit resté dans la piqûre et qu’il ait fallu l’en extraire, soit que la piqûre ne le renferme pas, il faut lotionner la plaie avec de l’ammoniaque, de l’eau salée ou vinaiçrée, de l’urine, du suc de persil ; on fera aussi des onctions huileuses, afin d’adoucir la peau et de diminuer l’œdème. Abandonnée à elle-même, une piqûre de guêpe, faite sur un individu bien portant et ne renfermant pas d’aiguillon, produit des accidents très-légers et qui cèdent au haut d’un ou plusieurs jours. Les lotions sont cependant’alors indiquées pour hâter la guérison et diminuer la douleur.

Guêpe* (les), comédie d’Aristophane, représentée vers 422 avant J.-C. Dans cette satire politique et philosophique a la fois, Aristophane s est proposé un double but : railler la manie des procès, dont étaient possédés les Athéniens, et surtout attaquer un vice radical de la constitution d’Athènes, où tout citoyen pouvait être juge à l’âge de trente ansj et percevait 3 oboles par séance. Le triobolo était la ressource des désœuvrés, et le poëte fait dire à un enfant ; ■ O mou père 1 si l’archonte supprimait le tribunal, comment trouverions-nous à dîner ? »

Le personnage principal de la pièce est un vieillard, Philocléon (ami de Cléon), que le poëte a ainsi dénommé parce que le démagogue, objet de ses constantes attaques, était favorable à cette institution des tribunaux populaires. Le fils du vieillard, Bdélyctéon (ennemi de Cléon), attaché au parti contraire, veut empêcher son père d’aller siéger et fait garder les alentours de la maison par des esclaves armés de broches. Le vieillard tente vainement do s’échapper en se faisant lier sous le ventre d’un âne, parodie d’une situation du Cyclope d’Euripide ; la ruse est éventée. Passe le chœur, composé de juges déguisés en guêpes et munis de lanternes, car il, fait nuit encore. Ils se rendent au tribunal et appellent leur collègue, Philocléon ; celui-ci paraît à la fenêtre et leur apprend son malheureux sort. Un combat de paroles s’engage entre les juges et les gardiens du bonhomme, d’un côté, de l’autre entre Philocléon et Bdelycléon, les uns prétendant prouver la sagesse des institutions judiciaires et la nécessité du triobole, les autres démontrant que les démagogues volent les juges, sous prétexte de les payer, et mènent la république à sa perte, en favorisant la fainéantise. Philocléon consent alors à ne plus siéger, mais il veut juger toujours, juger quand même, et son fils lui propose de connaître, dans les formes, de tous les délits domestiques. Une cause se présente à souhait : le chien Labès (allusion au général Lâchés qui s’était laissé corrompre en Sicile) vient de voler dans la cuisine un fromage de Sicile. La cause est instruite, on cite les témoins, qui sont : un plot, un pilon, une râpe à fromage ; les plaidoyers ont lieu avec tout l’appareil oratoire ; dans son troublé, le juge, au moment où il va mettre son suffrage dans l’urne, se trompe et absout le coupable. De dépit, il renonce au tribunal et la pièce finit par une d.nse échevelée.

Racine a imité les Guêpes, dans ses Plaideurs, mais il est resté bien loin du modèle.

tiuêpe* (lus), par Alphonse Karr. Fondé en 1839, ce recueil satirique fut d’abord mensuel, puis parut à des intervalles indéterminés. Sa collection, de 1839 à 1849, forme une centaine de petits volumes in-32, réimprimés

VIII.

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par Michel Lévy en i vol. in-18 (1860). Les Guêpes renferment donc une période de dix ans, la plus intéressante du règne de Louis-Philippe. Elles n’ont pas de*véritable valeur historique ; ce sont les boutades d’un homme d’esprit qui parle à propos de tout avec malice, colporte ses bons mots et ceux de ses amis, lance en passant un trait à tout le monde, et, à force de vouloir rester neutre entre chaque parti, n’arrive qu’à manifester sa profonde indifférence pour tous. Au point de vue littéraire, leur forme excellente, l’esprit, le bon sens et parfois l’érudition véritable que l’auteur dépense à chaque page feront vivre ce recueil orjginal ; on y puisera plus tard de précieuses indications sur les nommes du jour, les livres à la mode, les travers du moment. Vapereau l’a très-bien jugé. « C’est une chose curieuse, dit-il, avec quelle facilité les préoccupations "les plus vives d’une période littéraire s’oublient dans la période suivante. Ces grandes luttes autour des œuvres ou des hommes, ces triomphes retentissants, ces chutes éclatantes, ces noms voués par une espèce de camaraderie universelle a de banales admirations, ces sortes de cabales tacites qui livrent d’autres noms, comme une proie commune, à un ridicule inépuisable, ces assauts de personnalités qui plaisent tant à la curiosité maligne des oisifs, ce flux et reflux" de petites réputations qu’apporte et remporte chaque vague de la faveur publique, toutes ces tempêtes dans un verre d’eau où rien de grand ne fait naufrage, tout cela ressemble à l’histoire des éphémères de l’Hypanis, tout cela dure à peine un soleil. Et pourtant c’est de ces petits riens que se forme jour à jour le mouvement du siècle ; beaucoup en vivent, quelques-uns ont la faiblesse d’en mourir.

C’est l’histoire de ces riens que les Guêpes de M. Alphonse Karr ont écrite de leur aiguillon ; histoire extra-historique, si l’on veut, mais dont la postérité, après une première période d’oubli, se montre parfois très-avide. Les Guêpes seront un jour les Menagiana de notre époque ; on ira y chercher l’envers du manteau plus ou moins brillant que les historiens auront jeté sur nos épaules. On y puisera avec bonheur ces révélations piquantes que nous retrouvons dans les libelles de Ménage ou de Furetière. Ceux qui traitent l’histoire littéraire suivant la méthode solennelle de M. Nisard les auront bientôt oubliées ou les dédaigneront ; mais quelle bonne fortune seront ces légers pamphlets pour les Sainte-Beuve de l’avenir ! »

Lamartine adressa un jour à Alphonse Karr, devenu le jardinier, un peu poseur, de la Maison-Close, ces jolis vers :

Te souviens-tu du temps où tes Guêpes caustiques,

Abeilles bien plutôt des collines attiques,

De l’Hymète embaumé venaient, chaque saison,

Pétrir d’un suc d’esprit le miel de la raison 7

Ce miel assaisonné du bon sens de la Grèce

Ne cherchait le piquant qu’à travers la justesse.

Aristophane ou Sterne en eût été jaloux ;

On y sentait leur sel, niais le tien est plus doux.

Ces insectes, volant en essaim d’étincelles.

Cachaient leur aiguillon sous l’éclair de leurs ailes.

A leur bourdonnement on souriait plutôt :

La grâce, comme une huile, y guérissait le mot.

Tout le monde ne fut pas de cet avis : témoin M°>s Louise Colet, qui, furieuse d être sans cesse en butte aux traits les plus piquants des Guêpes, vint attendre l’auteur chez son concierge et, comme il montait l’escalier, lui fit cadeau d’un coup de couteau dans le dos. Une nuire femme, Mme de Sblms, devenue M"" Ratazzi, et qu’Alphonse Karr désignait sous le nom de la princesse Brouhaha, exhala contre lui les plus violentes récriminations ; mais, du moins, celle-ci s’en tint aux paroles.

M. Alphonse Karr a ressuscité "les Guêpes en 1869 ; elles paraissaient hebdomadairement’ dans le feuilleton de l’Opinion nationale. Il en publie actuellement une autre série, dont quelques fragments sont insérés dans le Figaro, hélas I Aucune madame Colet ne s’avisera cette fois d’attenter au dos de M. Alphonse Karr ; ses Guêpes ont laissé leurs dards et leur venin dans les plaies qu’elles firent autrefois.

Guépien, ienne adj. (ghé-piain, iè-nerad. guêpe). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte aux guêpes, n On dit aussi guépiaire.

— s. m. pi. Tribu d’insectes hyménoptères ayant pour type le genre guêpe, et plus connus aujourd’hui sous le nom de vespikns.

GUÊPIER s. m. (ghè-pié — rad. guêpe).- Entom. Sorte de grand nid que les guêpes se construisent pour y déposer leur miel et leurs larves : Le guêpier est un petit édifice à plusieurs étages, et, comme la forme est ovale, on comprend que les étages du milieu ont plus d’étendue que ceux des extrémités. (Bonnet.) Il Ensemble des guêpes qui habitent un nid : Etouffer un guêpier. ■ •. D’un papier nouveau qu’il a su copier L’homme doit le modèle aux travaux d’un guêpier.

Delille,

— Fig. Position difficile, et dans laquelle on est très-exposé à des désagréments : Tomber dans un guêpier. Sf jeter, se mettre dans un guêpier. Donner a<ï.-ts un guèpikr. Quel guêpier qu’une société *e dames !

Parlez : me fourrerai-je au yvêpicr politique ? N. Lemerciek

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— Ornith. Genre de passereaux, de la famille des syndactyles, dont les espèces se nourrissent de guêpes : Le GUÊPIER mange' non-seulement les guêpes, gui lui ont donné son nom, mais il mange aussi les bourdons, les cigales, les cousins et autres insectes qu’il attrape en volant. (Buff.)

— Bot, Champignon qui croît sur les arbres morts, et dont la forme rappelle celle des nids de guêpes.

— Encycl. Ornith. Ces passereaux sont caractérisés par un bec médiocre, pointu, tranchant, un peu courbé, à arête convexe ; des narines nues, un peu cachées par des poils dirigés en avant ; des pieds courts, grêles, à, doigt externe longuement soudé avec le médian ; une queue longue et égale ; le corps est allongé, le gosier ample, Tes tarses sont courts et robustes, les ailes longues et étroites. Les allures de ces oiseaux, comme leurs formes, les rapprochent sensiblement des hirondelles. Comme ces dernières, ils saisissent leur proie en volant, Aussi portent-ils en Afrique le nom d’hirondelles de montagne.

Les guêpiers sont généralement de beaux oiseaux au plumage lustré, à couleurs assez franches et vives, distribuées par grandes plaques ; les femelles ne diffèrent des mâles que par des teintes plus faibles. Ces oiseaux habitent les régions les plus Chaudes de l’ancien continent ; un petit nombre d’entre eux se montrent en France, dans des voyages périodiques ou accidentels. Ils voyagent par grandes bandes et souvent dans des régions tort élevées, d’un vol rapide, uniforme et soutenu. Souvent ils décrivent de grands cercles, ou tournoient longtemps à la même place, avant de prendre leur essor. C’est en volant qu’ils saisissent leur proie. Ils aiment à se poser sur les branches effeuillées et sèches des grands arjbres, d’où leur vue peut s’étendre librement. Qu’ils soient au repos ou ^n mouvsment, on les entend pousser sans cesse un cri guttural et désagréable, qu’on, peut traduire par les syllabes grul, grul, proui, proui.

Il est incontestable que les guêpiers mangenfassez souvent de petits scarabées, des sauterelles, des mantes, des cigales, des papillons ; cependant les abeilles, les bourdons et généralement les insectes qui font des amas de miel forment leur nourriture de prédilection. ■ J’ignore, dit Levaillant, s’il est vrai que l’espèce de guêpier qu’on trouve dans une grande partie de l’Europe se nourrit, comme on l’a dit, de graines et de guêpes, n’ayant jamais été à même de disséquer un de ces oiseaux tués en Europe ; mais je puis certifier qu’ayant non-seulement retrouvé la même espèce en Afrique, où elle est extrêmement multipliée, mais encore plusieurs autres espèces particulières a cette contrée, j’en ai peut-être ouvert plus de cinq cents individus sans avoir jamais découvert dans l’estomac d’aucun ni de graines, ni même de débris de guêpes. Je crois, au reste, qu’il est peu d’oiseaux qui fassent leur proie de ces dernières, et je puis même assurer à cet égard que je n’en connais encore aucun. Ainsi Te nom de guêpier, donné par les Français à cette sorte d’oiseaux, lui convient beaucoup moins que celui que les Grecs, les Latins et plusieurs autres nations, qui en ont mieux connu la nourriture, lui ont appliqué. On peut dire à cet égard qu’il est dans l’ordre que l’espèce du guêpier d’Europe ait été mieux observée en Italie, où elle est très-commune, du elle passe une partie de l’année et niche, qu’en France, où, si l’on en excepte nos provinces méridionales, elle ne se montre que de loin en loin et par quelque hasard qui aura dévoyé quelques individus égarés. D’un autre côté, le peuple donnant assez indistinctement, en France, le nom de guêpes aux abeilles, aux bourdons et même aux ichneumons ? enfin à, tous ces insectes ailés, armés d’un aiguillon avec lequel ils savent si bien se défendre, il n’est pas surprenant que le nom de guêpier y ait prévalu pour désigner un oiseau qui se nourrit d’abeilles et de bourdons. De plus, il était impossible, sans doute, de composer, d’après le mot abeille ou bourdon, une dénomination purement française qui sonnât aussi agréablement à l’oreille que celle de guêpier, d’après le mot guêpe, et ce ne serait pas la première fois que la vérité aurait été sacrifiée à un mot heureux ou à l’élégance d’une phrase pompeuse. »

Cette observation de Levaillant n’est pas tout à fait juste. Il a été depuis parfaitement établi que le guêpier d’Europe, différent en cela de ceuxde l’Afrique méridionale, se nourrit de guêpes aussi bien que d’abeilles. De plus, ce ne serait pas seulement au vol que cet oiseau s’emparerait de sa proie. Suivant Savi, qui a fait de nombreuses et minutieuses observations à ce sujet, lorsqu’il a découvert l’entrée des galeries souterraines qu’habitent les guêpes, il y vole, s’établit tout à côté, et ■ gobe, sans plus de façon, tous les individus qui cherchent à gagner leur nid souterrain ou qui en sortent. Cette observation réduit à néant l’opinion assez répandue d’après laquelle les guêpiers ne poseraient jamais à terre, a cause de la brièveté de leurs tarses. Les yuêpiers ayant surtout pour nourriture les hyménoptères dont nous avons parlé, la destruction qu’ils en font doit être fort considérable. Aussi les cantons où ils se sont établis ne leur oft’rent-ils que des ressources momentanées. Lorsqu’ils n’y trouvent plus, une subsistance suffisante, ils émigrent en

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masse et vont s’établir dans un autre lieu. Cependant ils demeurent attaches à celui qu’ils ont choisi pour faire leur nid, durant tout le temps que l’éducation des jeunes l’exige ; seulement ils agrandissent les limites de leurs excursions, et vont à la quête de leur nourriture bien loin du point où est leur nichée.

Les guêpiers nichent de préférence sur les bords escarpés des cours d eau, ou sur les coteaux voisins de la mer, toujours dans de3 terres sablonneuses, où ils puissent creuser leurs galeries, qui atteignent quelquefois la longueur de 2 mètres. C’est au fond de ces galeries plus ou moins obliques et tapissées de mousse à l’intérieur qu’ils établissent leur nid ; la femelle pond des œufs d’un blano

fuir et lustré, dont le nombre varie suivant es espèces. Les jeunes ont le plumage des adultes. Dans les premiers temps, ils quittent souvent leur nid de mousse pour venir jusqu’à l’entrée de la galerie : mais, au moindre danger, ils rentrent bien vite et gagnent leur nid a reculons. Pendant ce temps, les parents leurapportent leur nourriture, consistant toujours en insectes qu’ils sont forcés d’aller chercher dans un rayon de plus en plus étendu. Ces oiseaux muent Hne fois dans 1 année ; mais leur livrée ne Subit aucun changement avant comme après.

Le genre guêpier renferme une quinzaine d’espèces, réparties en trois groupes d’après la forme de la queue. Le guêpier commun est un oiseau do la taille de la grive ; il a le front d’une jolie couleur d’aigue-marine ; le dessus de la tête, la nuquo’et le haut du dos marron ; la gorge d’un jaune doré, entouré d’un collier noir ; la poitrine et lo ventre d’un bleu d’aigue-marine ; les pennes des ailes et de la queue d’un vert bleuâtre. Cet oiseuu, dont les nuances varient du reste, habite l’Afrique. Vers le mois d’avril, il arrive on troupes nombreuses dans le midi de l’Europe, qu’il quitte à l’automne. Il nuit beaucoup aux abeilles. Quand les guêpiers découvrent quelque ruche, ils s’abattent dessus et y font une grande destruction d’insectes ; ils sont alors si peu farouches qu’ils se laissent tuer les uns après les autres sans chercher à fuir. Le guêpier Savigny, qui habite le centre et le sud de l’Afrique, émigré jusqu’en Égypte, et quelquefois accidentellement dans le niidi.de

I Europe ; on l’a capturé, mais rarement, dans les départements qui bordent la Méditerranée.

GUÉPIN (Joseph), sculpteur français, né à Toulouse en 1559, mort dans la même ville en 1637. Il commença ses études artistiques à Paris, sous la direction de Bachelier, et se rendit ensuite à Rome. De retour en France, il passa quelque temps en Touraine, où il exécuta quelques ouvrages, puis nlla se fixer dans sa ville natale. Guépin est l’auteur d’un assez grand nombre de productions, parmi lesquelles nous citerons : le buste de Henri I V, sa première œuvre, qu’on voit au musée de Toulouse ; les statues de Mercure, de Junon et de Paltas, morceaux habilement exécutés, qui ont appartenu h l’hôtel Claiy ; le Christ tenant sa croix, copié d’après Michel - Ange ; la statue d’aspect imposant qui surmonte 1 arc de triomphe du pont construit par Mansart ; la Force et l’Industrie, qui ornaient jadis la façade du vieux Capitole, et qu’on voit aujourd’hui sur la place Mage. On lui doit encore des figures de Captifs et des Trophées qu’on voit près de la barrière du Bazaclo, a Toulouse ; les sculptures de la porte d’entrée de l’église Saint-Étienne, etc. Les sculptures de Guépin, très-vantées de ses compatriotes, ne sont en somme que des œuvres d’un artiste très-secondaire.

GUÉPIN (Ange), médecin etpubliciste français, né à Pontivy (Morbihan) en 1805. Il est fils d’un ancien député pendant les Cent-Jours. À Paris, où il alla étudier la médecine, il se mêla activement do politique devint un des membres de la charbonnerie, entra en relation avec des membreséniinents du parti avancé, passa son doctorat en 1828, puis alla se fixer à Nantes, où il professa la chimie et l’économie industrielle. Après la révolution de Juillet, le docteur Guépin fut nommé professeur à l’École de médecine de Nantes et chirurgien suppléant des hôpitaux (1832).

II prit une part active, en 1833, à la formation du premier congrès scientifique et philosophique qui ait eu lieu en France. Quelques années plus tard, il s’attacha d’une façon toute particulière à l’étude et au traitement des maladies des yeux, et acquit la réputation d’un excellent oculiste. Lorsqu’en 1848 la République fut proclamée, Guépin, qui n’avait cessé d’appartenir au parti libéral avancé, devint commissaire de la République à Nantes et dans le Morbihan. Il remplit ces difficiles fonctions avec une énergique fermeté qui lui attira, parmi les réactionnaires, de nombreux ennemis, et lui valut, lorsque triompha la réaction en 1850, d’être destitué comme professeur par le conseil supérieur de l’instruction publique. Lors des élections de 1809 pour le Corps législatif, il se présenta, comme candidat de l’opposition démocratique, dans la deuxième circonscription de la Loire-Inférieure, mais il échoua dans un scrutin de ballottage qui fit passer le candidat do l’administration, iM.Gaudin. Après lu chute de l’Empire, M. Guépin, nommé préfet de la Loire-Inférieure (5 sep lembre 1870), fit tout ce qu’il put pour seconder le gouvernement dans ses ef 199