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enfin, qui se maria en 1696 à Louia de Simiane, et qui a écrit aussi des lettres remarquables.

GRIGNANO, bourg d’Italie, prov. de Venise, district et à 5 kilom. S.-O. de Rovigo ; 2,400 hab. Important commerce de soie.

GRIGNARD s. m. (gri-gnar ; gn mil.). Miner. Gypse cristallisé, qui se rencontre dans la pierre à plâtre, il Variété de grès fort dur, employé dans les constructions.

GR1GNASCO, bourg d’Italie, prov. et à 34 kilom. N.-N.-O. de Novare, sur la rive gauche de laSesia ; 2,250 hab. Belle église paroissiale. Vins renommés. Kaolin et stéatite aux environs.

CRIGNE s. f. (gri-gne ; gn mlb — V. grignon). Techn. Inégalité du feutre. Il Fente du pain dans le sens de la longueur : Pain à GRIGNE.

GRIGNER v. n. ou intr. (gri-gné  ; gn mil.). Agric. Se dit des terres fortes qui, étant médiocrement humides, ne peuvent se diviser quand on les laboure : Cette terre grignk.

GRIGNOLI s. m. (gri-gno-li ; gn mil.). Vitic. Variété de raisin. GRIGIS’OLS, bourg de France (Gironde), ch.-l. de cant., arrond. et à 14 kilom. S.-E. de Bazas, sur le point le plus élevé du département ; pop. aggl, 1,202 hab. — pop. tôt., i,892 hab. Ruines de deux châteaux forts.

GRIGNON s. m. (gri-gnon ; gn mil. — D’après Diez, du latin granum, grain. La croûte serait ainsi la partie grenue du pain. M. Littré croit que grignon a. la môme étymologie que grignoter, et signifie proprement la chose qu’on t/rignote, de l’ancien verbe grigner, montrer les dents. La vieille forme grignonner, qui s’est employée pour grignoter, appuie ce rapprochement). Morceau de pain du. côté le plus cuit : Aimer le grignon.

— Mar. Petit morceau de biscuit distribué en ration aux. équipages.

— Bot. Nom vulgaire des buoides, genre de combrétacées.

— Hortic. Variété de poire. — ’

— Encyol. Bot. Les grignons ou bucides sont des arbres à fleurs disposées en épis axillaires ou terminaux, à fruit drupacé, sec, monosperme, couronné par les débris du périanthe. On en connaît plusieurs espèces qui croissent dans l’Amérique tropicale. La plus curieuse est le grignou corne-de-bœuf, dont les pédoncules s’allongent quelquefois, par suite de piqûres d’insectes, en longues cornes spongieuses. Cet arbre croit aux Antilles et a la Guyane, où on le connaît sous le nom de chêne français. Son écorce sert à tanner les cu’rs. Le bois des grignons est léger, jaunâtre, "facile à travailler ; il est d’une longue durée. On l’emploie avantageusement pour les constructions civiles et navales, l’ébènisterie ei la menuiserie.

GRIGNON, hameau de France (Seine-et-Oise), commune de Thiverval, arrond. et à 12 kilom. 0. de Versailles ; environ 3U0 hab. Cette localité est connue surtout par sa célèbre école régionale d’agriculture. V. FERMEÉCOLE.

GRIGNON (Pierre-Clément), métallurgiste et antiquaire français, né à Saint-Dizier en 1723, mort en 1734. Il devint directeur des forges de Bayard, près de Saint-Dizier. se livra à des expériences sur le minerai qu’il employait, entreprit, près de sa ville natale, des fouilles qui amenèrent la découverte de quelques antiquités, reçut du roi une sommede 10,000 francs pour continuer ses recher’ ches, et devint membre correspondant de l’Académie des sciences et de celle des inscriptions. Grignon était très-lié avec Buffon. Ses principaux écrits sont : Bulletins des fouilles faites par ordre du roi d’une ville romaine sur une petite montagne, du Châtelet, en Champagne (1774-1775, 2 parties, in-8°) ; Mémoires de physique sur l’art dé fabriquer le fer, d’en fondre et forger tes canons d’artillerie ; Sur l’histoire naturelle et sur dioers sujets particuliers de physique Économique (1775, in-4u). On lui doit aussi la traduction de XAnalyse du fer, de T. Bergmanh (1783), et d’un poëme latin et italien : Orangers, tes Vers à soie et les Abeilles (1736).

GRIGNOTÉ, ÉE (gri-gno-té ; gn mil.). part, passé du v. Grignoter : Mangé doucement, en rongeant ; Pain grignote.

GRIGNOTER v. a. ou tr. (gri-gno-té ; gn mil. — Fréquentatif de l’ancien verte grigner, montrer les dents, dérivé du germanique : ancien haut allemand grinan, allemand moderne greinen, grincer des dents. Comparez le celtique : armoricain krina ’ ; irlandais creinim, grignoter, ronger, de la racine sanscrite (jar, manger, broyer). Manger par petits morceaux et en rongeant : Grignoter du pain. Une souris qui grignote un» noix. Je n’ai jamais pu entendre sans impatience grignoter du pain ou une pomme. (Raspail.)

— Fam. Trouver à prendre, à gagner, à s’approprier : A Constantinople, on grignote toujours quelque chose. (Th. Gaut.)

GRIGNOTEUR, EUSE adj. (gri-gno-telir, eu-ze ; gn mil.’— rad. grignoter). Celui, celle qui mange en grignotant : Ce n’est qu’un griGnoteur de croûtes. (Proudh.)

GRIGNOTIS s. m. (gri-gno-ti). Grav. Travail composé de points, de teilles courtes, do

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traits tremblés : Le grignotis est particulièrement propre à rendre les vieilles murailles, les arbres couverts de mousse, etc. (Acad.)

GRIGNOUX, mot wallon qui signifie grognard, mécontent, et qui servit à désigner le parti démocratique liégeois au xvne siècle, dans ses révoltes contre les exactions de Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège. Les grignoux avaient à leur tête les autorités municipales. Eux-mêmes appelaient les courtisans, les nobles et les gens en place du nom de chiroux, nom d’une espèce d’hirondelle, àcausedesbas blancsetdes habits noirs qu’ils portaient, à la mode de la cour de France. Le bourgmestre La Ruelle périt assassiné, probablement à l’instigation de l’évêque, qui avait dû quitter la ville, et les grignoux vengèrent sa mort par le massacre de plusieurs chiroux ; mais, en fin de compte, ils ne se virent pas moins obligés de faire leur soumission.

Ces noms de grignons ; et de chiroux sont encore usités en ■wallon ; ils ont même pénétré jusqu’en Picardie, où chiroux est un terme de mépris. ;

GRIGOLETTI (Michel-Ange), peintre italien, né à Porderione, dans le Frioul, en 1801. Il fut envoyé fort jeune, par un de ses oncles, a l’Académie des beaux-arts de Venise, où il travailla pendant cinq ans. Son premier tableau qui eut les honneurs de l’exposition : Jupiter caressant l’Amour (1825), fut acquis par le prince de Lucques. Il peignit ensuite le Combat d’Herminie et de Tancrède, Herminie se précipitant suk Tanerèdé blessé, dont il a fait plusieurs répétitions. En 1828, il obtint, à la suite d’un concours, la décoration de la nouvelle église de Trieste, placée sous l’invocation de saint Antoine, et se prépara à ce graml ouvrage par un voyage à Florence et h Rome, ces deux capitales artistiques de l’Italie. M. Grigoletti revint ensuite se fixer à Venise, où il fut nommé, en 1839, professeur à l’Académie. C’est là qu’il a exécuté ses tableaux les plus-importants, parmi lesquels nous citerons : la Dernière entrevue des deux Foscari (1838) ; Jacob revoyant son fils Joseph ; Saint Paul prêchant à E’p/tèse ; l’Éducation de la Vierge ; le Baptême du Christ ; le Martyre de saint Serge ; VApothéose de la Vierge ; Françoise de Rimini ; Y Enfant prodigue ; les Odalisques au bain ; le Christ an Golgotha, etc. La plupart de ces œuvres sont placées au musée de Vienne ou dans des galeries d’amateurs, en Italie et à l’étranger. M. Grigoletti est membre titulaire de l’Académie de Venise et correspondant de plusieurs Académies étrangères.

GRIGOItlOPOL, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 311 kilom.de Kherson, à 40 kilom. N.-O. de Bender, sur le Dniester ; 4,300 hab.

GIUGOROV1TCH (Nicolas), littérateurrusse, né dans la province de Sembirsk vers1822. Il fut de bonne heure destiné à l’état militaire et fit ses études dans une école du génie ; mais il renonça à cette profession, pour une apostrophe un peu rude du grand-duc Michel, à propos de sa tenue militaire, et rentra dans la vie civile. Il s’occupa alors d’art et de littérature, prenant des leçons du peintre Brulov et suivant assidûment les cours de l’Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. À partir de 1846, il a publié le Village, Antoine Gorémika. Bobyl, la Vallée de Smédova, le Maître de chapelle Souslikoff, vives et effrayantes peintures du servage en Russie. M. Grigorovitch a fait paraître ensuite des romans de mœurs populaires : les Chemins de traverse (1850) ; Une soirée d’hiver (1853) ; les Pêcheurs'(iôl) ; Soistoul/ciite(1855) et Laboureurs et viveurs (1860), qui l’ont fait comparer par ses compatriotes k Dickens et à George Sand. Il serait à désirer que l’on traduisît les meilleures de ces œuvres en anglais et en français ; malheureusement, les études de mœurs sont moins prisées en France que les romans d’aventures, et notre souhait ne se réalisera peut-être pas de longtemps.

GRIGOU s. m. (gri-gou — de l’espag. griego, . provençal gregou, Grec). Pop. Misérable qui ’ n’a pas de quoi vivre : Viore comme un grigou. Il Ladre, avare : Quel vieux grigou !

GRIGOUY, ville de l’Afrique occidentale, dans la Guinée supérieure, royaume de Dahomey, dans une île sur la côte des Esclaves ; 8,000 hab. Fabriques de belles étoffes de coton ; ancien marché à esclaves.

GRI-GRI s. m. (gri-gri — onomatop.). Ornith. Nom donné, dans les Antilles, à une espèce d’émerillon. Il Nom vulgaire d’une espèce de toucan.

— Entom. Nom vulgaire du grillon des champs dans le nord de la France.

— Bot. Nom vulgaire d’une espèce de palmier aux Antilles.

— Encycl. Bot. Le gri-gri est une espèce de palmier qui eroît abondamment aux Antilles. Son fruit, pareil k un coco, mais dont la grosseur ne dépasse guère celle d’une noisette, renferme, sous une enveloppe ligneuse et très-dure, une amande oléagineuse. On en distingue deux variétés. Le gri-gri des bords de la mer est un grand arbre qui croit dans les savanes et les endroits marecageux ; son bois grisâtre est recherché pour les ouvrages de charpente, et surtout pmir faire des moyeux de roues ; il est recouvert d’une écorce grisâtre. Le gri-gri de montagne se

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trouve dans les mornes ; son écorce est unie et d’un rouge cendré ; son bois est très-dur et d’un gris jaunâtre ; on l’emploie aux mêmes usages que celui du précédent.

, GRIJALVA (Jean de), aventurier et navigateur espagnol, né à Cuellar, dans la Vieille-Castille, vers la fin du xvie siècle, tué k Nicaragua en 1527. Il fut un des plus honnêtes, des moins violents parmi cette race hardie d’explorateurs qui ne reculèrent devant rien pour satisfaire leurs passions ou leur cupidité ; mais il fut précisément victime de cette magnanimité, peu prisée à l’époque où il vivait. Débarqué à la Havane avec son parent Diego Velasquez de Léon, gouverneur de Cuba, de cette île où la domination castillane était à peine établie, .il apprit d’un autre aventurier, Hernandez de Cordova, la découverte de la presqu’île de Yucatan, sur laquelle quelques données vagues étaient rapportées. Chargé par Velasquez d’explorer les côtes et de recueillir des renseignements plus précis, il 4quipaune petite flottille de quatre navires et prit la mer ; sa mission devait se borner à une visite topographiq’ue, et le gouverneur lui avait enjoint, à cause du peu de monde dont il disposait, de ne rien tenter de sérieux. ^Grijalva quitta la Havane le Ie1’ mars 1518. Le premier pays qu’il explora fut l’île d’Acuzamil, depuis appelée de Cozuneel, célèbre encore, parmi les indigènes, par l’antique pèlerinage dont ses temples étaient l’objet. Tout en longeant la côte, les navigateurs découvrirent un grand nombre de petits édifices : c’étaient des autels ou téocallis élevés au génie de la mer, protecteur des pèlerins. Le cinquième jour, ils aperçurent, vers le coucher du soleil, une pyramide au sommet de laquelle était construit un des temples d’Acuzainil ; cet édifice, d’une symétrie et d’une élégance rares, fit sur tous une profonde impression. Auprès de là, ils virent un frand nombre d’indigènes faisant un grand mit de tambours. Grijalva attendit jusqu’au lendemain pour débarquer. S’attendant à être attaqué, il fit mettre ses gens en bon ordre et marcha vers l’édilice, «ù il planta, en arrivant, l’étendard de Castille. Ils trouvèrent dans le sanctuaire diverses idoles avec des ossements. Grijalva se mit ensuite à voguer le long dès côtes de l’Yucatan, touchant à peu près aux mêmes points que Hernandez de (Jordova. L’étonnement des Espagnols’ croissait, à mesure qu’ils avançaient, à l’aspect des curieux édifices qu’ils découvraient dans tous ces parages, et dont la construction leur donnait une si haute idée de la civilisation du pays, bien supérieure k ce qu’ils avaient connu jusque-là. Grijalva.parvint à prendre terre en plusieurs endroits, sans être d’abord inquiété par les indigènes, qu’il fut ensuite obligé de repousser à Potonchnn ; à la suite d’un combat assez sanglant, il réussit à demeurer en possession de la ville pendant quelques jours. Au commencement de juillet, la flottille entra à l’embouchure du fleuve qu’on appela d’abord du nom du commandant, Rio de Grijalva, mais auquel est resté celui de Tabaseo.

Les habitants, dit F. Denis, vinrent l’environner avec cinquante canots bien armés. Grijalva leur fit porter des paroles de paix, les’invita à lui fournir des provisions et k se soumettre à son monarque. Les Indiens, en gens sages, consentirent à trafiquer, mais ne voulurent pas entendre parier d’un roi, parce que, disaient-ils, ils en avaient déjà un, ce qui était bien suffisant. Ils n’oublièrent pas de prévenir Grijalva qu’une armée do 1,600 hommes était prête à appuyer cette explication ; le chef espagnol parut satisfait de la réponse et les relations s’ouvrirent. Le cacique fit apporter en abondance aux étrangers du pain de maïs, du poisson, du gibier, et rit brûler devant lui de la gomme copal et d’autres parfums. Enfin, il donna à Grijalva et à ses officiers de petits morceaux d’or taillés en.forme d’oiseaux, de lézards, de poissons, et trois colliers à petits grains du même métal. Les Castillans en demandèrent encore et s’informèrent avidement où l’on ramassait le métal précieux ; mais les Indiens leur répondirent : Culria, culria (passez outre), et Grijalva suivit ce conseil. » L’explorateur espagnol continua à longer les côtes, voyant partout un pays cultivé et peuplé, des édifices bien bâtis, une civilisation avancée. 11 continua à faire avec les habitants des échanges qui lui procurèrent beaucoup d’or, prit, au nom de Charles-Quint, possession de cette riche et belle contrée, qu’il nomma la Nouvelle-Espagne, découvrit quatre îles, dont l’une, qu’il appela Saint-Jean d’Ulloa, lui parut très-propre à fonder une colonie, il trouva établi dans ces îles l’usage des sacrifices humains en l’honneur de la divinité, a La vue de tant de riches pays, dit Eyriès, avait fait naître à Grijalva et à ses compagnons le désir d’en prendre possession plus solidement que par de simples formalités ; mais il était retenu par sa scrupuleuse soumission aux ordres de Velasquez, qlii lui avait enjoint de ne pas former d’établissements. Néanmoins, il prit le parti de lui dépêcher un vaisseau pour lui rendre compte (le ses découvertes et lui envoyer ce qu’il avait de plus précieux. En même temps, il continua sa route an nord, découvrit la montagne de Tenstla et de Tuspan, fut assailli par une flottille de canots indiens, et se vit contraint, par le manque de vivres et par la

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mauvais état de ses vaisseaux, k faire voile vers Cuba, où il débarqua le 15 novembre 1518. Bien que ce voyage eût eu pour résul tat de révéler l’existence du Mexique et de prouver que l’Yucatan n’était point une île, Grijalva, au lieu de félicitations, reçut de Velasquez, k son arrivée, les plus vifs reproches, pour avoir montré une trop scrupuleuse fidélité k obéir à ses ordres. Une nouvelle expédition fut préparée, mais le commandement en fut refusé k Grijalva et donné k Fernand Cortez, qui recueillit ainsi le profit et la gloire des découvertes de son prédécesseur. Celui-ci alla s’établir alors dans la vallée d’Ulancho, où il fut massacré par un parti d’Indiens. La relation du voyage d’exploration de Grijalva fut écrite par le chapelain de l’expédition. M. Ternaux-Compans en a donné une traduction française dans sa collection de Voyages, relations et mémoires (Paris, 1838, in-8").

GRIJALVA (Fernand de), navigateur espagnol, parent du précédent, vivait dans la première moitié du xvie siècle. Il s’attacha k Cortez, qui le chargea, en 1533, de faire, sur le navire El San-Lazaro un voyage d’exploration dans la mer du Sud. Ballotté par les vents pendant près de deux mois, il aborda, près de la pointe de la Californie, une lie qu’il appela Saint-Thomas, puis découvrit successivement les îles Innocentas et l’Ile Santiago, toucha k Acapulco et k Xumiltepec et revint à la Nouvelle-Espagne. Par la suite, il accompagna Cortez dans l’expédition qui amena la découverte de la Californie (1536) et fut chargé, en 1537, de porter secours à Pizarre, qui se trouvait alors à Lima. Depuis cetté époque, on ne sait plus rien de la vie de Grijalva.

GRIL s. m. (gri-V. l’étym. du mot grille). Ustensile de cuisine formé de verges de fer placées parallèlement à peu de distance lesunes des autres, et sur lequel on fait rôtir certains mets : Côtelette, boudin sur le GRIL., Le préfet de Borne fait cuire le diacre Laurent sur un gril de six pieds de long. (Volt.)

— Fig. État de peine, de tourment, par allusion au gril de saint Laurent : Pendant cette conversation, j’étais sur le gril. (Acad.) L’ignorance est le gril de l’expiation. (Colins.)

— Théâtre. Plancher à claire-voie, situé au-dessus du cintre, èç sur lequel sont installés des treuils, des cabestans et divers autres appareils pour la manœuvre des décors., — Mar. Chantier horizontal sur lequel on amène les navires pendant la haute mer.

— Archit. hydraul. Claire-voie qu’on éta•blit en amont d’une vanne pour arrêter les

bois et immondices que les eaux charrient.

— Techn. Machine composée de barres de fer, sur laquelle les imprimeursen taille-douce mettent leur planche avant de l’encrer.

— Ichthyol. Espèce de truite saumonée d’Écosse. ’ :

GRILAGINE s. f. (gri-la-ji-ne). Ichthyol. Syn. de GRislaGine.

GRILL s. in. (grill ; Il mil.). Ichthyol. Nom vulgaire du saumoneau, lorsqu’il est encore très-petit.

— Entom. Nom vulgaire du grillon, dans le midi de la France.

— Crust. Nom donné aux homards, sur quelques points de nos côtes.

GRILL (Claude), financier danois, protecteur des sciences, né à Stockholm, d’une famille hollandaise, en 1705, mort en 1767. Il fut directeur de la compagnie des Indes dite, de Gothembourg, soutint le crédit de l’État en avançant des sommes considérables à la Banque (1747), fit construire des hôpitaux et un observatoire à Stockholm, et prit une part importante à la fondation de l’Académie des sciences de cette ville.

GRILLADE s. f. (gri-lla-de ; // mil. — rad. griller). Art culin. Cuisson sur le gril, viande grillée : Côtelettes de mouton à la grillade, Manger une grillade.

Quand je suis avec mes amis,

Je ne suis plus malade. C’est là que je me suis permis Le vin et la grillade.

Mue Deshoulières.

— Encycl. Tonte viande susceptible d’être rôtie ou frite peut aussi être grillée, lorsqu’elle est un peu épaisse ; mais on choisit spécialement pour’les grillades’àes tranches de "bœuf, de cochon ou de gigot de mouton, ayant l’épaisseur d’un doigt et larges à peu près comme la main. Avant de les employer, on fera bien de les laisser mariner avec un peu d’huiie, du poivre, du persil, des ciboules, des échalotes, le tout haché. On se servira ensuite de cette marinade en la mettant avec la viande dans une caisse de papier bien huilée, et en y ajoutant un peu de sel et de chapelure. On couvrira le tout d’une feuille de papier, on posera sur le gril, et, après la cuisson, on servira avec la caisse, dans laquelle on aura introduit un filet de vinaigre. Mais, toutes ces opérations ne sont pas indispensables ; elles appartiennent à la cuisine raffinée, et la grillade peut se passer de tous ces apprêts.

On doit cependant employer les caisses de papier huilé au beurre chaque fois que l’on veut réchauffer sur le gril de petits morceaux de rôti, qui resteront ainsi aussi tendres que le premier jour. On ne les laissera sur le gril