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Inscrit nu nombre des membres de l’Académie rie la religion catholique. Lors Je la dispersion des ordres religieux, pendant la cnptivité de Pis VII, il se retira dans le couvent de Saint-Michel de Murano, près de Venise. En 1814, il habitait la ville de Padoue, et il fut, à la chute de Napoléon, appelé à Rome Comme général de son ordre. En 1826, l.éon XLL le nomma cardinal et préfet de la Propagande. Sa candidature au saint-siège, patronnée par la France, échoua en 1828. bien qu’elle fût appuyée par Chateaubriand, alors notre ambassadeur a, Rome ; mais elle triompha, en 1831, contre le cardinal Pacca, candidat de l’Autriche, et Grégoire XVI fut élu, le 1er février, a la place de Pie VIII. « Au moment où il ceignait la tiare, dit Vitali, Bologne s’insurgeait, ndmmait un gouvernement provisoire sous la présidence de Bevilacqua et décrétait l’abolition du pouvoir temporel du pape. Le prolégat gouverneur de la province fut obligé di’ s’enfuira Florence. Avant la fin du mois de février, Pesnro, Urbino, Fano, Fossombrone, Sinigaglia et Osimo avaient suivi cet exemple. Rome, où les arrestations se multipliaient, Ancône, malgré sa forte garnison, semblaient à la veille de se soulever aussi. Ancône fut entraînée, le 17, par le colonel Sereognani, envoyé de Bologne. Le cardinal Benvenuti, dépêché comme légat a latere pour calmer les rebelles, fut fait prisonnier et conduit à Bologne. Bientôt l’Ombrie suivit l’exemple de ta Romagne ; Pérouse, Spolète, Foligno, Terni, Nnrni s empressèrent d adhérer, et les députés révolutionnaires, réunis dans ta ville qui avait donné le signal, promulguèrent le Statut constitutionnel provisoire des provinces italiennes. Le gouvernement français ayant proclamé le principe de non-intervention, les insurgés s arrêtèrent, afin de ne pas donner aux Autrichiens un motif pour envahir le territoire romain. Cependant, le 20 mars, ceux-ci pénétraient dans les légations, en même temps que le pape déchaînait contre les libéraux dispersés les san-fédistes, les paysans de la Sabine, et annulait, dans les villes reconquises, les capitulations signées par les légats. Sur ces entrer’ faites, les. ministres des grandes puissances intervinrent pour présenter collectivement au souverain pontife un mémorandum où elles réclamaient, pour les sujets romains, l’ensemble des libertés civiles et constitutionnelles accordées à d’autres nations de l’Europe, particulièrement l’admissibilité des laïques aux emplois, l’élection libre des conseils municipaux, l’institution de conseils provinciaux et d’un conseil d’État, la réforme administrative, judiciaire et financière. Le cardinal Bernelii répondit en annonçant une o ère nouvelle de paix et de liberté pour les États « romains. » Les Autrichiens n’avaient pas encore évacué la Romagne, lorsque l’édit du 5 juillet rétablit l’ancien ordre de choses. Grégoire XVI répondit aux pétitions innombrables qui lui turent adressées contre cet édit, en envoyant dans les légations le cardinal Albani à la tête des san-fédistes. De nouvelles luttes éclatèrent ; les san fédistes remportèrent d’éclatantes victoires à Forli et à Césène. Les Autrichiens profitèrent de ces troubles pour occuper de nouveau Bologne.» C’est alors que, de son côté, Casimir Périer rit occuper Ancône (22 février 1832). Il s’agissait, pour la France constitutionnelle, à la fois de contre - balancer l’influence autrichienne et d’amener le gouvernement des

cardinaux à des réformes administratives, judiciaires et financières devenues indispensables : utopie traditionnelle du cabinet des Tuileries. La cour de Rome ne se laissa point intimider ; à chaque soulèvement, elle répondit par la prison, 1 exil et les supplices ; en 1836, elle re ; ira même des concessions accordées par édit du 5 juillet 1831 et prit 5,000 Suisses à sa solde. La France, fatiguée, relira ses troupes en 183S. » Depuis cette époque, dit Vitali, l’agitation fut incessante dans les provinces ; le souverain pontife eut à prononcer chaque jour, pour cause politique, des condamnations a mort, à l’exil, aux galères et à la prison. L’Angleterre seule protesta contre la violation des promesses pontificales ; elle ne fut pas appuyée pur les ministres de France, de Russie, d’Autriche et de Prusse. Cependant, plus tard, le pape accorda une amnistie aux révolutionnaires, en en exceptant trente-huit individus, parmi lesquels on remarque : Mnininni, Silvani, Armandi, Sercognuni, Pepoli, Uianchetti, Vicini, Malaguti, Montullegri, Zannolini, Bafondi, Pesoautini, Kusconi, Canuti et Orioli. »

Comme tous les Italiens, Grégoire XVI aimait les arts. On lui doit la reconstruction de Suint-Paul hors les murs, le Musée étrusque et d’autres œuvres d’art achevées ou entreprises. En revanche, il ne voulut jamais entendre parler de science ni d’industrie, de réparations de routes ni d’établissement de télégraphes ou de chemins de fer. Ce fut à graud’peiiie qu’on obtint de lui la permission d’instituer un service de bateaux à vapeur sur le Tibre. Il eut toujours en horreur les savants, et combla d’honneurs et de présents les nobles et les membres du cierge. En un mot, il se montra fidèle à la mission qu’il semblait s’être donnée d’étouffer toute tendance libérale. Ce fut principalement dans ses rapports avec la Russie que Grégoire XVI lit connaître ses idées réactionnaires. Il n’hésita pas, lui chef du catholicisme, à seconder le czar Nicolas contre les patriotes polonais,

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on invitant le clergé de la Pologne à soutenir l’autorité de l’empereur. Ce dernier ne répondit à cette marque de condescendance qu’en supprimant plus de deux cents congrégations catholiques. Les protestations du pape (6 septembre 1832) ne reçurent de réponse qu’au mois de mai suivant, encore cette réponse, signée Gourieff, fut-elle loin d’être suffisante. Les persécutions contre les Polonais catholiques continuèrent de plus belle, ainsi que les conversions violentes à la religion grecque. • Le pape, dit encore G. Vitali, n’osa pas protester de nouveau contre ces abus de la force, qui excitèrent un cri d’horreur dans l’Europe entière. Cédant enfin à la voix de l’opinion publique, Grégoire XVI se décida a, annoncer publiquement, le 22 novembre 1839, les malheurs de l’Église romaine en Pologne, en insinuant que ces malheurs étaient dus au czar. Celui-ci répondit en condamnant à la déportation Guizkowski, évoque catholique de Podolie ; il exigea même que le pape intervint pour engager le prélat exilé à donner sa démission ; le pape y consentit. Cet acte de condescendance produisit une indignation générale. Grégoire XVI essaya alors de se justifier, et trouva quelques paroles énergiques, dans son consistoire du 22 juillet, pour flétrir les attentats du czar contre la religion eteontre l’humanité. > L’Italie, sous Grégoire XVI, sembla revenir aux beaux jours du moine Hildebrand, et, plus le monde marchait en avant, plus ce pape s’opposait aux bienfaits de la civilisation et du progrès.

Grégoire XVI possédait une robuste constitution, qu’il altéra par de mauvaises habitudes : il avait, entre autres, celle de fumer du tabac très-fort ; cela fut cause d’un cancer qui détermina sa mort. Tous ceux qui ont approché ce pape ont répété qu’il était d’un caractère fort gai. On se rappelle l’anecdote de cet ambassadeur français, à qui le pontife demanda des nouvelles de notre romancier populaire, Paul de Rock, et montra dans sa bibliothèque les Œuvres complètes de cet auteur. On peut accuser Grégoire XVI, malfré son intelligence, d’avoir méconnu les lois u progrès, et provoqué, par sa. haine des lumières, les passions révolutionnaires.


GRÉGOIRE (saint), surnommé Lousovoritch (l’Illuminateur), premier patriarche de l’Arménie, né à Vagharchabad en 251, mort vers 332. Il descendait de la famille royale des Arsacides de Perse. Echappé tout enfant au massacre des siens, il fut conduit à Césarée et élevé dans la religion chrétienne. Par la suite, il se maria, mais se sépara bientôt de sa femme pour embrasser la vie religieuse, puis accompagna en Arménie léroi Tiridate, qui allait reconquérir, avec l’aide des Romains, le royaume de ses ancêtres. Sa foi religieuse, qu’il ne voulut pas renier, lui valut d’être soumis à douze sortes de tortures, puis jeté dans un puits desséché, d’où il fut tiré au bout de douze ans pour soigner le roi, atteint d’une grava maladie. Il parvint à le guérir, gagna sa confiance, le convertit au christianisme, fut sacré évêque d’Arménie par Léontius, élevé à la dignité de patriarche par Sylvestre II, ordonna des prêtres, fonda des sièges épiscopaux et fit construire un grand nombre d’églises, d’hôpitaux et d’écoles. En 318, Grégoire sacra évêque des Arméniens son lits Grégoire, qui lui servait depuis longtemps de coadjuteur, et se retira dans la caverne de Mani, sur le mont Sebouth, où il termina ses jours. Il laissait l’Arménie presque tout entière convertie au christianisme. Sa fête se célèbre le 30 septembre. On a de lui des Strumates ou homélies (Constantinople, 1737), rééditées, avec des Oraisons et des Prières, à Venise (1838).

GRÉGOIRE II, patriarche des Arméniens, surnommé Vgaïaser (Qui aime le martyre), mort en 1105. Il était fils du prince Grégoire Magisdros, à la mort duquel il reçut le gouvernement de la Mésopotamie. Peu de temps

après, las du pouvoir, il te déposa pour embrasser la vie monastique ; mais, en 1065, un concile d’évêques arméniens l’éleva à la dignité de patriarche, et il quitta alors son nom, de VAHRAM, pour prendre celui de Grégoire. Les troubles auxquels, à cette époque, l’Arménie était en proie firent regretter à Grégoire le calme de sa vie passée. Il se démit de sa dignité, sacra patriarche son secrétaire, Georges de Lorhi, a la demande de plusieurs princes arméniens (1071), et se retira dans une solitude du niontTaurus. Mais les Arméniens n’en continuèrent pas moins à le considérer comme leur chef religieux, ce qui excita l’irritation du nouveau patriarche et le por.ta à persécuter Grégoire. Cette conduite amena la déposition de Georges de Lorhi (1073) et le rétablissement de Grégoire sur le siège patriarcul. Toutefois, dès la fin de cette année même, Philarète, prince de Marah, son ennemi, le lit remplacer par un nommé Sçrgius. Grégoire se retira alors à Aui, dans la Grande Arménie, puis se rendit successivement à Constantinople, à Rome (1075), à Jérusalem, .en Égypte, autorisa son neveu, Basile, à prendre le titre de patriarche d’Ani (1082), et se relira dans un couvent, près de Kheroun, où il termina sa vie. Après lui, Basile, son neveu, fut le seul patriarche dos Arméniens, et, durant un siècle, cette dignité fut en quelque sorte héréditaire dans la famille de Grégoire.

GRÉGOIRE 111, patriarche d’Arménie, surnommé Balharouui, du nom dp sa famille, né

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en 109Î, mort en 1166. Il fut élu après la mort de son oncle Basile, en 1113. Sa grande jeunesse fit blâmer cette élection par plusieurs évêques, qui refusèrent de le reconnaître et nommèrent un autre patriarche ; mais un concile, convoqué par Grégoire en 1114, mit fin à ce schisme et régla pour l’avenir le mode d’élection à la dignité patriarcale..Grégoire assista aux conciles d’Antioche, de Jérusalem, entama d’infructueuses négociations avec Eugène III, au sujet de la réunion de l’Église d’Arménie à l’Église latine, et désigna, avant de mourir, son frère Nersès pour lui succéder. Il a laissé quelques belles hymnes religieuses.

GRÉGOIRE IV, patriarche d’Arménie, surnommé Dgha iy Enfant), mort en 1193. Il succéda à son oncle Nersès en 1173, et fît prononcer par un concile, tenu à Ilrhomgla en 1179, la réunion de l’Église arménienne à l’Eglise grecque ; mais la mort de l’empereur Manuel, qui arriva sur les entrefaites, empêcha cette mesure de se réaliser. Par la suite, Grégoire résolut de se soumettre à l’Église romaine et écrivit à ce sujet nu pape Lucius III. On a de lui une Lamentation poétique sur la, prise de Jérusalem par Saladin en 1187 et des Lettres, dont un choix a été publié sous le titre de : Opère dei patriarc/ia Gregorio (Venise, 1838).

GRÉGOIRE V, patriarche d’Arménie, surnommé Manotig (le Jeune), mort en 1193. Il fut élu après la mort de son oncle, Grégoire IV, en 1193. Appelé fort jeune à la dignité patriarcale, il s’adonna à toutes sortes de désordres, souleva contre lui le clergé et les nobles, fut enfermé, en 1194, dans la forteresse de Gobidarh, par ordre dé Léon II, prince d’Arinôuie. et se tua en voulant s’évader.

GRÉGOIRE VI, patriarche d’Arménie, parent du précédent, mort en 1202. Il fut élu après la déposition de Grégoire V, en 1195. Plusieurs prélats de l’Arménie orientale choisirent un autre patriarche, Basile, évoque d’Ani. Pendant son patriarcat, Grégoire fut. en excellents rapports avec l’Église romaine, mais il tenta vainement de ramener l’empereur Alex is l’Ange à des idées de tolérance envers les Arméniens. Il sacra, en 1198, Léon II, roi de Cilicie, et obtint de ce prince la grâce et la liberté de plusieurs seigneurs qui s’étaient révoltés contre lui. Grégoire VI est le dernier patriarche qui appartienne à, la famille de Makisdros.

GRÉGOIRE VU, patriarche d’Arménie, surnommé Ai><i»iirio<»i, mort en 1300. Elu en 1294, après la mort d’Étienne IV, il s’établit à Sis, en Cilicie, tenta de substituer la liturgie romaine aux rites de l’Église arménienne, essaya, mais inutilement, de réunir l’Église d’Arménie à celle de Rome, sacra roi Sempad en 1297 et demanda au pape de prêcher une croisade contre les musulmans. Il reste jle lui des Lettres, des Hymnes, etc.

GRÉGOIRE VIII, patriarche d’Arménie, surnommé Kiiun<Uoghnd, 11 succéda à Jacques III en 1411, se maintint sur son siège quelques années, grâce à l’émir de Cilicie, puis rinit par être jeté en prison, déposé, et, dit-on, massacré (1418).

GRÉGOIRE IX, patriarche d’Arménie, surnommé iMousiipogeanu, mort en 1447. Il succéda, en U40, à Joseph XII. Son élection fut attaquée, et de nombreux évêques nommèrent patriarche, en 1441,1e moine Guiragos, qui vint habiter le monastère d’Edc^iniadzin. Quant à Grégoire, il Continua à habiter Si3 et restreignit à la Cilicie l’exercice de Son autorité.

GRÉGOIRE X, patriarche d’Arménie, surnommé Alngovcui, mort en 1402. Il fut élu en 1443, après la déposition de Guiragos ou Cyïiague, fit rétablir l’église patriarcale d’Kduhmiadzin, qui tombait en ruines, et prit, en 1454, pour coadjuteur, Arisdagnès, qui lui succéda. Sous son patriarcat, l’Église d’Arménie fut troublée par les intrigues de prêtres ambitieux et pur les vexations de-s inusulmans.

— Les patriarcats de Grégoire- : XI (1536-1541) et de GRÉGOIRE XII (1502-1579) n’onfété signalés par aucun événement digue de remarque.

GRÉGOIRE XIII, patriarche d’Arménie, né à Edesse, mort ù Amid en 1006. U acquit une grande réputation de science et de vertu, et l’ut élu par un concile d’évêques et de docteurs, assemblés à Hdehmiadzin en 1003, après lu fuite de David V et de Melchisédec. Son patriarcat fut troublé pur les intrigues des deux patriarches dépossédés. Comme il possédait une grande fortune, il fut soumis à toutes sortes de tortures par les ministres de Schah Abbas, qui voulaient le contraindre à déceler ses trésors, racheta sa liberté moyennant une forte somme d’argent, se retira à Amid et y mourut des suites des mauvais traitements qu’il avait subis.

GRÉGOIRE, gouverneur de la province d’Afrique, mort eu 647. Il venait de se déclarer indépendant de l’empereur Constant II lorsque les mahométans, sous les ordres d’Abd-Allah, envahirent le nord ouest de l’Afrique. D’après Cardonne, Grégoire, a la tête de 120,000 hommes, marcha contre l’armée musulmane, forte seulement de 40 ;000 hommes, et la rencontra à YaconV’. Après une bataille acharnée, qui, au dire du chroniqueur, dura plusieurs jours, Grégoire fut tué par un nommé ZobeTd, et son année subit une com GRÉG

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plète défaite. Avant la bataille, U avait fait annoncer qu’il donnerait sa fille, dont la beauté était éclatante, et 100,000 dinars a qui lui apporterait la tête d’Abd-AUah. Lorsqu’il fut frappé a mort, sa fille, qui combattait vaillamment auprès de lui, tomba entre les mains de l’ennemi, et Abd-Allah la livra avec 100,000 dinars à. Zobeïd, qui lui apporta la tête de Grégoire.

GRÉGOIRE, roi d’Écosse de 875 il 892. II succéda’à Ethus, chassa les Pietés do la presqu’île de Fife, enleva aux Danois Bertvick et le Northuinbt>rland, chassa les Bretons de la partie de l’Écosse dont ils s’étaient emparés, ht régner la tranquillité dans ses États, paciria l’Irlande et mourut après un règne glorieux, laissant pour successeur Donald V.

GRÉGOIRE, hagiographe grec dux<= siècle. Il était, dit-on, prêtre à Césarée en Cappadoce. On a de lui une Vie de saint Grégoire de Nazianze, dont la traduction latine sa trouve dans les Vies des saints de Surins, et un écrit intitulé : In patres Nicxnns, publié avec la traduction latine dans le Novum auctunrium de Coinbéfîs.

GRÉGOIRE (Pierre), jurisconsulte français, né à Toulouse vers 1540, mort en 1597, pu, d’après Calmet, en 1617. Il professa successivement le droit ù Cnhors 11570), à Toulouse, a Pont-à-Mousson (1582), où il fut doyen do la Faculté, eut avec les jésuites rie cette ville de vifs démêlés, à la suite desquels il se rendit à Saint-Mihiel (1585), puis retourna, deux ans plus tard, à Pout-à-Mousson. Grégoire, qui jouissait d’une grande réputation chez ses contemporains, est l’auteur do plusieurs ouvrages où l’on trouve de l’érudition et des idées neuves, mais qui sont dépourvus de méthode. Los principaux sont : Syntayma juris universi atnue legum pêné omnium <jwtium, etc. (Lyon, 1532, in-fol.) ; Unioerri juris metkodus parva (Lyon, 1582) ; Syntaxis artis mirabilis (Lyon, 1583, 3 vol. in-8o) ; Jléponse au conseil donné par Charles du Moulin sur la dissuasion de la publication du concile de Trente en France (Lyon, 1584) ; De republica (1598, in-4o) ; Juris canonici partitiones (Lyon, 1594), etc.

GRÉGOIRE, patriarche de Constantinople, né à Diîîiiizana (Arcadie) en 1739, tué à Constantinople en 1821. Il entra dans les.ordres, devint archevêque de Smyrne, où il se signala par ses vertus, et fut appelé, en 1793, à occuper le siège patriarcal de Constantinople. Lorsque, en 1798, les Français firent la conquête de l’Égypte, .Grégoire, accusé de leur être favorabie, eût péri victime des janissaires et des Turcs fanatiques, si le sultan Sélim ne l’eût pris sous sa protection. Il fut toutefois déposé, se retira au mont Athos, mais reprit bientôt après possession de son siétre. À la suite des révolutions de Constantinople en 1808, Grégoire fut de nouveau exile, puis déposé comme partisan des. Russes. Rappelé une troisième fois sur son siège patriarcal, il se trouvait à Constantinople lorsqu’on apprit dans cette ville qu’IIypsilantis venait d’envahir les provinces danubiennes et de donner le signal de l’insurrection des Hellènes (lS2l). À cette nouvelle, le patriarche fut appelé à. comparaître a. la barre de Y apostrophe impériale et reçut, au milieu des menaces et des cris de mort, l’ordre de lancer l’anathème contre les Grecs insurgés. Grégoire obéit ; mais ni son obéissance, ni son caractère, ni son grand âge ne purent le soustraire à la fureur d’une populace déchaînée. Le jour de Pâques, Grégoire, entouré do son clergé, fut arrêté, lié à une corde, irainé dans les rues, pendu à la porte de sa basilique, puis jeté dans le Bosphore. Pendant la nuit, des matelots aperçurent son cadavre qui flottait ; ils le reconnurent et le transportèrent sur leur navire à Odessa, où il fut enterré en grande pompe par ordre du gouvernement russe, le 28 juin 1821.

GRÉGOIRE (Henri), constituant, conventionnel montagnard, évêque constitutionnel de Blois, érudi’}, membre de l’Institut, né &. Vého, près de Lunéville, le 4 décembre 1750, mort en 1831.

Issu d’une famille pauvre, il entra dans les ordres, devint professeur au collège de Pontà-Mousson et fut couronné en 1772 par l’Académie de Nancy, pour un Éloge île la pnésin. Nommé curé d’Embermesnil, il continua avec passion ses études, fit quelques voyages, do 1784 à 1787, et composa l’année suivante Un iïssai sur ta régénération physique et morale des Juifs, qui lui valut une nouvelle palme académique, à Metz. Dans cet ouvrage remarquable, il plaidait avec chaleur la cause de cette race si longtemps proscrite et réclamait pour elle l’égalité civile. Renommé dans le clergé lorrain’ pour son- savoir, sa philanthropie et son libéralisme, il fut élu député de s.on ordre aux états généraux de 1789. Dès les premières opénuioiiside l’Assemblée, il s’efforça d’entraîner dans le parti des grandes réformes ses collègues ecclésiastiques et de les amener à s’unir avec le tiers étal. Il eut ainsi beaucoup de part à la réunion des trois ordres, assista à la mémorable séance du Jeu de paume, où sa présence, ainsi quo celle du pasteur Rabant-Saiiit-Etienne, a fourni à David un épisode ingénieux de sou admirable esquisse. Nommé l’un des secrétaires do l’Assemblée, il se joignit constamment à la partie la plus démocratique de ce