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tint dans l’isolement les divers groupes de la race hellénique. Le besoin d’unir leurs forces pour une action commune ne poussajamais les Grecs au delà de l’unité politique de la ville. L’extrême division politique fit à. la fois la grandeur et la faiblesse du monde hellénique. Sur tous les points de ce petit pays, elle créa des foyers d action et de progrès ■ mais elle en laissa périr beaucoup fîiute d’aliments. Elle accrut les forces individuelles, et les coiNamna à s’user dans des 1 ibeurs mesquins. Les Grecs, trop intelligents pour ne pas voir le mal, trop amoureux de l’indépendance pour y appliquer un remède pire que le mal, la centralisation, eurent recours à d’ingénieux palliatifs. Ils tentèrent de constituer une communauté générale, sans porter atteinte à l’autonomie de chaque ville, par l’établissement du conseil amphictyonique, dans lequel on discerne l’ébauche d’une confédération. La royauté s’effaça peu à

Ïieu, absorbée par l’aristocratie. Sans révoution violente, le gouvernement d’un petit nombre remplaça le gouvernement d’un seul. Mais l’impulsion ne s’arrêta pas où l’aristocratie aurait voulu la fixer. Au-dessous du petit nombre, le grand nombre, le peuple, avait aussi des intérêts à faire valoir, des droits à revendiquer. L’aristocratie, en détruisant la royauté, avait renversé la barrière opposée aux ambitions privées. Parmi les grands qui exerçaient en commun l’autorité suprême, il s’en trouva d’assez hardis pour vouloir ressaisir le sceptre enlevé aux rois. L’obstacle à leurs projets était dans l’aristocraiie : ils l’abaissèrent ; leur plus puissant moyen d’action était dans les intérêts du grand nombre : il* les prirent en main. Presque toutes les villes virent s’élever ces défenseurs du peuple, qui, par le peuple, devinrent souverains. On les nommait démagogues tant qu’ils aspiraient au pouvoir suprême, tyrans quand ils l’avaient obtenu : deux mots qui ne correspondent plus aux idées modernes, et dont le sens varia même chez les anciens. Cependant, la mémoire des meilleurs tyrans fut détestée des Grecs, qui comprenaient l’inutilité d’un pouvoir unique, sans arriver cependant à la conception du système fédérmif. Les Grecs se refusèrent toujours à l’unité fédérale. Deux villes, Athènes et Sparte, essayèrent vainement de les y amener par la contrainte ; au lieu d’unir le monde hellénique, elles le déchirèrent par leur rivalité. SpTte donnait tout à l’État, Athènes tout à la liberté individuelle. M. G rote examine avec une patience et une certitude de critique admirables les origines et l’existence parallèle de ces deux villes. Son analyse des lois de Lycurgue est, à elle seule, une œuvre de premier ordre. L’historien y démontre combien est fausse l’opinion généralement admise que Licurgue établit l’égalité des biens entre les Spartiates, et leur défendit d’aliéner leurs lots. Il prouve d’une manière irréfragable que le partage égal et l’iiialiénation des terres, inconnus d’Hérodote, de Thucydide, d’Isoorate, de Platon et d’Aristote, n’existèrent jamais. M. Grote passe également une curieuse revue de la condition des femmes de Sparte, qu’il compare avec celle que leur avaient fuite les Athéniens. Entre un grand nombre d’anomalies, la législation de Lycurgue en présente une qui fut la conséquence des autres : c’est sa longue durée. La constitution des Doriens de l’Eurotas était à la fois si étrange et si logique, tous les membres de ce corps extraordinaire se rattachaient si fortement l’un a. l’autre, qu’on ne pouvait réformer un point sans renverser tout le reste. Lire comme ils étaient ou cesser d’exister, telle fut la loi de ce séminaire de soldats. L’histoire dit au prix de quels travaux ils accomplirent eu partie leur destinée, et comment ils finirent par la manquer.

Un éprouve une vive sensation de soulagement, lorsqu’on passe du prodigieux tour de force de l’oligarchie Spartiate au libre et naturel développement de la démocratie athénienne. Par sa position géographique, Athènes était le-refuge oblige d un grand nombre d’étrangers. Ce courant dépouilla la ville de Minerve de l’esprit exclusif des cités grecques, el lui communiqua un mouvement progressif. Si les-intérêts de Sparte étaient militaires, ceux d’Athènes étaient surtout industriels et commerciaux. À Sparte, l’aptitude politique se fondait uniquement sur les privilèges héréditaires de la caste conquérante. Solon, au contraire, ne tint aucun compte des droits héréditaires des eupatride3, et répartit l’aptitude politique entre tous les Athéniens, mais inégalement, et selon la fortune de chacun. Plus lard, on supprima les distinctions de cens ; mais il est bon de dire que ces droits politiques accordés à tous ne tombaient que sur des propriétaires. L’Athénien le moins favorisé de la fortune possédait plusieurs esclaves, et la plus complète des démocraties anciennes ne connut jamais le plus redoutable élément des sociétés moderne : sle paupérisme. La législation de Lycurgue enfermait les citoyens dans un cadre inflexible, et les y maintenait par une discipline rigoureuse. Athènes livra a leur libre essor les facultés individuelles qui, en se développant, forcèrent le cadre politique à s’élargir. De là, dans ses institutions, un mouvement continu, une extension dans le sens démocratique, qui n’amena aucun désordre. Athènes eut aussi ses victoires. Elle combat GREC

tit avec un infatigable dévouemen pour la salut de la Grèce, et, en sauvant la Grèce à Marathon, à Salamine, elle préserva l’avenir de la civilisation occidentale. Elle eut sa période de domination sur les autres Grecs, domination généralement équitable et bienfaisante. Accablée sous le désastre de son expédition de Sicile, elle se releva et tint tête à la Grèce confédérée. Atteinte d’une nouvelle défaite à ^Egos-Potamos, elle se releva encore, et redevint la premiéro puissance hellénique. Frappée de nouveau à Chéronée, et cette fois au cœur, elle ramassa ce qui lui restait de forces, et livra aux Macédoniens le dernier combat de l’indépendance grecque. Elle tomba, mais fans disparaître, et, ne pouvant plus gouverner la Grèce, elle continua d’éclairer le monde. Effacez Sparte de l’histoire, et vous n’effacez rien d’essentiel ; faites-en disparaître Athènes, et vous éteignez la plus grande lumière intellectuelle qui ait brillé sur le genre humain. On ne peut s’étonner de la préférence de M. Grote pour une ville qui fut le cœur et l’intelligence de la Grèce, et, dans son tableau si flatteur de la démocratie athénienne, on reconnaît plutôt l’impartialité d’un juge que la complaisance d’un panégyriste.

Sans entrer dans les détails de cette histoire, nous devons étudier les faits d’une portée générale et suivre, pour ainsi dire, pas à pas, la pensée de l’auteur. Nous l’avons dit : le héros de M. Grote, c’est le génie grec, progressif au milieu de nations stalionnaires, capable de réflexion et de critique, et prenant possession de lui-même par suite d’efforts raisonnes. Les Grecs n abandonnèrent pas la science à une caste ; la démocratie ne reconnut à personne le droit exclusif au savoir, et l’artisan d’Athènes montra pour les faits intellectuels la même curiosité que le philosophede profession. Des hommes se trouvèrent pour satisfaire cet ardent désir de savoir, et répartir entre tous le trésor de connaissances lentement amassé par les générations précédentes. M. Grote fait de Socrate une admirable étude, dans laquelle il démontre que sa sagesse fut précisément de ne pas se croire sage, c’est-à-dire de porter le doute raisonné là où les autres s’aventuraient a la légère, et de substituer sa fameuse ironie à l’enseignement dogmatique. Socrate, se plaçant en dehors de la religion et de la philosophie officielles, devait s attirer bien des haines, et l’on s’étonne moins qu’il en ait été accablé que de la longue tolérance de ses concitoyens, qui, pendant quarante ans, le laissèrent accomplir tranquillement sa mission. En étudiant toutes les circonstances de son mémorable procès, M. Grote est arrivé k la conviction singulière que Socrate chercha la mort. C’est peut-être pousser un peu loin le désir d’innocenter les Athéniens. La philosophie de Socrate est le couronnement du génie hellénique, sa plus haute expression. Pour qu’elle s’épanouît et portât ses fruits, le ciel ménagea à la Grèce une dernière période de prospérité. Ce fut une belle journée d’arrière-saison, qui eut son matin brillant dans Platon, son midi dans Aristote et Démosthene, et qui s’éteignit sur le calme et suave génie dfe Menaudre. Les Grecs commençaient à jouir de cette heureuse situation, lorsque Philippe monta sur le troue. Ce prince, qui ne trouva dans la Macédoine qu une province sans puissance, la laissa maîtresse du monde oriental, et fut à peine retardé par le génie d un homme, Démosthêne. Du jour où elle subit le joug étranger, la Grèce perdit vite son originalité. Son histoire était close. M. Grote n’a pas voulu pousser son récit plus loin. Quand la conquête accomplie par Phiilippe a reçu de son fils la consécration de la gloire ; quand les Grecs ont laisse échapper les dernières chances favorables que leur offrait la mort d’Alexandre et les querelles de ses lieutenants, l’historien pose la plume et se détourne avec tristesse d’une décadence irrémédiable.

« M. Grote, dit M. L. Joubert, est un grand critique en histoire ; je dirais un grand philosophe, si l’on n’avait trop souvent appelé du nom de philosophie de l’histoire un composé de lieux communs et de déclamations. M. lirote est un grand critique ; mais il manque d’un don, sans lequel l’historien est incomplet, il manque de la faculté poétique. Il excelte à se transporter par la pensée dans le milieu où les événements se sont produits : à ne s’y place pas en imagination.il les fait comprendre : il ne les fait pas voir. Il retrouve les vèrables traits des personnages défigurés par le temps : il ne leur rend pas la couleur et le mouvement de la vie. Au lieu de livrer son lecteur au courant d’une narration rapide, il le conduit par la main sur un sol encombré de débris ; il l’associe à ses recherches, le met de moitié dans ses fouilles, lui expiiquj comment la vérité, ensevelie sous des couches successives d’erreurs, s’est altérée au point de devenir méconnaissable, et par quels procédés on peut lui restituer sa première forme. Il le force à tenir constamment la chaîne qui lie les effets aux causes, et l’oblige à tirer des circonstances passées toutes les leçons qu’elles contiennent. Préoccupé surtout de lui épargner les fuux pas, il se garde bien de le mener trop vite ou de l’ebiouir par l’éclat pittoresque du style. Son récit impartial, malgré les préférences marquées de l’auteur, el froid, en dépit de ta vivacité de ses opinions, a les lenteurs scru GREC

puleuses, la marche calculée d’une dissertation. Je ne blâme pas M. Grote d’avoir suivi cette austère méthode, puisqu’elle est neuve, féconde et parfaitement appropriée à son genre d’esprit ; mais je ne puis m’empêcher de remarquer combien elle s’éloigne de l’art naïf d’Hérodote, de l’art profond de Thucydide ; combien elle est opposée à la manière de anciens... M. Grote ne nous dispense pas de lire les auteurs originaux, il nous apprend à les lire. Je le dis, sans croire le déprécier, c’est moins une histoire de la Grèce qu’un admirable commentaire des anciens, un commentaire inséparable des chefs-d’œuvre qu’il explique, et qui partagera leur immortalité. » M. Joubert signale en M. Grote l’absence d’une qualité bien dangereuse. Si M. Grote eût été poète, comme M. Joubert le voudrait, il est à craindre qu’il n’eût pas été ce qu’il est, un éminent historien.

M. A.-L.de Sadous, professeur au lycée de "Versailles, a publié une excellente traduction de VUistoire de la Grèce (1864-1866).

Grèce nucienno (HISTOIRE CRITIQUE DB LA. LANGUE ET DE LA LITTÉRATURE DK La), par Win

Mure (Londres, 1850-1857,5 vol. in-S», ouvrage inachevé). L’auteurdivise l’histoire dehiliitératuregrecque en six grandes périodes : la première, ou la période mythique, comprend 1 origine et le premier essor de la nation et de son langage, avec les notices légendaires des héros fabuleux et des sages a qui la tradition populaire attribue les premiers développements de l’art ou de la science, mais dont l’existence ou l’influence n’est point attestée par des monuments authentiques ; la seconde période, ou la période poétique, s’étend depuis l’époque des premières productions reconnues du génie poétique grec, en passant par les âges où la poésie fut seulement cultivée comme une branche de l’art, jusqu’à la cinquante-quatrième olympiade (560 av. J.-C.) ;

la troisième, ou la période attique, commence avec la naissance du drame attique et de la prose, et se clôt à l’avènement de la prépondérance macédonienne, suivie du déclin de la liberté républicaine en Grèce ; la quatrième, ou la période alexandrine, se renferme dans la durée de l’empire gréco-égyptien ; la cinquième, ou la période romaine, finit à la fondation de Constantinopte ; la sixième, ou la période byzantine, embrasse les temps où s’achève la décadence de l’ancienne civilisation, jusqu’à l’extinction du grec classique comme langue vivante.

De ces six périodes, l’auteur n’a parcouru que les trois premières ; il ne s’occupe, en réalité, que de l’épopée homérique, des poètes lyriques et des historiens de la période attique. Ainsi que l’indique le litre de l’ouvrago, il s’agit ici d’une histoire critique de la langue et de la littérature de la Grèce ancienne, dont le but est de compléter, d’élargir et de rectifier des études élémentaires. La tendance générale des aperçus émis par l’auteur a un caractère essentiellement conservateur. Mure était, dans le principe, un disciple zélé de l’école de Wolf ; mais un examen approfondi de ces théories l’amena à une conviction tout opposée. À l’exemple des convertis, il est devenu plus intolérant ou plus exclusif que de raison. En rejetant les vues extrêmes de Wolf et celles de ses partisans, il en vient à montrer en quelques circonstances une déférence trop grande pour l’autorité des anciens critiques, et il donne un acquiescement trop respectueux à leurs conclusions et aux opinions reçues, sans rechercher avec assez de soin comment elles se sont établies et pourquoi elles ont é ;é acceptées. De même que le défaut principal de la critique allemande actuelle est de rechercher plutôt la nouveauté- que la vérité des doctrines ; de même, dans un sens inverse, le tort de Mure es ; de suspecter toute théorie nouvelle, et de se délier de son exactitude en raison de sa nouveauté. L’auteur se défend néanmoins d’une adhésion servile au système de l’ancienne école. Il admet et réclame avec énergie l’existence d’une base historique dans les légendes mythiques et poétiques de la Grèce. Sur la question de l’origine et du cararactere des épopées homériques, qu’il traite avec amour, il se montre affirmatif. D.ms l’examen de ces poèmes, tout en faisant l’analyse des beautés de l’œuvre, il discute et réfute les théories de l’école de Wolf. Il tire ses arguments des preuves intrinsèques fournies par les poèmes d’Homère. Sa conclusion est que l’un et l’autre poëme furent originairement composés, dans toute leur intégrité, tels que nous les possédons.

L’ouvrage de Mure, fruit de vingt années d’études, a été comparé à celui de Millier. Rempli des richesses d’une vraie érudition, il n’est pas écrit avec l’élégance que le sujet semblait comporter. Il n’existe pas de traduction française de ce livre important.

GRÈCE MODERNE, royaume de l’Europe méridionale, dans la partie S. de la péninsule gréco-turque ; par 36° 20’-39° 50’ de lat. N. et 18° 20’-23° 48’ de long. E. Le premier recensement de la population a eu lieu quand fut fondé le royaume de Grèce, en 1834. Il accusait 650,000 hab. Le recensement de 1838 en a donné 752,000 ; celui de 18-tS, 986,731, et celui de 1861, 1,096,810. À cette dernière époque, la population des îles Ioniennes était de 228,669 unies, ce qui portait celle do la Grèce entière, le lendemain de l’annexion, à 1,325,479 hab. Le dernier recensement, celui

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de 1870, a donné 1,457,894 hab. pour la Grèce entière, dont 232,222 pour les Iles Ioniennes, ce qui porte la population d> ; l’ancien royaume à 1,225,672, et indique un accroissement de 575,672 hab. dans une période de trente-huit ans. La population de la Grîce (îles Ioniennes non comprises) se répartit ainsi d’après les professions : 4 pour 100 ont des positions indépendantes, 13 pour 100 t.ppartiennent à la

classe industrielle, 44,37 pour 100 sont laboureurs ou bergers, 8,43 pour loo marchands, 18.66 pour 100 cultivent le ! beaux-arts ou les sciences, 5,40 pour 100 sont domestiques. Dans les îles Ioniennes, on comité 51,342 laboureurs, 8.365 industriels et 7,2S2 marchands. La répartition des sexes donne 1,07 contre 1 en faveur des mâles. Cette disproportion entre les deux sexes provient en partie du travail pénible auquel soit assujetties les femmes, en partie de ce que beaucoup d’entre elles vont servir à l’étrangîr, et, dès lors, ne sont plus comprises dans le recensement, tandis que les matelots y figurent, même absents. La moyenne des décès est de 1,47, celte des naissances de 2,1 3 pour 100. Enfin, il y a en moyenne 4,55 naissances pour 100 mariages.

Le royaume de Grèce se compose d’une partie de terre ferme, la Roumélie ; de la presqu’île de Morée ou du Péloponèse ; des îles, parmi lesquelles Eubée, qui a 80 milles carrés de superficie. On évalue à 017 milles carrés la superficie totale d î royaume actuel. D’après les relevés officiels de 1861, les 45,689 kilom. carrés du pa>s, non compris le territoire des îles Ionienne ; ;, se partageaient ainsi : terres en culture, 7,4 36 kilom. ; terres ambles, mais non cultivées, 1I,74S kilom. ; montagnes et pâturages, 1S, '>09 kilom. ; forêts, 5,420 kilom. ; lacs et marécages, 838 kilom. ; rivières, routes et emplactments de villes, 1,6">3 kilom. Les villes principales sont : Athènes.(45,000 hab.), Syra (20,000 hab.), Pa« tras (25,000 hab.).

Limites, aspect gé/ière.’., montagnes, rivières, climat, etc. La description géographique que nous avons donné ! ci-dessus de la Grèce ancienne nous dispense d’entrer dans de longs détails à ce sujet. La différence des noms anciens et des iiomj modernes nous oblige seule à revenir sur la géographie physique du pays.

Le royaume actuel de Gr’ : ce est borné au N. par la Turquie, à l’E. par l’Archipel, au S. parla Méditerranée, et à l’o. par la mer Ionienne. Les côtes présentent de nombreuses découpures ; on y remarqua : le golfe Zeïtoum, la presqu’île de l’Attique, le golfe d’Egine ou d’Athènes, à l’E. ; la presqu’île d’Argolide, le golfe de Nauplie, ta presqu’île de Monembasie, le golfe de Kolokythia, la presqu’île de Maïna, terminée pi.r le cap Matapan, le golfe de Coron et la presqu’île de Messénie, au S. ; le golfe d’Arcadie, le cap Tornèse, les golfes de Patras, de Lépante et de l’Arta, à 1 O. "Les îles soit : Eubée, Scopelo, Skyro, Skiatos, Selidroni et les Cyclades, dans l’Archipel ; Colouri, Engia, Poros, Hydra et Spezzia, dans la Méditerranée ; les îles Ionniemies, dans la nier Ionienne. Le royaume de Grèce est une contrée généralement montagneuse. La chaîna hellénique, qui la traverse du N. au S., projette de nombreuses ramifications, dont l ?s plus considérables sont : le Gramnos ou Mezzovo (ancien Pinde), le Koumaïta (CEta), le Liakotira (Parnasse), l’Elatea (Cythéron), le Trelovouno (Hymette) et le Zagora (Hélicon), dans l’Hellade ; le Ziria (Cyllene), le Ptndactylon (Taygète), le Diaforti (Lycée), dans la Morée. Les cours d’eau les plus considérables sont : l’Hellada (Sperchius), le Matronero ou Mavro-Potamo, qui appartienne it au bassin de

l’Archipel ; le Yasili-Pulumo ou Iri (Kurotas), la Rouphia (Alphée), la C’alavrila (Cra his), le Fidari* (Evenus) et l’Aspru-Potamo (Aoheltfîis), tributaires de la mer Ijniemie. Le lac le plus remarquable du royaume est le Tupolias (Copaïs), dans la IVotie. Le climat est doux et salubre, excepté le ong des côtes, où de nombreux minais répondent pendant l’été des exhalaisons méphitiques, qui occasionnent souvent des fièvres pernicieuses.

Produits ayriioles et mil ëraux, élèue de bestiaux, industrie, commerce. Le soi de la Grèce est loin d’être interne, et c’est au manque de bras, de capttaui et de routes qu’il faut attiibuer l’insuffisance de Ses productions. Il est certain que le ? terres, livrées à une culture intelligente, pourraient aisément nourrir 5 millions d’Imb nuits ; mais la situation agricole du royauu e est réduite, par les raisons que nous venons d’indiquer, a un tel état d’infériorité, qu’on ne saurait la comparer avec celle d’aucun des pays occidentaux de l’Europe. En 1860.1e rendement du maïs, de l’orge et des autrjs céréales fut évalué à 6,130,690 kilogr., chit.’e dérisoire, eu égard à la fécondité et à la superficie des terres arables. La culture du blé, du seigle, de l’orge et du mais donne d’excellents résultats dans les cantons pier eux ; l’avoine et la pomme de terre ne réussissent que très-médiocrement. Le rendement des pois, des

haricots, des feves et du riz ; st aussi beau qu’on peut le désirer, dans ks terrains qui se prélent à ce genre de endure. Le coton est cultivé avec succès en Livadie, à Argos et dans les îles. La garance et le tabac réussissent aussi à souhait. Mais la principale richesse des habitants est la cjtlture des oliviers et do la vigne. La première pourrait