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Le procédé fiitot est une sorte de gravure sur zinc à l’aide d’un acide. I ! donne des produits applicables à la typographie.

Gravure au pointillé. Ce genre de gravure s’exécute entièrement avec des points, sans le secours de traits ni de tailles. Les points se font avec le burin seul ou le burin et la pointe. Morin et Boulanger sont considérés comme les inventeurs de ce genre, qui date de lu fin du xvne siècle. Lutma, orfèvre d’Amsterdam, a laissé quatre portraits au ciselet dont les têtes sont pointillées d’une manière douce et agréable. Mais cette manière, qui différait peu de la précédente, et qui consistait à employer un ciselet ou pointe aiguë et courte sur laquelle on frappait avec un marteau, d’où son nom opits mallei, n’a guère été pratiquée que par Lutma. La gravure au pointillé, au contraire, a eu une grande vogue en Angleterre au xvine siècle. On cite encore les travaux de W. Ryland, obtenus par ce procédé.

Gravure dans le genre du crayon. Elle fut inventée, en 1740, par François. Elle a une grande analogie avec la précédente. Elle se fait particulièrement avec un instrument appelé roulette, et qui est un cylindre d’acier à surface dentée, monté sur un axe, autour duquel il tourne et dont la largeur est proportionnée à la force des tailles. Ce genre était surtout employé pour produire des modèles de dessins. L’invention de la lithographie l’a fait délaisser.

Gravureâ la manière notre on mezso-tinto. Elle a été inventée, dit-on, par Sieghen, lieutenant-colonel au service du prince de Hcsse-Cassel. Le premier ouvrage qu’il publia (1643) fut le buste de la landgruvine Amélie-Elisabeth. Cet officier aurait révélé son secret à Robert de Bavière, prince palatin du bas Rhin, amiral anglais sous Charles Ier, qui l’aurait communiqué à Woleran Vaillant, peintre flamand, lequel l’aurait divulgué peu après. Une autre version attribue cette invention à Fr. Aspruth (1671), un graveur d’ailleurs inconnu. Les Anglais, notamment Smith et G. Withe, ont beaucoup employé cette gravure pour le portrait. Le procédé consistait autrefois à grener à l’infini une planche de cuivre au moyen d’un outil ditierceau. De nos jours, un mécanicien, M. Saulnier, a inventé une machine qui prépare le cuivre pour la manière noire. Cette gravure diffère de la gravure au burin et à l’eaul’orte, en ce que le graveur exécute les lumières au lieu d’exécuter les ombres, qui sont fournies par le fond de la planche. Le iravail se fait au brunissoir, au racloir et à l’ébarboir. On s’explique très-bien l’effet produit par ces outils, si l’on réfléchit que, dans les parties qu’ils attaquent, les grains de la planche, qui viennent blancs à l’impression, ont une surface d’autant plus large qu’ils ont été plus profondément atteints.

Gravure au lavis ou aqua-tinta. Ce genre, pour lequel les procédés abondent, consiste à laver sur le cuivre, au moyen de l’eau-forte, comme on lave un dessin sur la papier avec du bistre ou de l’encre de Chine. Les estampes ainsi exécutées ont toute la valeur des dessins originaux. J.-B. Leprince a tiré un excellent parti de cette découverte. De cette gravure imitant le la-vis, il n’y avait qu’un pas à faire pour arriver à l’imitation des dessins coloriés à l’aquarelle. Il s’agissait seulement de multiplier les planches pour une même estampe, et do distribuer sur chacune d’elles les couleurs destinées à en couvrir les différentes places. Descourtis, Janinet et Dubucourt y sont arrivés et ont produit des œuvres remarquables ; mais, à l’exception do quelques estompes produites par les artisles ci-dessus, toutes celles qu’on a obtenues par le même procédé sont au-dessous du médiocre. Si l’on grave sur l’acier ou tout autre métal, la préparation de la planche par l’artiste est la même que pour le cuivre. Seuls, les mordants diffèrent, Ainsi, par exemple, pour faire mordre sur l’acier, on emploie beaucoup la composition Turell : acide acétique pur très-concentré, 4 parties ; alcool anhydre et acide nitrique, chacun 1 partie ; mais, pour les mordants, depuis l’eau-forte proprement dite jusqu’au glyphogène Deleschamps, il existe plus de cent formules.

Gravure en médailles. La gravure en médailles n’est pas ce que l’on entend habituellement par le mot gravure, puisque ce ne sont pas les médailles elles-mêmes que l’on grave, mais les instruments (poinçons, coins, matrices) qui servent à les frapper. Toutefois, nous avons cru devoir ranger cet art parmi les gravure sur métaux.

Les Égyptiens, les premiers, nous ont transmis des médailles qui ont sollicité l’attention des artistes et des érudits. Les Grecs frappèrent des monnaies et des médailles, 700 ans environ avant l’ère chrétienne, et leurs ouvrages offrent, pour la plupart, une perfection qui n’a pas été dépassée. La monnaie dite de Syracuse est restée un type immortel que les graveurs de tous les temps ont cherché à imiter, dont ils se sont toujours inspirés, mais qu’ils ont rarement pu égaler. La Bibliothèque nationale possède deux pièces d’un concours entre les monétaires de Syracuse, exécutées par les graveurs Evenète et Simon. M. Turgan, dans son ouvrage les Grandes usines de France, signale ces morceaux comme les plui mftrveilldiises productions de l’art

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humain ; ils sont, dit-il, sinon supérieurs, certainement égaux aux plus belles statues de la Grèce, aux plus beaux morceaux de Michel-Ange et de Benvenuto.

À Rome, l’art de la gravure éprouva de j grandes variations dans ses progrès ; l’on i voit cet art s’éteindre peu à peu lors de la décadence de l’empire romain, après avoir brillé d’un vif éclat sous les Césars.

De rares médailles celtiques gauloises sont parvenues jusqu’à nous ; elles sont défectueuses en tout point. Sous les barbares et pendant une longue suite de siècles, l’art monétaire fut réduit, en Europe, aux procédés les plus primitifs. L’étude des monnaies mérovingiennes n’offre aucun intérêt à quiconque n envisage les choses qu’au point de vue de l’art et des procédés industriels ; on n’y trouve que des imitations monotones et imparfaites, sans relief ni contours, des types consacrés par l’art romain. Mais ce qui excite au plus haut degré l’intérêt, c’est le mouvement, tant de fois interrompu et repris, de l’art monétaire dans le moyen âge. Ce n’est véritablement qu’aux temps de la Renaissance que l’art de la gravure atteignit son apogée ; et le xvie siècle a, dans cette branche de l’art, conquis une supériorité qui, après s’être maintenue plus ou moins longtemps dans quelques contrées, finit par faire place à une décadence universelle, d’où le xixe siècle est encore loin de s’être relevé.

L’étude des sceaux du moyen âge est du plus haut intérêt. Il arriva souvent qu’on suspendit aux chartes des épreuves de sceaux en or. On possède aussi des médailles d’argent et de bronze, qui ne sont que des épreuves un peu plus soignées des sceaux ordinaires. Mais les artistes qui entreprirent les premiers de faire des médailles à l’imitation des anciens, aussi bien que le3 graveurs de sceaux, ne purent produire que des épreuves coulées dans des moules, puis retouchées au burin, afin de faire disparaître les défauts inévitables de la fonte. Cet art imparfait des médaillons coulés et ciselés fut seul en usage en France et en Italie pendant le xve siècle. Au commencement du xvie siècle, Victor Camelo, ayant inventé l’art d’enfoncer les coins dans l’acier, le nombre des médailles frappées à bras dépassa bientôt celui des médaillons fondus et ciselés. Ces derniers, toutefois, continuèrent à être en usage pendant tout le xvie siècle ; l’Allemagne en produisit de très-beaux à la même époque. Au xviie siècle, pendant que ce procédé semblait tomber en désuétude par toute l’Italie, Dupré et Warin lui donnaient en France un lustre nouveau. Les derniers médaillons remarquables qu’on

Puisse citer dans ce genre appartiennent à époque de la vieillesse de Louis XIV. C’est surtout en Italie, dans la seconde moitié du xve siècle, que l’art de fondre et de ciseler des médaillons fit de merveilleux progrès, grâce à l’impulsion donnée par-un grand artiste, le fondateur de l’école de Vérone, Victor Pisanello, vulgairement appelé le Pisan. Après lui, toute une colonie de graveurs en médailles se forma à Vérone : Matthieu Dei PaSti, Jules délia Torre, Jean-Marie Poinodello, Jean Carotto, etc. De Vérone, l’art de la gravure se répand dans les autres villes d’Italie, et l’on voit surgir les Sperandio de Mantoue, Boldic de Venise, Maréscotti de Ferrare, Jean-François de Pavie, Pierre de Milan, André de Crémone, Clément d’Urbino. La plupart des médailles du xve siècle sont fondues en bronze : il en existe un petit nombre en argent et même en or.

Un mouvement artistique s’était produit aussi en Allemagne. Les villes libres de Nuremberg et d’Augsbourg paraissent s’être partagé le monopole de la gravure en médailles ; à Nuremberg se fait sentir tout d’abord l’influence du génie d’Albert Durer. On ne peut rattacher sûrement aucune médaille connue de l’école de Nuremberg à l’école semi-gothi 3ue d’Adam Kraft, laquelle florissait à la fin u xve siècle. Les premières médailles connues, dont les dates indiquent les premières années du xvie siècle, émanent évidemment de l’école de Peter Fischer, artiste dont le goût s’était développé par un long séjour en Italie et dont les ouvrages, traités dans le sentiment de la Renaissance, portent déjà l’empreinte de l’affectation qu’on peut reprocher à la fin de cette période.

Quand l’Allemagne entra dans cette nouvelle voie, il y avait déjà plus de soixante ans que les artistes italiens la parcouraient avec éclat ; les procédés des artistes de Nuremberg furent ceux des Pisanello et des Sperandio.. Toutes les médailles de la belle école allemande sont, comme celles du xvc siècle en Italie, fondues d’abord, puis ciselées sur la fonte. On connaît les curieux médaillons en bois d’Albert Durer ou de ses élèves, ouvrages où l’on ne sait ce qu’on doit le plus admirer de la vérité de l’imitation ou de la délicatesse du travail. La plupart de ces médaillons ont été moulés à l’époque de leur exécution, et les collections de Nuremberg en possèdent des épreuves en bronze. Parmi les artistes qui ont illustré l’art de la médaille en Allemagne, on cite, indépendamment d’Albert Durer, un Hans Masslitzer, un Wenzel et un Albert Jammitzer.

En France, il n’y a pas eu de médailles fabriquées sous les rois de la première et de la seconde race, c’est-à-dire de 420 a 987.

Les monuments les plus précieux pour l’histoire de la gravure en France sont les sceaux

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des rois, de Charlemage à saint Louis, dont il a été conserva quelques moules ou matrices gravées sur cuivre et des empreintes en cire.

Les médailles frappées sous Charles VIII sont en petit nombre ; on distingue celle qui fut fondue en or à Lyon, en 1493, lors du passage de ce prince se rendant en Italie ; le relief en est trè : s-bas, comme celui d’un jeton ou d’une monnaie ; mais les types commencent déjà à s’améliorer et révèlent un progrès. Bientôt après, la France, par ses médailles et ses monuments, vient prendre place au premier rang dkns cet art qu’il lui sera réservé plus tard, aux temps des G. Dupré, des J. Warin et de leurs successeurs, de porter au plus haut degré de splendeur.

Le musée de l’Hôtel des monnaies de Paris renferme, parmi ses richesses en ce genre, les coins d une médaille frappée en mémoire de la conquête de Naples sous Charles VIII ; elle est la première où se rencontre une imitation des anciennes médailles romaines. C’est à l’époque de la Renaissance, que l’art de la gravure prit enfin son essor chez nous. Plusieurs des médailles du règne de François ier5 dont les coins ont été conservés à la Monnaie, ont été gravées en Italie ou par des Italiens établis en France. Il est à remarquer, d’ailleurs, que les médailles françaises du règne de François I=f, tout en laissant entrevoir une grande amélioration dans la gravure, ne présentent guère encore de différence, pour le relief, avec les monnaies. Le progrès manifesté à cette époque fut dès lors continu.

Sous le règne de Henri IV surgit un artiste d’un très-grand mérite, Georges Dupré. Les personnages les plus illustres du temps lui confièrent à l’envi te soin de reproduire leurs traits en médaillons. Jean Warin, élève de Georges Dupré, continua les traditions de son maître. Tous les types si remarquables des monnaies du règne de Louis XIII, et ceux du règne de Louis XIV jusqu’en 1072, ont été gravés par Warin. Après ces deux grands artistes l’art déclina. La pompeuse protection de Louis XIV, la production excessive à laquelle cet orgueilleux monarque condamna les graveurs pour célébrer jusqu’aux moindres incidents de son règne, la sujétion à laquelle il les soumit en leur imposant, non-seulement les sujets à traiter, mais encore la façon dont ils devaient l’être et jusqu’aux esquisses et dessins de leurs œuvres, l’exagération du sentiment laudatif, qui avilissait les artistes en les abaissant au rôle de courtisans, ces diverses causes réunies amenèrent fatalement un état de décadence notoire. On remarque encore cependant les œuvres de graveurs tels que Chéron, Molard, Manger, Breton, Bernard, Roussel, qui, par le caractère élevé de leurs travaux, se rapprochent de l’école de Dupré et de Warin.

La collection des médailles frappées sous le règne de Louis XV est assez nombreuse ; on y trouve la continuation de l’école qui domine vers la fin du règne précédent, et l’on remarque, parmi les artistes de cette époque, les Duvivier, les Roëtiers, les Le Blanc. Dans les œuvres de ces artistes, l’ensemble manque de grandeur et d’élévation ; mais la forme est fine, délicate et l’arrangement général est très-harmonieux.

Le règne de Louis XVI n’est pas très-riche en médailles ; le mérite de quelques-unes les recommande particulièrement à l’attention ; elles sont signées Benjamin Duvivier, Gatteauxpère, Droz et Dupré. Les premiers temps de la Révolution et ceux de la République virent éclore un grand nombre de médailles et de médaillons, la liberté de frapper n’étant plus astreinte à aucune limite. On trouve à cette époque des noms de graveurs estimés. A leur tête vient se placer Augustin Dupré, à qui l’on doit les belles monnaies de la République aux types de la Force et de la Liberté, de la tête de la Liberté et do l’emblème de la Loi, représenté par un génie écrivant sur des tables. À ses côtés se distinguent Droz, Jalley, Andrieu, Gailo, Brenet, Depaulis, Gatteaux fils, Gayrard, Jeuffroy, etc., qui contribuèrent avec lui à l’édification de la galerie numismatique du Directoire, du Consulat, de l’Empire et même de la Restaution.

La Restauration a eu aussi ses graveurs distingués : Gayrard, Depaulis, Tiolier fils, J.-J. Barre, Caunois, etc. Vers la fin de cette période, parut un graveur de premier ordre, Domard, dont l’œuvre, malheureusement peu considérable, fut interrompu par une mort prématurée. La gravure officielle baissa notablement sous le règne de Louis-Philippe, et tomba tout à fait sous celui de Napoléon III. Peut-être le type plus qu’ingrat qu’ils étaient contraints de reproduire sur les monnaies a-t-il mal inspiré les artistes ; car, malgré la sécheresse de leurs compositions, MM. Bovy et Oudiné sont assurément des graveurs du plus grand mérite.

« — III. Gravure sur dois. Ce genre de gravure, quoique intimement lié à l’invention de l’imprimerie, a cependant une origine antérieure aux premiers essais de Gutenberg ; car, d’après M. Auguste Bernard, l’impression xylographique ou sur planches fixes remonte au xive siècle, tandis que l’impression par caractères mobiles ne date guère que du commencement du xve siècle.

Comme gravure d’art, la gravure sur bois n’a ni date ni lieu d’origine bien précis ; on

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peut toutefois regarder comne probable que les Chinois la pratiquaient dès le xie siècle. En Europe, la gravure sur bois passe poui moins ancienne que la gravure en tailledouce. On connaît cependant un Saint Christophe, gravé sur bois en 142 :) ; tandis que lq plus ancienne gravure sur mé : al, dont on possède une épreuve, ne date que de 1452. La gravure sur bois fut illustrée par les travaux d’Albert Durer, de Lucas de Leyde, de Lucas de Cranach et de Hans Lutzelburger, le spituel interprète de Hans Holbein ; elle fut ensuite à peu près délaissée pendant deux siècles environ. Enfin, un perfectionnement dans le système d’exécution, consistant à remplacer 1 emploi du bois de poirier ou du buis en bois de fil par !e bois de buis de bout, vint, au commencement de ce siècle, ouvrir à ce genre de nouveaux horizons.

Jusqu’alors la gravure sur lois s’exécutait ordinairement sur poirier de fil, à l’aide du canif et du bute-avant, sorte de ciseau plat et recourbé, servant à enlever les intervalles blancs restés entre les lignes.îoires que formaient les traits du dessin, lorsque ces traits, trop écartés entre eux, ne pouvaient être complètement isolés par deux : incisions inclinées produites par le trant hant du canif, de chaque côté du trait à épargner. Cette opération se nommait champlevage.

C’est à l’aide de ces moyens ingrats qu’ont été exécutées ces gravures auxquelles sont attachés les noms de Durer et de Lutzelburger, petits chefs-d’œuvre. De nos jours, ce genre d’exécution est presque abandonne ; il n’est plus employé que pour lus planches de grandes dimensions, de touche large, et pour les très-gros caractères d’imprimerie, que le poids delà matière ordinairement employée rendrait peu maniables. Un graveur, mort récemment, Porey, est le seul qui, à notre époque, ait eu quelque succès Jans ce genre de gravure près de disparaître.

La gravure sur bois s’exécute actuellement sur des rondelles de buis, en bois de bout, ayant environ, comme épaisseur, la hauteur des caractères d’imprimerie, de manière à pouvoir s’intercaler dans le texte.

Lorsque, après avoir parfaitement dressé et poncé une des surfaces dt bois, on y a étendu une légère couche de tlanc gommé, la planche est prête à recevoir le dessin. Ce dessin, du reste, ne réclamant (ucune condition spéciale d’exécution, l’artis ; e y conserve toute liberté. Mais ici commence l’œuvre du graveur sur bois ; elle consiste à rendre, aussi fidèlement que possible, l’effet du dessin. On y parvient en enlevant, au mojen de burins et d’échoppes, les blancs du dessin et en épargnant les lignes ; les tons au lavis ou à l’estompe sont rendus par des hachures ou tailles plus ou moins serrées et plus ou moins larges. C’est, du reste, dans cette partie de l’interprétation que se révèle le talent du graveur.

La planche terminée est rem se k l’imprimeur typographe, qui la tire, à part ou 1 intercalé dans le texte.

C’est le procédé que nous venons d’indiquer qui produit cette immense quantité d’ouvrages à gravures, depuis le Journal illustré à un sou, le Monde illustré et 1 Illustration, jusqu’au Magasin pittoresque, de M. Ed. Charton, et à l’Histoire des peintres, de M. Ch. Blanc.

La plupart des gravures des ouvrages il-lustrés sont exécutées sur bois. Nous devons aux immenses progrès que cet art a faits de nos jours l’intelligente interprétation et la reproduction à l’infini des charmantes vignettes de nos principaux dessinateurs modernes : Granville, Tony Johannot, Gavarni, G. Doré, et même E. Delacroix, Meissonier, et bien d’autres encore qui ont souvent confié à la gravure sur bois l’interprétation de

— leurs compositions. Ce genre do gravure a pris sa place naturelle entre la gravure en mille-douce et la lithographie ; il peut lutter avec avantage, comme prix de revient, contre tous les autres genres d’illustration connus jusqu’à ce jour.

Si elle ne peut atteindre le fini, la douceur et la délicatesse de la gravure sur métal, la oravure sur bois reproduit admirablement l’esprit et la finesse de touche du croquis ; souvent même elle rivalise presque avec la délicatesse de la taille-douce et le velouté de la lithographie ; mais ce qu’on ne saurait en aucune manière lui contester, c’est une franchise de ton, une vigueur et un brillant qui n’ont d’égal dans aucune autre manière.

L’Allemagne, que l’on peut an quelque sorte considérer comme le bercent, de la gravure sur bois en Europe, est res ;ée, depuis Albert Durer, presque stationnant ! et s’arrête encore à la gravure au trait, qu’elle exécute, nous devons en convenir, avec un.) rare perfection. L’Angleterre nous devançn dans l’art de la gravure sur bois. Il y a dix ans, elle n, porté à son plus haut point de perfection cet art dédaigné pendant plusieurs siècles. Les gravures de Thomson, de Vizetelly et de W, Linton sont restées longtemps pour nous des modèles que nous ne pouvions égahr.

Importée en France vers 1832, 1* gravure sur bois de bout prit un vigoureux essor et ne tarda pas non-seulement à égi.ler, mais même à dépasser la perfection de nos voisins. Ils se virent obligés ne recojrir à nos meilleurs artistes pour la gravure des livres de luxe. Les noms les plus recommandantes par leur talent en ce genre sont MAL Pisan,