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cipite en accompagnant sa chute de son redoutable sifflement de mort. Les enfants et les vieillards sont les premières victimes et le carnage recommence. Après quoi, le monstre, gorgé de sang, agite ses ailes bruyantes, s’élève dans les airs et regagne l’amphithéâtre, son repaire. Le lendemain, nouveau carnage. Cinquante jours, dit la légende, se passèrent ainsi. Les rues de Metz, naguère si bruyantes, étaient devenues muettes et mornes, car la peur enchaînait chacun à son foyer.. Le commerce avait fui et la famine était venue. En vain le sang des victimes inondait les autels des divinités profanes : ces vains holocaustes ne pouvaient calmer le courroux de Dieu, et le Graully (c’est ainsi que les Messins avaient nommé le monstre) continuait ses ravages. Or, ces événements se passaient en l’an du Christ 47 environ ; tandis que les bûchers consumaient les offrandes destinées à calmer ■ Jupiter, le saint évêque Clément passait la nuit en prières, se préparait par les jeûnes à devenir l’instrument de Dieu. Déjà quelques personnes, sur qui les prédications de l’évêque avaient produit une certaine impression, avaient mis en avant l’idée qu’il pourrait, par ses prières, faire cesser l’horrible fléau, et saint Clément, qu’on venait solliciter de toutes parts, crut devoir céder au vœu général.. Suivi chaque jour de nouveaux prosélytes, il marche processionnellement à la recherche du monstre. Il y avait huit jours que la bannière épiscopaïe se promenait par les rues de Metz, quand le Graully, cache et guettant de nouvelles victimes, apparut tout à coup. Ceux.qui suivaient l’évêque, effrayés, se disposaient déjà à fuir, quand il les arrêta par ces simples mots : « Taisons-nous. » Le monstre s’élance ; mais, ô miracle ! à la vue de l’évêque et de son saint.cortège, il est saisi d’effroi, agite ses ailes et veut fuir. L’éveque alors va droit à lui, lui présentant la croix et l’aspergeant abondamment d’eau bénite. Le Graully se tord dans les convulsions de la fureur. Chaque goutte de l’eau sainte est un dard qui pénètre au fond de ses entrailles. Enfin, rassemblant ses forces, le Graully se dresse de toute la longueur de son corps, déploie convulsivement ses griffes contractées, et les lance, par un effort surnaturel, contre le saint tranquille et calme. Mais il n’a frappé que le vide, et il tombe avec un dernier cri aux pieds du.saint. L’évêque alors, détachant l’étole de son cou, la jeta sur la tète du Graully, et le monstre, sous ce lien redoutable, se laissa entraîner sans résistance jusqu’à la rivière de Seille, où saint Clément le précipita. Telle est la légende du Graully, qui fixe la date des premiers succès du christianisme en Lorraine. En commémoration de cet événement, la nie où saint Clément rencontra le dragon fut appelée la rue Taison, à cause des paroles prononcées par l’évêque, et, pendant plusieurs siècles, 1 anniversaire de ce jour miraculeux fut consacré par une procession à laquelle assistaient tous les bourgeois de la cité. On y portait l’effigie du Graully (de même qu’à Tarascon on porte.encore aujourd’hui celle de la Târasque), et chaque boulanger était tenu de jeter un pain tout entier dans sa gueule béante : c’était la dîme des pauvres.

GRAUMANN (Jean-Philippe), économiste allemand, mort en 1762. Il fut successivement commissaire du commerce à Brunswick, conseiller privé des domaines et des finances (1720), puis directeur général de la monnaie à Berlin, sous Frédéric IL Très-versé dans la connaissance des monnaies des divers États de l’Europe, il réforma le système monétaire de la Prusse, où le titre connu sous le nom de pied de Graumann est encore en usage, sauf de légères modifications. Il a publié en allemand quelques ouvrages fort estimés, dont les principaux sont : Tableaux détaillés des monnaies à l’usage des commerçants (2 vol. in-8o) ; Examen approfondi d’une lettre concernant’ le système monétaire en usage en Allemagne et chez d’autres peuples (1750, in-4<>) ; Tableaux pour calculer l’argent et l’or d’après leur titre (1761) ; Recueil de lettres sur le change et son cours, sur la proportion entre l’or et l’argent, sur le pair des monnaies, etc. (Berlin, 1762, 2 vol. in-4o), savant ouvrage dont une partie a été traduite en français par L. Beyerlé, sous le titre de Lettres de Graumann (Paris, 1788, in-8o).

GRAUN (Charles-Henri), compositeur et chanteur allemand, né à Wahrenbrûck(Saxe) en noi, mort en 1759. A l’âge de douze ans, il fut envoyé à Dresde avec ses frères, et admis à l’école do la Croix, où les jeunes gens recevaient alors une éducation toute musicale. Charles-Henri y suivit les leçons de chant de Grundig, excellent professeur qui possédait à fond toutes les ressources de l’art vocal, et l’organiste Chrétien Pezold, claveciniste de la musique du roi, lui enseigna le clavecin.

La voix de soprano de Graun s’était, à l’âge de la puberté, transformée en une voix de ténor assez maigre, qui ne pouvait acquérir de consistance qu’avec le temps. Il profita de son repos forcé pour prendre des leçons de composition de Schmidt, maître de chapelle du roi de Pologne. Quand il quitta l’école, il séjourna encore à Dresde quelques années, qu’il employa à se créer des relations. Engagé comme tl, "mier ténor au théâtre de

Brunswick en 1725, il débuta dàhS’ //«irteiM

anceps, opéra du inaître de chapelle Schutnann.

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Les airs qui faisaient partie de son rôle ne l lui convenant pas, le chanteur les remplaça par d’autres morceaux de sa composition, qui plurent tellement au duc de Brunswick, qu’il chargea son ténor de composer un opéra. Polydore est la première œuvre dramatique de Graun ; le succès qu’il obtint fut si grand, que l’auteur reçut le titre de vice-maître de chapelle. Encouragé par ce triomphe, il écrivit cinq autres partitions qui eurent égalemont une brillante réussite. Bientôt son nom fut connu dans toute l’Allemagne. Sur l’invitation de Frédéric, prince royal de Prusse, il sa rendit à Rheinsberg, où il chanta dans les concerts, Il composa la musique des cantates faites par le prince. Après son avènement au trône, en 1740, Frédéric II nomma Graun maître de chapelle et l’envoya en Italie recruter une troupe chantante. Ce voyage étendit la réputation du compositeur allemand. De retour à Berlin avec une troupe italienne composée d’artistes hors ligne, Graun, dès sou arrivée, organisa l’Opéra de cette ville. C’est à la prospérité de ce théâtre qu’il consacra le reste de sa vie, en écrivant, dans l’espace de quinze ans, vingt-neuf opéras italiens. Parmi ces ouvrages, citons pour mémoire : le Demofoonte, dont l’air Misera pargoletto arracha des larmes à l’auditoire, et Britannico, dont 4e chœur final, Vanne Néron spietato, peut être considéré comme un chef-d’œuvre. Après vingt-quatre ans deser. vice à la cour de Prusse, Graun mourut à Berlin, regretté de tous les artistes. Comme chanteur, il avait acquis une dextérité vocale inconnue de son temps en Allemagne. Sa voix était celle d’un ténor aigu, d’un mince volume, mais expressive et flexible. Sa vocali-I sation était facile, mais son trille défectueux. Comme compositeur, cet artiste a joui longtemps en Allemagne d’une très-grande réputation. Ses œuvres théâtrales, imitées pour la plupart des maîtres italiens d’alors, sonttom-1 bées dans l’oubli ; mais sa musique sacrée, et j surtout son oratorio de la Mort de Jésus, considéré comme un chef-d’œuvre en son genre, ont fait vivre son nom.

GRAUNSTEIN s. m. (grôn-stain). Miner.

Roche composée d’amphibole et de feldspath,
; qu’on appelle aussi dioritb et diabasb..

GRAUNT (Jean), statisticien anglais, né à

! Londres en 1620, mort en 1674. Il exerça la

. profession de marchand mercier, s’attira la , considération de ses concitoyens, remplit diverses fonctions municipales et devint direc-1 teur des eaux de Londres. Il fut successivement puritain, socinien et catholique. Graunt s’est fait connaître par des Observations on the bills of moriality (Londres, 1661, in-4»), un des premiers ouvrages de statistique qu’on ait publiés en Europe.

GRAUS, bourg d’Espagne, prov. et à 66 kilom. E. de Huesca, au confluent de l’Essera et de l’Isavena, et au pied d’une haute montagne à pic ; 2,500 hab. Moulins à huile et à farine ; fabriques de savon, de papier, de tissus de soie ; teintureries. Patrie du fameux inquisiteur Torquemada. On y remarque des

rues bien pavées, des maisons bien bâties ; la place de la Constitution, entourée de belles colonnes en pierre de taille, et l’église, qui est très-ancienne et dans laquelle on conserve un crucifix donné à la ville par saint Vincent Ferrier. Dans les environs, au pied d’un rocher qui menace à chaque instant d’ensevelir la ville, s’élève une belle chapelle, but de nombreux pèlerinages.

GRAUTOFF (Ferdinand-Henri), savant allemand, né près de Hambourg en 1789, mort en 1832. Il suivit la carrière de l’enseignement, professa à Leipzig et à Lubeck, puis devint bibliothécaire de cette dernière ville. Nous citerons de lui : Exposé de la réforme des Églises chrétiennes (1817) ; l’raitéde l’état des établissements d’instruction publique à Lubeck avant la réforme de Luther (1830) ; Recueil des médailles relatives à l’histoire de la ville de Lubeck (1830).

GRAUVES, village et comm. de France (Marne), cant. d’Avize, arrond. et k 8 kilom. d’Epernay ; 511 hab. Le territoire de cette commune fournit des vins mousseux, provenant de raisins blancs, que l’on classe dans les troisièmes qualités des vins de Champagne. Le vignoble de Grauves, d’une contenance de 76 hectares, fournit les meilleures tisanes de Champagne, vins peu mousseux et de seconde qualité. Les houalles sont regardés comme le meilleur quartier de Grauves. Le vin qu’on y récolte se distingue par un goût de pierre a fusil ; il est plus vineux que la . cramant et offre quelque analogie avec le vin de la montagne de Reims ; il vaut, année moyenne, de 150 à 200 fr. la pièce.

GRAUW (Henri), peintre hollandais, né à Horn vers 1C27, mort à Alkmaer en 1681. Il reçut les leçons de Pierre Grebber et de Jacques van Kampen, puis alla passer trois années à Rome, où il connut Poussin et se livra à une étude assidue des chefs-d’œuvre de l’art. De retour en Hollande, il habita successivement plusieurs villes et finit par se fixer à Alkmaer. Cet artiste composait avec beaucoup de soin : aussi a-t-il fort peu produit. Ses tableaux sont remarquables par la noblesse de la composition, la sagesse de l’ordonnance, l’ampleur de$ draperies, l’heureux cii^ïT». *io« fr...i»oa On n aussi, de lui des dessins à plusieurs crayons, qui sont extrêmement estimés.

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GRAUWACKE s. f. (grô-va-ke — de l’allem. grau, gris ; waclce, nom d’une roche). Miner. Nom donné à diverses roches qui appartiennent aux terrains de sédiment.

— Encycl. On donne le nom de grauwackes aux brèches, aux poudingues, aux grès, quelquefois môme aux argiles des terrains de sédiment les plus anciens, ’ou les plus rapprochés des terrains éruptifs qui ont agi’ Sur eux de différentes manières. On les distingue en grauwackes grossières et grauwackes schisteuses. Celles-ci renferment un grand nombre de paillettes de mica disposées à plat et paraissent avoir été primitivement des argues. Elles passent, par toutes les nuances, aux schistes micacés et aux schistes talqueux. Le plus souvent, les grauwackes offrent des teintes sombres, et les variétés schisteuses deviennent tout à fait noires ; cependant il y en a de diverses couleurs, et spécialement des rouges, comme celles qu’on a nommées vieux grès rouge. Dans les grauwackes composées de gros fragments, on peut distinguer, non-seulement la nature, mais encore la provenance des éléments qui s’y trouvent ; dans les autres, les éléments quartzeux dominent généralement, en vertu de leur’résistance plus longue à la. décomposition.

GRAVANCHE s. f. (gra-van che). Ichthyol. Variété de gravaret qui habite le lac de Genève.

GRAVANDER (Laurent-Frédéric), médecin et poète suédois, né à Sund (Westmanland) en 1778, mort en 1815. Il pratiqua son art dans le district de Falun, où il s’attacha à propager la pratique de la vaccine. Ses principaux ouvrages sont : Avis sur les avantages de l’inoculation de la vaccine (1804) ; Préservatif contre les maladies contagieuses (1807). On lui doit, en outre, des poésies et des poSmea d’une valeur médiocre : Hercule, la Sourcéde la sagesse, etc., qui ont paru à Stockholm, dans le Journal de la littérature et du théâtre,

GRAVATIER s. m. (gra-va-tié — rad. gravats). Techn : Celui qui enlève et transporte les gravats ou décombres de démolition.

GRAVATIF, IVE adj. (gra-va-tif, i-vedu lat. gravure, alourdir). Pathol. Qui est accompagné d’un sentiment de pesanteur : Douleur GRAVATIVE.

GRAVATS s. m. pi. (gra-va — rad. grave, ui s’est dit pour grève). Syn. de gravois ; Tn tombereau de gravats.

GRAVE adj. (gra-ve —lat. gravis, la même que le sanscrit guru, pesant, probablement de la racine gur, s’appuyer, résister). Physiq. Pesant : Les corps graves.

— Fig. Important, considérable, de grande conséquence : Matière grave. Sujet grave. Circonstances graves. Faute grave. Une grave erreur. Le rôle d’une jolie femme est beaucoup plus grave que l’on ne pense ; il n’est rien de plus sérieux que ce qui se passe le matin à sa toilette, au milieu de ses domestiques. (Montesq.) Le despotisme est le plus grave attentat contre la liberté. (Bautain.)

Tu dis vrai, le bonheur est une choïci grave.

Il veut des coeurs de bronze, et lentement s’y grave.

V. Huao.

Il Qui peut avoir des conséquences très-fâcheuses : Maladie, blessure grave, il Qui est d’un grand poids, d’une grande considération dans certaines matières controversées : De Graves autorités. Cette déclaration est des plus graves. Vous ne donnez pas de bien graves raisons, il Qui parle ou agit d’une manière sérieuse et digne ; qui est fait ou dit d’une manière sérieuse et digne : Un homme grave. Un maintien grave. Celui qui songe à être grave ne le sera jamais. (LaBruy.) L’air grave est l’air d’un homme qui s’estime beaucoup et qui désire fort d’être estimé. (Malebr.)

— Qui est dans un genre sérieux et élevé, qui n’admet ni l’enjouement ni la plaisanterie : Mœurs graves. Pensées graves. Donner un tour grave à la conversation. La familiarité est voisine de la négligence et choque dans un livre grave. (S. de Sacy.)

— Gramm. Se dit d’un accent dirigé de gauche à droite, qui se place sur certaines voyelles, soit pour modifier leur son, soit pour distinguer certains mots dont l’orthographe est d’ailleurs la même. Il Qui est surmonté d’un accent grave : A grave. È grave. U grave, il Qui a un son relativement sourd : A est grave dans âge et ouvert dans sage.

— Mus. Bas, par opposition à aigu : Son

GRAVE. Ton GRAVE. Noie GRAVE. Voix GRAVE.

Le freux est d’une grosseur moyenne entre le corbeau et la corbine, et il a la voix plus grave que les autres corneilles. (Buff.)

— s. m. Physiq. Corps pesant : La machine d’Aiwaod sert à calculer la chute des graves. Newton trouve que la force qui fait tomber les graves sur la surface de la terre s’étend jusqu’à la lune et ta retient dans son orbite. (Buff.)

— Métrol. Nom donné primitivement au poids appelé depuis kilogramme.

— Littér. Pensées, style grave : Le grave est au sérieux ce que le plaisant est à l’enjoué : il y a un degré de plus, et ce degré est considérable. (Volt.)

Heureux quîu dans <w« «»•■ -~ :*, ■»’■...« »ujx légère, Fasser du yrave au doux, du plaisant au sévère.

Boileau.

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— Mus. Ton grave : Passer du grave à l’aigu. Une voix belle dans le gravb.

— Comm. Vin blanc du village de Grave, dans la Gironde : Un verre de grave. Boire du GRAVE.

— Syn. Grave, («Vieux. L’homme grave est celui qui s’observe, qui ne fait jamais rien de contraire à sa dignité, qui ne plaisante pas mal à propos, qui s’occupe habituellement de choses utiles et qui les traite avec l’attention qu’elles méritent. L’homme sérieux est celui qui ne rit presque jamais, qui a toujours l’air’ grave, et qui aurait cet air lors même qu’il prendrait des bagatelles pour des choses importantes. En d’autres’termes, grave se rapporte surtout au caractère et sérieux aux ma’V nières. Mais, lorsqu’on applique ces deux adjectifs aux choses, ils diffèrent alors en c’a que sérieux se rapporte à la vérité des choses en même temps qu’à leur importance, tandis que grave ne se rapporte qu’a cette dernière.

— Grave, grief. Ce qui est grave mérite une attention sérieuse, à cause des conséquences qui peuvent en résulter ou des circonstances qui l’accompagnent. Ce qui est

grief est en soi-même d’une fâcheuse naturej est plus que médiocrement mauvais. On dit qu’une affaire a de la gravité quand elle peut amener un gain ou une perte considérable ; la grièvete du péché est ce qui le dist tingue d’une faute légère, d’une peccadille.

— Antonymes. Bouffon, facétieux, léger, ’ plaisant, comique, risible. — Frivole, ’futile, insignifiant, puéril, vain.

GRAVE s. f. (gra-ve — autre forme du mot grève). Se dit quelquefois pour grève chez les pêcheurs de Terre-Neuve, et s’employait autrefois partout en ce sens : in grave, défrichée et nettoyée, sert à étendre et à faire sécher le poisson. (Hautefeuille.)., ,, ,

— Dans là Gironde, Terrain qui est composé de gravier, de sable, d’argile, et. qui couvre les plateaux et les collines.

GRAVE, ville forte de Hollande, prov. du Brabant septentrional, arrond. et à 31 kilom. N.-E. de Bois-le-Duc, sur la rive gauche de la Meuse ; 2.800 hab. Célèbre par un siège qu’elle soutint en 1602 contre Maurice de Nassau. Elle fut prise en 1072 par lès Français et en 1674 par Guillaume d’Orange.

GRAVE-EN-OISANS (la), bourg de France (Hautes-Alpes), ch.-l.de caiit. ; arrond.’et à 30 kilom. N.-O. de Briançon, sur la Romanche, à 1,500 mètres d’altitude ; pop. aggl., 1,446 hab. — pop. tôt., 1,459 hab. Patrie du géographe Nicolas du Nicolay. Au S. se montrent les magnifiques glaciers de Tabuchet do Pacave et du Vallon, dominés par la giganr tesque aiguillo du Midi, dont le sommet atteint 3,987 mètres.

GRAVE(Henri de), dominicain et philologue" néerlandais, dont le véritable nom était Vermolmiui, né à Grave (Gueltlre), mort à Nimègue en 1552. Il fut professeur, puis prieur de son ordre à Nimègtie, et donna quelques éditions estimées, notamment celles des Œuvres de saint Cyprien (1544), de saint Jean Damascène (1546), de Paul, évoque de Noie (1560), etc.

GRAVE (Pierre-Marie, marquis nu), général, écrivain et homme politique français, né en 1755, mort à Paris en 1823. Il entra dans les mousquetaires, prit part au siège de Gibraltar, devint colonel (1782), premier écuyer du duc de Chartres, maréchal de camp, et . s’attacha, dès le début de la Révolution, au parti du duc d’Orléans. Chargé du porte ; feuille de la guerre en remplacement de M. de Narbonne (9 mars 1792), il sortit du ministère au bout de deux mois (s mai), fut décrété bientôt après d’accusation et passa alors en Angleterre, où il resta jusqu’en 1804. À cette époque, le marquis dé Grave rentra en France. Il reçut le commandement de l’île d’Oléron (1809), qu’il garda jusqu’en 1814. Louis XVIII le nomma alors général de division, puis pair de France. De Grave a laissé quelques compositions légères : la Folle de Saint-Joseph, insérée dans lesi^olies sentimentales (1787), et un Essai sur l’art de lire (1816).

GRAVE (Charles-Joseph de), jurisconsulte et écrivain belge. V. Degrave.

GRAVÉ, ÉE (gra-vé) part, passé du V. Graver. Tracé en creusant avec un instrument de métal : Planches gravées. Pierres gravées. Il Tracé en creusant d’une manière quelconque : Des mot ! gravés sur te sable.

— Exécuté en gravare : Le tableau a été gravé plusieurs fois.

Gravé de petite vérole, ou simplement Gravé, Fortement marqué de petite vérole : Être gravé, avoir le visage gravé de petite vérole. Cette femme serait belle si elle n’était gravée. ^

— Fig. Marqué, empreint d’une façon durable : La loi de la nature, {{{1}}} "" cœur de tous tes hommes, noua p^rleintérieiirement. (Patru.) On efface souvent ce qui est tracé dans l’esprit, jamais ce qui est gravé dans le cesitr. (De Ségur.)

GRAVELADE s. f. (gra-ve-la-de). Art vêtôr. Un des noms de la clayelée.

GRAVELAGE s. m. (gra-ve-la-je — rad. ’ grave, sable). P. et chauss. Ouvrage en gravier. GRAVELAINE s. f. (gra-ve-lè-ne). Nav^