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elles ont toujours peu vécu. Quand elle broute, la girafe saisit le feuillage d’une faucon très-singulière : elle sort sa langue longue, rugueuse, très-étroite, et l’enroule autour de i objet dont elle veut s’emparer. Ce qui montre, au surplus, que la girafe est "appelée à brouter les hautes branches des arbres, c’est la gêne qu’elle manifeste quand elle est obligée de prendre quelque chose à terre. Pour y parvenir, elle écarte d’abord un des pieds de devant, puis l’autre, recommence à plusieurs reprises le même manège, et ce n’est qu’après ces tentatives réitérées qu’elle se détermine à baisser le cou et à porter ses lèvres et sa langue sur l’objet qui lui est offert.

La girafe ne peut marcher que l’amble, et la longueur de ses jambes rend sa marche fort rapide, malgré le rapprochement trop considérable et l’inégalité de ses membres antérieurs et de ses membres postérieurs. Poursuivie, elle fuit avec beaucoup de vélocité ; mais le défaut d’ampleur de ses poumons ne lui permet pas de fournir une longue course.

Le lion est l’ennemi le plus redoutable de la girafe. 11 ne l’attaque jamais au désert, mais se place en embuscade dans les forêts de mimosas, où les girafes vont brouter, ou sur le bord des ruisseaux qui servent à les désaltérer. Aussi les girafes n’entrent-elles

fias sans do grandes précautions dans les ieux qui peuvent receler leur ennemi. Si elles l’aperçoivent a une certaine distance, elles s’enfuient. Si l’ennemi est trop près, elles prennent le parti de se défendre, et trouvent en ces rencontres un courage sur Erenant dans ce doux et charmant animal. a victoire ne reste pas toujours au plus fort des deux. La girafe se sert contre le lion de ses jambes de devant, dont elle le frappe à la tête avec une telle violence qu’il résiste. difficilement aux premiers coups qui lui sont portés. Mais s’il parvient à s’y soustraire, il attaque la.girafe à son avantage, et celle-ci n’a plus aucun moyen de défense.

La girafe sert de nourriture aux peuples des parties centrales de l’Afrique. Sa chair passe pour être très-succulente.

Moïse est le plus ancien des écrivains qui ont parlé de la girafe. Dans le Deutéronome (XIV, 5), il la place parmi les animaux dont il est permis de se nourrir. On peut s’étonner du silence d’Aristote sur cet animal ; on en doit conclure que, non-seulement elle était de son temps inconnue des Grecs, mais que même elle ne se trouvait pas alors en Égypte ; car Aristote, ayanf voyagé dans ce pays, n’aurait pas manqué de la faire [connaître. Les Romains eurent des occasions multipliées d’étudier chez eux cet animal.

« Les Ethiopiens, dit Pline, appellent nqbun un animal qui ressemble au cheval par le. cou, au bœut par les pieds et les jambes, au chameau par la tête, et dont le pelage est roussâtre et marqué de taches blanohes, ce ui lui a valu la dénomination de camelo-paralis. C’est dans les jeux du cirque, donnés par le dictateur César, qu’on le vit pour la première fois à Rome. » Jules-César fut donc le premier qui lit voir une girafe vivante en Europe, l’an ’708 de Rome, Depuis, plusieurs en firent venir à Rome, soit pour les jeux du cirque, soit dans les triomphes sur les princes . africains. Gordien III en fit paraître jusqu’à, dix à la fois, que le tyran Philippe, son suc. cesseur, se donna peu après le plaisir barbare de faire tuer sous ses yeux. Albert le Grand, dans son traité De animalibus, est le premier écrivain moderne qui ait parlé de la girafe. En 1486, un des Médicis en posséda une à Florence ; elle y vécut même assez longtemps..La girafe que le pacha d’Égypte donna à Charles X, en 1827, et qui fit courir tout Paris, est la première qu’on y ait amenée vivante.

Girafe (la), à-propos de MM. Théaulon, Théodore Anne et tiondelier, représenté a Paris sur le théâtre du Vaudeville, en 1827. Dans l’été de 1827, la ménagerie du Jardin des plantes ayant reçu une hôtesse fort aimable et d’un genre tout nouveau, bête inconnue et merveilleuse, toute la badauderie parisienne fut en mouvement, et la Girafe servit de marraine à toutes les modes du jour. La pièce que nous citons ici pour ordre, inspirée par ce gros événement, ne manqua pas pourtant de joindre a ses traits satiriques quelques «ouplets bien sentis en l’honneur de Léonidas et des Grecs, alors non moins favorisés de l’engouement du public que la Girafe. La lutte héroïque de la Grèce contre les Turcs inspirait alors Béranger, Casimir Delavigne et tous les poètes ; elle faisait battre tous les cœurs, et la pièce de Pichat, Léonidas, jouée aux Français, mettait dans toutes les bouches le nom du héros des Thermopyles dont le dévouement venait d’être renouvelé par Botzaris à Missolonghi (1822). Aussi les bravos ne faillirent pas au vaudeville ; mais la Girafe, bien entendu, en prit pour elle la plus belle part.

Giralda OU la Nouvelle P»ycbé, Opéra-CO mique en trois actes, paroles de Scribe, musique dAdolphe Adain, représenté à l’Opéra-Comique le 20 juillet 1850. Cet ouvrage est le meilleur, au point de vue musical, du compositeur populaire. Les situations variées et piquantes du livret lui ont oirert une occasion excellente de s’abandonner à sa verve ingénieuse et à de jolis détails d’instrumen %

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tation. La donnée de la pièce est aussi invraisemblable et aussi peu poétique que celle de ■ la plupart des autres opéras-comiques de Scribe. Les scènes en sont toutefois généralement amusantes. Un roi d’Espagne accompagne la reine dans un pèlerinage il Saint-Jacques-de-Compostelle, et s’arrête dans la

ferme de Ginès, fiancé de Giralda. Celle-ci aime en secret un cavalier qu’elle rencontre sans cesse sur son chemin, mais dont elle n’a pu connaître les traits. Ce cavalier est obligé de se cacher pour quelque délit politique. Il donne au fermier Ginès six cents ducats pour prendre sa place à l’autel, et il devient l’époux de Giralda. Apprenant l’arrivée du roi, le nouveau marié prend la fuite. Pendant son absence, mille incidents se succèdent, et la pauvre Giralda se croit tour à tour l’épouse de Ginès, d’un vieux seigneur nommé don Japhet, jusqu’à ce que la reine, ayant accordé la. grâce de don Manoëi, celui-ci vienne enfin se déclarer le vrai mari de celle qu’il aime. L’ouverture se compose d’un fandango assez joli. On y remarque un passage chromatique d’un bel effet. Au premier acte, on distingue un chœur accompagné de castafnettes, une ariette de Giralda, un duo

ouffe et un autre "duo charmant : Dans l’église du village, dont la reprise : Ah ! l’excellente affaire, a beaucoup d’entrain. L’air de basse chanté par Bussine est d’une bonne facture. Au second acte, nous signalerons le duo : Dieu d’amour et de mystère, et le final dans lequel Mtle Miolan exécutait des tours de force d’agilité vocale. Le troisième acte renferme aussi un quintette bouffe : Eh ! eh ! eh ! bien traité, et les couplets de Giralda : ^1/on mari, mon vrai mari. M’io Miôbn, Mllis Meyer, Bussine, Audran, Sainte-Foy et Riequier ont interprété avec talent cet opéra, qui a été repris en 1876 au Théâtre-Lyrique. ".

GIKALDÙS (J.-A.-C), chirurgien français, né à Paris en 1808. Après avoir été interne des hôpitaux et prosecteur à Clamart, il se lit recevoir docteur en médecine en 1836. Il est devenu successivement depuis lois agrégé de la Faculté (1844), médecin.du bureau central et chirurgien de l’hospice des Enfants trouvés. Ses principaux ouvrages sont : Études anatomiques sur l’organe de l’osil chez l’homme (1836, in-4<>) ; Luxation de la mâchoire (1844, in-4o) ; Du degré d’utilité de l’anatomie comparée dans l’étude de l’anatomie humaine (1846, in-8o) ; Des maladies du sinus maxillaire (1851, in-S») ; Leçons classiques sur les maladies chirurgicales des enfants (1867 et suiv., in-8o), ouvrage important composé de quatre parties.

G1RALDEZ (Joachim-Pedro Casado), géographe portugais, mort vers 1850.11 suivit d’abord la carrière des armes, puis devint consul en Franco. Ce savant, que Balbi considère comme le premier géographe de son pays, a composé à Madère plusieurs ouvrages qu’il a publiés à Paris. Les plus remarquables sont : Tableau des colonies et des pro fessions anglaises dans les quatre parties du monde (Paris, 1814)^ et Tratado compléta de cosmograpltia e géograplna historica, pl.dsica e commercial, antiga e moderna (Paris, 1825 et suiv, 4 vol. in-8o).

« G1RALD1 (Lilio-Grégoire), mythologue, poète et érudit italien, né à Ferrare en 1479, mort en 1552. Il habita successivement Napies, Carpi, Milan, Modène, se lia dans chacune de ces villes avec les personnages les plus distingués, au nombre desquels se trouvaient Sannazar, Pontano, Chalcondyle, devint ensuite précepteur d’un des fils de Bianca Bentivoglio, puis se rendit à Rome, où il fut logé dans le Vatican et nommé protonotaire apostolique. Lors du sac de Rome, en 1527, Giraldi perdit sa bibliothèque et tout ce qu’il-possédait ; bientôt après, son protecteur, le cardinal Rangone, vint à mourir. Il se rendit alors auprès de Jean-François Pic, prince de la Mirandole, qui lui donna un asile, mais qui périt assassiné en 1533. Ce crime mit Le comble aux disgrâces de Giraldi. Se trouvant sans ressources, il reprit le chemin de sa ville natale, où il passa les dernières années de sa vie, torturé par la goutte, perclus des pieds et des mains, respirant encore, selon son expression, mais ne vivant plus. 11 mourut dans la détresse, s’il faut s’en rapporter à ce que Montaigne écrit de lui : « J’entens, avec une grande honte de nostre siècle, qu’à nostre veiie un très excellent personnage est mort en estât de n’avoir pas son saoul à manger. * Giraldi était un des hommes les plus savants de son siècle et fort admiré de ses contemporains. Son ouvrage capital est Y/Jistoria de dits gentium (Lyon, 1565), le meilleur traité sur la mythologie païenne avant les travaux modernes. Parmi ses autres ouvrages, nous citerons : De musis lynlagma (Strasbourg, 1512, in-8o) ; Poemata (Lyon, 1530, in-8o), recueil de ses poésies ; De re nautica libellus (Bûle, 1540) ; HistoHx poetarum tam grtecorum quam latinorum dialogi decem (Bile, 1545, in-s°), etc. Les Œuvres complètes de Giraldi ont été publiées à Bàle (1580, 2 vol. in-fol.) et à Leyde (loao, in-fol.).

GIRALDI (Jean-Baptiste), surnommé Cin-Uiïo, célèbre littérateur et auteur dramatique, né à Ferrare eu 1504, mort dans cette ville en 1573. Il était de la même famille que le précédent, et avait successivement professé la médecine, la philosophie et les belles-letGIRA

très à l’université de Ferrare, lorsque, vers 1542, le duc Hercule II d’Esté lui donna l’emploi de secrétaire d’État, qu’il conserva sous Alphonse IL À la suite d une querelle qu’il eut en 1560 avec J.-B. Pigna, au sujet du Giudizio intorno a romanzi, dont chacun d’eux se prétendait l’auteur, Giraldi tomba en disgrâce. Il se rendit alors à Mondovi, où, pendantplusieurs années, il professa les belles-lettres, puis occupa une chaire d’éloquence à Pavie, devint membre de l’Académie des Affidati et reçut en entrant dans ce corps littéraire le surnom de Cinthio, dont, à partir de ce moment, il signa ses productions. Tourmenté par la goutte, Giraldi retourna dans sa ville natale, espérant y trouver un soulagement à ses souffrances ; mais il mourut peu de mois après. Giraldi Cinthio se rendit surtout célèbre par ses tragédies. Il en composa neuf, dont la plus connue est Orbecche (1541), et qui ont été publiées sous le titre de Tragédie di M.-G.-B. Giraldi’Cinthio (Venise, 1583, in-8<>). Parmi ses autres ouvrages, nous citerons : Epicedium de obitu divi Alphonsi (Ferrare, 1537, in-4") ; le Fiamme (Ferrare, J548, in-8o) ; Discorsi intorno al comporre de romansi, délie comédie, délie tragédie e di altre manière di poésie (Venise, 1554, in-4o) ; Commenlario délie cose di Ferrara.e di principi da Este (Venise, 1556, in-8o) ; Ercoie, poëme épique (Modène, 1557, in-4o) ; Gli hecatommithi né quali si contengono navelle e dialogTii (Monte-Régale, 1562, 2 vol. in-8o), trad. en français sous le litre de : les Cent excellentes nouvelles de J.-B. Giraldi, mises en français par G. Chappuys (Paris, 1583, 2 vol. in-8o).

GIRALDI EN s. in. Ci-ral-di-ain). Ornith. Nom vulgaire de la marouette. Il On l’appelle aussi GIRADINIS..

GIIUI.DUS CAMBRENS1S, savant anglais. V. Barky (Gerald).

GIRANDE s. f. Ci-ran-de — du lat. gijrus, cercle). Hydraul. Gerbe, faisceau de jets d’eau.

— Pyrotechn. Gerbe, bouquet, faisceau de fusées volantes.

GIRANDOLE s. f, (ji-ran-do-le — du lat.. gyrus, cercle). Chandelier à plusieurs branches, destiné à occuper le milieu d’une table : Girandole d’argent, de vermeil, de cristal. Girandole chargée de bougies.

— Modes. Assemblage de pierres précieuses dont les femmes ornent leurs oreilles : Les femmes de Sagonte jetèrent dans tes flammes qui consumaient les trésors de l’État leurs girandoles et autres objets précieux. (Moléon.)

— Art culin. Assiette montée, qui a deux ou trois étagesjllOn dit plus ordinairement

ASSIETTE ÉTAGÈRE.

— Pyrotechn. Pièce d’artifice consistant en une roue horizontale, sur la jante de laquelle on fixe deux fusées qui brûlent à la fois, opposées l’une à l’autre.

— Bot. Réunion de fleurs dont les pédoncules, disposés en verticilles, sont de moins en moins longs à partir de la base, et affectent ainsi la forme d’un chandelier à plusieurs branches : L’amaryllis oriental et l’agave d’Amérique offrent des exemples de girandoles.

Il Girandole d’eau, Nom vulgaire des charagnes et de l’hottonie des marais ou plumeau.

— Arboric. Taille des arbres à fruits, qui consiste à leur donner la forme d’une pyramide dans laquelle les branches sont disposées en étages de moins en moins étendus en largeur.

— Encycl. Arboric. iJhjirandole diffère de la pyramide ou de la quenouille en ce que la tige de l’arbre, alternativement garnie et dépourvue de branches, présente une suite d’étages réguliers, disposés en rond et diminuant de largeur et d’épaisseur à mesure qu’ils s’élèvent. Sa formation diffère fort peu de celle des quenouilles. On emploie pour cela des arbres nains, greffés rez terre, et qui sont garnis de branches latérales dans toute leur longueur ; le sommet de l’arbre se termine en une pyramide plus ou moins aiguë. La forme en girandole convient surtout aux climats du Midi ; dans le Nord, elle est à peu près abandonnée aujourd’hui, et ne so retrouve guère que dans quelques anciens jardins. On la remplace avantageusement par la, pyramide et la quenouille.

GIRARD s. m. Ci-rar). Ornith. Nom vulgaire du geai.

GIRARD (Jacques), érudit français, né à Tournus (Bourgogne) au commencement du xvio siècle, mort vers 1583. Il s’occupa d’une façon particulière de l’alchimie, de la science cabalistique. Il a publié : Anchora utriusque juris (Lyon, 1551, in-4<>) ; De l’admirable puissance de l’art et de la nature (Lyon, 1557, in.-12), trad. de Roger Bacon ; De la transformation métallique (Paris, 1561) ; Des choses merveilleuses en nature, trad. de l’italien du P. Céleslin (Lyon, 1557), etc.

GIRARD (Jean), jurisconsulte et poète français,

— né à Dijon en 1518, mort en 1586. 11 passa son doctorat à Dole, se fit connaître par des poésies satiriques, qui lui attirèrent de vives inimitiés, adopta les idées libérales et protestantes, au dire de de Bèze, et eut sa maison et sa bibliothèque pillées par les catholiques, pendant un voyage qu’il avait fait. Par la suite, Girard remplit, pendant plusieurs années, les fonctions de maire à

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Auxonne, où il mourut. Il a composé en latin et en français des poésies parmi lesquelles on.estime surtout ses épigrnmmes. Ses principaux recueils sont : Stichostratia, epigrammaton centurix quinque (Lyon, 1552, in-4»)-, Metamorphosis novem sororum (Lyon, 1558, in-8o)  ; Chants du premier avènement de JésusChrist (1500, in-8o) ; Chansons de carême (1500) ; Epigrammaton légalium liber facetissimus (Lyon, 1576) ; Poemata nova (1564) ; Traité auquel est naïvement dépeint.le sentier que doit tenir l’homme pour bien et heureusement régir et gouverner les actions de sa vie (Lyon, 1579).

GIRARD (Albert), géomètre hollandais, né vers la fin du xvie siècle, mort en 1634. On a de lui un Traité de trigonométrie (La Haye, 1626), où, comme Viète, il réduit de moitié le nombre des cas distincts que peuvent présenter les triangles sphériques, au moyen de la considération du triangle supplémentaire qu’il nomme réciproque. On remarque, dans le même ouvrage, l’énoncé de ce théorème que les trois quadrilatères inscrits à un même cercle que l’on peut former avec quatre côtés donnés, en en changeant l’ordre, ont la même surface représentée pur le produit destrois diagonales distinctes qu’ils présentent, divisé par le double du diamètre du cercle circonscrit. Albert Girard a publié aussi (1029) un ouvrage sur l’algèbre, où1 l’on remarque des idées, justes sur les racines négatives ; enfin, on lui doit une édition, avec commentaires, des Œuvres de Stevin (Leyde, 1634). Il annonça en plusieurs endroits de ses ouvrages avoir rétabli les porismès d’Euclide ; mais ce travail n’a pas vu le jour ; il est vraisemblablement perdu.

GIIIARD (Guillaume), écrivain français, mort en 1663. Il fut grand archidiacre dAngoulèine et secrétaire du duc d’Epernon, dont il a écrit la Vie (1655, in-fol.), ouvrage plusieurs fois réédité. Il a écrit aussi : Vie de Balzac, publiée en tête des œuvres de eût auteur ; Apologie du duc de Deaufort, satire contre la cour insérée dans les œuvres de La Rochefoucauld.

GIRARD (Antoine), jésuite et écrivain ascétique français, né à Autun on 1003, mort à Paris vers 1CS0. Il a écrit plusieurs ouvrages ascétiques, parmi lesquels nous citerons : la Peinture de l’innocence (Paris, 1646) ; Combats mémorables et victoires des saints avec diverses images (1647) ; Peintures sacrées sur toute l’Écriture (1653, in-fol.) ; Idée d’une mort pieuse et chrétienne dans l’histoire de la mort de Louis XIII'(1CGG, in-fol.), panégyrique des plus étranges, etc. Girard a donné, en outre, de nombreux ouvrages « tournés du latin, » selon son expression favorite, qui lui avait valu d’être surnommé plaisamment le Tourneur. Nous nous bornerons à mentionner : Ylmitithon de Jésus-Christ (1641) ; les Vies des saints, de Ribadeneira (165S) ; les Deux fondements du salut, de L. Lessius (1663), etc.

GIRARD (Claude), théologien français du xvii» siècle. Il s’est fait connaître par la part qu’il prit aux tentatives faites pour réconcilier les jansénistes avec la cour de Rome. Ce fut lui qui rédigea, avec’Nicole, les cinq articles présentés, en 1663, à l’évêque Choiseul, puis envoyés au pape, et qui défendit, dans une conférence, les intérêts do Port-Royal contre le jésuite Ferrier. Girard a publié la Relation de ce qui s’est passé pour terminer tes contestations des théologiens (Paris, 1663, in-4o).

GIRARD (l’abbé Gabriel), grammairien, membre de l’Académie française (1744), né à Montferrand (Puy-de-Dôme) en 1677, mort en 1748. Il fut aumônier de la duchesse de Berry, fille du régent, et secrétaire-interprète du roi pour les langues esclavonne et russe. Il vécut très-retiré, et l’on ne sait presque rien des circonstances de sa vie. Il doit toute sa réputation à un volume in-12, petit livre, d’une très-grande valeur. La première édition est intitulée : la Justesse de la langue française, ou les Différentes significations des mots qui passent pour être synonymes (1718). Dans une édition subséquente, qui parut en 173G (2 vol. in-12), l’auteur retourna ainsi le titre : Synonymes français, leurs différentes significations, et le choix qu’il en faut faire pour parler avec justesse. C’est le premier ouvrage publié en France sur ce sujet. Les principes y sont exposés de main de maître. Dès lors le sens des mots fut mieux fixé, notre langue acquit plus de rectitude au point de vue de la propriété de l’expression. Le traité des Synonymes a eu de nombreuses éditions. Les traités de Beauzée, de Guizot, etc., etc., n’en sont que le développement. Les autres écrits de l’abbé Girard n’ont pas, k beaucoup près, le même caractère d’originalité : YOrthogra plie françoise sans équivoque et dans ses principes naturels (1716, in-lî) ; Vrais principes de langue françoise ou la Parole réduite en méthode, conformément aux loix de l’usage (1747, in-12).

GIRARD (Jean-Baptiste), jésuite et prédicateur, né à Dole vers 1030, mort dans fa même ville en 1733. Recteur du séminaire de la marine et directeur des Ut’sulines à Toulon, il mit en œuvre les doctrines du quiétisme pour corrompre plusieurs femmes et filles, notamment une demoiselle Catherine Codière qu’il rendit grosse et voulut faire passer pour sainte. Après lui avoir administré des brou-