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ques, à la têle de laquelle se trouvait don Juan d’Autriche.

GONZAGUE (Ferdinand II de), premier duc de Guastalla, mort en 1630. Il succéda à son père en 1575 et obtint de l’empereur Ferdinand que son comté fût érigé en duché ; il devint, en 1624, commissaire général de l’empire, entra en lutte avec Charles Ier de Gonzague, duc de Mantoue, pour la possession de ce duché (1629), et s’empara, l’année suivante, des biens de la famille de Corregio.

CONZAGUE (César II de), duc de Guastalla, fils du précédent, né en 1592, mort à Vienne en 1632. Il cultiva les arts, la littérature, et écrivit une pastorale, intitulée la Piaghn telice. Il essaya vainement d’obtenir de Ferdinand II la possession du duché de Mantoue.

GONZAGUE (Ferdinand III de), duc de Guastalla, né en 1618, mort en 1678. Il vendit les biens qu’il possédait dans le royaume de Naf>les pour payer les det’es de ses ancêtres et aissa deux filles, dont l’une fut mariée au duc de Mantoue et dont l’autre épousa Vincent de Gonzague.

GONZAGUE (Vincent de), duc de Guastalla, né en 1634. mort en 1714. Il était (rendre du précédent, et obtint de l’empereur d’être mis, en 1692. en possession du duché de Guastalla, dont s’était emparé le duc. de Mnntque, 11 embrassa la cause de la maison d’Autriche à l’époque de la succession d’Espagne, fut contraint d’abandonner son duché, en 1702. lors de la prise de possession de Guastalla par les Français, et fut rétabli par les impériaux en 1706.

CONZAGUE (Antoine-Ferdinand dk), duc de Gnastalln, fils et successeur du précédent, mort en 1729. Il obtint de l’empereur une partie du duché de Mantoue et périt brûlé par des liqueurs spiritueuses, dont il se faisait frotter en revenant de la chasse.

GONZAGUE (Joseph dk), duo de Guastalla, frère du précédent, mort en 1746. Il prit possession du duché, bien qu’il fut sujet a de fréquents accès d’aliénation mentale. Tant qu’il vécut, la principauté fut gouvernée d’abord par le comte de Spilimberg, puis par la femme du duc (Marie-Éléonore de Holstein, 1737). Après sa mort, comme il ne laissait point d’enfants, ses États passèrent à In moison d’Autriche, qui les céda, en 1748, à don Philippe, infant d’Espagne et duc de Parme.

III. Personnages divers appartenant à la famille des Gonzague.

GONZAGUE (FeltrinoDE), seigneur de Reggio de 1358 à 1371. Il était fils de Louis [or, capitaine de Mantoue, fondateur de la puissance des Gonzague, et se signala pur sa perfidie et sa mauvaise foi, prit part a plusieurs conspirations et s’empara de la souveraineté de Reggio, après en avoir chassé les troupes de son père ; mais sa tyrannie ayant fini par soulever ses sujets, il vendit la souveraineté de Reggio à Visconti, en 1371, et se réserva les châteaux de Novellara et de Bagnolo.

GONZAGUE (Barbe), duchesse de Wurtemberg, née vers 1455, morte en 1503. Fille de Charles de Gonzague, elle fut mariée, en 1474, à Everhard ou Eberard 1er, duc de Wurtemberg. Barbe Gonzague avait reçu une éducation très-soignée, une instruction peu commune chez les personnes de son sexe. Devenue duohnsse régnante, elle s’appliqua à faire ileurir dans ses États les lettres, les sciences et les arts. C’est à sa sollicitation que le duc de Wurtemberg fonda la eélèbre université de Tubingue. Devenue veuve et régente en 1496, la duchesse de Wurtemberg gouverna jusqu’à sa mort.

GONZAGUE (Elisabeth dk), dame italienne, fille de Frédéric Ier, marquis de Mantoue, morte vers 1512. Elle s’est rendue célèbre par sa chasteté et par l’attachement qu’elle ne cessa de témoigner à son mari, Gui-Ubaldo de Montefeltro, duc d’Urbin, privé par une cruelle maladie de l’usage de ses membres. Non-seulement elle résista à toutes les sollicitations qu’on lui fit de demander l’annulation de son mariage, nrnis encore, à la mort de Gui-Ubaldo, elle manifesta l’affliction la plus profonde. Bembo nous apprend qu’elle partait et écrivait avec une perfection rare et qu’elle aimait à s’entourer de savants.

GONZAGUE (Sigismond de), cardinal italien, fils de Frédéric Ier, marquis de Mantoue, mort en 1525. Il suivit avec beaucoup de distinction la carrière des armes, puis entra dans les ordres, reçut de Jules II le chapeau de cardinal (1505), et fut nommé évêque de Mantoue en 1511. L’homme d’Église ne put faire disparaître en lui l’homme de guerre. Il prit le commandement des troupes du marquis de Mantoue, son frère, et réunitaux États de l’Église, la ville et le territoire de Bologne.

— Son frère, Pierre de Gonzague, mort en 1529.contribuaàdélivrerle pape Clément VII, qui lui donna l’évêché de Mantoue et le chapeau de cardinal.

GONZAGUE (Frédéric de), capitaine italien, seigneur île Bozzolo dans la première moitié du xvic siècle. Il était petit-fils de Louis VII, marquis de Mantoue, et acquit, dans les guerres d’Italie, la réputation d’un des meilleurs capitaines de son temps, combattit pour la France avec Lautrec et Bonnivet, et fut fait prisonnier à Pavie auprès de François Ier

(1525).

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GONZAGUE (Hercule de), cardinal italien, né en 1505, mort en 1563. Il était fils du duc François II de Mantoue, et fut successivement évêque de Mantoue (1520), archevêque de Tarragone, cardinal et premier légat du saint-siége au concile de Trente, qu’il présida quelque temps en cette qualité. Pendant seize ans que dura la minorité de ses neveux, il gouverna avec beaucoup de sagesse le duché de Mantoue (1540-1556), s entoura de lettrés et de savants et composa quelques ouvrages.

GONZAGUE (Éléonore-Hippolyte de), duchesse d’Urbin, née au commencement du xvie siècle, morte en 1570. Fille de François II, marquis de Mantoue, et d’Isabelle d’Esté, elle épousa en premières noces Antoine, duc de Montalte, et. en secondes noces, François-Marie de La Rovère, duc d’Urbin, préfet de Rome et seigneur de Pesaro. Elle s’est rendue célèbre par sa vertu et sa chasteté. Son palais, racontent les chroniqueurs, n’était ouvert qu’aux dames dont la vie était sans tache, comme celle des matrones romaines aux beaux temps de la république ; il lui arriva même, dit-on, de faire chasser de chez elle par ses laquais de hautes et puissantes dame.sdont la réputation n’était pas très-pure.

La duchesse d’Urbin laissa de son second mariage cinq enfants, dont deux fils et trois tilles. L’ainé des fils hérita du titre de duc.

GONZAGUE (Julie), duchesse de Trajetto, femme célèbre par son esprit et par sa beauté. Elle vivait au xvie siècle et fut mariée, à peine âgée de quatorze ans, à Vespasien Colonna, duc de Trajetto, vieillard impotent. Devenue veuve en 1528, Julie de Gonzague fut recherchée par les plus grands seigneurs d’Italie. Au nombre de ses plus ardents adorateurs, il faut compter le cardinal Hippolyte de Médicis, qui soupira en vain, dit-on, aux pieds de In belle Julie.

Un autre amoureux, Soliman II, chargea Barberousse de l’enlever. Le célèbre pirate marcha sur Fondi, où la jeune veuve habitait, et s’empara de cette ville par escalade : mais la belle Julie avait eu le temps de s’enfuir au moment où l’ennemi pénétrait dans la ville. Dans sa fuite, elle tomba entre les mains d’un parti de condottieri, qui la respectèrent, suivant la tradition. Brantôme, qui a raconté le fait, ne croit pas un mot de cette tradition ; mais on sait si Brantôme est une mauvaise langue.

GONZAGUE (Lucrèce de), célèbre dame italienne, fille de Pyrrhus de Gonzague, seigneur de Gazzuola, morte à Mantoue en 1578. Elle reçut la plus brillante éducation, apprit les langues anciennes, les lettres, les sciences, et épousa, fort jeune encore, Jean Paul Manfroni, général au service de la république de Venise. En 1546, Manfroni, compromis dans une conspiration, fut iirrété’par ordre du duc de Ferrure et condamné à la peine capitale. Lucrèce, après avoir obtenu une commutation de peine, mil tout en œuvre pour faire rendre la liberté à son mari ; mais toutes ses tentatives ayant échoué, elle résolut de partager sa captivité et vécut dans sa prison, jusqu a sa mort (1552). Les plus beaux esprits de l Italie ont célébré à l’envi les mérites de Lucrèce de Gonzague. Doni a publié, sous le titre de Rime di dioersi autori (Bologne, 1565, in-4<>), un recueil de vers de divers auteurs, en l’honneur de cette femme distinguée, et on a fait paraître sous son nom : Leltere délia signera Lucrelia Gonzur/a (Venise, 1552, in-8o), qui paraissent être l’œuvre de Lundi.

GONZAGUE (Curtius db), littérateur italien du xvie siècle. Il suivit la carrière des armes et se fit remarquer par son courage. Curtius se livra, dès sa jeunesse, à la culture des lettres. Il a laissé des poésies lyriques, écrites avec élégance, et publiées sous le titre de Jiime (Venise, 1591, in-12j ; une comédie intitulée : Cli inganni (les Fourberies), et un poème héroïque en trente-six chants ; Fido amaiile (Mantoue, 1582, in-4o). Cet écrivain faisait partie de l’Académie des Nuits romaines, que saint Charles Borromée réunissait dans son palais.

GONZAGUE (Scipion de), cardinal et littéteur italien, né en 1542, mort en 1593. Il s’adonna avec ardeur a l’étude des langues, des lettres et de la philosophie, fonda à Padoue, en 1563,1’Académiedes Eterei, puisentradans les ordres, devint patriarche de Jérusalem et reçut le chapeau de cardinal en 1587. Scipion de Gonzague compta au nombre de ses amis intimes le Tasse, Guarini, Muret, etc. On a de lui des pièces de vers, insérées dans le Hecueil de l Académie des Eterei, et des Mémoires, écrits en latin, publiés sous le titre de Commentarii de vita sua, en 1791.

GONZAGUE (Marie-Louise de), reine de Pologne, née vers 1612, morte à Varsovie le 10 mai 1667. Fille de Charles de Gonzague, duc de Nevers et puis de Mantoue, sœur aînée de la princesse Anne, elle suivit cette dernière à la cour de France. Le frère de Louis XIII, Gaston d’Orléans, s’éprit pour elle d’une vive passion, et la reine mère, Marie de Médicis, mil fin à ce roman d’amour en faisant enfermer Marie au château de Vincennes.

En 1642, Marie-Louise inspira une violente passion à Cinq-Mars, et ne fut pas, dit-on, indifférente à cet amour.

Trois ans plus tard, en 1645, Marie-Louise

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de Gonzague épousa Ladislas Sigismond, roi de Pologne.» Est-ce là, dit-il tout haut à son ambassadeur Brigi, qui la lui présentait, est-ce là cette grande beauté dont vous m’aviez fait tant de merveilles ?... »

En 1648, Ladislas Jean-Casimir succéda & son frère Sigismond, comme roi de Pologne, et épousa sa belle-sœur. Louise-Marie mourut d’une attaque d’apoplexie.

GONZAGUE (Anne de), sœur de la précédente, née en 1616, morte à Paris en 1684. Dès son enfance, elle fut destinée au cloître, ainsi que sa sœur Bénédicte, leur père ayant voulu réserver sa fortune à sa fille Marie-Louise. La liaison d’Anne de Gonzague avec Henri de Guise est célèbre ; on sait que, après lui avoir signé avec son propre sang une promesse de mariage, le jeune prélat la délaissa. On connaît aussi ses amours avec le chevalier de La Vieuville, amours dont la reine se servit pour sa cause et contre les frondeurs. Anne épousa enfin, en 1645, le prince Édouard de Bavière, cinquième fils de l’électeur palatin Frédéric V et d’Elisabeth d’Angleterre, reine de Bohême, sœur de Charles Ier, d’où lui vint le nom de princesse Palatine, sous lequel on la désigna toujours depuis.

C’est surtout pendant les troubles de la Fronde qu’elle donna carrière» à l’activité de son esp-it italien, formé pour l’intrigue et vraiment supérieur à celui de la plupart des acteurs de cette comédie. Elle s’entremit pour la liberté des princes, à laquelle elle eut la plus grande part, réconcilia le cardinal de Retz avec la cour et eut l’habileté, au milieu des luîtes de» frictions, de conserver son crédit auprès de la reine, qui l’avait nommée surintendante de sa maison. Elle finit cependant par tomber en disgrâce.

Dans sa vieillesse, la princesse Palatine se livra aux exercices de piété avec la même ardeur qu’elle apportait naguère à la politique et aux plaisirs. Bossuet a fait son oraison funèbre : « Toujours fidèle à l’État et à la reine Anne d’ Vuiriche, dit cet orateur, elle eut le secret de cette princesse et celui de tous les partis, tant elle était pénétrante, tant elle savait gagner les cœurs. > Il n’a pas ajouté, naturellement", que, pour gagner les cœurs, elle usait parfois des procédés d’une morale peu chrétienne. Témoin l’histoire de La Vieuville. Sainte-Beuve, qui n’avait pas à faire le panégyrique de la Palatine, a peint en deux mots sa capacité comme femme politique et la facilité de ses mœurs : t II est très-peu de femmes qui, commo la princesse Palatine ou comme l’illustre Catherine de Russie, sachent être à la fois galantes et sûres d’elles-mêmes, et qui établissent une cloison impénétrable entre l’akôve et le cabinet d’affaires. »

On a publié (1786) des il/émmVes sous lenom de la Palatine qui furent d’abord attribués à Rhulière, mais qui appartiennent vraisemblablement a. Senac de Meilhan.

GONZAGUE (Octave dk), marquis de Mantoue, poète italien, né en 1667, mort à Bologne en 1704. Il s’adonna avec un certain succès à la poésie, mit en vers les Instilutes de Justinien et publia, sous le nom i’Autideno Meliclno, quelques pièces dans le recueil des Arcadi.

GONZAGUE (Alexandre-André de), aventurier se disant descendant et héritier des Gonzague, né à Dresde en 1799, mort en Angleterre en 1869. Nous sommes réduits à donner une partie de son histoire, non pas telle que nous la connaissons, mais telle qu’il l’a racontée lui-même. Fils d’un colonel russe d’origine italienne, il fut élevé au collège de Varsovie, prit du service sous le maréchal Ney, se distingua à Dantzig et à Bautzen, passa au service de la Russie, fut attaché à l’armée du Caucase, obtint le grade de capitaine, puis de colonel (1828). En 1331, il prit part à l’insurrection polonaise et se fit ensuite naturaliser Wurtembergeois. Mais ce n’était pas encore la fin de son odyssée. En 1837, il passa en Espagne à la suite de don Carlos ; puis, après do longs voyages, qui ne firent pas sa fortune, il s’avisa, en 1841, de réclamer auprès des puissances les titres et les États de sa famille, que l’Autriche détenait injustement. Ne pouvant soulever une guerre européenne pour soutenir ses prétentions, il voulut du moins agir en prince souverain, et se mit à distribuer, à prix d’argent, de nombreuses décorations. Le tribunal de la Seine mit fin à ce petit commerce, et condamna le prince, pour escroquerie, à 5,000 fr. d’amende et deux ans de prison. Mais Napoléon 111, qui avait un faible naturel pour tous les aventuriers, lui fit remise entière de la peine. Il se retira depuis à Londres et y vécut paisiblement jusqu’à sa mort.

Alexandre de Gonzague a laissé des Odes patriotiques ( ?). Italien ou Russe d’origine, né Saxon, Polonais d’adoption, naturalisé Wurtembergeois, etc., etc., on se demande quelle patrie il a bien pu chanter. On lui doit aussi : De la (acliqvj militaire (1824) ; la Contre-révolution de Varsouie (1831) ; la Comtesse Albertine (1834) ; Aima Ivanoona (1845.)

GONZAGUE (saint Louis de). V. Louis db Gonzaguk.

GONZALE s. f. (gon-za-le). Bot. Nom donné aux pézizes à chapeau plat.

GONZALÉE s. f. (gon-za-lé). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des haméliacées,

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tribu des isertiées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent au Pérou et dans les parties de l’Amérique du Sud voisines de l’équateur.

GONZALÈS, cours d’eau navigable de l’empire du Brésil, prov. de Rio-Grande del Sud. 11 s’écoule de la lagoa Mirim, débouche dans le lac Patos, non loin des côtes, et établit de cette manière une communication naturelle entre ces deux lacs, communication qui est d’une grande importance pour les relations commerciales des côtes de cette province avec les districts de l’intérieur. Cours, 132 kilom.

GONZALÈS, ville des États-Unis (Texas), ch.-l. de comté ; 3,450 hab. Culture du coton ; mines de houille et de fer dans les environs.

GONZALÈS (Tirso), théologien et jésuite espagnol, mort à Rome en 1705. Il devint professeur à l’université de Salainnnque, puis dut à son mérite et à son éloquence d’être élu, vers 1685, générai de l’ordre des jésuites. Gonzalès est surtout connu comme l’auteur d’un ouvrage intitulé : Foudxnnentum théologie moralis, id est Tractatus théologiens de recto usa opinionum probabitium (Dillingen, 1689, in-4o). Dans ce traité, il combat la doctrine du probubilisme, soutenue par l’imineiiso majorité des membres de son ordre, et prétend que cette doctrine immorale n’a point été inventée par les jésuites, mais par un religieux augustin, appelé Michel Salonius, en 1592. On lui doit plusieurs autres écrits, notamment : De infailtibilitate romani pontifi•cis (Rome, 1689, in-4o). . GONZALÈS (Jean-Emmanuel-Charles), médecin français, né à Monaco en 1766, mort à Paris en 1843. Sa famille, d’origine espagnole, fut une de celles que Charles-Quint anoblit dans la principauté de Monaco, et il comptait parmi ses ancêtres le général de l’ordre des jésuites, Tirso Gonzalès. Lorsque, en 1792, Monaco fut annexé à la France, le docteur Gonzalès entra dans le service médical de l’armée, fut nommé, à vingt-huit ans, médecin principal, fit, à ce titre, les campagnes d’Italie, d Égypte, d’Allemagne, d’Espagne, de Dalmatie, et devint, après le retour des Bourbons, directeur des hôpitaux militaires de Saintes et de Nancy. Par la suite, le docteur Gonzalès fut nommé médecin en chef du corps d’armée do Marraont en Espagne (1823), et du corps d’armée de Gérard en Belgique (1832).

GONZALÈS (Louis-Jean-Emmanuel), romancier français, fils du précédent, né à Saintes le 25 octobre 1815. Il fit ses études à Nancy, et, au sortir du collège, manifesta une aptitude précoce pour la littérature en écrivant quelques articles de critique dans le Patriote de la Meurthe, sous divers pseudonymes, ainsi que quelques petites nouvelles. Son père l’envoya faire son droit à Paris ; mais, négligeant bientôt cette aride étude, Emmanuel Gonzalès se mit à la recherche d’un journal disposé à accueillir ses productions ; n’en trouvant point à son gré, il fonda une /tenue de France, qui vécut peu, mais qui du moins lança son nom, et lui ouvrit les colonnes de quelques feuilles où il écrivit sous les pseudonymes de Caliban, de Gomez et de Rarauti GomerU. M. Emile de Girardin, qui avait besoin d’articles sur l’Espagne, le ht entrer à la Presse ; où la couleur exotique de son nom prêta même une certaine autorité à sa parole. Le Siècle enleva le jeune publiciste à là Presse.

À partir de cette époque, M. Emmanuel Gonzalès s’adonna exclusivement au romunfeuilleton. Il publia dans le Siècle les Alignons de ta lune, puis les Frères de la côte, roman intitulé d’abord les Pécheurs de perles, et qui fonda sa réputation. Il eut un grand succès à l’étranger comme en France ; depuis Fenimore Cooper, jamais les mœurs des aventuriers de l’Amérique n’uvaient été dépeintes avec autant de fidélité et d’énergie. Les exploits légendaires des fameux boucaniers de l’île de la Tortue furent lus avec d’autant plus d’avidité que l’auteur, plutôt par conscience historique que par manque d’invention, s’est appuyé autant que possible sur des documents et des relations véridiques. Il essaya un peu plus tard de transporter son livre au théâtre, et fit jouer sous le même titre un drame en cinq actes, fuit en collaboration avec Henri de Rock (Cirque, 1856) ; mais il n’obtint plus le inéine succès. Le talent de M. Emmanuel Gonzalès n’est d’ailleurs pas aussi propre à la scène qu’au feuilleton ; il excelle dans le récit, mais le dialogue est sa partie faible, et il ne s’entend guère à charpenter un drame. Il publia ensuite les FrancsJuges, épisode emprunté à l’histoire de la sainte wehme ; les Mémoires d’un ange, les Sept baisers de Buckingham, en collaboration avec Moléri ; Esaû le lépreux (l’u partie), la Princesse russe, la Mignonne du roi (3 vol.), le Prince Noir, les Chercheurs d’or (1857), la Table d’or (1859), les Trois fiancés (1860), les Sabotiers de ta forêt Noire (1861, 3 vol. in-8o). Cette fécondité du romancier estd’autantplus remarquable, que la plupart de ces œuvres, préparées sur des documents et cherchées dans les annales de tous les pays du monde, présentenides aperçus historiques d’une assez grande fidélité, et exigeaient des études consciencieuses. Elles sont, en outre, purement

écrites ; sans être un styliste, M. Emmanuel Gonzalès ne s’est jamais condamné à la production native des faiseurs et u su garder sa dignité d’écrivain. Ses derniers feuilletons

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