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fille (1857, 4 vol.) ; Y Amour au bivouac (1860, 5 vol. in-8°) ; le Ménage Lambert (1861, 2 vol.) ; le Pays de la soif (1864, 4 vol., in-S») ; le Mendiant (1SG4, 4 vol.) ; la Guerre des amoureux (1865, 5 vol. in-8°) ; le Général Chardin (1805, in-18) : le Pays de la peur (1866, in-8°) ; le Sergent la Violette (186G) ; le Jlubicon (1867), etc.

GONDRET (Louis-François), médecin français, né à Auteuil, près Paris, en 1776, mort à Paris en 1855. Reçu docteur en 1803, après avoir été attaché pendant plusieurs années aux ambulances de l’armée, il s’efforça d’introduire dans la thérapeutique la méthode des révulsifs cutanés. En 1819, il lit un voyage en Russie, puis fut chargé, de 1830 à 1833, d’un service spécial à l’Hôtel-Dieu de Paris, pour le traitement des maladies des yeux. On a du docteur Gondret plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Considérations sur l’emploi du feu en médecine (Paris, 1818, iu-8») ; Observations sur les maladies des yeux (Paris, 1825, in-8») ; Tableau des forces gui régissent le corps humain (Paris, 1828, in-4") ; Traité théorique et pratique de la dérioation contre les affections les plus connues (Paris, 1837, in-so) ; De la flamme à petites dimensions employée contre ta douleur, la débilité, ta torpeur (1843, in-S°) ; Problèmes de médecine, solution la plus urgente dans l’intérêt de la science et de l’humanité (Paris, 1840, in-so), etc.

G OKU HE VILLE, villageetcomm.de France (Meurthe), cant., arrond. et à 5 kiloin. de Toul, sur la rive droite de la Moselle et sur le canal de la Marne au Rhin ; 1,501 hab. Ancien hôpital. Ruines d’une forteresse bâtio sur l’emplacement d’un château très-vieux, qu’habitèrent plusieurs rois de la seconde race.

GONDRIN (Louis-Henri de Pardaillan de), prélat^français, né au château de Gondrin, près d’Auch. en 1620, mort en 1674. Il avait à. peine terminé ses études thèologiques, lorsqu’il fut choisi, en 1645, pour coadjuteur, par son parent, Octave de Bellegarde, archevêque de Sens, qui mourut ninnée suivante. Devenu archevêque à l’âge de vingt-six ans, il eut des démêlés assez vifs avec les capucins et les jésuites, lança sur ces demie» un interdit qu’il maintint jusqu’à sa mort dans son diocèse, et partagea quelque temps les opinions religieuses des écrivains de Port-Royal ; mais lorsque le pape Innocent X eut condamné les cinq propositions de Jansénius, il souscrivit à cette condamnation et signa le formulaire de 1658, en demandant toutefois qu’où usât de ménagements envers ceux qui n’étaient pas persuadés de l’obligation d’y souscrire. La conduite de Mme de Montespan, sa nièce, devenue la maîtresse en titre de Louis XIV, causa un vif déplaisir à ce prélat, qui s’oublia même jusqu’à lui donner un soufflet. Tombé, pour ce fait, en disgrâce et exilé dans son diocèse, il se rendit à Fontainebleau en même temps que la cour, y exerça toutes les fonctions de son ministère, et déclara que si Louis XIV le forçait à retourner à Sens il le frapperait d’excommunication, ainsi que sa maîtresse. Ces paroles furent rapportées au roi, qui répondit : *11 le ferait comme il le dit, » et laissa le prélat tranquille. On a de Henri de Gondrin des mandements, des lettres, etc.

GONDRIN (Louis-Antoine de PaRdaiLlan de), lieutenant général, fils de Mme de Montespan. V. Antin (duc d’).

GONDS, peuple de l’indoustan anglais, habitant la région montueuse et boisée du Gandouana, duns l’immense forêt de Dandaka. D’après les hymnes védiques, les Gonds sont originaires du pays qu’ils habitent.(Je peuple « au teint foncé, au nez camus, » aux habitudes rudes et grossières, n’est assurément pas anthropophage, mais les sacrifices humains sont un de ses rites habituels, et, d’après lui, les ■ plus efficaces de son grossier Fétichisme. Cette horrible coutume avait été signalée depuis longtemps, mais il n’y a guère que vingt-nuit ou trente ans que 1 administration britannique de Madras a songé à y mettre un terme. Des missionnaires et des agents civils y ont été employés sans beaucoup de succès. Le pays est vaste, les forêts profondes, et le peuple y a toujours conservé sa sauvage indépendance.

GOts’DULA, une des déesses qui, d’après la mythologie du Nord, présidaient aux combats. À cheval, armée d’un casque et d’un bouclier, elle assistait aux batailles et conduisait vers Odin les âmes des héros morts.

GONDULFE, prélat normand, né près de Rouen en 1033, mort à Rochester en 1108. De retour d’un pèlerinage en terre sainte, en 1059, il entra à l’abbaye du Bec, alors sous la direction de Lanfranc, qui l’amena avec lui en Angleterre en 1070, lorsqu’il fut nommé archevêquu de Canlorbéry. Gondulfe fut nommé évêque de Rochester en 1077, et se signala par son ardente charité non moin3 que par son savoir ; il jouit de la faveur du roi Henri Ier. qu’il avait aidé à s’affermir sur le trône. Il était intimement lié avec saint Anselme, avec qui il entretint une longue correspondance.

GONE s. m. (go-ne). Infus. Syn. de oo NION.

GONELL1 (Jean), surnommé l’Aveugle da

GuntiuMi, sculpteur italien, né à Gambassi, prêt de Volterre, en 1610, mort vers 1775. Il

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étudia son art sous la direction de Pietro Tacca, fit de rapides progrès, se signala en exécutant des terres cuites remarquables, et acquit, tout jeune encore, une certaine réputation qui lui valut d’être appelé à Mantoue par le duc Charles de Gonzague. Gonelli était depuis quelque temps dans cette ville, et il avait à peine vingt ans lorsque, à la suite d’une maladie ou d un accident, il perdit la vue. Ce malheur ne l’empêcha pas de continuer la pratique de son art. Suppléant à la vue par le toucher, il parvint à modeler haj bilement, malgré sa cécité, et à donner une

Ïiarfaite ressemblance à ses portraits, parmi esquels on cite les bustes des princes de la famille de Gonzague et celui du pape Urbain VIII. Il se bornait, toutefois, au simple modelage, et faisait exécuter par des praticiens ses modèles en marbre ou en pierre. L’église Saint-Étienne, à Florence, possède de cet artiste quatre statues qui donnent une haute idée de son talent. Quatremère de Quincy cite plusieurs terres cuites remarquables qu’on voit encore au couvent des Observantes de Sienne.

GONÉPLACE s. m. (go-né-pla-se). Crust.

V. GONOPLACE.

GONESSE, petite ville de France (Seine-et-Oise), ch.-l. de cant., arrond. et à 32 kilom. S.-E. de Pontoise : pop. aggl., 2,519 hab.pop. tôt., ï,831 hab. Fabriques de passementerie, blanchisserie de tissus, bonneterie, boutons. Commerce de blé, avoine, fourrage, farine, chevaux, bestiaux. Gonesse est situé au milieu d’une plaine très-fertile en grains, sur la petite rivière du Crould, qui y fait mouvoir un grand nombre de moulins à farine.

L ancien nom de Gonesse est Gonissa. Philippe-Auguste y naquit en 1165. François I«, voulant un jour tourner en dérision les long3 protocoles de titres que Charles-Quint joignait a ses manifestes diplomatiques, se qualifia simplement, dans une réplique moqueuse, de seigneur de Vanvres et de Gonesse. Au Xive siècle, les pelleteries et draperies de Gonesse avaient à Paris une huile spéciale où s’approvisionnaient la cour et les riches bourgeois. Au xvie et au xvue siècle, les boulangers de Gonesse envoyaient tous les jours à Paris une quantité de pains blancs très-renommés, dont on attribuait la saveur très-agréable à l’emploi des eaux du Crould. Henri IV, après avoir échoué dans sa seconde tentative contre Paris, se retira à Gonesse et y campa pendant un mois entier. Enfin, le 2 juillet 1815, l’armée anglaise établit son quartier général dans cette petite ville.

L’église, de style ogival, est une des plus remarquables des environs de Paris. La nef est très-ancienne et fort curieuse : elle présente de deux en deux piliers trois jolies colonnettes accouplées, qui coupent le chapiteau et montent jusqu’à la voûte.. On remarque particulièrement les sculptures du buffet d orgue, dont les tuyaux, à rendements sculptés, sont couverts de peintures et d’arabesques.

GONFALON s. m. (gon-fa-lon — la forme régulière de ce mot est gonfanon, dont quelques-uns se servent, mais que l’Académie rejette au second plan. La forme préférée par le Dictionnaire de l’Académie nous vient de l’italien gonfalone, qui est une corrupiion de gonfanojie. La racine de ces mots est dans le germanique : ancien haut allemand guntfano, : degundies, guerre, elfano, bannière, qui nous a également donné fanion). Bannière de l’Eglise, à trois ou quatre fanons ou pièces pendantes. Il Echarpe ou bandelette terminée en pointe, et suspendue à une lance, à un étendard. Il Bannière, oriflamme  ; Les rois portaient quelquefois eux-mêmes le gonfalon.

— Tente ronde que l’on porte à Rome devant les processions, en cas de pluie.

— Hist. Bannière que le pape envoya à Godefroy de Bouillon à son départ pour la croisade.

— Hist. relig. Nom d’une confrérie établie par Clément VI, pour le rachat des captifs chez les Sarrasins.

— Encycl. Eu France, le gonfalon fut d’abord un pennon royal ou une enseigne militaire de premier rang. L’oriflamme fut primitivement un véritable gonfalon. Plus tard, le gonfalon devint une bannière d’église, qu’on arborait pour lever des troupes chargées de défendre les biens ecclésiastiques. Lorsqu’une église remettait à un guerrier son gonfalon, elle le constituait son avoué. La couleur du gonfalon variait Selon la qualité du saint sous le patronage de qui l’église était consacrée : la couleur verte était réservée aux gonfalons d’évêque, le rouge indiquait un martyr, et le bleu un confesseur. Beaucoup d’auteurs prétendent que les gonfalons différaient des bannières par des découpures en pointes ou à pendants, et qu’ils avaient des fanons, à queue arrondie, au nombre de trois ou de quatre.

Si le gonfalon devint un drapeau ecclésiastique en France, il n’en fut pas de même en Italie, où il resta un insigne militaire. Ainsi, le gonfalon de Saint-Marc était, à Venise, le signe de 1 ?. puissance suprême.

GONFALONIER s. m. (gon-fa-lo-nié — rad. gonfalon). Celui qui portait le gonfalon : Le gonfalonier de l armée des croisés.

— Hist. Titre donné aux chefs de quelques-unes des républiques modernes d’Italie : Avant Avérard de Médicis, gonfalonier de

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Florence, les Médicis étaient de simples commerçants. (Balz.) Lncques avait pour chef culminant un gonfalonier élu. (V. Hugo.) Il Gonfalonier de l’Église, Protecteur que les papes établirent dans les villes d’Italie, pendant la lutte du saint-siége avec les empereurs : Un paysan nommé Jocomuzio, qui se fit soldat, et qui changea son nom en celui de Sforzn, devint favori de la reine, connétable de Naples, gonfalonier de l’Église. (Volt.) Il Gonfalonier de justice, Titre d’un magistrat de Florence.

— Hist. eccl. Titre porté autrefois par les avoués de plusieurs Églises de France.

— Encycl. Le mot gonfalonier est plus italien que français, car il disparut dans notre pays avec l’usage du gonfanon militaire. Machiavel raconte ainsi l’origine des gonfaloniers de Florence. Les guerres au dehors et la paix au dedans avaient en quelque sorte éteint dans cette ville les factions guelfe et gibeline ; il n’y restait plus que cette espèce d’hostilité qui semble exister naturellement dans toutes les villes entre les grands et le

Eeuple. Celui-ci voulant être gouverné par ss lois, et les autres voulant toujours se mettre au-dessus des lois, il est impossible que l’accord règne. Cette humeur inquiète néclata point tant qu’on craignit les gibelins ; mais, lorsqu’ils furent abattus, elle se manifesta dans toute sa force. Chaque jour quelqu’un du peuple était insulté ; les magistrats et les lois ne pouvaient venger ces injures, parce que chaque noble était soutenu par ses parents et par ses amis, qui étaient toujours nombreux. Animés du désir de mettre un ternie à ces abus, les chefs des corps de métiers arrêtèrent qu’un gonfalonier ou officier de justice serait choisi parmi le peuple, et aurait à ses ordres un corps de mille hommes, enrôlés sous vingt bannières, avec lesquels il serait prêt à protéger l’exécution des lois toutes les fois qu’il en serait requis. Ubalda Rutfoli fut le premier gonfalonier élu ; mais bientôt on dut modifier cette institution et ordonner que le gonfalonier aurait quatre mille hommes sous ses ordres. Ce titre et cette organisation durèrent autant que les formes républicaines à Florence ; mais, plus tard, ce mot changea complètement de signification. Après différentes vicissitudes, il signifia officier de police, acception qu’il avait encore à Sienne au moment de l’invasion française, pendant la Révolution. Il y eut aussi des gonfaloniers à Lucques, à Venise, à Rome, etc. C’étaient des officiers municipaux élus pour une courte durée, et dont les fonctions étaient comparables a celles de porte-étendard en France, De plus, ils étaient revêtus du commandement de l’armée. Les ducs d’Urbin, de Parme et de Modène avaient d’abord été gonfaloniers de l’Église, et ils en gardaient les témoignages dans leurs armoiries. Les protecteurs que les papes ’établissaient dans les villes soustraites à la protection impériale étaient gonfaloniers,

GONFANON s. m. (gon-fa-non). Autre forme du mot GONFALON.

GONFanonier s. m. (gon-fa-no-nié). Autre forme du mot gonfalonier.

GONFAUON, bourg et comm. de France (Var), cant. de Besse, arrond. et à 23 kilom. S.-E. de Brignoles, à la base d’une colline, près de la source de la rivière d’Aye ; pop. aggl., 2,312 hab. — pop. lot., 2,457 hab. Carrières de grès et de plâtre ; nombreuses fabriques de bouchons ; scieries ; réuolcas et commerce de blé, vin renommé, huile, soie, marrons excellents. Dans les environs, ruines de l’ancien village de Cagnosc et belle grotte garnie de stalactites.

GONFLE s. f. (gon-fle — rad. gonfler). Techu. Cavité dans le fil de métal tire à la filière. Il Matière muqueuse qui se montre sur les chiffons duns le pourriasoir, après quelques jours de fermentation.

GONFLÉ, ÉE (gon-flé) part, passé du v. Gonfler. Rendu, devenu enflé, plus ample par distension : L’amour-propre est comme un ballon gonflé de vent, dont il sort des tempêtes quand on lui fait une piqûre. (Volt.) Il n’y a pas de ballon mieux gonflé qu’un cerveau ignorant. (Sl-Marc-Girard.)

— Fig. Plein ; vain, fier, superbe : Une piqûre, un trait de la satire fait tomber à plat tes gens GONFLÉS d’une vaniteuse nuliité. (Boiste.)

L’un est plein de respect, l’autre gonflé d’audace.

COItNEILLB.

Le cœur vide est gonflé comme un ballon rempli.

J.-B. Rousseau. U Gros, accablé : Un cœur gonflé ds chagrin.

— Syn. Qouûâ, boursouflé, bouTÛ, euûe. V.

BOUFFI.

— Antonymes. Aplati, déprimé, dégonflé, faseié, plat.

GONFLEMENT s. m. (gon-fle-man — rad, gonfler). Action de gonfler, enflure, tuméfaction ; état de ce qui est ijonflé : Le gonflement d’un ballon. Quand la partie conserve l’impression du doigt qu’on y appuie, le gonflement prend le nom d’oedème. (Charbonnier.) Le gonflement du cou est donné comme un signe certain de conception. (Caseaux.)

GONFLER v. a. ou tr. (gon-flé — lat. conflare, souffler ensemble, d où est venu l’ital.

GONG

gonftare, même sens). Distendre, faire enfler : Gonfler un ballon. Gonfler ses joues. Le vent gonflk la voile. La colère gonflait ses narines.

Pour vois mûrit le blé, pour vous la sève errante Vient gonfler d’un doux suc la grappe transparente.

DELIL1.E.

Ici, des prés fleuris paissant l’herbe abondante, La vache gonfle en paix sa mamelle pendante.

Dhuli.e.

— Enfler, remplir, augmenter le volume de : Ces pluies ont gonflé les torrents.

— Produire des flatuosités ou un sentiment de réplélion pénible dans : La plupart des légumes gonflent l’estomac. (Acad.)

— Fig. Remplir de quelque émotion : Gonfler de colère. Gonfler d orgueil.

— v. n. Devenir enflé : Les herbivores qui mangent de la nielle ne tardent pas à gonfler d’une façon étrange. (H. Benhoud.)

Se gonfler v. pr. Être, devenir gonflé : Dans l’affliction, la joie, l’amour, ta nonte, la compassion, les yeux sa gonflent tout à coup. (Bulf.)

— Se livrer à des sentiments de vanité, donner des témoignages d’une vaine complaisance en soi-même :

Nous sommes dans un siècle où chacun veut s’enfler ; D’une vanité sotte on cherche à se gonfler.

Mollevaut.

— Antonymes. Dégonfler, aplatir, déprimer.

GONFREVILLE-L’ORCHEH, village et commune de France (Seine-Intérieure), cant. de Montivilliers, arrond. et à 12 kilom. du Havre, dans un petit vallon, sur la rive droite de la Seine ; 727 hab. Église en partie du XK siècle j beau portail roman, dont la voussure est délicatement sculptée. Le château, bâti au xviue siècle, sur remplacement d’une antique forteresse, est précédé d’une superbo terrasse et entouré d’un magnifique parc.

GONG s. m. (gongh — onomatop.). Mus. Instrument en usage chez les Chinois, qui est une sorte de cornet à bouquin.

GONGI s. m. (gon-ji). Hist. relig. Membre d’une des principales sectes de banians.

GONGOLE s. f. (gon-go-le). Moll. Nom vulgaire des petites coquilles du genre peigne.

GONGORA s. m. (gon-go-ra — nom d’un minéralogiste espng.). Bot. Genre de plantes épiphytes, de la famille des orchidées, tribu des vandées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent au Pérou.

GONGORA Y ARGOTE (don Louis), poète espagnol, né à Cordoue en 1561, mort en. 1627. Fils d’un jurisconsulte et destiné à la même profession, il la quitta pour la poésie et se fit connaître par des ballades et d’autres petites pièces satiriques que les Espagnols nomment tétrilles. Il écrivait alors avec beaucoup de naturel, d’esprit et quelquefois de sensibilité. Las de vingt années de sollicitations stériles, il se fit prêtre, pour s’assurer au moins la subsistance pendant ses vieux jours, se rapprocha de ta cour, et, maigre sa réputation, malgré la protection du duc de Lerme, ne parvint qu’à obtenir le litre d’aumonier de Philippe III. La vieillesse et les infirmités obligèrent cet infatigable solliciteur à quitter la cour et à retourner finir ses jours dans sa ville natale. C’est k ces déceptions qu’on doit la transformation déplorable qui s’opéra dans sa manière poétique. Voyant que ses productions régulières n’obtenaient qu’un succès d’estime, il se fit, systématiquement et de parti pris, le créateur d un genre faux et absurde, dont il attendait la vogue et la fortune. Enchérissant sur les concetti italiens, il adopta le style culto, qui consiste en une complication ridicule de métaphores étranges, d’hyperboles, d’archaïsmes, où la pensée disparaît sous le cliquetis des mots et au milieu des obscurités d’un langage précieux et énigimitique. C’est ainsi qu’il dépeint la beauté d une jeune fille, x qui pourrait brûler la Norvège avec ses deux soleils (ses deux yeux sans doute) et blanchir l’Ethiopie avec ses mains. ■ Ce genre fit école, non-seulement en Espagne, mais encore en France, où il ne contribua pas peu à dépraver le goût dans la première moitié1 du xvue siècle. Les Œuvres de Gongora ont été publiées k Madrid, en 1636-1646 (3 vol. in-4°), avec un volumineux commentaire dont elles avaient grand besoin. Don Ramon Fernaiulez en a publié un choix (Madrid, 17S7). Elles consistent en sonnets, ballades, octavos, tercetos, en poèmes intitulés : El f’oliphemo, Las Sotedades, Pgramo y Tisbe, etc., et en trois comédies.

gongorisme s. m. (gon-go-ri-sme — de Gongura, n. pr.). Littér. Sorte d affectation et • de recherche qui s’introduisit dans la littérature espagnole par l’imitation du style de Gongora.

— Encycl. V. cdltisme.

GONGORISTE adj. (gon-go-ri-ste — rad. gongorisme). Littér. Qui appartient au gongorisme : Affectation gongokiste.

— Substanliv, Imitateur, partisan de Gongora : Les GONGORISTtSS.

GONGRONE s. f. (gon-gro-ne — gr. goggros, tumeur des arbres). Bot. Tubercule rond et fongueux, qui se forme sur le tronc des arbres.