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En 1772, l’année de son arrivée à Paris, Gilbert présents au concours académique une pièce intitulée le Poète malheureux, lugubre lamentution qui lui était inspirée par sa propre destinée, la destinée qu’il s’était faite, et dont il rendaitles autres responsables. Il vivait dans la gêne, n’ayant su s’attirer aucune sympathie, et il en accuse tout le monde, la société et sa famille :

Malheur il ceux dont je suis né !

Père aveugle et barbare, impitoyable mère ! Pauvres, vous fallait-il mettre au mande un enfant Qui n’hentat de vous qu’une affreuse indigence ? Encor, si vous m’eussiez laissé votre ignorance, J’aurais vécu paisible en cultivant mon champ... Mais vous avez nourri les feux de mon génie, Mais vous-mêmes, du sein d’une obscure patrie, Vous m’avez transporté dans un monde éclairé. Maintenant au tombeau voua dormez sans alarmes,

Et moi sur un grabat arrosé de mes larmes,

■ Je veille, je languis, par la faim dévoré ; Et tout est insensible aux horreurs que j’endure, Tout est sourd a, mes cris !., ..

Ces vers sont le point de départ de la légende du Gilbert mort de faim. Le poème ne fut pas couronné, et le dépit de l’auteur s’en accrut. Sa véritable vocation était lu satire : i ! s’arma du fouet.de Juvénal et en cingla méchamment ceux qu’il considérait comme sus adversaires. 11 épancha d’abord son humeur acrimonieuse dans le Carnaval des auteurs (1773), pièce en prose, et surtout dans la satire intitulée le Siècle (1774), où il s’attaquait avec une virulence insensée aux plus hautes renommées littéraires du temps, les académiciens, les philosophes, les savants, Voltuire, Diderot, Marinomel, la Harpe, Ducis, d’Alembert, etc. Ces attaques, dont le mérite poétique ne compensait pas l’âpre véhémence, n’étaient pas propres à lui créer des appuis dans le monde littéraire. La coterie de Fréron, cependant, l’accueillit et l’encouragea, et le prince de Salin-Sulm, à qui il dédiu une ode famélique. le secourut dans sa détresse. Désormais il était engagé sans retour dans une lutte Inégale contre les puissants novateurs du temps ; sa satire du Dix-huitième siècle (1775) et celle qu’il publia quelques années plus tard, Mon Apologie (1778), qu’on peut considérer comme ses meilleures productions, témoignent de la violence de ses efforts pour atteindra à la hauteur du rôle qu’il avait umbitionné. Il affecte d’appeler Voltaire Arouel et persillé

., . Ces romans fort touchants, où l’auteur, Pour emporter les morts, laisse a peine un acteur.

Si les mœurs et le goût sont en décadence, si la sottise fait partout la loi, c’est la faute à Voltaire 1 Grâce à lui,

Chacun sait au Parnasse

Que Malherbe est un sot et Quinault un Horace. Dans un long commentaire il prouve longuement Que Corneille parfois pouvait plaire un moment. J’ai vu l’enfant gâté de nos penseurs sublimes, La Harpe, dans Rousseau trouver du belles rimes ; Si Von en croit Mercier, Racine a de l’esprit, Mais Perrault, plus profond, Diderot nous l’apprit, Perrault, tout plat qu’il est, pétille de génie, Il eût pu travailler a l’Encyclopédie. Boileau, correct nuteur de libelles amers, lioileau, dit Mannontel, tourne assei bien un verB.

On n’a pas oublié ce trait si vivement décoché contre La Harpe :

C’est ce petit rimeur, de tant de prix enflé, Qui, sifllé pour ses vers, pour sa prose sifflé. Tout meurtri des faux pas de sa muse tragique, Tomba de chute en chute au trône académique.

Quand on écrit de pareils vers, on a les rieurs de son côté, mais on ne doit attendre de ceux que l’on a touches ni grâce ni merci.

Cependant, la verve de Gilbert, ordinairement empreinte d’amertume et de dépit, savait a l’oucasion s’adoucir jusqu’aux ladeurs de l’adulation, et, s’il déchirait les littérateurs, il encensait avec l’aisance d’un courtisan les princes et ceux qui dispensaient les faveurs et les pensions. Il écrivit une ode sur la mort de Louis XV, deux autres adressées à Louis XVI, une à Monsieur (depuis Louis XVIII), etc., pleines d’éloges ampoulés que le premier n’avait jamais mérités, et que les deux autres ne pouvuient mériter encore. Ses ouvrages les plus lyriques en ce genre sont le Jubilé, le Jugement dernier, la Guerre présente, et surtout les Adieux à la vie, morceau véritablement touchant et pathétique. Mais, en général, il faut bien convenir que le génie lyrique et satirique de Gilbert a été un peu surfait, de même que sa personne a été un peu idéalisée par les romanciers. Ses satires, déclamatoires lu plus souvent, quelquefois énergiques et mordantes, plus rarement spiritue. Jes, portent l’empreinte d’un esprit malade d’orgueil ; on y sent plutôt l’âereté du pamphlétaire que la verve du poëte satirique et du-moraliste. Ses odes, ou se rencontrent quelques mouvements de vrai lyrisme et des hardiesses de forme, pèchent par la composition et le style. Il y avait néanmoins, en Gilbert, une vraie nature de poète. L’âge aurait sans doute mûri son talent, tempéré sa verve déréglée et rectifié son jugement.

Une mort prématurée le surprit h vingt-neuf ans. Gilbert, dont on a fait le type du poète malheureux, du meurt- de -faim littéraire, était si loin de vivre dans la gêne, qu’il possédait un cheval, shabiHaitavecelegauce, et affectionnait, d’aller aux bois de Vmcennes et de Boulogne. C’est au galop de son cheval

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qu’il composa la plupart de ses meilleures pièces ; cetexercice violentfouettaitsa verve. Une chute malheureuse qu’il fit, dans une de ses promenades favorites, fut cause de sa mort ; on le rapporta à Charenton, le crâne ouvert, et de la il fut amené à l’Hôtel-Dieu, où Desault, le célèbre chirurgien, lui fit subir sans succès la redoutable opération du trépan. L’accident avait eu lieu dans’les derniers jours d’octobre 1780 ; il expira chez lui, rue de la Jussienne, le 12 novembre suivant, après une période de mieux, pendant laquelle il avait encore pu faire quelques vers, et entre autres les strophes si connues : Au banquet de la vie, infortuné convive,

J’apparus un jour, et je meurs ; Je meurs, et sur la tombe où lentement j’arrive,

Nul ne viendra verser des pleurs. Salut ! champs que j’oimais, et vous, douce verdure.

Et vous, riant exil des bois !

Ciel, pavillon de l’homme, admirable nature,

Salut pour la dernière fois !

Ah ! puissent voir longtemps votre beauté sacrée

Tant d’amis sourds à mes adieux ! Qu’ils meurent pleins de jours, que leur mort soit Qu’un ami leur ferme les yeux ! [pleurée,

La Harpe, mal informé, ou par rancune, a fait de cette mort un tout autre récit ; suivant lui, ie poëta serait mort fou de dépit et de rage. L’ivrognerie, en outre, aurait été pour quelque chose dans son affaire. « Gilbert, dit-il dans sa Correspondance littéraire, s’était logé à Charenton, dans le voisinage de la maison de campagne de M. de Beaumont, archevêque de Paris, car, en sa qualité d’apôtre de la religion, il se croyait obligé de faire sa cour au prélat, qui l’avait, en etret, recommandé à M. de Vergennes, et avait obtenu pour lui une des pensions que le ministre des affaires étrangères peut prendre Sur le privilège qu’il accorde aux papiers politiques. Il était allé chez l’archevêque, qui ne le reçut pas avec toute la distinction qu’il en attendait, et qui le fit manger avec ses secrétaires et ses valets de chambre. Gilbert, déjà mal disposé, fut tellement aigri de cette réception, qu’il rentra chez lui la tête absolument tournée. La lièvre le prit pendant la nuit, et le matin il alla, en chemise et en redingote ; demander les sacrements au curé de Charenton, qui l’exhorta vainement à rentrer chez lui. Il courut de là chez l’archevêque, et la plupart des gens de la maison n’étant pas encore levés, il parvint jusqu’à la chambre de ce prélat, se roula par terre comme un possédé, en criant qu’on lui donnât les sacrements, qu’il allait mourir, et que les philosophes avaient gagné le curé de Charenton pour lui refuser les sacrements. L’archevêque, effrayé de ses cris et de ses convulsions, le fit porter à 1*1 lôtel-Uieu, dans la saile où l’on truite les fous. La, sa folie ne fit qu’augmenter ; il faisait sa confession à haute voix ; et, comme un autre fou avait la manie de crier les arrêts du parlement, Gilbert criait de son côté que c’était lui qu’on allait pendre. Dans un de ces accès, il avala la clef de sa cassette, qui lui resta dans l’œsophage. Il mourut vingt - quatre heures après, ne pouvant pas être secouru, et s’accusant toujours lui-même, sans qu’il en faille pourtant rien conclure contre lui, car le cri de la folie n’est pas toujours celui de la conscience. »

Ce récit est entièrement fabuleux, comme tout ce que d’autres ont racorné du dénùment du poète, à moitié mort de faim. Si Gilbert connut quelque peu la gène en arrivant à Paris, le parti catholique et royaliste, fort satisfait da la verve de Ce tirailleur acharné, sut l’en tirer bien vite. Ses odes- placées ne resteront pas sans réponse. Dans les dernières années de sa vie, il recevait plusieurs pensions de la cour : SOO livres du roi, 600 livres de Mesdames, 100 écus sur le Mercure de France, 500 livres de l’archevêché, en tout 2,200 livres, revenu qui représentait à peu près S,000 francs de notre monnaie. Si ce n’est pas la richesse, c’est au moins une aisance fort raisonnable. Cette aisance est attestée, au moment de sa mort, par divers indices caractéristiques : ce cheval qu’il possédait, le linge fin dont il était couvert, les dispositions testamentaires qu’on a trouvées chez lui, les legs qu’il a faits ; il laissa, entre autres, dix louis k un jeune soldat, qui n’était autre que Bernadette, devenu plus tard roi de Suède.

Il a été fait des poésies de Gilbert d’assez nombreuses édi’ions. La première (Paris, 1788, in-8u) est très-défectueuse, quoiqu’elle porte le titre d’Œuvres complètes ; celles de Gay (1801), de Desessarts (1806), de balibon (1822), de Debure (1820) laissent aussi à désirer. Des notices ont été-consacrées au poëte par Ch. Nodier, Ainar et Mastrella ; mais elles contiennent des renseignements inexacts ; il en est de même de l’Éloge composé par M. de Dumast et lu par lui à l’Académie de Stanislas, à Nancy (1828).

GILBERT (Nicolas-Pierre), médecin français, né à. Brest en 1751, mort à Paris en 1S14. Il fit dans les Indes orientales, en qualité de chirurgien élève de marine, une campagne avec le capitaine Tronjolly (1770), alla ensuite compléter ses études Je médecine à Paris, et, après avoir passé son doctorat à Angers, exerça successivement son art à Landerneau, à Morlaix et à Rennes. Emprisonné quelque temps pendant la l’erreur, Gilbert entra dans le service médical de l’armée,

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dès qu’il eut recouvré sa liberté ; il devint successivement médecin en chef de l’armée de

Sambre-et-Meuse, du Val-de-Grace (1796), de l’année de Saint-Domingue (1802), puis passa avec le même titre à la grande armée (1806) et à l’armée du Rhin. De retour à Paris, en 1813, il reprit le service du Val-de-Grâce. Gilbert a laissé la réputation d’un habile praticienmais, comme administrateur, il fut loin d être sans reproches. «Chargé d’éclairer le gouvernement sur le mérite de ses collaborateurs, dit L’haumeton, il donna presque constamment la préférence à la médiocrité adulatrice et importune, tandis qu’il oublia, persécuta même le mérite. Cette conduite, que rien ne peut excuser, produisit un découragement universel, et la médecine militaire perdit plusieurs hommes qui auraient continué de l’honorer par leurs talents. » Ses principaux ouvrages sont : Mémoire sur la concordance entre les nouveaux et les anciens poids et mesures (1793) ; les Théories médicales modernes comparées entre elles (Paris, an VII, in-8o) ; Histoire médicale de l’armée française à Saint-Domingue (1803, in-8o) : Tableau historique des maladies internes de mauvais caractère qui ont affligé la, grande armée dans la campagne de Prusse et de Pologne (1808^ in-so).

GILBERT (François-Hilaire), vétérinaire et agronome, membre de l’Institut (1795), né à Châteauroux en 1757, mort en 1800. Il organisa, sous le Directoire, les établissements agricoles de Sceaux, de Versailles et de Rambouillet, fit de louables efforts pour acclimater chez nous les mérinos, et fut envoyé en Espagne, an 1797, pour y acheter un certain nombre de ces animaux ; inniS il dut revenir sans avoir rempli sa mission, legouvernement ne lui ayant pus fourni les fonds nécessaires. On a de lui : Traité des prairies artificielles (1802, in-8o) ; Recherches sur les causes des maladies charbonneuses dans les animaux (an III, in-S°) ; Instruction sur les moyens les plus propres à assurer la propagation des bêtes à laine de race d’Espagne (1797), in-8o), et des mémoires insérés dans divers recueils.

GILBERT (Nicolas-Alain), théologien français, né à Saint-Mato en 1702, mort en 1821, 11 remplissait les fonctions sacerdotales lorsque éclata la Révolution. Arrêté en 1791 pour avoir refusé de prêter le serment exigé par la constitution civile du clergé, il fut relâché bientôt après, se rendit alors en Angleterre, où il fonda, à Witby, une congrégation de catholiques, qu’il dirigea et instruisit par ses écrits, et revint en France en 18U. Ce fut Gilbert qui, le premier, eut l’idée d’organiser des missions à l’intérieur. Il déploya particulièrement son zèle dans la Bretagne, puis en Touraine, où il mourut. On a de lui, en anglais : Défense de ta Doctrine de l’Église catholique sur l’Eucharistie (Londres, 1800) ; Recherches sur la question de savoir si les marques de l’Église véritable sont applicables aux Églises presbytériennes (Berwick, 1801) ; la Doctrine catholique du baptême prouvée par l’Écriture (Berwiclt, 1802/. etc. Il a également publié, mais en français, un recueil de cantiques.

GILBERT (Davies), compilateur anglais, né en 1767, mort en 1840. Il fut d’abord connu sous son nom de famille, qui était Giddy. Ce fut en 1817 qu’il prit le nom et les armes de son beau-père, Thomas Gilbert, riche propriétaire du comté de Sttssex. Davies était riche et instruit. Nommé haut shérif en 1792, ’ il devint membre de la Chambre des communes (ltW4-1832) et fut reçu, en 1832, docteur es lois de l’université d’Oxford. Il était en outre membre de la Société royale d’Oxford (1791), fondateur de la Société géologique de Cornouailles (1814), membre de la Société des . antiquaires (1820) et président de la Société royale (1827). Davies Gilbert établit dans sa terre du comté de Sussex une imprimerie et publia ; Choix d’anciens noêls (1823, 8 vol.) ; le Mont Calvaire ou Histoire de la passion, mort et résurrection de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (1826), ouvrage écrit en cornouaillais et traduit en anglais par John Keigwin ; la Création du monUe, de Will. Jordan (1827), également en cornouaillais.

GILBEBT (Louis-Guillaume), physicien et médecin allemand, né à Berlin en 1769. mort à Leipzig en 1824. Il fut professeur dé physique à Halte, pui3 à Leipzig (181 !). Il créa, en 1799, et rédigea l’important recueil intitulé : Annules de physique et de chimie, que Poggendorf continua après sa mort, et qui comprend plus de 150 vol. in-8o.

GILBERT (L.-T.), littérateur et chansonnier, né à Paris en 1780, mort en 1827. On ne sait rien de la vie de cet écrivain, a, qui l’on doit de nombreuses productions de peu de valeur et d’assez mauvais goût. Gilbert a composé des pièces de théâtre : le Père Camus, parade-vaudeville (Paris, 1804, in-so) ; Frédéric II ou le Vainqueur de Freidberg, comédie-vaudville (1806) ; Ma tante Rose, comédie (1821) ; des recueils de chansons : le Galoubet (in-lg) ; les Veillées françaises (1822, in-8») ; les Grelots de Momus (1825) ; des imitations burlesques de romans du vicomte

d’Arlincourt : la Fille femme et veuve (1822), imité du Renégat ; le Solitaire de Mo ?itmnr- lî, e(1821), iuiiiè du Solitaire ; Ineptie-Uunhec (1823), imité ù’tbsiboé ; la Fille tombée des nues (1825), imité de l’Etrangère ; des romans, parmi lesquels nous citerons : le Paire

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des montagnes noires (1822) ; la Renégate (1822) ; Aima ou le Cloître et le monde (1S24) ; le Héros de la mort (1854) ; Sir Jack ouïe Nouveau fataliste (1824) ; la Lantirne du crime (1855) ; le Figaro de la Révolution ou Mémoires de M. Jolibois (1825) ; la. Fille du pêcheur ou les Suites d’un vol (1827).

GILBERT (Pierre-Joachim), ingénieur maritime français, né à Landerneau (Finistère) en 1782, mort au Mans en 1823. Il passade1 l’École polytechnique à l’École du gqnie maritime. Il en sortit avec le litre d’aspirant de ire classe, assista, sur le Saint-Antoine, à la bataille de Trafalgur, fut blessé et passa dans le génie maritime. De 1S09 à 1810, il commanda, aux armées d’Allemagne et d’Espagne, des détachements d’ouvriers militaires, dont les travaux contribuèrent au succès de la bataille de Wagrnin et à la prise d’Almanza ; il servit ensuite, comme ingénieur, à Boulogne et à Anvers. En 1813, il commanda le parc général du génie de la grande armée, fut blessé lors du reploiement du pont do Meissen, et reçut ensuite le commandement du fort de Zinna, dans Torgau. On lui doit : Essai sur l’art de la navigation par la vapeur (1820, in-4o), où se trouve exposée, pour la première fois, l’idée d’employer les steamers comme remorqueurs, et quelques travaux archéologiques.

. GILBERT (Pierre-Julien), peintre de marine, né à Brest en 1783, mort dans cette ville en 1860. Il prit des leçons de l’ingénieur constructeur de la marine Pierre Ozanne. En isi6, il fut nommé professeur de dessin des élèves de la marine à Brest. En 1S30, il fit la campugne d’Alger sur la Provence, à titre de peintre de l’expédition. De 1842 à 1850, il professa le dessin à l’École navale. Ce laborieux artiste a retracé sur la toile un assez grand nombre d’épisodes do nos fastes maritimes, et la plupart de ses tableaux ont figuré aux expositions, notamment a celles do 1824 et de 1833, qui lui ont valu chacune une médaille d’or. On a de lui : le Combat de la Surveillante et du Québec (1822), reproduit, dans de moindres proportions, pour le inusée de Versailles ; l’Attaque et la prise de t’i’e Verte (même musée, 1824) ; VAttaque du fort SantiPietri, et le Combat du Niémen contre i’Améthyst (1824) ; le Combat [/«Formidable contre la division anglaise de Saumure*, le Combat de la Canonnière contre le Tremeudous, et la Prise d’Alger (1833) ; le Combat de la Vénus et du Ceylan (1835) ; le Débordement de la Garonne du 6 avril 1770, et te Débarquement de Sidi-Férruch (1836) ; le Combat de la Sirène (musée de Versailles) ; le Combat du GrandPort, le Combat du liomulus, lu Combat de la Poinone contre /’Aleeste et l Active, Vue de l’entrée du Havre (1837) ; le Combat de la Cordelière contre la Régente, etc.

GILBERT (Antoine-Pierre-Marie), archéologue, né à Paris en 1785, mort en 1&58. Il remplit, de 1803 à 1846, les fonctions du conservateur de Notre-Daine de Paris, et lit

par.ie, depuis 1829, de la Société des antiquaires de France. Outre des articles archéologiques, insérés dans divers recueils, dans le Journal des artistes, le Moniteur des arts, etc., Gilbert a publié : Description historique de t’ISijtise métropolitaine de Rouen (1816, in S») ; Description historique de SaintOuen de Rouen (1822, in-so) ; Description historique de l’église cathédrale de Notie-Ùame d’Amiens (1822, in-8o) ; Description historique, de l’église cathédrale de Notre-Dame de Chartres (1824, iii-8°) ; Description historique de l’église de l’ancienne ubbuye de Suint-Jiiquier en Ponthieu (1835, in-8»), etc.

GILBERT (Jacques-Emile), architecte français, né à Paris en 1793. Il passa avec succès, en 1811, ses examens d’auinissioii à l’Ecole polytechnique ; mais, pousse par son goût pour les arts, il s’y adonna entièrement, entra à l’École des beaux-arts, et remporta, en 1822, le grand prix d’architecture. Pendant son séjuttr à Rouie, il exécuta, notamment, une Restaurutton du temple de Jupiter à Ostie, qu’il envoya à Pans en !S26. Le retour en France, M. Gilbert a été chargé d’exécuter de nombreux travaux, parmi lesquels nous citerons ; les constructions de

! école vétérinaire d’Alfort, de l’huspice de

Charenton, de la prison cellulaire de Alnzas, du nouvel hôtel de la prélecture de police, avec M. Uiet, etc. Elu, en 1853, membre de l’Académie des beaux-arts, cet architecte distingué a été, vers la même époque, nommé secrétaire archiviste de l’École des beaux-arts et membre du jury d’architecture. Il est, depuis 1860, officier de la Légion d’honneur.

— Son frère, Bapliste-Euiile-I^ouis GtUiKRT, ’ né à Paris en 1799, fut uussi élève de I École des beaux-arts. Il a exécuté un assez grand nombre de travaux particuliers, et a été nommé inspecteur de la première section des travaux de la ville de Paris.

GILBERT (François-Ambroise-Germain), sculpteur français, né à Choisy-le-Roi (Seine) en 1816. Élève de Cortot, il se livra d’abord à la sculpture industrielle, où il a toujours excellé. On cite de lui, en ce genre, deux grands surtouts de table, l’un exécuté pour le prince de Prusse, et l’autre destiné au président de la république (1850), et qui ne fut exposé qu’en 1855.

M. Gilbert a, en outre, exécuté de grands travaux de sculpture monumentale : les décorations de la bourse de Marseille ; celles de