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— Pop. Jambe : Avoir de longuet gigues. Etendre srs grandes gigues. Il En Normandie, Jeune fille qui a de grandes jambes : C’est une grande gigue.

— Art mil. anc. Crosse de certaines armes à feu.

— Chorégr. Sorte de danse vive et gaie : Danser une giguk. Il Air à deux temps sur lequel s’exécute cette danse : Jouer une gigue.

— s. m. Navig. fluv. V. gig.

— Encycl. Chorégr. Lajrij ?«eétait unedanse très-populaire jadis en France et en Italie ; elle s’exécutait sur un air gai, d’un mouvement vif et rapide, entraînant, dont la mesure était à six-huit. Les gigues de Corelli ont été célèbres. L’air et la danse ne sont plus de mode dans les pays qui les avaient vus naître, et la gigue a passé en Angleterre, où l’on continue de la danser.

Les auteurs du moyen âge parlent souvent d’un instrument de musique appelé gigue ; selon les uns, c’était une espèce de flûte, tandis que d’autres veulent que ce fut un instrument à cordes.

G1JON, en latin Gigia, ville d’Espagne, prov. et à 34 kilom. N.-E. d’Oviedo, sur une petite presqu île de l’océan Atlantique, où elle a un port de commerce ; 10,730 hab. Place forte, ch.-l. de juridiction civile ; écoles d’hydrographie et de sciences exact’s ; bibliothèque. Forces et fonderie décuivre ; poteries. de grès ; fabrique de couvertures. Commerce de cabotage ; pêche active. Exportation de vins, eaux-de-vie, huile, tabac, etc. Le port esc le meilleur de toute la côte ; l’entrée en est facile par tous les temps. La rade, protégée par deux petits promontoires, présente, à marée basse, de belles plages que de nombreux baigneurs fréquentent pendant la belle saison. Parmi les édifices de Gijon, nous signalerons : .la porte de l’Infant, construite sous Charles III ; le palais du marquis de Sun-Esteban ; la fabrique de tabac, qui occupe environ 1,400 ouvrières, et le palais de l’Institut, fondé en 1797 par Gaspard de Jovellanos, ministre de la justice sous Charles IV.

CIL (le Père), moine espagnol, né à Aracena (Andalousie) vers 1747, mort vers 1815. Entré fort jeune dans l’ordre de Saint-François, il se distingua par ses talents et devint bientôt provincial de son ordre ; mais il se rit tant d’ennemis par son caractère violent et allier, qu’il se vit contraint de se démettre de sa charge. Gil se rendit alors à Madrid, se livra avec beaucoup de succès à la.prédication, fut nommé historiographe du royaume et chargé, a ce titre, de continuer YlJistoire de Mariana. Accusé, bientôt après, d’avoir composé un violent pamphlet contre le prince de la Paix et la reine elle-même, il fut jeté en prison, puis envoyé à Séville dans.un couvent do son ordre. Lorsque, en 1808, les Français envahirent l’Espagne, le Père Gil sortit de son couvent, appela le peuple auxarmes et rédigea les proclamations les plus véhémentes. Il répondit à un imprimeur qui lui refusait ses presses ; > Imprimez, ou je vous lais à l’instant saisir et pendre par le peuple. » Il devint membre, puis secrétaire général de la junte.nsurrectionnelie de Séville. Ce fut d’après ses avis que fut adopté le système de la guerre de partisans (partidas de guerrillas), proposé par le général Dumo.uriez, système qui devait neutraliser la supériorité de la tactique française ; en même temps, il noua des relations diplomatiques avec les gouvernements ennemis de la France et remplit lui-même une mission en Sicile. À son retour en Espagne, le P. Gil tenta de se faire nommer président de la régence de Cadix ; il ne réussit point, et, irrité de cet échec, il rentra, à t g rtir de ce moment, dans l’obscurité de la vie monastique.

GIL (SAN-), ville de l’Amérique du Sud, dans la république de la Nouvelle-Grenade, département de boyaca, prov. de Socorro, à 360 kilom. N.-E. de Bogota ; 6,000 hab. Cette ville, fondée en 1090, possède un collège, de nombreuses manufactures de tabac et de toiles de coton ; commerce important de produits agricoles.

GILA, rivière des États-Unis d’Amérique, dans le territoire d’Arizona, descend de la sierra de los Mimbres, se dirige d’abord du N. au S., puis vers l’O., reçoit les eaux du Rio-San-Francesco, grossi du Salinas, et, après un cours de 520 kiloin., se jette dans le Rio-Colorado, près du fort Yuma.

GILARD (Pierre), dit Gilnrdi, peintre italien, né à Milan en 1673. Fils d un orfèvre d’origine belge, il lit sous plusieurs maîtres de ûiiian et de Bologne son éducation artistique, parvint à se créer un style à lui, puis retourna dans sa ville natale. On cite, parmi ses meilleurs ouvrages, ses fresques du réfectoire de San-Viltore-al-Carpo, à Milan, ainsi que Sainte Catherine de Sienne, à la Madonna-di-San-Celso. Les peintures de Gilard se font remarquer par un dessin correct, un faire harmonieux et facile.

G1LARDIN (Jean-Alphonse), magistrat français, né à Turnhout (Ueux-Nèthes) en 1805. Après avoir été avocat à, Bourg et à Lyon, il devint substitut du procureur général à Lyon, puis procureur du roi en 1840. M. Gilardin était procureur général à Alger en 1848. Il se démit de ses fonctions, mais ne tarda point à rentrer dans la magistrature comme procureur général à Montpellier. En 1852, il passa

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au même titre à Lyon, où, peu après, il rem"plit les fonctions de premier président à la cour. M. Gilardin a été nommé premier président à la cour de Paris le 8 mars 1869. Indépendamment de plusieurs discours de-rentrée, on a de lui, entre autres ouvrages : Étude p/rilosophir/ue sur le droit de punir (1841, in-8o), et Philosophie de l’histoire (1857, in-8u). Il est membre de l’Académie des belles-lettres de Lyon.

GI LUART (James-William), économiste anglais, né vers la fin du xvme siècle. Trèsversé dans la connaissance des matières économiques et financières, il a publié, sur le commerce et les banques, des ouvrages très-estimes, et a été nommé, vers 1835, administrateur des banques de Londres et de Westminster. M. Gilbart a publié : Traité pratique de la banque (1827, in-8o, 6e édit. ; 1855, 2 vol. in-8u) ; Histoire et principes des banques (l&34, in-so) ; Histoire des banques en Irlande (1836, in-8u) ; Histoire des banques en Amérique (1837, in-S") ; l'Histoire et les principes du commerce chez les anciens, trad. en français (1856, in-18).

GILBE s. m. Cil-be — Cet arbuste est ainsi désigné à cause de la couleur qu’il donne ; de l’allemand gelb, jaune. L’allemand yelb fait partie d’un groupe considérable de mots qui désignent la couleur jaune, fauve ou brillante, dans les langues indo-européennes). Bot. Nom vulgaire du genêt des teinturiers.

GILBERT s. m. Cil-bèr). Métrol. Mesure de volume, usitée à Francfort-sur-le-Mein, pour les bois, et valant 1 stère, 7,472 ou 2 stères, 6,208.

GILBERT (archipel de), groupe d’îles de l’Ucéunie êquatbriule, dans Ta Polynésie, au S. de l’archipel des îles Marshall, entre 3° de lat. N. et 3" de lat. S-, et entre 168° et 474<> de long. E. Cet archipel, qui fait partie de celui que quelques géographes appellent archipel de Alulyruve et que Balbi comprend dans ce qu’il nomme archipel Central, se compose de trois groupes, savoir : de Scarborough, de Simpson et de Bishop. La plupart des îles qui composent ces groupes sont habitées. L’archipel Gilbert fut découvert, en’ 1788, par les navigateurs anglais Marshall et Gilbert.

GILBERT (îles), groupe de petites îles de l’Amérique australe, près de la côte occidentale de la Terre-de-Feu, entre les îles Londonderry et Stewart.

GILBERT (saint), évêque de Meaux, mort en 1015. Il fut élevé à l’épiscopat an 995 et se signala par sa science ainsi que par sa piété exemplaire. Sa fête se célèbre le 13 février.

GILBERT (saint), fondateur de monastères, mort en 1152. Il passa sa jeunesse à la cour de Louis le Gros et de Louis le Jeune, et accompagna ce dernier à la deuxième Croisade. Après son retour en France, poussé par sa dévotion, il résolut, bien qu’il lut marié, de se consacrer a la vie religieuse. C’est alors qu’il fonda deux monastères, l’un de femmes, à Aubeterre, où se retirèrent sa femme, Pétronille, et sa fille, Ponce ; l’autre d’hommes, où il entra lui-même. Gilbert lit bâtir ce dernier en un lieu appelé Neuf-Fontaines, près de Clermont, en Auvergne, y fit venir des chanoines de l’ordre des prémontrés et en prit la direction en qualité d’abbé.

GILBERT DE S1MPR1NUHAM (saint), fondateur de l’ordre des gilberlins, né en Angleterre en 1083, mort en 1189. Il entra dans les ordres, fonda treize monastères, qui continrent bientôt plus-de 10,000 personnes, plaça les monastères d’hommes sous la règle de saint Augustin, ceux de femmes sous la règle de saint Benoît, et donna à cotte double congrégation, dont les membres prirent le nom de gilbertins et de gilbertines, des constitutions qui furent confirmées par Eugène III. Gilbert fut persécute par le roi Henri II, au sujet de Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry. Il mourut âgé de 106 ans. Il est honoré le 4 février.

GILBERT l’Universel, prélat et glossateur anglais, né en Bretagne dans la seconde moitié du xic siècle, mort en ll ?4. Il avait successivement professé avec éclat à Auxerre et a Nevers, lorsque, en 1127, le roi d’Angleterre Henri Ier le nomma évêque de Londres, Il mourut dans le cours d’un voyage qu’il fit à Rome. L’étendue du savoir du Gilbert lui va ; lut le surnom d’Uniuersel et une réputation européenne. On lui attribue une Close sur l’Ancien et le Nouoeau Testament, un Commentaire sur les Lamentations de Jérémic, des Commentaires sur Job, Isaîe, Jérémie, les Psaumes, etc.

GILBERT ou GISLEBERT DE MONS, chroniqueur flamand de la deuxième moitié du xii" siècle. II fut notaire et chancelier de Baudoin V, dit le Magnanime, comte de Hainaut, qui lui accorda toute sa confiance, le chargea de diverses missions et le nomma, en récompense de ses services, pfébendier de plusieurs églises collégiales, prévôt de Saint-Germain de Mons et abbé du monastère de Saint-Aubin de Namur. Gilbert composa une intéressante et précieuse chronique sur le règne du comte Baudoin, (Jette histoire, intitulée Gisleberti Balduini quinti, Bannonis comitis cancellarii, Chronica Uannonim, a été publiée pour la première fois par le marquis de Chasteler, en 1784 (in-4").

GILBERT L’ANGLAIS, en latin Giibertu*

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onguent, médecin anglais qui vivait au commencement du xme siècle. Au retour ’d’un voyage qu’il fit en Italie pour se perfectionner dans la science médicale, il devint médecin de l’archevêque de Cantorbéry (1193). L’ouvrage qui l’a surtout fait connaître est un abrégé des connaissances médicales de son temps, publié pour la première fois sous le titre de Compendium medicinie Gilberti anglici (Lyon, 1500, in-8o).

GILBERT (sir Humphrey), navigateur anglais, né en 1539, dans le Devonshire, mort en 1583. Il avait pris part à une campagne contre l’Irlande révoltée et au siège de Flessingue en 1572, lorsqu’il alla chercher un passage aux Indes par le Nord. En 1578, il obtint de la reine la cession de la côte N.E., non encore occupée, et alla, en 1585, prendre possession de la baie de Saint-Jean et de l’Ile de Terre-Neuve. Au retour, il périt dans une tempête à trois cents lieues des côtes d’Angleterre. On a de lui : Discours tendant à prouver qu’il existe un passage pour aller par le N.-O. au Cathay et aux Indes orientales (Londres, 1576).

GILBERT (Guillaume), médecin et physicien anglais né à Colchester en 1540, mort en 1603. Il s établit à Londres, fut admis, en 1573, dans le collège des médecins de cette ville, puis devint médecin de la reine Elisabeth et du roi Jacques Ier. Gilbert se livra à de laborieuses recherches sur les propriétés de l’aimant, et fit faire de notables progrès à cette partie de la physique, encore dans l’enfance à cette époque. Le premier, il enseigna que la terre est un aimant, pour expliquer 1 inclinaison et la déclinaison de la boussole. Gilbert jouit de son temps d’une grande réputation, et Bacon reproduit dans ses écrits les fines et délicates ouservations que ce physicien avait faites sur les phénomènes électriques. Les recherches de Gilbert ont été réunies et publiées sous le titre de : De magnete mayneticisque corporibus et de magno magnete tellure, etc. (Londres, 1600, in-4o).

GILBERT (M»1’), née à Alençon dans la première moite du xvito siècle. Elle forma dans sa ville natale un établissement pour la confection des dentelles, industrie pour laquelle la France était alors tributaire de l’Italie, de l’Espagne et de la Belgique. Ce fut là l’origine du point d’Alençon, imitant et dépassant les dentelles de Venise. Sous l’habile direction de Thomas Ruel, quéMmi : Gilbert avait pris pour associé, cette manufacture, créée par lettres patentes du 4 août 1675, se développa rapidement, encouragée d’ailleurs par la munificence du roi, et par la haute protection de Colbert, qui fit à JVlme Gilbert une avance de 50,000 écus.

GILBERT (Gabriel), poète français, né à Paris vers 1610, mort vers 1G80. Il fut, dans sa jeunesse, secrétaire de la duchesse de Rohan ; plus tard, la ruine Christine de Suède se l’attacha également comme secrétaire, le nomma résident de la cour de Stockholm en France, et le combla de ses bienfaits. Après la mort de cette princesse, Gilbert n’eut plus d’autres ressources que ses travaux littéraires, et comme ses pièces de théâtre n’avaient plus le mérite de la nouveauté, comme elles étaient alors complètement éclipsées par les chefs-d’ œuvre du grand Corneille et de Racine, il serait mort dans une véritable indigence si un homme-riche, M. d’Hervart, appartenant comme Gilbert à la religion réformée, ne lui eut donné asile dans Sun hôtel. On ne sait rien de plus sur la vie de ce poëte, aujourd hui presque inconnu, et qui pourtant peut être considéré comme un des précurseurs de Racine, par la douceur de son style et le soin avec lequel il évitait ces tours gothiques dont jusque-là nos poètes dramatiques n’avaient pas su s’affranchir.

Parmi les nombreuses tragédies de Gilbert, dont quelques-unes eurent un véritable succès, nous en citerons particulièrement trois, qui nous fourniront l’occasion de mieux faire connaître le poète. Téléphonie eut l’honneur insigne d’être représenté par les deux troupes royales, en 1642, et le cardinal de Richelieu y fit entrer des vers de sa composition, ce qui

Ïprouve que Gilbert était alors compté parmi es poètes dont notre nation et notre langue pouvaient se faire honneur.

Radogune fut composée la même année que la tragédie du même nom du grand Corneille. Les deux piècesse ressemblent beaucoup dans les quatres premiers actes ; on y trouve, non-seulement les mêmes situations, mais souvent aussi les mêmes pensées. Quant au cinquième acte, celui de Corneille, un des plus beaux que l’on connaisse, eut un succès prodigieux ; celui de Gilbert, froid, languissant, aurait fait tomber la pièce sans la protection de la reine de Suède et de Monsieur, frère du roi, qui avaient Une estime particulière pour l’auteur. H paraît que Corneille et Gilbert avaient, Tun et l’autre, puisé l’idée de leur tragédie dans le roman historique de liodogime, qui venait alors de paraître, et que Gilbert avait suivi le roman jusqu’à la fin, tandis que Corneille avait su trouver dans son génie un dénoùmout terrible, que la magie de son style rendait encore plus frappant.

Hippotyte ou le Garçon insensible offre plusieurs points de ressemblance avec la Phèdre de Racine ; c’est bien une tragédie, quoique cette dénomination de garçon insensible semble plutôt annoncer un sujet comique, et si

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Phèdre n’est pas nommée dans le titre, son amour pour Hippolyte est le fait principal qui amène tous !es accidents de la pièce. Euripide et Sénèque ont dû certainement être pour Racine des guides plus précieux que Gilbert ; cependant on ne peut nier qu’il 11 ait fait à celui-ci quelques emprunts ; témoin ce passage du IV" acte, scène 2e, ou Hippolyte dit : Charge du crime affreux dont vous me soupçonnez, Quels amis me plaindront si vous m’abandonnez ?

à quoi Thésée répond :

Va chercher des amis dont l’estime funeste Honore l’adultère, applaudisse a l’inceste ; Des traîtres, des ingrats, sans honneur et sans fol, Dignes de protéger un mâchant tel que loi !

Il serait difficile de ne pas voir en ces vers une réminiscence de ceux-ci, du IV» acte de ï’IJip^oiyte de Gilbert, qui, certes, ne sont point méprisables :

Si je suis exilé pour un crime si noir,

Hélas ! qui des mortels voudra me recevoir ?

Je serai redoutable a tomes les familles.

Aux frères pour leurs 6ceurs, aux pères pour leurs

Où sera ma retraite en sortant de ces lieux ? [filles.

Thésée :

Va chez les scélérats, les ennemis des dieux.

Chez ces monstres cruels, assassins de leurs mères,

Ceux qui se sont souillés d’incestes, d’adultères,

Ceux-là te recevront.

Fidèle observateur des préceptesd’Aristote, et l’un des premiers qui aient écrit pour le théâtre avec correction, avec la régularité française, Gilbert fut bien, à cet égard du moins, le précurseur de Racine, et l’on peut encore le lire avec fruit. Sa Hodognne et son Hiptiolyte, particulièrement, mériteraient, selon nous, d’être réimprimés, et fourniraient des éléments utiles d’étude et de comparaison en matière de goût et de composition dramatique.

Publiées séparément, les pièces de Gilbert se trouvent dans les-recueils conservés à la bibliothèque Mazarine. Outre les trois dont nous avons parlé, ces pièces sont : Marguerite de France (1640) ; Sémiramis (1649) ; les Amours de Diane et d’Èudyuiion, Sorte de tragicomédie à la manière de la Psyché de Molière, composée à Rome, où l’auteur avait suivi la reine Christine de Suède (1G57) ; Cresphonte, tragi-comédie (1657) ; Arie et Pètus, tragédie (1659) ; Thëayène, tragédie (1652) ; les Amours d’Ovide, pastorale (1663) ; les Amours d Angélique et de Médor, tragi-comédie (l"64) ; Léandre et Uéro, tragédie (16G7) ; le Courtisan, parfait, tragi-comédie (1668) ; les Intrigues amoureuses, comédie (1668) ; les Peines et les plaisirs de l’amour, opéra (1672). Quant à Téléphonie, Jlodogune et Hippolyte, ces trois tragédies furent composées en lo’42, 1644 et 1646.

GILBERT (sir Jeffrey), jurisconsulte anglais, né en 1674, mort en 1726. II. fut successivement juge de la cour du banc du roi en Irlande (1715), premier baron de l’échiquier dans le mémo pays (1716), baron de l’échiquier en Angleterre (1722), et enfin premier lord (1725). Gilbert a composé plusieurs ouvrages publiés après sa mort, et qui attestent un vaste savoir eu jurisprudence. Les principaux sont ; Lato of deoises, last wilts, and reuoeattons (Londres, 1730, in-8o) ; Me Law of uses and trusts (1734) ; IVeutiseof the court of exchaquer (1738, tn-S") ; Treatise of Tenures (1757) ; Theoryoflaw and euideuce (1761), ouvrage qui a eu cinq éditions.

GILBERT (Nicolas-Joseph-Laurent), poète satirique, né à Fontenay-le-Chàteau, dans les "Vosges, en 1751, mort à Paris en 17S0. La Harpe, une des victimes du poète, et, après lui, Ch. Nodier, ont propagé sur la vie et la mort de Gilbert une légende qui a cours encore, et que, pour notre compte, nous allons nous efforcer de dissiper. « Les parents de Gilbert, de pauvres cultivateurs, dil. Ch. Nodier, pouvaient faire de leur fils un ouvrier qui aurait vécu paisible du travail de ses mains, qui aurait joui d’une douce obscurité, à l’abri de la haine et de l’envie. Ils eurent le tort, chèrement expié, de l’exposer à l’infortune et aux horreurs d’une mort prématurée, à laquelle il ne manqua aucune espèce d’angoisses. » Nous, allons voir ce qu’il y a de vrai dans cette assertion.

Gilbert, au sortir des écoles élémentaires de son pays, fut envoyé au célèbre collège de l’Arc, à Llôle, qu’il quitta, ses études fuites, avec un bagage littéraire médiocre, et possédé d’une ambition démesurée. Venu à Nancy en 1769, il y donna des leçons pour vivre et y publia ses premières œuvres ; Statira et Ornes' tris, roman (1770), et un recueil de vers, le Début poétique, rempli de productions assez faibles (1772). De Nuncy, notre poëte partit pour Paris, le cœur plein d’espérance ; il comptait réaliser un miracle, atteindre de prime saut à la célébrité et à la fortune. D’Alembert, chez qui il se présenta avec uno lettre de recommandation, le reçut froidement, et, dèseejour même, soit ressentiment, soit infiuenco de son éducation première, Gilbert se tourna contre les encyclopédistes et les philosophes ; il résolut de se venger du dédain de l’un d’entre eux en les poursuivant tous de ses traits satiriques. Dans l’âge des douces pensées, de l’amour, de la bienveillance, du respect pour les grandes renommées, il fut âpre, agressif, violent ; c’était du reste son génie, et la haine le lui révéla.