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1252 GIGO

De la foire Saint-Germain. C’est une nommasse Qui surpasse ’ e

Les efforts du genre humain. Plus admirable Que la fable Du puissant cheval de bois ; Car, différente, Elle enfante Mille plaisirs a la fois. Coupeurs de bourse, Sans ressource» Peintres et métiers divers, Vendeurs de drogues, Astrologues, De ce monstre sont couverts. À la cadence De la danse Sans peine elle enfantera ; De sa grotesque Bouffonesque Tout le monde se rira.

■ Après ce récit, continue le programme du ballet, entra un habillé en sage-femme, qui, sur un air de ballet assez propre, fit un tour de la salle. Incontinent parut une grande et grosse femme, richement habillée, farcie de toutes sortes de babioles, comme miroirs, peignes, tabourins, moulinetz et autres choses semblables. De ce colosse, la sage-femme tira quatre astrologues, avec des sphères et compas à la main, qui dansèrent entre eux un ballet et donnèrent aux. daines un almanach qui prédit tout et davantage, puis se retirèrent ; et d’elle sortirent encore quatre peintres, qui dansèrent un autre ballet, et chacun", en cadence, faisait semblant de peindre, a3’ant en la main baguette, palette et pinceau. Et, comme ils se retiroient, sortirent de cette grande femme quatre opérateurs, ayant une petite baie au col, comme celle que portent ordinairement les petits merciers, au milieu de laquelle il y avoit une cassolette et le reste garni de petites phioles

Sleines d’eau de senteur, qu’en dansant ils onnoient aux dames, avec quelques certaines recettes imprimées pour toutes sortes de maladies. Sur la fin du ballet, sortit de ce monstre quatre coupeurs de bourses, qui se rirent arracher les dents, et au même instant leur coupoient la bourse. Comme ils eurent dansé quelques pas ensemble, les opérateurs se retirèrent et les coupeurs de bourses continuèrent à danser fort dispostement un ballet qui finissoit à gourmades. Après qu’ils furent Sortis de la compagnie et que chacun eut donné ses vers, entra un Mercure richement habillé, avec un luth à la main, qui récita le sujet de la grande mascarade... »

Assurément, la distance est grande entre le monstrueux mannequin du ballet du Louvre et le personnage créé en 1602 par les Enfants-sans-Souci. Mais nous avons d’un côté le nom, de l’autre la chose, et la nature comme le nom du type que nous trouvons plus tard associé à celui de Polichinelle sur tous les théâtres de marionnettes, nous permet de le rapporter à la fois a ces deux origines, sans nous dire quelle corrélation précise elles eurent entre elles. Quant à l’époque à laquelle dame Gigogne commença de paraître sur les théâtres de marionnettes, •M. Magnin la place vers l’année 1609, à la date où le personnage de ce nom cessa de figurer sur la scène littéraire de l’hôtel de Bourgogne. Pour se ranger à cette opinion, il faudrait oublier l’empressement que mirent toujours les marionnettes à copier les personnifications en vogue, et surtout celles qui prêtent le plus à la bouffonnerie. Nul doute que les marionnettes, fidèles à leur caractère, ne se soient emparées du type de daine Gigogne beaucoup plus tôt que ne le veut M. Magnin : peut-être même le succès de l’acteur de 1 hôtel d’Argent, en 1602, les engagea-t-il tout d’abord à rendre populaire un personnage destiné à acquérir plus de célébrité sur les théâtres forains qu’il n’en eut jamais sur les scènes d’un ordre plus relevé. Il ne faut pas omettre toutefois que, depuis 1669, dame Gigogne est remontée plus d une fois encore sur les grands théâtres de Paris, notamment en nio, où on la retrouve à l’Opéra, dans le ballet des Fêtes vénitiennes, entre ses deux compagnons, Polichinelle et Arlequin.

GIGOT s. m. Ci-go — Chevallet rapporte ce mot au celtique : ^breton kigeck, charnu, de kiy, kik, chair ; gaélique cigawg, charnu, de cig, chair. La signification étymologique de gigot serait donc celle de pièce charnue). Art culin. Cuisse de mouton, de brebis, d’agneau ou de chevreuil, séparée de l’animal et destinée à être mangée : Un gigot de mouton. Un gigot d’agneau. Charles 'VII n’acait pas un gigot de mouton à offrir à La Hire et à Xaintrailtes, en visite chez ce roi galant. (Ed. Texier.) Il mangea deux perdrix,

Aveo une moitié de gigot en hachis.

MOUÈBB.

— Par plaisant. Cuisse d’une personne : Avoir de bons Gigots.

...... Il faut ici remuer le gigot.

Reiinard.

Manche de gigot, Os rond du gigot, que l’on saisit quand on découpe cette pièce. Il Instrument qui emboîte l’os du jrigot, et qui lert à le maintenir plus commodément quand

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on le découpe : Un maxcue de gigot en argent.

— Modes. Manche à gigot, ou simplement Gignt, Manche de robe de femme très-ample et gonllée : La mode des gigots n’est pas ancienne.

— Manège. Jambe de derrière du cheval : Un chenal gui a de bons gigots.

— Bot. Nom vulgaire de l’iris fétide.

— Encycl. Art culin. Le gigot du mouton, de l’agneau et du chevreuil est la partie de ces animaux dont il est le plus facile de tirer un bon parti. La meilleure manière de le servir est de le faire rôtir, après qu’il a eu le temps de se mortifier pendant quelques jours, plus ou moins, suivant la saison. On le bat même pour l’attendrir davantage, et on le laisse mariner, vingt-quatre heures au moins, avec de l’huile, du poivre, de l’oignon et du persil. Avant de l’embrocher, on peut, si on aime l’ail, le larder d’une gousse près du manche et d’autres en filet dans les chairs. On le met devant un feu très-vif, de façon qu’il soit saisi. On arrose avec le jus et avec la marinade, La cuisson dure une heure ou une heure et demie, suivant la grosseur du gigot. C’est là un rôt excellent. Il remplace le poulet traditionnel des dîners bourgeois ; quelques-uns même le préfèrent à tout autre plat de consistance. Ecoutons Berchoux dans sa Profession de foi en cuisine :

J’aime mieux un tendre gigot Qui, sans pompe et sans étalage. Se montre avec un entourage De laitue ou de haricot. Gigot, recevez mon hommage ; Souvent, j’ai dédaigné pour vous, Chez la baronne ou la marquise, La poularde la plus exquise. Et même la perdrix aux choux. J’ai vu dévorer sans envie. Et des pâtés de Périgueux, Et des coulis ingénieux, Et la tête la mieux farcie. ~- Heureux, et mille fois heureux, Quand un cuisinier trop barbare. Par un artifice bizarre, Ne vous cachait pas a mes yeux ! Je le déclare sans mystère, — Je ne sais rien dire a demi,-Oui, jusqu’au bout de ma carrier*, Gigot, vous serez mon ami.

Un gigot offre l’avantage de fournir beaucoup a manger ; on.doit donc le préférer dans un dîner où l’on se trouve plus de quatre personnes et où l’on ne peut offrir qu’un rôt a ses convives. Avec le reste du gigot on fera, le lendemain, un hachis ou un émincé. Dans les pays méridionaux, et principalement en Provence, on larde Jes gigots d’une grande quantité de gousses d’ail (au moins douze) et d’un nombre égal de filets d’anchois ; de

Plus, le gigot est accompagné d’une sauce à ail faite de la façon suivante : on épluche 1 litre de gousses d’ail ; on les fait blanchir à plusieurs bouillons ; lorsqu’elles sont à demi cuites, on les retire et on les jette dans l’eau fraîche ; puis, après les avoir égouttées, on les met dans une casserole avec un verre de bouillon et du jus. On fait réduire et on sert sous le gigot. Le gigot à la languedocienne est lardé avec du céleri à demi cuit dans du bouillon ou du jus, avec de gros lardons de cornichons, des branches tendres d’estragon blanchi, du lard, le tout saupoudré d’assaisonnement et d’anchois hachés. Il est assez difficile de larder le gigot à la languedocienne, parce qu’il faut avoir soin de relever adroitement la peau sèche sans la détacher du manche, et d’en recouvrir, après l’opération, le gigot bien lardé, en ayant soin de l’arrêter avec de la ficelle, opérations qui demandent de l’habitude. Ce gigot se sert sur son jus.

Le gigot de chevreuil se pique de lard ; on l’accompagne d’une sauce poivrade dans laquelle entre un peu de sa marinade. On la sert dans une saucière.

Gigot à l’eau. Ce gigot se sert en entrée. On le désosse sans endommager les chairs et on le met prendre couleur dans une casserole, avec du beurre, sur un feu doux ; on mouille d’un peu d’eau ; on ajoute trois gousses d’ail, quatre ou cinq gros oignons entiers et deux carottes ; on laisse cuire le tout cinq ou six heures très-doucement ; on sale sans autre assaisonnement. Le gigot se sert de la façon suivante : on dégraisse la sauce ; on la lie avec un peu de fécule et l’on en

flace le gigot, que 1 on dresse sur chicorée, aricots, marrons ou purée. Dans la purée, on ajoute quelquefois un peu de crème et de beurre. On peut aussi employer une garniture de choux verts ou de pommes de terre bouillies, ou encore une sauce au beurre, à laquelle on ajoute des câpres.

Le gigot à l’anglaise est un gigot frais garni de quelques feuilles de laurier, de thym, de sel et de poivre ; on l’enveloppe d’un linge et on le plonge dans l’eau bouillante, où il est saisi et où il conserve tout son jus, malgré une ébullition qui doit durer autant de quarts d’heure que le gigot pèse de livres. On le sert de la même façon que le gigot à l’eau.

Le gigot braisé ou de sept heures constitue & volonté une entrée ou un relevé. On ne lui laisse que l’os du manche, dont on coupe le bout afin qu’il tienne inoins de place ; on replie ce manche et on ficelle le gigot, qui

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doit entrer dans une daubière avec six oignons, quatre carottes, un bouquet garni et du persil ; on sale et on poivre, l.e gigot peut être lardé proprement. Au fond de la daubière, on lui a préparé un lit avec des débris de viande, des bardes de lard, un grand morceau de couenne ou bien un pied de veau, qui rendra la sauce gélatineuse. Sur le tout, on verse un verre de bouillon ou d’eau et un verre de vin blanc, ou mieux, un demi-verre d’eau-de-vie. On couvre d’un papier et d’un couvercle qui ferme exactement.la daubière, et on laisse cuire très-lentement six ou sept, heures avec feu dessus et dessous. Quant le gigot est cuit, on le sert avec son jus dégraissé et passé au tamis, ou sur une garniture.

Gigot dans son jus. Désossé et replié comme le précédent, le gigot prend couleur dans une casserole ; on l’assaisonne de sel, d’épices et d’un bouquet garni ; on le laisse mijoter, en le retournant de temps à autre, jusqu’à ce qu’il soit cuit, et on le sert avec son jus, sur des haricots ou des pommes de terre.

GIGOT (Pierre-François-Matthieu), littérateur belge, né à Bruxelles en 1792, mort dans cette ville en 1819. Il donna des leçons de langue et de littérature, et publia, entre autres écrits, les Destinées de la Belgique, poëme (Bruxelles, 1816, in-8u) ; Encore un tableau de ménage, comédie en trois actes et en prose (Bruxelles, 1817, in-8u) ; Abrégé de l’histoire de la Hollande (Bruxelles, 1820, in-8o). On trouve de lui un assez grand nombre de pièces de vers dans le Recueil de la Société littéraire de Bruxelles.

GIGOT D’ELBÉE, général vendéen. V. El-

BKE.

GIGOT D’ORCY, administrateur et naturaliste français, né en 1733, mort en 1793. Il fut inspecteur des mines et receveur général des finances ; il s’occupa beaucoup d’histoire naturelle, forma de belles collections d’insectes et publia des éditions de Y Histoire des papillons d’Europe, par Ernest (6 vol. in-4o, avec fig. coloriées), et de Y Entomologie ou Histoire générale des insectes, par Olivier (1790, 2 vol. in-4o, avec fig. coloriées).

GIGOT DE LA PEVRON1E (François), chirurgien français. V. La Pkyronib.

GIGOTTÉ, ÉE adi. Ci-go-té —rad. gigot.) Qui a les cuisses faites d’une certaine façon : Être bien gigottÉ. Être drôlement gigotté. Un cheval bien gigotté. Un chien de chasse

mal GIGOTTÉ.

GIGOTTBR ou GIGOTER v. n. ou intr. Cigo-té — rad. gigot). Fam. Remuer beaucoup les jambes, en parlant d’une personne : le prends le moutard pur la peau du dos ; il a beuu gigotter, m’égratigner et piailler, je l’entortille dans ma blouse. (E. Sue.) Il Gambader ; danser :

Le boiteux vient, clopine sur la tombe, Crie hosanna, saute, gigote et tombe.

Voltaire.

G1GOUB, géante ^Scandinave, qui eut de Fenris les deux loup™ Skoll et Hâte. Elle habite la forêt de Larnvidour.

GIGOUX (Jean-François), peintre français, né à Besançon en 1S06.II commença par être forgeron, si nous en croyons un compte rendu du salon de 1834, par H. Sazerac. Il étudia la peinture à l’école de sa ville natale, se rendit ensuite à Paris, et débuta, au Salon de 1831, par quelques portraits à la mine de plomb. Au Salon suivant, en 1833*, il exposa un tableau du genre anecdotique : Henri I V écrivant des vers sur le missel de Gabrielle d’Estrées, deux portraits de femmes et deux portraits de réfugiés polonais, les généraux Divernicki et Ostrowski. C’es portraits lui valurent une médaille de se classe et trouvèrent, parmi les critiques, des louangeurs dont l’enthousiasme parut excessif. Le Journal des artistes, en rendant compte de l’exposition de 1833, s’exprimait ainsi : « Nous laisserons la camaraderie- exalter outre mesure le talent de M. Gigoux, et nous dirons franchement à cet artiste que son portrait de Mme *** est d’une tournure disgracieuse, d’une couleur qui n’est ni vraie ni agréable.» Il est certain que M. Gigoux rencontra, au début même de sa carrière, des amitiés chaleureuses, qui le préconisèrent et lui firent une réputation précoce. Il devint un des favoris du cénacle romantique ; mais, tout en s’efforçant de plaire à ses amis par les fantaisies de son exécution et surtout par le choix de ses sujets, il se livra à une étude sérieuse de son art, épura de plus en plus son dessin et se fortifia comme coloriste. Il n’a cessé d’ailleurs, jusqu’à ce jour même, de travailler avec énergie et de se présenter aux expositions annuelles : les Salons de 1837, 1840, 1843, 1847, 1868 et 1869 sont les seuls où il n’ait rien exposé, soit qu’il en ait été écarté par la volonté du jury (comme en 1837 et 1847), soit qu’il se soit abstenu de son plein gré.

La Mort de Léonard de Vinci, qui parut au Salon de 1835, et qui appartient aujourd’hui au musée de Besançon, est la meilleure œuvre de Gigoux ; elle lui a valu une médaille de ire classe. On y remarque des figures expressives et des détails traités de main de maître. Le tableau d’Antoine et Cléopàlre essayant des poisons, refusé au Salon de 1837, mais admis a celui de 1838 ; la Mort de Cléopâtre, du Salon de 1850 et la Veille d’Austerlitz, du Salon

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de 1857. ont obtenu aussi beaucoup de succès. Ce dernier ouvrage est au musée de Besançon. Parmi les autres tableaux exposés par M. Gigoux, nous citerons : Saint-Lambert et jj/me d’Houdelol (Salon de 1834) ; Héloïse recevant Abailar, d au Paroc/et ; la Madeleine et le Christ au jardin des Oliviers (Salon de 1839) ; Sainte Geneviève et le M nrtyrede sainte Agathe (Salon de 1841) ; Saint Philippe guérissant une malade (Salon delS42) ; le Baptême de Clovis (Salon de 1844) ; la Mort de Manon Lescaut et la Mort du dnc’d’Alençon à Aliticourt (Salon de 1845) -t le Mariage de la Vierge (Salon de 1846) ; le Christ mort (Salon de 1850) ; Galatée (Salon de 1852) ; les Vendanges (Salon de 1853) ; la Moisson (Salon de 185M ; Arrestations sous la l’erreur (Salon de 1859) ; la Poésie du Midi (Salon de 1887) ; le Dernier ravissement de sainte Madeleine (Salon de 1870) ; le Pécheur et le petit poissini (Salon de 1872).

M. Gigoux a exécuté d’importantes peintures décoratives dans quelques églises de Paris, notamment dans celles de Saint-Gèrmain-VAuxerrois et de Saint-Gervais ; il a peint, dans celle-ci, vers 1861, une Fuite en Égypte, un liepos en Égypte, une Mise au tombeau et une Béiurrection. Il avait fait aussi, pour le conseil d’État, une grande toile, Charlemagne dictant ses Capitulaires, qui a péri dans l’incendie de 1871.

Les nombreux portraits qu’il a exécutés ne sont pas là partie la moins remarquable et la moins intéressante de son œuvre. On lui doit ceux de Ch. Fourier, le phalanstérien. du général Donzelot. de Gabriel Laviron, peintre et liuéruteur bizontin, de Sigalon, de M. Lefebvre-Duruflé, ancien ministre, du maréchal Moncey, du comte et de la comtesse de Mniszech, etc. Il a fait aussi un très-grand nombre de portraits au crayon et au pastel, entre autres ceux de Lamartine et de Considérant. Ses dessins sont estimés au-dessus de ses peintures par certains amateurs : celui de Charlotte Corday, qu’il a exposé au Salon de 1848, lui a valu une médaille de lre classe. Il a exécuté aussi quelques belles lithographies, les unes d’après ses peintures (le Christ mort, Galatée, ImMort de Cléopâtre), les autres représentant des portraits.

M. Gigoux est, sinon un peintre de premier ordre, du moins un des talents les plus vigoureux, un des praticiens les plus habiles parmi ceux qu’a produits l’école romantique. « Dans les œuvres de Gigoux, a dit un éminent critique, Th. Thoré, on sent toujours un maître, alors même qu’elles manquent de goût, de splendeur ou de charme... Personne ne manie la brosse avec plus de certitude que Gigoux : c’est un praticien consommé ; il a de la science et de la conscience, de la réflexion et de la volonté. Il possède et pratique les procédés des meilleures écoles. Il est inquiet de style et de grandeur, mais ses tableaux manquent quelquefois du seutiment de ia beauté. » M. About a dit de son côté (1857) : «On pourra reprochei à ce mâle talent de se complaire un peu trop exclusivement dans la montre de sa force, et de ne pas imiter les voyageurs antiques qui s’arrêtaient quelquefois au bord du chemin pour Sacrifier aux Grâces. Mais, dans un siècle comme le nôtre, quand la virilité dans les arts n’est pas un vice endémique, nous devons, avant tout autre propos, féliciter J’artistè qui peint des hommes en homme. »

Ajoutons que M. Jean Gigoux a formé plusieurs des meilleurs peintres de l’école contemporaine, entre autres MM. Français et Baron.

GIGUE s. f. Ci-ghe — du haut allemand gige, allemand moderne geige, violon. Sche-Ter rattache ce mot à une racine signifiant remuement, vibration, qu’il croit retrouver dans le Scandinave geii/n. trembler, geigr, tremblement ; cette signification a survécu, selon lui, dans giguer, aller vile, danser, sauter, et dans giyoïter, remuer les jambes, puis vaciller, balancer. Ad sujet de ce mot gigue, citons ce passage de :à Parémiologie musicale de Georges Kastner : n Ginguer ou gigner, jeter les jambes de côté et d’autre, vient de giga, jambe, cuisse, dont les différentes applications se rattachent plus ou moins à cette étymologie. Et d’abord, citons gigue, vieil instrument de musique, long et étroit, que nomment l’auteur de la Divine Comédie, au livre du Paradis (chap, v), et Guyot de Provins, dans le passage suivant :

Cil prince noua ont fait la fig.e

En harpe, en viele et en gigue.

Mentionnons ensuite la gigue, danse vive et légère, très en vogue dans les ballets français tiu xvhb siècle. Le mouvement en était très-rapide et le caractère très-gai. On la disait originaire d’Écosse. Le Duchat veut que les campagnards du pays messin aient eu de son temps une danse semblable à laquelle ils donnaient le nomde ragin-gaut, mol qui vient de gigue. Celui-ci a donc tait giguer et ginguer, qui tous les deux se sont pris dans la signification d’aller vite, de remuer les pieds, de dau3er. On disait, en basse Normandie, gigotter, et c’est ce. dernier mot qui s’est conservé dans le langage familier, car giguer et ginguer sont hors d usage, de même que gigucour, nom donné aux musiciens qui jouaient de l’instrument appelé gigue, comme à ceux qui exécutaient des airs de gigue et aux gens qui dansaient une gigue. >). Cuisse d’animal destinée à la cuisson, et particulièrement cuisse de chevreuil : Gigue ae chevreuil rnarinée.