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GIFO

rad, gif fie). Pop. Donner des giffles à : Prends garde que je ne te giffles, toi. (Bulz.)

GIFFLEUR OU GIFLEUR, EUSE s. Cifleur, eu-ze — rad. gif/ler). Personne qui a l’habitude de donner de3 giffles : Un vilain

GIFFLEUR.

GIFFORD (William), poète, critique et publieiste, né n Ashburton (Devonshire) en 1757, " mort en 1820. D’abord cordonnier, il fit seul son éducation littéraire, au collège d’Exeter, comme lecteur de la Bible, puis chez le comte de Giosvenor, comme instituteur de son fils. En 1794, il publia la Dnoiade, ’ poème satirique qui eut un grand retentissement, il y tourne en ridicule une société de.beau* esprits qui s’était formée & Londres sous lo nom de Club délit Crusca, dont les membres, à l’imitation de certaines académies italiennes, se cachaient sous des pseudonymes empruntés à des héros de romans ou à des poètes de l’antiquité. On y voyait des Anna-Mal hi Ida, et des Anacréon, et chacun devait composer des vers suivant le caractère ou le style du personnage dont il avait pris lo nom. On s’adressait des épîtres, des stances, des sonnets, comme chez nous en plein siècle de Louis XIV, dans le même genre maniéré, dans le même mauvais goût. La satire de Gifford, en les flagellant, mit fin à ces pitoyables réminiscences. À la Bimiade succéda la Méviade (1795), dirigée contre le drame moderne, mais qui n’eut pas le même succès. Ennemi de la Hévolution française, Gifford prit part à la rédaction du journal J’AiiitJacotiin, et, en 1809, il fonda la Quarterly revieio, organe des tories.

« Gifford, disait Moore, est l’homme le plus doux qu’il y ait sur la terre, jusqu’à ce qu’il prenne une plume ; il devient alors tout absinthe et tout fiel... Il devint une puissance dans lès lettres par l’autorité que lui donna la direction de la Quarterly Reoicw. C’était un homme savant et d’un goût sûr, et un écrivain correct ; mais il n’avait ni l’élévation d’idées, ni la merveilleuse souplesse de style qui caractérisaient Jetl’rey. On a reproché quelquefois àl’aristarque de la Revue d Édimbourg une critique trop minutieuse, qui instruisait trop en détail le procès des écrivains, ot, à force de relever mille petits défauts, faisait trop souvent perdre de vue les qualités sérieuses d’un ouvrage. Gilford ne faisait point tant de façons pour condamner un livre ; plus sensible aux défauts qu’aux beautés d’un poSme, il asseyait tout de suite sur deux ou trois gros arguments une condamnation impitoyable, dont un style tranchant, une ironie froide et nmere relevaient encore la rigueur. On lui a reproché, non sans quelque raison, l’implacable sévérité de ses articles sur Keats, sur l’inzlitt, sur liidy Morgan. Ni luge, en effet, ni le sexe, ni le rang ne trouvaient grâce devunt l’écrivain un peu morose, qui, s’isolanl par goût dans lu silence de son cabinet, n’était accessible a aucune des séductions du monde et ne se prêtait à aucun de ces accommodernents qui désarment la critique. »

GH’FOHU (lord Robert), baron de Suint-Léunaid, jurisconsulte anglais, né à Exe ter en 1779, ram-i à Uuuvres en 1826. Il était Mis d’un marchand drapier. Il entra comme clerc chez un procureur d’Exeter, montra une telle aptitude pour les ultiiires que Baring dit un jour, après s’être entretenu avec lui : « Je viens de voir un futur lord chancelier d’Angleterre.» Il se rendit ensuite à Loudres(lSoo), ou il étudia le droit à Middle-Temple et débuta comme avocat en 1803. Gifford se signala par des suci-ès éclatants, qui attirèrent sur lui l’attention du gouvernement et lui valurent le poste de soticitor général en 1817. Nommé, en 1819, attorney général, Gilford fut chargé, à ce titre, de porter la parole contre la reine Caroline, lors du fameux procès intenté à cette princesse par Georges IV. Dans celte mission délicate, il se rit remarquer par sa modération, par sa.dialectique, par son adresse à grouper les faits et les témoignages, et répliqua ires-briltaininent à lord iiroughum, l’eiuijiieut défenseur de Caroline. En récompense du talent dont il avait fait preuve dans cette alfaire, Gitibrd fut nommé président des Cùmmtins-pluids, pair d’Angleterre, baron de Saint-Léonard (1824) et maître-des rôles. Il était appelé à réaliser la prophétie de Baring, à devenir chancelier dans un teints peu éloigné, lorsqu’il mourut prématurément.

GIFFOBD (Jean-Richard), publiciste et historien anglais. V. GhEEN.

GIFPttE, rivière torrentielle de France (Haute-Savoie). Elle descend des monts qui séparent la Savoie du Valais, reçoit les eaux de plusieurs torrents et celles de la magnifique cascade du Dard ou Jordanne, et se jette dans l’Arve, après un cours de 48 kiloin..

G1F110RN, ville de Prusse, prov. de Hanovre, à 86 kilom. S. de la ville de ce nom, sur 1 Aller, il son confluent avec l’Isa ; 2,200 hab.

GIFL, un des chevaux des ases, dans la mythologie Scandinave. Les dieux de l’Edda se servent de lui pour franchir tous les jours le pont de Bifrost et arriver sous le iïêne Ygdrasil, où ils tiennent conseil. Les deux autres s appellent Gludr et Glener ou Oler (du mot allemand klar, resplendissant).

GIFLE s. f. V. DIFFUS.

G1FOLE s. f. Ci-fo-le — en lat. technique

GIGA

gifohi, anagramme de filaga). Bot. Genre de synanthérées, qui a été distrait du genre fîlago, et dont une espèce, appelée aussi herbe à coton, est très-commune en Europe.

GIG s. m. Cigh — mot angl.). Navig. fluv. Espèce de yole de plaisance, a 4, 6 ou 8 avirons, il On dit aussi gigue.

— Cabriolet bourgeois ; voiture de chasse.

GIGADOU s. m. Ci ga-dou). Techn. Sorte de gabarit dont les ouvriers sa servent pour prendre des mesures.

GIGALOBE s. m. Ci-ga-lo-be). Bot. Genre de légumineuses à longues gousses aplaties.

GIGAMYIE s. f. Ci-ga-mi-1 — du gr. gigas, géant ; mnia, mouche). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la tribu des mouches, dont l’espèce type se trouve au Cap de Bonne-Espérance.

GIGANOW (Joseph), philologue russe du xvme siècle. Il remplit, pendant la plus grande

Ïiartie de sa vie, l’emploi de professeur de angue tatnre à l’école nationale de Toboisk. Parmi ses travaux, nous ne mentionnerons qu’un Dictionnaire russe-tatare (dialecte de Sibérie), qui fut publié en 1804 à Saint-Pétersbourg, par l’ordre du gouvernement. C’est, jusqu’à ce jour, le seul ouvrage où l’on puisse puiser quelque connaissance do cet idiome.

gigantée s. f. (ji-gan-té — du gr. gigas, géant). Bot. Genre d’algues marines.

GIGANTESQUE adj. Ci-gan-tè-ske — du gr. gigas, gigantos, géant). Qui a une taille de—mes’urêe et comparable à celle des géants ; démesuré, en parlant de la taille, des dimensions : Femme gigantesque. Taille gigantesque. Proportions gigantesques. J’ai vu, à Vile de France, des bananiers nains et d’autres gigantesques. (B. de St-P.) Les Athéniens, peuple si peu nombreux, ont remué des masses gigantesques : les pierres du Pmjx sont de véritables quartiers de rocher. (Cliateaub.)

— Par ext. Etonnant par sa grandeur, par ses proportions : Des travaux’ gigantesques.

—Fig. Prodigieux, merveilleusementgrand : Une lutta gigantesque. Des projets gigantesques. Des conceptions gigantesques.

— S. m. Caractère de ce qui est gigantesque : Le gigantesque d’une entreprise. Bonaparte a dans tout son être un fond de auli/arité que te gigantesque de son ambition même ne saurait toujours cacher. (M"15 de Staël.) Il En mauvaise part, Grandeur bizarre et outrée : Craignez, en voulant atteindre le grand, de sauter au gigantesque. (Volt.)

GIGANTESQUEMENT adv. Ci-gan-tè-skemnn— rad. gigantesque). D’une façon gigantesque, merveilleusement grande, surprenante : Être gigantesquement grand.

GIGANTINE s. f. Ci-gnn-ti-ne — du gr. gitjns, géarn). Bot. Espèce de varech de très-grande taille, qu’on appelle ans ;* parné-

S1ENNE.

GIGANTOGRAPHE s. m. Ci-gan-to -gra-fe

— du gr. gigas, gignntos, géant ; graphe, j’écris). Celui qui a écrit sur les géants.

GIGANTOGRAPHIE s. f. Ci-gan-to-gra-ft

— du gr. giijus, gigantos, géant ; grapho, j’écris). Histoire, traité des géants.

GIGANTOGRAPHIQUE adj. Ci-gan-to-grafi-ke — rad. giguntogruphin). Qui a rapport à la gigantographie : Essais GiGantographi-

QUKS.

GIGANTOLOGIE S. f. Ci-gan-to-lo-jîdu gr. gigas. yiganloe, géant ; logos, discours). Traité sur les géants.

GIGANTOLITHE s. f. Ci-gan-to-Ii-te — du gr. gigas, gigantos, géant ; lithos, pierro). Miner. Silicate hydraté naturel d’alumine et de fer, ainsi appelé parce qu’il se présente en cristaux de grande dimension.

Gigiiniomaciiie (la), épopée de Claudien. Il ne nous en reste que le commencement, et l’on ne peut en rien dire, sinon qu’elle devait être, comme l'Enlèvement de Pruserpine, une brillante amplification sur les thèmes mythologiques fournis par la Grèce. Le titre en indique le sujet : c est le Combat des géants. La versification y’a l’éclat, l’énergie, i’harmonie et la monotonie qui caractérisent, dans tous ses poèmes, la manière de Claudien, et qui ont fait admettre cet habile versificateur dans le nombre des potites de talent. Claudien est encore une façon-de classique, bien que dégénéré.

Il n’v a point d’édition ni de traduction spéciale de la Gignntwuachie.

GIGANTOSTÉOGRAPHIE S. f. Ci-gan-tosté-o-gra-fl — du gr. yigas, gigantos, géant ; osleon. os ; graphe, j’écris). Description des os fossiles que 1 on supposait appartenir à des géants, il On dit aussi gigantostéologie.

GIGARTIN, INE adj. Ci-gar-tain, i-nedu gr. gigarion, pépin de raisin). Bot. Qui ressemble à un pépin de raisin.

— s. f. Bot. Genre d’algues marines, formé aux dépens des sphérocoques : La forme des gigautines varie beaucoup. (F. Foy.)

— Encycl. Les gigartines sont des algues marines, à fronde filiforme, forméé de deux couches de cellules et divisée en rameaux épineux, à conceptacles uxillaires ou terminaux, à ihèques situées sous l’écorce et réunies à l’extrémité des rameaux. Leur forme varie beaucoup. Leur couleur, d’un rouge pourpre plus ou moins foncé tant que la

GIGL

plante est en vie, acquiert les nuances les plus brillantes quand on l’expose à l’action de l’air ; toutefois, dans quelques espèces, cette couleur est très-fugace et s’altère facilement. Leur taille varie de l décimètre à mètre. On connaît une centaine d’espèces de gigartines, toutes annuelles, et.dont la

Elupart habitent les zones tempérées des deux émisphères. La plus remarquable et la mieux connue est celle qui fournit la mousse de Corse.

GIGAS (Hermann), cordelier et chroniqueur allemand, également connu sous le nom de fJermnnnus Minorita, né en Franconie, dans le xivo siècle. Il composa, sous lo titre do Flores temporum, seu chronicon universale ab orbe condito ad annum 1349, une histoire universelle que M. Eysenhart, prêtre de Wissembourg, continua jusqu’en 1513, et qui a été publiée à Leyde (1743, in-8»).

GIGAS (Jérôme), jurisconsulte italien, né à FosBombione (duché d’Urbin) vers 1480, mort en 1560. Après avoir étudié le droit à Padoue et à Bologne, il se fit recevoir docteur, puis "habita successivement Salerne, Rome où il devint référendaire apostolique sou3 Clément VII, Anc&ne et Venise, où il acquit une grande réputation comme avocat. Gigas a composé.plusieurs ouvrages, dont le plus remarquable est son traité De pensionibui ecclesiasticis(Lyon, 1546), souvent réimprimé avec une suite intitulée : Responsn familiaria in matéria ecclesiasticarum pensionum, notamment a Cologne (1619, in-8o). Parmi ses autres écrits nous citerons i De crimine lasîe-majestatis (1557) ; De résidentia episcoporum (1569), etc.

GIGAULT, famille de Touraine, qui s.’est divisée en deux branches principales, dans la seconde moitié du.xvie siècle. La branche cadette, formée par Bernardin Gigault, second fils de Jean Gigault et de Charlotte de Voisines, avait pour chef, sous le règne de Louis XIII, Henri-Robert Gigault, gouverneur de Valognes. père de Bernardin Gigault, marquis de Bellefonds, créé maréchal de France en 16S8. Celui-ci eut pour fils et successeur Louis-Christophe Gigault, marquis de Bellefonds, gouverneur du château de Vincennes, mort en 1692 des blessures qu’il avait reçues au combat de Steinkerque. Il avait épousé Marie-Olympe de la Porte-Mazarin, fille d’une des nièces de Mazurin, et en eut Louis-Charles-Bcrnardin Gigault, marquis de Bellefonds, gouverneurdu château de Vincennes, comme son pèré, mort en 1710, laissant postérité. V. Bellefonds.

GIGAULT DE LA SALLE (Achille-Étienne), littérateur français. V. Lasalle.

GIGELLI, ville d’Algérie. V. DjiDJELLI.

GIGEO (Antoine), en latin Gi&gem*, orientaliste italien, mort, à Milan en 1G32. Il apprit l’arabe, l’hébreu, le persan et composa, sous les auspices du cardinal Borromèe, un excellent dictionnaire arabe-latin, intitulé : Thésaurus liiigns arahira (Milan, 1032, 4 vol. in-fol.). On a aussi de lui la traduction latine des Commentaires de Suloin^jn ben Esra et de Levi ben Gerson sur les proverbes de Salomon (Milan, 1620), et divers ouvrages manuscrits.

GIGGI.USWICK, bourg d’Angleterre, comté de York (West-Riding), sur la Ribble, à 4 kilom. N.-O. de Settle,3,000 hab. Célèbre école grammaticale, fondée et dotée par Édouard VI, en 1553, en faveur des nationaux et des étrangers. Carrières d’ardoises.

GIGHA, Ile d’Écosse, comté d’Argyle, à 4 kilom. O. de la presqu’île de Cantyro, à l’E. d’Islay ; 11 kilom. du N. au S., sur 5 kilom. de l’E. a l’Û. ; 800 hab, Elle produit de l’orge, de l’avoine, du fin et des pommes de terre ; l’agriculture, l’éducation du bétail et la pèche sont les principales occupations des habitants.

G1GIA, nom latin de Gijon.

GlGLI (Joseph Nenci, dit Jérôme), poeteet philologue italien, né à Sienne en 1060, mort a Rome en 1722. Adupléà làge de 14 ans par un vieillard qui, peu de temps uprés, lui laissa toute sa fortune, il quitta son nom de famille et illustra celui de son bienfaiteur. Jérôme Gigli cultiva à la fois l’histoire, lu philosophie, l’astronomie, la musique et surtout la poésie. Il a fait des comédies, des drames, des satires et des livrets d opéra qui eurent du succès. Une de ses œuvres les plus remarquables est la traduction qu’il a faite du Tartufe, sous le titre de Don Pilune ; comme philologue, il recueillit les œuvres de suinte Catherine de Sienne et les uccoinpagna de notes et d’un vocabulaire propre à expliquer le style parfois éniginatique de la visionnaire : Vocabotario Cateriniuno (Rome, 1717, in-4o). Les académiciens délia Cruscu, contre lesquels il dirigeait dans cet ouvrage Quelques traits spirituels, obtinrent de le faire Drûlef par la main du bourreau. Jérôme Gigli était d’un caractère mordant et railleur ; il fit d’excellentes plaisanteries archéologiques ; comme d’éditer l’histoire d’un collège qui n’avait jamais existé, supercherie dont furent victimes les érudits de Sienne, et de leur communiquer des documents de son invention, qui révolutionnaient toute l’histoire italienne. Son ami Apostolo Zeno, qui était tombé dans le piège, faillit se fâcher et le fit renoncer à ce genre d’amusement. Ses poésies sont généralement médiocres ; citons toutefois Santa Geneoieffa, libretto d’opéra (1689) ; Cinditta, llbretto d’opéra (Sienne, 1693) ; Poésie dramaliche (Venise, 1700) ; Opère nuove tlicatrali (Venise, 1704) ; Rime, insérées dans divers recueils et particulièrement dans les Poésie per far ridere le brigate (Galepoli, 1760). On doit à l’érudit : Vila e profezie del Brandano, senes», volgarmente delta il pazio di Cristo (Tivoli, in-4») ; Opère di sauta Catariha di Sienna (Sienne et Lucques, 1707-1713, 4 vol. in-4o) ; Laciità diletta di Maria, ouvrage relatif à Sienne, que les écrivains mystiques appellent la ville de la Vierge (Rome, 1716, in-4») ; Opère di Celso Coutailmi(Rome, l"2l, in-8o) ; Lettere à Francesco Piccolomini(Rome, 1720, in-4o). Jérôme Gigli était professeur à l’Université de Sienne.

GIGLIO, VJEgilium des anciens, petite lie d’Italie, dans la Méditerranée, à 17 kilom. de la côte de Toscane, province de Groaseto, vis-à-vis du promontoire Argentario. Elle a 12 kilom. de longueur sur 6 de largeur ; 1,838 hab. Beau granit ; bons vins. Pèche et commerce de sardines. Le prince héréditaire do Toscane portait autrefois le titre de seigneur do Giglio.

G1GNAC, ville de France (Hérault), ch.-l. de cant., arrond. et à 22 kilom. S.-E. de Lodève, sur l’Hérault ; pop. aggl., 2,487 hab.pop. tôt., 2,770 hab. Cette petite ville, située dans une plaine d’une prodigieuse fertilité, possède des confiseries d’olives et de câpres, des fabriques d’essences, de savon et de verdets. Ses principales curiosités sont : un beau pont moderne ;.une intéressante église à trois nefs, surmontée d’un clocher carré ; une haute tour dont la destination primitive est inconnue, et l’église Notre-Daine-de-Grâce, regardée comme un ancien temple de Vesta. Autrefois, le jour de l’Ascension, était célébrée la fête de l’Ane. Un âne qui, sous le nom de Martin, représentait le seigneur de la paroisse, était conduit en ^-andu pompe dans l’église ; c’était pour lui que se disait la messe, c’était à lui qu’était offert l’encens.

GIGNY, village et comm. de France (Jura), cant. de Saint-Julien, arrond. et à 28 kilom. de Lons-le-Saulnier, sur la rive gaucho du Suron ; 756 hab. Commerce de bétail. Ancienne abbaye dont il reste l’église, qui offre de beaux détails d’architecture et renferme plusieurs statues très-curienses. La grotte de Loysia, qui s’ouvre dans les environs, a 120 mètres de profondeur et renferme des ossements humains.

GIGOGNE (la mère), ou, comme on l’appelait autrefois. Dame Gigogne. Ce type bien connu de nos théâtres forums ne parait pus avoir, du moins sous ce nom savant dérivé du latin yiyno, l’existence ancienne que lui ferait assigner son caractère. Si, en effet, on consulte la signification du nom et du personnage, on peut, en suivant les analogies depuis la Tiaute et puissante daine Uargamelle jusqu’à la Grecque Cérès et l’Égyptienne Isis, voir dans cette figure, telle quelle fut présentée nu début, et sous la tonne roturière propre à l’âge moderne, une personnification aussi vieille que le monde, celle de lu Fécondité, qui renouvelle incessamment le genre humain. Mais, recherchés dans les sourceshistoriques, le nom et les traits précis de cette illustre marionnette ne remontent pas au delà des premières années du xvnr siècle. La première mention qui lu concerne se trouve duus le journal manuscrit du Thèuire-Français, et se rapporte à l’année 10U2. Encore n’est-ce pas sous lu forme d’une marionnette que le type de lu mère Gigogne se produit à cette époque. Le passage cité par M. Mngniu est ainsi conçu : « Les Eiilants-Sans-Suuci, qui tentaient l’impossibie pour se soutenir un théâtre des Halles, imaginèrent un uouoeau caractère pour rendre leurs furces plus pluisumes.’L un d’eux se travestit eu femme et parut sous le nom de M»’<î Gigogne. Ce personnage plut extrêmement, et, depuis ce jour, il a toujours été rendu par des hommes. » Cette indication est continuée pur les frères Hurlait, dans leur Histoire du théâtre français. On vuit que M"’» Gigogne fut représentée d’abord par un acteur vivant.

M. Magnin pense que ce fut à l’hôtel d’Argent que cette création ou cette transforma- ’ tion eut lieu. Robinet, dans sa Gasette en vers, signale la présence de cet acteur en 1667 et sa retruite en 1669.

On manque de détails précis sur l’histoire de l’acteur qui créa daine Gigogne, et l’on ignorerait mèuie jusqu’à la physionomie du personnage au xvno siècle, s’il n’était permis, en toute vraisemblance, de rapporter nu type connu sous ce nom certains détails relatifs à un ballet dansé au Louvre en 1007. Le 8 février de cette année, Malherbe écrivait en effet à Peiresc : < Il se fait ici force ballets ; nous en avons un pour mardi prochain, do la façon de M. le Prince, qui sera VAccouchement de la foire Saint-Germain. Elle y sera représentée comme une grande femme qui accouche de seize enfants, qui seront de quatre métiers : astrologues, charlatans, peintres, coupeurs de bourses. » On possède d’autre part la relation, imprimée à l’avance, de ce ballet, dansé devant la reine Marie de Médicis. Le livret introduit d’abord un petit garçon, qui prononce, eu guise de prologue, les vers suivants :

Je suis l’oracle Du miracle