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Hères pour le rôle d’illuminé. On dit qu’il passait des heures entières à regarder le soleil, bouche béante, pensant s’entretenir avec Dieu. Il étudia cependant la théologie et le droit k Strasbourg, et fut attaché au tribunal supérieur de Spire, où il obtint un véritable succès comme avocat ; mais ses, idées ascétiques ne cessaient de le tourmenter. Ayant appris que le baron de Weltz s’occupait, à-Ratisbonne, de purifier l’Église et de convertir les incrédules, il se rendit auprès de lui pour s’associer k son œuvre. Il ne craignit pas de soutenir publiquement qu’on devait demander à un professeur l’illumination du Suint-Esprit bien plutôt que l’instruction. Ses théories bizarres forent scandale. On le bannit de Ratisbonne. Il se rendit à Vienne, puis en Hollande, où il entreprit des prédications insensées contre le mariage, et trouva des sectateurs, même parmi les gens instruits. Malheureusement, ta discorde ne tarda pas à se glisser entre le maître et les disciples. Retiré à Amsterdam, il Unit ses jours dans la misère et l’oubli. Ses rares sectateurs prirent le nom de gichtcliens ou frères des.anges, parce qu’ils croient, en s’abstenunt du mariage et des plaisirs de la vie mondaine, en s’auonnant à la contemplation et autres pratiques, se rapprocher des *»ges. En dépit de leur petit nombre, ils se uoat maintenus jusqu’à nos jours à Amsterdam, à Leyde, et dans quelques villes d’Allemagne. Deux ans avant sa mort, il perdit deux ongles au pied droit, lesquels furent remplacés, disait-il, par deux • longues griffes d’aigle, co qu’il regardait comme une manifestation toute spéciale de l’esprit saint. Il soutenait que sa parole devait être préférée aux. saintes Écritures. On a de lui : 2’/ieosopàia prttctica (Leyde, 1722). Ses Lettres avaient, en outre, été publiées, sans son aveu par Arnold, en deux recueils (1701, 2 vol., et 1705, 3 vol.).

GICHTÉLIEN s. m. Cich-té-li-ain). Hist. relig. Membre d’une secte fondée au xviie siècle à Ratisbonne, .par George Gichtel.

GICLET s. m. Ci-klè — du prov. gisclar, jaillir avec force). Bot. Nom vulgaire de i’ecbalion élatérion., et plus particulièrement de son fruit. Il On dit aussi gicleur.

— Encycl. V. ecbalion.’

GICQUEL DES TOUCHES (Pierre - Guillaume), navigateur français, né à Dinard (llle-et-Vilaiue) en 1770, mort à Saint-Maloen 1824. Il débuta dés l’âge de quatorze ans par un voyage a la côte de Guinée. En 1791, il lit partie de l’expédition envoyée a la recherche de Lapérouse, comme second pilote sur la Recherche, er attaché pendant la campagne à l’ingénieur Beautemps-Beatipré. Nommé au grade d’enseigne, son nom fut donné à mie pointe dans le canal d’Entrecasteaux, au sud de la terre de Van-Diémen, ainsi qu’a une des terres qu’il découvrit. De 1795 à 1799, il lit une campagne dans l’Inde. Devenu lieutenant de vaisseau, il participa, h bord du Géographe, k l’expédition de Baudin aux terres australes. Il se maria à Sainte-Croix de Ténériffe, et arma un bâtiment pour le Mozambique. Les suites de cette campagne le menèrent à Buenos-Ayres, en 1800, au moment où les Anglais attaquaient cette ville. C’est à son courage et à son intelligence que la colonie dut son salut. De retour à Ténérilfe et prie, par le gouverneur de Batavia, de le faire passer dans la colonie hollandaise, il fréta un bâtiment américain et le conduisit à bon port, après une traversée de cent cinq jours. Il fut, à la suite de cette campagne, nommé adjudant général de la marine hollandaise, et resta à Batavia jusqu’à la prise de cette île, en 1811. Il profita du séjour qu’il y Ht pour relever la marine du pays et purger les côtes de Java des pirates qui les infestaient. Aussi les Anglais, entre les mains desquels il était tombé, à la prise de Batavia, lui tirent-ils des otfres muguitiques pour le déterminer à rester dans le pays ; mais à la faveur des ennemis de son pays, Gicquel des « Touches préféra la captivité. En 1814, il recouvra la liberté et revint en France, ou il fut compris sur les listes de la marine comme capitaine de vaisseau de secours. Admis à la retraite deux ans après, il se retira à Saint-Malo, où il commanda encore plusieurs bâtiments de commerce. Il a luissé, outre divers mémoires publiés dans les Annules maritimes : Tables comparatives des principales dimensions des bâtiments de guerre français et anglais (Paris, 1317, in-4o) ; Traité des manœuvres coin untes et donnantes (Paris, 1818, in-so).

GICQUEL DES TOUCHES (Auguste-Marie), navigateur français, frère du précédent, né à Rennes en 178-4, mort à Brest en 1855. Mousse à dix ans, aspirant à quinze, il ni les campagnes de Bruin, de Gameaume et de Linois ; en 1801, il fut promu au grade d’enseigne de vaisseau ; en 1804, il assista, sur l’Intrépide, aux combats du cap Finistère et de Trafalgar. Le plus ancien des officiers restés à bord dans cette dernière journée si fatale à notre marine, il déploya autant d’énergie que de tact, et maintint à Ilot ('Intrépide, dans le coup de veut qui suivit la bataille. Eu 1811, Gicquel des Touches recouvra la liberté, et fut nommé lieutenant de vaisseau. En 1814, il prit part, comme second, à bord de la Dryade, au combat dit du liomalus. Envoyé après la paix, en 1817, au Sénégal, ivec la gabare la Loire, il prit sur lui de

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rester dans la colonie pour y recueillir les naufragés de la Méduse. À son retour en France, il fit adopter à bord des bâtiments de l’État un mode d installation du magasin général qui devint réglementaire. Employé à terre pendant les années suivantes, il traduisit de l’anglais plusieurs instructions nautiques, composa un long Mémoire sûr les courants de l’Atlantique, compléta le Manœuvrier de Bourde de Villehuet, et inséra dans les Aimâtes maritimes et coloniales quantité de travaux, notamment sur la Rentrée des bâtiments de guerre. Capitaine de frégate en 1819, et chargé d’armer et d’installer la Jeanne Darc, construite sur de nouveaux plans, il fut fait, après plusieurs campagnes, capitaine de vaisseau, avec mission d appliquer sur le vaisseau rasé, la Guerrière, un plan d’arrimage destiné à lui donner les meilleures qualités nautiques. Nommé directeur des mouvements du port de Brest, il marqua son

passage dans ce port par d’importantes améliorations dans le service, et fut mis à la retraite en 1845. Il a publié, dans le tome C des Annales maritimes, une Lettre contenant la rectification de plusieurs erreurs commises par M. Thiers dans son Histoire du consulat et de l’empire, au sujet de la bataille de Trafalgar.

GICQUEL DES TOUCHES (Albert-Auguste), marin fiançais, fils du précédent, né à Brest en 1818. Il entra au service en 1832, devint enseigne en 1838, lieutenant de vaisseau en 1843, capitaine de frégate en 1850, et capitaine de vaisseau en 1858. Chef d’état-major de l’escadre d’évolution, puis directeur du personne ! au ministère de la marine, il fut fait contre-amiral en 1867, et reçut peu après le

commandement d’une division navale dans la Méditerranée.

GICQUÉTEÏ s, m. Ci-ké-té-i — nom mongol). Mainin. Variété de l’onagre ou âne sauvage, connue aussi sous le nom de mulet sauvagk.

G10UA.II, ville d’Arabie. V. DjëIidah.

GIDE (Casimir), compositeur français, né en 1804, mort en 1868. Son père, libraire k Paris, le destinait au commerce, et lui permettait l’étude de la musique comme simple passetemps. Cependant, après quelques études au Conservatoire de Paris, où il avait suivi le cours de Dourlen, le goût de la composition s’empara de lui, et il satisfit son penchant en écrivant ta musique d’une foule de vaudevilles et de drames. En 1830, il fit représenter k l’Opéra-Coinique un ouvrage en un acte, intitulé le Roi de Sicile, qui n’eut point de succès. M. Gide se releva de cet échec, à l’Opéra, par son grand ballet avec chœurs, en cinq actes, en collaboration avec Halévy, la Tentation, qui obtint en 1832 une très-belle réussite, fin 1834, un petit opéracomique en un acte, VAngélus, fut médiocrement goûté. Sa dernière œuvre, le ballet à’Ozaï ou. les Sauvages, représentée à l’Opéra en 1847, pour les débuts de la Priora, renfermait des parties excessivement remarquables. Depuis ce moment, M. Gide prit la librairie de son père et renonça complètement à la musique.

GIDEL (Charles-Antoine), littérateur français, né k Gannat (Allier) en 1827. De bonne heure il suivit la carrière de l’enseignement, se lit recevoir licencié es lettres en 1850, agrégé des classes supérieures en 1853, puis professa successivement la rhétorique à Brest (1853), à Angers (1855) et à Nantes (1857). Reçu cette même année docteur es lettres, M. Gidel fut chargé.d’un cours de littérature française à l’école préparatoire pour renseignement supérieur de Nantes. Professeur de troisième au lycée Bonaparte à Paris, en 1860, il fut chargé de la chaire de rhétorique en 1864. Un mémoire sur les imitations, faites en grec depuis le xtie siècle, de nos anciens poèmes de chevalerie, lui fit décerner, en 1864, un des prix Bordin par l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Depuis lors l’Académie française lui accorda le prix d’éloquence pour une Étude sur SitiutJioremunt ( : st>6) et pour un Discours Sur Jean-Jacques Rousseau (1868). M. Gidel s’est fait en outre remarquer par la part activé qu’il a prise au nouveau mode d’enseignement public inaugure par les conférences. 11 a su, par sa parole facile et élégante, par ses aperçus ingénieux et par son érudition conquérir les sutl’rages du public, notamment h. la Soi bonne et au théâtre du Chàtelet, où ii a fait, au mois de février 1869, un commentaire fort applaudi du Misanthrope. Indépendamment d’un grand nombre d’articles insérés dans la Reuue de t’Anjou, l’Annuaire de l’association pour l’encouragement des éludes grecques, la Revue de l’instruction ptibtique, etc., et des éditions de plusieurs ouvrages classiques, on doit à M. Gidel : Les iruuoadours et Pétrarque ; De Philippide Guillelini liriloais (1857, in-8o), sa thèse de doctorat ; Nouoeau recueil de morceaux choisis d’auteurs français (1865 et Suiv., in-8") ; une bonne édition des’Œuores de Roileau (1869, in-s°), etc.

G1É, terre qui a donné son nom à un rameau de la maison de Rohan, issu de la branche de Rohan-Guéméné. Ce rameau a pour auteur Pierre de Rohan, seigneur de Gié, maréchal de France, fils puîné de Louis de Rohan, seigneur de Guéinéne et de Marie de Moulauban. Le maréchal de Gié, mort en 1513, laissa, entre autres enfants : Charles,

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dont on va parler ; Pierre de Rohan, seigneur de Krontenay, auteur de la branche des ducs de Rohan (V. Rohan), et François de Rohan, archevêque de Lyon. Charles de Rohan, seigneur de Gié, vicomte de Fronsac, grand échansou de France, gouverneur de la Touraine, épousa en premières noces Charlotte d’Armagnac, comtesse de Guise, dont il n’eut pas d’enfants, et, en secondes noces, Jeanne de Saint-Séverin, qui lui donna François de Rohan, seigneur de Gié, baron du Chàteaudu-Loir, ambassadeur à Rome, lieutenant au gouvernement de Bretagne. Avec lui s’éteignit le rameau des seigneurs de Gié, puisqu’il ne laissa que trois filles : Éléonore de Rohan, mariée à Louis de Rohan, comte de Monibazon ; Jacqueline de Rohan, mariée à François de Balzac-d’Entragues, et Françoise, dite Diane de Rouan, mariée à François de La Tour-Landry, comte de Châteauroux.

G1B (Pierre de Rohan, dit de), maréchal de France, né en Bretagne vers 1450, mort en 1513. Il obtint le bâton de maréchal en 1475, reprit à Maxitnilien d’Autriche les places de Flandre (1479), défendit les frontières de Picardie après la mort de Louis XI, se distingua en Italie sous Charles VIII et Louis XII, et délivra le duc d’Orléans assiégé dans Novare. Louis XII, dont il avait toute la confiance, le chargea de l’éducation de l’héritier de la couronne (François Ier). En 1504, le roi fut atteint d’une grave maladie. Anne de Bretagne, le croyant à l’extrémité, dirigea ses effets les plus précieux sur la’ ville de Nantes, dont la souveraineté devait lui revenir. Le maréchal de Gié fit arrêter les bateaux qui les.transportaient. La reine en conçut une haine violente contre lui. Elle exigea du faible Louis XII, après son rétablissement, le renvoi du maréchal devant le parlement de Toulouse, pour crime de lèse-inajesié. Les juges se trouvèrent dans un grand embarras : absoudre le prévenu, c’était irriter une princesse altière et remettre en question peut-être la réunion de la Bretagne ; frapper avec la dernière rigueur un homme qui sans doute n’avait fait qu’obéir k des ordres secrets, " c’était avilir l’autorité de la couronne ! On prit. un moyen terme :1a sentence, qui fut rendue le 9 février 1505, privait le maréchal de Giô de ses grades et honneurs pendant cinq ans. « 11 se retira à son château du Verger, entre Angers et La’Flèche, cherchant des consolations dans la culture des arts, qu’il avait appris à aimer pendant ses campagnes d’Italie. Anne de Bretagne, nous dit le président Hénault, le poursuivit toute sa vie. Louise de Savoie, qu’il aimait éperdument, et à l’instigation de laquelle il s’était, dit-on, compromis dans l’intérêt de son fils (François Ier), l’abandonna dans ie malheur,

G1ÉBEL (Chrètien-Godefroy-André), zoologiste allemand, né à Quedliiîbourg (Prusse) en 1826. Il étudia à l’université de Halle ; reçu agrégé en 1845, il y fil des cours sur la paléontologie, l’anatomie comparée et l’histoire naturelle. En 1S58, il fut nommé professeur adjoint de zoologie à l’université de cette ville, devint titulaire de la même chaire » en 1861 et, peu de temps après, fut appelé k la direction du musée zoologique. Dans ses leçons comme dans ses ouvrages, il a toujours soutenu la théorie du perfectionnement graduel des êtres sur la surface de la terre. Dans les différentes couches de formation du globe terrestre, il trouve la preuve qu’à chaque création les êtres s’éloignaient davantage de la forme primitive, et que ce développement s’opérait d’après des règles rUes. Agassiz, Bronn et Buriueisier avaient déjà exposé cette théorie d’une manière générale ; mais Giebel est le premier qui l’ait érigée en système et en ait établi les lois. Parmi ses’ouvrages, nous devons mentionner sa Patéozootuyie (Mersebourg, 1846), qu’il remania complètement et q.ii parut sous ce nouveau titre : Paléontologie générale (Leipzig, 1852) ; l’aune du monde anlediluoien (Leipzig, 1847-1856, vol. I à 111, inachevé) ; Oduuiuyraphie (Leipzig, 1854, avec 52 planches) ; Les mammifères considères au point de vue zoologique, uuulomique et paléualolotjique (Leipzig, 1853-1855) ; Manuel de zoologie (Darinstadt, 1857-1865, 3<* édit.). Il a de plus écrit quelques ouvrages populaires, entre autres le Cosmos pour le peuple (Leipzig, 1849) ; Questions que l’on fait tous tes jours sur l’histoire naturelle (Berlin, 1858), et histoire naturelle du règne animal (Leipzig, 185S-1863, 5 vol.). En 1847 il avait foiiuéà Huile une société d’histoire naturelle, qui a publie depuis celle époque des Comptes rendus annuels (Berlin, 1849-1855) ; des Mémoires (Berlin, 1856-1852, 2 vol., avec 50 pi.), et un Journal général d’histoire naturelle (Berlin, 1853 et suivantes).

G1EB1CHENSTE1N, village de Prusse, province de Saxe, près de Halle ; 800 hab. Au milieu d’un riani jardin, ruines pittoresques d’un château fort où fut enfermé, en 1102, Louis le Sauteur, landgrave deThuringe, qui s’échappa, au dire de la tradition, en sautant du haut du rocher sur lequel le château est construit dans lu Suale, qui en baigne le pied. Ce château servit aussi longtemps de prison au duc Ernest II de Souabe.

GIECH (François-Frédéric-Charles, comte db), homme d’État allemand, né en 1795, mort en 1863. Il appartenait à. une dus plus anciennes familles de la Moravie. Entré dans

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l’administration bavaroise ’ avec le titre de conseiller de régence, il devint directeur de régence à Wurtzbourg, puis, en 1838, président de régence de la Franconie moyenne ; mais il donna sa démission en 1840, et en exposa les motifs dans un ilémoire au roi, qui, publié sans son aveu (Stuttgard, 1840), excita vivement la curiosité et la sympathie publiques. Cette sympathie s’accrut encore lorsque parurent ses Opinions sur la vie administrative et’ sur la vie publique (Nuremberg, 1843, 2e édit.). En 1846, à la mort de son frère aîné, il lui succéda comme membre héréditaire du Reichsrath, et prit dès lors une part importante aux discussions de la première chambre de Bavière. En 1848, il fut élu membre du parlement de Francfort. On a de lui un ouvrage assez remarquable dans son genre, sous ce titre : Code domestique dans ta famille des comtes et barons de Giech (1855). *

G1EDDE (Ove), amiral danois, né à Toraerup (Scanie) en 1594, mort k Copenhague en 1661. Le roi de Danemark ayunt accepté les offres d’un aventurier hollandais nommé Boschover, qui se chargeait de lui procurer un traité avantageux et dés établissements dans l’Ile de Ceylan, dor.na, en 1018, à Ove Giedde le commandement d’une expédition qui, après une navigation des plus difficiles, ’arriva sur les côtes de Ceylan. Mais là, toutes les espérances que les Danois avaient formées s’évanouirent. Désespérant de vaincre les difficultés qui se présentaient à lui, Giedde alla négociera la côte de Coroinandel. Il obtint du rajah de Tanjaour le village maritime de Tanqùeb’ar, au prix d’une redevance annuelle, y fit élever le fort Dansbourg et y créa un établissement auquel la compagnie des Indes dut en grande partie sa prospérité. De retour en Danemark (1622), Giedde fut comblé de récompenses et d’honneur par le roi Christian IV, qui lui donna la direction des mines d’argent de Kongsberg. De 1643 à 1645, il prit part à la guerre du Danemark contre la Suède et la Hollande, fut nommé sénateur et grand amiral, devint, en 1657, un des plénipotentiaires chargés de négocier la paix avecla Suède, fut retenu comme prisonnier d’État au moment où éclatèrent de nouveau les hostilités, et ne recouvra sa liberté que peu de mois avant sa mort. On a de Giedde, en danois, la Relation de tout ce qui s’est passé dans l’expédition de l’Inde depuis le 24 novembre 1618 jusqu’au* murs 1622, insérée dans le recueil de J.-H. Schlegel sur l’hisioire du Danemark (Copenhague, 1772), et Négociations avec l empereur de Candy et le rajah de Tanjaour, publiées dans le même recueil.

GIEDROYC (Romuald-Thadée, prince), général polonais, né à Podruska (Liihuanie) en 1750, mort k Varsovie en 1S24. Il prit du service eu 1765, .se signala par sa bravoure aux combats de Grodno, de Molczadz, do Bezdziez, eor-tre les Russes, devint ensuite général major, entra de nouveau en campai gne lorsque les Russes envahirent la Pologne en 1792, battit l’ennemi k Salaty, près de la Courlande (1794), et reçut, en récompense de cet exploit, ie grade.de lieutenant général, avec une bague d’honneur portant cette inscription : La patrie à sou défenseur. Giedroyc continua à prendre une glorieuse part k la guerre nationale jusqu’à ce, qu’il fût fait prisonnier par Souvarotf. Rendu à la liberté, il alla en France (1796), puis en Allemagne, et finit par se retirer dans ses terres en Samogitie. Lorsqu’au 1812 Napoléon arriva à Wilua, Giedroyc, qui espérait la résurrection prochaine de la Pologne, sortit de sa retraite et fut chargé par l’empereur d’organiser les troupes lithuaniennes. Fait prisonnier à Sierakow (1813), il fut envoyé à Arkhangei, où il resta jusqu’en 1814. Il retourna alors en Pologne, où il lit partie, en 1815, de la commission chargée par "l’empereur Alexandre de réorganiser 1 armée polonaise.

GIEDROYC (Joseph - François - Xavier, prince), général polonais, fils du précèdent, né Steezc (Liihuanie) en 1787, mort à Paris en 1855. Il suivit comme son père la carrière des armes. Lieutenant dans le l«r régiment des ’chevau-légers polonais de la garde impériale (1808), il fit la guerre d’Kspagne et d’Autriche, prit part, en 1812, comme capitaine adjuiiant-iuajor, à la campagne de Russie, aida son père a organiser 1 armée lithuanienne, tomba en meine temps que lui

eiitre les mains des Russes, et, rendu k la liberté en 1814, retourna en France. Bientôt après, le prince Giedroyc prenait part à la bataille de Waterloo. Lors du.retour des Bourbons, il repartit pour la Pologne, refusa

Far la suite do prêter serment du lidéliié à empereur Nicolas, fut envoyé en Sibérie, où il passa plusieurs années, at finit par obtenir d’ulier Lubiter la France ; mais ayant emmené avec lui son jeune fils, qui devait rester en quelque sorte comme otage à Varsovie, il eut tous ses biens confisques. —> Son frère, Constantin - Alexandre - Julien Gjedroyc, né k Bobien (Lithuanie) en 1805, mort k Varsovie en 1844, fui chambellan de l’empereur Nicolas, qui le nomma vice-directeur de l’administration générale du royaume de Pologne.

GIEDROYC (Lucie), femme de lettres polonaise. V. RAUTliNSTRAUCll (Mmc do).

G1ÉLÉE (Jacquemart), poêle français, né à Lilie au juins siècle. Il composa, s>oiis le titra

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