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est assurément la plus fréquente de toutes les courbures de la colonne vertébrale. On n’observe qu’exceptionnellement une courbure unique ; le-plus souvent il y en a deux ou plusieurs, mais une seule est primitive ou essentielle ; les autres, qui ne sont que secondaires et qui ont pour but de rétablir l’équilibre de l’axe rachidien détruit par la première, ne sont que des courbures de compensation. La disposition que l’on observe le plus généralement’consiste en une légère courbure à convexité gauche, s’étendant depuis la sixième vertèbre cervicale jusqu’à la troisième dorsalej au-dessus, une courbure à convexité droite beaucoup plus considérable, comprenant tout le reste de la région dorsale, et, enfin, une courbure à convexité gauche peu sensible de la région lombaire, analogue a celle qui existe à la région cervicale.

Lorsque la scoliose est, peu prononcée, on peut constater les courbures dont il vient d’être question en examinant avec soin le dos du sujet à nu ; mais il n’y a aucune déformation dans la stature générale du tronc. On ’ dit alors que le sujet se tient mal. « Lorsque la courbure est plus considérable, le corps s’incline du’côté de la concavité de la région dorsale, l’omoplate se trouve alors rejetée en arrière. L’individu qui présente cette forme est dit contrefait.

Enfin, lorsque la courbe atteint ses dernières limites, il y a bosse proprement dite ; ce n’est, d’ailleurs, qu’une exagération du degré précédent. V. les mots hachis, rachitisme et ORTHOPÉDIE.

Ullins (Jacques), architecte anglais, né à Aberdeen vers 1674, mort en 1754. Après avoir étudié son art en Hollande, puis en Italie, gù il passa dix années, Gibbs retourna en Angleterre et y construisit plusieurs édifices et monuments. Nous citerons, entre autres : les églises de Saint-Martin et de Sainte-Marie-le-Strand, à Londres : l’église Neuve, -à

Derby ; le sénat, la bibliothèque et le collège, à Cambridge ; la bibliothèque Radeliffe, à Oxford ; le monument de John Holles, duc de Newcastle, etc.

G1BBSITE s. f. Ci-bsi-te — de Gibbs., nom d’un savant américain). Miner.-Variété d’hydrargillite qu’on trouve à Richmohd, aux

États-Unis, où elle se présente sous forme de petites masses mamelonnées, de couleur blanchâtre, disséminées dans une mine de manganèse.

Gibby la Cornemnae, opéra - comique en trois actes, paroles de MM. de Leuven et Brunswick, musique de M. Clapisson, représenté à l’Opéra-Comique le 19 novembre 184G. Le roi Jacques VI, fils de Marie Stuart, se trouve entouré de courtisans qui conspirent sa perte. Un pauvre berger écossais, joueur de cornemuse, déjoue le complot et sauve les jours du monarque, en même temps qu’il charme ses ennuis en lui chantant des ballades nationales. Jacques, à son tour, dissipe les scrupules superstitieux de Gibby le pâtre, et lui fait épouser la gentille Marie Pattison, qu’il aime.

Cet opéra renferme des morceaux remarquables et abonde en heureuses mélodies. L’ouverture présente de la couleur locale ; un air montagnard, dialogué entre le hautbois, les flûtes et les violoncelles, lui donne de l’unité et de l’intérêt. Les couplets : Dans mon métier de lavernier, le duo syllabique, l’imitation de l’orage par l’orchestre sont les parties les plus saillantes du premier acte. Le morceau capital du second acte, et même de tout l’ouvrage, est le duo du déjeuner, entre le roi et le pâtre. Le compositeur y a introduit un.air national, d’un beau caractère. Roger jouissait alors de tout l’éclat de sa voix sympathique.et vibrante, il électrisait la salle en chantant cette phrase : Y Ennemi a pâli ; le trio qui suit : Non, ce n’est point un rêve, offre des harmonies suaves et distinguées ; le cheéiir : Oui, cet hymen-là bientôt se fera, est un canon d’un> joli effet. Le troisième acte contientencûre deux beaux morceaux : l’air pathétique de Roger, Non, non, je n’ai pas le courage de désoler ainsi son cœur, et son duo avec Marie Pattison. Grignon, Bussine et Hermann-Léon, Henri et MUe Delille ont créé les rôles dans cet opéra, qui nous parait avoir été, avec celui de la Fanchonnetie, la meilleure partition écrite par M. Clapisson.

GIBECIÈRE s. f. Ci-be-siè-re — Ménage tire ce mot du bas latin gibbicaria, fait de gibbus, bossu. La gibecière serait ainsi nommée de la bosse qu’elle fait, Il indique aussi l’étymologie du grec kibba, petit sac. Huet et, après lui, Diez et M. Littré rattachent gibecière à gibier, parce que les chasseurs y serrent leur gibier. Le vieux français a, en effet, gibecer, aller à la chasse du gibier, en bas latin gibicere). Sorte de sac en cuir ou en toile dans lequel les chasseurs portent leurs munitions de chasse, il Sac que les escamoteurs attachent devant eux pour y cacher ou y puiser secrètement certains objets : Les jongleurs, indiens opèrent nus jusqu’à la ceinture, sans table et sans gobelets, sans-manches et sans gibecière. (P. de St-Victor.) Il Grande bourse plate que l’on portait autrefois à la ceinture : Le cardinal de Lorraine était si grand aumônier, qu’il portait une gibecièiik pleine d’argent, et distribuait Cet urgent aux pauvres qu’il rencontrait par les rues. (Brantôme.)

— Fam. Tour de. gibecière, Tour d’escamoteur.

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— Art milit. Ancien nom de la giberne.

— Blas. ’Meuble très-rare, qui figure une gibecière ou aumônière : Mouton : Ecartelé, aux l et 4 d’azur à la gibkciérb d’or ; aux 2 et 3 de gueules, à trois oignons d’argent.

— Moll.-Noni marchand de plusieurs coquilles bivalves. Il Coquilles du genre peigne que les Napolitains emploient à faire des bourses.

GIBèle s. f. Ci-bè-le). Ichthyol. Poissond’eau douce du, genre cyprin.

— Encycl. La gibèle ressemble beaucoup au carassin, à ce point que plusieurs auteurs regardent ces deux poissons comme deux variétés d’une même espèce. Toutefois, elle a le corps beaucoup moins élevé, plus épais, moins comprimé latéralement ; la tête plus obtuse, plus massive ; la mâchoire inférieure remontant presque verticalement, ce qui donne à l’animal une physionomie toute particulière ; les écailles plus grandes, à base légèrement sinueuse et non festonnée ; la nageoire dorsale moins élevée ; enfin la coloration plus uniforme et moins vive. La gibèle est assez commune en France, surtout dans le nordest. Elle est assez nuisible dans les étangs, quand elle se multiplie trop, parce qu’elle coupe les vivres aux carpes et aux autres poissons. Sa chair est assez estimée comme.aliment.

GIBELET s. m. Ci-be-lè — du normand vimblet, anglais gimblet, tarière ; bas breton gxoimelet, irlandais gimeleid, forêt). Techn. Petit forêt servant à percer un tonneau, lorsqu’on veut déguster le vin.

— Fam. Auotr un coup de gibelet, Être d’une légèreté un peu folle.

GIBELIN s. m. Ci-be-lain — du nom de Conrad Weibèlingen, empereur d’Allemagne). Ilist. l’artisan de l’empereur, opposé aux partisans du pape, en Italie, durant le moyen âge.

— Antonyme. Guelfe.

— Encycl. À la bataille de Weinsberg (1140) livrée entre Conrad lit, de la maison de Souabe, et "Welfe VI, duc de Bavière, l’armée de ce dernier poussait le cri de guerre Welfe.' Welfe ! les impériaux répondirent par celui de Weibèlingen. Lorsque la lutte se propagea de l’Allemagne à l’Italie, les mêmes dénominations furent adoptées ; les Italiens contractèrent le W allemand en Gh et de Weiblingen firent Ghibellino, comme de Welfe, Guelfo ; ces dénominations restèrent attachées aux deux partis, tant que dura la lutte du sacerdoce et de l’empire. V. guelfes,

GIBELIN (Esprit-Antoine), peintre et littérateur français, correspondant de l’Institut, né à Aix (Bouches-du-Rhône)en 1739, mort en 1814. Il s’est fait une réputation dans la peinture à fresque monochrome. On trouve des travaux de lui, dans ce genre, à l’École de médecine de Paris et à Saint-Louis, où l’on voit sa Prédication de saint François. Gibelin a aussi exécuté quelques peintures à l’huile, la Saignée, Y Accouchement, la Correction conjugale, la Prêtresse compatissante, etc. Le coloris de ses tableaux est extrêmement faible ; quant à ses fresques, elles pèchent au point de vue de la perspective et de la correction du dessin. Très-lettré et nourri de la lecture des auteurs anciens, Gibelin a laissé, entre autres ouvrages : Lettres sur les tours antiques qu’on a démolies à Aix (1787, in-4o) ; De l origine et de la forme du bonnet de la Liberté (an II, in-12, avec 5 planches), opuscule

^très-curieux et devenu fort rare, dans lequel l’auteur établit que ce bonnet, chez les anciens, loin d’être l’emblème de la liberté, était celui de la servitude ; Discours sur la nécessité decultiver les artsd’imitalion (1806, in-4o), etû.

GIBELIN (Jacques), médecin et naturaliste français, frère du précédent, né ’& Aix en 1744, mort en 1828. Il se fit recevoir docteur en médecine en 1764. Il habita plusieurs années l’Angleterre et Paris, puis retourna dans sa ville natale, où il devint bibliothécaire et secrétaire perpétuel de la Société académique. On a de lui : Histoire naturelte (n&T, 2 vol. in-8o) ; Botanique, physique végétale, agriculture, jardinage, économie rurale (1791’, 2 vol. in-8o) ; Mélanges, observations et voyages (1791, in-4o), et de nombreuses traductions d’ouvrages pour la plupart anglais. Nous ci’ terons notamment : Expériences et observations sur diverses espèces d’air, de Priestley (1775-1780, 5 vol.) ; Expériences et observations sur diverses branches de la physique, de Priestley, avec une continuation (17S2-1787, 2 vol.) ; Histoire des progrès et de la chute de la république.romaine, de Fergùson (1784, 7 vol. in-8o) ; Observations physiques et chimiques, de l’Italien Fontana (1784), etc.

GIBELOT s. m. Ci-be-lo). Mar. Pièce de bois placée entre les deux plats-bords de l’étrave. || Pièce de bois fourchue qui lie les lisses de l’éperon à l’extrémité de la guibre.

GIBELOTTE s. f. Ci-be-lo-te — rad. gibier). Art culin. Espèce de fricassée qui se fait le plus souvent avec du lapin : Les chats perdus à Paris spni infailliblement consommés sous forme de gibelotte.

— Encycl. La gibelotte esfau lapin ce que le civet est au lièvre ; c’est la manière la plus relevée de l’accommoder lorsqu’on ne veut pas le mettre à la broche. La gibelotte bien réussie donne une saveur particulière aux lapins’de garenne et même de clapier, qui, sans cela, déshonoreraient une table bien servie. Il est

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donc utile de savoir préparer ce ragoût, qui est presque national chez les habitants de la France et des bords du Rhin. Voici comment nous conseillons de faire la gibelotte. Votre lapin dépouillé et vidé, vous le coupez en morceaux de façon que chaque épaule en fasse deux, les jambes de derrière deux, la tête deux, le corps huit ; vous désarticulez autant que possible les os, sans les casser. Un gros lapin fournira un plus grand nombre de morceaux ; chacun de ceux-ci ne sera jamais plus gros que la moitié du poing.

Vous récueillez le sang et le foie à part, pourdes employer en temps utile, et vous faites prendre couleur à vos morceaux, dans une casserole, avec de la graisse, si vous habitez un pays où on en emploie, sinon vous ferez préalablement colorera la casserole une vingtaine de petits lardons de lard dans du beurre ou de l’huile d’olive, et vous y ajouterez ensuite votre lapin". Aussitôt que celui-ci a pris couleur, vous saupoudrez chaque morceau avec de la farine, dessus et dessous, en secouant vivement votre casserole, de façon que les morceaux, remués brusquement, sautent et présentent toutes leurs parties ; on ne doit pas employer plus de deux cuillerées de farine. Vous remuez encore un instant, afin de mêler la farine à la sauce. Puis vous versez sur le tout une bouteille du meilleur vin blanc sec que vous pouvez vous procurer. La qualité du vin est indispensable. En quelques pays, on se sert d’eau et de vinaigre, mélange qui ne peut produire qu’une gibelotte inférieure, surtout lorsque le lapin sent le chou. Lorsque votre sauce commencé à bouillir, vous la salez très-peu ; vous la poivrez proportionnellement davantage, vous l’épicez,

vous y mettez un bouquet garni, trois ou quatre échalotes coupées menu, et quelques grains de genièvre si vous l’aimez et si vous en avez ; mais le genièvre n’est qu’accessoire.

Vous faites cuire lentement, très-lentement même, en surveillant et en remuant la casserole de temps en temps. A moitié de la cuisson, vous ajoutez une dizaine de petits oignons, avec le foie débarrassé dé" l’amer, et deux ou trois gousses d’ail. Quelques-uns font colorer leurs oignons, dans une casserole, avec du beurre et du sucre ; d’autres hachent leurs gousses d’ail ; toutes ces manières sont bonnes.

Vous continuez la cuisson, et, environ dix minutes avant de servir, vous liez votre sauce avec le sang que vous y versez ou, — à défaut de sang, par une liaison ordinaire.

On pourra ajouter à la gibelotte des fonds d’artichaut ou des champignons en même temps que les oignons ; quelques-uns même y ajoutent des boulettes de godiveau ; mais ils n’obtiennent plus alors la vraie gibelotte.

GIBERNE s. f. Ci-bèr-ne — du bas latin giba, coffre, ballot, que l’on compare au grec kibba, petit sac, et a l’arabe djib, poche). Art milit. Boîte dans laquelle les soldats serrent leurs munitions de guerre et quelques autres menus objets. *

— Pop. Enfant de piberne, Enfant né d’un militaire en activité de service.

Avoir son bâton de maréchal dans sa giberne, Se dit pour exprimer qu’un simple soldat peut arriver aux plus hauts grades de l’armée.

— Mar. Giberne d’équipage, Petite giberne qui se porte attachée sur le ventre.

— Encycl. Le mot giberne est peu ancien. Furetiôre, dans son dictionnaire, ne l’a pas mis, et nous le trouvons pour la première fois dans Puységur (1748) comme syno ; nyme do sac à grenades, de gibecière, de* porte-cartouches. Comme beaucoup d’autres mots, il était populaire dans- l’année bien avant d’être employé ofticiellement. Ainsi nous trouvons dans un règlement du 1er janvier 1766, une mention du commandement : « Ouvrez la cartouche ! » pour Ouvrez la giberne. On trouve dans le même sens le mot cartouche dans une instruction du 1er mai 1769.

Le règlement de 1779 (21 février) conservait aux gibernes la forme de ce que l’on avait jusqu’alors appelé cartouche. Le plus ancien document officiel relatif à la forme de la giberne est de l’an X (4 brumaire). D’après ce document, elle consistéen un petit coffre partagé en deux auges propres à contenir les cartouches, la boîte à tournevis et les objets nécessaires à l’entretien de l’armement. On la porte au moyen d’une banderole ; elle se compose d’un coffret en bois blanc enfermé dansune boîte en cuir formée de diverses pièces ; elle est accompagnée d’une martingale ; sa pattelette ferme au moyen d’un contre-sanglon et d’une boucle ; ses bords apparents sont renforcés d’une bordure. On tient brillants les côtés ou petites pièces de la giberne et sa pattalette, par le cirage. Il est défendu à tout militaire faisant partie d’un poste de quitter sa giberne.

On distingue, en France, trois sortes de gibernes : îo la giberne de sapeur, qui diffère des autres en ce qu’elle consiste en un petit coffret appliqué sur l’étui de hacha au moyen d’une enveloppe, et ayant sa pattelette arrêtée par un bouton et une boutonnière ; 2° la giberne de sergent, qui diffère de celle du soldat par la dimension du colfret. Le règlement du 21 février 1779 voulait que les sous-officier s eussent la giberne plus petite et plus légère. Depuis cette époque, cette disposition a presque toujours.été confirmée ; 3° la giberne de

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soldat, celle qui est en-usage dans l’infanterie. Une giberne de soldat, garnie de deux, paquets de cartoirehos, pèse 2 Ml, 550, y compris la banderole et le fourreau de baïonnette.

L’usage de la giberne est maintenant aussi répandu que celui de la poudre. Les gibernes delamilicecochinchinoise contiennent, outre les cartouches, une petite fiole d’huile pour la toilette, un pulvérin à "amorcer et un jeu d’échecs. Elles supportent, de plus, deux baguettes en forme de spatule, larges.de 1 pouce et longues de 6 ; ce sont les ustensiles de table du soldat.

G1BERNERIE s. f. Ci-bèr-ne-rl — rad. giberne). Comm. Commerce ou fabrication de gibernes.

G1BERT (Jean-Pierre), théologien et jurisconsulte français, né à Aix, en Provence, en 1660, mort à Paris en 173C.11 fut préparé par une très-forte éducation au rôle qu’il était appelé à jouer dans le monde des érudits. Son père, Jean-Guillaume Gibert, conseiller, secrétaire du roi, puis contrôleur de chancellerie de la Provence, lui donna de bonne heure le goût des études sérieuses. Une telle direction, soutenue par une surveillance continue, développa chez Gibert les germes des plus hautes facultés. La philosophie, le droit, la théologie, toutes les sciences qui séduisent les esprits élevés, lui devinrent bientôt familières. Cette riche organisation se plia aux plus arides abstractions. A vingt-cinq ans, Gibert était docteur en droit et docteur en théologie. • C’est à ce moment qu’il commença à* se faire connaître par quelques publications de peud’étendue, mais qui-témoignaient d’une rare aptitude aux questions de philosophie et de religion. Ses premières études avaient éveillé chez lui le désir do fixer d’une manière définitive les règles qui devaient dominer le droit ecclésiastique. Il abandonna peu à peu les questions de droit civil, pour donner une plus large part de ses travaux au droit carton. Son père, malgré les hautes positions qu’il avait occupées, avait eu la vertu de rester pauvre, et Gibert dut songer à demander aux travaux rémunérés la liberté de se livrer aux hautes spéculations-de la science. L’ôvéque de Toulon, Chalmet, très-juste appréciateur " du vrai mérite, avait suivi avec intérêt les débuts du jeune jurisconsulte. Il apprit ses embarras, et s’empressa de lui offrir une chaire de rhétorique dans le collège qu’il avait fondé. Gibert trouva dans cet établissement le calme et la tranquillité si nécessaires aux études. C’est dans cette quasi-retraite qu’il p’ublia ou prépara ses livres. Son protecteur étant mort, Gibert Vint à Paris vers 1703. Son nom connu dans le monde savant lui valut l’aceuejl le plus flatteur. On s’empressa autour de lui, et on lui offrit des bénéfices et des places. Mais chez Gibert le talent se doublait d’une modestie naturelle, sans affectation aucune, et il s’effaroucha tout d’abord de cette sorte d’ovation ; il fut presque froissé des manifestations, toutes flatteuses cependant, dont il fut l’objet, rompit les relations qu’il avait formées à son arrivée et s’enterra dans une sorte de thébaïde en plein Paris, où il s’absorba dans la rédaction de ses livres. C’est là qu’il vécut trente-trois ans, admiré, respecté au dehors par tous les esprits cultivés, par tous les érudits, mais ignoré de ses plus proches voisins. C’est là qu’il mourut à soixante-seize ans, foudroyé par une attaque d’apoplexie.

Parmi les ouvrages assez nombreux de Gibert, nous mentionnerons les suivants : Doctrina canonum (1709, in-12) ; Jnstitutions ecclésiastiques et bénéficiâtes (1720, -i<>) ■ Tradition de l’Église sur le sacrement du mariage (1725, 3 vol. in-4o) ; Corpus juris canonici per régulas naturali ordine digestas, usque temperatas, etc. (1735-1737, 3 vol. in-fol.) ; Conférence de l’édit sur la juridiction ecclésiastique de 1695. (Paris, 1757, 2 vol. in-12) ; J. Cabassatii theoria et praxis juris canonici ; Consultations canoniques sur les sacrements (Paris, 1725 et suiv., 12 vol. in-12). Cet ouvrage est le chef-d’œuvre de J.-P. Gibert ; c’est le résumé et comme la quintessence des doctrines religieuses et morales qu’il professa toute sa vie, et qui dominèrent son enseignement et ses publications.

—GIBEHT (Balthasar), humaniste français, cousin du précédent, né à Aix en 1062, mort en 1741. Il enseigna la théologie au collège Mazarin, dont il fut cinq fois recteur, devint syndic le l’Université en 1738, défendit les privilèges de ce corps et refusa de condamner les propositions de Jansénius, fermeté que ne put vaincre un ordre d’exil à Auxerre. On a de lui : De la véritable éloquence (1703, in-12), réfutation du P. Lamy, qui attribuait le don de la parole « à la circulation des esprits animaux ; » Jugement des savants sur les auteurs qui ont traité de la rhétorique (1713-1719, 3 vol. in-12), livre curieux ; Observations sur te Traité des études de Hollin (l"2c, m-12), critique amère, mais souvent judicieuse ; Rhétorique (1730, in-12).

GIBEHT (Josepb-Balthasar), érudit français, membre de l’Académie des inscriptions (1746), neveu du précèdent, né à Aix en 1711, mort en 1771. Il fut successivement inspecteur de la librairie, inspecteur général du domaine e t enfin archiviste du dépôt de là pairie. Gibert a publié de curieuses dissertations, dont les principales ont pour titres :

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