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d’éloquence et d’énergie, jamais un drarrie aussi pathétique, ri’une grandeur aussi.simple, aussi vraie, n’avait été représenté sur ia toile. Cette conception émouvame, si dilîorente des froides compositions académiques, s’en éloignait encore par le style et l’exécution. Le dessin large et hardi, la vigueur et la sûreté magistrales de ta tnuche, l’audace et l’éclat du coloris, l : i vérité saisissante des expressions, le modelé puissant des nus, l’harmonie de l’ensembe, le profond sentiment de tristesse répandu sur tous les détails de cette scène reportaient bien loin de la convention grecque et romaine, qui s’imposait alors à tous les- arti-tes. On sentait que de semblables qualités n’étaient pas le fruit de l’imitation ni de l’enseignement d’atelier. L’inspiration, l’étude de la nature, la verve du génie éclataient dans chaque trait et dans chaque coup de pinceau. Le succès, cependant, ne répond ! pas nu mérite supérieur de l’œuvre. Le publie resta froid, la critique et les artistes montrèrent une malveillance unanime. Un grand peintre, Gros lui-même, pour qui Géricault avait une admiration sans limites, désespérait le jeune artiste en disant de lui qu’il avait beaucoup d’avenir, mais qu’il faudrait « lui tirer quelques palettes de sang. » De plus., ou voulut voir un acte d’opposition politique dans la représentation de ce désastre. Nous trouvons ce détail peu connu dans une lettre du peintre à un ami, letrre dans laquelle il se plaint spirituellement d’être api cusé par les journaux du gouvernement « d’avoir calomnié par une tête d’expression tout le ministère de la marine. » On sait que cette toile immense ne trouva pas d’acquéreur à la mort de Géricault, et qu’un ami dévoué, pour la conserver à la France, se décida, en désespoir de cause, a l’acheter au prix de 6,000 francs, et qu’il eut ensuite toutes les peines du monde à la revendre pour la même somme au gouvernement. Kl le est aujourd’hui au Louvre, et l’opinion, mieux

éclairée, lui a marqué une des places les plus honorables parmi les œuvres des grands maîtres. Tous ces déboires ne découragèrent cependant point Géricault, qui continua avec la même ardeur ses travaux et Ses études. Il produisit à cette époque un grand nombre de lithographies, d’aquarelles, de tableaux de chevalet, de dessins, etc., qui sont aujourd’hui recherchés avec avidité.

Sur ces entrefaites, un ami lui donna le conseil d’aller exposer son grand tableau en Angleterre. Géricault partit pour Londres dans les premiers jours de 1820, en compagnie de- Uharlet et de l’économiste Brutiet. L’exhibition de la Méduse réussit a souhait ; on la montrait moyennant 1 shilling d’entrée, et chaque visiteur recevait eu entrant une lithographie au trait, reproduisant le ta-r bleau, . et due k la collaboration de Géricault etdeCharlet. Ce sujet maritime, -traité dans ces données dramatiques, devait, en effet, plaire aux Anglais. Aussi l’artiste resta-t-il près de trois années parmi eux, négligeant son pinceau, imiis dessinant beaucoup au crayon lithographique ;.il publia douze planches, qui eurent un grand succès. Deux de ces estampes, le Joueur de cornemuse et la Femme paralytique, sont célèbres chez nos voisins.

Toutefois, Géricault ne s’était pas occupé uniquement de lithographie en Angleterre : il y avait fait quelques tableaux et un grand nombre d importantes aquarelles. La. plupart de ces ouvrages -sont restés de l’autre côté du détroit, et nous sont inconnus. Le Louvre possède cependant le grand Derby d’Fpsom, le plus achevé peut-être de ses tableaux de chevalet, un peu sec d’exécution, mais du dessin le plus précis, le plus savant, ’ le plus admirable, d’un mouvement, d’une furia indescriptible, d’un effet superbe, en un mot.

Il est probable que c’est peu de temps après son retour qu’il peignit la Forge au village et X’Enfaiil donnant à manger à un cheoal, qui parurent après sa mort, à l’Exposition de 1824, ainsi que l’Ecurie et un C/teout Oui brun sortant d’une écurie. Il avait aussi le projet de peindre deux grandes compositions, la’ Traite des nègres et la Reddition de Purga, pour lesquelles il avait déjà fait des croquis et des esquisses, mais que la mort l’empêcha d^exécuter. Enfin, comme tous les grands artistes, de la Renaissance, il voulait être k la fois peintre et sculpteur. On connaît son cheval êcorché, dont le moulage est dans tôTis les.ateliers, chef-d’œuvre au>, si bien par le choix des formes que par la science anatomique et la perfection du rendu. C’est, de l’avis de tous les-connaisseurs, le plus beau cheval qui existe. On peut encore citer : un Chenal retenu par un homme, sculpté sur une pierre du mur de son atelier de la rue des Martyrs, d’un très-faible relief, et qui a été moulé ; un Bœuf terrassé par un tigre, ébauche très-largement exécutée ; un Satyre enlevant une feiitmn, en ronfle bosse ; un groupe en terre cuite, représentant Un Nègre gui brutalise une femme. Mutin, il rit une maquette en cire d’une statue équestre dé l’empeveur de Russie, ouvrage laisse k l’état d’ébauche, fjjul tiuute que (jéricault n’eût réussi dans un »ii.aj| pouvait déployer et appliquer son savoir wiul tluus, a., éln[ul.e La puissance de cecto., indomptée ne se trahissait pas seulement di«.-.,1>(£ : prodigieuses de son imagination tlTOVi ? elle sa montrait encore dans la fougue de ses passions, dans son ardeur, hélas 1 immodérée

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pour le plaisir, dans la promptitude des mouvements de son âme et dans l’indicible bonté qui suivait et corrigeait ses plus grands écarts. Un simple fait, devenu populaire, va nous le montrer tout entier. Géricault aimait les chevaux comme il les a peints, c’est-à-dire avec fureur. Un jour, dans une rue de Parisil rencontra un lourd attelage de ces gros et solides chevaux normands, qu’il aimait jiarticulièrement k dessiner. Ceux-ci, acharnés

après un fardeau trop lourd, se consumaient en efforts inutiles, et le charretier, selon la détestable coutume de ses pareils, les excitait à grands coups de fouet. Le peintre, outré de cette barbarie, se ieite tout k coup furieux sur le conducteur, le roue de coups de poing et -le renverse dans la boue. « Dame ! dit le rustre en se relevant, puisque vous êtes si fort, vous feriez mieux de pousser à la roue. » Géricault y était déjà ; et, tandis que le charretier, tirant sur les guides, excitait ses bètes de la voix seulement, le peintre poussait de toutes ses forces, et l’équipage se remettait en marche. Géricault reprit alors, son chemin, la tète basse et tout honteux de la leçon qu’il avait donnée, — aussi bien que de celle qu’il avait reçue.

Géricault était revenu mal portant d’Angleterre ; à était k peu près guéri quand il lit une chute de cheval, apnt les suites ne devaient pas larder à le conduire au tombeau (1824), À ses funérailles, qui furent magnifiques, on remarqua beaucoup, dans le cortège, un homme en costume oriental qui suivait en sanglotant, et qui, selon l’usage de son pays, portait dans un par de sa robe de la cendre, dont il se jeiait des poignées sur la tête en signe de deuil. C’était Moustapha* pauvre Turc que Géricault avait rencontré dans les rues de Paris, et qu’il avait pris à son service. Ce brave homme avait pour son maître l’attachement d’un chien. Il couchait sur une natte k la porte de sa chambre et le servait avec un dévouement et une fidélité extraordinaires. Cependant ses manières excentriques effrayaient le père de Géricault, qui liait par obtenir de son fils qu’il s’en séparât. Mustapha avait quelques épargnes, et il entreprit un petit commerce de pastilles du sérail, qui lui procura une jolie aisance ; mais il resta toujours profondément reconnaissant de l’intérêt que l’artiste lui avait témoigné. Le corps de Géricault fut déposé provisoirement dans le caveau de la famille Isabey, au cimetière du Père-Lachaise. Vers 1840, on fit une souscription pour élever un monument digne de lui à Géricault. Le ministre de l’intérieur fournit le marbre, et M : Etex sculpta la statue : elle représente l’auteur du itadeuu de la Méduse étendu k terre, enveloppé dans un manteau, et tenant d’une main sa palette et de l’autre un pinceau. La statue fut mise sur le tombeau et y demeura quelques années ; mais plus tard elle fut enlevée, transportée k Rouen, et placée au bas de l’escalier du musée de peinture à l’hôtel de ville, où elle est encore. Le tombeau actuel, situé tout près de la chapelle, consiste en un stèle carré, sur lequel est sculptée une palette ; le nom de Géricault est inscrit au-dessus, en grosses lettres. Son ami, M. Mooq’uart, prononça sur sa tombe un discours, rapporté dans le tome 1er de la Galerie du Palais-lioyal, k l’article chasseur k Ciikval. Ary Schetïer a peint la Atari de Oéricault, qu’on peut voir encore au musée du Luxembourg. Parmi les portraits du peintre, nous citerons ceux de M. Léon Uogniet et d’Horace Vernet.

Outre les ouvrages déjà cités, le musée du-Louvre possède de Géricault : le Chasseur à cheval, le Cuirassier blessé quittant le feu, et le Four à plâtre. On a encore de lui : la Charge de cuirassiers ; l’Exercice à feu dans ta plaine de Grenelle ; le Lancier rouye de la garde impériale ; le Marché aux bœufs ; le Marécitai-ferrant ; la Charrette de charbonnier ; la Pauvre famille, etc. ; sans compter uu grand nombre de chevaux, de lions, ne tigres, île chiens, quelques sujets de nature morte, et enfin des portraits, quantité d’aquarelles, d’esquisses de toute sorte, d’ébauches militaires, environ deux cents dessins, une centaine de lithographies, une très-belle gravure k l’eau-forte, etc.

« La mort prématurée de Géricault, dit M. Charles Clément, est un malheur immense, irréparable pour notre école. S’il eut atteint le terme ordinaire de la vie humaine, et confirmé pur des succès réitérés les promesses de ses débuts, une ère nouvelle se serait peut-être ouverte pour l’art français. Son influence a sans doute été très-grande, et elle dure encore. Il a puissamment agi sur nos peintres de genre, sur nos paysagistes, et d’une manière plus marquée, plus évidente sur Delacroix, sur Decamps et sur le sculpteur Darye. Mais les grands exemples qu’il aurait donnés à ces artistes si brillamment doués ont été perdus.. Il fallait un pareil maître, si savant, si convaincu, disposé à tout comprendre et k tout aimer, pour élever et pour discipliner les peintres contemporains, pour les guider sur la. route

dangereuse du naturalisme, où plus d’un s’est égaré. Ils auraient subi sans répugnance et sans révolte l’ascendant de son génie, Tjar il était l’un d’entre eux. Us le comprenaient, ils l’admiraient, ils l’aimaient. Cependant je ne voudrais y«~ —ro^- ■-PS»*—, /L„„iji ia Renaissance, 1 esprit humain s est emamTrpe. n échappe de plus en

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Fins à la contrainte étroite de l’exemple, à influence dominante du temps et du lieu. Chacun puise avec liberté dans la tradition, ce trésor d’expérience qu’ont amassé les siècles, et revêt d’une forme savante une pensée, un sentiment personnels. De sorte que désormais on verra de grands artistes originaux et isolés, qui se rattacheront, suivant la nature de leur talent, k des doctrines déjà représentées dans le passé, plutôt que de grands chefs d’école. Et c’est, k mon sens, un honneur pour notre pays et pour notre temps d’avoir produit des génies aussi puissants et aussi divers que les David, les Gros, les Prudhon, les Géricault. Ils portent sans doute l’empreinte de la’soeiété dans laquelle ils ont vécu ; ils appartiennent à une race et à une époque déterminées, et on le voit*. Mais ils se soin, moins soumis qu’ils ne l’eussent fait dans un autre âge k la loi fatale, et je ne" saurais reconnaître un signe de décadence dans ce caractère d’originalité, ’de vérité individuelle, dont leurs ouvrages portent une

marque si frappante. » (Géricault, étude biographique et critique, avec le cuivlogue raisonné de l’œuvre du maître, -par Charles Clément Paris, 1868, in-8o.)

« S’il n’était mort k trente-cinq ans, dit encore M. Alfred Deberle, dans la fougue de son génie et avant d’avoir pu le discipliner, nous aurions eu par lui une peinture moderne et nationale ; non pas, entendons-nous bien, cette absurde et barbare peinture qui se propose de perpétuer sur lu toile le spectacle des tueries humaines. Géricault n’était pas homme k faire profession de peindre des batailles, corvée plus ou moins patriotique, qui dispense de talent et de sens moral. Il eût peint l’idée, il eût été peut-être le grand maître que nous attendons toujours et qui, lorsqu’il apparaîtra, « d’un invincible génie brisera l’égoïsme. fondra le cœur de « "homme. » Il eût été celui que Michelet, dont on vient de reconnaître la main, appellerait le Corrége des souffrances, le peintre des frémissements nerveux et de la pitié. Géricault n’était pas de ceux qui suivirent le temps ; il eut grossi le bataillon sacré de ceux qui l’ont devancé, maîtrisé. Sur ce Itadeau de la Méduse, qui semble porter la France elle-même, tous les bras sont tendus vers l’espérance ; l’équipage épuisé s’abîme dans la douleur, et la folie, et le seul, parmi ces désespérés, qui a conservé son énergie et sa force, celui qui, en agitant au vent de la mer un lambeau d’étoffe, signal suprêmé^ tente un dernier effort, c’est un nègre : à l’esclave méprisé tous vont devoir leur salut. En cet instant, il n’y a ni noirs ni blancs, ni maîtres ni esclaves’ : il y à des hommes solidaires dans la lutte, égaux devant la mort, ét qui implorent une voile k l’horizon. L’idée est saisissante. » (L’Année philosophique, 1888.)

GEIilCKE (Pierre), médecin allemand, né k Stendal, dans l’ancienne, Marche, en 1683, mort en 1750. Il étudia dans les principales universités d’Allemagne la théologie, puis la médecine, fut reçu docteur k Altdorf en 1721 et devint successivement professeur, de médecine et de philosophie k Halle (1723)j professeur d’anatomie, de pharmacie.et de chimie k Helmstaodt, membre de l’Académie de ■ Berlin-et médecin du duc de Brunswick. Gericke a laissé de nombreux ouvrages, dont les principaux sont : Ue optiniu medicinam docendi et discendi ralioue (Helinstaedt, 1730, in-4o) ; De venarum vnlvulis enrumque usu (1733, tn-4°), où il attribue à Michel Servet la découverte des valvules des veines, ; De morbo militari, alias purpura dicta (1133, in-4o) ; Traité de la science thérapeutique (1737, in-4o) ; De medieina universnli (1739) ; pe instilutis et soholis medicis in JEgypla deque médiciiis statu in Gracia anle Hippocrutis tempora (1745, in-4o) ; De regimine (1745) : De gymnaticx medicis veteris inoentoribus (1748), etc.

GÉRIGONZA s. m. Cé-ri-gon-za). Linguist. Sorte, d’idiome factice, k l’usage des bohémiens d’Italie et d’Espagne, il On dit aussi

ZIRIGUKNZA.

, GÉRILLE s. f. Cé-ri-le). Bot. Nom vulgaire de la girolle ou chanterelle.

GERIN (Étienne-Élie), général haïtien, homme de couleur, que sa bravoure lit surnommer Cote de Fer, né aux Cayes en 1757, mort en 1810. Il se signala dans toutes-les guerres de Saint-Domingue depuis la Rèvo^ lution, devint ministre de la guerre sous le farouche Dessalines, le renversa du trône k la tète de l’armée, et se brûla plus tard la cervelle à la suite d’une tentative infructueuse pour enlever la présidence à Pétion.

. GERINOOTB, bourg d’Espagne, Nouvelle-Castille, prov. et k 25 kilom. de Tolède ; 1,563 hab. Exportation d’huile et de céréales ; manufactures de savon.

GERING (Ulrich), célèbre imprimeur, né à Constance, mort à Paris en 1510. Appelé à Paris par Guillaume Eichet, recteur de la Sorbonne, il vint avec deux associés, Michel Friburger et Martin Crantz (1469), et fonda, dans les bâtiments de la Sorbonne, le premier établissement typographique qu’il y ait eu en France. Il fut plus tard le bienfaiteur de cette Faculté de théologie qui l’avait généreusement accueilli, et lui légua tous ses biens., l.ft , ; 0— r ui : i-, — ao.iug estc intitulé : Gasparini liarzUii Pergamensis episi’oIs (1470, in-4o).

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GEniNGSWAl.DE, ville de Saxe, district et à 48 kilom. de Leipzig, au centre d’une contrée accidentée et boisée, sur l’Aubach et sur un beau lac ; 2, G30 hab. Manufactures ri’é— toffes rie laine, de toiles et de calicot. Commerce de bétail. Aux environs, ruines de deux forteresses du moyen âge.

GEH1.M (Gerino), peintre italien, né à Pistoie (Toscane). Il vivait.’tu commencement du xvi<* siècle, et. aida longtemps dans ses travaux son maître le Pérugiu, dont il adopta la première manière, nu style sec et mesquin. Cet artiste exécuta des fresques à Dorgo-Snn-Sepolcro, au couvent de San-Lucchese,

près de Faggibonsi, où l’on t.’ouve la plus remarquable de ses œuvres, etc. On voit do lui une Vierge, avec sain 1 Pierre et saint Paul a Snn-Piei’o-iMaggtore de Pistoie ; une Madone avec divers saints au musée de Florence ; une Sainte Famille au musée de Madrid.,

GÉrit s. m. Cé-ri). Chasse. Très-long couteau dont on se sert pour la chasse k l’ours.

GERK. ville d’Autriche, Esclavonie, district militaire de Peterwardein, k 9 kilom. de Bacsinez, sur le Bossut, k peu de distance de son.confluent avec la Save ; 3,250 hab.

GERLACH (Benjnmin-Théophile). érudit allemand, -né k Liegnitz en 1698. mort en 1736. Il fut successivement recteur de l’école urbaine k Wittemberg (1728), k Mulhausen, -et directeur du gymnase de Zittau (1738). On a de lui près de soixante-dix écrits et dissertations, en latin et en allemand, sur des matières philosophiques, théologiques et littéraires. Nous citerons entre autres : de VInvention de l’imprimerie (1740, in-4o) ; De Iwrtorum amaloriliiis apua linnumos et Grscos (1750, in-fol.) ; De arroganlia liiteratorum (1753, in-fol.)

GERLAC1I (François-Dorothée), célèbre philologue et historien allemand, né k Wolfsbehringen (Saxe-Gotha) le 18 juillet 1793. Il coinmeuça, en 1813, ses études k l’université de Gocilingue et s’y fit d’abord recevoir agrégé ; puis il accepta, en 1817, les fonctions de professeur au collège d’Aarau, en Suisse, où il eut pour, collègue Kortùm, autre historien qui s’est fait un nom dans la science. Appelé, en 1820, k l’université de Bàle, qui était réorganisée depuis peu, il y a fait depuis des cours de littérature ancienne et d’histoire. Il contribua activement k la renaissance de l’université de Bàle, ainsi qu’au perfectionnement des établissements pédagogiques de la même ville. Gerlach fut nommé, en 1835, membre de la commission d’éducation et do l’inspection des collèges. Il a publié un certain nombre de travaux philologiques et historiques qui ont eu un grand succès. On.peut cependant lui reprocher une tendance par trop conservatrice, comme le prouvent ses attaques violentes contre l’Histoire romaine de lloinmsen. Son meilleur travail est peut-être son édition de Salluste (Bàle, 1823-1831, 3 vol. in-4o ; je édit. 1852). Il faut placer au second rang sa Germanie, de Tacite (Bàle, 1835), qui fut suivie d’une traduction avec commentaire (1837). En collaboration avec le regrettable Roth, il a donné aussi.un Nonius Murcellus (1842). Parmi ses travaux histori 3ues, 011 cite d’abord différents essais, publiés ans le Musée suisse des sciences historiques, dont il était directeur avec Hottinger et Wackernagel (1837-1842, 3 vol.) ; les Eludes historiques (Hambourg et Gotha, 1841) ; les llecherc/tes et exposés historiques (Bâle, 1847) ; l’Histoire des Itomaiits, entreprise eu commun avec Bachofen et qui n’a pas été achevée (Bàle, 1851, 2 vol.) ; enfin nombre de dissertations plus courtes : le Siècle d’Auguste et celui de Cosme de Medicis (1839) ; Zaleucus, Chmondas, Pythagoras (1868) ; ' M anus et Sylla (Bàle, 1856, 2" édit.) ; De rerujn romanarum primordiis (Stuttgard, 1861. 2.0 édit.) ; Histoire primitioe, fondation et développement de l’État romain (Bàle, 18G3), etc.

GRRLACH (Ernest-Louis de), homme politique allemand, né k Berlin le 7 mars 1705, mort k Bruxelles en 1871. Il fit, comme volontaire, la campagne do 1813 k 1815, contre ’ Napoléon. Rentre dans la vie eivile, il termina ses études de droit, et fut nommé, en 1823, conseiller près le tribunal de Naumbourg ; puis, en 1820, président de celui de Halle, et, en 1835, vice-président de la cour de Francfort-surl’Oder. Nommé ensuite conseiller intime de justice, membre du comité législatif et du conseil d’Etilt, il fut, en 1842, le promoteur d’un projet de loi sur le divorce, qui fut l’objet d’une vive discussion dans les deux chambres. Deux ans plus tard, il était nommé président de cour k Ma^debourg, poste qu’il quitta en 1848 pour se mêler d’une façon plus active aux événements politiques. D’abord un des membres les plus ardents du parti libéral. M. de Gerlach revint bientôt k d’autres sentiments st se rangea ducôté des piétistes, vers lesquels il était plus naturellement porté par les traditions de la noblesse, k laquelle appartenait sa famille. Aprow les événements de 1848, il passa -ouvertement duns le parti réactionnaire, entra dans la Société des gentilshommes et devint l’un des réducteurs de la Nouvelle gazette de Prusse. ■ En 1850, il fit partie du parlement d’Erfurt, <, t, .îWn^e suivante, de la diète de Brandebourg. Il était.eo-même temps membre de la haute chambre de Prusse, et il fut bientôt la chef avoué du parti dit de la Croix, qui a