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eut constamment k lutter contre ses voisins, notamment contre Godefroy le Barbu, duo de la basse Lorraine, qui, pendant près d’un an, le retint prisonnier. Sa valeur et sa sagesse finirent, par triompher de tous les obstacles. Il mourut k Remiremont, laissant ses États k son fils aîné Thierry.
GÉRARD, évêque d’Angoulême, mort en 1136. Né dans une condition obscure, il s’éleva aux plus hautes dignités de l’Église, fut légat des papes Pascal II, Gélase, Calixte, Honorius, et se fit remarquer par son éloquence et son érudition. Sa brillante carrière se termina dans les chagrins causés par le schisme de l’antipape Pierre de Léon. Irrité de n’avoir pas été continué dans sa légation pur Innocent II, Gérard se jeta dans le parti d’Anaclet et entraîna dans sa défection presque tous les seigneurs de l’Aquitaine. Il chassa les évêques de leurs sièges, les remplaça par d’autres de son choix, et mit le désordre dans tout le midi de la France. Saint Bernard, malgré toute la puissance de son génie, ne put parvenir k le réduire. Quelques auteurs prétendent qu’avant de mourir il reconnut ses erreurs et les déplora sincèrement.
GÉRARD DE CRÉMONE, en latin Cremomensis, traducteur italien, né ennuà Crémone
(Lombardie) et non à Carmona (Andalousie),
comme l’ont prétendu certains auteurs,
mort en 1187. Il alla résider à Tolède pour y
apprendre l’arabe et s’y familiariser avec les
sciences qui florisBaient alors parmi les Maures
d’Espagne. Il en rapporta un grand nombre
de traductions d’ouvrages relatifs k toutes
les sciences, entre autres celles de l’Almagesle de Ptolémée, du Traité des crépuscules et
du Traité de perspective d’Alhazen, du livre
De scientiis d’Alfarabius, eic. Fabricius a
donné une liste des traductions attribuées à
Gérard de Crémone ; M. Jourdain l’a beaucoup
augmentée d’après de nouveaux documents.
Un traité d’arithmétique, Algorismus
magistri Gérardi in integris et minutas, qui
se trouve dans la bibliothèque Bodléienne,
parait être aussi de Gérard de Crémone. Le
livre d’Alfarabius, qui a été découvert par
M. Libri à la Bibliothèque nationale, porte,
en effet : Liber Alfarabii, de scientiis, translates a magistro Gherardo Crémonensi, in Toleto, de arabico in latinum. L’hypothèse parait
d’autant plus probable, que Gérard, étant
allé chercher en Espagne les richesses scientifiques
des Arabes, ne pouvait guère négliger
ce qu’il y avait de plus nouveau pour
"Occident, l’ingénieux système de numération
qui tranchait si complètement avec les
usages des races latines.
GÉRARD DE SABBIONETTA, astronome et médecin italien, né à Sabbionetta, près de
Crémone, au xin» siècle. Ce savant, qu’on a
souvent confondu avec Gérard de Crémone,
dont il était peut-être le fils, étudia la médecine,
l’astronomie, l’astrologie, la philosophie,
les langues arabe, chaldéenne, grecque et latine,
et acquit une assez grande réputation
comme astrologue. On a de lui un recueil de
réponses resté manuscrit, sous le titre de :
Judicia magistri Gérardi de Sabbionetta Crémonensis, super muttis qusstiouibus naturalibusac annorum mundi reuolutionibus ; Tkeoria
planetarum (Ferrare, 1472), ouvrage souvent
réédité et qui eut beaucoup de succès ; Geomantix astronomie^ libellus, imprimé k Lyon
avec les Œuvres de Corneille Agrippa, et traduit
en français sous le titre de Géomancie
astronomique de Gérard de Crémone, pour savoir les choses passées, les présentes et les futures (Paris, 1615, in-8o), etc. Il a donné, en
outre, plusieurs traductions, entre autres le
Canon, ou traité de médecine d’Avicenne (Venise,
1500, in-4o) ; Ithasis opéra parva (1510) ;
Joamiis ûamasceni Serapionis practica (1497,
in-fol). ; /. D. Serapionis ilierapeutices (1529,
in-fol.), etc.
GÉRARD DE VERCEL, en latin Gerardus Vercellanus, philologue français, né k Vereel
(Bourgogne) vers 1480, mort k Paris en 1554.
Il fut correcteur à l’imprimerie de Badius Ascensius.
On lui doit de bonnes éditions de
Tite-Live (Paris, 1513), de Lucain (1514), de
Sénèque le Tragique (1514), et deux petites
pièces de vers, dont l’une, insérée dans les
Annales typographiques de Mattaire, est dirigée
contre les mauvais imprimeurs.
GÉRARD (Balthasar), assassin de Guillaume de Nassau, prince d’Orange et stathouder des Provinces-Unies révoltées contre
Philippe II, né à Vuillafans (Franche-Comté)
en 1558, mort en 15S4. D’après ses aveux
mêmes, il avait nourri pendant six années
l’idée de son crime, encouragé par le gouvernement
espagnol et malheureusement aussi
par des ministres de la religion catholique.
En 1584, il vint s’établir à Delft, se donnant
comme un protestant réfugié, gagna la confiance
de Guillaume, en obtint même quelques
sommes d’argent, et le tua quelques mois
après (10 juillet 1584) d’un coup de pistolet
tiré à bout portant sur le grand escalier de
son hôtel. Il subit la torture et périt quelques
jours après au milieu des plus affreux sup
Plices. Le roi d’Espagne anoblit sa famille et
exempta de la taille à perpétuité. Tel était
l’égarement des esprits à cette époque, que la
plupart des catholiques mirent cet assassin
au nombre des martyrs. Des évêques mêmes
ne craignirent pas d’écrire en son honneur
Ie3 dithyrambes les plus extravagants. Le
jésuite Feller l’appelle l’exécuteur d’un arrêt
GERA
prononcé par un roi légitime contre un sujet rebelle.
GÉRARD (Alexandre), théologien protestant écossais, né à Giirioch, dans le comté d’Aberdeen,
en 1728 mort à Aberdeen en 1705. Il fut
successivement suppléant et professeur en
titre au collège Maréchal, à celui d’Édimbourg,
puis au collège du Roi, k Aberdeen. Ami de
Reid et de Beattie, Gérard est un créateurs
de l’école écossaise. Parmi les ouvrages
qu’il a laissés, son Essai sur le goût (1759),
traduit en français par Eidous (17C6, in- 12),
obtint un brillant succès. C’est le premier
livre où l’esthétique ait été envisagée à un
point de vue vraiment philosophique. Outre
l’ouvrage précité, on a de lui : Dissertations
sur des sujets relatifs au génie et aux preuves
du christianisme (1766, in-8o) ; Essai sur le
génie (mi, in-8o) ; Sermons (1780).
GÉRARD (Louis), botaniste, né k Cotignac
(Provence) en 1733, mort en 1819. Il pratiqua
la médecine dans sa ville natale, s’occupa
beaucoup de botanique, devint membre
correspondant de l’Institut. Outre plusieurs
mémoires, Gérard a publié : Flora gallo-provihcialis (Paris, 1761, in-8o).
GÉRARD (Georges-Joseph), archéologue belge, né à Bruxelles en 1734, mort dans la
même ville en 1814. Successivement employé
k la secrétairerie d’État de la guerre, secrétaire
du conseil de gouvernement, auditeur k
la chambre des comptes (1780), il fut destitué
lors de la révolution brabançonne, et vécut,
k partir de ce moment, dans la retraite. Gérard
contribua puissamment à la fondation
de l’Académie de Bruxelles, dont il fut deux
fois directeur, en 1784 et 1785. Il était profondément
versé dans la connaissance de
l’histoire et des antiquités de son pays, et composa un assez grand nombre de mémoires, pleins de recherches curieuses, publiés dans le recueil de l’Académie de Bruxelles ou restés manuscrits. Nous nous bornerons à citer : Discours sur l’état des lettres dans tes PaysBas ; Notice historique sur les poètes originaux de ta Belgique avant 1500 ; Recherches sur le commerce de Flandre pendant les xme et xive siècles ; liecherches historiques sur les ribau’ds et la charge du roi des ribauds, tant en France qu’aux Pays-Bas ; Coutumes et usages singuliers qui ont existé et existent encore dans les Pays-Ùus, etc.
GÉRARD (l’abbé Philippe-Louis), né h Paris
en 1737, mort en 1813. Il Bt ses études au
collège de Louis-le-Grand, sous les jésuites,
tomba ensuite dans une incrédulité complète,
et mena l’existence la plus désordonnée. Par
une de ces réactions dont la vie des saints
personnages offre de nombreux exemples, le
jeune Gérard, vaincu par la misère, désillusionné,
revint à la foi, entra dans un séminaire,
et fut plus tard nommé chanoine de
Saint-Louis du Louvre. Il n’a point été persécuté
pendant la Révolution, ainsi que plusieurs
de ses biographes l’ont prétendu. Le
principal ouvrage de l’abbé Gérard est le
Comte de Valmont, ou les Egarements de ta
raison (1774, 3 vol. in-8o). Ce livre, qui est
l’histoire dramatique de sa conversion, eut
une grande vogue. Nous citerons encore de
lui : Leçons de l’histoire (1787) ; Théorie du
bonheur (1801, in-8o) ; Esprit du christianisme
(1801, in-12) ; Essai sur les vrais principes,
relativement à nos connaissances les plus importantes (182G, 3 vol. in-8o) ; Leçons de la nature (1802-1827, 4 vol. in-12) ; Mélanges intéressants (1820, in-12) ; Sermons (1816, 4 vol.
in-12), etc.
GÉRARD (Michel), dit le père Gérard, célèbre constituant français, né à Saint-Martin-de-Rennes
(Ille-et-Vilaine) en 1737, mort à
Tuel en 1815. Il fut nommé, en 1789, député
aux états généraux par le tiers état de son
canton. Simple cultivateur, mais cultivateur
aisé, sans prétention, doué de beaucoup de
bon sens, il étonna l’Assemblée par la naïveté
et la justesse de ses motions. Le costume des
paysans bretons, qu’il avait conservé, contribuait
encore à le rendre populaire. La première
fois qu’il prit la parole, ce fut pour demander
l’abolition des droits de bétail en Bretagne.
Il vota pour l’abolition de toutes les
banalités, pour l’augmentation du traitement
des curés de campagne, et fit décréter que
tous les membres de l’Assemblée absents seraient
privés de leur traitement. Après la
session, le père Gérard alla tranquillement
reprendre l’exploitation de ses terres. Bien
que vers la fin il eût dévié de la ligne de la
Révolution, en demandant que le cens électoral
fût fixé à quarante journées de travail, et
en traitant, en petit comité, les membres de
la gauche de coquins, il n’en resta pas moins
le type aimé de la foule. Collot d’Herbois a
composé en 1792, sous le titre d’Almanach du
père Gérard, un petit livre digne de prendre
place à côté de la Science du bonhomme Richard, de Franklin. On y représente le paysan
législateur, de retour dans son village,
expliquant à ses voisins, rassemblés autour
de lui, les principes de la Révolution et les
avantages du nouveau régime. On ignore la
fin de l’existence de Michel Gérard, ce qui a
encore contribué à en faire une sorte de personnage
légendaire.
GÉRARD (le baron François), peintre d’histoire,
né à Rome en 1770, mort en 1836. Il était fils d’un Français, intendant de l’ambassadeur
auprès du saint-siége, qui l’amena
à Paris à l’âge de dix ans. Entré d’abord dans
l’atelier de Pajou, puis dans celui de Brenet,
il commença, en 1786, à prendre des leçons
de David, partagea pendant la Révolution
l’exaltation républicaine de son maître, et
siégea même, comme juré, au tribunal révolutionnaire.
Il débuta, à l’exposition de 1795,
par son Bélisaire, tableau célèbre et que la
gravure a rendu si populaire. À cette toile
succédait, l’année suivante, une autre presque
aussi connue, la Psyché du Louvre. La Bataille d’Austerlilz, exposée au Salon de 1810,
mit le sceau à la réputation de Gérard. On
rapporte que Napoléon, émerveillé du grandiose
et de la vérité du tableau, envoya à
l’exposition ceux de ses officiers qui n’avaient
pas assisté à cette bataille, en leur disant :
« Allez voir, messieurs, comme nous étions à
Austerlitz. » Le grand artiste a peint aussi
d’admirables portraits : Moreau, Mme Récamier,
Talleyrand, toute la famille impériale.
Parmi les grands dignitaires et dans la haute
aristocratie, on tenait à honneur de faire reproduire
ses traits par le pinceau de Gérard.
Après la chute de l’Empire, l’empereur Alexandre,
le roi de Prusse, Wellington, Louis XVIII
et tous les membres de sa famille posèrent
successivement devant lui. Puis, ce fut le
tour de Charles X et de Louis-Philippe. Tous
ces portraits, dont le nombre s’élève à près
de trois cents sont des ouvrages précieux au
double point de vue de l’art et de l’histoire.
On les cite pour leur perfection et leur exactitude.
C’est sur l’invitation de Louis XVIII
que Gérard entreprit, en 1815, l’Entrée de
Henri IV à Paris, tableau qui ne fut terminé
qu’en 1817, et dont les figures, d’un dessin si
pur, ont longtemps servi de modèles dans les
écoles de peinture. La toile de Corinne au cap
de Misène compte aussi parmi les plus belles
œuvres du maître.
Après la révolution de Juillet 1830, Gérard fit, pour la Chambre des députés, le Duc d’Orléans acceptant la lieutenance générale du royaume. On admire au Panthéon les quatre pendentifs dus à son pinceau : la Mort, la Patrie, la Justice et la Gloire (1832-1836). Gérard est un des maîtres les plus corrects de l’école classique. Moins attaché que David aux traditions de l’antique, il sut donner à ses compositions la physionomie et l’expression. Sa touche est à la fois vigoureuse et délicate, son coloris éclatant sans exagération. À celles de ses œuvres que nous avons citées nous ajouterons : les Trois âges (1806) ; Ossian (1810) ; le Tombeau de Sainte-Hélène (1826) ; l’Extase de sainte Thérèse ; le Sacre de Charles X (1829) ; Napoléon dans son cabinet (1831) ; la Patrie en danger (1831). — Son neveu, Henri-Alexandre Gérard, né à Orléans en 1818, a été, de 1840 à 1849, attaché comme vérificateur à la direction des musées. Il a fait paraître l’importante collection intitulée : Œuvre du baron François Gérard, avec notices et éclaircissements (1852, 3 vol. in-fol.).
GÉRARD (Étienne-Maurice, comte), maréchal de France, né à Damvilliers (Meuse) en
1773, mort en 1855. Parti comme volontaire
en 1791, il se distingua, en 1794, au passage
de la Roër, en traversant cette rivière à la
nage, sous le feu ennemi, pour faciliter l’établissement
d’un pont ; reçut, pour cette action
d’éclat, le grade de capitaine ; devint aide de
camp de Bernadotte, qu’il accompagna dans
son ambassade à Vienne (1798) ; se distingua
à Austerlitz (1805) ; fut nommé général de
brigade l’année suivante ; donna de nouvelles
preuves de valeur aux batailles de Halle et
de Iéna ; à Wagram, où il commandait la cavalerie
saxonne (1809) ; à Fuentès-de-Onoro
(1811) ; à Smolensk, où il prit le commandement
de la division du général Gudin, qui se
mourait ; puis dans la retraite de Russie. Il
se couvrit de gloire à Bautzen (1813) et dans
toute la campagne de Saxe. Dans celle de
1814, à la tête de trente-huit bataillons de
recrues, il fit des prodiges de valeur, particulièrement
à Méry-sur-Seine, où il battit l’hetman
Platoff. Louis XVIII le maintint sur les
cadres d’activité. L’empereur, à son retour
de l’Île d’Elbe, lui confia le commandement
du 4e corps, à la tête duquel il contribua
puissamment au succès de la bataille de Ligny.
Après cette victoire, il passa sous les ordres
de Grouchy. On prétend qu’à Waterloo, Gérard,
entendant le canon dans la direction de
Soignes, conseilla vainement à son supérieur
de se porter sur ce point, où se décidait, en
effet, le sort de la journée (18 juin 1815).
Le général Gérard, resté sans emploi pendant toute la deuxième Restauration, et élu député en 1827, siégea jusqu’en 1830 sur les bancs de la gauche. Il prit une part très-active aux journées de Juillet, et il acquit une telle autorité sur le peuple, que, le 29, La Fayette, se trouvant débordé par la foule, le mandait en toute hâte à l’Hôtel de ville, et ajoutait : « Le nom et la vue du général Gérard seront le véritable talisman. » Porté par la commission municipale au ministère de la guerre, il y fut confirmé par Louis-Philippe, qui lui donna, en 1831, le bâton de maréchal, avec le commandement en chef de l’expédition de Belgique. Cette campagne se termina par la prise de la citadelle d’Anvers (23 décembre 1832). Le maréchal venait d’être élevé à la pairie. Il reprit pendant quelques mois, en 1834, le portefeuille de la guerre, avec le titre de président du conseil ; devint grand chancelier de la Légion d’honneur (1835), commandant général des gardes nation alesde la Seine (1838), et sénateur (1852). Il avait épousé Mlle de Valence, petite-fille de Mme de Genlis.
GÉRARD (James-Gilbert), chirurgien et voyageur écossais, né à Aberdeen en 1795,
mort en 1835. Il était fils du théologien Gilbert
Gérard. Chirurgien militaire au service
de la Compagnie des Indes, il commença en
1818, avec son frère Alexander, une suite
d’explorations dans l’Indoustan, le Thibet,
les monts Himalaya, s’avança jusqu’à Solak,
par 32° 5' de latitude N., ne put pénétrer dans
le Thibet, et retourna dans l’Inde. En 1832,
Gilbert Gérard visita, avec le lieutenant
Alexander Burnes, le pays des Seiks, les
montagnes de l’Afghanistan, le Pendjab, le
Caboul, le Bamian, les déserts de la Turcomanie,
pénétra en Perse, et regagna de nouveau
l’Inde, où il mourut avant d’avoir pu
rédiger la relation de ses voyages. On trouve
le récit de la dernière exploration de Gérard
dans les Voyages de l’embouchure de l’Indus
à Lahore, Caboul, Balkh, etc., par Al. Burnes,
traduits en français en 1836.
GÉRARD (Alexandre-P.), officier et voyageur, frère du précédent, né à Aberdeen vers
1795, mort en 1840. Il se rendit fort jeune dans
les Indes, où il devint ingénieur de la Compagnie,
fut chargé de relever les plans de
plusieurs régions de l’Indoustan, et devint
lieutenant de cipayes en 1819. Vers cette époque,
il partit, avec son frère et le capitaine
Herbert, pour un voyage d’exploration dans
l’Himalaya, pénétra dans la partie la plus
élevée des montagnes, fit d’intéressantes observations
barométriques et autres, rédigea une statistique complète de la partie du Népaul
qu’il avait visitée, et continua pendant
vingt ans ses courageuses explorations.
GÉRARD (Pierre-Auguste-Florent), jurisconsulte et historien belge, né à Bruxelles
en 1800. Il fit son droit à Bruxelles, puis entra
dans la magistrature, et devint, en 1838,
substitut de l’auditeur général du parquet de
la cour militaire. M. Gérard a publié : Essai
sur les causes de la révolution brabançonne
(Anvers, 1833, in-8o) ; Manuel de justice militaire (1839) ; La barbarie franque et la civilisation romaine (1844) ; Histoire de la législation nobiliaire de la Belgique (1846) ; Corps
de droit pénal militaire (1847) ; La liberté et
son influence sur les destinées politiques de
l’Europe (1848) ; Histoire des races humaines
de l’Europe (1849), etc.
GÉRARD (Cécile-Jules-Basile), dit le Tueur de lions, officier français, né à Pignans
(Var) le 14 juin 1817, mort dans le Sherboro
en juin 1864. Il s’engagea volontairement dans
le corps des spahis vers l’âge de vingt-quatre
ans. Petit de taille et d’une constitution en
apparence délicate, rien dans sa tournure,
rien dans sa voix et sa figure remplie de
douceur, ne révélait le sang-froid et l’énergie
dont il ne devait pas tarder à donner des
preuves. Doué d’une audace sans pareille
en même temps que d’une adresse à toute
épreuve, il entreprit de faire la chasse aux
lions redoutables qui dévastaient les différents
cercles de notre colonie algérienne et
réussit de telle façon que son nom devint rapidement
très-populaire, non-seulement chez
nous, mais chez les Arabes, qui l’appelèrent
le Terrible Franc. Dans une période de onze
années il abattit vingt-cinq lions. En 1855, il
revint en France avec le titre de sous-lieutenant
et obtint depuis les épaulettes de capitaine :
il avait été créé chevalier de la Légion
d’honneur en 1847. Au mois d’octobre 1860,
il remporta, au tir national de Vincennes, le
grand prix d’une valeur de plus 11,000 francs.
Depuis cette époque, Jules Gérard avait continué,
soit par ses écrits, soit par les écrits
de ses amis, à entretenir la curiosité publique
de ses succès cynégétiques ; une sorte d’intérêt
romanesque s’attachait à son nom, lorsqu’on
apprit brusquement la nouvelle de sa
mort. L’intrépide tueur de lions s’était rendu
à la côte occidentale d’Afrique, muni des instructions
de la Société royale géographique
de Londres, et porteur des recommandations
de plusieurs personnages anglais, avec l’intention
d’accomplir une exploration dans l’intérieur. Il s’était d’abord proposé de visiter
la chaîne de Kong, dans la Guinée septentrionale
qui, jusqu alors, n’avait été parcourue
par aucun Européen. Parti d’Angleterre
dans les derniers mois de 1863, il atteignit
Wyddah, et de là pénétra dans le
royaume de Dahomey, d’où il datait ses lettres.
Après avoir inutilement essayé d’avancer
dans l’intérieur de l’Afrique par le Dahomey,
il vint à Sierra-Leone, où un navire de guerre
anglais fut mis à sa disposition et le transporta
aux environs de la rivière Gallinas.
Quelques jours après sa mise à terre, il perdait
tous ses bagages et se réfugiait dans le
Sherboro, où les Français résidants le ravitaillèrent.
Il partait donc du village de Begboom,
vers le mois de mai 1864, lorsque, à
deux heures de marche, il fut de nouveau
complètement pillé ; obligé de revenir sur ses
pas, il se proposait d’attendre, pour se remettre
en route, la fin de la saison des pluies.
Mais ses ressources s’étant totalement épuisées,
il voulut retourner quand même à Sierra-Leone.
C’est alors que celui qui avait combattu
de si terribles adversaires et avait plus
d’une fois rêvé de mourir sous les griffes d’un
lion se noya en traversant le Jong, grossi
par les pluies. On a de Jules Gérard : la
Chasse au lion (1855, in-18 ; 2e édit., 1856) et