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OEOR

gable pour le3 grands vaisseaux marchands. Ce lac mesure 24 kilom. du N. au S., sur S kilom. de l’IÏ. À PO. Il Autre lac des États-Unis, dans PEiat de New-York, à l’E. ; il est joint par un canal au lac Champlain, et mesure 60 kilom. sur 5. Ses bords sont très-pittoresques.

GEORGE III (archipel du ROI-), groupe d’îles au S.-O. de l’ancienne Amérique russe. V. Roi-George III (archipel du).

GEORGE (terre du R01-J, nom donné à une partie de la côte méridionale de l’Australie, entre la Terre de Nuyts et celle de Leeuwin.

GEORGE (port du ROI-), port sur la côte méridionale de l’Australie (Terre de Nuyts), par 35» 3’50de latit. S. et 115» 54’ de long. E.

GEORGE (canal SAINT-), bras de mer, entre la principauté de Galles et l’Irlande. Il fait communiquer la mer d’Irlande avec l’Atlantique et a 168 kiloin. de longueur ; il mesure 52 kilom. de largeur dans sa partie la plus resserrée, entre les caps Saint-David et Carnsore.

GEORGE (baie SAINT-), magnifique baie formée par l’océan Atlantique, sur la côte occidentale de Terre-Neuve ; elle reçoit de nombreux cours d’eau, entre autres le Saint-George, sur les bords duquel s’élève l’établissement de Saint-George-Haven.

GEORGE (FORT-). V. FORT-GEORGE.

GEORGE 1er, roj de Géorgie, né en 996 de notre ère, mort en 1027. Il succéda en 1015 à son père, Bagrat III. Ses États s’étendaient depuis la mer Noire jusqu’à l’Albanie, et il exerçait une grande influence sur les royaumes environnants. Vers 1022, il voulut secouer le joug de l’empereur d’Orient, dont il administrait certaines provinces avec le titre de curopalate, et refusa de payer tribut ; mais Basile II pénétra en Géorgie, battit, près du lac Balugatsis, l’armée de George et força ce dernier lui céder quatorze forteresses pour obtenir la paix. — George II, roi d’Arménie, mort en 1080, était petit-fils du précédent et fils de Bagrat IV, à qui il succéda en 1072. En 1086, le sultan de Perse, Mélik-Schah, envahit la Géorgie, contraignit George II a chercher un refuge dans le Caucase et renouvela ses incursions, qui désolaient le pays, jusqu’à ce que le roi fût allé implorer la paix à Ispahan^ C’est à cette époque que plusieurs hordes de Tartares et de Turkomans vinrent s’établir en Géorgie.George III, fils de Démétrius III, mort en 1184, succéda en 1156 à son frère David II, en usurpant le trône que devait occupper son neveu Temna, alors enfant. Pendant presque tout son règne, ce souverain fut en guerre avec les musulmans, s’empara d’Ani, envahit l’Adherbaïdjan, fut vaincu par la suite à la bataille de Nakhitcheran, et eut, à la fin de son règne, à se défendre contre un parti de ses propres sujets qui voulaient placer Temna sur le trône. Assiégé dans Tiflis, il parvint à gagner à sa cause plusieurs des principaux assiégeants. En voyant cette défection, Temna alla se mettre entre ses mains et Iwané Orpelian, chef des révoltés, lui fit sa soumission (1177). Certains historiens prétendent que le jeune prince eut les yeux crevés par ordre de George III. — George IV, surnommé Lâcha (lippu), roi de Géorgie, né en 1194, mort en 1223, succéda à sa mère, Thamar. Il se livra’sans retenue k son penchant pour-la débauche et l’ivrognerie, se fit battre par les Mongols qui envahirent ses États (1221) et y exercèrent de grands ravages, et mourut laissant un fils naturel, qui régna sous le nom de David V. — George V, fils de Démétrius II, né vers 1286, mort en 1346, succéda, en 1308, à son frère Wakhtang III, conjointement avec son neveu George VI, fut reconnu pour roi unique en 1318, comprima avec énergieles révoltes des grands et des "gouverneurs de province, s’empara de l’Imereth, agrandit ses États et se rendit indépendant des Mongols. On lui doit la promulgation d’un code composé de soixante - six articles.George VI, fils de David VI, porta le titre de roi, de 1308 à 1318, mais ne régna que nominativement. — George VII, fils de Bagrat V, mort en 1407, s’était signalé par son courage contre les Mongols, lorsqu’il succéda à son père, en l3D5.Tamerlan, n’ayant pu obtenir qu’il lui rendît hommage, envahit ses États, le vainquit, lui prit vingt-deux forteresses, dont il massacra les habitants, et ravagea à plusieurs reprises le territoire géorgien. Lorsque^ George put Reprendre possession de son trône, il s’efforça de cicatriser les plaies de la nation, puis périt dans une bataille qu’il livra aux Turcs. — George VIII, fils de David VIII, mort en 1413, régna fort peu de temps, et même son existence est contestée par les annalistes. — George IX, fils d’Alexandre II, mort en 1469, succéda à son frère Wakhtang IV, en 1447. Son fils Bagrat, gouverneur de l’Imereth, entra en révolte contre lui (1462) et déclara indépendants les gouverneurs qui suivraient son parti. George essaya vainement de soumettre son fils, eut à lutter contre les Turcomans, qui envahirent la Géorgie, fut battu, en 1463, par leur chef, Ouzoun Hassan, et tomba entre les mains de l’otabek Quouarquaré, dont le fila lui rendit la liberté. —George X régna, de 1525 à 1534, sur le Karthli, partie orientale de la Géorgie, et abdiqua en faveur de son neveu, Lbuar CxËOÏt

zab 1er. — George XI, mort en 1603, succéda, en 1600, à son père, Simon, sur le trône de Karthli’. En 1602, les Ottomans envahirent la Géorgie et s’emparèrent de la province de Sa-Atabngo, qui, depuis lors, resta détachée du royaume. Vers lu même époque, il entra en négociations avec le ezar Boris Godounoff, donna la main de sa fille Hélène à Fédor, fils de Godounoff, et se reconnut son vassal, à la condition qu’il protégerait ses États contre les attaques extérieures. La mort de George XI, empoisonné, dit-on, par ordre de Schah-Abbas, empêcha ces divers projets de se réaliser.

George XII, roi de Karthli, mort en 1709, monta sur le trône en 1676, après la mort de son père, Wakhtang VI. Il reconnut la suzeraineté du schah de Perse, régna paisiblement pendant plusieurs années ; mais, ayant fait mettre à mort plusieurs gouverneurs soumis au schah, il fut dépose, et sa couronne fut transférée au roi du Kakheth, Héraclius 1er. Après avoir soutenu une longue guerre contre son compétiteur, George se rendit en Perse (1696), se fit musulman sous le nom de Gourghin - Khan, obtint de Hosein-Schah Je titre de gouverneur de Géorgie, sans pouvoir toutefois rentrer dans ce pays, fut chargé du gouvernement de Kerman, puis de Candahar, et périt assassiné dans son camp, pendant une campagne qu’il avait faite contre les Afghans, révoltés contre la Perse..George XIII, dernier roi de. Géorgie, mort en 1800, succéda à son père Héraclius II, en 1798. Il eut à lutter contre les Lesghis et les Turcs, qu’il parvint à repousser, et demanda la protection de la Russie contre de nouvelles agressions. Après sa mort, son fils aîné, David, vendit ses droits au trône à l’empereur de Russie, Alexandre, et se retira à Saint-Pétersbourg avec le grade de lieutenant général.

GEORGE ouJOCRI (Wladimirowitch), dit Dolgorouki ou Longue-Main, grand-duc de Russie, prince de Kiew, mort en 1157, était fils du célèbre Wladimir Monomaque, qui lui donna pour apanage les provinces de Suzdal et de Rostow. George fut en lutte constante avec ses frères, etfinitpars’emparerde Kiew, en 1155. Ce fut ce prince qui fonda Moscou.

George II (Wsévolodowitch), grand-duc de Russie, prince de Wladimir, mort en 1238, succéda a son frère Constantin. Pendant son règne, la famine, la peste, les guerres civiles et étrangères ne cessèrent de ravager la principauté. George eut à soumettre les Novgorodiens, les Lithuaniens, les Mordviens, -les Bulgares, puis il entra en lutte avec les Tartares, qui, sous la conduite de Bâti, venaient d’envahir te Rezan. Il envoya contre eux son fils Wsevolod, qui fut battu à Kalomna, et s’avança contre les vainqueurs, qui s’étaient emparés de Moscou, dont ils avaient égorgé les habitants, et avaient ravagé le duché de Suzdal ainsi que plusieurs autres villes. George rencontra les Tartares sur le Site, fut vaincu et périt dans la bataille. Sa mort et sa défaite décidèrent la soumission des autres princes russes, qui restèrent tributaires des Tartares jusqu’à la fin du xve siècle.

GEORGE (Danielowitch), grand-duc de Russie de 1319 à 1328. Il disputa à son oncle, Michel de Twer, le trône grand-ducal, s’empara de la province de Rezan, puis se rendit auprès du kan des Tartares, TJsbeck, qui avait approuvé l’élection de Michel, et parvint à tel point à se concilier ses bonnes grâces, que le kan lui fit épouser sa sœur et le proclama le chef des princes russes. Appuyé par une armée de Tartares, George retourna en Russie, refusa d’entrer en arrangement avec Michel, lui livra bataille, fut battu, et s’enfuit à Novgorod, où il trouva les habitants de cette ville prêts à combattre pour lui. Pour éviter une nouvelle effusion de sang, Michel proposa à George de se rendre l’un et l’autre auprès du kan des Tartares et de le prendre pour arbitre. Cette proposition fut acceptée ; mais à peine Michel fut-il arrivé auprès du kan, qu’il tomba sous les coups d’un assassin. George devint alors maître incontesté du souverain pouvoir. Il fit la guerre aux Suédois, et périt, à son tour, assassiné par Dmitri, fils de Michel.

GEORGE, dit le Bm-bu, duc de Saxe, né en 1471, mort en 1539. Il était fils d’Albert l’Intrépide et de Ledena de Bohême. Destiné d’abord à l’état ecclésiastique, il devint, dès 1484, chanoine du chapitre de Meissen. Comme son frère puîné, Henri, montrait peu d’activité et de force de caractère, et que le plus jeune, Frédéric, était entré dans l’ordre Teutonique, il dut, pendant les absences fréquentes du belliqueux duc Albert, prendre en ’ main l’administration du duché et renoncer à l’Église. En 1496, il épousa Barbe, fille de Casimir, roi de Pologne. À la mort de son père (1500), et d’après la volonté expresse de ce dernier, il prit possession du patrimoine héréditaire de la maison Albertine de Saxe, tandis que son frère Henri recevait la Frise, récemment conquise par le duc Albert. Henri préféra céder à son frère sa portion d’héritage, dont la possession n’était pas fermement assurée, en échange des villes et forteresses de Freiberg et de Wolkenstein, ainsi que d’une rente annuelle. George, après des efforts infructueux pour se mettre en possession de la Frise, se trouva à son tour fort heureux de pouvoir la vendre à l’Autriche, en 1514. Il venait à peine, par cette cession, de se mettre à même de donner tous ses soins

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à l’administration de son duché, lorsqu’il se trouva engagé dans une lutte bien plus sérieuse et bien plus longue encore, la lutte pour la religion. George se mit à sévir avec une rigueur extrême contre les réformés. Mais, en dépit des sentences de bannissement, des emprisonnements et.des exécutions, la nouvelle

religion se répandait dans les districts de l’Erzgebirge, et s’enracinait profondément à la cour même de Henri, à Freiberg. Comme si tout se fût réuni pour porter le dernier coup à ce malheureux prince, il perdit en peu de temps sa femme et ses huit enfants ; ce fut à la mort de sa femme qu’il laissa pousser sa barbe, d’où lui vint le surnom qu’il porte dans l’histoire. Il n’eut plus d’autre héritier présomptif que son frère Henri, qu’il chercha cependant à priver de sa succession ; mais il mourut avant d’y être parvenu, prévoyant avec désespoir que la Réforme allait envahir la Saxe, où elle s’établit, en effet, librement sous son successeur.

GEORGE, prince de Danemark, époux de la reine Anne d’Angleterre, né en 1G53, mort en 1708. Il était fils du roi Frédéric III et de la reine Sophie-Amélie, et fut élevé partie en Danemark, partie en France. Le 14 septembre 1676, il assista à la bataille de Lund, livrée entre les Danois et les Suédois, y fit preuve d’une rare valeur, et délivra son frère, le roi Christian V, qui avait été pris par l’ennemi. En 1G83, il épousa la princesse Anne, fille du roi Jacques II, et embrassa en 1688, contre son beau-père, le parti de Guillaume III, qui le créa duc de Cumberland, et qu’il suivit en 1690 en Irlande, où il assista à la bataille de la Boyne. Cependant, dans la Chambré des lords, il vota en certaines occasions contre la couronne. À l’avènement de sa femme au trône de la Grande-Bretagne, il fut créé généralissime de toutes les forces de terre et de mer de la Grande-Bretagne, reçut, en outre, le titre de lord grand amiral ; mais il lui fut adjoint un conseil sans l’assentiment duquel il ne pouvait prendre aucune décision. Son administration, cependant, fut loin d’être glorieuse, et, à trois reprises, en 1703, 1704 et 1707, les plaintes les plus vives furent portées au Parlement contre ses actes ainsi que contre ceux de son conseil. Du reste, ce prince n’avait aucune des qualitésqui conviennent à un homme d’État, si nous en

croyons lord Darmouth, qui s’exprime à son sujet de la manière suivante : « Après avoir vécu trente ans’ en Angleterre, il mourut d’excès de boire et de manger, sans qu’aucun homme crût lui avoir quelque obligation ; mais on m’a dit qu’il aurait quelquefois rendu de mauvais services, bien qu’il n’en eût jamais rendu un bon. » Aucun des enfants qu’il avait eus de la reine Anne ne lui survécut.

GEORGE Ier, roi d’Angleterre, chef de ta dynastie de Hanovre, né à Osnabrilck en 1660, mort dans la même ville en 1727. Il était fils d’Ernest-Auguste, électeur de Hanovre, auquel il succéda en 1698, et de Sophie, arrièrepetite-fille da Jacques I^r Stuart. À la mort de la reine Anne (1714), il futappelé au trône d’Angleterre, en vertu* des droits qu’il tenait de sa mère et de l’acte du Parlement qui excluait les princes catholiques de la succession à la couronne. Il s’appuya sur le parti whig, repoussa les attaques du prétendant, rendit le Parlement septennal, de triennal qu’il était auparavant ; maintint R. Walpole au pouvoir ; prit part, avec la France et la Hollande, à la triple alliance (1717), qui devint la quadruple alliance par l’accession de l’empereur (1718) ; conclut avec la France le traité de Hanovre (1725), qui resserra l’alliance entre les deux pays, et accéda à la pacification générale, qui fut signée à Paris en 1727. Sous son règne, les finances, de l’Angleterre furent compromises par le désastre de la Compagnie du Sud, aux agiotages de laquelle on l’accusa de n’avoir pas été étranger. Politique habile, il parvint à assurer contre les puissances allemandes ses États de Hanovre, de Brème et de Verden ; mais il ne sut pas prévenir les échecs maritimes de l’Angleterre aux Indes orientales. Sa vie privée a été l’objet d’attaques violentes, mais justes, peut-être. Soupçonnant la fidélité de sa femme, Sophie de Zell, il la fit enfermer pendant trente-deux ans au château d’Alden, et montra pour le prince de Galles, fils issu de ce mariage, une haine constante et une méfiance scandaleuse.

GEORGE II, roi d’Angleterre, fils et successeur du précédent, né à Hanovre en 1683, mort en 1760. Il conserva Robert Walpole à la tête des affaires et écarta les tories, conclut avec l’Espagne (1729) une paix qui dura dix ans, et qui était très favorable au commerce anglais ; mais, en général, il se montra, comme son père, plus préoccupé de la conservation de son électorat de Hanovre que

des intérêts de l’Angleterre. C’est dans cette vue qu’il entraîna ce dernier pays dans la guerre de la succession d’Autriche (1740), et qu’il accorda d’énormes subsides à plusieurs princes allemands. L’opinion publique lui fut presque constamment défavorable, surtout après la retraite de Walpole (1742), qui fut remplacé par Carteret, champion servile de la politique " hanovrienne.’ George montra quelques talents militaires à la bataille de Dettingen, qu’il gagna sur le maréchal de Noailles (1743). Vaincu avec ses alliés à Fontenoy (1745), il signa la paix d’Aix-la-Chapelle (1748). Dans l’intervalle, son fils, le duc

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de Cumberland, ruina entièrement les espérances du prétendant Charles-Édouard en écrasant son armée à Culloden (1746). L’année 1754 vit commencer, avec la rivalité du premier Pitt et du premier Fox, une nouvelle guerre avec la France, amenée par les luttes des colons des deux nations au Canada. La conquête du Canada, du Sénégal, de Gorée, de Calcutta, de Chandernagor et^du Bengale, la ruine de la marine française, furent les résultats les plus saillants de cette guerre, dont George ne vit pas la fin. Ce prince n’avait aucune des qualités que réclame le gouvernement d’une grande nation ; et si l’Angleterre vit sous son règne se développer sa prospérité, on ne peut en faire honneur à sa médiocrité. Il estmèino inexact de dire, comme on l’a fait, qu’il avait fondé le Musée britannique, dont la formation est due aux dons particuliers plutôt qu’aux encouragements de l’État.

GEORGE III, roi d’Angleterre, né en 1738, mort le 29 janvier 1820. Il était fils de Frédéric-Louis, prince de Galles, et de lu princesse Auguste de Saxe-Gotha. Il succéda à son grand-père, George II, le 25 octobre 1760. Les débuts de son règne furent signalas par d’éclatants succès : la prise da Belle-fsle, sur les côtes de Bretagne ; celle de Pondichéry’, de la Martinique, de la Havane et do l’île de Cuba. Le traité de Paris, du 10 février 1763, refroidit un peu l’enthousiasme des Anglais ; les tendances de George au pouvoir absolu, encouragées par son ministre favori et ancien gouverneur, lord Bute, augmentèrent le mécontentement. Le célèbre patriote Wilkes, soutenu par l’opinion, put braver impunément la royauté ; on vit le peuple de Londres pro» mener sous les fenêtres du monarque un char funèbre où un homme masqué, une hache à la main, faisait allusion au supplice de Charles lé. L’entêtement du roi fut la cause principale de la perte des belles colonies anglaises de l’Amérique du Nord. En 1787, il éprouva les premières atteintes de la maladie mentale dans laquelle il devait s’éteindre. L’opposition portait à la régence le prince de Galles, et elle était sur le point de triompher, lorsque Pitt, alors premier ministré, vint annoncer le rétablissement du roi. Bientôt éclate la Révolution française, et George s’en déclare l’implacable adversaire. Lamort de Louis XVI sert de prétexte k une suite de coalitions etde guerres, à la faveur desquelles la Grande-Bretagne se rend maîtresse de la mer et fait main Basse sur toutes nos colonies, sur celles de l’Espagne et de la Hollande, nos alliées. Après avoir ressenti plusieurs fois de nouveaux symptômes d’aliénation mentale, George III devint fou sans retour en 1810, et son fila aîné fut prochuné régent. Le malheureux roi perdit complètement ; la vue sur la fin de sa vie.

Ce prince était infatué de tous les préjugés aristocratiques de sa nation. A des principes religieux très-sévères, il unissait une grande simplicité de mœurs é, une économie qui tenait de l’avarice. D’un esprit peu cultivé, il encouragea plus l’agriculture et l’industrie que les arts et les lettres. Il avait épousé, en 1761, Sophie-Charlotte de Meeklembourg-Strelitz, dont il eut douze enfants.

GEORGE IV, roi d’Angleterre, fils aîné du. précédent, né en 1762, mort le 26 juin 1330. Il fut élevé avec une sévérité extrême, mais s’en dédommagea à sa majorité par la vie la plus extravagante et la plus licencieuse. Parmi les plus connues de ses maitresses, on cite la belle mistress Robinson et la veuve de Fitz-Herbert. Il contracta des dettes énormes, et son père, George III, ayant refusé de les payer, il se lança dans l’opposition. Fox obtint du Parlement une somme de 161,000 livres sterling pour le tirer d’embarras ; mais il fallut revenir deux fois encore à ce procédé, et pour des sommes bien autrement considérables. Déjà marié secrètement avec mistress Fitz-Herbert, le prince consentit, pour éteindre de nouvelles dettes, à épouser sa cousine, Caroline de Brunswick (1795) ; mais, dès l’année suivante, il se séparait d’elle avec éclat, et l’on sait par quels scandaleux procès ces débats matrimoniaux, renouvelés en 1806, se dénouèrent en 1820.

(V. Caroline.) Eu 1787, ses ainis de l’opposition avaient échoué dans leur tentative pour lui faire décerner la régence ; ils y réussii-ent en 1811, son père étant tombé dans une complète démence ; mais les whigs furent trompés dans leur attente : le régent conserva le ministère tory, et il n’y eut rien de changé ni dans lu politique hostile contre la France ni dans la marche rétrograde du pouvoir. Si les nécessités d’une longue guerre avaient pu autoriser le gouvernement à violer les lois, à ajourner les réformes, il ne pouvait plus en être ainsi après là paix de 1815. Il y eut dans Londres, en 1R17, des émeutes menaçantes ; la voiture du régent fut percée d’une balle. On réprima les troubles avec une impitoyable cruauté. George monta sur le trône le 28 janvier 1820, et ce n’est qu’en 1822, après 1b suicide de lord Castlereagh, qu’il céda aux vœux de la nation en prenant un ministère libéral. (V. Canning.) L émancipation de l’Irlande fut enfin accomplie sous l’administration de Wellington et de Robert Peel(1829) ; mais, depuis 1822, George IV ne prenait plus part aux affaires • retiré dans son palais, il ne s’occui pait que des embellissements de ses châteaux. Il n’a eu qu’une fille, Charlotte, première