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extérieure solide et d’une masse interne dont la fluidité est la plus grande au centre ; 2° le globe peut être formé d’une enveloppe extérieure solide et d’un noyau central également solide, séparés l’un de l’autre par une matière en fusion ; 3° enfin la terre peut être solide de la surface jusqu’au centre. Ainsi, il y a une grande incertitude sur l’état de la partie centrale. M. Hopkins a recherché ensuite si l’on ne trouverait pas des preuves de la fluidité centrale dans les phénomènes de la précession et de la nutation, et il arrive à ces nouvelles conclusions : 1° quelle que soit l’épaisseur de l’enveloppe, la précession sera la même que si toute la terre était homogène et solide ; 2° la nutation lunaire sera la même que pour un sphéroïde homogène ; 3° la nutation solaire sera aussi sensiblement la même que pour un sphéroïde homogène, à moins que 1 épaisseur de la coque ne soit très-rapprochée d’une valeur un peu moindre que le quart du rayon terrestre, nuquel cas cette nutation serait beaucoup plus grande que pour le sphéroïde solide ; 4° outre les mouvements de précession et de nutation, le pôle de la terre aurait un petit mouvement circufaire dépendant entièrement de la fluidité intérieure. M. G. Henchel trouve la cause du développement de la chaleur qui a dû contribuer au mode de formation de la terre, tant dans le passage de la matière élémentaire a. un état a’agrégation plus dense que dans les réactions provoquées par les différences électro-chimiques que nous offre la matière ; il

conclut que le refroidissement de la terre et sa solidification ont dû être le principe de développements d’électricité três-importtints, M. le marquis de Roys envisage le refroidissement d’une autre manière : il conclut que, jusqu’au moment de la solidification complète du globe, la température actuelle de la masse liquide et, par suite, son volume, ne doivent pas varier ; que les causes du refroidissement sont toutes extérieures ; que la limite du refroidissement n’est pas encore atteinte, et

que, par conséquent, il n’y a pas à l’intérieur des vides qui aient pu déterminer des affaissements de la croûte solide et auxquels on puisse attribuer les anciennes révolutions du globe. M. de Roys explique ensuite le mode de formation des premières roches et le métamorphisme par l’élévation de température

qui dut se produire à la suite des ruptures de 1 éi-orce solide, et qui, occasionnant aussi à la surface une grande évaporation, a dû donner lieu à un véritable déluge par condensation et précipitation, et, par suite, à un dépôt de transport diluvien, au commencement des grandes formations. M. Élie de Beuumont a démontré que le refroidissement annuel de la surface est plus grand que celui de la masse totale du globe pendant un laps do 38,359 ans, à partir de l’origine du refroidissement, et qu ensuite le refroidissement moyen annuel de la masse surpasse celui de la surface, et cela de plus en plus. On a observé qu’à mesure qu’on s’enfonce dans la terre, les proportions d’oxygène et de silice diminuent, et en même temps la contractilité des roches, tandis que la quantité de fer augmente. Si cette observation Ne généralisait, on seïait amené à en conclure que le centre de la terre a quelque chose d’analogue aux masses de fer météorique, dont ce métal forme les neuf dixièmes. Le granit, tout en pénétrant assez haut dans l’échelle géologique, forme la base des terrains ; à ce caractère d’universalité, M. do Boucheporn oppose la salure des mers, qu’il regarde comme ayant une origine contemporaine de celle du granit lui - même.

M. Élie de Beaumont a fait observer que la silice, en se refroidissant, a la propriété de rester visqueuse pendant un certain temps, tandis qu’il n’en est pas de même de l’alumine. Dans les granits et les porphyres, il y a beaucoup de silice en excès ; mais, dans les trapps et les basaltes, ce sont les bases qui dominent, et celles-ci passent très-rapidement à l’état solide en perdant très-peu de chaleur dans ce passage. M. Uurocher suppose que, lors de l’état fluide de la masse, le feldspath, le mica et le quartz formaient un tout homogène, composé de silice, d’alumine, de bases alcalines et terreuses, etc., qui serait resté fluide, en perdant sa chaleur et en conservant tous ses éléments combinés, jusqu’à une température peu supérieure à celle qui détermine la liquéfaction du feldspath. Il est naturel de penser que les corps, dans l’origine, se trouvaient groupés en combinaisons définies, suivant les affinités particulières qui s’observent à de hautes températures. M. de Boucheporn suppose à l’oxygène une origine étrangère à celle des autres substances qui composent la croûte du. globe. Suivant lui, une atmosphère d’hydrogène pur, mêlé peut-être d’hydrogène carboné et d’azote ou de cyanogène, aurait entouré un noyau métallifère composé, à la partie extérieure au moins, de cyanures et de leurs combinaisons avec les chlorures, fluorures et sulfures ; à ce mélange on peut ajouter, s’il en est besoin, des sels ammoniacaux correspondant aux divers acides hydrogénés. Par la décomposition de l’eau produite, il y a eu oxydation des métaux, avec dégagement de carbures et de sulfures d’hydrogène ; de là, combinaison de la silice avec l’alumine, la potasse et le fluor, et leur précipitation immédiate, pour former plus tard les granits ; de là, dissolution du chlorure de sodium, avec la quantité en excès des cyanures et sulfocyanures, comprenant

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ceux de calcium et de magnésium, pour former les calcaires, les dolomies et les sulfates alcains des terrains neptuniens. M. de Boucheporn s’occupe ensuite des effets mécaniques produits par la rencontre hypothétique de notre globe avec une comète, effets qu’il semble exagérer. Il paraît plus simple et plus naturel de rechercher, dans la constitution même de notre planète, l’origine des causes qui en ont modifié la surface.

GÉOGÉNTQUE adj. Cé-o-jé-ni-ke — rad. géogënie). Qui a rapport à la géogénie. || On dit aussi géogoniquë.

GÉOGLOSSE s. f. Cé-o-glo-se — du gr. , terre ; ylôssa, langue). Bot. Genre de champignons formé aux dépens des clavaires.

GÉOGNOSIE s. f. Cé-ogh-no-zî — du gr. , terre ; gnôsis, connaissance). Branche de la géologie qui s’occupe de la formation et de la nature des masses minérales qui composent le globe terrestre.

GÉOGNOSTIQUE adj. Cé-ogh-no-sti-kerad. géognosie). Qui a rapport, à la géognosie : Études géognostiquëS. Il Période géoynostique, Période pendant laquelle s’est accomplie une série de phénomènes géognostiques de même nature, u On dit aussi gëognoskjub.

GÉOGONIE s. f. Cê-o-go-nî). V. géogémb.

GÉOGONIQUE adj. Cé-o-go-ni-ke). V. GÉO GÉNIQUE.

GÉOGRAPHES, m. Cé-o-gra-fe — du gr. , terre-, graphe, je décris). Personne qui s’occupe de géographie. Il Écrivain qui a fait des ouvrages de géographie ; Eratosthène, Plolémée, Strabon furent d’habiles géographes. (Boissonade.)

Ingénieur géographe, Ingénieur qui dresse des cartes.

GÉOGRAPHE (baie du), baie de la côte O. de la Nouvelle-Hollande, dans la terre de Leeuwin, par 33030’ de latit. S et 112° 55’ de longit. E.- Découverte par les Français en 1801. Mouillage peu sûr.

Gâacraphica (lks) d’Eratosthène, géographe grec (200 av. J.-C). Ce grand travail forme une époque de l’histoire de la géographie ancienne ; malheureusement, il n’est pas parvenu jusqu’à nous. Il n’en reste que des fragments conservés par Polybe, Strabon, Marcien et Pline. Les fragments de cet ouvrage qui concernent la géographie homérique furent recueillis par L. Aucher : Diatribe in frag. géogr. Erat. (Goettingue, 1TJ0). Plus tard, G.-O.-F. Zeidel publia : Erutosthenis geoyraphicovum fragmenta (Gœttingue, 1789) ; mais ce livre est loin de donner tout ce qui reste de l’ouvrage. La collection la plus comfilète, sans l’être entièrement, se trouve dans es Eralosthenica de Bernhardi (Berlin, 1822).

L’ouvrage d’Eratosthène était divisé en trois livres : le premier, formant une sorte d’introduction, contenait une revue critique des travaux des prédécesseurs de l’auteur, Dicéarque, Eudoxe, Tunosthène et autres, ainsi que des recherches sur la nature et la forme de la terre, qui, selon lui, était un globe immobile, dont la surface portait encore les traces d’une série de grandes révolutions. Eratosthène pensait que la Méditerranée doit sa forme actuelle à une de ces révolutions, et qu’elle forma d’abord un immense lac couvrant les côtes adjacentes de l’Asie et de la Libye, jusqu’à ce qu’une convulsion de la terre lui eut ouvert un passage et l’eut mise en communication avec l’Océan. Le second livre contenait ce qu’on appelle aujourd’hui la géographie physique. On y trouvait un essai de mesure de la terre par un procédé appartenant à l’auteur, et qui était excellent, puisque Delambre n’en trouva pas de meilleur plus tard et s’en servit. Le troisième livre était consacré à la géographie politique et donnait, d’après les voyageurs et les géographes précédents, la description des différentes contrées alors connues.

Pour déterminer avec plus de précision la situation des villes, à l’exemple de Dicéarque, Eratosthène avait tiré une ligne parallèle à i’équateur, depuis les colonnes d’Hercule jusqu’à l’extrémité orientale de l’Asie, et avait ainsi divisé en deux parties la terre habitée.

Plus tard, des géographes ajoutèrent à l’ouvrage d’Eratosthène une carte où les villes, les montagnes, les rivières, les lacs et les climats étaient marqués conformément aux mesures adoptées par l’auteur.

La perte des Géogruphica d’Eratosthène est d’autant plus regrettable que ce créateur de l’astronomie et de la géodésie, en sa qualité de directeur de la bibliothèque d’Alexandrie, avait eu sous la main tous les travaux et toutes les remarques faites jusqu’alors sur la géographie, et avec ces matériaux il avait composé un ensemble, un corps de science de la plus haute valeur.

GÉOGRAPHIE s. f. Cé-o-gra-fl — du gr. , terre ; graphô, je décris). Science qui a pour but la description de la terre, l’étude des accidents de sa surface et de ses divisions conventionnelles : La géographie est une science qu’il faudra toujours perfectionner. (Volt.) Il est bien difficile, en géographie comme en morale, de connaître le monde sans sortir de chez soi. (Volt.) La géographie s’apprend surtout par les yeux. (Mme Monmarson.) Les anciens ont dit que la géographie et la chronologie sont les deux yeux de l’histoire. (E. Lit GEOG

tré.) p Ouvrage qui traite de cette science : La géographie de Malte-Brun.

Géographie mathématique ou astronomique, Description de la terre considérée comme

fdanète, et dans ses rapports avec le soleil et e reste de l’univers, il Géographie physique, Description de la terre considérée sous le l’apport de sa constitution physique, de sa forme, de ses accidents naturels. Il Géographie politique, Description de la terre considérée par rapport à 1 homme et à la société, aux accidents artificiels, comme villes, canaux, ports creusés de main d’homme, etc. ; à sa division politique en États, en provinces, etc. Il Géographie historique on comparée, Science qui a pour but principal rie faire connaître les changements successifs survenus dans la géographie, les diverses limites des États, les divers noms des localités. Il Géographie zoologique, Étude de la distribution des animaux sur le globe : La géographie zoologique est une des branches les plus importantes de la science des animaux. (P. Gervais.) Il Géographie botanique, Étude de la distribution des végétaux sur le globe : La géographie botanique se trouve liée intimement à la météorologie. (Ad. de Jussieu.) Il Géographie agricole, Étude comparative des productions et des cultures des divers climats, n Géographie médicale, Partie de la médecine qui étudie la distribution des maladies sur le globe et l’influence des climats.

— Entom. Papillon dont les ailes portent des dessins qui ont quelque analogie avec une carte de géographie,

— Encycl. Toute science a son histoire ; nous allons faire ici celle de la géùgrophie ; nous suivrons ses lents, mais continuels progrès, depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours.

Géographie chez les anciens. Moïse, le premier historien, est en même temps le premier géographe. Il nous donne des détails sur les nations primitives de l’Asie occidentale ; il les partage en trois grandes familles : les peuples pasteurs descendus de Seul, la race noire descendue de Cham, et les peuples occidentaux ayant pour ancêtre Japhet.

On suppose que les Phéniciens, ce peuple essentiellement navigateur, devaient avoir des connaissances géographiques assez étendues ; mais nous n’avons là-dessus aucun témoignage. De même, les écrits géographiques des Babyloniens et des Carthaginois nous sont inconnus, et, en quittant Moïse, nous traversons neuf siècles, qui. au point de vue géographique, sont enveloppés pour nous de la nuit la plus profonde, et nous arrivons à Homère.

Pour Homère, le mont Olympe est le centre du monde. Lisez, au dix-huitième chant de Y Iliade, la description du bouclier d’Achille. C’est là qu’on trouve figurées les connaissances géographiques du temps. La terre y est représentée comme un grand disque environné du fleuve Océan, fleuve sans source et sans rivage. Au-dessus de ce disque terrestre apparaît le ciel, soutenu par des montagnes énormes, les Colonnes du ciel ; au-dessous se cretise l’abîme du Tartare. La Méditerranée partage le disque de la terre en deux parties, qu’Anaximandre appela plus tard Europe et Asie.

Homère comprend tout l’Occident sous le nom d’Hespérie. Mais, là surtout, les détails qu’il nous donne ne sont qu’oeuvre de son imagination. Il nomme les Iles de Circé et de Calypso, l’île flottante d’Kolo, le pays des Ciuiinériens, enveloppé de mornes brouillards ; mais il ne sait rien de précis sur tous ces lieux. On en peut dire autant des îles Fortunées, de l’Atlantide de Platon, de ces monts Riphèes, dont parle Hésiode, et derrière lesquels les Hyperboréens menaient pendant mille ans une vie de délices. Ces monts Riphèes, dans lesquels on crut voir tantôt les monts de Thrace, tantôt les Pyrénées, ont toujours été imaginaires. À mesure que les connaissances géographiques s’étendaient, on reculait ce séjour du bonheur.

Homère connaît mieux l’Asie, et de ce côté son imagination se donne moins carrière. Il décrit parfaitement l’emplacement de Troie, tel qu’on le retrouve aujourd hui. Il connaît bien l’Asie Mineure : au delà, il ne parle que des Phéniciens et des Égyptiens, dont il loue la sagesse et la science médicale. Plus loin que 1 Égypte, jusqu’aux Colonnes d’Hercule, il mentionne la Libye. Derrière la Libye, enfin, il nomme les Ethiopiens.

Telle était in géographie d’Homère. On comprend facilement qu’en ces premiers temps du monde, où la poésie avait tant da puissance, où elle remplaçait la philosophie et la science, la croyance des poètes devenait la croyance populaire, et cette croyance dura jusqu’à ce que vînt un homme qui s’efforça de remplacer la fiction par la réalité. Cet homme fut Hérodote. Né à Halicarnasse eu 484 avant J.-C., il voyagea beaucoup, il visita les contrées dont ses compatriotes connaissaient seulement le nom, et il est permis d’avoir conriance en lui quand il raconte et décrit des choses qu’il déclare avoir vues. Il raconte, il est vrai, beaucoup de fables, mais simplement pour les avoir entendu raconter lui-même. Il ne connaît que l’Europe et l’Asie. L’Europe est séparée de l’Asie par les fleuves Phasis et Araxés, et par la mer Cas Fienne ; il ignore quelles en sont les bornes à orient et au nord. Quant à l’Asie, il croit

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qu’une flotte envoyée par Darius en a fait le tour depuis l’Indus jusqu’aux contins de l’Egypte-

L’Occident lui est peu connu. Néanmoins, il raconte que les Phocéens ont découvert l’Adriatique, la Tyrrhénie, l’Ibérie et Tartessus, qu’Hérodote plaçait sur les côtes d’Espagne, au delà des Colonnes d’Hercule, et qu’il confondait du reste avec les îles Fortunées d’Homère. Il connaît la colonie phénicienne de Gadès, la Corso, qu’il désigne sous la nom dé Cyrnos, la Sardaigne sous celui de Sardon. Il indique Massilia ou Marseille, et nomme les Ligyes ou Liguriens. De l’Italie, tout lui est inconnu, excepté la GrandeGrèce.

Ce qu’il nous dit des régions scythiques, situées au nord de la mer Noire, est d’une grande précision, et le plus souvent d’une grande exactitude. Autour des Scythes, il place les Gètes au sud de l’Ister, les Agatliyrsi vers la Transylvanie, les Sauromatœ ou Sarmates entre le Don, le Volga et le Caucase ; vers les monts Ourals, les Agrippaei qui, dit-il, « ont la tète chauve, qui vivent de lait et de végétaux, s’interdisent l’usage des armes et sont réputés saints. » H connaît fort bien la mer Caspienne ; il la place seule, au milieu des terres, sans communication avec les autres mers.

En Asie, il nomme les Perses, près de la mer Méridionale ou Er3-thrée ; au-dessus, les Médes, puis les Sapires et ensuite les Colchidiens. Il parle des Indiens, des étoffes qu’ils fabriquent, de la culture qu’ils font du coton.

Hérodote a visité l’Égypte, où il resta longtemps, et nous trouvons dans ses ceuvres d’importants renseignements pour l’histoire de ce pays. Il en connaît les productions, les mœurs, les institutions, la religion. Il place sur le cours du Nil la ville de Meroe, capitale d’un grand empire éthiopien. On a longtemps cherché la trace de cette ville ; enfin, en 1820, Frédéric Caillaud l’a reconnue dans les ruines d’El-Marouk.

Vers le temps d’Hérodote, on tenta de reconnaître les limites méridionales de l’Afrique. Il parle lui-même d’un voyage que des Phéniciens auraient fait autour de cette péninsule ; mais ce voyage n’a rien de certain. Avant Hérodote, le Persan Sataspes s’était avancé jusqu’aux lies Canaries, et, peu de temps après, le Carthaginois Hannon accomplissait son voyage, qui est connu sous le nom de périple d’Hannon.

Au temps do la guerre du Péloponèse, Soylnx fait un recueil des itinéraires des navigateurs de son temps. Il décrit les côtes du Palus-Méotide, du Punt-Euxin, de l’Archipel, de l’Adriatique et de toute la Méditerranée. Hippocrate, à peu près contemporain d’Hérodote, avait déjà écrit le premier ouvrage de géographie physique, en étudiant l’influence du climat sur les maladies. Enfin, Aristote montra des connaissances qui nous étonnent. Il parla de la sphéricité de la terre et soupçonna la possibilité d’atteindre les Indes en partant de l’occident.

Avec Alexandre, les connaissances géofraphiques s’étendent. Il emmène avec lui, ans ses conquêtes, des géographes, et l’Asie est reconnue jusqu’à l’Hyphat.e. Le voynge de Néarque vient ajouter de nouveaux renseignements sur les côtes méridionales de l’Asie,

Sous Ptolémée Evergète. Eratosthène, bibliothécaire d’Alexandrie, crée un système

complet de géographie, appuyé sur des bases mathématiques, et donne une mappemonde restée célèbre depuis.

Il faut placer ici deux voyageurs, l’un, Pythéas de Marseille, qui vivait un peu avant Alexandre ; l’autre, Eudoxe de Cyzique, au ne siècle avant J.-C. Pythéas de Marseille remonta l’Océan vers le nord et arriva à une terre qu’il désigne sous le nom de Thylè ou Thulé, terre brumeuse, où l’air, la terre et l’eau semblent se confondre. Cette terre pourrait être le Jutland ; mais on a donné plus tard le nom de Thulé à toutes les contrées du Nord, à l’Écosse, à ta Norvège, à la Suède. Ce voyage de Pythéas de Marseille contredisait, pur ses découvertes, les connaissances des géographes anciens. Aussi en fut-il tenu fort peu do compte ; on le traita même de fabuleux.

Eudoxe de Cyzique passa sa vie en quête de découvertes géographiques. L’amour de la science était chez lui une passion. Il alla en Égypte faire des recherches sur le cours du Nil ; il explora l’Inde et, plus tard, il alla en Ibérie. Au temps des voyages d’Eudoxe, le monde romain s’étendait, et les connaissances géographiques devenaient ainsi plus précises. Les légions romaines parcouraient la Gaule, la Bretagne, la Germanie jusqu’à l’Elbe et au Danube ; l’intérieur de 1Arabie fut exploré par jiSlius Gallus, et si les écrits des géographes du règne d’Auguste ont péri, nous avons au moins le grand ouvrage de Strabon, dans lequel nous pouvons voir ce qu’était la science géographique au commencement de l’ère chrétienne.

Strabon connaît peu toute l’Europe occidentale. Il donne aux Pyrénées une direction du nord au sud. Il suppose le Rhin courant parallèlement aux Pyrénées. Il représente l’Angleterre comme un triangle dont un côté regarde la Gaule, l’autre l’Espagne et le troisième la nord ; mais, s’il se trompe suc les contours de ce pays, il en connaît très--