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sait à prendre, ne demanda rien qu’à titre d’échange. En 1809, il fut choisi pour occuper la chaire de zoologie à la Faculté des sciences, et continua, depuis cette époque jusqu’en 1840, à professer ses deux cours du Muséum et de la Faculté. Il avait été nommé député par sa ville natale en 1815, mais il ne tarda pas à renoncer à une mission qui l’éloignaitde ses études. Frappé, en 1840, d’une cécité complète, il ne fit plus guère que languir jusqu’à sa mort. Les travaux d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire sont très-nombreux ; ils se rattachent tous à une seule idée, l’unité de composition organique. Partant de cette idée ■ fondamentale, il étudie tour à tour les rapports des pièces osseuses dans les squelettes des animaux supérieurs, les phases de l’évolution embryonnaire, les faits si étranges fournis par les anomalies et les monstruosités, Iob analogies qui rattachent l’organisme des animaux plus parfaits à celui des espèces inférieures. Quatre principes essentiels l’ont guidé dans ce vaste champ d’exploration : 1° le principe des affinités électives ou de l’attraction des parties similaires ; 2° le principe des inégalités de développement ; 3° le principe de Ta fixité des connexions, qui lui faisait regarder comme analogues, quelles que fussent leurs différences de formes et de fonctions, les organes qui occupent la même

place et présentent les mêmes rapports anatomiques ; 4" le principe de balancement dos organes, d’où il résulte qu’un organe ne peut se développer outre mesure sans que quelque autre organe ne s’atrophie proprotionnelloment. Dans l’ordre des faits, la conception de l’unité de composition organique conduisit Geoffroy aux découvertes les plus inattendues : il reconnut chez les oiseaux un véritable système dentaire, signala des analogies jusqu alors inconnues entre les os du crâne et des membres chez les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les poissons. Il démontra que le crâne est un ensemble de vertèbres, et que le fœtus, avant d’arriver à son complet développement, passe par une succession de formes transitoires qui rappellent les formes définitives des animaux moins parfaits ; enfin il sut ramener aux formes régulières les formes des êtres étranges appelés monstres, et retrouver dans leur développement le mouvement des forces ordinaires et l’application des lois communes. Créateur de la théorie des analogues, fondateur de la tératologie, Geoffroy Saint-Hilaire apportait en zoologie des vues trop nouvelles et trop originales pour ne pas trouver d’adversaires. En 1830, s’ouvrirent devant l’Académie des sciences, entre les deux anciens ami3 devenus les deux plus grands naturalistes de l’époque, des débats qui, embrassant tous les grands principes de 1 histoire naturelle, eurent l’Europe savante tout entière pour spectatrice et Goethe pour historien. Geoffroy défendit l’unité de composition organique, la variabilité des espèces, la filiation des espèces actuelles avec les espèces perdues, attaqua la préexistence des germes et les causes finales. Il publia le résumé de ses opinions sous le titre de Principes de philosophie zoologique. Outre cet ouvrage, nous citerons : Mémoire sur les mukis (179U), dans lequel l’unité de composition se trouve, non pas seulement pressentie, non pas indiquée, mais formulée avec netteté ; Mémoires sur les nageoires pectorales des poissons, sur leur os furculaire, sur leur sternum, sur la tête osseuse citez les vertébrés en général, et en particulier chez les oiseaux (1800), que l’on peut considérer comme l’exorde de la philosophie anatoinique ; Philosophie anatomique, en 2 volumes, dont le premier parut en 1818 et le second en 1822, le plus important ouvrage de Geoffroy, où la recherche des analogies est ajoutée à la recherche des différences, et qui restitue à la science une moitié jusqu’alors négligée de son immense domaine ; Catalogue des mammifères du Muséum (1803) ; histoire naturelle des mammifères, avec Frédéric Cuvier (1819-1837) ; Cours de l’histoire des mammifères (1828) ; Études progressives d’un naturaliste (1835) ; Notions de philosophie naturelle (1838) ; Fragments biographiques (1838). Il serait impossible do citer ici toutes les monographies, toutes les notices que Geoffroy Saint-Hilaire a fait paraître sur les diverses branches des sciences zoologiques : classification, mœurs des animaux, tératologie, paléontologie, etc. Il faut ajouter qu’il prit une part active à la publication du grand ouvrage de la commission des sciences sur l’Égypte.

« Ce qui distingue Geoffroy comme zoologiste, dit Flourens, c’est la perception, aussi juste que prompte, des analogies des êtres ; c’est ce que lui-même appelait si bien le sentiment des rapports. Ce sentiment si vif lui découvre une loi supérieure de la méthode. À côté du principe de la subordination des organes, il pose le principe des subordinations mobiles : le même caractère qui domine dans un groupe peut n’être qu’un caractère subordonné dans un autre. Il voit la méthode sous un nouvel aspect. La classification générale n’a d’autre mérite, à ses yeux, que le mérite négatif de ne pas rompre le rapprochement naturel, le rapprochement direct des espèces. Et ceci posé, tout change. La méthode n’est plus une suite de divisions, de coupes, de ruplures ; c’est un enchaînement de rapports qui s’appellent, qui s’adaptent, qui s’identifient. Au temps de Linné, les naturalistes cherchaient les différences tranchées, les grands

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intervalles. C’est qu’on ne connaissait encore qu’un petit nombre d’espèces. À mesure, en’ effet, que le nombre des espèces connues s’accroît (et il s’accroît sans cesse), les différences tranchées s’effacent, se fondent les unes dans les autres par des nuances intermédiaires, les grands intervalles se comblent ; l’unité du règne se montre. On comprend le mot profond de Buffon, que « les nuances sont le grand œuvre de la nature. » En zoologie, la vue dominante de Geoffroy est l’unité du règne. En anatomie comparée, son objet constant est de prouver l’unité du règne par l’unité de composition. Toutes ses recherches A’anatomie sont des recherches d’analogie... L’unité de dessin, de plan, d’idée, avait été vue par Buffon ; elle le fut, après Buffon, par Vic-d’Azyr, par Camper. Geoffroy la vit à son tour, mais d’une vue originale, neuve, profonde ; et c’est parce qu’il la vit ainsi, qu’il en fit sortir une science inconnue de tous avant lui, l’anatomie philosophique. Le mérite singulier, le mérite propre de Geoffroy, c’est d’avoir porté la comparaison, l’étude sur les éléments primitifs et constitutifs des organes. Avant lui, on étudiait l’état adulte, qui ne donne que le fait composé, l’organe multiple ; il a étudié l’état fœtal, qui donne le noyau primitif, le fait simple. »

GEOFFROY SAINT-HILAIRE (Isidore), zoologiste français, fils du précédent, né à Paris le 16 décembre 1805, dans la maison occupée au Muséum par son illustre père ; il y est mort le 10 novembre 1861. Poussé d’abord vers l’étude spéciale des sciences mathématiques, il les délaissa lorsqu’il dut se

choisir une carrière, et s’adonna entièrement aux siences naturelles. Il n’avait pas dix-neuf ans, quand il débuta par la publication d’un mémoire destiné à faire connaître une nouvelle espèce de chauve-souris américaine (nyclinomus brasiliensis). À la même époque, il était nommé aide naturaliste au Jardin des plantes. En 1829, il.faisait, dans cet établissement, la seconde partie du cours d’ornithologie, comme suppléant de son père. L’année suivante, il marqua sa place dans la phalange des naturalistes philosophes, par un cours fuit à l’Athénée, sur les rapports fondamentaux des espèces animales entre elles et avec le monde extérieur. Deux ans après ce cours, il fit paraître le premier volume de son Traité de tératologie, qui lui ouvrit les portes de l’Académie des sciences ; il n’avait que vingt-sept ans. Son élection donna lieu aune scène que M. Delaunay a rappelée en ces termes (Discours prononcé sur la tombe de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire) : « C’était le 15 avril 1833 ; Gay-Lussac présidait la séance. À côté de lui siégeait comme vice-président le père du jeune candidat, Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire. Les bulletins de vote étant recueillis, Gay-Lussac les compte d’abord, suivant l’usage ; puis, au moment d’en faire le dépouillement, il s’arrête et demande à l’Académie la permission de se faire remplacer au fauteuil de la présidence par l’heureux père, son voisin. Par une exquise délicatesse de sentiment, l’éminent physicien voulait procurera ÉtienneGeoffroy le double bonheur de constater lui-même le triomphe de son fils, et de proclamer l’élu de la savante compagnie. »

La carrière universitaire d’Isidore Geoffroy commença en 1837, époque à laquelle il fut nommé suppléant de son père à la Faculté des sciences de Paris. Peu de temps après (1838), il fut envoyé à Bordeaux avec le titre de doyen, pour y organiser la Faculté des sciences récemment créée. Cette tâche terminée, il revint à Paris, et fut nommé successivement inspecteur de l’académie de Paris, inspecteur général de l’Université et membre du conseil royal de l’instruction publique. En même temps, il remplaçait au

Muséum son père frappé de cécité. Enfin, en 1850, il obtint à la Faculté des sciences de Paris la chaire de zoologie, devenue vacante par la mort de de Blainville ; il se démit alors de ses fonctions administratives, pour s’adonner exclusivement à l’enseignement et aux travaux scientifiques.

Chargé, au Jardin des plantes, de l’entretien de la Ménagerie, des galeries des oiseaux et des mammifères, Isidore Geoffroy, par une sage et habile direction, enrichit d’un nombre considérable de sujets nouveaux la collection des animaux morts et celle des animaux vivants. Adoptant la devise de son père : Utilitati, il s’était donné pour mission de tirer de la zoologie des applications utiles ; et il s’en acquitta en fondant la Société d’acclimatation (1854), dont il fut président, société qui, à son tour, créa le merveilleux Jardin d’acclimatation du bois de Boulogne, dont Isidore Geoffroy fut l’organisateur, et, jusqu’à sa mort, le directeur. En poursuivant cette voie, il obtint un succès bien rare dans notre pays : par l’agitation qu’il avait provoquée dès 1848 en faveur de la viande de cheval, il vint à bout de vaincre un préjugé culinaire, et contribua pour la plus grande part à faire entrer un aliment nouveau dans la consommation nationale. Prêchant d’exemple, il organisa, en 1858, une campagne de banquets hippophagiques, qui furent imités dans la plupart de nos grandes villes.

A l’âge de vingt-cinq ans, Isidore Geoffroy avait épousé Mlle Louise Blocque, dont il eut un fils et une fille. En 1855, il perdit sa femme, et, en 1860, sa soeur, à laquelle il était tendrement attaché. Dès cette époque,

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sa santé s’altéra. Sur l’avis des médecins, il fit, en 1861, un voyage en Suisse et en Italie, mais sans résultat favorable. Revenu à Paris, il y mourut, n’ayant que cinquante-six ans, entre les bras de sa vieille mère, la veuve de l’illustre Étienne, et de son fils, M. Albert Geoffroy Saint-Hilaire, qui avait été nommé et qui est encore directeur adjoint du Jardin zoologique d’acclimatation du bois de Boulogne.

Ce qui caractérise le génie scientifique d Isidore Geoffroy, et en est en quelque sorte le ressort, c’est principalement le besoin qu’il éprouve de ne laisser aucun fait isolé, mais de le rattacher à un autre plus général, ou à un groupe d’autres faits similaires. Par cette tendance, il marche à la suite de Buffon, de Lamarck, d’Étienne Geoffroy. Voici l’énumération de ses principaux ouvrages : Considérations générales sur la ctasse des mammifères (1826) ; Histoire générale et particulière des anomalies de l’organisation chez l’homme et les animaux ou Traité de tératologie (1832-1836, 3 vol. et atlas). Cet ouvrage a créé toute une branche des sciences naturelles, en démontrant que les anomalies de l’organisation, ou monstruosités, sont soumises à des lois, et en faisant connaître ces lois. Essais de zoologie générale (1845), recueil de mémoires ; Vie, travaux et doctrines scientifiques d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1847), œuvre de piété filiale ; Domestication et naturalisation des animaux utiles (1849 ; 3» éd., 1854), rapport adressé au ministre de l’agriculture ; Histoire naturelle générale des règnes organiques (1854-1859) ; œuvre magistrale, dont la mort arrêta malheureusement l’exécution après la deuxième moitié du troisième volume. Dans cet ouvrage, Isidore Geoffroy se prononce nettement contre la doctrine qui met en doute la réalité de l’espèce. Placé entre Lamarck et Cuvier, il défend, avec Buffon, la variabilité limitée, qui accorde, dans des limites fort étendues, la modification des formes et de certaines fonctions, tout en maintenant l’essence de l’être. Il établit que l’homme doit être retiré de l’ordre des bimanes et former un règne à part, le règne humain ou hominat. Dès 1832, il avait proposé de substituer aux classifications linéaires régnantes la classification paraitélique, qui, tenant compte de la répétition des mêmes types secondaires dans les divers groupes du règne animal, exprime deux ordres de rapports au lieu d’un seul, et, par conséquent, donne une solution beaucoup plus approchée du grand problème de la répartition méthodique des êtres.

Nous omettons un grand nombre de mémoires, de dissertations, d’articles, etc., qui sont disséminés dans les publications scientifiques, et dans les principales Itevues de l’époque.

GEOFFROY DE LA TOUR-LANDRY, gentilhomme et écrivain français du xivo siècle. V. La. Tour-Landry.

GEOFFROYA s. m. Co-froi-ia-de Geoffroy, sav. fr.). Bot. Genre d’arbres, de la famille des légumineuses, tribu des dalbergiées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’Amérique tropicale, il On dit aussi

GEOFFRIiB.

— Encycl. Les geoffroyas sont des arbres, souvent épineux, a feuilles imparipennées, à fleurs jaunes, pédicellées, réunies en grappes axillaires simples, accompagnées de bractées. Ce genre comprend plusieurs espèces, qui appartiennent à l’Amérique tropicale. Le geoffroya de Surinam a une écorce d’une odeur nauséeuse, d’une saveur amère et douée de propriétés assez actives. Quelques auteurs la regardent comme un des anthelminthiques les plus efficaces. Le geoffroya inerine croit à la Jamaïque ; son écorce possède des propriétés analogues à celles do la précédente, mais beaucoup plus énergiques, à ce point qu’elles ont causé quelquefois de très-graves accidents. Plusieurs espèces de ce genre ont des fruits comestibles.

GÉOGASTRES s. m. pi. Cé-o-ga-stre — du gr. , terre ; gosier, estomac). Entoin. Tribu de l’ordre des gastéromyces, comprenant ceux qui vivent dans la terre.

GÉÔGBI s. m. Cé-o-gbi). Hist. rel. Membre d’une secte de Banians, qui proscrit le mariage et pousse à l’excès la pratique de la chasteté.

GÉOGÈNE adj. Cé-o-jè-ne — du gr. , terre ; genos, naissance). Bot. Qui croît sur la terre.

GÉOGÉNIE s. f. Cé-o-jé-nî—du gr. , terre ; genos, naissance). Formation du globe terrestre et modifications qu’il subit, il Science qui s’occupe de cette formation. Il On dit aussi

GÉOGONIE.

— Encycl. La géogénie a pour objet l’étude de la formation de la terre et la connaissance des diverses hypothèses auxquelles elle a donné lieu. Toutes les sciences sont venues successivement concourir, à mesure qu’elles se développaient, à jeter de nouveaux jours sur cette grande question qui nous intéresse à un si haut degré ; aussi ne faut-il pas s’étonner de la multiplicité des essais qui ont été tentés. Mais nous ne nous occuperons ici que des hypothèses les plus modernes.

Ampère regarde la terre comme ayant pu être un corps de la nature des nébuleuses, et à une température telle que la moins volatile

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des substances qui la composent était alors à l’état liquide ; par suite du refroidissement, une première substance est venue à se déposer, une seconde s’est déposée sur celle-ci, jusqu’à ce que les plus volatiles seules soient restées à l’état gazeux. Les substances se seraient déposées autour du noyau central, dans l’ordre des températures auxquelles elles passent à l’état gazeux, si cet ordre n’eût pas été troublé par les affinités chimiques qu’exerçaient les divers éléments les uns sur les autres. Par exemple, l’oxygène de l’atmosphère actuelle serait le reste (le ce qui ne s’est pas combiné avec les corps combustibles, joint à celui qui a pu être expulsé des combinaisons dans lesquelles il entrait ; les soulèvements successifs des chaînes de montagnes ne seraient que le résultat d’actions chimiques exercées par les dernières substances liquéfiées, mises en contact avec les substances déjà pius ou moins solidifiées, au moyen des crevasses résultant de mouvements an té rieurs ou du retrait de la masse. M. de La Bêche pense que la matière des diverses planètes ne diffère pas essentiellement dans ses propriétés générales, et que les différences de densité résultent de différences correspondantes dans l’intensité de la chaleur.. En partant des idées émises par Laplace, M. de La Bêche recherche quel a pu être le résultat de l’antagonisme de deux forces opposées : l’attraction et le calorique, qui agissaient, l’une pour condenser la matière gazeuse, l’autre^ pour maintenir l’expansion de la masse ou l’écartement des molécules, et il fait voir qu’il est arrivé un moment où il s’est formé une croûte solide, oxydée, surmontée d’une enveloppo

fazeuse, composée en partie d’oxygène. Il émontre ensuite que les molécules qui composent la terre ont dû, à l’origine, se mouvoir librement les unes par rapport aux autres, et que notre planète avait acquis la forme sphêroïdale avant que sa surface solide eût été corrodée par l’eau. Voici, d’après M. de La Bèche, les principales substances qui entrent dans la composition chimique de la terre : oxygène, hydrogène, azote, carbone, soufre, chlore, phthore, phosphore, silicium, aluminium, potassium, sodium, magnésium, calcium, fer et manganèse. M. Ladaine admet, comme base de la théorie de la terre : 1° sa forme résultant du mouvement de rotation que prend une masse liquide ; 2° la disposition régulière des masses qui la composent et la densité croissante de la surface au centre. Ces faits sont démontrés par la mutation de l’axe due au renflement du sphéroïde à l’équateur, par les variations de 1 intensité do la pesanteur, par la grandeur de l’aplatissement comparée a la durée de la rotation diurne, enfin par la densité moyenne de notre planète, densité supérieure a celle des couches superficielles, et annonçant une plus grande densité dans l’intérieur. D’après les calculs de l’auteur, l’épaisseur de 1 écorce terrestre aurait environ 2,000 mètres de plus aux pôles qu’à l’équateur ; ce résultat est fondé sur ce que

1 accroissement moyen de température est de 1 degré pour 32™,50 de profondeur, et qu’il y a 60 degrés de différence entre la température moyenne du l’équateur et celle des pôjes. Les régions polaires sont celles où la vie s’est manifestée d’abord ; des pôles, les végétaux, puis les animaux ont dû se propager vers les zones tempérées, pour gagner de là la bande équatoriale. Si, à mesure qu’il se forme des dépôts à la surface, il se développe intérieurement une tension due à des phénomènes

chimiques, la masse liquide intérieure tendra à s’épancher. La courbure de la terre étant plus faible aux pôles, les soulèvements auraient dû s’y développer davantage, si la plus grande épaisseur en ces mêmes points ne s’y fût opposée. En tenant compte de cette plus grande épaisseur et des résistances en rapport avec les pressions intérieures, M. Lndairio démontre que les soulèvements récents doivent avoir produit à la surface des reliefs plus prononcés dans les régions tropicales que vers les pôles. D’après lui, les tremblements de terre et les éruptions volcaniques seraient l’effet de marées intérieures, qui ont soulevé les premières couches résultant du refroidissement, tant que la croûte n’a pas été assez solide pour en atténuer les effets. Poinon s’est proposé de déterminer la température de la terre, à une profondeur et sur une verticale données, d’après la quantité de chaleur solaire qui traverse la surface à eha. que instant, et il trouve qu’à la profondeur de 1/100 du rayon, la température serait aujourd’hui de 2,000 degrés, qu’elle dépasserait au centre 200,000 degrés ; aussi nie-t-il l’existence actuelle de la chaleur initiale et fait-il voir que depuis longtemps la terre doit avoir perdu celle qu’elle possédait à son origine. Il attribue la cause de l’élévation de température dans les lieux profonds à l’inégalité de température des régions de l’espace que la terre traverse, en s’y mouvant avec le soleil et tout le système planétaire. M. de La Rive a combattu quelques-uns des résultats de Poinon. Dans une thèse à la Faculté des sciences, M. Daubrée s’est occupé des théories et des opinions émises sur la température du globe et sur les principaux phénomènes géologiques qui paraissent être en rapport ’ avec la chaleur propre de la terre. M. Hopkins, professeur à Cambridge, en admettant que la solidification a pu commencer par le centre, arrive aux conclusions suivantes : 1» Le globe peut être formé d’une enveloppo