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est proprement « l’ancienne et immémoriale, et dont on ne peut prouver par écrit quand elle a commencé, ni de quelle prince elle a reçu son existence. »

Froissart, en parlant de quelques chevaliers, dit qu’ils sont gentilshommes de nom, parce que leur noblesse est aussi ancienne que leur nom, qui les a toujours distingués des autres hommes, des anoblis et gentilshommes d’armes, non-seulement parce qu’ils ont été les premiers dans les États conquis, mais principalement parce que les armoiries suivent naturellement les noms.

André du Chesne, historiographe de France, dit que les ffenfilshommes de nom et d’armes sont ceux qui peuvent montrer que le nom et les armes qu’ils possèdent ont été portés de temps immémorial par leurs aïeux et qu’ils ont toujours fait profession de cette qualité, dont on ne peut découvrir l’origine.

Sous l’ancienne monarchie, on employait aussi le mot gentilhomme dans un sens particulier, pour désigner des nobles qui étaient attachés à la personne des princes et des souverains pour leur rendre différents services. Les gentilshommes servants avaient pour fonctions de servir le roi à table. Les gentilshommes de la garde marchaient devant le roi, deux à deux, dans les grandes cérémonies. On les appelait aussi gentilshommes au bec-de-corbin, parce qu’ils étaient armés de la hallebarde de ce nom. Ils formaient deux compagnies de cent hommes chacune, qui avaient été créées, l’une en 1478, l’autre en 1497. Ils furent supprimés en 1776. Les gentilshommes de la chambre, ou premiers gentilshommes, réglaient le service et la dépense de la chambre du roi, surveillaient les théâtres royaux, avaient la surintendance des deuils de cour et des divertissements, etc. François Ier avait créé le premier en 1545 ; Henri IV en avait nommé deux autres ; enfin, on en comptait quatre depuis Louis XIII. Les gentilshommes ordinaires du roi avaient pour attributions de porter les ordres du roi aux états généraux, aux parlements, aux cours étrangères, etc. Ils avaient été institués pur Henri III ; mais leur nombre, d’abord fixé à 45, devint par la suite illimité. L’usage s’introduisit même de nommer des roturiers gentilshommes ordinaires ; mais ce n’était alors qu’à titre honorifique. Les charges du premiers gentilshommes et de gentilshommes ordinaires furent supprimées par la Révolution. Rétablies par la Restauration, elles disparurent de nouveau en 1830.

Gentilshommes verriers, nobles qui exerçaient la verrerie. La fabrication du verre n’anoblissait pas, comme on le croit vulgairement ; seulement, elle ne faisait pas perdre la noblesse aux nobles qui s’y livraient. C’est par allusion au préjugé vulgaire que Maynard fit l’èpigramme si connue contre le poiite Saint-Amand, dont le père était gentilhomme verrier :

Votre noblesse est mince,

Car ce n’est pas d’un prince,

Daphnis, que vous sortez ;

Gentilhomme de verre.

Si vous tombez à terre,

Adieu vos qualitéz.

Nous avons fait froidement, sans réflexion critique ou autre, l’histoire de ces hommes inutiles et ignorants qu’on appela des gentilshommes ; rappeler leur suflisance insolente serait aujourd’hui une banalité que nos lecteurs n’attendent pas de nous. La réaction est complète ; mais elle ne date pas d’hier.

Congrève, l’un des premiers poëtes qu’ait eus l’Angleterre, parlait de ses ouvrages comme de bagatelles qui étaient au-dessous de sa naissance. "Voltaire lui rendit visite ; l’auteur lui.fit entendre qu’il ne le recevait qu’à titre de gentilhomme. Voltaire, révolté de l’observation, lui dit : « Je puis vous assurer, moi, que si vous n’eussiez eu que la qualité de gentilhomme, je ne serais pas venu vous voir. » De nos jours, on est allé plus loin ; la qualité de gentilhomme n’est plus un titre dépourvu de sens, c’est une injure ou tout au moins un ridicule. On disait d’un très-galant homme, dont l’unique défaut était d’être fort entêté de sa naissance : o C’est dommage qu’il soit gentilhomme ! »

Gcnlilliommo campagnard (LE), romnil publié en 1S47 par Charles de Bernard. C’est un récit moitié romanesque, moitié politique. Le village de Châteaugiron -le -Bourg était un beau matin en révolution ; on attendait le seigneur du village, le marquis, et on allait procéder à l’élection d’un membre du conseil général. Le juge de paix Bobilier préparait une magnifique réception au marquis de Châteaugiron, tandis que l’aubergiste, Toussaint Gilles, le chef de l’opposition, excitait les esprits contre lui. Le pays était, en outre, travaillé par les manœuvres électorales de trois candidats : le marquis, le maître de forges Grandperrin, le candidat du gouvernement, et Boisselat. L’intrigue n’est que le récit des stratagèmes des compétiteurs l’un contre l’autre et des amours de l’avocat Froidevaux avec Mlle Victorine Grandperrin.

Le gentilhomme campagnard, le baron de Vaudrey, véritable hercule, est l’oncle du marquis, ce qui ne l’empêchera pas de faire nommer le maître de forges. C’est le bienfaiteur du village de Châteaugiron-le-Vieil, le père des paysans, qui l’adorent. En froid avec le marquis, il court cependant à sa défense

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en voyant le château attaqué par Toussaint Gilles et ses acolytes. Il comprime la sédition grâce à une bonne raclée qu’il administre à son chef, et se présente chez le marquis. Ce dernier a été autrefois l’amant de Mme Grandperrin, et le baron vient lui redemander les lettres de son ancienne maîtresse en lui faisant honte de sa conduite. Héraclius de Châteaugiron s’excuse en lui prouvant que

Mme Grandperrin le trompait avec un clerc d’avoué, un certain Tichot, chevalier d’industrie. Ce Tichot s’est transformé en vicomte de Langerac, s’est insinué dans les bonnes grâces du marquis, fait la cour à M’ne Bonvalot, la mère de la marquise dont il veut épouser les millions, sans être effrayé de son âge.

Les misérables qui avaient attaqué le château 3’ mettent le feu, et le baron, en sauvant Mme Bonvalot, tombe à moitié asphyxié. L’avocat Froidevaux, qui le croit sou rival, n’hésite cependant pas à s’élancer pour le retirer du milieu des flammes. M. de Vaudrey reconnaissant lui donne la moitié de sa fortune, l’adopte pour son fils et le marié à Victorine Grandperrin. Le gentilhomme campagnard est le Deus ex machina de l’intrigue. C’est lui qui découvre Tichot sous le déguisement du vicomte de Langerac, au moment où ce digne chevalier d’industrie allait enlever Mm<> Bonvalot et ses millions ; c’est I lui qui fait les mariages et les élections.

Le type du gentilhomme campagnard est excellent : seigneur par droit de naissance et du poignet, il n’est redoutable que pour les méchants. Tout franc, tout rond en affaires, sans cependant rien céder de ses droits, il représente bien les anciens chevaliers féodaux. Les personnages secondaires sont aussi intéressants, chacun selon son rôle. On admire dans le juge de paix Bobilier le courage civil porté ail plus haut degré et que n’ont pu affaiblir les années. L’avocat Froidevaux est la personnification de l’homme de talent, fier dans sa pauvreté. La vieille douairière Bonvalot est très-amusante, avec ses idées de noblesse, quoiqu’elle soit fille de marchand de vin. Grandperrin représente au naturel l’honnête négociant, fier de sa fortune acquise par le travail. Une figure de comparse dessinée de main de maître est celle du curé, jeune échappé du séminaire, envieux, menteur, lâche, méchant, et se faisant toujours le valet du plus puissant.

Le style de l’ouvrage est très-vif, très-net, mais souvent l’auteur a sacrifié à la manie de l’esprit ; tous ses personnages en font, jusqu’à Toussaint Gilles, ce sans-culotte farouche, qui sait très-bien concilier sa haine pour les nobles avec la vente de son vin aux aristocrates qu’il dénigre en public. Le Gentilhomme campagnard est une étude de mœurs à la Balzac, très-sérieuse et parfaitement réussie.

Gentilhomme pauvre (le), roman de Henri Conscience (1862). L’auteur est un de ces rares écrivains qui composent leurs œuvres, non-seulement avec leur imagination, mais encore avec leur conscience, nous le disons sans vouloir faire un mauvais jeu de mots. Ce ne sont point les événements extraordinaires, les péripéties tragiques qu’ils recherchent ; ils étudient simplement un caractère ou une situation, les développent sans les épuiser, et, cependant, tiennent le lecteur haletant d’émotion, mais d’une émotion naturelle, morale, et non de cette émotion malsaine qu’excitent la plupart des romanciers à la mode dans un public dont le goût est en décadence.

M. de Vlierbecke, un gentilhomme belge de la vieille souche, s’est ruiné pour empêcher le déshonneur de son frère, dont il a payé les dettes. Seul avec sa fille, dérobant à tous les yeux sa pauvreté, il a concentré tous ses soins et ses dernières ressources sur la tête de Léonora, pour en faire une femme distinguée, dont la beauté, le cœur et l’éducation remplacent avantageusement une dot aux yeux d’un homme de cœur. Ses vœux vont être exaucés : Gustave Denecker aima la jeune fille et veut l’épouser ; son oncle et tuteur y consent. Hélas ! lorsqu’il apprend la ruine de M. de Vlierbecke, il retire sa parole et emmène Gustave en Italie. Le malheur s’acharne après ses victimes ; le gentilhomme pauvre est obligé de laisser vendre son manoir pour satisfaire à ses engagements, et se réfugie en France, à Nancy, où Léonora brode, tandis qu’il donne des leçons.pour vivre.

Pendant ce temps, l’oncle de Gustave est mort et le jeune homme riche, amoureux plus que jamais, accourt mettre sa fortune et son nom aux pieds de Léonora. Nul ne sait où s’est réfugié M. de Vlierbecke, après son désastre. En semant l’or, Gustave finit par découvrir leur retraite, il les trouve, et..... ne gâtdns pas ce tableau charmant par une froide analyse. Trois ans après, le gentilhomme pauvre l’ait sauter sur ses genoux deux petits-fils dans son vieux manoir restauré.

Rien de plus simple que cette touchante histoire, et cependant Henri Conscience a su, pendant 300 pages, charmer son lecteur sans y ajouter un seul incident. Des entrailles seules du sujet, il a fait sortir des scènes d’un dramatique achevé. Celle où le gentilhomme pauvre met son dernier bijou en gage pour recevoir dignement Gustave et son oncle, ses terreurs lorsqu’il s’aperçoit que le vin va manquer et qu’il n’a plus d’argent, sont racontées avec un naturel dont la vérité poignante dépasse l’art le plus raffiné. Le style,

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merveilleusement en harmonie avec le sujet, est simple et élégant, et, avec cette simplicité de fond et de forme, l’auteur a cependant réussi à faire un type de son Gentilhomme pauvre.

GENTILHOMMERIË s. f. Can-ti-llo-me-ri ; Il mil. — rad. gentilhomme). Qualité ou caractère de gentilhomme : M- de Brissae, ivre de GENTlLHOMMiiRlB, désignait souvent Dieu par une phrase : le gentilhomme d’en haut. (Chamfort.)

GENTILHOMMIÈRE s. f. Can-ti-llo-miè-re ; Il mil. — rad. gentilhomme). Résidence d’un petit gentilhomme à la campagne : Dans la gentilhommière,

Qui tient un peu de la chaumière, Sur la porte on voit d’un loup cris La tête, et deux chauves-souris.

Perrault.

GENTILIS (Jean-Valentin), célèbre hérésiarque italien, né à Cosenza (Italie) en 1520, mort à Berne en 1566. Il embrassa les doctrines antitrinitaires de son compatriote Socin, lesquelles ne sont autres que celles d’Arius et de ses sectateurs, qui ne reconnaissent qu’une seule personne en Dieu, et n’admettent point la divinité de Jésus-Christ. L’Italie ne

pouvait tolérer des doctrines qui faisaient taj

ble rase de la croyance chrétienne et la sapaient par la base. C’est pourquoi Gentilis, pour se soustraire au bûcher, se réfugia à Genève. Mais là même il fit scandale et épouvanta les croyants protestants par la hardiesse de ses doctrines. Le consistoire crut devoir rédiger un formulaire de foi (1558), auquel le novateur souscrivit par prudence, de bouche seulement, tout en continuant sa propagande antitrinitaire. Arrêté pour ce fait et convaincu d’avoir manqué déloyalement à sa parole, il fut condamné a faire amende honorable. Mené devant l’hôtel de ville de Genève, en chemise, une torche de cire jaune à la main, il parcourut la cité, précédé d’un trompette qui conviait le peuple a ce triste spectacle, indigne d’un pays libre et protestant. Gentilis dut brûler ensuite de sa main ses écrits sociniens.

On lui avait fait promettre de ne pas quitter sans permission le territoire de la république de Genève, et de se présenter devant les magistrats chaque fois qu’il en serait requis ; mais, pour la seconde fois, il manqua à sa parole, s enfuit un beau jour, et se rendit à Berne, à Lyon, puis en Dauphiné et en Savoie. Inquiété partout à cause de ses opinions, il revint sur le sol bernois et, là, fut mis en prison. Relâché bientôt, il osa publier une profession de foi franchement socinienne, et poussa l’audace jusqu’à la dédier au bailli qui l’avait fait incarcérer, ce qui pouvait passer pour une insulte publique, ou, du moins, pour une moquerie. Cette conduite devait, parla suite, lui être fatale et causer sa perte. Après un autre emprisonnement, cette fois à Lyon, il jugea prudent de partir pour la Pologne, rendez-vous des sociniens ; mais là, il trouva la discorde, la division, et se vit obligé d’obéir à un édit du roi, qui chassait du pays les nouveaux étrangers. Gentilis s’était retiré en Autriche, après avoir passé par la Moravie, quand il apprit la mort du trop intolérant et fanatique Calvin, théocrate intraitable, qui tenait Genève sous une sorte de terreur, et, dans sa rigidité puritaine, proscrivait tout plaisir, tout amusement, toute joie, qui avait promulgué des lois somptuaires en vertu desquelles on jetait en prison les femmes pour un ruban, un colifichet ou une frisure. « Morte la béte, mort le venin, » pensait Gentilis, qui ignorait que l’esprit du sombre réformateur planait encore sur la ville, et il crut pouvoir revenir sans danger à Genève. Étant allé voir le bailti de Gex, celui-là même qui l’avait fait emprisonner, il eut la folle hardiesse de lui demander la permission de soutenir en public la doctrine antitrinitaire, et d’oùvrirune oonférence contre les pasteurs et le consistoire. Le magistrat irrité lui répondit en le renvoyant en prison (11 juin 15G6). Traduit devant le tribunal de Berne, Gentilis fut condamné à être décapité, pour avoir opiniâtrement et contreson serment attaqué le mystère de la Trinité. Ainsi les protestants se sont parfois montrés aussi intolérants que l’Inquisition. Ce malheureux mourut avec un courage héroïque, en se glorifiant de subir le martyre pour Dieu le Père, tandis que les apôtres n’avaient péri que pour le Fils. Il Se regardait, en conséquence, comme plus méritant qu’eux devant l’éternelle justice, et accusait ses ennemis de sabellianisme.

GENTILIS (Albéric), jurisconsulte italien, né à Castello-di-San-Genesio (Marche d’Ancône) en 1551, mort à Oxford en 1611. Il était juge à Aseoli lorsque, ayant, embrassé le protestantisme, il dut quitter l’Italie pour ne pas être inquiété. Il passa en Carniole et de là gagna l’Angleterre, où il obtint, en 15S7, une chaire de droit civil à l’université d’Oxford et le titre d’avocat des sujets du roi d’Espagne. Gentilis avait une vaste érudition. Il composa un grand nombre d’ouvrages de jurisprudence et de controverse, où l’on trouve plus de savoir que d’originalité et dont les

?>rincipaux sont : De juris interprètibus diaogi sex (Londres, 1582) ; De jure belli libri

très (Leyde, 1589, in-4o), son traité le plus estimé, et dans lequel Grotius a puisé d’abondants matériaux ; De armis romanis (1599,

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in-8o) ; Disputationum de nuptiis libri VII (1601, in-4o) ; Disputationes de potestaie régis absoluta, de unione regnorum ÈritanniB et de vi civium in regem semper injusta (Londres, 1605, in-4<>).

GENTILIS (Scipion), jurisconsulte italien, frère du précédent, né à Castello-di-San-Genesio en 1563, mort en 1616. Il embrassa le protestantisme, lit ses études en Allemagne, et devint professeur de droit à Altdorf. Par son Savoir et l’éclat de son enseignement, il attira autour de sa chaire de très-nombreux élèves. On prétend que le pape Clément VIII lui proposa d’aller professer à Cologne, en lui promettant de lui laisser une entière liberté de conscience. On a de lui vingt et un ouvrages, dont le principal est intitulé : Disputationum itlustrium siue de jure pnblico populi romani liber (Nuremberg, 1598, iii-80) ; sept dissertations publiées dans la même ville en 1600, etc.

GENTILISTE s. m. Can-ti-li-ste). Hist. relig. l’artisan des doctrines de Valentin Gentilis, hérétique napolitain. Il On a dit plus tard

VALENTINIEN.

GENTILITÉ s. f. Can-ti-li-té — rad. gentil). Ensemble des nations païennes : Les dieux de la gkntilité. Une étoile se fait voir en Orient, et amène au Sauveur encore enfant les prémices de la gkntilité convertie. (Boss.)

GENTILLÂTRE s. m. Can-ti-llà-tre ; Il mil.

— rad, gentil). Par dénigr. Petit gentilhomme ;

Gentillâtre ignoré" dans son petit domaine, Que ne se livrait-il au plaisir campagnard D’essouffler ses limiers, de traquer un renard ? C. Délavions.

GENTILLE s. f. Can-ti-lle ; Il mil.). Techn. Défaut de fabrication causé par un fil qui, levant constamment, produit l’effet d’un fil manquant : Le défaut opposé à la gbntill.es se nomme paresseuse. (W. Maigne.)

GENTILLE-DONNE s. f. Can-ti-lle-do-ne ; Il mil. — de gentille, et de l’ital. donna, dame). Noble vénitienne. Il On se sert quelquefois du mot italien gentildonna.

— Hist. relig. Nom donné à certaines religieuses,

GENTILLEFËMME s. f. Can-ti-lle-fa-me ; Il mil. — de gentille, et de femme). Ancien féminin de gentilhomme ; femme d’un gentilhomme : Pétrarque se choisit pour maîtresse la Laura, gentillkfemme provençale. (Pasq.) Il On a dit aussi gentifemmb et gentilfemme.

GENTILLESSE s. f. Can-ti-llè-se ; Il mil.rad. gentil). Caractère de ce qui est gentil, joli, agréable, délicat ; manières gentilles, mouvements vifs, agréables et délicats : C’est une figure d’une charmante gentillesse. Les enfants ont des gaucheries d’une gentillesse ravissante. L’écureuil est un joli petit animal qui n’est qu’à demi sauvage, et qui, par sa gentillesse, par sa docilité, par l’innocence de ses mœurs, mériterait d’être épargné. (Buff.) Peste ! où prend mon esprit toutes ces çeiUiltesses ?

Molière.

L’amour est libéral, mais c’est avec adresse ; Le prix de ses présents est en leur gentillesse.

Corneille

GENTILLET, ETTE adj. Can-ti-llè, è-tedimin. de gentil). Petit et gentil ; agréable et gentil : J’ai aussi une fille ; elle est grandelette, gentillette. (E. Sue.)

GENTILLET (Innocent), savant jurisconsulte protestant français, né à Vienne en Dauphiné, mort à Genève vers 1595. Nous empruntons aux auteurs de la France protestante les quelques lignes qu’ils lui consacrent : « La vie de cet homme célèbre est enveloppée de ténèbres si épaisses qu’un critique fort érudit a pu douter qu’il ait jamais existé. On ignore l’année de sa mort, aussi bien que celle de sa naissance ; tout ce que l’on sait avec certitude, c’est qu’il entra, comme conseiller, dans la chambre mi-partie établie pour le Dauphiné par l’article 20 de la paix de Monsieur ; que Lesdiguières le plaça plus tard à la tête du conseil qu’il installa à Die, et qu’il devint, enfin, président de la chambre mi-partie de Grenoble. » En 1585, il fut dépouillé de cette charge et se retira à Genève, où il remplit les fonctions d’avocat, d’après le registre des habitants. Gentillet est l’auteur de plusieurs ouvrages remarquables : Apolo’gia pro Gallis christianis religionis reformats (Genève, 1553, in-8u), où il cherche à démontrer que la doctrine la plus conforme à l’Écriture est la plus ancienne et la plus vraie, et que les dogmes approuvés par les premiers chrétiens et les anciens canons ne doivent pas être taxés d’hérésie ; Remontrance au roi Henri III sur le fait des deux édits donnés à Lyon, touchant la nécessité de la paix et les moyens de la faire (Genève, 1574, in-8") ; Discours d’Estat sur les moyens de bien gouverner et maintenir en bonne paix un royaume, contre Machiavel 1576, in-s°) ; la République des Suisses, décrite en latin parJ. Simlrr de Zurich, et nouvellement mise en françois (Paris, 1579, in-S") ; Examen concilii Tridenfini (Genève, 1585, in-S°).

GENTILLY (Gentifiacum), ville de France (Seine), cant. de Villejuif, arrond. et à 6 kilom. de Sceaux, dans la vallée de la Bièvre ; pop. aggl., 6,034 hab. — pop. tôt., 8,871 hao, Fabriques de bougies et de boutons. Coni-