Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

1140

GENE

— Antonymes. Chichement, mesquinement, petitement.

GÉNÉREUX, EUSE adj, (jé-né-reu, eu-ze

— lai. générosus ; de qenus, race). Magnanime, doué de sentiments nobles, élevés ; inspiré par des sentiments de ce genre : Un cœur généreux. Un pardon généreux. Un généreux coursier. Les hommes généreux sont tentés par les périls. (Chateaub.) Il faut être juste avant d’être généreux, comme on a des chemises avant d’avoir des dentelles. (Chamfort.) L’égoxsme ferme le cœur à tout sentiment actif et généreux. (Théry.) Il est peut-être plus facile d’être généreux que juste, (Beauchène.) Qui n’est pas généreux est bien pris d’être injuste.

Rooon.

Un mortel généreux connaît mal l’imposture.

Ducis.

Maudite ambition, détestable manie, Dont les plus généreux souffrent la tyrannie.

Corneille.

Protéger hautement les vertus malheureuses, C’est le moindre devoir des âmes généreuses.

Corneille.

— Libéral, qui donne largement : Il n’est pas possible d’être généreux sans être économe. (Mme de Genlis.) Les hommes les plus disposés à se montrer généreux sont précisément ceux qui n’ont pas les moyens de l’être. (Sanial-Dubay.) Le pauvre, dans sa compassion, est ordinairement plus généreux que te riche : il comprend la misère. (Lulena.)

Biches, soyez humains, tendres et généreux ; Quel bien vaut le bonheur de rendre un homme heureux î

Lefkano de Pompiquan.

U Donné libéralement, sans parcimonie : Une généreuse aumône.

— Poétiq. Fertile, qui produit beaucoup : Sot généreux. Terre généreuse, y Qui a mie action puissante, réconfortante et agréable, en parlant d’une boisson : L’Espagne produit le vin le plus généreux. (Bory de Saint-Vincent.)

Te voici dans mon ermitage ;

"VerBons-nous d’un tit’n généreux.

UÉRANOER.

— Substantiv. Personne généreuse : Est-il donc permis à un sujet d’avoir de la force contre son prince, et, pensant en faire un généreux, n en ferons-nous point un rebelle ? (Boss.)p.. Peu de généreux vont jusqu’à dédaigner, après un sceptre acquis, la douceur de régner.

Corneille.

— Antonymes. Avare, chiche, crasseux, économe, égoïste, étroit, illiberal, intéressé, ladre, lesiueur, mesquin, petit, sordide.

GÉNÉRIQUE adj. Cé-né-ri-ke — du lat. genus, generis, genre). Qui appartient au genre, h tout un genre : Terme générique. Caractère générique. L’unité générique n’ajoute rien de réel à la nature de l’individu. (Desc.)

— Antonymes. Spécifique, spécial, individuel.

GÉNÉRIQUEMENT adv. Cé-né-ri-ke-man

— rad. générique). D’une manière générique, en embrassant tout un genre : Genériquement, le mot chat s’applique à des espèces très-diverses.

GBIVEROLO, montagne d’Italie, dans les Alpes lombardes, entre le val Maggia et leau de Lugano ; 1,80a mètres d’altitude.

GÉNÉROSITÉ s. f. Cé-né-ro-zi-té —du lat. yenerositas ; de générosus, généreux). Noblesse de sentiment, grandeur d aine ; magnanimité qui éloigne d user rigoureusement de son droit : Pardonner avec générosité. Il n’y a rien de si louable que la générosité, mais U n’y a rien qui se doive moins outrer. (C. de Retz.) La générosité est la vertu des grandes âmes. (Rollin.) Par la force on ne fait que vaincre ; c’est par la générosité qu’on parvient à soumettre. (De Ségur.) La générosité est ta plus sure des séductions. (J. Arago.) La générosité suit la belle naissance.

Corneille.

Quand du moindre intérêt le cœur est combattu, 5a générosité n’est plus une vertu.

Crébillon.

Pour punir une offense,

La générosité peut plus que la vengeance.

La Harpe.

— Libéralité, désintéressement : L’intérêt est la fin de l’imour-propre, la générosité en est le sacrifice. (Vauven.) il Don, largesse : Faire des générosités. Être l’objet des générosités de quelqu’un. Voilà une belle générosité qu’il vous a faite. Il S’emploie surtout au pluriel.

— Hist. Ordre de la Générosité, Ordre do chevalerie fondé, en 1665, par le prince électeur de Brandebourg.

—Syn. GénéroHilé, gr&adeur d’âme, magnanimité. Générosité exprime plutôt la force que la grandeur de l’âme, et c’est toujours la lorce qui élève l’homme au-dessus de ses intérêts ou de ses sentiments personnels, pour lui faire préférer l’avantage des autres au sien. La grandeur d’âme consiste dans l’élé-ation, la noblesse des pensées de quelqu’un, qu’elles se rapportent aux autres ou a lui-même. Magnanimité a te même sens, mais il est plus solennel, et ne s’emploie qu’en parlant des personnes élevées en dignité ou dd celles que l’histoire a rendues célabres.

GENE

— Antonymes. Avarice, crasse, égoîsme, intérêt, ladrerie, lésinerie, mesquinerie, parcimonie, petitesse, vilenie.

GÉNEROUX (SAINT-), village et commune de France (Deux-Sèvres), cant. d’Airvault, arrond. et à 32 kilom. de Parthena3’ ;

  • 04 hab. Église du vine ou du xe siècle, classée

parmi les monuments historiques. Vestiges d’une forteresse.

GÈNES, en latin Genua, en italien Genooa, ville forte du royaume d’Italie, ch.-l. de la prov. et de l’arrond. de son nom, au fond du golfe de Gènes, a 220 kilom. de Florence, à 166 kilom. de Turin, à 710 kilom. de Paris ; 139,000 hab. Archevêché, cour royale d’appel, tribunal et chambre de commerce, cour d’amirauté, consulats étrangers : université fondée en 1812 ; séminaire, collège royal, écoles des beaux-arts, de marine et de navigation ; institut des sourds-muets ; bibliothèques très-riches ; musée d’histoire naturelle ; jardin botanique ; théâtres.

Industrie et commerce. On peut dire que Gènes est une des cités les plus industrielles de l’Italie ; elle possède, en effet, des fabriques et des manufactures de prpmier ordre. 1, ’industrie de la soie occupe, dans la division de Gênes, près de 8,000 ouvriers, répartis dans les divers établissements de tissage et de moulinage. L’industrie cotonnière occupe, dans la ville et dans les faubourgs de Gênes, environ 900 métiers et 1,800 ouvriers. Aux environs de la ville, se trouvent aussi quelques établissements de teinture. L’industrie de la laine et l’industrie linière n’ont qu’une importance de second ordre à Gênes et dans ses environs ; mais on y trouve des fabriques considérables de tissage à maille, de dentelles et de broderies. La fabrication des dentelles, qui avait autrefois une célébrité européenne, occupe encore plusieurs milliers d ouvrières et fournit à 1 exportation près de î millions de francs par an. La fabrication des fleurs artificielles^ introduite à Gènes depuis quelques années seulement, emploie déjà un nombre considérable d’ouvrières. Les chapelleries de Gênes exportent plusieurs dizaines de milliers de chapeaux par an pour l’Amérique du Sud. L’extraction de l’huile de plusieurs semences, la fabrication du savon, la préparation des substances chimiques ou médicinales, la production des fruits confits, la fabrication des pâtes dites do Gênes doivent être mentionnées parmi les industries les plus considérables de la ville. L’exploitation des mines a très-peu d’importance dans le territoire de Gênes ; mais l’industrie mécanique a pris dans ces dernières années un essort étonnant. On peut dire que Gènes est aujourd’hui le centre de l’industrie mécanique de l’Italie. N’oublions pas de signaler la fabrication des meubles, dont les produits ont une grande renommée, et qui occupe, dans la ville de Gênes seulement, plus de 2,000 ouvriers. La construction des bateaux est également l’objet d’une industrie très-active.

Gênes importe : des vins et eaux-de-vie, des huiles, du cacao, du café, du sucre, des produits chimiques, de l’indigo, des fruits, des engrais, des poissons salés et fumés, des bestiaux, des peaux, des ouvrages de pelleterie, du chanvre du lin, du coton, delà laine, de la soie, du froment des graines de toute espèce, du bois et divers ouvrages en bois, de la mercerie, de la quincaillerie, des machines mécaniques, de la fonte, du fer de ire et de 2e fusion, du cuivre, du laiton, de l’étain, du zinc, du plomb, des métaux divers, du charbon, du tabac, etc. Elle exporte : des vins et eaux-de-vie, de l’huile d’olive, du sucre raffiné, des produits chimiques, des viandes salées, des fromages, du suif et des graisses de toute sorte, des articles divers de pelleteries, des tissus de chanvre et de lin, du coton en laine, filé et en tissu, des soies et divers articles en soie, du froment, des ouvrages de bois, de la mercerie, de la quincaillerie, des chapeaux de toutes sortes, du fer, du cuivre, du bronze, de la poterie, etc.

Le port, qui forme encore un entrepôt général très-considérable, « n’est bon a voir que de la mer, dit M. Charles de Rémusat ; de se3 quais encombrés et mesquins, il n’offre

fuère que le spectacle d’une grande activité uns une grande saleté. • Il a 20,000 mètres de large environ ; deux môles le mettent à l’abri des vents. Sur le cap Saint-Bénigne se dresse, à 118 mètres au-dessus du niveau de la mer, un phare de 76 mètres de hauteur. Le port franc, espèce de petite ville formée d’édifices uniformes, reçoit, Sans qu’elles payent aucun droit, toutes les marchandises qui arrivent de l’étranger ; ses magasins sont au nombre de 355.

Aspect général. « C’est surtout quand on y arrive par mer qu’on est frappé, écrit M. J.-A. Du Pays, de l’admirable aspect de Gênes, de ses édifices disposés en hémicycle comme les gradins d’un immense amphithéâtre, des hautes collines formant derrière elle une ceinture élevée et que dominent des forts à la hauteur des nuages, et enfin de son port animé et couvert de navires. Si on n’a jamais pris au sérieux le vieux proverbe de Gênes : Mare seuza pesci, monti sema le- oiio, uomini sema fide, donne senza vergogna, il ne faut pas accepter non plus d’une manière absolue les dénominations de Gênes la superbe et de ville de marore. Elle est entourée d’une double ligne de murailles, dont

GENE

l’une, s’étendant sur les collines et les montagnes voisines, a une étendue de 18 milles. Mais, resserrée par l’autre, qui lui sert d’enceinte immédiate, et n’ayant pas la possibilité de s’étendre, elle a des rues d’une excessive étroitesse, irrégulières, tristes et sans clarté, à cause de la hauteur des maisons, et qui ne sont guère accessibles qu’aux piétons. Il y a peu de villes en Europe où l’on trouverait aujourd’hui quelque chose d’un aspect aussi misérable que les portiques bas, encombrés d’ignobles échoppes, situés sous une partie des maisons du port, où sont les principaux hôtels. Le pavage est détestable. De vastes port’ques, dont la construction commença en 1839, et qui sont une des magnificences de la ville, s’étendent l’espace de 400 mètres environ, depuis la Douane jusqu’à la Darse, chantier qui était destiné à ta construction et au radoub des vaisseaux de l’État. Ils supportent des terrasses de 12 mètres de large, a dalles de marbre, formant une belle promenade du haut.de laquelle l’œil embrasse tout le port. La principale magnificence, c’est la réunion de palais qui bordent la rue Neuve (strada Nuova). Gènes a encore de très-belles rues, telles que les rues Balbi, Nuovissima, et celles plus modernes de CarloFelice, Carlo- Alberto, Carretierra, Giulia. Ici la physionomie italienne est très-marquée. Malgré la conformité des deux climats et du commerce maritime, les rues de Gènes offrent un aspect bien différent de celles de Marseille : la splendide architecture des palais, les fresques de l’extérieur des maisons, qui deviennent du reste plus rares de jour en jour, la pompe des cérémonies religieuses, les chants dans les églises, les habitudes, le costume, tout a un caractère tranché. Mais les particularités du costume national tendent à s’effacer, et, dans ce costume, l’ample voile blanc (mezzaro) dont les femmes s’enveloppent la tête et les épaules, et qui sied si bien, n’est plus en usage que parmi les femmes du peuple. Dans la classe aisée, les femmes ne le portent plus que pour aller le dimanche à la messe. »

Gênes renferme plusieurs palais remarquables, de belles églises et un grand nombre d’autres monuments dignes d attention. En voici la description.

Edifices religieux. La cathédrale, dédiée à. saint Laurent, construite au commencement du xie siècle, et restaurée plusieurs fois, notamment en 1550, par Galeas Alessi, à qui on attribue le chœur et la coupole, est revêtue extérieurement de marbre blanc et noir, disposé en assises alternatives. La nef principale est décorée de 16 colonnes d’ordre composite en inarbre blanc et noir de Paros. L intérieur présente un mélange bizarre de styles ; on y remarque : les ornements en marbre et en stuc doré ; les basreliefs et les statues de la chapelle Saint-Jean-Baptiste ; la châsse du même saint,

ornée de figurines exécutées en U38, et d’un travail délicat ; une Ascension, par Piola ; une bonne peinture de Luca Cambiaso ; un tableau de Baroccio : le Christ, ta Vierge et saint Sébastien ; la belle marqueterie des stalles du chœur, exécutée par le Bergamasque, etc. Dans la sacristie est conservé le Sacro catino, vase d’émeraude trouvé a la prise de Césarée, et dans lequel, dit-on, Jésus-Christ mangea l’agneau pascal avec ses disciples. Au xve siècle, une loi défendait, sous peine de mort, de toucher à ce vase précieux.

L’église Sainte-Marie de Carignan, bâtie en 1552, par Galeas Alessi, se distingue surtout par sa parfaite unité. Elle s’élève sur une hauteur d’où elle domine la mer et une partie de la ville. Son plan rappelle celui de Saint-Pierre de Rome. La coupole centrale est soutenue par 4 piliers massifs. Aux quatre angles de la croix grecque sont d’autres coupoles plus petites. L’intérieur offre deux belles statues du célèbre sculpteur français Puget et plusieurs bons tableaux : Saint Pierre et saint Jeun guérissant un paralytique, par Domi nique Piola ; Martyre de saint Biaise, par Carlo Maratta ; la Vierge, l’Enfant Jésus et des suints, par Jérôme Piola ; la Vierge, saint François et saint Charles, par Proeaccini : Saint François recevant les stigmates, par Guerchin ; une Pietà, par Luca Cambiaso. L’orgufl est un de3 plus renommés de l’Italie.

L’église Saint-Ambroise, tout incrustée de marbres de couleur, renferme une Assomption de la Vierge, grt’iid et beau tableau de Guido Reni ; des peintures de Rubens : Saint Ignace guérissant une possédée et ressuscitant un mort, une Circoncision, et un Saint Pierre es tiens, par Cornélius Wael, peintre flamand. Les fresques de la coupole sont de J.-B. Car-Ion e.

L’église de l’Annunziata, bâtie sur les dessins de Scorticorre et de Giacomo délia Porta, et grâce aux libéralités de la famille Lomellini, est une des plus riches de Gênes. La nef, la coupole et les cariatides de la croix sont dorées. La façade, inachevée, est supportée par des colonnes caimelées, et revêtue de marbre blanc. On remarque à l’intérieur : une belle Cène, chef-d œuvre de Procaccini ; les fresques des voûtes, détériorées par des restaurations ; des peintures de Carbone et de Carloue, et le tombeau du duc de Boufllers, mort à Gênes en 1747.

L’église Siiint-Cyr existait au me siècle et servit de cathédrale jusqu’en 985. C’est là

GENE

que se tenaient les assemblées du peuple et qu’avait lieu l’élection du doge. Des restaurations et des reconstructions modernes ont fait disparaître toute trace du monument primitif. On remarque à l’intérieur : des marbres d’une grande magnificence ; les fresques de la voûte, œuvre de B. Carlone ; Je belles grisailles exécutées par Paul Brozzi ; le maître-autel, orné de figures d’anges en bronze doré, de Puget ; une Adoration des berqers, par le Poinerancio, et une Sainte Catherine de Sienne, par Castelli. Dans la sacristie, peintures de Dom. Piola, de Ferrari et d’Aurelio Loini.

Saint-Étienne, église du xe siècle, avec façade en marbre noir et blanc, renfermait le fameux tableau de Jules Romain, le Martyre de saint Étienne, qui a été transporté à Paris. Gênes possède plusieurs autres églises. Nous nous bornerons à signaler les principales œuvres d’art qui les décorent. Sainte-Marie-des-Ecoles-Pies : neuf bas-reliefs en

inarbre blanc, œuvres de Sehiaftino et de Cacciatore ; statue par Donatello ; tableau du Guide. Sainte-Marie-di-Castello, église fort ancienne : peintures de la vieille école génoise, par Louis Bréa ; la Vierge entre sainte Catherine et sainte Madeleine, par Castiglione ; Saint Sébastien, par Titien. Église Saint-Mathieu, bâtie grâce aux libéralités de la famille Doria : statues dues au moine Montorsoli ; crypte ornée de marbres, de stucs, de dorures et du tombeau d’André Doria ; dans lu sacristie ; épée envoyée à, Doria par le pape Paul III. Saint-Sébastien : tableau représentant Saint Sébastien, par Giov.-Bat. Cartello ; Martyre de saint Clément et de saint Agatognole, par Bern. Castellu. Église Sanla-Maria-di-Conzoiatione : Déposition de croix,

par Ant. Semino, etc.

Edifices civils. Le palais ducal ju délia Citta, rebâti à la fin du xvie siècle, sur l’emplacement d’un palais du xnie, et restauré en 1778, sur les dessins de Simon Carlone, renfermait, avant 1797, de nombreux objets d’art qui ont été transportés ailleurs, notamment dans le Municipio. Le palais d’André Doria, entouré de beaux jardins, fut construit, en 1529, par l’illustre Doria, prince de Melti, qui voulait y couler en repos les jours de sa vieillesse, comme le porte l’inscription de la façade. Ce palais, bien déchu de son ancienne splendeur, est presque abandonné aujourd’hui, et a été dépouille de toutes ses richesses artistiques. Le palais royal, construit vers 1G50, par J.-A. Falcone et P.-F. Cantone, est imposant par la grandeur de ses proportions ; mais son style manque de correction. Charles-Albert le fit restaurer en 1842. A l’intérieur se voient deux beaux escaliers en marbre.

À voir les nombreux palais qui bordent certaines rues de Gènes, on se croirait, a dit Mme de Staël, dans une ville de rois. Ces palais étaient jadis renommés pour les richesses artistiques qu’ils renfermaient ; mais là, comme à Venise, à Bologne et dans la plupart des villes d’Italie, les collections d’objets d’art se dispersent et se raréfient de jour en jour. Le palais Brignonne-Sale ou palais Rouge, à cause de la couleur de sa façade, renferme une belle collection de tableaux qui, dans ces dernières années, a fait des pertes considérables, mais qui est digne encore, à plus d’un titre, d’attirer l’attention des artistes et des connaisseurs. On y remarque, en effet, des œuvres de grands maîtres, tels que : Valcrio, Custello, Guido Bono, Guerchin, Bern, Strozzi, Rubens, Titien, Paris Bordone, Guide, Van Dyek, Albert Durer, Moretto de Bresciu, Tintoret, Caravaggio, Luca Giordano, Procaccini, Lucas de Leyde, Holbein, l’aima Vecchio, Ca^tiglione. Andréa del Sarto, Giorgion, P. Véronèse, l’Espagnoiet, P. Piola, J. Bassano, Antoine Carrache, And. Zucchi, Ferrari, etc., etc. Le palais Balbi, dans la rue de ce nom, bâti au commencement du x vue siècle, sur les dessins de Bart. Bianco, offre de riches colonnes de marbre, des fresques de Dom. Piola, de Valerio Castello et de Gr. de Ferrari, et une remarquable collection de tableaux, parmi lesquels nous citerons : Joseph interprétant les songes, chef-d’œuvre de B, Strozzi, la Vierge et sainte Catherine et un Saint Jérôme, du Titien ; des Portraits, par Van Dyck ; un Saint Jérôme dans le désert, par Guide ; une Conversion de saint Paul, de Caravage ; des Portraits d’enfants, par l’Albane, etc. Le palais Pallavicini, dans.la rue Carlo-Felice, contient une des plus belles galeries de tableaux de la ville : Jésus-Christ ressuscité apparaissant à la Madeleine, par l’Albane ; Jéxus assailli par les Juifs dans le jardin des Oliviers, du Guerchin ; Lucrèce, Charité romaine, du Guide ; Madeleine, par Annibal Carrache ; Songe de Joseph, par L. Carrache ; Silène, de Rubens ; la Femme adultère, de Daniel Crespi ; Descente de croix, par Lucas de Leyde ; Mucius Scevola, du Guerchin ; Nativité de la Vierge, Repos en Égypte et Présentation au temple, de Luca Giordano ; Ecce Homo, de Caravage ; Cléopâtre, chef-d’œuvre d’Andréa deï Sarto ; Véturie et Coriolan, par Van Dyck ; la Musique, du Guerchin ; une Madone en prière, de Strozzi ; Saint Jérôme et saint François, du Guerchin ; Saint François, du Guide ; une Madone avec l’Enfant Jésus dormant, une des plus belles pages de Franceschini ; Je Repos en Égypte, par Albert Durer, etc. Gê| nés possède encore beaucoup d autres palais I particuliers, parmi lesquels nous signalerons i