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suite de cette altercation. M. Gendebien continua pendant six ans encore à combattre dans la chambre les concessions faites par le ministère aux grandes puissances. Les questions d’extradition, la loi communale de 1836, la censure théâtrale, le jury, la cession du Luxembourg, furent discutés par lui avec une opiniâtreté sans exemple. Le traité de paix de 1839 mit fin à sa carrière parlementaire. Son vote contre ce traité, qui enlevait à la Belgique une partie du Limbourg et du Luxembourg, est demeuré célèbre. « Non, s’écria-t-il, 380,000 fois non, pour les 380,000 Belges que vous sacrifiez à la crainte. » Dès que le résultat du scrutin fut connu, il lit parvenir au bureau de la chambre sa démission et quitta- le palais législatif pour n’y plus remettre les pieds. Par ce qui précède, on peut juger que le calme et le sang-froid n’étaient pas les qualités saillantes de Gendebien. Bn lui dominaient, au contraire, la passion, la vivacité, la violence même, ce qui ne l’a pas empêché de remplir, pendant trente ans, jusqu’àsa mort, les paisibles fonctions de receveur général des hospices à Bruxelles. Quant à sa valeur morale et intellectuelle, il n’y avait qu’une voix à ce sujet, même parmi ses adversaires. C’était une puissante intelligence, un grand talent, un caractère loyal et un homme juste et impartial, malgré sa nature passionnée. Il appartenait à la Société des libres penseurs et avait complètement rompu avec l’Église catholique : aussi ses funérailles eurent-elles lieu sans aucune cérémonie religieuse.

GENDRAGE s. m. Can-dra-je — rad. gen- dre), Eéod. Droit que certains seigneurs percevaient sur tout nouveau marié qui allait loger chez son beau-père.

GENDRE s. m. (lat. gêner, suivant quelques-uns, le même que le grec gambros et le sanscrit gâmâtar. Pictet remarque que les noms du gendre se confondent souvent avec ceux de l’époux, et la ressemblance des racines gam, cohabiter avec une femme, yam, inèine sens, et gan, engendrer, jette quelque confusion dans les termes à comparer). Epoux de la fille, par rapport au père ou à la mère de celle-ci : Un beau-père aime son gendre, aime sa bru ; trne belle-mère aime son gendke, n’aime point sa bru. (La Bruy.) Napoléon J'er était devenu plus que le gendre, mais le véritable héritier de l’empereur germanique. (Proudh.)

Quand on choisit un gendre, il faut le choisir bien.

Piron.

Si certain banquier de notre grande ville

Voulait faire enfermer gendre, fille et neveu, Je crois qu’il le pourrait s’il finançait un peu.

A. Duval.

Gendre do M. Poirier (lk), Comédie On

quatre actes et en prose, par MM. Emile Augier et Jules Sandeau ; représentée sur le théâtre du Gymnase le 8 avril 1854. Le Gendre de M. Poirier a suivi de quelques mois une autre.pièce des mêmes auteurs, la Pierre de touche, qui n’eut qu’un succès. -, d’estime, pour le talent et l’esprit des deux collaborateurs. Ils ont voulu prendre une revanche, et l’ont prise, en effet, éclatante et digne, en tous points, de leur mutuelle réputation, en mettant sur la scène une des comédies les plus belles et les plus complètes qu’on ait eues depuis bien longtemps.

M. Poirier est une de ces individualités qui, accroupies pendant trente ans derrière un comptoir de la rue Saint-Denis, ont amassé Sou par sou, en travaillant quatorze heurespar jour et se privant de tout, un capital de 3 ou 4 millions. Une fois retiré des affaires, M. Poirier s’est dit qu’un homme de sa trempe, après avoir mené trente ans sa barque, pouvait légitimement aspirer à mettre un peu la main au gouvernail de l’État, et que rien ne l’empêcherait, avec un tant soit peu de protection, d’arriver à la pairie. Mais cette protection était justement ce qui lui faisait défaut. Heureusement, il fit la rencontre d’un certain marquis ruiné, Gaston de Presle, qu’il maria avec sa fille Antoinette, et, à partir de ce moment, il ne douta plus du succès de ses prétentions. Néanmoins, il se garda bien de laisser voir son bout d’oreille au marquis, et il commença par l’installer dans son hôtel, et le dorloter, le choyer comme un coq en pâte ; il lui arrangea de son mieux une délicieuse oisiveté dorée, et s’étudia surtout à s’eifacer le plus possible devant les anciens amis de son gendre, afin d’éviter à celui-ci les regrets d’une mésalliance. En un mot. le bonhomme se fit l’intendant le plus dévoué de sa propre maison, eu faveur de l’hôte illustre qui avait daigné y entrer. Quant à Antoinette, c’est une petite pensionnaire assez niaise pour s’être imaginé qu’elle était aimée du marquis, mais qui, bientôt revenue de son illusion, a renoncé à avoir aucune prise sur le cœur de son mari. Aussi Gaston continue-t-il sa vie de garçon ; il n’a pas même rompu une ancienne liaison avec Maie de Montjay, une grande dame, au sujet de laquelle il doit précisément avoir un duel le lendemain avec un petit drôle qui se fait appeler vicomte de Pontgrimaud. On devine la singulière comédie qui va se jouer entre le beau-père et le gendre. Tout est prêt pour ce nouveau duel entre la noblesse et la bourgeoisie ; le terrain est préparé, les armes désignées : d’un côté, des billets de banque ; de l’autre, des parchemins ; il ne reste plus qu’à trouver lesté GEND

moins. Pour le père Poirier, ce sera Verdelet, son ancien associé, le parrain d’Antoinette ; pour Gaston, ce sera le jeune duc Hector de Montmeyran. On ne pouvait choisir avec plus de tact ces deux personnalités, grâce auxquelles les deux auteurs ont pu donner le champ libre à leurs critiques, sans se préoccuper des ménagements à garder envers ceux-ci ou envers ceux-là. Verdelet est le correctif de Poirier j c’est le bourgeois plein de bon sens et de dignité, qui hausse les épaules aux rêves d’ambition ridicule de son ancien compagnon de comptoir ; Hector de Montmeyran est un ancien beau, ruiné aussi comme Gaston de Presle, mais qui s’est fait soldat pour ne pas être obligé, à 1 exemple de son ami, de troquer son blason contre une nouvelle fortune. Un premier engagement a lieu devant ces deux témoins ; cest lorsque Poirier insinue malicieusement à Gaston qu’il ferait bien de solliciter un poste digne de son nom, afin de ne pas se condamner au désœuvrement à perpétuité, et aussi, mais cela il se contente de le penser, afin d’être à même de devenir le protecteur dont lui, le père Poirier, a tant besoin pour arriver à la pairie. Mnis ce premier assaut reste sans effet ; le marquis de Presle est lié par reconnaissance à la monarchie de 1815, et ne sortira pas de l’abstention dont il s’est fait un devoir. « N’en parlons plus, dit Poirier ; cela ne m’empêchera pas de payer vos dettes, ainsi que je m’y suis engagé avec vos créanciers aujourd’hui même. » En effet, le beaupère passe dans son cabinet, et, un instant après, trois ou quatre escogriffes viennent saluer le marquis, en lui reprochant de s’être fort mal conduit à leur égard. Il a signé 500,000 francs de billets, et ils ont reçu 200,000 francs de moins, que leur a extorqués le père Poirier. Ils ont passé par là, sachant bien qu’ils ne pouvaient avoir de recours que contre la femme, en raison des clauses du contrat de mariage. Gaston, indigné de la conduite de son beau-père, jette feu et flammes ; mais Antoinette donne sa signature, et rend l’honneur à son mari. Que s’est-il donc passé dans le cœur de cette jeune femme ? On l’avait prise pour une poupée qui jouait à la marquise, et c’est un ange de délicatesse et d’exquise générosité. Pour la première fois, Gaston s’en aperçoit : «Tiens, toi, je t’adore ! » lui dit-il en la prenant dans ses bras, et peu s’en faut qu’en effet le marquis de Presle ne se fasse assez bourgeois pour aimer sa femme. Verdelet et Hector applaudissent des deux mains ; mais le père Poirier n’entend pas de cette oreille-la. « Ahl monsieur le marquis, vous voulez jouer à la balle avec mes écus comme vous avez fait avec les vôtres, et vous ne voulez rien faire pour me procurer la petite satisfaction d’amour-propre que je désire I Restez marquis, si vous voulez ; mais rira bien qui rira le dernier. Plus de voitures, de chevaux, de domestiques ; plus de cuisiniers émérites, qui vous faisaient manger des potages à la lithuanienne et des filets de volaille à la concordat ; désormais la soupe grasse, du fricandeau à l’oseille et du lapin sauté. Ah ! monsieur le marquis, je vous couperai vos talons rouges 1 p II y a là une scène délicieuse entre Poirier et le cuisinier Vatel. Molière en avait eu la primeur, il est vrai ; mais les auteurs ont si bien rajeuni, si bien modernisé leur pastiche, qu’ils en ont fait, sans contredit, un charmant original. Cependant, Gaston accepte, sans trop de récriminations, les métamorphoses opérées dans

la maison, et le père Poirier se laisse aller un moment à lui avouer que, s’il l’avait voulu, les choses ne se fussent pas passées ainsi. « Eh ! parbleu 1 s’écrie Gaston, éclairé soudainement sur la conduite de son beau-père, il est bien juste que vous trouviez en moi l’appui que j’ai trouvé en vous. Pourquoi diable, aussi, n’avoir pas parlé plus tôt ? Un peu de patience, mon cher beau-père, et, foi de gentilhomme, je vous fais nommer ambassadeur

ou préfet, pair de France et baron 1 » Pauvre Poirier I il ne s’aperçoit pas que Gaston le raille sans pitié et l’écrase sous ce talon rouge qu’il avait prétendu couper. Mais enfin le persiflage se découvre, et Gaston déclare au bonhomme qu’il quittera son hôtel dès le lendemain. Un moment après, Antoinette, Verdelet, Poirier sont réunis dans le salon, lorsqu’un domestique apporte une lettre à l’adresse de M. le marquis. Cette lettre est de Mmo de Montjay ; Antoinette en a reconnu l’écriture et tombe évanouie. Poirier, qui ne comprend rien à l’effet que produit cette lettre, en rompt le cachet, et apprend que son gendre a une maîtresse et qu’il n’a pas été fidèle un seul jour à sa femme. Gaston revient et demande la missive qu’on a dû lui apporter ; mais Poirier lui annonce qu’il devra s’adresser aux tribunaux pour avoir cette lettre, car il va lui faire intenter un procès en séparation de corps. Gaston de Presle s’humilie ; il reconnaît ses fautes et les déplore ; il s’abaisse jusqu’à implorer le pardon de son beaupère et de sa femme. Plus bas, encore plus bas, monsieur le marquis ; subissez le joug que vous avez lâchement accepté ; mangez de ce pain que vous avez payé avec le mensonge et la trahison ; allons, marquis, chapeau bas devant M. de Sottenville ; vous le railliez tout à l’heure, suppliez-le maintenant. Chacun son tour. Un procès perdrait de réputation Mmo de Montjay ; Gaston s’engage à subir toutes les conditions qu’on lui imposera, pourvu qu’on évite le scandale ; la lettre, dont

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il sera toujours temps de se servir, sera la garantie de ses promesses. Mais Antoinette est trop vivement outragée pour consentir à rester la femme de Gaston ; il lui faut une séparation, et elle la veut éclatante, car le scandale ne saurait salir que les coupables. Elle s’empare donc de la lettre, et, lorsque, enfin, elle tient dans ses mains la vengeance : > Vous aviez engagé votre honneur pour sauver votre maîtresse, dit-elle au marquis j je le dégage et vous le rends. » Et en même temps elle déchire la lettre et la jetteau feu. Stupide marquis, qui croyait s’être mésallié ! Il reconnaît maintenant son erreur ; il est trop tard. Antoinette est veuve désormais ; elle ne croit plus, elle ne peut plus croire aux protestations tardives de Gaston, qui l’assure de son repentir. Mais le duc de Montmeyran rappelle à Gaston que l’heure de son duel avec Pontgrimaud est arrivée, et, en présence d’Antoinette, l’invite à se rendre sur le terrain. Un cri d’effroi trahit Antoinette. Eh bien, oui ! elle aime encore son mari et lui pardonnera ses égarements, s’il renonce à un duel dont Mme de Montjay est la cause. Allons, gentilhomme, subis une dernière humiliation, porte tes excuses à ce petit vicomte que tu traitais si bien par-dessous la jambe ; rends-toi ridicule aux yeux de tes amis : tu n’as pas le droit de refuser à ta femme ce que tu n’aurais certainement pas refusé à ta maîtresse, si elle le l’avait demandé. Cette scène, où l’orgueil et l’amour sont aux prises dans le cœur du gentilhomme, est une des plus belles de cette comédie, où tout, d’ailleurs, est irréprochable. Cependant, après bien des hésitations, la victoire reste à l’amour. Tout est réparé ; Antoinette est heureuse et pardonne à son mari, qu’elle embrasse : « Et maintenant... va te battre, va ! • lui dit-elle. La comédie n’entend pas souvent d’aussi beaux cris que celui-là, et il pouvait suffire à déterminer la rédemption complète de l’infortuné Gaston, qui tombeaux pieds de sa femme au moment où un domestique apporte une lettre de M. de Pontgrimaud, dans laquelle celui-ci fait des excuses. Gastou s’était toujours douté que ce petit vicomte était un lâche, et, ma foi, il n’a pas le courage de lui en vouloir ; il ne songe plus qu’à emmener sa femme dans le château de Presle, que ce ce bon Verdelet a racheté pour en faire cadeau à sa filleule. Quant à Poirier, il assiste, en maugréant un peu, à l’éclosion de tout ce bonheur, ce qui ne l’empêche pas de songer, à part lui, qu’il sera député de l’arrondissement de Presle en 1847 et pair de France en 1848. Encore une fois, voilà de la belle et bonne comédie : esprit, sentiment, verve, enthousiasme, ironie, délicatesse, tout s’y trouve à profusion. Nous savons bien qu’il n’était peut-être pas indispensable de raviver cette vieille querelle de la noblesse et de la bourgeoisie. La distance qui sépare aujourd’hui le bourgeois du gentilhomme n’est guère plus qu’un souvenir qui tend à disparaître de plus en plus. Mais, s il était besoin d’un dernier coup pour effacer tout à fait ces derniers vestiges d’irritabilité, d’amour-propre qui subsistent.encore entre les deux classes, il est certain qu’on ne pouvait s’en acquitter avec plus de tact, de ménagement et, à la fois, de vigueur, que lie l’ont fait les deux spirituels auteurs du Gendre de M. Poirier.

GENDRE. V. Le Gendre.

GENDREY, bodrg de France (Jura), ch.-l. de cant., arrond. et à 22 kilom. N.-E. de Dôle ; pop. aggl., 634 hab. — pop. tôt.’, 695 hab. Bons vins rouges et blancs. Grotte dite des Sarrasins ; camp romain.

GBNDIUN (Auguste-Nicolas), médecin français, né à Chàteaudun (Eure-et-Loir) en 1796. Il fut reçu docteur à Paris, en 1821, et commença à se faire connaître en remportant plusieurs prix académiques. En 1823, la Société de médecine couronna son mémoire intitulé : Recherches sur la nature et sur les causes prochaines des. fièvres (Paris, 2 vol. in-8°) ; l’année suivante, la Société médicale d’émulation lui décerna un prix dans un concours ouvert sur l’inflammation ; en 1826, il obtint le prix Montyon pour son Histoire anatomique des inflammations (Paris, 1826, 2 vol. in-8°), ouvrage qui a été traduit en allemand ; enfin, il fut couronné de nouveau par l’Académie des sciences, en 1832, pour une Monographie du choléra-morbus, et, en 1837, pour un Mémoire sur les fièvres continues. D’autres écrits, publiés depuis 1322. contribuèrent à établir la réputation de M. Gendrin, qui est d’ailleurs connu comme un des plus remarquables praticiens de ce temps-ci. Nommé médecin intérimaire de l’Hôtei-Dieu en 1S31, il a été successivement, depuis lors, médecin de l’hospice Coehin (1832) et de la Pitié (1836-1866). En 1831, il publia sur la mort du prince de Condé un Mémoire médicolégal, dans lequel il émit l’opinion que cette mort devait être attribuée à un assassinat. Cette thèse paraît avoir nui à l’avancement de M. Gendrin, dont la conduite, pendant les journées de juin 1832, a donné lieu à de vives récriminations. D’après la Lancette française, il coopéra à l’ordonnance de police qui enjoignit aux médecins de dénoncer les blessés qu’ils étaient appelés à soigner, et si cette assertion n’est pas exacte, il paraît du moins que M. Gendrin se soumit aux prescriptions de cette ordonnance, n’ayant pas le courage d’imiter le noble exemple que lui donnèrent la généralité de ses confrères. La même con GEND

duite a été récemment suivie par un médecin célèbre, à la suite de l’entrée des troupes de Versailles à Paris, le 22 mai 1871. «On ne connaît en France, dit un journal, qu’un seul précédent aux faits reprochés à M. Dolbeau. En 1834, un médecin du plus grand avenir, M. Gendrin, crut pouvoir proposer au préfet de police de faire revivre une vieille ordonnance de Louis XIV, exigeant des médecins l’indication des émeutiers qu’ils auraient soignés. Malgré son talent incontestable, la Faculté et l’Académie lui fermèrent obstinément leurs portes, et l’administration elle - même n’osa le décorer qu’à la fin de l’Empire. Nous sommes loin de prétendre que M. Dolbeau ait voulu marcher sur ces traces ; nous rapportons seulement ce qui se dit, même parmi ses collègues, Mais il croira sans doute nécessaire à son honneur professionnel, et même à son honneur sans épithète, de s’expliquer publiquement. Jamais personne n’admettra qu un

médecin puisse être un dénonciateur, et, si l’honnête homme doit mépriser les calomnies générales, il ne peut jamais s’abaisser en démentant les accusations précises. « Outre les écrits précités, des mémories dans les Annales du cercle médical et autres journaux, on a de Gendrin : Du traitement de la blennorrhagie (1821), sa thèse de doctorat, dans laquelle il a proposé la méthode de traitement par les injections d’opium ; Recherches physiologiques sur la motilité (1822) ; Recherches sur les tubercules du cerveau et de la moelle épinière (1823) ; Recherches historiques sur les épidémies de fièvre jaune qui ont régné à Malaga depuis le commencement de ce siècle (1824) ; Consultation médico- légale sur un accouchement terminé par la mutilation de l’enfant (1829) ; Exposé d’un nouveau traitement préservatif et curatifde la colique déplomb (1832, in-8°) ; Traité philosophique de médecine pratique (1838-1841, 3 vol. in-go), ouvrage capital de l’auteur ; De l’influence des âges sur tes maladies (1840, in-8°) ; Des maladies saturnines (1841) ; Leçons sur les maladies du cœur etdes grosses artères (1841-1842), etc. Enfin Gendrin a dirigé, de 1827 à 1830, le Journal général de médecine, et traduit de l’anglais les Recherches pathologiques et pratiques sur les maladies de l’encéphale et de lamoelle épinière, d’Abercombie (1832, in-so).

GENDRON (Claude Deshàyes), médecin français, né à Voves (Eure-et-Loir) vers 1663, mort à Auteuil en 1750. Il se fit recevoir docteur à Montpellier, puis devint médecin du régent de France. Vers la fin de sa vie, il se retira à Auteuil dans une maison qu’avait habitée Boileau. Voltaire, étant venu le visiter un jour, lui adressa ces vers :

C’est bien ici te Parnasse

Des vrais enfants d’Apollon :

Sous le nom de Boileau, ces lieux virent Horace ; Esculape y parait sous celui de GeDdron.

j On a de ce médecin : Recherches sur la nature et ta guérison des cancers (Paris, 1709, in-12). — Son neveu, Louis-Florentin Deshayes-Gendron, professeur à l’école de chi-■ rurgie, a publié un Traité des maladtes des

! yeux et des moyens -et opérations propres à

leur guérison (Paris, 1770, 2 vol. in-12).

GENDRON (Auguste), peintre d’histoire français, né à Paris en 1818. Élève de Paul Delaroche, il fit d’excellentes études qui développèrent en lui le goût de la forme, le

culte de la tradition au suprême degré. Aussi n’eut-il bientôt d’autre désir que celui de vivre en Italie parmi les chefs - d’œuvre de cet art antique dont il étaft enthousiasmé. Dans une mesure moins exagérée, l’admiration de ces époques célèbres est on ne peut plus légitime, car elle maintient l’esprit sur les sommets et ne laisse pas l’idée s’amoindrir au contact des choses vulgaires ; mais quand elle prend les proportions d un fanatisme réel, elle étouffe dans 1 artiste toute personnalité. L œuvre de M. Gendron en est une preuve. Si le hasard eût fait naître cet artiste, bien doué d’ailleurs, dans un milieu où la science, l’éducation classique eussent été moins faciles, il eût été plus ignorant, sans doute, mais aussi moins influencé, et plus original, par conséquent ; le côté fantaisiste de son talent se serait développé libre, sans jamais avoir senti le maillot académique, qui enferme, étouffe, contracte, torture en quelque sorte ses plus franches inspirations. Citons, à l’appui, le chef-d’œuvre du maître, les Wiltis, c# tableau si charmant et si célèbre, où il révèle avec tant de puissance ce qu’il eût été capable de faire s’il avait eu la liberté de penser, de sentir librement. Mais non, dès que l’idée a jailli de son cerveau en esquisse légère, dès qu’il a jeté sur un bout de toile la guirlande fantastique de ces belles filles qui dansent nu clair de lune, à la surface du lac ensommeillé, la sacro - sainte Académie s’avance, grondeuse, pour contrôler l’équilibre des mouvements et des lignes, la possibilité des raccourcis, des perspectives, etc., etc., et le peintre se met à fatiguer de corrections un sujet tout de spontanéité et de sentiment. Et qu’en est-il résulté ? Une peinture qu’on admire, et qui, cependant, fait peine à voir ; des figures ravissantes d’intention, mais dont la ligne est devenue prétentieuse et banale à force détre cherchée, dont la couleur est jaune dans les lumières, salie dans les om^ bres, à force d’être retouchée. Et comme tout cela eût été charmant à travers les négligences d’une improvisation facile et sponta-