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consacrer sa vie entière à l’enseignement. Il fournit une carrière utile et bien remplie, comme membre du grand consistoire, membre do l’Académie des sciences de Berlin, conseiller au département de l’instruction publique et membre de la commission chargée de rechercher les moyens de perfectionner la langue allemande. Au retour d’un voyage en Italie, il reçut l’ordre de visiter les écoles de la Prusse et de rédiger un rapport sur leur état. Le monarque lavait chargé de se rendre en Suisse pour visiter les établissements ^’instruction publique dus à l’initiative de Pestalozzi ; mais la mort l’empêcha de réaliser ce projet. Gedike renouvela complètement les méthodes d’enseignement suivies dans sa patrie, et les établissements qu’il dirigea devinrent des écoles d’où sont sortis des hommes de premier ordre dans les sciences et les lettres. On a de lui : les Hymnes olympiques de Pindare, traduits et annotés (Berlin, 1779) ; une traduction allemande de quatre dialogues de Platon, le Ménon, le Criton et les deux Alcibiade (Halle, 1780, in-S°) ; une édition du Philoctète de Sophocle ; M. Tullii Ciceronis historia philosoplds antiqux, ex omnibus illius scriptis (Berlin, 1781) ; Fragments sur l’éducation et ta science de l’enseignement chez les anciens et les modernes (Berlin, 1770, in-8°) ; Livre de lecture grecque pour les commençants (Berlin, 1781 et 1809J ; Livre de lecture latine (Berlin, 1782} ; Livre de lecture française (Berlin, 1785) ; Livre de lecture anglaise (Berlin, 1804) ; Chrestomathie française (Berlin, 1803) ; Annales du régime scolaire et ecclésiastique en Prusse (Berlin, 1800-1801).—Son frère, Louis-Frédérie-Dieudonné-Ernest Gedike, né à Boberow en 1761, mort en 183S, fit ses études à Halle, professa successivement au cloître Grio de Berlin et a

VElisabelhanum de Breslau. Il devint, en 1791, directeur du gymnase de Bautzen, d’où il passa, en 1804, à l’école secondaire fondée cette année-là u Leipzi" et dont il sut faire l’un des premiers établissements pédagogiques de l’Allemagne.

GÉDOYN (Nicolas), prêtre et écrivain français, ré à Orléans en 16S7, mort en 1744. Élevé à Paris, an collège des jésuites, il fit concevoir de si brillantes espérances que ses supérieurs résolurent de le faire entrer dans la Société, et leur dessein fut secondé par les goûts mêmes du jeune homme. Ce fut en vain que sa famille chercha à s’y opposer : il entra au noviciat en 1084, après avoir fini ses études. Cependant, la faiblesse de sa poitrine ne lui permit pas de s’astreindre à la règle, et il sortit de la maison, sans cesser pour cela d’appartenir à la Société par des sentiments d’attachement et de reconnaissance.

Rendu au monde, il ne tarda pas à être admis et goûté dans le cercle de Ninon de Lenclos, sa parente, alors octogénaire, eut avec elle des relations intimes qui ont été pour les chroniqueurs de l’époque le texte de commentaires malveillants, et acquit des amis qui s’intéressèrent vivement à sa réputation et à sa fortune.

En cet heureux temps, les boudoirs, plus que les sacristies, étaient le vestibule des bénéfices. Gédoyn, bien vu de la cour, fut

nommé (noi) chanoine de la Sainte-Chapelle. Devenu le voisin de M. Arouet, père de Voltaire, il vit les premiers essais du jeune écrivain, et pronostiqua son éclatante célébrité. En 1711, l’Académie des inscriptions et belleslettres reçut dans son sein l’abbé Gédoyn, et il justifia sa nomination par un grand nombre d’opuscules qui figurent parmi les mémoires publiés par ce corps savant.

Son ouvrage le plus important vit le jour en 1718 ; il lui avait co’ùté dix années de travail ; nous voulons parler de la traduction de Quintilicn. Le succès fut tel qu’il ouvrit à notre auteur les portes de l’Académie française (1719). Cette distinction lui attira de la cour une autre récompense moins brillante, peut-être, mais que l’état trop modeste de sa fortune rendait importante pour lui : il fut nommé abbé de Saint-Sauve de Montreuil (ordre de Saint-Benoit), au diocèse d’Aîniens.

Malgré ses labeurs académiques, il trouva le temps de mener à bonne fin une nouvelle traduction, plus utile qu’agréable, celle de Pausauias (n3l). Peu après, Gédoyn fut nommé abbé commendataire de Notre-Dame de Beaugency. Notre académicien mourut pendant un voyage qu’il faisait pour se ren’ dre à son abbaye, où il fut inhumé.

La probité, la franchise, la candeur formaient le fonds de son caractère. Il joignait à cela une extrême politesse, sans ombre d’affectation. Son âme jouissait toujours de cette paix qui est la compagne ordinaire de la vertu ; mais, avec un naturel si doux, il était vif et impétueux dans la dispute. Nous avons remarqué des idées très-saines et des conseils très-utiles dans son petit traité de l’Éducation des enfants. Quant au style, il est clair, coulant, facile et ferme : par la se trouve justifié ce qu’on lit dans l’Avertissement du libraire (1745, in-12), a savoir que l’abbé Gédoyn « étpit un très-bel esprit, un homme de goût et un critique éclairé. » Il était aussi un esprit indépendant : l’orthodoxie douteuse de certaines de ses opinions lui a mérité d’être compté, par les incrédules du siècle, comme un des leurs, et d’Alembert a fait son Éloge. On trouve de lui, dans le Jiecueil de l’Académie des inscriptions, des mémoires

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curieux Sur les courses de chevaux, Sur les repas, Sur les orateurs chez les Grecs, Sur Dédale, etc. Ils ont été réunis, avec d’autres opuscules, sous le titre à’CEuvrcs diverses (1745, in-12).

GEDRE, village et commune de France (Hautes-Pyrénées), cant. de Luz, arrond. et à 61 kilom. d’Argelès, sur le gave d’Héas ; 1,008 hab. Grotte dans laquelle passe le gave d’Héas. Les environs abondent en sites pittoresques.

GÉDRITE s. f. Cé-dri-te — de Gèdre, nom de lieu). Miner. Hydrosilicate d’alumine, de fer et de magnésie, que l’on a trouvé près du village de Gèdre, dans le département des Hautes-Pyrénées.

— Encycl. On doit la découverte de la gédrite au géologue d’Archiac de Saint-Simon. C’est une substance d’un brun de girofle, à poussière jaune fauve, à éclat semi-métallique faible. Elle raye à peine le verre et est rayée facilement par le quartz. Sa densité est de 3,2G. Elle se présente en masse a structure fibreuse et radiée. Sa forme cristalline n’a pas encore été déterminée. La gedrite est inattaquable par les acides. Elle fond au chalumeau en un émail noir, et donne, avec le borax, un verre de même couleur. D’après Dufrénoy, elle renferme 38,81 de silice, 45,83 de protoxyde de fer, 9,31 d’alumine 4,13 de magnésie, 0,67 de chaux et 2,30 d’eau, composition qui la fait considérer comme un minéral du groupe des amphiboles.

GEDROS1E (Gedrosia), ancienne province de l’empire des Perses, entre la mer Erythrée au S., la Carmanie à l’O., la Drangiane et l’Arachosie au N., et l’Inde àl’E. ; ch.-l. Poura. Sous le nom de Mekran, elle fait aujourd’hui partie de la confédération des Béloutchis.

GÉDROSIEN, IENNE s. et adj. Cé-dro-ziain, iè-nc). Géogr. Habitant de la Gédrosie ; qui appartient à cette contrée ou à ses habitants.

GEDUMA. ou GKDUAUH, petitroyaumed’Afrique, dans la Sénégambie, borné au N. par le Sahara, à l’E. par le pays des Jaffnous*, au S. par le Fouta-Torro.

GÉDYM1N, grand-duc de Lithuanie, mort en 1339. Il succéda à son père Vitinès en 1316, se fit remarquer à la fois par sou courage et par ses talents politiques, conquit la Volhynie, une partie du grand-duché de Russie, fonda Wilna ainsi que plusieurs autres villes, s’efforça de civiliser son peuple, accorda aux villes des privilèges et un régime municipal et favorisa la propagation du christianisme, tout en restant lui - même païen. Gédymin mourut à un âge fort avancé, laissant sept fils et sept filles. Son fils Olgerd lui succéda.

GEE (Josué), négociant anglais du xvuie siècle. Il est connu comme l’un des auteurs de l’ouvrage intitulé le Marchand artglais, qui fut d’abord publié en 1713, par livraisons bihebdomadaires, et réuni plus tard (1721) en

3 vol. in-8°. C’est un des recueils les plus précieux pour l’histoire et l’état, à cette époque, des différentes branches du commerce anglais. On doit encore à Gee des Considéra' lions sur le commerce et la navigation de la Grande-Bretagne (Londres, 1729, in-8°), qui en étaient à leur 7« édition en 1707.

GEEFS (Guillaume), statuaire belge, né à Anvers en 1806, mort en 1860. Des dispositions précoces signalèrent à l’attention de quelques amateurs le jeune Guillaume. Ils s’enthousiasmèrent pour les figurines de cire qu’il modelait prestement, malgré son jeune ûge, car il était alors encore enfant. Leur protection intelligente valut au futur sculpteur une éducation sérieuse, que n’aurait pu lui donner son père, pauvre artisan, qui avait peine à vivre de son travail. M. Geel’s profita de ces bienfaits en homme de cœur qui sait les apprécier. Il aimait le travail, il avait foi en lui. Et ce sentiment de sa propre valeur, il l’a gardé peut-être avec trop de persistance ; car, nous le verrons plus loin, il eût été mieux pour son œuvre qu’il eût un peu douté de son talent.

Après s’être livré à quelques essais qui passèrent à Anvers pour des prodiges, M. Geefs vint se perfectionner à Paris ; mais on n’admire à Paris que les productions d’une supériorité contestable. L artiste belge ne fit pus sensation. Gâté sans doute par les adulations de ses compatriotes, il espérait beaucoup mieux. Aussi ne fit-il point long séjour dans un milieu si peu favorable à l’opinion qu’il avait de lui-même. Il préféra retourner dans sa patrie. Il alla donc, vers 1830, s’établir à Bruxelles, où il s’est fait la grande réputation dont il jouit depuis longtemps. Est-elle justifiée par un talent hors ligne ? Nous allons essayer de nous en rendre compte.

L’œuvre la plus saillante de cette époque, celle qui résume le plus complètement ce qu’était le talent de M. Geefs alors, c’est le Mausolée du comte de Mérode, dans l’église Sainte-Gudule de Bruxelles. Ce morceau, fait de réminiscences, manque absolument d’originalité. Il est, de ’plus, composé comme on compose un tableau, c’est-à-dire qu’il n’offre qu’un seul aspect cherché, dont la silhouette d’ensemble n est pas désagréable. Disons tout de suite que l’exécution en est merveilleuse d’habileté rapide et sûre ; mais, en dehors de cette qualité fort secondaire, d’ailleurs, il est plein do choses insuffisantes, mauvaises même, h tous les autres points de vue. Ainsi,

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la ligne en est banale, tourmentée, sans élégance, sans force ; le modelé en est mou, rond, et souvent mal placé.

Malgré sa faiblesse incontestable, ce monument fut acclamé. On cria au génie ! Les plus belles commandes furent la conséquence de ce succès. Et nous trouvons au catalogue, par ordre de date, les travaux suivants : Buste du roi Léopold (marbre) ; Françoise de liimini (marbré) ; Statue du général Belliard ; Statue de Jlubens (Liège) ; Statue de Grétry (Liège) et plusieurs monuments funèbres, entre autres, celui des Comtes Cornet et de la famille Van Havre d’Anvers, etc. Ces travaux nombreux ont rempli les années écoulées de 1830 à 1850. Le Lion amoureux, qui date de 1851, est la plus haute expression des progrès accomplis par l’artiste en ces vingt années, si progrès il y a. Le Lion amoureux valut une 2° médaille à l’auteur à l’Exposition universelle de Paris en 1855. Cette récompense est excessive, bien que le groupe du statuaire du roi eût été déjà récompensé ù Bruxelles plus magnifiquement encore. Qui ne se souvient, en effet, de la lourdeur épaisse de ce lion mal à l’aise aux pieds d’une femme, et quelle femme ! Le lion, peu cousin des lions de Barye, est parfaitement ridicule d’intention. Sa construction, insuffisante et pénible, accuse un artiste qui ne sait pas les animaux ; pourquoi les mettre en scène alors ? La presse française, celle qui pouvait librement parler d’un statuaire patronné par un roi, osa dire vertement la vérité ; et M. Geefs ne fut pas content.

De cette appréciation qu’il nous faut maintenir tout entière, il ne résulte pas que M. Geefs soit absolument sans talent ; il s en faut. Mais, entraîné par une habileté déplorable, il a cru, sans doute, être original et puissant alors qu’il était imitateur inconscient ; il croyait obéir au génie créateur qui fait les choses grandes, tandis qu’il obéissait tout simplement à des souvenirs trop faciles, à une trop riche mémoire. À défaut de cette personnalité rare, que la nature seule peut donner, il aurait pu, en étudiant toujours, mettre au service de ses conceptions une science véritable.

C’est avec raison qu’on place généralement M. Geefs dans l’école de Canova. A l’imitation de ce maître, sa forme cherche l’élégance dans la rondeur. Insensible à la sérénité calme des grandes lignes de l’antique,

— si simples dans leur variété, il enchevêtre les courbes dans les courbes, croyant ainsi caresser l’œil avec plus do bonheur, qu’en lui montrant les angles produits par la jonction des lignes droites. Un tel parti pris semblerait indiquer que le sentiment du beau n’est pas en lui un instinct naturel, mais bien le résultat d’observations plus ou moins justes ; et que, pour y arriver, il obéit moins à ses inspirations qu’aux formules d’une règle qu’il s’est imposée.

Tel est, à notre avis, la valeur réelle du plus célèbre des statuaires belges. Comblé par le gouvernement et la famille royale, il a joui, pendant longtemps, de toutes les faveurs, do toutes les récompenses que peut rêver un artiste : il était membre de l’Académie royale des sciences, lettres et beaux-arts de Belgique et décoré de tous les ordres du pays.

GEEFS (Joseph), sculpteur belge, frère du précédent, né à Anvers en IS08. Il s’est également fait connaître comme un statuaire de mérite ; il obtint le grand prix en 1828 et alla étudier à Rome. Il a produit depuis son retour : Adonis partant en chasse, Un démon, une grande composition allégorique représentant les Lettres, les Sciences et les Arts qui rendent hommage à Charles van Huit hem ; puis les statues de Vesale, de Baudouin de Constuntinople, de Métabus.

GEEFS (Aloys), sculpteur belge, frère des précédents, né à Anvers en 1816, mort en 1841. Il a exécuté les bas-reliefs de la statue delïubens de son frère aîné, et, peu de temps avant sa mort, une Béatrix et un Epaminondas mourant, qui donnaient les plus belles espérances sur le talent de cet artiste, mort si prématurément, à l’âge de vingt-cinq ans.

GEEFS (Jean), sculpteur belge, frère des précédents, mort en 1860. Il s’est fait aussi une brillante réputation. On cite comme une de ses œuvres les plus remarquables une statue àeDi/c-Maerteiis, qui a figuré à l’Exposition de Paris en 1855 ; mais la critique française est demeurée muette à son égard.

GEEL, ville de Belgique. V. Ghbel.

GEEL (Louis van), sculpteur belge, né à Malines en 1789, mort en 1852. Il prit de son père ses premières leçons et termina ses études artistiques à l’Académie de Malines, où il resta jusqu’en 1807. Cette année, ayant remporté le grand prix d’élève, il fut nommé professeur adjoint de la même université ; mais, désireux de s’élever dans la pratique de son art, il vint à Paris, en 1809, et travailla quelque temps sous la direction de David et da Roland. En 1811, après avoir remporté à Paris le premier prix de sculpture, dont le sujet était la Mort d’Epaminondas, il revint à Malines, où il reçut du gouvernement plusieurs commandes. En 1816, il fut nommé statuaire du prince d’Orange, et le roi des Pays-Bas, Guillaume, l’envoya se retremper à Rome au milieu des chefs-d’œuvre de l’antiquité. Revenu en Belgique, Geel

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vint demeurer à Bruxelles. Il exécuta ensuite successivement le Grand lion, érigé sur le champ de bataille do Waterloo ; les sculptures de la Porte Guillaume ; les bustes de la Princesse.d’Orange, du Prince Frédéric, du Grand-duc Nicolas de Jtussie, &tc, etc. Parmi ses autres ouvrages les plus importants, nous citerons r Un berger jouant de la flûte, exécuté en 1832, pour le roi Léopold lor ? et le Prince Charles de Lorraine enfant. Geel est mort d’une maladie de langueur.

GEEL (Jacques), célèbre helléniste hollandais, né à Amsterdam en 1789, mort en 1862. Il commença ses études dans sa ville natale, sous le professeur Lennep. Après avoir donné pendant quelque temps des leçons particulières, il fut nommé, en 1823, bibliothécaire adjoint de la ville de Leyde et premier bibliothécaire en 1833. Ses travaux, qui ont eu, à ce que l’on assure, une très-heureuse influence sur les études classiques en Hollande, sont fort nombreux. Nous citerons, entre autres : Théocrite (Amsterdam, 1820) ; Historia criiica sophistarum grscorum (Utrecht, 1823) ; Bibliotheca critica nova (Leyde, 1825) ; Anecdota Hemsterhusiana (Leyde, 1826) • la Scholia in Suetonium de Ruhuken (Leyde, 1828) ; Excerpta Vaticaua de Polybeus (Leyde, 1829) ; l’Olympicus de Dion Chrysostome, suivi d’un Commenlarius de religuiis JJionis orationibushsiO) ; Commentationes de Telepho Eurypidis ; De Xenophontis apologia Socratis ; les Phéniciennes (1846) ; Catalogus codienm manuscriptorum qui inde ab anno 1741 bibliothecx Lngduni Batavorum accesseruntcatalogue fort savant de la plus grande partie des manuscrits de labibliothèque de Leyde] (1852). Il a donné également des mélanges d’esthétique sous ces titres : Onderzock en phautasie (Leipzig, 1838) ; Gespreh op den drachenfels (Leipzig, 1838), puis des traductions en hollandais d’ouvrages étrangers, tels quéle Voyage sentimental de Sterne, les Nouvelles de Tieck et la Vie des seigneurs de Heine.

GEEl-ONG, ville d’Australie, dans la province de Victoria, à 70 kilom. de Melbourne ; 34,000 hab. Commerce très-important de laine et de suifs. La fondation de cette ville remonte à 1835, époque de l’arrivée des premiers colons à Port-Philip ; elle n’acquit de l’importance qu’en 1851, année pendant laquelle fut découverte la mine d’or de Ballara.

GEER, rivière de Belgique, province de Liège. Elle naît à Lens-Saint-Remi, baigne Geer, Waremme, pénètre dans le Limbourg, où elle arrose Tongres, et se jette dans la Meuse, après un cours d’environ 00 kilom.

GEER (Louis dis), industriel hollandais, né a Liège en 1587, mort en 1652. Il fut appelé en Suède par Gustave-Adolphe, introduisit dans ce pays les meilleures méthodes pour le travail du 1er, établit une fonderie de canons, construisit, sous ie règne de Christine, une fiotte de 20 navires pour la défense des côtes, amassa ainsi une fortune considérable et vint souvent en aide au trésor royal. — Son fils, Louis de Geer, né en 1622, mort en 16B5, fut professeur au collège des mines de Stockholm.

GEER (Charles, baron de), naturaliste suédois, de la famille du précédent, né à Finspang en 1720, mort à Stockholm en 1778. Il étudia à Utrecht et à Upsal, s’occupa dès son enfance d’entomologie, suivit pas à pas les traces de Réaumur sans s’élever à la même hauteur que lui. Possesseur d’une grande fortune, il 1 employa constamment à servir la science et à soulager l’infortune. • Ses Mémoires, dit M. de Quatretnges, portent l’empreinte d’un esprit ingénieux, patient et doué à un haut degré du talent d observer. » 11 a publié un grand ouvrage intitulé, comme celui de Réaumur : Mémoires pour-servir à l’histoire des insectes (1752-1778, 8 vol. in-4<>). Le roi de Suède, dont il avait conquis les bonnes grâces, l’avait nommé maréchal de la cour et commandeur de l’ordre de Wasa. Gcer fit partie de l’Académie des sciences de Stockholm, à laquelle il légua ses collections d’histoire naturelle.

GEER (Louis, baron de), homme d’État suédois, né le 18 juillet 1818. Il entra à l’université d’Upsal en 1835 et y suivit avec distinction les cours de jurisprudence et de droit administratif. Ses études terminées, il fut attaché, en qualité d’expéditionnaire, au département de la justice, puis, successivement, nommé assesseur près le tribunal de Scanie et président do ta cour d’appel de Gothie. En 1858, le roi Charles XV lui confia lo portefeuille do la justice, ce qui, d’après la constitution gouvernementale de la Suède, équivaut à la place de premier ministre. Le baron de Geer se montra tout d’abord à la hauteur de ses nouvelles fonctions ; il s’y fit remarquer surtout par sa modération, son esprit libéral et une très-grande puissance d’initiative. Bientôt les circonstances lui permirent de déployer, dans toute leur force, son caractère et son talent. Depuis plus d’un demi-siècle, la Suède réclamait la réforme de son système parlementaire. Cette représentation par les quatre ordres, dont elle avait hérité du moyen âge, n’était plus en rapport avec les idées modernes ; elle entravait, souvent même elle paralysait son développement et sou progrès. Plus d’une fois lo gouvernement avait sondé, à cet égard, les intentions