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dernière a reçu le nom de dntidisme. L’empire du druidisme n’étouffa point cette religion de la nature extérieure qui rétrnait avant lui en Bretagitè et en Gaule. Toutes les religions savantes et mystérieuses tolèrent au-dessous d’elles un fétichisme grossier, propre k occuper et à nourrir la superstition de la multitude, et qu’elles ont soin de tenir toujours stationnaire. Les pierres, les arbres, les vents, les lacs, les rivières, le tonnerre, le soleil, en un mot, la matière brute, les phénomènes et les agents de la nature, tels furent, en effet, les premiers objets de l’adoration des Gnulois. Ce culte grossier fit place à des idées plus abstraites, représentées par des divinités qui- présidaient au monde physique et au monde moral ; les rapports remarqunbles qui existèrent ainsi entre la mythologie gauloise et celle des Grecs et des Romains frappèrent vivement ces derniers. « Les Gaulois, dit César, reconnaissent Mercure, Apollon, Jupiier, Mars et Minerve ; mais ils ont pour Mercure une vénération particulière. Leur croyance à l’égard des divinités est presque la même chose que la croyance d(>s autres peuples. Ils regardent Mercure comme l’inventeur de tous les arts ; ils pensent qu’il préside aux chemins et qu’il a une grande influence sur le commerce et les richesses ; qu’Apollon éloigne les maladies ; qu’on doit à Minerve les éléments de l’industrie et des arts mécaniques ; que Jupiter régit souverainement le ciel et que Mars est le dieu de la guerre. » César avait raison, seulement les noms des divinités et quelques détails de leur légende étaient différents. Voici la liste, aussi complète que possible, des divinités gauloises ou des dieux germains adorés en Gaule :

Abetlio, Suivant quelques auteurs, c’est le même que Belen ; il a beaucoup de ressemblance avec Apollon ; César, qui le nomme parmi les dieux gaulois, lui attribue la faculté de guérir. On a retrouvé à Comm’tnges trois inscriptions latines en son honneur.

Avardus. Dieu inconnu, mentionné dans une inscription gravée sur un autel de marbre.

Astoilunus. Honoré dans l’Aquitaine méridionale. Millin pense qu’Astoilunus est un surnom d’Hercule.

Basanvov. C’était le nom d’un roi des Sicambres qui régna trente-six ans avec gloire, et disparut subitement, comme Romulus, dans une assemblée générale de ses sujets. On répandit le bruit qu’il était monté au cieh Beaucoup de peuplades germaines l’invoquaient comme dieu de la guerre.

Belen. Ce dieu était honoré dans quelques cantons gaulois et en Armorique, mais surtout dans la Pannonie, l’Illyrie et le Noricum. On présume qu’il représente le soleil. Les savants ont cherché l’étyinologie de ce nom dans le mot Bel, Baal, Belus, dans le lacédémonien Bolu (Apollon), et, enfin, dans le grec belos, flèche (par opposition à abelios, abellio, sans flèche). On a pensé aussi qu’il pouvait dériver du mot breton pelen ou belen, peloton, boule ; Belen signifierait donc le dieu-globe, et ce qui pourrait confirmer cette opinion, c’est la médaille britannique de Camden, sur laquelle se voit un dieu ou un roi avec la tête couverte de douze globes et cette légende : Canabelino ou Belino-Ccmo (à Belen le Bienfaisant).

Bouljanus. Dieu adoré, dit-on, chez les Namnétes (Loire-Inférieure) et probablement dans toute l’Armorique. Les habitants allaient trois fois chaque année l’adorer à Nantes. Ce culte subsista jusqu’au temps de Constantin, où le temple et l’idole furent détruits et remplacés par une basilique chrétienne. On a décomposé Bouljanus en Bel et Janus. Dans une inscription conservée k Nantes, ce nom est écrit Vo/janusCernunnos (dieu des chasseurs).

Cososus. Divinité des Bituriges-Cubi (habitants du Berry) ; elle n’est connue que par une seule inscription.

Beusionensis. Surnom donné à Hercule, que les Celtes considéraient comme leur père et auquel ils attribuaient la fondation de plusieurs villes, comme Alésia, Nîmes, etc.

Busiens. C’étaient des génies incubes.

Gawics. Esprits géants que les bas Bretons et les habitants de plusieurs comtés anglais croient encore voir quelquefois danser autour des monuments druidiques.

Gouim. Chien dont on racontait absolument les mêmes fables que du loup Fe7irisde la mythologie Scandinave.

Graun. Dieu honoré dans la seconde Germanique (Alsace, Prusse rhénane, Bavière rhénane) et dans l’Écosse, et que l’on considère comme une espèce d’Apollon. Suivant Isidore de Séville, grnnni, en langue gothique, signifiait cheveux longs.

Bafoa. Probablement le ciel des Belges. Ce nom rappelle le heaven des Anglais.

Beluetik. L’Helvél.ie personnifiée. On lui donnait pour père Eweton, selon les uns, et, suivant les autres, un fils d’Hercule.

Heu, Heus, Hèsus ou Esus, correspondant au Mars des Grecs et des Romains ; c’était le dieu de la guerre et des conquêtes ; on lui sacrifiait des victimes humaines. Dans les traditions kymriques, il joue quelquefois le rôle de l’Être suprême. Sous les Romains, son culte fut joint, dans la ville de Lutèce, à ^eujt de Jupiter et de Vulcain, ce qui fait supposer qu’il formait aveo Taran et Tuitton une trinité celtique.

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Main. Espèce de fées ou de nornes qui présidaient aux accouchements ; elles avaient le pouvoir de douer les enfants au moment de Ifiur naissance.

Mann. Fils de Tuiston. Suivant les Germains, il eut trois fils, desquels descendaient les trois grandes races de la Germanie, les Ingerones, les Merones et les Hermiones. D’après le sens du mot mann (homme), on voit qu’il désignait l’Adam germain.

Alaroun, Alarunns, dont les Romains ont fait un Mercure, était le protecteur des voyageurs dans tes Alpes, le dieu indigène des Rhètes. Les guides qu’il avait sous son patronage, et dont il était le maître et le modèle, s’appelaient marounes dès la plus hante antiquité.

Milhodis. Dieu kymrique, faisant partie d’une trinité de dieux subalternes qui nous sont inconnus.

Mnritasque. Dieu dont on a trouvé le nom sur une inscription déterrée, en 1652, à l’entrée du vieux cimetière d’Alésia.

Murcia. Vénus des Celtes et des Ibères ; elle avait un temple à Rome, au pied de l’Aventin.

Nehalennia. Déesse des Gaulois, des Belges et des peuples du nord de l’Europe. Les statues de Nehalennia trouvées, en 104C, dans l’Ile de Walcheren, et, depuis, eu France, en Allemagne, en Italie, la représentent jeune, vêtue d’une longue robe, portant une corne d’abondance, des fruits, ayant auprès d’elle un panier, un chien. Trois fois on la trouve en compagnie de Neptune ; de là le^ diverses attributions qu’on lui a données : on a cru voir en elle, tantôt la nouvelle lune, tantôt l’onde irrigatrice, la terre fertilisée, une des déesses mères, une divinité marine.

Oiiouava. Déesse dont la tête seule était figurée sur les monuments. Elle porte deux largos écailles au lieu d’oreilles et deux grandes ailes déployées au-dessus de la tête, dans lesquelles vont se perdre les queues de deux serpents.

Penninus. Dieu suprême des montagnards.

Rhin (le). Ce fleuve avait été divinisé par les Gaulois avant de l’être par les Romains. ■ C’est le Rhin, dit une pièce de vers de Y Anthologie, c’est le Rhin, ce fleuve au cours impétueux, qui éprouve, chez les Gaulois, la sainteté du lit conjugal.. À peine le nouveau-né, descendu du sein maternel, a-t-il poussé le premier cri, que l’époux s’en empare ; il le couche sur son bouclier, il court l’exposer aux caprices des flots : car il ne sentira point dans sa poitrine battre un cœur de père avant que le fleuve, juge et vengeur du mariage, ait prononcé le fatal arrêt. Ainsi donc, aux douleurs de l’enfantement succèdent, pour la mère, d’autres douleurs : elle connaît le véritable père, et pourtant elle tremble ; dans de mortelles angoisses, elle attend ce que décidera l’onde inconstante. >

Both ou Rothon. Vénus desVéliocasses, qui donnèrentà leur capitale le nom de Rhotmag, en latin Jibotomagus, aujourd’hui Rouen.

Bumanées. Déesses des Triboci et des Vangiones, prises pour des déesses mères.

Sulèves, Sului, Sulfi. Espèces de sylphes helvétiques, qui ne sont connus que par une inscription trouvée dans les environs de Lausanne, et un marbre sur lequel ils sont représentés au nombre de trois, assis et tenant des fruits avec des épis.

Taran, Taram, Torums, Toramis. Le Tonnerre personnifié. Il présidait aux météores, à la lumière, aux pluies et aux tempêtes. Correspondant au Jupiter tonnant de la mythologie gréco - romaine, il était opposé à Tuiston, dieu des enfers. On lui sacrifiait des victimes humaines.

Taroos, Trigaramos. Dieu représenté sous la forme d’un taureau d’airain, placé au milieu d’un lac et portant trois grues, l’une sur sa tête, les deux autres sur son dos. Ce dieu figure sur des bas-reliefs d’autel trouvés à Paris.

Teut, Teutat, Teutatès. Dieu présidant au commerce, aux arts, à l’argent, à l’intelligence, à l’éloquence et souvent même aux batailles. Ces différentes attributions le rapprochent à la fois du Thaut phénicien et de Mercure, de Mars et d’Hercule. On l’adorait tantôt sous la forme d’un javelot (comme dieu des batailles), tantôt sous la forme d’un chêne (comme dieu des oracles). Ses fêtes se célébraient sur des lieux élevés ou dans l’épaisseur des forêts. La cérémonie la plus célèbre du culte de Teutatès était la réception du gui, qui s’accomplissait à minuit au renouvellement de chaque année. On sacrifiait ordinairement à Teutatès des chiens, qui étaient remplacés par des victimes humaines dans les circonstances importantes.

T/msses [Dusii des Pères de l’Église). Dieux inférieurs, probablement des espèces de génies des forêts semblables aux satyres.

Tuiston. Analogue de Pluton, il était fils de Tis ou Tuis, la Terre. C’était le dieu de la terre, des lieux souterrains et de l’empire des morts. Il était opposé à Taran, avec lequel il partageait l’empire du monde. Il était aussi adoré en Germanie, où on le regardait comme le père de Mann, le premier homme. À son nom parait se rattacher le mot teutones. On ignore par quels sacrifices il était honoré. On sait seulement qu’à toutes les cérémonies religieuses les bardes chantaient des hymnes en son honneur.

Vitlolf. Déesse celtique, qui passait pour la prophètesse modèle.

Yoldanus ou Volfanus, Dieu identique k

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Belen ou Bouljanus, et dont le nom signifie fournaise ardente, suivant quelques auteurs qui en font un dieu du feu. Il était adoré surtout par les Armoricains.

Outre ces divinités particulières aux Gaulois et celles qui furent apportées par la conquête romaine, Vénus, Hercule, Vulcain, Mercure, Jupiter, Isis, Mithra, etc., les rapports fréquents avec les peuples du Nord importèrent en Gaule le culte de plusieurs divinités de ces contrées, entre autres, celui d’Odin ; mais c’est 1k un fait exceptionnel, et ces dieux, introduits ainsi accidentellement, ne sauraient être considérés comme faisant partie de la religion gauloise proprement dite. Un fait important, et qui ne peut être passé sous silence, c’est la persistance des idées et des usages païens à travers les siècles, malgré les efforts multipliés des prêtres chrétiens pour les détruire, jusqu’à la fin du xve siècle, les conciles provinciaux de la France sont remplis de décrets dirigés contre de bizarres superstitions qui se rattachaient, pour la plupart, aux anciennes cérémonies du culte gaulois, superstitions encore très-vivaees aujourd’hui dans certaines provinces, et surtout en Bretagne.

La Gaule cisalpine avait pour limites : à 1"0., les Alpes et le Var ; au N., les lacs de Garde et de Côme ; au S., le Rubicon et l’Arno ; Trieste en était le point extrême à l’E. Sous Auguste, elle comprenait quatre des onze régions entre lesquelles l’Italie était divisée r laCispadane, laLigurie etlaTranspadane, divisée elle-même en deux sections. Des populations d’origines diverses s’étaient établies dans ces contrées : les Gaulois, sur les deux rives du Pô ; les Liguriens ou Ibères, sur la côte de Gènes, et les Venètes, Slaves d’origine, sur les bords de la Brenta jusqu’à Trieste. Les Alpes Maritimes et les Alpes Cottiennes, deux petites provinces, furent réunies à la Gaule cisalpine, la première sous Auguste, la seconde sous Néron. Constantin lui donna une subdivision nouvelle ; la Cisalpine comprit alors l’Emilie, la Flaminie, la Ligurie, la Vénétie, l’Istrie, les Alpes Cottiennes, la l’c et la ge Rhétie, formées par suite de l’extension de la frontière jusqu’au Danube. Ces huit provinces composaient le vicariat d’Italie.

L’histoire de la Gaule cisalpine fait partie de celle de l’Italie. V. Italie (hist. ancienne), Ligurie, Vénétie, etc. Pour plus de détails sur la Gaule et ses habitants, V. aussi notre article Gaulois.]

Gaule poétique (la), par Marchangy (Paris, 1813). Cet ouvrage obtint, à son apparition, un succès d’enthousiasme que le temps a singulièrement refroidi. Cependant il est juste de reconnaître qu’on y trouve une foule de détails de mœurs très-intéressants, des études fort remarquables sur la chevalerie et la poésie des troubadours, et que, pendant un temps, il a exercé une influence marquée sur les habitudes, la littérature, les mœurs, les arts, et jusque sur les costumes et les meubles de l’époque où il parut. La Gaule poétique est une histoire de France renfermée dans un vaste cercle dont la religion et la poésie sont le centre ; elle est divisée en trois époques et en quarante récits, qui font assister le lecteur aux origines de la nation et le conduisent jusqu’au siècle de Louis XIV. L’auteur a dû, comme on le voit, prendre la monarchie française à son berceau, alors qu’elle n’était encore qu’un germe caché dans les sombres forêts de la Gaule, ayant Teutatès pour dieu et subissant le joug romain. Puis, la suivant dans ses développements successifs, après l’avoir montrée recevant le baptême du christianisme sous Clovis, il explique l’établissement de la féodalité, mais en cherchant à la réhabiliter aux yeux de la foule. Dans cette partie, comme, du reste, dans tout son ouvrage. Marchangy est poète beaucoup plus qu’historien, heureusement pour lui ; mais il a trop oublié qu’il était de son devoir de mettre de côté ce qu’il pouvait y avoir de poétique dans les faits, pour les estimer à leur juste valeur historique et humaine. L’époque chevaleresque lui a fourni de brillantes pages. Conservant le romanesque des vieux poètes, il y a ajouté tout ce que de longues recherches sur les moeurs pouvaient lui donner de sérieux, et de nombreux passages se liraient encore aujourd’hui avec fruit et plaisir.

On voit assez, par ce qui précède, quel sentiment a dicté la Gaule poétique, et on ne s’attend pas à ce que nous réfutions une œuvre que tous les bons esprits ont depuis longtemps condamnée. En entonnant à tout propos la trompette en l’honneur des institutions de la vieille monarchie, l’auteur se proposait de ramener les regards de la foule sur son berceau, de lui en faire aimer les mystères et la poésie, et, par cela même, de la faire renoncer à ses rêves d’avenir. On sait s’il y a réussi.

Le critique Dussault disait, en 1813, de cet ouvrage : « Si des recherches d’érudition très-curieuses et très-piquantes, jointes à toutes les couleurs et à tous les embellissements d’une imagination brillante et riche, peuvent recommander un livre, indépendamment du système et du plan fondamental sur lequel il est établi, je crois que, depuis le commencement de ce siècle, il a paru peu d’ouvrages aussi dignes d’attention que celui de M. de Marchangy... Une foule de vérités

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de détail très-înteressantes et très-heureusement exprimées, de descriptions énergiques ou gracieuses, de narrations attachantes, de tableaux dessinés avec goût et coloriés avec chal, -Hir, d’expériences poétiques tentées avec plus ou moins de bonheur et de succès, rendent la lecture de cet ouvrage aussi agréable qu’elle est instructive, et ne sauraient manquer d’assurer à la Gaule poétique un rang très-distingué parmi les meilleures productions littéraires des premières années du xrxe siècle. •

Gaule iobi I administration romaine (HIS-TOIRE de la), par Amédée Thierry (1840). Cet ouvrage, qui traite des origines celtiques et romaines de notre pays, esta la fois une suite et un commentaire de Y Histoire des Gaulois du même auteur. Am. Thierry y expose, d’après les sources historiques, la situation des peuples de la Gaule, depuis la conquête de César jusqu’au moment où cette contrée échappa à la domination romaine. On y trouve des détails aussi curieux qu’authentiques sur la marche et les progrès du christianisme, sur les résistances des cités gauloises à l’oppression. Une savante introduction précède ce beau livre. Elle établit l’état de la société ro maine, l’action de Rome sur les races de l’Italie, sur les races étrangères à l’Italie et la marche du monde romain vers l’unité. L’Histoire de la Gaule sous la domination romaine a paru pour la première fois en 1840 (3 vol. in-8°). Elle a obtenu tout d’abord un succès éclatant et mérité. M. Amédée Thierry est le digne frère du regrettable Augustin Thierry.

Gaules (HISTOIRE AMOUREUSE DES), par

Bussy-Rabutin. V. histoire.

GAULÉ, ÉE (gô-lé) part, passé du v. Gauler : Bes arbres oaulés. Des noix gaulées.

GAULER v. a. ou tr. (gô-lé — rad. gaule). Frapper avec une gaule, pour faire tomber les fruits : Gauler un pommier, un noyer. Il Faire tomber au moyen d’une gaule : Gauler des noix, des châtaignes, des pommes. Il est des fruits que l’on gaule, c’est-à-dire que l’on abat avec une perc/te. (Raspail.)

GAULETTE s. f. (gô-lè-te — dimin. de gaule). Pêche. Petite gaule pliante avec laquelle on arrête le bord du filet appelé BOUteux.

— Techn. Espèce d’échelle disposée dans le grenier des fabriques, pour faire sécher le papier, la laine, etc.

GADLI (Jean-Baptiste), peintre italien. V. Baciccio.

GAULIS s. m. (gô-li — rad. gaule). Sylvie. Taillis arrivé k un certain degré de croissance, et dont les brins sont propres à faire des gaules ; nom donné aux brins eux-mêmes : Je pousse mon cheval et par haut et par bas, Qui pliait des yaulis aussi gros que le bras.

Molière.

— Techn. Lames de ganlis, Lames minces de bois, qui servent à faire des paniers et autres ouvrages.

— Encycl. Sylvie. Le gaulis peut être un mode d’aménagement régulier ; mais souvent aussi ce n’est qu’un état passager. Dans ce dernier cas, on l’applique généralement aux parties boisées dont 1 âge dépasse le terme d’aménagement des taillis. Les plantations arrivent alors K l’état de gaulis dès que les premières éclaircies ont réglé l’espace entra les sujets réservés. Considéré comme mode d’aménagement, le gaulis peut s’appliquer à toutes les essences. Il est général dans le Morvan, de même que dans la plupart des contrées où les moyens de communication sont insuffisants et où le bois de chauffage acquiert un certain prix. On peut en dire autant des forêts placées dans le voisinage des houillères : on sait que les perches de soutènement employées dans les mines ne s’obtiennent que par un aménagement en taillis très-serré et sans couvert. Certaines essences gagnent de même à être exploitées en gaulis ; telles sont, par exemple, l’aune, le tremble, le bouleau, utilisés comme bois de boulange, et le châtaignier, si recherché pour faire des échalas, des cercles, etc. L’âge des gaulis peut, d’ailleurs, varier suivant les essences et l’usage auquel on destine les bois ainsi aménagés.

GAULLE (Edme), sculpteur français, né à Langres en 1770, mort h Paris en 1841. Il entra à l’École des beaux-arts de cette dernière ville, et remporta en 1803 le grand prix de Rome ; mais la guerre l’ayant empêché de se rendre en Italie, il resta à Paris, où il fut du nombre des sculpteurs chargés d’exécuter les bas-reliefs de la colonne Vendôme. Gaulle modela, pour les fêtes de l’Empire, un grand nombre se sculptures qui n’ont point été conservées. Il dessinait et modelait avec une extrême facilité et possédait de remarquables facultés artistiques, qui eussent fait de lui un sculpteur de premier ordre s’il avait pu s’astreindre à un travail sérieux et continu. Nous citerons, parmi ses œuvres, une Statue de Louis XVI à genoux, dans l’église de Saint-Denis ; un buste de Claude Perrault ; un Jeune pérheiir ; Étude de la nature, bas relief. Gaulle fut le maître du célèbre Rude.

GAULLE { Jean - Baptiste de), ingénieur français. V. Degaulle.

GACLLYER (Denis), littérateur et grammairien français, né à Cléry en 1688, mort en