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palais de justice, une halle moderne, des fossés qui se comblent et !a ville semblant sourire de ce côté à des constructions élégantes, telle est à peu près la part que la civilisation a conquise : celle de l’histoire est toujours la plus large ; elle garde sa vieille église, son vieux cloître de l’hôpital, son hôtel de ville brisé, mâché, tombant, durant toujours ; sa vieille halle avec son toit en forme de parapluie, et toutes ces maisons qui n’ont pas d’âge, pas de style, pas de nom d’architecte : maisons qu’on aurait dites bâties par des bohémiens pour un jour de halte, et dont la boue, durcie par les siècles comme un ciment romain, semble jeter à tant de générations de passants le souvenir d’une éternelle vieillesse. Tout cet aspect est pourtant sombre, et c’est un contraste désagréable pour le voyageur fatigué ou insouciant que celui d’une ville aussi ancienne au milieu d’un paysage aussi florissant. Mais il n’en est pas ainsi pour ceux dont le nid pend encore à quelques fentes de ces masures ; leur antiquité les leur rend plus chères, et si, en remontant le cours des siècles, ils trouvent que là le travail fut honoré, la liberté bénie, le droit soutenu avec dignité, l’égalité pratiquée, la démocratie enfin comprise et respectée dans son germe, ces ruines ne leur paraissent plus que le vestibule du grand édifice auquel travaille l’Europe. »

L’église paroissiale de Saint-Gaudens, bâtie au xi" et au xu& siècle, est, suivant M. Cénac-Moncaut, une des œuvres les plus complètes et les plus pures du midi de la France. Ses parties les plus remarquables sont : la porte du Nord, qui offre tous les caractères du style ogival flamboyant ; l’escalier par lequel on monte aux combles et qui forme une jolie tour romane cylindrique, et les iroi ? nefs, terminées chacune par une abside en cul-de-four, et dont les colonnes ont des chapiteaux historiés représentant des scènes bibliques. Des promenades de Saint-Gaudens on jouit de points de vue admirables sur la plaine de la Garonne et sur un vaste amphithéâtre de montagnes. Dans le haut de la ville, près d’un couvent de sœurs de charité, se voit un établissement de bains qui offre des colonnes romanes provenant de 1 abbaye de Bonnefont.

GAUDKNTIUS, musicographe grec, qui vivait a une époque incertaine et dont Cassiodore parle avec éloge. Il est l’auteur d’un, traité élémentaire sur la musique, intitulé Eisagâgè armonîkA. Ce traité, dans lequel on retrouve les doctrines d’Aristoxène, a été publié avec une traduction latine dans les Antiq. musics scriptores de Meibomius.

GAUDENZI (Pellegrino), poète italien, né a Forli en 1749, mort en 1784. La lecture d’une traduction d’Ossian éveilla en lui la vocation poétique. Il quitta sa ville natale, où il donnait des leçons particulières, pour se rendre à Padoue (1775). Il compléta son instruction, publia des essais poétiques qui annonçaient un beau talent et fut emporté par une mort prématurée. Ses poésies, parmi lesquelles on remarque deux petits poeines : la Nascita di Cristo et la Campagna, onl été publiées à Nice (1786).

GAUDENZIO (Paganini), érudit italien, né à Poschiavo, dans lo pays des Grisons, en 1596, mort à Sienne en 1640. Il abandonna le protestantisme pour embrasser la religion catholique, puis professa successivement les belles-lettres à Rome et à Pise (1627), où il habita jusqu’à la fin de sa vie. Le grand-duc de Toscane, dont il s’était acquis la faveur, lui permit d’avoir une imprimerie dans sa maison. Gaudenzio composa un grand nombre d’ouvrages sur les sujets les plus divers. Sou style est très-négligé et son érudition très-superficielle. Nous nous bornerons à citer ; V Accademia disunita (Pise, 1635, in-l»), recueil de quarante-sept discours académiques, et De philosophis apud ftomanos initia et progressu (Florence, 1643, in-4o).

GAUDER v. a. ou tr. (gô-dé —rad. gaudé). Techn. Tremper dans un bain de gaude : Gauoer des étoffes.

GAUDICHAUD (Charles), célèbre botaniste et navigateur français, membre de l’Institut, né à Angoulème en 1789, ’ mort en 1854. Il étudia la pharmacie dans l’officine d’un de ses beaux-frères, établi à Cognac, puis à Paris, où il eut pour professeur Robiquet et le botaniste Richard. En 1810, il entra comme pharmacien dans la marine militaire, et s’embarqua, en 1817, en qualité de naturaliste, à bord de l’expédition scientifique de l’Uranie, commandée par le capitaine Louis de Freycinet, L’Uranie partit de Toulon le 17 septembre. Elle reconnut successivement Rio, le cap et l’Ile de France, puis la baie des Chiens-Marins, puisTimor, les terres voisines de la Papouasie, les îles Marianne et Sandwich, puis les Iles du Danger, Sidney et les Ues Malouines. L’Uranie ayant, à la suite de cette navigation, touché violemment contre une roche sous-marine près des Malouines, l’expédition revint en Europe sur une corvette américaine achetée à cet effet : elle arriva vers la fin de 1820. Gaudichaud rapportait un nombre considérable de plantes inconnues, qu’il avait recueillies au péril de sa vie sur les sommets les plus escarpés des îles de l’Océan et dei’Auslralie : le Muséum d’histoire naturelle profita de toutes ces richesses. En 1831, Gaudichaud fit un second voyage

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de circumnavigation, toujours en qualité de botaniste, à bord de VfJerminie, voyage qui dura deux ans. Puis il s’embarqua de nouveau, l’année même de son retour, en 1833, sur la Bonite, chargée également d’une mission scientifique analogue : il ne revint de cette troisième expédition qu’en 1837. À la suite de ce dernier voyage, qui ajouta encore à la réputation qu’il s’était acquise dans le monde savant, Gaudichaud fut nommé membre de l’Institut. Il fut’ également attaché au Muséum d’histoire naturelle, et c’est là qu’il passa le reste de sa vie à classer les matériaux qu’il avait recueillis dans ses voyages et à faire d’intéressantes recherches sur la physiologie végétale. Selon Gaudichaud, la^ plante est un composé d’individus parfaitement distincts, dont la feuille est le plus simple : la feuille se fixe au tronc, comme la plante au sol ; elle se compose d une partie aérienne ou ascendante et d’une partie radiculaire ou descendante ; les filets de cette dernière rampent entre l’écorce et le bois, parviennent à la surface de la tige, l’enveloppent et produisent l’accroissement de diamètre de la plante. La théorie de Gaudichaud a rencontré des adversaires très-sérieux, au nombre desquels se place particulièrement Mirbel, avec qui Gaudichaud eut une polémique aussi longue que passionnée. Gaudichaud a laissé à sa mort, en 1854, bon nombre d’ouvrages parmi lesquels nous citerons : la Flore des Ues Malouines (1824) ; Voyage de l’Uranie (botanique, in-4o) ; Voyage de la Bonite (botanique, 4 vol. in-8o) ; Recherches générales sur l nrganographie, l’organngénie, la physiologie (1835), qui obtint le prix Montyon ; Mémoires et notices diverses sur l’anatomie et la physiologie des végétaux (1851, 8 vol. in-8o).

GAUDICHAODIE s. f. {gô-di-chô-dî — de Gaudichaud, bot. fr.). Bot. Genre d’arbrisseaux grimpants de la famille des malpighiacées, comprenant quatre espèces, qui croissent au Mexique et au Brésil.

GAUDIN (le Père Louis-Pascal), peintre et chartreux espagnol, né à Villa-Franca, près de Barcelone, en 1556, mort en 1621. Il embrassa la vie religieuse, enseigna la théologie en Sardaigne, puis retourna en Espagne, où il s’enferma dans la chartreuse de Scala Dei. Jusqu’alors, il s’était occupé de peintura pour son agrément personnel ; mais, à partir de cette époque, il s’adonna entièrement à cet art et exécuta pour les couvents de son ordre de nombreux tableaux, dont le dessin est correct et le style noble, mais qui manquent de grâce. On cite parmi ses œuvres : la Vie de saint Bruno, en 8 tableaux ; la Vie de la Vierge, en 6 tableaux, pour le couvent de Sainte-Marie de las Cuevas, près de Séville ; Suint Pierre et Saint Paul, dans l’église de Porta Casli, à Valence.

GAUDIN (Jean), grammairien et jésuite français, né dans le Poitou en 1617, mort a Paris vers 1G89. Il se livra à l’enseignement et composa pour l’instruction de la jeunesse des ouvrages écrits en un style clair et pur et remplis d’observations judicieuses. Les principaux sont : Nouveau dictionnaire français-latin (Limoges, 16S4) ; Hudiment di langue latine (1677) ; Trésor des deux langues française et latine (1678), etc.

GAUDIN (Alexis), chartreux français, né vers 1650, mort vers 1708. Il serait complètement oublié sans la polémique qu’il eut avec le savant Bayle. Gaudin publia un ouvrage intitulé : la Distinction et la nature du bien et du mal ; traité où l’on combat l’erreur.des manichéens, les sentiments de Montaigne et de Charron, et ceux de M. Bayle (Paris, 1704). Bayle répondit à cet écrit par, un mémoire publié dans VHistoire des ouvrages des savants (1704). On attribue à Gaudin un Abrégé de .l’histoire des suoants anciens et modernes (1708).

GAUDIN (Jacques), littérateur français, né aux Sables-d’Olonne en 1740, mort à La Rochelle en 1810. Il fut successivement membre de la congrégation de l’Oratoire, vicaire général de Manana en Corse, membre du conseil souverain de cette île, député à l’Assemblée législative (1791), où il se prononça pour la suppression des congrégations religieuses, et enfin juge et bibliothécaire à La Rochelle. Gaudin devint membre correspondant de l’Institut. Nous citerons parmi ses écrits : Les Inconvénients dit célibat des prêtres, prouvés par des recherches historiques (Genève, 1781, in-8o) ; Voyage en Corse et Vues politiques sur l’amélioration de cette ite (1788) ; Essai historique sur la législation de la Perse, précédé de la traduction complète du Jardin des roses de Saadi (1791).

GAUDIN (Martin-Michel-Charles), duc de Gahte, administrateur français, né k Saint-Denis (Seine) eu 1756, mort en 1841. Il entra à dix-sept ans dans les bureaux des contributions publiques, fut mis à la tête d’une division de ce service lors du premier ministère de Necker, et nommé, en 1791, l’un des six administrateurs de la Trésorerie nationale. II accepta le portefeuille des finances après lo 18 brumaire. Ce portefeuille, il le conserva jusqu’à l’abdication de Fontainebleau (1814), et, le reprenant pendant les Cent-Jours, ne le quitta qu’à la dernière heure de l’Empire. Il y a peu d’exemples d’une faveur aussi constante accordée par un souverain. Gaudin, il faut le dire, était un de ces hommes comme il les fallait à Napoléon : dénué de cette fécondité de génie qui éclaire, mais qui

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souvent embarrasse le maître ; honnête, laborieux, soumis, il avait toutes les qualités d’un excellent chef de bureau. Pendant son administration, on reprit l’opération du cadastre, décrétée par l’Assemblée constituante, la Cour des comptes fut créée, et un système financier et fiscal s’établit, assez bien lié pour avoir résisté jusqu’à ce jour à toutes les vicissitudes politiques que le pays a subies. Gaudin, comblé d’honneurs par Napoléon, créé duc de Gaëte en 1809, avait donné des gages de dévouement à ia dynastie impériale en accompagnant Marie-Louise à Blois en 1814, et en reprenant le ministère en 1815 ; mais il n’était point un homme de parti, et Louis XVIII lui prouva qu’il ne lui gardait pas rancune en lui donnant la direction de la Banque de France (1820), fonctions qu’il conserva jusqu’en 1834. Il avait siégé à la Chambre des députés de 1815 à 1819. On a de lui : Mémoire sur le cadastre (1817, in 8°) ; Notice sur les finances de France depuis 1800 jusqu’au l" avril 1814 (Paris, 1818, in-8o) ; Mémoires, opinions et écrits (1826-1834, 3 vol. in-8o).

GAUDIN (Marc-Antoine-Augustin), physicien et chimiste français, né à Saintes (Charente-Inférieure) en 1804. Ce savant, qui, depuis

1835, est attaché au Bureau des longitudes, étudia de bonne heure les sciences exactes et s’attacha particulièrement à chercher dans la science ce qui donne lieu à des applications utiles. M. Gaudin inventa, en 1827, une pompe pneumatique servant à faire le vide et à comprimer l’air, puis fit des études intéressantes sur le poids atomique du silicium, sur le moyen d’obtenir des carbonates insolubles, sur le platine, sur la fabrication du rubis artificiel, sur l’éclairage par le gaz de houille chargé d’une huile essentielle, sur la fixation des épreuves photographiques, etc. Enfin M. Gaudin est arrivé

a convertir le bouillon de bœuf en. un liquide blanc qui a presque toutes les propriétés du lait. Outre un grand nombre de notes, de mémoires, d’articles insérés dans les Annales de chimie, dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, dans la Bibliothèque universelle de Genève, on a de lui : Mémoire sur les propriétés du silice en fusion (1841) ; Derniers perfectionnements apportés au daguerréotype (1842), en collaboration avec M. Lerebours ; Traité pratique de photographie (1844-1845, in-8o) ; Nouvelles recherches sur les groupements des atomes dans les molécules (1847, in-8o), ouvrage curieux. — Son frère, Alexis Gaudin, est à la tète d’une importante maison de photographie à Paris, et l’un des rédacteurs du journal la Lumière.

GAUDIN (Pierre-Fœdora), publiciste et homme politique français, né à Marennes (Charente-Inférieure) en 1816. Lorsqu’il eut fait ses études de droit à Poitiers, il devint un des rédacteurs de i’Echo du peuple, organe des idées avancées dans cette ville, puis retourna dans son département, fonda, en 1844, l’Union de Saintes, et fut un des organisateurs du banquet réformiste à Saintes, en 1847. Nommé commissaire adjoint de la Charente-Inférieure, après la révolution de Février, M. Gaudin fut élu, dans ce département, membre de l’Assemblée constituante. Il y vota avec les républicains avancés, combattit la politique de l’Élysée, signa la mise en accusation du chef du pouvoir exécutif au sujet de l’expédition de Rome, et ne l’ut pas rééiu à la Législative.

GAUDINIE s. f. (gô-di-nl —de Gaudin, botan. suisse). Bot. Genre de plantes de la famille des graminées, tribu des avénées, formé aux dépens des avoines, et dont l’espèce type habite l’Europe centrale.

GAUDIPISSE s. f. (gô-di-pi-se). Armur. Syn. de bkaykttb.

GAUDIR v. n. ou intr. (gô-dir — lat. gaudere. Mais d’où vient le mot latin ? Les orientalistes le font dériver du sanscrit go, vache, et dha, posséder, et s’appuient sur les mœurs présumées pastorales des Aryas, pour expliquer la transition del’idéedeia possession des vaches à celle de la joie. Il est assez difficile de les suivre si haut et si loin, et force nous est de nous arrêter au mot latin, en signalant seulement son évidente parenté avec le grec gêtheô). Manifester sa joie : Il se remettait, au moindre propos, à sauter, à badiner, à gaudir et rire. (Ste-Beuve). il Peu usité.

Se gaudir v. pron. Se réjouir, se diverter, prendre du plaisir : Aimer à se gaudir. Les châtelains et châtelaines chantaient, aimaient, se gauuissaient. (Chateaub.)

11 eût mieux fait, certes, le pauvre sire, Ce te yaudir arec sa Margoton.

Voltaire.

Se gaudir de, Moquer, railler : Vous vous gaudissez de moi.

Gaudiiinn (J’illustre), roman par H. de Balzac. V. Scènes de la vie de province.

tiaudimori 11, roman par H. de Balzac. V. Scènes de la nu parisienne.

Gaodisserie s. f. (gô-di-se-rl — rad. gaudir). Moquerie, raillerie ; air narquois : Calembours, gros rire, figure monacale, teint de cordelier, enveloppe rabelaisienne, vêtement, corps, esprit, figure, s’accordaient pour mettre delà gaudisskrie, de la gaudriole en toute sa personne. (Balz.)

GAUD15SEUR s. m. (gô-di-seur — rad. gaudir). Railleur, moqueur ; bon vivant : Pierre

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Faifeu, écolier d’A ngers, avait laissé dans le pays la réputation du plus joyeux compagnon et dn gaudisseur le plus insigne qu’on eût ou depuis Villon. (Ste-Beuve.)

GAUDlVlSs. m. (go-di-vi). Comm. Espèce de taffetas des Indes.

GAUDRIOLE s. f. (go-dri-o-le — rad. gaudir). Propos libre, plaisanterie légèrement grivoise : Aimer la gaudriole. Dire des gaudrioles. Brantôme, c’est l’indécence italienne imitée par les seigneurs de France ; ce n’est plus la gaudriole française, avec son mélange de malice piquante et de moralité secrète. (SteBeuve.)

Mais au Français attristé

Qui peut donner lagalté ?

C’est la tjaudriole.

Bâ&ANOEK.

C’était la régence alors :

Tous les hommes plaisantaient,

Et les femmes se prêtaient

À la gaudriole.

BÉttANOER.

GAUDRON s. m. (go-dron). Techn. Espèce de rayon droit ou tournant, fait à l’échoppe, sur le fond d’une bague ou d’un cachet. Il Ancienne orthographe du mot gopron.

GAUDRY (Joachim-Antoine-Joseph), jurisconsulte français, né à Sommevoire (iïnute-Marne) en 1790. Il fut reçu avocat à Paris en 1814, et a occupé un rang honorable parmi les membres du barreau de la capitale, qui l’ont élu deux fois bâtonnier. On lui doit : Traité de la législation des cultes, et spécialement du culte catholique, ou De l’origine, dû développement et de tétat actuel du droit ecclésiastique en France, ouvrage des plus importants et le seul traité général que l’on possède sur cette matière (Paris, 1854, 3 vol. in-8") ; Traité du domaine (Paris, 1862, 3 vol. in-S°) ; Histoire du barreau de Paris depuis. son origine jusqu’à 1830 (1864, 2 vol. in-8o). 11 a publié également quelques notices historiques et fourni des articles à l’Encyclopédie du XI'Xv siècle, à la Gazette des Tribunaux, à la Revue de législation et de jurisprudence, etc.

GAITDRY (Albert), savant français, fils du précédent, né à Saint-Germain-en-Laye en 1827. Après s’être fait recevoir docteur es sciences, il voyagea en Orient (1853), puis se rendit en Grèce, où il resta de 1855 à isoo, et fit des recherches d’un grand intérêt au point de vue de la science paléontologique. De retour en France, M. Gaudry a été nommé aide-naturaliste au Muséum, et a acquis dans le monde savant une grande notoriété par la publication de plusieurs ouvrages remarquables, dans lesquels il a consigné les résultats des recherches et des observations faites par lui durant ses voyages. On iui doit : Recherches scientifiques en Orient (1855, in-8o, avec planches) ; Contemporanéité de l’espèce humaine et de diverses espèces animales aujourd’hui éteintes (1861), in-8o) ; Géologie de l’île de Chypre (1862, in-4», avec figures) ; Animaux fossiles et géologiques de l’A ttique (1862-1867, in-4<>, avec planches) ; Considéralions générales sur les animaux fossiles de Pikermie (1806, in-8o). Ces deux derniers ouvrages ont surtout contribué k sa réputation.

GAUD Y (François - Bernard - Henri - Guillaume, baron de), poète allemand, mais issu d’une famille écossaise, né à Francfort-surl’Oderen1800, mort à Berlin en 1840. Il était

fils d’un général prussien. Il commença ses études à Paris, au Prytanée, les acheva à Pforta, puis entra, en 1818, dans l’armée prussienne, et dovint bientôt officier ; mais la vie de garnison lui étant devenue insupportable, il ne tarda pas à donner sa démission et à revenir à Berlin, où il ne s’occupa plus que de littérature. Une grande mobilité d’idées et un profond dégoût du monde le conduisirent a diverses reprises en Italie, dans les dernières années de sa vie. On a de lui : Erato (Glogaii, 1829 ; 2" édit., 1838) ; Pensées d’un échappé du choléra (20 édit., 1832) ; Korallen (1834). Ces ouvrages ne sont, à proprement parler, que des essais poétiques plus ou moins réussis ; Desaugnno, roman (Leipzig, 1834) ; Chants impériaux, consacrés à la glorification de Napoléon et du système de son gouvernement. Il y n lieu de s étonner qu’un Prussien ait pu soutenir cette thèse antitiationale, antipatriotique. Son voyage d’Italie, fait en 1835, lui a inspiré les livres suivants : Mein Rœmerzug (Berlin, 1836, 9 vol. in-8o) ; Fragments du journal d’un garçon tailleur en voyage (Leipzig, 1830) ; c’est une petite nouvelle pleine de iautaisie et de gaieté ; Nouvelles vénitiennes (Bunziau, 1838, 2 vol.). Ses Œuvres complètes ont été publiées à Berlin (1845). Il avait été chargé avec Chamisso, après la retraite de Schwab, de la rédaction de VAtmanach des muses allemandes. Il a traduit les écrivains polonais Niemcewioz et Miekiewicz, ainsi que notre Béranger.

Le baron de Gaudy s’est servi de la forme métrique employée par Henri Heine. La verve intarissable avec laquelle il persifle les folies du jour, la facilité et le naturel de ses Vers, rappellent tout à fait la manière île Béranger. Au fond, il regrettuit un peu le régime féodal, mais il avait adopté les théories du progrès et les idées d’un sage libéralisme.

GAUERMANN (Jacob), peintre allemand,