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que ses chefs étaient en mime temps inspecteurs généraux de l’armée ; ses colonels avaient le titre de généraux. Elle était sous les ordres de maréchaux de France. On l’exerçait aux grandes manœuvres. L’étatmajor de la garde comprenait : quatre maréchaux de France, majors généraux ; quatre lieutenants généraux ; douze maréchaux de camp j huit colonels ou aides-majors. En 1821, il n’y avait pas moins de quatorze membres de 1 intendance pour administrer cette troupe de 24,000 hommes. En 1S29, elle comptait 76 officiers, dont 19 généraux. L’infanterie comprenait 6 régiments français à trois bataillons, et deux régiments suisses formés de compagnies cantonales. Il y avait un régiment de lanciers et des dragons. L’ordonnance du 27 février 1825 réorganisa la garde. Elle portait son effectif à 33,720 hommes sur pied de guerre, et à 24,700 hommes sur pied de paix. Dans la discussion du budget de 182S, le général Gérard crut pouvoir affirmer que le total des corps de la j/arda royale répondait au cinquième de l’armée. L’année suivante, le général Lamarque dit, en pleine tribune, que la force de la garde était le septième do la force active de la France, tandis qu’en 1804, la garde du souverain n était que le cinquantième de l’armée. L’orateur semblait oublier que la garde impériale avait été portée un moment a 100,000 hommes, et était alors le cinquième des milices françaises.

La garde royale était un corps privilégié. Son uniforme différait de celui des autres ’ troupes. Les drapeaux des corps à pied, au lieu de la décoration de la Légion d’honneur et de la croix de Saint-Louis, portaient d’autres emblèmes, tels que ceux de l’ordre du Saint-Esprit. Les principaux corps avaient adopté l’habit sans revers, les aiguillettes, les épaulettes à étoiles et à petites torsades, les redingotes, les chapeaux, les dragonnes, les boutons en os, les enjolivures dispendieuses, les casques de cuir, les bonnets à poil, les plumets, les cordons, les glands, etc. Les hommes d’infanterie portaient le briquet d’une forme particulière. Chaque soldat possédait une malle pour y mettre ses effets, et le havre-sac n’était plus qu’un objet de parade. Un jour, le Dauphin rencontra un régiment qui changeait de garnison ; il fut tout étonné de la quantité de coffres qui encombraient la route, et les chefs curent beaucoup de peine à lui avouer cet usage nouveau des malles adopté par les soldats.

La garde royale fut l’une des rares troupes qui combattirent courageusement pour la défense de la royauté. Elle fut licenciée en août 1830. Son effectif était, à cette époque, do 28,000 hommes, et comprenait, pour l’infanterie : 6 régiments à 3 bataillons ; 2 régiments suisses à 3 bataillons ; 1 régiment d’artillerie à deux bataillons. Pour la cavalerie : 2 régiments de grenadiers à 3 escadrons ; 2 régiments de cuirassiers a 3 escadrons ; 1 régiment de dragons à 3 escadrons ; 1 régiment de chasseurs à cheval à3 escadrons ; 1 régiment de lanciers a 3 escadrons ; l régiment de hussards à 3 escadrons ; 1 régiment d’artillerie a 2 escadrons.

Garde écossaise. Cette compagnie fut créée par Charles VII, en 1445. Pendant la désastreuse guerre de Cent ans, la nation écossaise envoya sur le continent de nombreux secours a la France contre l’Angleterre, l’ennemi commun. On prétend même que Louis IX avait formé un corps de vingt-quatre Écossais, qui le suivit dans son expédition d’outre-mer. Après lui, d’autres rois de France avaient aussi incorporé dans les rangs de l’armée beaucoup d’Écossais ; mais ce fut Charles VII qui, par reconnaissance pour les services que les soldats de cette nation lui avaient rendus, sous les ordres de Buehan et de Douglas, institua d’une manière régulière la compagnie des Écossais. En usa, il choisit parmi eux une centaine d’archers pour en former une garde particulière. Cent autres de leurs compatriotes formaient une compagnie d’ordonnance, que l’on avait placée à la tête des quinze compagnies de gendarmerie, comme un modèle de courage et de dévouement. Longtemps commandé par des seigneurs d’Écosse de la première distinction, ce dernier corps eut enfin pour chefs des fiis de roi eux-mêmes. Jacques VI, sur la demande de Marie Stuart, sa mère, en fut nommé capitaine en 1584. Henri, son fils, fut également pourvu de cette charge par Henir IV. Après la mort de son frère Henri, Charles Ier lui-même lui succéda dans son emploi. Le duc d’York, depuis Jacques II, fut aussi capitaine de cette compagnie. Louis XIV voulut qu’elle eût toujours le pas sur toutes les autres, et même, en certaines occasions, sur les mousquetaires de sa garde.

La compagnie des gardes du corps écossais était, comme on l’a dit, composée de cent hommes ; mais, en outre, elle avait a sa tête vingt-quatre gardes de la même nation, appelés archers du corps ou gardes de la manche, « parce que, dit le P. Daniel, pendant que le roi est à la messe, il y a deux de ces gardes qui sont debout, avec leur pertuisane, à côte de lui, l’un à droite, l’autre à gauche. »

La compagnie écossaise était d’abord entièrement composée d’Écossais ; mais peu a peu on dérogea à cet usage, et François Ier lui donna pour capitaine Jacques de Lorge, comte de Montgomery.

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Plus tard, les simples gardes eux-mêmes furent recrutés dans les troupes françaises ; la première compagnie des gardes du corps ne fut plus écossaise que de nom, et ne conserva, jusqu’en 1789, que l’usage de répondre à l’appel du guet : llamir ! corruption des mots écossais nhay ham ier, correspondant à l’anglais / am hère, Je suis ici.

Une ordonnance royale du 23 mai 1814, qui rétablit les gardes du corps, rendit à la première compagnie son ancienne dénomination de compagnie écossaise ; une autre du 9 octobre lui donnait encore le blanc comme couleur distinctive. Jadis, elle portait sur ses armes « la frange et crépine d’argent et soie blanche, qui représentait le blason royal et marque de l’État, en signe d’honneur et mémoire perpétuelle de l’union des deux royaumes. •

Régiment des gardes-françaises. Ce corps d’infanterie faisait partie de la maison militaire des rois de France, sous l’ancienne monarchie. Si l’on en croit Brantôme, c’est de l’année 1583 nue date l’institution du régiment des gardes-françaises. > Le Havre pris, dit ce chroniqueur, les Anglois chassés encore une fois de la France, le roi et la reine sa mère, qui pouvoit tout alors, à cause de la minorité du fils, constituèrent un régiment de guet à pied françois pour la garde de Sa Majesté, et ce fut lors la première institution composée de dix enseignes de la garde du roi. ■

Sur les réclamations des huguenots, Catherine de Médicis lit consentir son fils à répartir ce régiment entre diverses garnisons. On ne fut pas longtemps à se repentir de cette condescendance. En septembre 1567, quelques mois à peine après l’éloignement et la dispersion du régiment des gardes, les huguenots essayèrent d’enlever le roi, sur le chemin de Meaux à Paris. Aussitôt, le régiment des gardes fut rappelé de Picardie et vint reprendre son service auprès du roi. Cependant, en 1573, après la prise de La Rochelle, Charles IX cassa encore une fois ce régiment, pour contenter le parti protestant ; înnis, quelques mois plus tard, de nouveaux troubles paraissant imminents, le même prince se créa une nouvelle garde d’infanterie française, non plus de dix compagnies, comme lors de l’organisation primitive, mais seulement de trois compagnies.

Henri III, à son retour de Pologne, se hâta de rétablir le régiment des gardes sur son ancien pied.

Le régiment des gardes-françaises avait le pas sur tous les autres régiments de l’armée. Lorsque le régiment des gardes-françaises était à l’armée, il avait le droit de choisir son poste, et c’était ordinairement au centre de la première ligne de l’infanterie qu’il le prenait. Dans les sièges, il se plaçait à la tête de la sape ; il choisissait aussi ses logements dans les garnisons.

Lorsqu’une place assiégiée se rendait, et que les gardes-françaises avaient assisté au siège, c’était à elles qu’appartenait le privilège d’entrer les premières dans la ville. Tous les officiers du régiment des gardes-françaises étaient commensaux du roi et jouissaient du droit de committimiu. Le régiment des gardesfrançaises était toujours caserne à Paris.

Ainsi que nous l’avons dit, le régiment des gardes-françaises se composait originairement de dix compagnies ; il en comptait quatorze en 1591, vingt en 1596 et trente en 1635. Louis XIV augmenta ce régiment de deux compagnies de grenadiers en 1689, et Louis XV, en 1719, par la création d’une troisième compagnie de grenadiers, porta à trente-trois le total des compagnies. Le nombre des hommes qui composaient chaque compagnie n’a pas moins varié que le nombre des compagnies. Lors de l’institution du régiment, chaque compagnie ne comptait que 50 hommes ; en 1600, il y avait 80 hommes par compagnie ; en 1615, 200 hommes, et en 1629, 300. Successivement réduites, puis augmentées, les compagnies furent maintenues à 300 hommes sous Louis XIV, ce qui, après la création des deux compagnies de grenadiers, donnait, pour la force totale du régiment, le chiffre énorme de 9,000 hommes, c’est-à-dire l’effectif actuel d’une division d’infanterie. Louis XV réduisit le régiment des gardes-françaises à 4,110 hommes. Enfin, Louis XVI, par ordonnance du 17 juin 1777, arrêta l’organisation définitive du régiment des gardes. Le régiment compta 4 bataillons, dont chacun fut composé de 4 compagnies de fusiliers et d’une compagnie de grenadiers. Cette organisation, qui a subsisté jusqu’à la Révolution, donnait au régiment des gardes-françaises, en temps de guerre, une force de 4,878 hommes, officiers et soldats compris.

Aucun étranger n’était reçu dans le régiment des gardes-françaises. Un pouvait y être admis de dix-huit à cinquante ans ; la taille exigée était de 5 pieds 4 pouces au moins.

Lorsque la dévolution éclata, le régiment des gardes-françaises, depuis longtemps travaillé par les idées nouvelles, se déclara pour la cause démocratique. Les rapports continuels de ce régiment avec les Parisiens, au milieu desquels il se recrutait en partie, le rendaient, plus que tous les autres corps, accessible à l’esprit révolutionnaire. Toutes les histoires de la Révolution racontent comment, dans la journée du 12 juillet 1789, les gardes-françaises refoulèrent jusque dans le

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jardin des Tuileries le régiment de cavalerie, Royal-Allemand, qui chargeait le peuple sur les boulevards. Ou sait aussi que ces mêmes gardes-françaises contribuèrent, deux jours plus tard, à la prise de la Bastille. Le 31 août de la même année, le régiment des gardesfrançaises était licencié ; mais il resta incorporé dans la garde nationale parisienne, sous le nom de garde nationale soldée, jusqu’en octobre 1792. À cette époque, il fut dispersé dans les régiments envoyés k la frontière, pour la défense du territoire.

Garde constitutionnelle. En 1791, l’Assemblée législative créa ce corps pour remplacer les gardes du corps et les gardes-françaises supprimés dans leurs services auprès du roi. Cette garde, donnée ou plutôt imposée au souverain par 1 Assemblée législative, faisait le service intérieur et le service extérieur du palais. Elle était composée de 1,200 hommes d’infanterie et de 600 hommes de cavalerie. Là garde constitutionnelle fut licenciée le 30 mai 1792.

Garde de la Convention. Au mois de septembre 1792, le comité de Salut public ayant considéré que, dans l’intérêt des membres de la représentation nationale, il était urgent de créer une force armée spécialement consacrée à leur défense, présenta à la Convention un projet de décret créant un corps de troupes qui porterait le titre de garde de la Convention. Ce projet fut ratifié le 14 mars 1793, et, six semaines après, le corps d’officiers de cette garde parut à la barre de la Convention et prêta serment de fidélité. Les bâtiments de l’ancién couvent des Petits-Pères furent assignés pour caserne à ce corps, qui se composait de quatre compagnies réunies en un seul bataillon. L’effectif se montait à 500 hommes, y compris l’état-major et les officiers. L’uniforme était bleu de roi, avec parements et passe-poils rouges, culotte blanche et guêtres noires.

Murât, Lefebvre et vingt autres qui parvinrent aux plus hauts grades de la hiérarchie militaire servirent dans cette garde, soit comme officiers, soit comme soldats. Les fonctions de la garde conventionnelle se bornaient à occuper les divers postes du château des Tuileries. Robespierre, Couthon, Saint-Just et quelques autres membres de l’Assemblée avaient un.grand nombre de créatures dans cette garde ; la Convention ne l’ignorait pas, et c’est ce qui explique le peu d’ardeur qu’elle mit à faire marcher ces troupes contre la Commune, dans la fameuse nuit du 9 thermidor. Après la chute de Robespierre, la Convention épura sa garde. Bonaparte, à qui l’Assemblée confia sa défense pendant la journée du 13 vendémiaire, trouva dans cette garde des soldats obéissants et aguerris. La garde de la Convention fut remplacée par celle du Directoire.

Garde départementale. C’était une idée des girondins, mais qui ne reçut jamais d’application. Dès le début de la Convention, ce parti, se voyant dépassé par le groupe des montagnards, qui avaient pour eux la députation de la capitale, les sections et la Commune de Paris, songea à entourer la Convention, où ils espéraient conserver l’influence qu’ils avaient dans la Législative, d’une force armée choisie dans les départements. Roland fut chargé d’attacher ce grelot qui sonnait si mal aux oreilles des hommes qui venaient de renverser la monarchie. Dans son rapport du 23 septembre 1792, à travers mille circonlocutions et au milieu des banalités habituelles sur les dangers de l’anarchie, il glissa cette petite phrase qui contenait la pensée secrète de ce même parti, lequel avait brisé récemment la garde constitutionnelle de Louis XVI : « La Convention devrait se prémunir contre certains mouvements en s’entourant d’une force armée imposante, d’une troupe soldée. » Leurs adversaires n’eurent besoin que de leur opposer leurs propres paroles et leurs propres actes. Ainsi, la garde nationale ne suffisait plus ; il fallait des baïonnettes mercenaires ; les législateurs du peuple s’armaient contre le peuple et inauguraient le règne de la liberté par les pratiques du despotisme ; ces soupçons, offensants pour Paris, n’étaient-ils pas de nature précisément à faire naître ces mouvements qu’on affectait de craindre ? N’était-il pas, en outre, impolitique, imprudent, odieux même d’opposer les départements à Paris, et de représenter cette ville, qui avait conquis la liberté au prix de sou sang, comme un autre où la représentation nationale n’était pas en sûreté ? N’était-ce point jeter le germe de guerres municipales où périrait la République, etc. ? Voilà ce qui se disait de toutes paris, non sans indignation, à une époque où l’on professait universellement cette doctrine, qui fait sourire de mépris les grands hommes d’Etat du xrxe siècle, que le gouvernement doit être, non le maître, mais le serviteur du pays.

Le lendemain, Buzot formula nettement la proposition et parvint à faire décréter qu’une commission serait nommée pour étudier les moyens de donner à la Convention une force publique prise dans les 83 départements. En même temps, Barbaroux, au milieu de déclamations violentes contre Paris, annonçait, avec l’emphase de son pays, que Marseille envoyait, pour contenir la grande Commune, 200 cavaliers et 800 fantassins, tous jeunes gens de familles riches, et Lasource disait I

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durement qu’il fallait réduire Paris à un quatre-vingt-troisième d’influence. «Visiblement, dit M. Michelet, ces représentants du Midi ignoraient tous le véritable organisme de la France, le rôle que joue le principal organe dans notre physiologie nationale. La grande ville est le point électrique où tous viennent sans cesse reprendre l’étincelle, s’électriser et s’aimanter. La France doit passer là, y repasser sans cesse ; et chaque fois qu’elle sort de cet heureux contact, loin de changer, elle devient elle-même de plus en plus, entre dans la vérité complète de sa nature, devient plus France encore. »

Il faut ajouter que cette défiance de Paris (dont la Gironde cependant s’était fait un appui contre la royauté) était aussi injuste quelle était injurieuse. La jeune Assemblée, loin de courir aucun risque, avait été accueillie avec un enthousisme immense ; et, si quelque chose pouvait produire de l’agitation, c’était précisément ce système d’attaques journalières et de calomnies qui transformait le temple de la loi en une arène de gladiateurs.

Le 8 octobre, Buzot, au nom delà commission qu’il avait fait instituer, présentait le rapport relatif au projet de garde départementale. Ce rapport concluait à ce que chaque département envoyât autant de lois quatre fantassins et deux cavaliers qu’il y avait de députés. On devait avoir ainsi un total d’environ 4,500 gardes, qui seraient casernes à Paris et recevraient la paye de la gendarmerie. Les conseils généraux devaient être chargés du choix des hommes. L’Assemblée décida qu’elle fixerait ultérieurement le jour où serait discuté ce projet, contre lequel protestèrent les sections de Paris.

Cette idée, d’ailleurs, comme nous l’avons dit en commençant, ne reçut jamais d’application, malgré les efforts de Buzot et de ses amis ; et les espèces de corps francs qu’ils appelèrent à Paris, ces nouveaux bans de fédérés qu’ils destinaient à former le noyau de la garde, ne furent jamais organisés régulièrement. Ce projet même d’une garde départementale devint une arme contre les girondins et parut, dans l’esprit soupçonneux de leurs ennemis, se lier au plan qu’on leur supposait de vouloir fédéraliser la République.

Garde du Directoire. L’article 166 de la constitution de l’an III disait : ■ Le Directoire exécutif aura sa garde habituelle, soldée aux frais de la République ; cette garde sera composée de 120 hommes à pied et de 120 hommes a cheval. Le Directoire exécutif sera constamment accompagné de sa garde dans les cérémonies et marches publiques ; celle-ci aura toujours le premier rang. Chaque membre du Directoire exécutif se fera précéder et suivre au dehors de deux gardes, etc. ■

La garde de la Convention échangea son titre contre celui de garde du Directoire exécutif, et passa, pour ainsi dire, sans remaniement, au service du nouveau gouvernement. La garde du Directoire ne rit rien pour sauver les directeurs ; elle attendit, dans sa caserne et dans ses postes du Petit-Luxembourg, le dénoûment du drame qui se jouait à Saint-Cloud. Le grenadier qui, dit-on, à l’orageuse séance du conseil des Cinq-Cents, fit à Bonaparte un rempart de sou corps pour le garantir du poignard émoussé de quelques députés, appartenait à la garde du Directoire. Le 20 brumaire Bonaparte annonçait lui-même, sur la place du Carrousel, à cette garde, qu’elle prendrait désormais la dénomination de garde consulaire.

Garde consulaire. Par la constitution de l’an VIII, la garde du Directoire avait été appelée à former-la garde consulaire ; mais on augmenta sa force et on l’organisa de la manière suivante :

71 hommes d’état-major général y compris les musiciens.

1 compagnie d’infanterie légère.

2 bataillons de grenadiers à pied.

1 compagnie de chasseurs à cheval,

2 escadrons de cavalerie.

compagnie d’artillerie légère, dont une escouade montée.

Son effectif total se montait à 2,090 hommes. En quittant le Luxembourg pour venir habiter les Tuileries, la première chose que fit le premier consul fut de passer une revue de la garde consulaire. La garde consufaire passa presque aussitôt en Italie, où elle forma une partie de la réserve. Après avoir franchi les Alpes, sous le commandement de Lannes et de Bessières, elle précéda le consul à Milan et vint s’illustrer à la bataille de Marengo. Bonaparte ayant donné l’ordre aux grenadiers à pied de la garde consulaire de s’opposer à un mouvement de l’ennemi, ces huit cents hommes se formèrent dans la plaine, entre Villa-Nuova et Castel-Ceriolo, en un carré qui, semblable à une colonne de granit, selon l’expression du consul dans la rédaction du bulletin de Marengo, soutint et brisa les efforts réitérés des escadrons autrichiens. Grâce à cette résistance, Bonaparte eut le temps de préparer une seconde bataille, qui fut une victoire.

Eu 1801, Davout, Soult, Bessières et Mortier se partageaient le commandement de la garde consulaire. Par arrêté du 17 ventôse an X (8 mars 1802), l’effectif de ce corps fut porté à 7,206 hommes. •

La garde consulaire était commandée pa.’