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Gard

garde du roi fut confiée à déjeunes volontaires. Le roi avait nommé ce régiment pour sa garde personnelle. Il Surveillance exercée sur les personnes, dans un but de préservation : Confier ses enfants à la garde d’un domestique. C’est une parole digne de Caïn que de dire : « Ce n’est pas à moi de garder mon frère ; • croyons, au contraire, que nos amis sont à notre garde. (Boss.)

Je venais voua chercher pour vous prendre en ma

tjardc.

Corneille.

La garde d’une fille est un bien lourd fardeau.

Requard.

Il Surveillance exercée sur les personnes, dans le but de les retenir captives : La garde d’un prisonnier.

— Par anal. Guet, action de veiller attentivement sur ce qui passe dans un lieu donné, pour obvier k certains inconvénients ou assurer certains résultats : Être de garde dans la rue.

Un loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde.

La Fontaine.

Il Fonctions actives des personnes de service dans une maison royale ou princîère : Être de garde. Les pages de garde. S’absenter un jour de garde.

— Fig. Moyen efficace de préservation : Dieu a voulu que l’honneur de l’homme et de la famille fàt sous la garde de la pudeur de la femme. (St-Marc Girardin.) Il Conservation : La conquête de l’avenir a bien autant de valeur que la garde du passé. (Guizot.) Il Attention pleine de sollicitude, dans un but da conservation ou de défense : Être en garde. Se mettre, se tenir eu garde. Mettez-vous an garde contre l’enivrement des passions. (Fén.) Je n’étais point en garde contre ce récit si naïf ; j’ai été prise au dépourvu. (Mme de Sév.)

La gaillarde,

Voyant mon intérêt, va se tenir en garde.

E. Aur.iER.

Sexe né pour la ruse, en garde à chaque assaut, Votre esprit attentif n’est jamais en défaut.

N. Lemercieh.

Garde de Dieu, Protection active que Dieu exerce sur ses créatures raisonnables : Se mettre sous la garde de Dieu. Il À la garde de Dieu, Paroles dont on se sert pour indiquer qu’on met sa confiance en Dieu, au moment d’une entreprise hasardeuse : Allons, partons, k la garde de Dieu, il Je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte et digne garde, Formule par laquelle les rois de France concluaient leurs lettres.

Être de bonne, de mauvaise garde, Être habile, maladroit à garder : Ces soldats sont de bonne garde, il Être propre, impropre à conserver les choses que l’on possède : Voici ma robe de mariage ; vous voyez que je suis de bonne garde. Il Être propre, impropre à être conservé longtemps : La pomme est un fruit de bonne garde. Les vins récoltés dans les lieux bas ne sont pas de bonne garde, h Être d’une surveillance facile ou malaisée :

Une beauté parfaite ctt de mauvaise garde.

Boileau.

— Prendre garde, Veiller attentivement, user de précaution : Prenez garde, voici une voiture. Prenez garde, vous ailes tomber. Toutes les fois que Périclès, pendant qu’il était en charge, prenait les marques de sa dignité, il se disait à lui-même : » Prends-garde, Périclès, tu commandes à des hommes libres, à des Grecs, à des Athéniens. » (Plutarque.) On ne saurait trop y prendre garde ; il circule dans le monde une quantité de pièces fausses sous le coin de l’honneur. (Sanial - Dubay,) C’est prendre garde fort inutilement, ou plu tôt ce n’est point prendre garde, que de se défier et de craindre. (Vinet.) Il S’efforcer do ee préserver : Prenons garde à ta bassesse trop voisine du familier. (Lamotte.) Il Veiller sur ses paroles :

Allons, ton dernier mot, bonhomme, et prends-y

(garde.

Andrieux.

Il Remarquer  : Aht vous êtes là ! Je n’y avais pas pris garde. Il Prendre des précautions pour préserver une personne : Prenez garde à vous, on vous en veut. Prenez garde à vos enfants ; on veut vous les débaucher.

César, prend» garde à toi

Corneille.

Il Prendre des précautions pour arriver à un résultat : Prenez garde de vous bien conduire. Courier s’avertit trop souvent qu’il est paysan, et prend garde à l’être. (Ste-Beuve.)

— Elliptiq. Garde à, |Prenez garde à, veillez sur : Garde a. vous ! voici l’ennemi.

— Prendre garde à un sou, à un denier, Lésiner bassement.

Être, se tenir sur ses gardes, se mettre sur ses gardes, Veiller attentivement pour n’être pas surpris : Tu n’as qu’A te tenir sur tes gardes, s’il t’approche. (D’Ablancourt.) L’homme sage est continuellement sur ses gardes et se défie toujours de ses propres forces. (J.-J. Rouss.) Pour savoir se taire, il faut toujours se tenir sur ses gardes. (Bou- nours.) Avec les femmes du demi-monde, un jeune homme doit toujours être sur ses gardes. (L.*J. Larcher.)

Se donner garde ou de garde de, Eviter

&ARÎ)

soigneusement de : Il faut bien souvent sa donner de garde de se fier sur la foi d’un simple munitionnaire qui s’oblige à fournir le pain d’une armée. (Card. de Richelieu.) Donnons-nous garde de cette dangereuse précipitation^{Boss.) Vous vous donnerez bien de garde D’écouter tous les mauvais discours. (Volt.)

N’avoir garde de Être bien éloigné de ; n’avoir nullement l’intention de : Je n’ai garde de croire ce qu’il dit. Les enfants n’auraient garde de respecter un maure que son mauvais équipage ou une vile sujétion rendraient misérable. (J.-J. Rouss.) ïtivarol n’a garde de vouloir changer de peau, il est trop content de la sienne. (Ste-Beuve.)

Je n’ai garde a son rang de faire un tel outrage.

Corneille.

Il Être loin de : On voit dans ses œuvres des parties naissantes et animées, d’un corps qui n’a garde n’être achevé. (Balz.)

— Prov. anc. Qui garde prend quitte te rend, Qui prend garde de mineur libère ce mineur de toutes les dettes mobilières qui lui incombent.

— Hist. Corps de troupes spécialement chargé de veiller sur la personne du souverain, sur quelque autre personne officielle ou sur un corps d’hommes publics. Il Garde prétorienne, Garde particulière des empereurs romains. Il Garde noire, Corps d’infanterie organisé par Mathias Corvin, roi de Hongrie, et aussi Escouade d’archers qui gardaient le port de Bordeaux pendant la nuit et empêchaient la contrebande. Il Garderoyale, Garde attachée à la personne du roi. il Gardes-françaises, Garde particulière du roi, créée sous Charles IX. il Gardes écossaises, Nom donné a une compagnie des gardes du corps, il Garde du dedans, Partie de la garde dji roi qui gardait l’intérieur du palais, et comprenait les gardes du corps, les cent-suisses, les gardes de la porte et les gardes du grand prévôt de l’hôtel. Il Gardes du dehors, Partie de-la garde du roi qui veillait au dehors du palais et comprenait les gendarmes, les ehevau-légers, les mousquetaires, les gardes-françaises et les cardes suisses. Il Garde constitutionnelle, Garde que l’Assemblée législative accorda à Louis XVI. il Garde de ta Convention, Garde instituée, en 1792, pour veiller à la sûreté de la Convention. Il Garde du Directoire, Garde d’honneur accordée au Directoire exécutif.

Il Garde consulaire, Garde d’honneur des consuls. Il Garde impériale, Nom donné à, deux corps d’élite créés, l’un sous Napoléon ler ; et l’autre sous Napoléon III. Il Garde bourgeoise, Troupe de citoyens armés pour la défense de la cité. Il Garde iwtionale, Milice bourgeoise établie en 17S9, abolie sous la Restauration, plusieurs fois rétablie et abolie depuis : Dans la garde nationale, officiers et soldats sont de la même farine. (Th. Leclercq.)

Il Garde nationale mobile, Garde de volontaires établie à Paris en 1848 ; grand corps institué par une loi de 1868. Il Garde de Paris, Garde établie à Paris, pour la sûreté de la ville. Il Garde départementale, Garde proposée par les girondins pour veiller sur la Convention nationale. On donna plus tard le même nom à un corps d’infanterie établi dans chaque département, sous le premier Empire. Il La garde, Garde impériale de Napoléon 1er : La garde meurt, elle ne se rend pas. (Mot faussement attribué à Cambronne.) u Vieille garde, Corps de la garde impériale formés avant 1813. Il Jeune garde, Corps de la garde impériale formés en 1813, après la campagne de Moscou, il Garde municipale, Garde de Paris sous le gouvernement de Juillet. Il Garde mobile, Garde républicaine créée en 1848 •’ L’organisation de la garde mobile, confiée au général Duvivier, marchait avec une rapidité extrême. (D. Stem.)

— Art milit. Service de gens armés, qui exercent une surveillance : Soldats de garde. Officiers de garde. Faire sa garde. (| Temps de la durée de ce service : Doubler les gardes des factionnaires, d cause du petit nombre de soldais disponibles, il Batterie de tambour pour prévenir les hommes qui doivent se disposer à monter la garde : Battre la garde, il Troupe exerçant ensemble une surveillance : Placer une garde pour défendre un passage, il Grand’garde, Corps de cavalerie placé en observation à la tête d’un camp, et aussi, Corps de garde principal d’un camp ou d’une place. Il Garde avancée, Corps détaché en avant de la grand’garde, dans le même but. Il Garde d’honneur, Troupe de soldats ou de citoyens armés, attachée à un personnage pour lui faire honneur. Il Corps de garde, Troupe de soldats qui montent ensemble la garde ; édifice qui leur sert d’abri : Etablir des corps de garde. Construire un corps de garde. Conduire un malfaiteur au corps dk garde. Des vignes tapissent de leurs grappes toute la façade d’un corps de garde. (B. de St-P.) Les corps de garde sont devevus proverbiaux, pour la grossière liberté que s’y donnent ceux qui les fréquentent ; de là les expressions : Avoir des habitudes de cORrs de garde, un langage de corps de garde, une politesse de corps de garde, il A la garde ! Cri poussé pour implorer le secours de la garde chargée de la surveillance d’un quartier de la ville : Le cri À la garde, poussé par la femme battue ou par le citadin assailli de malfaiteurs, est devenu un talisman qui suffit pour faire cesser les coups et le danger. (U.

(UttD

Barr.) H Garde à vous ! Avertissement militaire, qui signifie Prenez garde, faites attention. L’expression a passé dans le langage commun avec le même sens, il Monter la garde, Stationner dans un lieu déterminé, pour y exercer une surveillance militaire : Monter la garde à la porte d’un palais. Monter la garde à ta tête d’un pont. Il Dans le langage ordinaire, Stationner quelque part dans 1 intention d’attendre ou de surveiller : J’ai monté la garde deux heures en pleine rue, et ne l’ai point vu passer. Il Fam. Monter une garde, Faire une verte réprimande : Il m’A monté une terrible garde. Le sens propre serait, d’après l’Académie, Poser la garde d’une épée à 1 endroit où elle doit être, ce qui n’a guère de rapport avec le sens figuré : Elle prit le chemin de la rue de Varenne, résolue, quelque résistance qu’on pût lui faire, de pénétrer jusqu’à la baronne, et se proposant de lui monter une garde et de la saborder un peu proprement. (C. Rabon.) Il Descendre ta garde, Être relevé du poste où. l’on avait exercé une surveillance militaire, et Fam. Mourir : Le pauvre homme a descendu la garde cette nuit.

—’- Mar. Planche clouée sur deux pièces de bois qu’on veut relier momentanément. U Sorte de jumelle ajoutée a une pièce fendue, pour la consolider, il Palans de garde ou simplement Gardes, Nom donné aux doux palans qui maintiennent la corne d’artimon, il Garde montante, Dans lo langage des pilotes de la Seine, Aussière de terre, qui soutient le bâtiment contre la marée. Il Vaisseau de garde, Bâtiment léger, chargé de surveiller l’ennemi : Cependant, nos vaisseaux de garde ne laissèrent pas de découvrir l’armée ennemie ce même jour. (D’Estrées.)

— Féod. Droit de garde, Droit qu’avait le seigneur d’être gardé par ses vassaux, il Droit de garde seigneuriale, Droit qui donnait au seigneur féodal la jouissance des fiefs qui relevaient immédiatement de lui, pendant que ses vassaux étaient en bas âge, sans qu’il fût tenu de les nourrir ou entretenir.

— Jurispr. Garde judiciaire, Surveillance légale d’objets séquestrés, saisis ou mis sous scellés.

— Dr. coût. Saisie des animaux qui causent du dommage sur la propriété d’autrui. Il Garde royale, Droit du roi sur les biens des mineurs de certains pays

— Véner. Ergots du cerf et du sanglier. N’est usité qu’au pluriel, il Garde à toi ! Cri par lequel le valet de limier avertit son chien quand il veut se rabattre.

— Jeux. Basse carte de la couleur principale qu’on veut garder, dans un jeu d’écart : Ecarter ses gardes. Conserver deux gardes. Avoir des gardes au roi, à la reine, u Fam. Avoir toujours garde à carreau, Être toujours prêt à tout événement ; avoir toujours la riposte.

— Escrim, Manière de poser son corps et de tenir son arme, qui permet de parer les coups de l’adversaire : Se mettre en garde. Tomber en garde. Être hors de garde. Garde haute. Garde basse. Garde sur le pied gauche.

Vous êtes gens d’honneur, et, pour tomber en garde, Vous n’avez pas besoin que quelqu’un vous regarde.

Ë. AUOier.

Il Gardes de l’épée, Prime, seconde, tierce, quarte et quinte. Il Garde haute, Celle dans laquelle le poignet est plus élevé que la pointe de l’épée. Il En garde ! Tombez en garde, mettez-vous en garde :

... Tu dois mourir ou me donner la mort ;

En garde !

C. Delavkine.

Il Fig. Être hors de garde, N’être pas attentif contre un danger, n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour s’y soustraire : Avec un pareil adversaire, ne soyez jamais hors de garde. Sous une surface de simplicité, son esprit naturel mettait souvent hors dk garde. (St-Sim.)

Tu vas sortir de garde et perdre les mesures.

Corneille.

— Armur, Partie d’une arme blanche qui se trouve entre la lame et la poignée, et qui est destinée à empêcher la main de glisser le long de la lame : La garde d’une épée, d’un sabre, d’un poignard. Une garde à coquille. Enfoncer un poignard jusqu’à la garde. J’ai tremblé d’un éclat de bombe qui a aplati la garde de l’épée du petit Grignan sur sa tranche. (M’ae de Sév.) Il Fam. S’en donner jusqu’aux gardes, Faire un grand excès, particulièrement de boire ou de manger : Je m’en

SERAIS DONNÉ JUSQU’AUX GARDES. (DeStOU ches.)

— Eaux et for. Etendue de la juridiction d’un officier appelé garde : Faire une visite de

GARDE en GARDE.

— Techn. Chacun des morceaux de bois placés aux extrémités du peigne d’un tisserand, pour assujettir les broches. Il Chacun des anneaux qui soutiennent un peson, une romaine, il Garde faible, La plus éloignée du centre de la balance. U Garde forte, La plus rapprochée du même centre. Il Ensemble de pièces placées dans l’intérieur d’une serrure pour s’opposer au mouvement de toute clef étrangère. Ne s’emploie qu’au pluriel, il Feuillet blanc ou de couleur, ménagé au commencement et à la fin d’un livre, u Bande de parchemin, que les relieurs collent en dedans du

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carton des livres et sur le dos, où elle est entaillée, pour être introduite entre les nerfs. Il Morceau de verre que le verrier place droit dans le poêle, pour faire connaître le degré de calcination de la matière. Il Bande de papier, qui tient le peigne du rubanier lixô dans • le battant.

— Encycl. Hist. Les souverains de tous les temps ont eu, pour veiller sur leurs personnes, des corps de troupes spéciaux. Leur sollicitude constante fut de s’attacher ces soldats privilégiés par des faveurs multipliées ; mais le résultat constant aussi a été d’exciter la jalousie du reste de l’armée, sans pouvoir assurer le dévouement de ces corps d’élite, sur lesquels on avait voulu s’appuyer dans les temps de révolution ou de coup d’État. Les exemples de cette ingratitude abondent dans les annales du despotisme.

Garde royale. Philippe-Auguste est regardé comme le fondateur du corps militaire qui fut chargé, en France, de veiller sur le souverain. Jusqu’il lui, les seules gardes dont l’histoire fasse mention étaient celles des ostiarii ou custodes, qui veillaient à la porte des hôtels royaux, Philippe-Auguste, averti de se tenir en garde contre les embûches du Vieux de la Montagne, petit prince de l’Asie, qui armait des émissaires pour le faire assassiner, créa un corps auquel il donna le nom de sergents à masse ou sergents d’armes. Ces serments d’armes et d’autres gardes, entre autres la garde écossaise, tirent le service auprès do la personne da nos rois jusqu’en 1-153. Charles VII ne conserva que les gardes écossaises. En 1470, Louis XI ajouta a cette girde une troupe connue sous le nom de « compagnie des cent gentilshommes ordinaires de la maison du roi ou gentilshommes au bec de corbin. » Enfin, en 1475, il choisit, parmi les troupes que lui fournissait la Suisse, cent hommes pour entrer dans sa garde ; on leur donna le nom de cent-suisses. En 1498, Charles VIII créa une seconde compagnie de gentilshommes ordinaires, et François Ior compléta les quatre compagnies des gardes du corps. À l’exception des cent-suisses, toutes ces différentes troupes faisaient leur service à cheval. Charles IX jugea à propos d’y adjoindre de l’infanterie. Il fonda, en 1503, lo régiment dit des gardes-françaises. Henri III, outre ses archers écossais, que commandait le féroce Larchant, avait une compagnie de Gascons, créée par d’Epernon, et quole peuple appelait les quarante-cinq coupe-jarrets. En 1593, Henri IV ajouta à ses gardes une compagnie de ehevau-légers. En ICI 1, il fonda une compagnie d’élite de gendarmes, auxquels il accorda l’honneur de faire partie de sa garde. Il éloigna de sa personne les gentilshommes au bec de corbin, vieux ligueurs auxquels il n’osait seller. Louis XIII abolit leurs deux compagnies en 1G21. Ce même roi créa, eu 1G22, la première compagnie des mousquetaires. Louis XIV rétablit les gentilshommes au bec de corbin, et eut une garde comprenant une garde roturière et une garde noble, laquelle reçut le nom de maison militaire. En 1676, il forma une compagnie de grenadiers à cheval, qu’il fit entrer dans sa garde. Ce

firince ordonna la séparation complète entre es gardes du roi et les autres corps de l’armée. Avant cette époque, les corps de la garde royale combattaient avec les autres troupes françaises. La garde de Louis XIV se divisait en infanterie et en cavalerie, comme il suit : Cavalerie : gardes du corps, mousquetaires, chovau-légers, grenadiers à cheval. Infanterie : gardes suisses, gardes de la porte, gardes de la prévôté de l’hôtel, gardes-françaises.

Quelque temps avant sa chute, Louis XVI s’était vu contraint de signer un ordre do dissolution de sa garde. Cependant, la constitution de 1791 assigna une garde de 1,800 hommes à ce monarque ; elle fut appelée garde constitutionnelle.

La véritable garde royale, celle du moins qui a porté officiellement ce nom, fut créée en France par les ordonnances du 1er septembre et du 31 décembre 1815, et rétablie par celles du il juin et du 18 juillet 1816. Dès 1814, le roi avait rétabli les ehevau-légers, les gendarmes de la garde, deux compagnies de mousquetaires, 1 une appelée compagnie de mousquetaires gris, et 1autre mousquetaires noirs, toutes deux à cheval. Deux compagnies de grenadiers à cheval, une compagnie de gardes à pied ou cent-suisses, une compagnie de gardes de la porte, six compagnies des gardes du corps du roi, une compagnie du train étaient attachées à la garde royale. On en vint bientôt à s’imaginer qu’une nombreuse garde royale était absolument nécessaire pour empêcher le retour de la révolution, et l’oc 3e persuada que si Louis XVI n’avait pas licencié la sienne, rien au monde n’eût renversé son trône séculaire. Des événements mémorables ont prouvé, en Russie, en France, en Angleterre, en Turquie, que le salut des princes ne dépend pas du nombre des satellites dont ils s’environnent. Le chiffre des troupes formant la garde royaie fut souvent, à la tribune, l’objet de remarques énergiques. D’ailleurs, c’était un corps privilégié, qui coûtait fort cher ; ses dépenses s’élevaient, en 1830, à 20,473,460 francs, somme qui nous paraîtrait aujourd’hui peu élevée, mais qui était énorme à cette époque. Chaque homme coûtait en moyenne 1,000 fr. La garde différait du reste de l’armée en es