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guillettes et brandebourgs d’argent, pantalon ue drap bleu ou de Casimir blanc, bottes à l’écuyère ; bandoulière do couleur distinctive pour chaque compagnie : blanche pour la première (écossaise), verte pour la deuxième, bleue pour la troisième, jaune pour la. quatrième. Cet uniforme était élégant, sans trop donner à l’ornement et à. l’éclat. Les compagnies étaient désignées par le nom des Capitaines, hauts personnages de la cour restaurée, qui étaient le duc d’Havre, auquel succéda le prince de Croùy ; les ducs de Gramont, de Noailles et de Luxembourg. Le capitaine avait le rang de lieutenant général (général de division) ; le lieutenant commandant, celui do maréchal de camp (général de brigade) ; les lieutenants, celui de colonel ; les sous-lieutenants, celui de lieutenant-colonel ; les maréchaux des logis, celui de capitaine ou de lieutenant, selon qu’ils étaient de première ou de seconde classe. Les gardes de première et de seconde classe avaient rang de lieutenant, ainsi qu’une partie de ceux de troisième ; les autres avaient rang de sous-lieutenants. À Paris, les compagnies de Service occupaient la caserne de cavalerie du quai d’Orsay. Les autres avaient leurs quartiers à, Versailles et à Saint-Germain. Jusqu’à la mort de Louis XVIII, il y eut, en outre, la compagnie des gardes du corps de Monsieur, comte d’Artois, dont l’uniforme était le même, sauf la couleur de l’habit, vert-dragon au lieu de bleu.

Les gardes du corps de la Restauration appartenaient, en général, à la classe nobiliaire ; les vieilles familles aimaient à. placer leurs fils dans cette phalange spécialement attachée à la personne du souverain. Du reste, beaucoup de gardes du corps avaient servi dans l’armée, et plusieurs passèrent de la maison militaire dans des régiments. Noble ou non, il fallait que même le simple garde eût quelque fortune personnelle, une haute paye quelconque, un corps ds cette nature ayant des exigences de dépenses auxquelles la solde seule n’aurait pas ’suffi. Placés au premier rang du royalisme actif et militant, fort peu populaires auprès du parti opposé, souvent provoqués et fort chatouilleux de leur côté, les gardes du corps se rencontrèrent maintes fois sur le terrain avec des militaires de l’ex-armée impériale, avec des officiers en demi-soldo, ennemis décidés du pouvoir royal. Après une de ces fréquentes querelles où l’on avait échangé des défis et des cartes, quand l’adversaire se présentait à la caserne au quai d’Orsay pour donner suite à l’affaire, il arrivait quelquefois que le garde du corps demandé se trouvât être.forcément absent pour son.service au château. Alors, suivant la règle convenue, le camarade à qui s’adressait le visiteur avait sa réponse toute trouvée : « Monsieur, c’est moi. » Sur l’observation contraire du porteur de la carte, qui, dans le substitut improvisé, ne reconnaissait pas son homme, un nouveau : « Monsieur, c’est moi, • articulé d’un ton significatif, se faisait assez comprendre. Il s’agissait d’un garde du corps ; peu importait lequel, attendu qu’ils se considéraient tous comme solidaires. Les gardes du corps voulurent un jour, au Théâtre-Français, faire crier : «Vive le roi ! » iiM’lo Mars qui, grande admiratrice de Napoléon, 3’était montrée toute couverte de violettes sur la scène la première fois qu’elle joua pendant les Cent-Jours. Elle s’en vengea par un mot assez méchant : « Il n’y a rien de commun entre Mars et les gardes du corps. »

Par ordonnance du 11 août 1830, les gardes du corps furent licenciés. Ils escortèrent jusqu’à Cherbourg Charles X fugitif, qui s’acheminait à petites journées vers l’exil, et le 15 septembre lui remirent leurs étendards.

Gardes de ta manche. Ces gentilshommes, chargés de veiller sur la personne du roi de France, étaient pris dans celle des quatre compagnies des gardes du corps qu’on appelait compagnie écossaise. Il y en avait vingt-quatre, qui servaient deux à deux. Ils se, tenaient toujours debout à quelques pas du roi, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, a la chapelle et dans les cérémonies, revêtus d’une cotte d’armes fond blanc, semée de fleurs de lis d’or, et sur laquelle était brodée la devise du souverain. Us avaient pour armes une épée et une pertuisane. Dans les grandes cérémonies, ils étaient six de garde a la fois, trois de chaque côté. À la mort du roi, les gardes de la manche le mettaient dans le cercueil. Supprimés par le fait même du licenciement des gardes du corps par l’Assemblée nationale, le 25 juin 1701, les gardes de la manche furent rétablis par Louis XVIII en 1814, et nous les voyons figurer aux funérailles de ce roi, ainsi qu’au sacre de Charles X. Us disparurent’de nouveau après les événements de juillet 1830.

Gardes de la porte. « Ces gardes formaient une compagnie si ancienne, qu’on pourrait dire qu’elle l’est presque autant que la monarchie, • dit La Chesnaye des Bois. Les rois des premières races avaient à leur service des ostiarii ou custodes, des hommes de la porte, des gardiens plutôt valets que soldats. Les gardes de la porte ont-ils succidé immédiatement à ces ostiarii ? C’est une question qui ne sera jamais résolue, faute de documents. La première fois qu’il est fait mention des gardes de la porto d’une manière non équivoque, c’est sous Charles VIII. Le président Fauchet parle de la compagnie

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des gardes de la porte comme existant sous ce règne, et il nomme même Colinet du Gai comme capitaine de ces gardes en 1490.

En 165s, les gardes de la porte furent assimilés aux autres corps de la maison du roi. «La compagnie, dit La Chesnaye, est composée d’un capitaine, de quatre lieutenants et de 50 gardes. Le capitaine et les autres officiers prennent leur commission du roi. Le premier prête serment entre les mains de Sa Majesté et en reçoit le bâton. Il n’a d’autres fonctions que de se mettre à la tête de sa troupe quand il lui plaît. Les gardes servent par détachement, et un lieutenant les commande chacun par quartier. Leurs fonctions sont de garder la principale porte du logis de Sa Majesté. Ils ont leur corps de garde en dedans, qu’ils occupent depuis six heures du matin jusqu’à six heures du soir. Alors des gardes du corps en prennent possession, et les gardes de la porte se retirent à leur logis jusqu’au lendemain matin, qu’ils rentrent en garde. Ils ne remettent les clefs qu’à un brigadier de la garde dite écossaise.

Les appointements des gardes de la porte étaient de 200 livres par quartier et de 40 livres de récompense ; ils avaient en outre en étrennes, le jour de l’an, 50 livres du roi, 32 livres du Parlement de Paris, dont ils donnaient quittance, 40 livres le jour de la Saint-Louis et 10 éçus du trésorier des offrandes, toutes les fois que le roi touchait les écrouelles.

Telle fut l’organisation des gardes de la porte sous les règnes de Louis XÏV, de Louis XV et de Louis XVI. Ce dernier prince supprima cette compagnie par ordonnance du 30 septembre 1787.

L’ordonnance du 15 juillet 1814 la rétablit. Elle était composée de 4 lieutenants, 4 souslieutenants, 4 brigadiers, 4 sous-brigadiers, 100 gardes, 4 tambours et 2 fifres. M. de Vergennes était le capitaine commandant de cette compagnie. Les simples gardes avaient le grade de sous-lieutenants.

■— Gardes de la prévôté de l’hâtel du roi. L’origine des gardes de la prévôté est fort obscure. Suivant quelques écrivains, leur chef, le grand prévôt, tenait à la cour des rois la place de maire du palais sous les mérovingiens, ou celle de comte du palais sous les carlovingiens et les premiers capétiens. On a même avancé que le grand prévôt avait succédé au roi des ribauds.

À l’époque de Louis XIV, il existait une compagnie de gardes de la prévôté sous les ordres directs du grand prévôt de France, qui avait au-dessous de lui s lieutenants, 4 à robe courte et 4 à robe longue, tous à 1,200 livres d’appointements. Il y avait, en outre, une dizaine d’exempts et des trésoriers. Tout palais, toute habitation où logeait le roi était sous leur surveillance. Us y’ faisaient la police, allaient, venaient, arrêtaient et mettaient deho^ les gens troublant l’ordre ou d’apparence suspecte. Us portaient un hoqueton incarnat, bleu et blanc, couvert de broderies, avec la devise de Henri IV, une massue semblable à celle d’Hercule avec ces mots : Erit hsc quoque cognita monstris. Cette compagnie fut sans doute abolie en même temps que les gardes de la porte ; les annales révolutionnaires n’en font pas mention. Les gardes de la prévôté de l’hôtel ont été remis sur pied une dernière fois le 23 janvier 1815. L’ordonnance du 1er janvier 1816 les organisa en 1 compagnie formée de 3 brigades commandées chacune par 1 lieutenant. Leur uniforme ne différait g uère de celui de la garde de la porte que par 1 épaulette, qui était en laine recouverte de quelques fils d’or, parce qu’ils avaient le grade de sous-lieutenants d infanterie. Les gardes de la prévôté de l’hôtel furent supprimés par l’ordonnance du 27 avril 1817.

Gardes suisses. Ces gardes faisaient partie de la maison militaire du roi de France, sous l’ancienne monarchie et sous la Restauration. Dès le règne de Louis XI, des compagnies suisses servaient en France et commençaient à remplacer les francs-archers.

La charge de colonel général des suisses fui créée en 1571 par Charles IX, en faveur de Montmorency. Ce grand officier de la couronne commandait à tous les suisses du royaume, excepté aux cent-suisses do la garde. U se trouvait, en 1589, au combat d’Arqués, un régiment de suisses ; mais il n’est pas dit qu’il fît partie de la garde du roi. L’institution dés gardes suisses ne remonte qu’à l’année 1616. Un passage des Mémoires de Bassompierre, qui fut longtemps colonel général de toutes les troupes suisses au service de la France, nous met à même de donner la date précise de cette institution : « Louis XIII, dit-il, au retour du voyage qu’il fit en Guyenne pour son mariage, se résolut, l’an 1616, de faire à Tours un régiment complet de ses gardes suisses, et ils vinrent faire ïâ garde devant son logis, le mardi 120 de mars. » En 1714, ce régiment était composé de 12 compagnies, en y comprenant la gênéraie. À quelques-unes de ces compagnies, il y avait 2 capitaines, qui en commandaient chacun la moitié ; dans d’autres, il n’y avait que 3 officiers, 1 capitaine, son lieutenant et 1 enseigne. Mais Louis XIV voulut qu’il y eût 5 officiers par compagnie, 8 sergents, 4 trabans, 5 tambours, 1 litre, G caporaux et 6 anspessades. Les compagnies montaient la garde auprès du roi suivant le rang des can GARD

tons auxquels appartenaient les capitaines. Tous les officiers et les soldats étaient Suisses, Par ordonnance du 1er juin 1763, le régiment fut composé d’une compagnie générale, qui marchait à la tète du régiment, plus de 11 compagnies de fusiliers, de 4 compagnies de grenadiers, formant 4 bataillons de 4 compagnies chacun. Chaque compagnie de grenadiers était formée de 55 hommes ; les autres compagnies comptaient 175 soldats. La compagnie générale avait de plus l enseigne. L’état-major se composait de : 1 colonel, 1 lieutenant-colonel, 1 major, 4 aides-majors, 4 sous-aides-majors, 2 porte-drapeau par bataillon, l trésorier, 1 maréchal des logis, 1 grand juge, 3 aumôniers, 1 médecin et 1 chirurgien. Le service de ce régiment était le même que celui des gardes-françaises, avec la seule différence du pas, qui appartenait aux dernières. Les compagnies correspondaient aux cantons dans lesquels elles se recrutaient. La compagnie générale se recrutait seule dans les treize cantons. D’après des arrangements pris avec les cantons, on ne pouvait obliger les gardes suisses à servir contre l’Allemagne au delà du Rhin, contre l’Italie au delà des Alpes, ni contre l’Espagne au delà des Pyrénées. Cependant, on leur faisait souvent dépasser ’ ces limites. Tous les régiments suisses au service de la France jouissaient de la liberté du culte dans toute sa plénitude. L’uniforme des gardes suisses était rouge, relevé de bleu. Les officiers portaient des hausse-cols argentés. Us avaient le privilège de rendre la justice dans leur régiment, et la solde de ces militaires étrangers était double de celle des troupes françaises. Restés en France presque sans destination, pendant la longue lutte entre la royauté et la Révolution, les suisses furent successivement licenciés, réintégrés, chassés et rétablis. Leur attachement à la royauté le3 rendait suspects à l’Assemblée nationale, qui craignait cependant de s’attirer i’inimitié de la nation suisse au moment où l’Europe menaçait d’envahir la France. Haïs, détestés du peuple, les suisses s’éloignèrent et se retirèrent à leurs casernes de Courbevoie, de Rueil, de Neuilly, etc. Ils y restèrent impassibles spectateurs du premier acte de la Révolution. Ils furent rappelés à Paris quelques jours avant la funeste journée du 10 août. Le peuple ne leur fit aucun quartier ; ceux qui survécurent au combat furent traînés sur la place de Grève et massacrés. Il ne fut plus question de suisses dans l’histoire de la Révolution.

En 1815, on commit la faute énorme de former 2 régiments de ces étrangers, pour les réintégrer dans la garde royale.

Gardes d’honneur. Le corps des gardes d’honneur fut créé dans les derniers temps de l’Empire, en avril 1813. Il se composait de 4,000 hommes, divisés en quatre régiments de cavaleriede 1,000 hommeschacun. Étaientadmis à faire partie de ces régiments : les membres de la Légion d’honneur et leurs fils ; les membres de l’ordre impériat de la Réunion ; les chevaliers, barons, comtes, ducs de l’Empire et leurs fils ; les membres des conseils électoraux, des conseils généraux, des conseils municipaux, ainsi que leurs fils et neveux. Les gardes d’honneur s’habillaient, s’équipaient et se montaient à leurs frais. En organisant ce corps, l’empereur faisait appel à la vanité, pour avoir des régiments sans frais d’entretien ni de solde. Il avait aussi un but secret, celui d’avoir une troupe d’otages qui put lui servir de garantie contre la conduite politique des familles riches et influentes. Le 1er, le 2e et le 3° régiment des gardes d’honneur se firent remarquer dans la campagne de 1814. À l’affaire de Reims, le 3e régiment, sous les ordres du comte Philippe de Ségur, enfonça un corps de cavalerie russe, et enleva ; mx ennemis 14 pièces de canon. Les gardes d’honneur furent licenciés en 1814, à ia chute de l’Empire.

— Admin. Garde des sceaux. La garde du sceau royal fut toujours une des plus hautes fonctions de l’État. Sous les mérovingiens, on appelait référendaire celui qui en était chargé ; plus tard, cette fonction fut confiée aux chanceliers et fut considérée comme uné de leurs prérogatives les plus importantes. Dans les premiers temps, celui qui était chargé de garder le sceau le portait Suspendu à son cou, de peur qu’on en abusât en son absence ; dans la suite, les chanceliers et gardes des sceaux se bornèrent à porter les clefs du coffre où étaient enfermés les sceaux. Ce coffre, couvert de vermeil, était divisé intérieurement en trois cases, dont l’une renfermait le grand sceau de France et son contre-scel ; la seconde, couverte de velours rouge et parsemée de fleurs de lis et do dauphins de vermeil, renfermait le sceau particulier dont on Be servait pour la province du Dauphiné ; la troisième cassette contenait le sceau de l’ordre de Saint-Louis. La charge de garde des sceaux ne paraît pas remonter à une haute antiquité. Dans les actes du temps de Philippe-Auguste, quand il n’y avait pas de chancelier, on écrivait au bas de la charte : Pendant la vacance de la chancellerie (vacante cancetlaria). Mais au xvio siècle, soit pour soulager un chancelier affaibli par l’âge ou la maladie, soit pour écarter un chancelier inamovible et lui enlever tout pouvoir, 011 créa des gardes des sceaux. Louis XII confia les sceaux à Étienne Poncher, évêque de Pa GARD

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ris, parce que la santé du chancelier, Jean de Gannay, était altérée. Dans la suite, on nomma souvent des gardes des sceaux pour cause politique, et, en ce cas, le chancelier était presque toujours exilé. Le garde des sceaux prêtait un serment dont voici la formule : « Vous jurez Dieu, votre créateur, et sur la part que vous prétendez en paradis, que bien et loyaument vous servirez lo roi à la garde des sceaux qu’il vous a commise et commet présentement ; quo vous garderez et ferez garder, observer et entretenir inviolablement les autorités et droits de sa justice, de sa couronne et de son domaine, sans faire ni souffrir faire aucuns abus, corruptions et malversations, ni autre chose que ce soit ou puisse être directement ou indirectement contraire, préjudiciable, ni dommageable à iceux ; que vous n’accorderez ou expédierez ni forez sceller aucunes lettres inciviles et déraisonnables ni qui soient contre les commandements et volontés dudit seigneur, ou qui puissent préjudicier à ses droits et autorité, privilèges, franchises etlibertôs de son royaume ; que vous tiendrez la main à l’observation do ses ordonnances, mandements, édits, et a la punition des transgresseurs et contrevenants a iceux ; que vous ne prendrez ni accepterez d’aucun roi, prince, potentat, seigneurie, communauté, ni d’autre personnage particulier de quelque condition qu’il soit, aucuns états, pensions, dons, présents et bienfaits, si ce n’est du gré et consentement dudit seigneur, et si aucuns vou3 en avaient jà été promis, vous les quitterez et y renoncerez, et généralement vous ferez, exécuterez et accomplirez en cette charge et commission de garde des sceaux du roi, en ce qui la concerne et en dépend, tout ce qu’un bon, vrui et loyal chancelier de France, duquel vous tenez le lieu, peut et doit faire pour son devoir, en la qualité de sa charge, et ainsi vous le promettez et jurez. » Lo garde des sceaux avait le même costume que le chancelier, et comme lui il avait ia tapisserie fleurdelisée. Aux Te Deum, il avait un siège de la même forme que celui du chancelier, mais placé à gauche. Au-dessus de ses armes, il portait le mortier à double galon, et derrière le manteau deux masses passées en sautoir. Lorsqu’il sortait, il était accompagné d’un lieutenant de la prévôté de l’hôtel et de deux hoquetons ou gardes de la prévôté. Au conseil, il siégeait immédiatement après le chancelier. Il y avait

cependant une différence essentielle entre les fonctions de chancelier et celles de garde des sceaux : les premières étaient inamovibles et les secondes temporaires.

En 1760, la charge de garde des sceaux fut supprimée. Rétablie en 1815, elle a été réunie depuis cette époque au ministère do la justice. Les principaux gardes des sceaux ont été : Philippe d Antogny, sous saint Louis ; Nicolas de Grosparmy, archidiacre de Chartres, qui accompagna saint Louis à la croisade et y mourut en 1250 ; Gilles de Saumur, archevêque de Tyr, en 1253 ; Raoul de Grosparmy, évêque dEvreux, également sous

saint Louis ; Simon do Montpincé, qui devint pape en 1281, sous le nom de Martin IV, avait été pendant quelque temps garde des sceaux sous saint Louis ; Matthieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis, et Simon do Clermont, seigneur de Nesles, furent munis, d’un sceau particulier pour l’expédition des lettres et chartes pendant la croisade de ïaint Louis (1270) ; Foulque de Bardoul, conseiller au parlement de Paris, eut la garde des sceaux pendant la captivité du roi Jean en Angleterre (1356) ; Itluer de Martrouil, évêque du Puy et ensuite de Poitiers, fut successivement maître des requêtes et garde des sceaux, et mourut en U03 j Jean de Vailly, Armand de Marie, Guillaume Thoreau, Bureau, Bouclier, Guillaume Guériu et Adam de Cambray furent commis ensemble « la garde dos sceaux, en l’absence du chancelier, en 1418 ; Robert de Rouvres fut garde des sceaux en 1442 ; Adam Fumée, seigneur des Roches et de Saint-Quentin, médecin des rois Charles VII et Louis XI, fut commis par ce dernier à la garde des sceaux de France pendant la disgrâce du chancelier Pierre d’Oriole, et remplit encore cette charge après la mort de Guillaume de Rochefort, en 1494 ;ÉtiennePoncher, évêque de Paris, puis archevêque de Sens, fut commis à la garde des sceaux de 1512 à 1515 ; Matthieu de Longuejoue, seigneur d’Yverny, évêque de Soissons, fut garde des sceaux de France en 1538, avant que Guillaume Poyet entrât en exercice, reprit les sceaux en 1544 et ne les garda qu’une année ; François de Montholon, président au parlement de Paris, fut garde des sceaux en 1542 ; François Errault, président du parlement de Turin, étaitpurde des sceaux en 1543 ; Jean Bertrand, premier président au parlement de Paris, puis évêque de Comminges, archevêque de Sens et cardinal, fut nommé garde des sceaux en 1551 ; Jean do Morvilliers, évêque d’Orléans, était garde des sceaux en 1568, après la retraite du chancelier de L’Hospital ; François de Montholon, fils d’un ancien garde des sceaux, fut pourvu de cette charge en 158S ; Charles de Bourbon, cardinal do Vendôme et roi de la Ligue, tint lui-même les sceaux en 1589 ; Guillaume du Vair, évêque de Lisieux, fut garde des sceaux en lGio ; Claudo Mangot de Villarceiui, premier président au parlement de Bordeaux, en 1016 et 1617 ; Charles d’Albert, duc do Luynes, en 1621 ; Mery de Vie, conseiller d’État, de 1621