Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

GARA

car nul ne posséda mieux que lui l’art d’exciter l’émulation parmi ses élèves, d’échauffer leur cœur, de développer leur sensibilité, en un mot de se fondre en eux ! Aussi rencontre-t-on parmi ses élèves Mme Branchu, Nourrit, Ponchard, Levasseur, Mme Duret, Boulanger, Rigaut et tant d’autres, qui se sont partout fait remarquer par leur exquise et unique méthode.

Les concerts de la rue de Cléry qui remplacèrent, en 1800, les concerts Feydeau, furent les derniers dans lesquels Garat se fit entendre. Il ne se montra plus qu’à quelques salons d’élite. Son auditoire, réduit à des artistes et à des amateurs, était peu nombreux et moins bruyant ; mais, pour un artiste comme Garat, un suffrage discret et éclairé était plus flatteur que l’applaudissement tapageur d’une ignorante multitude. Jusqu’à l’âge de cinquante ans, Garat excita l’admiration, nous dirions volontiers l’orgueil de ses contemporains et même des artistes étrangers, qui avouaient n’avoir jamais rencontré une si merveilleuse réunion de qualités diverses et incomparables. Tous les registres de voix se fondaient homogènes dans cet organe extraordinaire : les transitions d’un timbre à l’autre s’opéraient sans que l’auditeur s’en doutât. Bien que sa voix fût d’une prestigieuse flexibilité, Garât n’abusa jamais de la richesse de sa vocalisation. Ses traits et ses fioritures, marqués au coin du suprême bon goût, étaient toujours appropriés au caractère du morceau qu’il interprétait. De plus, sa prononciation, la plus belle que chanteur ait jamais possédée, rappelait la fameuse prononciation romaine, la bocca romana. Doué d’une verve et d’une sensibilité inépuisables, il rendait tous les styles avec une égale perfection. Nul n’excita à un plus haut point la terreur ou la pitié dans les œuvres de Gluck ; nul ne fut plus distingué dans l’air di mezzo carattere ; nul n’a fait éclater un rire plus franc dans le bouffe. Qui n’a pas entendu une romance chantée par Garat ne peut se douter de ce que renferme de fleurs ou de larmes, dans la voix d’un artiste tel que Garat, ce petit cadre mélodique appelé romance. « Quel dommage ! disait un jour Legros, haute-contre de l’Opéra, que Garat chante sans musique ! — Sans musique ! répondit Sacchini ; mais Garat, c’est la musique même ! » L’envie ne pouvait manquer de consacrer ce beau génie. On entendit des jaloux s’écrier : « Mais ce Garat n’a qu’un petit filet de voix ! — Tudieu ! reprenait un de ses admirateurs, vous appelez un petit filet celui qui pêche 15, 000 fr. d’un seul coup dans la poche des Parisiens ! » Le virtuose était vengé.

Vers les dernières années de sa vie. Garat perdit la voix. Il ne pouvait y croire lui-même, et il voulut lutter contre ce qu’il qualifiait d’altération passagère. Il chanta encore, mais ce n’était plus qu’un écho affaibli du Garat d’autrefois, et il lui fallut enfin se rendre à la cruelle évidence. L’aspect de la pitié qu’il inspirait le terrassa, sa santé déclina rapidement, et il mourut à l’âge de cinquante-neuf ans, le er mars 1823.

Après avoir parlé de l’artiste, nous pourrions raconter l’homme, ses impertinences, sa hauteur, ses manières affectées et mignardes, son muscadinisme outré, son zézayement odieux, ses cravates empesées et ses habits triomphants. Beaucoup se sont plu à faire ressortir ces défauts ; la médisance est toujours si heureuse de trouver l’homme sous le génie ! et Garat n’y prêtait que trop par ses excentricités de toilettes et d’allure. Il aurait donné, pour un nœud de cravate réussi ou la coupe d’un pantalon nouveau, trois notes de sa voix. Sa préoccupation constante était l’effet, l’effet à tout prix sur le public du salon et le public de la rue. Être l’homme à la mode, telle fut son étude journalière. Passer inaperçu dans une promenade était pour lui un sérieux chagrin ; mais, s’il entendait prononcer ces mots : Voilà Garat ! son cœur se dilatait, et il avait du bonheur pour toute la journée. Lorsque la génération qui l’avait admiré eut disparu, l’artiste mondain ne put se résigner à la presque indifférence générale. De désespoir, il essaya de soulever au moins l’étonnement des passants, en se chaussant de bottes rouges ; mais quand la première surprise fut passée, quand on se fut fait à cet accoutrement étrange, Garat s’écria : « Les ingrats ! ils m’auraient autrefois suivi jusqu’au bois de Boulogne ! »

Il faut dire que tout contribuait encore à exalter sa vanité naturelle. L’un des familiers du salon de Mme Récamier, qui lui donnait le surnom flatteur de petit frère, Garat attirait par sa présence chez cette femme célèbre un grand concours de monde. Un soir, Mme Récamier avait réuni des artistes d’élite, qui devaient exécuter sur quatre harpes et deux harmonicas le Christ mourant d’Haydn. C’était un vendredi saint, et Garat, la passion du jour, s’était chargé de dire cette admirable composition. Il y avait foule pour l’entendre ; mais tout à coup on annonce que Garat, atteint d’une extinction de voix, ne pourra pas chanter. « C’est inconcevable, dit un grand seigneur de l’ancienne cour. Comment ! Garat ne chante pas ? et que vient-il faire ici ? — M’amuser des sots, monsieur le duc, » répliqua le chanteur avec un geste significatif. Le grand seigneur, un peu déconcerté, n’osa répondre. Mais, quelques instants plus tard, s’adressant à la maîtresse de la maison, qui se trouvait auprès de Garat lorsqu’il avait fait cette sortie vigoureuse, il lui dit d’un ton léger plein d’arrogance : « Avez-vous entendu, madame, comme chez vous le chanteur s’émancipe ? — Il est ici chez lui, » répondit Mme Récamier avec une expression qui annonçait clairement qu’elle approuvait la riposte du petit frère. L’illustre artiste, entendant ces paroles, saisit sa belle main et lui demanda la permission d’y déposer, au nom de ses collègues, le baiser du respect et de la reconnaissance. Garat a été mis au théâtre par M. Victorien Sardou, en 1860. Le personnage du fringant chanteur, rendu avec beaucoup de vérité par Mlle Bajazet, a obtenu un grand succès. V. l’article suivant.

Garat (monsieur), comédie-vaudeville en deux actes, par M. Victorien Sardou, représentée pour la première fois sur le Théâtre-Déjazet, le 31 avril 1860. Cette pièce n’est, à proprement parler, qu’une série de chansons et de romances mises sur des airs du temps du Directoire, et composées tout exprès pour donner à Mlle Déjazet l’occasion de remplir un rôle qui résume tous ceux qu’elle a si brillamment créés pendant la durée de sa longue et rayonnante carrière. Nous n’aurions donc rien dit de ce vaudeville, qui n’existe en aucune façon au point de vue littéraire, s’il n’avait servi de passe-port à M. Sardou pour se produire, depuis lors, sur toutes les scènes théâtrales de Paris. Il faut, d’ailleurs, lui rendre cette justice, qu’il a fort habilement tiré parti de ce muscadin musical, de Garat, « le troubadour du Directoire, » comme l’appelle M. Paul de Saint-Victor, de Garat, la romance faite homme, l’incroyable de la musique, dont raffolaient toutes les femmes en tunique de gaze, qui « faisaient de leurs pieds craquer les anneaux d’or, » de Garat, qui, comme le Bathylle de La Bruyère, « refuse plus de femmes qu’il n’en agrée, » de Garat, qu’un journal du temps fait ainsi parler à la Mode : « Ô ma divinité tutélaire, tous les hommes se plaignent de leur sort ; moi, je vous supplie de ne rien changer au mien. Les grâces, les plaisirs m’assiègent ; ils veulent tous m’avoir. Je me laisse entraîner ; ils m’idolâtrent ; je les laisse faire. Mon costume, mes propos, mon maintien, tout fait époque dans le monde. Une romance de moi est un événement, une cadence chromatique est la nouvelle du jour, un enrouement est une calamité publique… Ma parole suprême ! C’est trop de félicité pour un mortel ! » On conçoit quelle délicieuse copie Mlle Déjazet devait offrir de ce portrait.


GARAT (Joseph-Dominique Fabry), frère du célèbre chanteur de ce nom, chanteur lui-même, né en 1774. Cet artiste avait une fort belle voix de ténor, qu’il négligea dans sa jeunesse, et il ne put acquérir la souplesse nécessaire pour faire un premier sujet de théâtre lyrique. Il faut plutôt le considérer comme un amateur de musique, car son éducation musicale resta toujours incomplète. Après avoir suivi quelque temps la carrière militaire, il revint à Bordeaux, sa ville natale, et prit des leçons de chant sous la direction de Mengozzi et de Ferrari. Ses études vocales à peu près terminées, il vint à Paris, et, sur les conseils de son illustre frère, qui perfectionna son goût et sa méthode, il s’adonna à l’interprétation de la romance, dont sa diction nette et accentuée faisait admirablement valoir les petits poëmes. Il eut ses jours de succès et de vogue. On lui doit un grand nombre de romances sentimentales, dont quelques-unes ont eu un véritable succès, particulièrement Elisca ou le Russe, le Guerrier écossais, la Mort d’Erbal. Vers 1808, Garat abandonna le chant pour une position plus stable, et prit un emploi dans les finances du département de la Belgique. Il perdit cette place quand la Belgique cessa d’être attachée à la France, et se consacra tout entier à l’enseignement du chant. Plus tard, il entra au ministère des finances comme sous-chef de bureau, et, dès lors, il renonça totalement à l’art musical. Sa vie n’offre aucun intérêt artistique.


GARAUDE s.f. (ga-rô-de). Sorte de grande guêtre en usage dans le département de l’Ain : Les paysans du département de l’Ain portent de grandes guêtres appelées garaudes. (A. Hugo.)

GXRAVDÈ (Alexis de), professeur au Conservatoire de musique de Paris, né à Nancy en 1779, mort à Paris en 1852. Il avait reçu une brillante éducation, dans laquelle avait figuré la musique, mais comme simple art d’agrément. Quand la Révolution eut anéanti la fortune de sa famille, il songea à tirer parti des notions musicales qu’il avait, acquises. Il vint donc à Paris, et prit, près de Cumbini, des leçons d’harmonie et de composition, qu’il compléta sous la direction de lïeicha. Élève, pour le chant, de Crescentini et de Garât, il transmit plus tard à ses élèves les principes et la méthode de ces admirables virtuoses. En ISOS, il fit, comme chanteur, partie de la chapelle impériale, et conserva su place sous la Restauration. En 1816, il fut nommé professeur au Conservatoire, fonctions.qu’il exerça jusqu’en 1841. Cet artiste s’est principalement adonné à la composition de méthodes pour le chant, le solfège et l’harmonie, et ses ouvrages, justement estimés, ont eu plusieurs éditions. Ses principales œuvres sont : Mé~

GARA

thode complète de chant ; Solfège ou Méthode de musique ; Soixante solfèges progressifs ; Méthode complète de piano ; l’Harmonie rendue facile ou Théorie complète de cette science. On lui doit, en outre, des messes, quatuors, quintettes, duos, morceaux de piano, et environ deux cents morceaux de chant italiens et français..

GARAGDÉ (Alexis-Albert-Gauthier de), fils du précédent, né en 18îl, mort en 1854. Il est principalement connu par des réductions, pour piano et chant, des partitions les plus célèbres de Meyerbeer, Halévy et autres compositeurs distingués. Admis au Conservatoire de Paris en 1829, il y fit ses études musicales, qui se prolongèrent jusqu’en 1843, et remporta successsivement les prix de solfège, d’orgue et de composition. Doué d’une science musicale à toute épreuve, artiste d’élite, intelligence hors ligne, Garaudé, qui tint pendant plusieurs années le poste d’accompagnateur au théâtre de l’Opéra-Comique, occupe peut-être la première place parmi les meilleurs accompagnateurs connus. On a publié de lui quelques œuvres faciles pour le piano.

GARAUGUET s. m. (ga-rô-ghè). Jeux. Nom d’un jeu qui est dérivé du trictrac : Jouer an oarauguet. Faire une partie de garauguet.

— Eneycl. Le garauguet ne diffère du trictrac qu’en ce qu on se sert de trois dés au lieu de deux, et que l’on joue les dames de manière à les amener dans la région où se trouve le talon de l’adversaire. Celui qui est sorti le premier gagne un trou ou deux, si la* double a été convenue. Si, dans les nombres qu’on amène, il se présente un doublet, on le joue double, comme au revertier, pourvu toutefois que le point d’un des deux dès semblables soit supérieur à celui du troisième de ; dans le cas contraire, on le joue comme un nombre simple. Si les nombres amenés forment un triplet, c’est-à-dire sont tous les trois égaux, comme six, six, six, ce triplet se joue triple, c’est-à-dire trois fois.

GARAVAGL1A (Giovita), habile graveur italien, élève d’Anderloni et de Longhi, né à Pavie en 1790, mort en 1835, Il succéda à Morghen, en 1833, comme professeur de gravure à l’Académie de Florence. Ses estampes sont remarquables par la délicatesse et le fini. On cite particulièrement : Hérodiade recevant sur un plat ta tête de saint Jean-Baptiste, d’après Luini (1813), son chef-d’œuvre ; la Sainte Famille, de Raphaël (1817) ; David tenant la tête de Goliath, d’après GuidoReni ; l’Enfant Jésus et le petit Jean en adoration, d’après Maratti, pièce d’un burin admirable.

GARAVEAO s. m. (ga-ra-vo). Métrol. Ancienne mesure de capacité, qui était usitée dans le midi de la France,

GARAY (don Juan de), aventurier espagnol, né dans les provinces basques en 1541, mort après 1580. Il se rendit, vers 1565, dans l’Amérique du Sud, devint secrétaire du gouverneur établi dans les contrées qu’arrose le Rio-de-la-Plata, se fit remarquer par son intelligence et sa bravoure et reçut une commission de capitaine. À la tête d’une poignée d’hommes, il remonta le Parana, fonda, sur le bord de cette rivière, un établissement sous le nom de Santa-Fé de la Vera-Cruz (1573), découvrit un immense territoire, se battit avec autant d’habileté que de courage contre les tribus guerrière » qui habitaient c<às contrées, défit les Charruas, les plus redoutables des Indiens, soumit Obéra, chef prophète qui exerçait une grande influence sur les indigènes, et reçut de Philippe ]J, en récompense des importantes conquêtes faites par lui dans le Paraguay, le titre de lieutenant général, puis le gouvernement de l’Assomption (1576). Quatre ans plus tard, Garay redescendit ie Rio-de-la-Plata et alla fonder sur le territoire des farouches Querandia un établissement auquel il donna le nom de Ciudad-de-la-Trinidad-de-Buenos-Ayres. Il fonda

la ville connue aujourd’hui sous le nom de-Buenos — Ayres, dans un lieu où Pedro de Mendoza avait élevé, en 1535, quelques maisons que les Indiens avaient presque aussitôt détruites. Il y éleva une forteresse, fit construire des fortifications, battit les Querandis, qui s’étaient efforcés de chasser les Espagnols, et, pensant que Je meilleur moyen de consolider son établissement était d’introduire la civilisation chez les indigènes, il parcourut le pays avec un missionnaire, décida les Indiens par ses promesses, par la modération de sa conduite, à quitter leurs forêts et leurs montagnes et à venir s’établir dans les plaines, où il leur fit bâtir des villages, leur donna un culte, des lois et des chefs. Quelque temps après, Garay se rendait à l’Assomption, lorsque, assailli par une tempête, il débarqua sur la rive du Parana. Il fut surpris dons son campement par les Minuanes, qui le massacrèrent avec tous les hommes de son escorte. Garay laissa en mourant la réputation d’un homme d’un courage infatigable, d’une habileté consommée et d’un rare désintéressement.

GARAV (don Martin), homme d’État espagnol, né en Aragon vers 1760, mort en 1822. Il fut secrétaire général de la junte centrale en 180S, des certes en 1810, et fournit, p’ar ses habiles combinaisons financières, les moyens de soutenir la guerre de l’indépendance. Appelé au ministère, des financés en 1814, il proposa à Ferdinand VII une série de réformes

GARB

1011

dont la réalisation devait amener la. régénération de l’Espagne ; mais ces réformes comprenaient la vente des biens ecclésiastiques, l’égalité d’impôt "pour toutes les classes, une taxe sur les majorats, et le ministre dut sa retirer^ eo 1818, devant une coalition du clergé et de la noblesse. Les regrets de la nation l’accompagnèrent dans la retraite Qu’il se choisit à Saragosse.

GARAY (Jean), poète hongrois, né à Szegszard en 1812, mort aveugle en 1853.11 s’est fait connaître par des poèmes épiques où l’on trouve un véritable talent, sinon du génie. Ses compatriotes lui reprochent d’avoir trop imité l’école allemande, en particulier Uhland, et d’avoir choisi ses héros parmi les paladins du moyen âge, au lieu de les chercher dans l’histoire nationale. Nous citerons de lui: Csutar, épopée en neuf chants (1836) ; Saint Ladislas, en douze chants ; Arbocs (1837), et iiathory (1840), drames.

GAHAYE (château de la), château ruiné de France (Côtes-du-Nord), a 2 kilom. de Dinan, sur le territoire de la commune de Taden. Dès 1400, on voit les premiers seigneurs de la Garaye, les sieurs des Alleux, investis des ■ charges les plus honorables. Le château de la Garaye ne remonte pas au delà de 1500. Ses seigneurs avaient pour armoiries d’azur à la main d’argent, accostée au canton dextre d’une étoile d’or. Le dernier comte de la Garaye, qui vivait au xvmo siècle, transforma le château en maison de refuge pour les pauvres, et son nom est encore populaire dans la contrée, où il fonda de nombreux établissements de bienfaisance. Il mourut en 1755, et, après la mort de sa femme, le château fut abandonné. La Garaye n’est plus aujourd’hui qu’une ruine des plus pittoresques. « Ces ruines, dit la Bretagne contemporaine, disparaissent d’année en année, et l’on n’y remarque pius que quelques pans de muraille en granit de grand appareil. Ceux-ci sont soutenus par une tourelle octogonale à trois étages, dont les fenêtres, encadrées de colonnettes, ont des linteaux en anse de panier, au-dessus desquels s’épanouissent d’élégantes accolades à crosses et à panaches. »

GARAYE. V. La Garaye.

GARB ou GARVB, c’est-à-dire en arabe Couchant, nom d’une région du Maroc, sur la côte N.-O., où se trouve Tanger. Ce nom fut appliqué aussi au S.-O, du Portugal, Algarve.

GARBAGE s. m. (gar-ba-je — rad. gerbe). Coufc. âne. Droit de gerbes.

— Agric. Action de mettre le blé en gerbes,

GARBANZO s. m, (gar-ban-zo — nom espagn.). Bot. Nom espagnol du pois chiche, employé quelquefois dans le midi de la France.

GAB BET, lac de France (Ariége), à 1, 070 mètres d’altitude, au S, de la ville d’Aulu, et dominé par le pic da Caumalo, Il est alimenta par le torrent de l’étang Blanc et s’écoule par la rivière de Garbet. Ses eaux sont d’une admirable limpidité, il Rivière de France (Ariége), sort du lac de Garbet, se grossit de l’Arse, du Feuillet, des belles sources dô Neuf-Fonts, baigne Aulu, Ercé, Oust et se jette dans le Salât après un cours de 30 kilom.

GARDIÉH ou GHARBYÉH, district de la basse Égypte, sur, 1a Méditerranée, entre ceux de Menouf et de Rosette à l’O., de Dami’ette et de Mansourah a l’Est. Il mesure 130 kilom. sur 65. Superficie, 3, 664 kilom. carrés; £30, 000 hab. Ch.-I., Mehallet-el-Kébir. La partie méridionale est fertile et bien cultivée.

GARBïN s. m. (gar-bain — de l’ar. garbtt occidental). Dans le midi de la France, Petit Ment du sud-ouest, qu’on appelle aussi paresseux : Lu GdRBra ou paresseux, brise de mer périodique, qui se lèse ordinairement pendant l’été sur tes dix heures du matin, est dans sa plus —grande force à deux heures après midi, et cesse vers— cing heures du soir. Cette brise tempère la chaleur, (Al. Hugo.)

GARBINSKI (Gaétan), mathématicien polo* nais, né à Varsovie en née, mort en 1848. Nommé, en 1820, professeur de géométrie au lycée de Varsovie, il fut chargé, en 1824, de la chaire de mathématiques supérieures à. l’université de la même ville et devint, l’année suivante, directeur de l’école préparatoire à l’Institut polytechnique. Il renonçai l’enseignement après la suppression de l’université, en 1833, et prit, quelques années plus tard, l’administration d’une propriété du comte Zamoyski, où il s’appliqua surtout à introduire les procédés les plus récents de l’agriculture moderne. Il était membre de la Société des sciences de Varsovie et de la Société des sciences physiques, chimiques, agricoles et industrielles de France. On a de lui : Exposé systématique des propriétés des surfaces obliques, avec leur application à la construction des machines, des voûtes en pierre, etc, (Varsovie, 1S2£) ; Esquisse de la vie et des savants travaux d’Antoine Dombrowski (Varsovie, 1826), etc. Il a, en outre, fourni plusieurs mémoires aux Annales françaises de mathématiques de Gergonne et au recueil allemand de Crelle, et a fondé et rédigé jusqu’à sa mort l’Annuaire d’agriculture nationale.

GARB1NSKI (Wladislas), agronome polonais, fils du précédent, né à Varsovie en 1887. Il est membre et secrétaire de la Société agronomique du royaume de Pologne, ainsi