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station avec délire, stupeur, etilsprésentent tous les signes spéciaux, que nous venons de décrire.

Le traitement est malheureusement presque toujours impuissant. Du quinquina, du vin, un régime fortifiant, telles sont les seules ressources. La créosote, le charbon, l’iode, l’acétate de plomb ont été préconisés et administrés sans succès. Skoda a recommandé

des inhalations de vapeurs de térébenthiné, que l’on pourrait essayer.

Gangrène du cerveau. À la suite des plaies de tête avec fractures des 03 du crâne et issue de la substance cérébrale au dehors, on voit quelquefois cette substance, dans une étendue plus ou moins considérable, prendre une teinte noirâtre ou grisâtre, perdre beaucoup de sa consistance, tomber en deliuuinm, exhaler une odeur fétide, et se séparer(avec la plus grande facilité des portions du cerveau restées saines ; cette altération est la gangrène du cerveau ; elle s’observe encore dans quelques cas de maladies du rocher. Mais elle peut aussi avoir lieu spontanément chez les vieillards, sous l’influence de l’ossification des artères vertébrales, et, dans ce cas, il en résulte l’altération généralement connue sous le nom de ramollissement cérébral séuite. La gangrène du cerveau entraîne fatalement la mort, et contre elle il n’y arien à faire.

Gangrène de la bouche. Cette affection, qui se manifeste exclusivement chez les enfants, reconnaît presque toujours pour causes prédisposantes la misère, la faiblesse de la constitution, une mauvaise nourriture, l’encombrement, des maladies antérieures, telles

que la rougeole, la scarlatine et la fièvre typhoïde, et pour cause déterminante, une ulcération de la muqueuse buccale. Cette maladie présente, dans son évolution, plusieurs périodes. lJans la première, la gangrène s’iwinohee par la tuméfaction de la joue, l’exspuition sanguinolente et la fétidité de l’haleine. En explorant la cavité buccale, on aperçoit à l’intérieur des joues, des lèvres et sur le tissu des gencives, une tache blanchâtre, le plus ordinairement isolée, rarement multiple, entourée d’un cercle livide, et ne causant aucune douleur. Jusque-là on n’observe aucun trouble des grandes fonctions de l’économie ; les enfants continuent à se livrer aux amusements de leur âge. Mais bientôt l’ulcère s’agrandit, devient d un gris sale, offre une surface inégale, raboteuse ; l’infiltration de la joue augmente et gagne les paupières ; la peau qui la recouvre prend un aspect luisant, huileux, et une tumeur rénitente se fait sentir au niveau des parties affectées à l’intérieur. L’anorexie et des nausées peuvent se montrer dès le début, niais ordinairement elles ne paraissent qu’à la fin de cette période : dès lors l’abattement et la prostration commencent à se manifester ; la soif est plus vive, mais la déglutition, devenue difficile et douloureuse, empêche de la satisfaire ; le pouls est faible, mais devient fréquent. Cette première période peut durer d’un à plusieurs jours. Lorsque la gangrène a détruit toute l’épaisseur de la muqueuse et pénétra dans le tissu cellulaire lâche et adipeux de la paroi buccale, ses progrès deviennent plus rapides. L’empâtement œdémateux augmente ; la teinte livide qui entoure l’ulcération de la bouche devient noirâtre, puis noire, et s’étend de proche en proche ; les tissus passent ainsi par tous les degrés de la gangrène. Les parties molles profondes sont envahies, forment un détritus gris ou noir, tombent en lambeaux et exhalent une odeur évidente de gani/rèiie. Ordinairement les gencives et les parties molles voisines adhérentes aux os se désorganisent les premières, les os se dénudent, les dents vacillent et tombent avant que la gangrène soit arrivée à la peau. Quelquefois elle creuse davantage en profondeur, s’étend moins en surface, et se manifeste de bonne heure à l’extérieur des joues et des lèvres, en formant une tache violacée, puis noirâtre ; la peau se perfore, et cette ouverture communique avec la cavité buccale. La joue quelquefois se mortifie dans toute son étendue avec une grande rapidité. Le sphacèle, continuant ses progrès, envahit les régions orbitaires, le menton, le nez, et.dénude les os maxillaires dans une très-grande étendue. C’est alors qu’apparaissent les symptômes généraux, tels que la petitesse et la fréquence du pouls, le refroidissement des extrémités, des sueurs froides et visqueuses, des vertiges, de la somnolence, de la prostration. Si cette période dure plusieurs jours, il s’y joint une diarrhée coliiquative, un amaigrissement considérable, une faiblesse extrême ; enfin un délire obscur ou un état comateux précède la mort. S’il arrive, par un traitement énergique, ou, ce qui est plus rare, par les seules forces de la nature, que la gangrène s’arrête et se limite, une réaction locale inflammatoire se manifeste par la rougeur, la chaleur phlegmoneuse des parties environnantes ; si l’organisme fait alors les frais d’une réaction générale assez énergique, le malade peut échapper à la mort, mais il conserve une difformité ordinairement très-considérable, très-hideuse, que la chirurgie

ne peut que rarement atténuer d’une manière satisfaisante. Lorsqu’on examine les parties malades sur le cadavre, on trouve au centre une bouillie noirâtre mêlée de flocons graisseux perdus au milieu d’une sanie putride ;

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un peu plus loin, les différents tissus sont encore recoiinaissables, mais infiltrés d’une sérosité jaunâtre ; quelques - uns sont comme lardacés t>t crient sous le scalpel. Comme dans tou- yangrèue en général, les vaisseaux et les nerfs sont les moins altérés. La langue, les amygdales, le voile du palais sont souvent gonflés et œdémateux ; quelquefois l’œdème s’est propagé jusqu’aux replis aryténo - épiglottiques, et a avancé l’époque de la mort

en produisant l’asphyxie.

Le diagnostic de cette gangrène, une fois qu’elle est déclarée, est facile. On ne peut point la confondre avec les charbons inoculés et la pustule maligne, parce que ces gangrènes commencent toujours par ta peau. Quand la gangrène est seulement imminente, on doit examiner attentivement l’intérieur de la bouche, et quand on constate la présence d’un ulcère de mauvais aspect, il faut redouter son invasion, s’il y a déjà un gonflement considérable avec rénitence et pâleur lui-sante de la peau. Souvent il est difficile do diagnostiquer l’étendue de la gangrène ; cependant ce serait important avant de tenter la cautérisation, parce que, si le mal est trop avancé, il faut s’abstenir d’un traitement douloureux ; d’autre part, il est encore plus important de ne pas juger le mal au-dessus des ressources de l’art, quand il serait encore possible d’en arrêter la marche. Le pronostic de cette maladie est, en général, d’une grande gravité ; si elle n’est combattue de bonne heure par une cautérisation bien faite, la plupart d’ !S malades périssent. Le traitement est ordinairement local ; c’est celui du début qui est le plus important. Il se compose, en première ligne, d’une cautérisation énergique. Les acides concentrés, le beurre d’antimoine, le nitrate acide de mercure, en un mot, les Caustiques liquides, sont préférés par les uns ; le cautère actuel l’a été par d’autres. Cette préférence doit varier suivant les "cas, suivant, par exemple, que la sanie liquide est plus ou moins abondante. Quand la gangrène est très - humide et très-étendue, les caustiques liquides peuvent être neutralisés par la sanie et devenir insuffisants. On doit, à cet égard, se comporter suivant les règles générales établies pour la cautérisation dans les gangrènes charbonneuses, c’est-à-dire enlever les escarres, et tous les détritus sanieux, avec le plus grand soin ; ne pas craindre de faire des incisions cruciales avec le bistouri, mettre exactement à découvert toutes les parties malades, et porter le caustique solide ou liquide sur tous les points qui forment la limite de la gangrène. C’est là qu’il faut les faire agir avec force, afin d’esoarritier complètement les parties déjà disposées à se mortifier ; enfin, suivant la méthode employée par le professeur Lisfranc dans le charbon et la pustule maligne, il faut, un peu plus loin du centre, cautériser moins profondément, de manière à produire une brûlure au second degré. La pâ ; e de chlorure de zinc, dont la chirurgie a, depuis quelques années, multiplié et étendu l’indication avec tant de succès, pourrait aussi rendre de grands services. Après la cautérisation, on désinfecte la bouche avec des gàrgarismes détersifs, des lotions chlorurées, dont l’emploi est fréquemment renouvelé nuit et jour. Quand une première cautérisation n’a pas suffi, il ne faut pas craindre d’y revenir même plusieurs fois, si le mal paraît encore l’exiger. Le traitement général consiste à placer l’enfant dans les meilleures conditions hygiéniques, à lui donner des boissons toniques, du vin vieux de Madère ou de Malaga, du vin de quinquina, des cordiaux et des stimulants, à moins qu’il n’y ait une phlegmasie gastro-intestinale, ce qui est rare.

Gangrène du pharynx. Cette affection, qui ne se rencontre que chez les enfants qui sont convalescents d’une fièvre éruptive, peut être circonscrite ou diffuse. Lorsqu’elle est circonscrite, elle occupe surtout la partie inférieure du pharynx, et, pour cette raison, elle est très - difficile à constater pendant la vie. Lorsqu’elle est diffuse, elle envahit le pharynx, les amygdales et le voile du palais. Les parties all’ectées sont alors noirâtres, livides, grisâtres et ramollies ; elles exhalent une odeur putride, et les escarres, eu se détachant, laissent à nu une perte de substance très-grande. Cette affection est toujours mortelle ; les soins sont les mêmes que pour la gangrène de la bouche, mais impuissants.

Gangrène de l’estomac. Cette affection, suite d’une inflammation ordinaire, est rare dans nos climats. Ce n’est, en général, qu’après l’ingestion de poisons violents qu’il est assez commun de l’observer. On la reconnaît à des escarres jaunâtres, tantôt ne dépassant pas le niveau do la membrane, et tantôt sous forme d’élevures, quelquefois molles, et d’autres fois sèches, circonscrites par une ligne de démarcation assez tranchée sur la membrane muqueuse rouge, et fongueuse, et quelquefois saine autour d’elles, laissant après leur chute des ulcères dont les bords sont coupés à pic et comme par un emporte-pièce. Plusieurs perforations, dites spontanées, de l’estomac, sont probablement dues à cet état morbide. Quelquefois les ulcères ont des bords frangés, mous et faciles à écraser sous les doigts. Dans tous les cas, il existe une odeur de gangrène bien manifeste. La cessation subite da la douleur épigastrique, si elle existait, la prostration rapide des forces, la pe GANG

titesse du pouls, la décomposition des traits de la face et le froid des extrémités sont les symptômes qui annoncent l’invasion de cet état morbide ; on doit, dans ces cas, faire usage des boissons délayantes et acidulés, les prendre froides, et appliquer en même temps des rubéfiants aux extrémités ; mais il faut s’abstenir des saignées locales ou générales, comme de l’emploi des stimulants, tous ces moyens étant nuisibles.

Gangrène des intestins. Cette gangrène est plus fréquente que celle de l’estomac ; elle est un accident de la hernie étranglée, et ce qui a été dit de l’une s’applique à l’autre quant aux symptômes et au traitement, fille consiste en escarres d’un gris sale, ou noires, sèches ou réduites en putrilage, et formant dans le fond des ulcérations, ou bien en élavures dures, d’un brun jaunâtre ou d’un rouge brunâtre. La membrune muqueuse qui les entoure est molle, fongueuse, saignante, quelquefois saine.

Gangrène des membres. C’est une affection fréquente et souvent assez grave pour obliger le chirurgien à poser et à résoudre ces deux questions : faut-il amputer ? à quelle période de la gangrène devra-t on amputer ? En règle générale, il vaut toujours mieux laisser la nature se charger de séparer l’escarre. Cette règle présente deux exceptions : 1° lorsqu’une portion de l’escarre est complètement libre et flottante, tandis que le reste est encore attaché, on doit retrancher, avec précaution et en une seule fois, cette partie flottante et détachée, de manière à diminuer l’effluve fétide et a permettre au travail de cicatrisation de commencer dans l’endroit qu’occupait la portion d’escarre flottante ; 2" l’autre exception se présente quand un membre est mortifié dans toute son épaisseur ; mais encore, si la gangrène n’est pas traumatique, devra-t-on attendre la formation do la ligne destinée à la borner, comme étant l’indice d’un état général de l’économie convenable pour l’amputation ; et, même dans ce cas, si le malado vivait assez longtemps, la nature compléterait la séparation. Quant à déterminer le moment précis dans lequel on doit pratiquer l’amputation d’un membre gangrené, il faudra distinguer la gangrène de cause interne de la gangrène de cause externe, traumatique, ainsi que son siège. Ainsi, pour la gangrène de cause interne, on attendra la séparation indiquée par la nature. Pour la gangrène traumatique, certains chirurgiens attendent la formation du cercle, d’autres ne l’attendent pus.

Gangrène de la verge. Elle s’observe quelquefois à la suite d’un coup, d’une plaie ou par l’extension d’une urétrite très-intense ; elle arrive surtoui pendant l’existence d’une fièvre typhoïde. On voit alors une partie plus ou moins grande de lu verge tomber en mortification. Les premiers moyens à employer

sont dirigés contre l’inflammation, puis on attend la chute des escarres. Dans quelques cas, on est obligé de pratiquer l’amputation ; mais on n’arrive à ce dernier moyen que lorsque le cercle inflammatoire est survenu.

Gangrène de la vulve. La gangrène spontanée de la vulve, qui attaque les enfants, ne diffère de celle de la bouche que par son siège ; et tout ce qui a été dit de la nature do cette dernière, de ses symptômes, de son traitement, trouve ici son application. Sauvages avait déjà reconnu que la vulve, chez les petites filles, est exposée à cette espèce de gangrène spontanée qu’il appelle necrosis infantilis. Gardien a fait mention, — dans son ouvrage, des travaux d’Isnard et de M. Baron sur cotte maladie, et, comme eux, la rapproche avec raison des gangrènes buccales. Mais presque tous les traités de pathologie enfantine ont omis d’en parler. Billard l’avait complètement passée sous silence. Dans les dernières éditions de l’ouvrage de ce médecin, M.’Olivier a ajouté une note précieuse par quelques remarques générales et par une observation très-intéressante. Nous avons nous-méine vu dernièrement un cas de ce genre. Bien que, dans certains cas, la gangrène vulvaire puisse résulter d’une irritation directe, de la masturbation, pur exemple, comme l’admet M. Gardien, cependant elle dépend presque exclusivement de cette inflammation spécifique qui occupe la plupart

des muqueuses voisines de l’extérieur, sous l’influence des exanthèmes fébriles. Ce catarrhe vulvaire est souvent méconnu dans l’origine, mais il est arrivé rarement qu’on ue l’ait pas constaté quelque temps avant l’invasion de la gangrène. On trouve alors la mu queuse vulvaire ulcérée, et-, ici comme à la bouche, nous pensons qu’une phlogose ulcéreuse précède toujours la gangrène noire. Si cette ulcération n’est point convenablement modifiée, on voit survenir ordinairement, avec une grande rapidité, un gonflement considérable des lèvres-, dont la surface devient luisante et d’un rouge un peu sombre. La surface de l’ulcère et de la muqueuse voisine devient noire, tombe en sanie putride, sécrète en abondance un liquide fétide et ichoreux qui se répand sur les parties voisines, corrode à son tour, et semble véritablement devenir le véhicule de la gangrène. Dans le cas dont nous avons été témoin, avant que la gangrène eût dépassé la surface interne des grandes lèvres, on voyait déjà, vers l’anus et les aines, la peau baignée par l’ichor gangreneux rougir, s’ulcérer et se cou GANG

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vrir d’escarres. Les progrès du mal sont généralement rapides, détruisent graduellement les grandes et les petites lèvres, le clitoris, le vagin, l’urètre, et la mort n’arrive qu’après une désorganisation effrayante. M. OUivier (d’Angers) pense que si la mort est, en général, moins prompte que dans les gangrènes buccales, c’est que, dans ceiles-ci, l’air inspiré se charge de miasmes délétères et agit comme un poison sur le sang qui circule dans les poumons. Mais il est aussi des cas où la mort a lieu deux ou trois jours seulement après l’invasion de la gangrène, et avant qu’elle ait déterminé des désordres profonds, ainsi que nous l’avons vu. C’est qu’effectivement la maladie n’est pas toute locale ; le plus ordinairement les symptômes généraux ne sont point de simples phénomènes de réaction, mais la résultat d’une infection primitive des fluides ou d’une lésion dynamique, dont la nature Spécifique do la gangrène est la preuve certaine. Le traitement à employer, dès le début et dans le cas d’ulcérations antérieures pouvant faire craindre cette gangrène, consiste dans une cautérisation plus ou moins énergique ; et cette cautérisation est nécessaire pendant tout le cours de la maladie, tant que ses ravages ne sont point irrémédiables. Il peut convenir quelquefois d’employer les antiphlogistiques locaux ; mais plus généralement il faut agir à l’intérieur par des toniques et des antiseptiques. En résumé, la conduite à tenir est la même que dans la gangrène de la bouche.

Gangrène de l’utérus. Cette affection, qui ne se manifeste qu’après l’accouchement. Se présente sous trois formes principales. Dans la première, on trouve sur le col ou dans l’intérieur du col de l’utérus, des plaques gangreneuses, de véritables escarres qui intéressent le tiers ou la moitié de la paroi utérine, et qui, par leur aspect grisâtre ou’ noirâtre, ressemblent beaucoup aux escarres des parties molles produites par une application de pierre à cautère. Le tissu ramolli exhale l’odeur caractéristique de la gangrène. Dans la seconde forme, l’altération de l’utérus n’a pas le caractère de la gangrène vulgaire ; elle ressemble plutôt au ramollissement pulpeux de la muqueuse stomacale. Si l’on gratte alors la face interne de l’organe avec le dos d’un scalpel, on enlève un tissu ramolli et désorganisé à la profondeur de 2 à. 5 millimètres. Ce ti^su peut être rougeàtre, assez semblable h de la gelée de groseilles, et exhaler une odeur fétide, mais différente pourtant de celle de la gangrène. Dans la troisième forme, le tissu, quoique ramolli, est cependant encore reconnaissable ; il se détache par lambeaux et n’exhale pas d’odeur fétide. Cette lésion coïncide presque toujours avec une phlébite, avec une lymphite utérine, ou avec une métropéritonile. Aussi est - il très-difficile d’indiquer et de reconnaître quels sont les symptômes qui lui sont propres. Cependant on la soupçonnera quand on verra

survenir, comme complication, la prostration rapide des forces, la faiblesse du pouls, l’altération des traits et un écoulement d’une odeur des plus infectes. Celte atlecion est toujours mortelle, et le traitement qui, jusqu’à ce jour, a été celui de toutes les gangrènes, est complètement impuissant. La seule indication consiste à ranimer les forces par les excitants et les toniques.

— Bibliogr. Fabius, De gangrena et sphacelo, de terminazione (1622, in-4o) ; les dissertations portant le même titre de Miehaelis (1637), de Beeker (1G50), de Bontekoc (1GG7), deSanchez (1738) ; Quesnay, Truite de la gangrène (H) ; Metzer, Dissertatio de gangrena metallica (1741) ; Hartmann, Dissertatio de gangrena (Erfurt, 1788) ; Hager, Dissertation on gangrène and mortification (Philadelphie, 1797) ; Heffter, Doctrine de gangrena breois expositio (Leipzig, 1807) ; Blandin, Dissertation sur la gangrène (Paris, 1808) ; Liessehing, De gangrena (Goettingue, 1811) ; Pondani, Dissertation sur la gangrène par laconyelution (Montpellier, 18U) ; Hèbréard, Mémoire sur la gangrène ou mort partielle, considérée dans les divers systèmes anatomi/ues qu’elle peut affecter (mémoire qui a remporté le prix de la Société de médecine, Paris, 1817) ; Billard, De la gangrènesénile (1821) ; Marjolin, article gangiîenh, dans le Dict. en 30 uol. (1830) ; Begin, dans le Dict. en 15 ooi. (1337) ; François, Essai sur la gangrène spontanée (Paris, 1832) ; Viard, De la gangrène spontanée (thèse, Paris, 1850) ; Reynaud, De l’asphyxie locale et de la gangrène symétrique des extrémités (thèse, Paris, 18G2J. V. de plus tous les Traités de pathologie.

— Art vétér. On distingue, dans la pratique, chez les animaux comme chez l’homme, la gangrène sèche et la gangrène humide. Les tissus qui sont frappés (in gangrène sèche sont durs, racornis, momifiés, privés, par l’action même de la cause qui produit la gangrène, du Sang qui les pénétrait ; ces tissus sont comme réduits à leur partie solide et revêtent sur le vivant les caractères et les apparences qui leur appartiennent après la mort. Les causes les plus ordinaires de la gangrène sèche sur les animaux sont : la compression directe exercée sur un point déterminé du corps, l’action du feu et celle des caustiques. La compression continue peut déterminer la gungrêne sous la forme sèche, ainsi que cela a lieu sur toutes les parties sablantes du corps des animaux où les harnais portent et pies-