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ressemblent quelquefois à des fruits, résultent de l’extravasation des sucs du végétal, portés à refluer au dehors par la stimulation que cause dans son tissu la liqueur acre qu’y dépose l’insecte. Bien que provenant de l’action directe d’un animal sur une plante, et pouvant, par conséquent, être considérées comme des productions végéto-animales, elles appartiennent néanmoins tout à fait au règne végétal, et donnent à l’analyse les mêmes principes que la plante qui lésa produites. Les gulles affectent des positions très-diverses ; elles croissent sur les racines, les écorces, les feuilles, les pétioles, etc. Leurs formes et leurs dimensions ne sont pas moins variées : elles sont grosses, moyennes ou petites, globuleuses, coniques, fusiformes, à surface lisse ou inégale, velues ou feuillues, etc. Quant iv leur consistance, elles peuvent être ligneuses, semi-ligneuses, molles, fongueuses, membraneuses, osseuses, etc. Elles peuvent renfermer une ou plusieurs larves. Il y a des galles épineuses, rameuses, cotonneuses ou disposées en tête de clou. Les unes sont à une seule loge, les autres en ont plusieurs isolées ou communiquant entre elles. Quelques - unes sont charnues, colorées comme des fruits et comestibles. On distingue les galles en caulinaires, corticales, péliolaires, foliaii-es, florales, calicinales, etc., suivant qu’on les trouve sur la tige, l’écorce, le pétiole, la feuille, la fleur, le calice, etc. On désigne sous le nom de fausses galles ces sortes d’excroissances qui résultent ordinairement d’un bourgeon saisi par la gelée et dont la végétation est arrêtée ; cependant, quelques-unes de cellesci peuvent aussi être produites par des insectes.

Les galles nuisent plus ou moins aux végétaux sur lesquels elles se trouvent, en ce qu’elles absorbent une partie de la sève destinée à leur développement ; toutefois, elles sont peu remarquées en agriculture, parce qu’elles sont rares sur les végétaux qu’on cultive le plus fréquemment. D’un autre côté, plusieurs galles, utilisées en médecine ou dans l’industrie, forment un produit assez important.

La théorie de la formation des galles est encore entourée dé beaucoup d’obscurité ; on sait bien, par exemple, que tel insecte les produit en déposant ses œufs dans l’intérieur du végétal ; mais on ignore comment cette introduction détermine une excroissance de nature diverse, et cependant presque tour jours régulière et de même forme dans lu même espèce. Les femelles d’un grand nombre d’insectes sont munies d’une tarière en forme d’aiguillon, située à l’extrémité de l’abdomen, mats susceptible de se courber, de se contourner, de se replier, et, par suite, de se loger dans l’intérieur du corps. Quand la femelle veut, elle fait sortir cet appareil ; avec la pointe elle perce tantôt une tige, tantôt un bourgeon ou une feuille, et dépose un œuf. dans le trou qu’elle a formé. Quelquefois le même insecte pratique ainsi, les uns après les autres, plusieurs trous dans chacun desquels elle laisse fin œuf. Chaque cellule sert de logement à un individu. Les parties du végétal qui ont été ainsi blessées, et dans lesquelles un œuf a été déposé, végètent plus vigoureusement que le reste, parce que la sève afflue avec plus d’abondance en cet endroit ; elle s’y accumule ; la plaie se ferme de bonne heure et le tissu se gonfle. Il se forme bientôt une excroissance ou galle, dans laquelle la larve provenant de l’œuf éclos trouve le vivre et le couvert. Cette larve se développe, passe a l’état de nymphe, puis d’insecte parfait, et quitte enfin sa prison ; on reconnaît que les galles sont vides aux trous qu’on voit sur leur surface.

Les galles les plus connues sont celles qui croissent sur les chênes ; il en est une surtout qui, vu son importance, sera l’objet d’un article spécial (V. moix) ; elle est généralement désignée sous le nom do noix de galle. Outre celle-ci, on trouve encore sur les mêmes arbres la. galle fongueuse, qui croît à ’ l’extrémité des rameaux et atteint e centi- ’ mètres do diamètre ; la galle en grappe, qui naît sur les fleurs mâles, est presque transparente et n’a guère que 2 centimètres de tour ; la galle en artichaut, qui vient à la place des boutons a bois ; la galle des feuilles, qui croît à la face inférieure de ces organes, et ressemble par sa forme, son volume et sa couleur, à une cerise h demi mûre ; la galle en chapeau, qui se développe au même endroit et qui ressemble à une lentille ; la galle des racines, ligneuse et grosse comme le poing ; enfin, la ijalle du toza et la galle glutineuse. Les galles appelées knopern ont h peu près 3 centimètres de diamètre et se trouvent sur une espèce de chêne qui croît en Hongrie, au bord des étangs ; elles sont riches en matière astringente et fort estimées pour la teinture et le tannage.

On trouve sur les jeunes ormes des galles très-volumineuses, irrégulières, d’abord vertes et marbrées de rouge, plus tard noirâtres, creuses, ouvertes ou fermées, et remplies de larves de pucerons. Celles de l’orme de Chine sont employées dans les arts industriels. Des galles analogues s’observent sur lus peupliers, les saules, les frênes, les pistachiers, les érables, etc. ; elles nuisent beaucoup, quand elles sont abondantes, à la croissance do ce^ï arbres. L’une dos plus curieuses est la galle résineuse des pins ; elle se rencontre sur les jeunes rameaux de ces arbres, dans toutes

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les saisons de l’année. Elle est ovoïde, d’un blanc sale, longue d’environ 3 centimètres, de substance résineuse ; elle devient brune en vieillissant. Son intérieur est habité par une larve. La galle du rosier est connue sous le nom de bëdégar. Les galles, ou mieux les

fausses galles du buis, du noisetier, du caillelait,

etc., ne présentent rien de particulier.

En Orient, la sauge pomifère produit des galles charnues de la grosseur d’une pomme d’api ; on les mange en nature et on les vend sur les marchés ; confites au miel, elles fournissent des conserves assez agréables. Chez

. nous, les enfants mangent les galles du lierre terrestre. Celles du chardon hémorroïdal ont eu autrefois une grande réputation en médecine. Nous citerons enfin les galles delager ’ mandrée et de la sarriette.

j GALLE (l’01NTE-DE-), portdeniedeCey- ! lan, sur la côte orientale", capitale du district | de son nom, et, en importance, la troisième

; ville de l’Ile, à 112 kilom. S.-E. de Colombo,

par 6° 3’ de latit. N. et 77° 53’ de longit. E. La ville est située sur un cap peu élevé, qui s’avance assez loin dans la mer et renferme un fort d’une circonférence d’environ 2 kilom. Le port est vaste, surtout à son entrée ; les bâtiments qui pénètrent dans l’intérieur y trouvent un abri des plus sûrs pendant la majeure partie de l’année. Galle est le centre d’un commerce considérable, et est surtout fréquenté par les marchands et les armateurs des autres parties de l’île. Les bâtiments chinois le visitent à l’époque des moussons du N.-E., et il est la station habituelle des paquebots-poste entre le Bengale et la Chine.

Il y existe des fabriques de boîtes et de peignes en écaille de tortue, des fabriques de cordages. L’arrak est distillé dans les environs sur une large échelle, et le poisson abonde le long de la côte.

GALLE, famille de graveurs hollandais, dont le plus célèbre est Corneille Galle, dit le Vieux, né à Anvers en 1570. Il voyagea en Italie, revint se fixer dans sa ville natale (1509) et s’y livra au commerce des estampes en même temps qu’à la gravure. On cite, comme son chef-d œuvre, Te Banquet des musiciens. 11 a gravé aussi les portraits de Charles /or et d Henriette d’Angleterre (d’après Van Dyck), la Vierge caressant l’enfant Jésus (d’après Raphaël), et la Vierge Couronnée de fleurs (d’après Rubens).

GALLE (André), célèbre graveur, né à Saint-Étienne en Forez eu 17G1, mort en 1844. Son père, graveur assez peu connu, quoique non sans mérite, quitta Saint-Étienne en 1773 pour aller s’établir à Lyon, et plaça son fils André comme apprenti dans une fabrique de boutons. Son maître, ayant remarqué en lui d’heureuses dispositionspour les arts, lui permit de suivre les cours publics de dessin, en prenant même ce temps sur son travail.

En 1776, il quitta son atelier, et arriva quelque temps après à Paris. Pressé par la faim, il écouta les propositions d’un racoleur, qui l’engagea dès son entrée dans la capitale. Comme toujours, le recruteur avait promis monts et merveilles ; mais, à peine le nouveau conscrit eut-il signé la feuille d’engagement et touché, sa solde, qu’on l’envoya à Saint - Denis, où on l’occupa aux plus rudes travaux. Toutefois, son père put obtenir sa radiation des rôles de l’armée. De retour à Lyon, Galle rentra chez son maître et s’y adonna plus que jamais au travail,

Quelque temps après, son patron, obligé de s’absenter pour quelques jours, recommanda en partant, aux soins de son chef d’atelier, une empreinte de bouton gravée pour un grand seigneur, empreinte qu’on devait livrer le lendemain. À la trempe, le coin se brisa. Tandis que tout l’atelier était en révolution, le jeune Galle, sans s’émouvoir, promettait à la femme de son patron do graver et de tremper un autre coin pour le lendemain, de manière que la livraison de la fourniture ne sotilfrît aucun retard, et il tint parole. De retour il Lyon, le patron, homme de cœur et d’intelligence, rendit justice à la perfection de l’ouvrage de son ouvrier, et, comprenant les destinées promises à son talent, il s’associa cet artiste laborieux, lui assurant une large part dans les bénéfices de sa fabrique. À la mort de ses maîtres, Galle devint le propriétaire de leur maison. Il ne se contenta plus alors de graver des boutons ; il lit aussi des cachets, des timbres, qui tous portaient l’empreinte de la pureté de son goût, de la netteté de son talent.

En 1792, au moment même de la plus grande effervescence révolutionnaire, il composa sa première médaille, représentant la tête de la Liberté. Ce travail, et la réputation qu’il.s’était faite, lui valurent d’être député par la ville de Lyon à Paris, pour s’occuper de la question de la fonte des cloches.,

À peine était-il arrivé à Paris qu’on lui i proposa de fabriquer, pour le compte du comité de Salut public, une médaille dont le sujet serait Hercule terrassant l’hydre. L’artiste ne pouvait refuser. Il grava cette médaille, en échange de laquelle il ne réclama rien qu’une caria de sûreté.

À cette même époque, il se lia avec le célèbre graveur Dupté, son compatriote, qui lui procura des travaux à la Monnaie.

Notre artiste, quoique déjà célèbre, n’avait jamais eu d’autres maîtres que lui : son génie, guide sûr et fidèle, l’avait toujours maintenu dans la voie du bon goût ; mais il sentit bien GALL

tôt que la nature seule ne fait jamais d’homme accompli sans que l’étude ait développé son intelligence et agrandi le cercle de ses connaissances.

En 1794, obéissant à cette nécessité, il entra dans l’atelier du statuaire Chaudet. En

! 1799, Denou, qui fut plus tard directeur des

musées impériaux, et fort habile graveur lui-I même, enchanté des premiers essais de Galle,

, lui confia l’exécution de la médaille coinmémorative de la Conquête de la haute Égypte. Cette médaille est restée une de ses plus belles productions. Nous devons citer encore le Débarquement de Fréius, retour de Bonaparte de la campagne d Égypte (an VIII) ; le Couronnement (an XIII) ; la Prise de Vienne (1S031 ; les Maires de Paris à Sctiœnbrmm (1S05) ; la Bataille d’Iéna (1806) ; la Bataille de Friedland (1S07) ; la Bataille de Wagram (1809) ; le Mariage de l’Empereur avec l’archiduchesse Marie-Louise (1810) ; la Retraite de Russie (1812) ; la Rentrée de Louis XVIII en 1814 ; le Mariage du duc de Berry (1816) ; le Baptême du duc de Bordeaux (1S21) ; l’Industrie fécondée par la Science (18.22) ; la Duchesse d’Angoulême quittant la France (1S24) ; la Prise d’Alger.

De cette époque à 1830, il grava les effigies de Descartes et de Malcsherbûs.

« Galle fut, dit M. Raoul-Rochette, l’historien en bronze du Consulat et de l’Empire ; et son nom restera éternellement associé aux souvenirs de cette glorieuse période par autant de médailles qu’elle a compté de victoires. »

En 1810, il obtint le prix que l’Académie des beaux-arts avait créé pour la meilleure gravure présentée.

De 1810 à 1S19, époque à laquelle il fut nommé membre de l’Institut, outre les planches que nous avons citées, il grava les effigies de Louis David, de Bichat, de Watt, de Canning, du baron Gros, du cznr Alexandre 1er,

En 1827, le gouvernement le chargea de graver son timbre, et la Banque de France son billet de banque de 500 francs.

C’est en 1839 que parut la médaille do la Conquête d’Alger. Dans cette œuvre et dans celle de la Translation des cendres de Napoléon aux Invalides, qui fut sa dernière, on voit que la vieillesse, en affaiblissant un peu son talent, n’avait rien retiré à la fermeté de sa main. Elles resteront, ainsi que celles qui les ont devancées, un modèle sans rival de composition, de beauté, de finesse et de science d’exécution.

Jamais Galle n’oublia, il faut le dire à sa louange, son humble origine. Il encouragea toujours la jeunesse laborieuse, et surtout ses compatriotes, que son exemple poussait dans la carrière qu’il avait suivie.

Le baron Gros a fait de Galle un remarquable portrait, que conserve précieusement sa famille. Le fameux Oudin fut son élève.

GALLE (Jean - Godefroid), astronome allemand, né à Pabsthaus, près de Grœfenliainichen (Prusse), en 1812. Il fit ses études à i Wittembérg et s’adonna ensuite, à Berlin, de 1830 à 1833, aux sciences mathématiques et j naturelles. Nommé successivement proies- | seur au gymnase de Gruben et au gymnase Frédéric-Guillaume de Berlin, il fut appelé, en 1835, au poste d’aide et d’astronome a l’observatoire récemment construit dans cette ville, et s’y livra, sous la direction d’Encke, à de profondes études théoriques et pratiques sur l’astronomie. Dans l’espace de trois mois consécutifs (1839-1840), il découvrit trois nouvelles comètes, et cette découverte lui valut, entre autres récompenses, le prix Lalande, que lui décerna l’Institut de France. En 1S45, il se fit recevoir docteur en philosophie avec une thèse dans laquelle il examinait quelques-unes des observations d’Olails Roamer. Cette thèse, qu’il envoya à l’astronome français Le Verrier, décida celui-ci a se rendre l’année suivante à Berlin, pour chercher à découvrir une planète qui, d’après ses calculs, devait se trouver au delà d’Ûranus. Le soir même du jour (23 septembre 1S4G) où Galle reçut la lettre dans laquelle Le Verrier lui annonçait son arrivée, l’astronome allemand découvrait la planète, connue depuis sous le nom de Neptune, et dont l’existence fut alors constatée pour la première fois. Cette nouvelle découverte valut encore à l’heureux astronome un second prix Lalande. Dans l’été de 1851, il fut chargé par l’Académie de Berlin d’observer à Fraum, bourg de la Prusse orientale, l’éclipso totale de soleil qui arriva cette année. Quelques mois après, il était nommé professeur d’astronomie et directeur de l’observatoire de Breslau. Ses ouvrages scientifiques roulent en partie sur l’astronomie, en partie sur la météorologie. Les premiers ont été insérés depuis 1S36 dans les Bulletins astronomiques de Schumacher et dans l’Annuaire astronomique de Berlin. Ses travaux météorologiques se rapportent à la loi des changements des vents, émise par Dove, et à la météorologie de l’optique. Ils se trouvent dans les Annales de Poggendorff. On lui doit encore : Principes de ta climatologie silésienne (Breslau, 1S57), recueil des observations météorologiques faites sous sa direction, uux frais de la société silésienne, pour le développement de la culture nationale. |

GALLEGO s. m. (gal-lé-go). F.thr.ogr. Nom

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qu’on donne aux montagnards galiciens établis à Lisbonne.

— Agric. Variété de fin appelé aussi galicien.

— Encycl, Ethnogr. Il y a, au sein de Lisbonne, une véritable colonie, montant à près de dix-huit mille individus, de montagnards galiciens (gallegos), gardant purs de tout alliage, malgré un contact de tous les instants, leurs mœurs, leur langage, leur costume. Les

1 gallegos sont les Auvergnats du Portugal. Ils sont portefaix, porteurs d’eau, commissionnaires, domestiques ; ils remplissent tous les

! emplois matériels. Serviteur multiple, vrai

(maître Jacques du public, le gallego est le bras I d’un peuple plus enclin à regarder agir qu’à j agir par lui-même. Aucun poids ne l’effraye. Il ne connaît ni la brouette ni la charrette à bras : pour venir au secours de ses mains,

; il n’a que ses épaules ; lorsque le fardeau en

vaut la peine, deux gallegos s’attellent sous une perche, comme une paire de bœufs sous un joug, et portent leur ciiarge suspendue à cette pièce [de bois. Comme porteur d’eau, les fonctions du gallego ont une importance facile à comprendre dans une ville où l’eau ■ est rare en été.malgré le splendide aqueduc ’ Bas agoas livres. Une grève de Ces porteurs d’eau mettrait sans contredit la population à mal. Dès qu’un incendie éclate, on les voit courir à perdre haleine, car le premier qui arrive avec de l’eau sur le lieu du sinistre a droit à une prime ; cette prime, toison d’or . de ces pauvres diables, est toujours vivement disputée.

Les gallegos sont méprisés et ridiculisés par les Portugais ; ce sont pourtant généralement des natures droites, au moral comme au physique ; leurs cœurs et leurs visages sont honnêtement faits ; en bien ! le dernier des fils de Lisbonne, le mendiant des rues s’estime plus que le plus estimable des gallegos. Offrez à un passant de faire une commission, il se drapera dans ses haillons : « Scnhor, répondra-t-il avec fierté, je ne suis pas un gallego ! » Un dicton du pays exprime bien le mépris dans lequel sont tenus ces ilotes : « L’âne a été créé pour le repos de l’homme, et le gallego pour le soulagement de l’âne. « On les regarde positivement comme des bêtes de somme d’une qualité inférieure. Un publiciste, raconte M. H. de Pcne, avait été condamné à la prison pour un délit de presse, et comme, parmi les privations qu’engendre la captivité, ce qui lui manquait le plus, c’étaient les promenades à cheval dont il avait l’habitude quotidienne, il obtint la permission de faire venir dans sa prison sor. gallego pour lui servir de monture. Un harnaeln’inent complet, selle et bride, fut façonné à la mesure de ce coursier de nouvelle espèce ; chaque jour, pendant une heure, le prisonnier trottait et galopait en tous sens dans sa prison transformée en manège. « (Jroiriez-vous, disait-il à M. de Pêne, en terminant le récit de ses singulières cavalcades, qu’après six mois de leçons ma bête n’en était pas encore à la liante école I ■

Le Portugal est pour les gallegos une sorte de Californie de gros sous ; quand ils ont amassé, Sou par sou, un pécule suffisant, ils s’empressent de retourner dans leur pays natal où ils achètent de la terre. On évalue à 2 millions de francs le tribut annuel que ces dix-huit mille travailleurs jurés prélèvent sur l’indolence des Portugais.

GALLEGO, rivière d’Espagne, dans la vallée de Jaca, province d’iluesca, sur la frontière de l’Espagne et de la France. Elle coule du N. au S., forme sur une partie de son cours la limite entre les provinces de Saragosse et de Huesca, et Se jette dans l’Ebre à 4 kilom. S. de Saragosse, après un cours de 130 kilom. Ses affluents les plus importants sont In Bassa, la Guarga, le Setou, le Subien et Î’Asabon.

GALLEGO (Juan-Nicasio), poëte espagnol de l’ancienne école classique, né Zamora vers la fin do 1777. Il fit ses études à Salainanque, fut ordonné prêtre en 1800, et nommé en 1SOS chapelain de la cour, poste qu’il remplit jusqu’à 1 arrivée des Français à Jladrid en 1808. Parmi sus premières productions, nous citerons les odes sur la Défense de BuenosAyres et le 2 Mai (1807), auxquelles il dut sa première popularité. La même année, il lut a l’Académie de Sun-Fernando une ode Sur l’influence de l’enthousiasme public sur les arts, et une autre ode Au dur de Wellington. Lors de la seconde invasion française, M. Gallego se réfugia à Cadix et fit partie des cortès réunies dans cette ville. A !a restauration de 1814, il fut une des victimes des persécutions qui furent dirigées contre les membres de cette assemblée, et fut interné quatre ans et huit mois au couvent de Xérès. Ses seules productions littéraires durant ce lumps sont des élégies sur la Mort de la reine Isabelle et la Mort du duc de Ferdiutmda, en 1S19. La révolution de 1820 le rendit à la liberté. Il obtint même l’nrchidiacoriat de la cathédrale de Valence, mais pour le perdre au rétablissement du gouvernement absolu. Il fut à ce moment obligé de s’enfuir à Barcelone et de là en France. Dans la suite, il put retourner à Séville, où il obtint une modeste prébende, et, eu 1833, il revint à Madrid, mais pour nu plus s’occuper de politique. Il est devenu depuis secrétaire de l’Académie royale. Outre les œuvres men-