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carrière de journaliste en écrivant dans les colonnes de VObservador et de la Jievisla Mensagero. Il alla ensuite siéger aux cortès parmi les membres du parti radical ; mais, en 1836, par une de ces volte-face familières k beaucoup d’hommes politiques, il se rapprocha du gouvernement et devint conservateur, de libéral qu’il avait toujours été. En même temps, il écrivit des articles oui s’éloignaient de ceux qu’il avait publiés jadis. El Correo National, La Espuîia et El Pilota reçurent ses nouvelles élucubrations. En 1839, il ne fut pas réélu’ aux. cortès ; Cadix lui refusa également ses suffrages pour la session de 1840 ; mais il fut envoyé à la Chambre par la province dePontevedra. Il prit une part active à la discussion de la loi sur les ayuntamientos et à la loi sur les biens du clergé. À la fin de 1840, il fut obligé de quitter Madrid ; et lors du soulèvement des provinces basques, il alla se mettre k la tête de la junte. Nous le retrouvons bientôt fugitif en France, puis, en 1842, à Londres, où il publie son Appel au bon sens de la nation anglaise en faneur des libéraux modérés de l’Espagne. Depuis cette époque, il s’occupa beaucoup moins de politique, et se concentra sur des sujets littéraires. Toutefois, il accepta, en 1851, du ministère Bravo Murillo, le poste d’ambassadeur à Lisbonne et devint, en 1864, ministre des travaux publics dans le cabinet Narvâez. Galiano a traduit en espagnol l’excellente Histoire d’Espagne de Dunhara et l’Histoire du consulat et de l’empire par M. Thiers. Il a aussi donné des études sur les littératures française, anglaise et espagnole.

GALI ASTRE s. m. (ga-li-a-stre — du lat. galium, caille-lait). Bot. Syn. douteux de

MOLLUGINE.

GALIBERT (Léon), littérateur français, né vers 1810.Il fit ses études de droit à Paris, puis fut attaché à la rédaction de la Heoue britannique. Il a publié plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : l’Angleterre (1841-1844, 4 vol. in-8o), en collaboration avec M. Clément Pelle ; Histoire de VAlgérie ancienne et moderne (1843, in-8") ; Histoire de la république de Venise (1846, in-8o). On lui doit aussi fa traduction du Cours d’économie politique de Florez Estrada (1833, 3 vol. in-S<>).

GALIEI s. m. (gâ-li-bi). Anthropol. Nom qu’on donne, à la Guadeloupe, aux squelettes humains qu’on rencontre dans le tuf calcaire.

GALIBI (crique), canal naturel de la Guyane française, d’une longueur d’environ 80 kilom., réunissant deux fleuves, la Comté et le Sinnamary.

GALIBOT s. m. (ga-li-bo). Min. Ouvrier attaché en qualité d’aide au service des voies, dans les galeries.

GALIOE s. f. (ga-li-se). Ichthvol. Nom vulgaire de la sardine, sur les côtes de Gascogne.

GALICE (Galieia), ancienne province, aujourd’hui capitainerie générale de l’Espagne, au N.-O. de la péninsule hispanique, entre l’océan Atlantique au N. et k l’O., le Portugal au S. et la Vieille-Castille à l’E. ; par 41" 50’ et 43° 50’ de lat. N. ; ch.-l. Santiago ; superficie, 2,937,870 hectares ; 220 kilom. sur 200 ; 1,799,224 hab. La Galice comprend aujourd’hui quatre provinces : la Cologne, au N.-O. ; Pontevedra, au S.-O. ; Orense, au S.-E., et Lugo, au N.-E.

Les côtes de la Galice sont les plus découpées de toute l’Espagne ; chaque cours d’eau un peu considérable forme, en se jetant dans la mer, un estuaire que 1 on désigne par le nom de ria : les principaux sont les rias de Vigo, de Pontevedra, d Aroaa, de Noya, de Betanzos, de La Corogne, du Ferrol, de Sainte-Marthe et de Vivero. Outre les ports qui se trouvent dans chacune de ces rias, la Galice en offre une infinité d’autres, dont plusieurs sont importants, notamment ceux de Bayona, de Corcubion, de Muros, de Ribadeo, etc. On distingue trois caps, l’Estaca et l’Ortégal, qui sont les points les plus septentrionaux de l’Espagne, et le Finistère, qui en détermine l’extrémité occidentale. « On considère, dit M. Germond de Lavigne, la Galice comme la contrée la plus peuplée de l’Espagne ; c’est aussi la plus humide, celle où il pleut le- plus souvent. Le pays n’est que vallées et montagnes-, les premières sont très-fertiles ; les autres, ramifications des Pyrénées can fabriques, qui vont se perdre soit vers le cap Finistère, soit dans le royaume de Portugal, où elles séparent les deux bassins du Mino et du Duero, sont bien boisées en chênes, en noyers, en châtaigniers et en beaux bois de construction ; le gibier y abonde ; elles renferment quelques bétes fauves, et produisent l’une des meilleures races d’ânes qui soient en Espagne. » Cette chaîne de montagnes, en se subdivisant dans la province, y détermine quatre pentes générales. Les deux premières portent leurs eaux vers l’Océan ; la troisième concourt à former le bassin du Mifio ; la dernière appartient à ceux du Duero et de la Limia. Le mont Cabrero, qui s’étend de l’E. k l’O., entre le Mino et le Sil, atteint 2,265 mè" très ; il est entouré de plateaux déserts, véritables steppes de montagnes appelés Parameros. Ces plateaux vont en s’abaissant par terrasses successives jusqu’à la côte. Les hauteurs recèlent d’abondantes richesses minéralogiques. Les Romains en retiraient, diton, de grandes quantités d’or et d’argent. On

G-ÀLl

en extrait aujourd’hui du fer, du cuivre, du plomb, de beaux marbres, du jaspe, etc. Les cours d’eau les plus importants de la Galice sont : le Mino, le Sil, le Bibey, le Cabo, l’Avia, la Tea, la Limia, la Tambre, l’Oro, le Mea, l’Ulla et le Tamboga. Parmi les nombreuses sources minérales que l’on trouve dans la Galice, nous signalerons celles de Camondes de Bugarin, Caldas de Reyes, Caldas de Cuntis, Baude, Viana, Lugo, Orense, Bretun, Coctegada, Arteijo, Carballo (ces deuxdernières ontunegrande renommée), etc. Le climat, froid, humide et pluvieux dans les montagnes, chaud et humide sur la côte, est chaud, sec et salubre vers le S.-O.

Le sol de la Galice est fertile et généralement bien cultivé. On récolte des céréales, du vin, du chanvre, des légumes et des fruits dans les belles plaines d’Orense et de Monterey. Les campagnes de Tuy, de Rosamonde, de Redasdillo sont couvertes d’orangers et de citronniers. De magnifiques prairies s’étendent sur les rives de l’Ulloa, qui produisent aussi de beaux froments et des fruits excellents. Les vins de Vigo méritent leur réputation. On récolte aussi, sur plusieurs autres points, notamment dans le grand triangle que forment les villes de Lugo, de Betanzos et de Mondonedo, des avoines, du vin et des châtaignes. L’élève des bestiaux est aussi une source de richesse pour les habitants de la Galice, qui tirent un excellent parti de leurs prairies naturelles ou artificielles, et y entretiennent, jusqu’au sommet des montagnes,

de nombreux troupeaux de moutons, de chèvres et de bétes à cornes.

Quant aux arts mécaniques et industriels, ils sont très-négligés en Galice ; les fabriques y sont très-rares, et le commerce, qui était immense anciennement avec les colonies de l’Amérique du Sud, est aujourd’hui fort réduit et tout intérieur. Cependant la Galice a des- ports magnifiques et se trouve dans des conditions excellentes pour faire un commerce important. Malheureusement, le caractère des habitants ne paraît pas s’y prêter. « Le Galicien, dit M. Germond de Lavigne, a peu de sympathie pour Ce qu’on appelle la civilisation. Il était autrefois quelque peu brutal-, il a dépouillé aujourd’hui cette rude écorce ; mais il a conservé ses mœurs simples et pures, ses allures pacifiques, ses habitudes hospitalières. Les hommes sont de bonne taille, nerveux, robustes et supportent aisément les fatigues. Les gens de la classéinférieure font d excellents serviteurs, dévoués, attentifs, fidèles. Us sont sobres, francs et discrets, très-naïfs aussi, et c’est d’eux qu’on disait autrefois « qu’ils se mettaient au lit quand leurs femmes accouchaient. » Ils quittent leur pays et s’en vont, comme les Auvergnats et les Limousins, chercher dans les villes des conditions qui leur procurent quelque profit. Les uns se font domestiques de place ou portefaix, et presque tous les portefaix de Madrid sont Gallegos ; les autres se louent dans la saison d’été pour aller faire la récolte dans les pays voisins. Ils font d’excellents soldats, infatigables et sobres, un peu tristes, sujets au spleen, mais très-soumis et très-disciplinés. Tout n’est pas vertu, n^f-nmoins, chez eux ; ils ont leurs vices ; on les dit vindicatifs, ombrageux et jaloux. Us parlent un dialecte qui tient à la fois du vieux castillan et du portugais, avec quelques termes de pur latin, qu’ils ont conservés depuis la domination romaine. Les Castillans ne les aiment pas. Ce penchant pour la servilité et’les travaux infimes leur attire le suprême dédain de leurs voisins des grandes plaines. L’Espagnol, noble comme un roi, a une expression proverbiale à leur adresse : He sido tratado como si fuera Gallego (On m’a traité comme un Galicien). »

La Galice fut jadis habitée par les Gallaici, issus sans doute des Gais ou Gaulois, qui lui ont laissé leur nom. Ces peuples, après avoir résisté victorieusement aux Carthaginois, défendirent avec une grande énergie leur indépendance contre les Romains. Compris pourtant dans la province d’Espagne citérieure dès 197 av. J.-C, et assujettis soixante ans plus tard par Brutus’le Gallaïque, ils furent rangés par Auguste dans la province dite Tarraconaise. À la fin du ici siècle de notre ère, Vespasien, divisant la péninsule en quatre provinces au lieu de trois, rendit à ce pays son ancien nom. En 409 la Galice fut conquise par les Suèves, qui y fondèrent un royaume dont tes Visigoths se rendirent maîtres en 585, et les Arabes en 713. Ce royaume, qui n’eut jamais une constitution distincte, fut tantôt une dépendance des Asturies, tantôt une annexe de la couronne de Léon, ou enfin une dépendance du royaume de Portugal, lorsque Ferdinand lor en fit l’apanage de son fils, don Garcia. Au xvc siècle, la Galice n’était en quelque sorte ralliée que nominalement à la monarchie : ce fut Ferdinand V qui, en 1474, la fit véritablement espagnole, en brisant le joug féodal qui pesait sur elle. Depuis lors la Galice, fortement rattachée et soumise, a suivi le sort des autres provinces espagnoles.

GALICE (NOUVELLE-), ancien royaume espagnol du Mexique. Cette contrée forme aujourd’hui le département de Guadalaxara et une partie de ceux de Zacatecas et de Sau-Luis-de-Potosi.

GALICIE ou GALLIC1E (royaujik dk), province de l’empire d’Autriche, qualifiée de de GAU

maine de la couronne (Kronland) et formant avec la Bukowine, depuis 1860, un des quatorze grands gouvernements des États autrichiens. Formée d’une partie de l’ancien

royaume de Pologne, la Galicie est limitée au N. par la Polognérusse et la Silésie prussienne ; à l’O. par le gouvernement de Moravie-et-Silésie ; au S. par la Hongrie et la

Transylvanie, et k l’E. par la Moldavie et. l’empire russe ; elle est comprise entre 47» 10’

— 50» 50’ de lat. N., et)G« 37’ — 24° 14’ de long. E., et mesure 590 kilom. de l’O. À l’E. sur 170 du N. au S. Sa superficie est de 87,890 kilom. cariés, et sa population de 5,074,000 hab. ; ch.-l. Lemberg. Des ramifica- tions des monts Karpathes couvrent la Galicie au S. et à l’O. et la séparent du reste de l’empire d’Autriche. Aux Karpathes du centre, qui font partie de la grande arête dorsale européenne, s’unissent les monts Niederborsec, qui appartiennent k la même dorsale, et qui traversent le N.-O. de la Galiciéen la divisant en deux versants généraux, l’un, qui tend vers la Baltique, 1 autre vers la mer Noire. Le pays est uni et marécageux sur plusieurs points, notamment vers le centre, dans la partie septentrionale.

La Galicie est arrosée par un grand nombre de cours d’eau, parmi lesquels nous citerons : la Vistule, le Dniester, la Biala, la Soia, la Skawa, la Raba, le Duanajer, le Wisloka, le San, le Bug, le Stry, l’Opier, la Swica, la Mizuuia, la Lomnica, le Lukew, la Bystrica, la Lipa, la Zlota-Lipa, le Koropiec, la Stripa, la Sered, le Podhorce, le Pruth, le Sereth.le Bialy-Czeremosk et la Kakitna. La Galicie ne possède point de grands lacs, mais plusieurs petits lacs de montagne dits yeux de mer. On y trouve, en revanche, un grand nombre d’étangs, des marais considérables et quantité de sources minérales, parmi lesquelles celles de Samoklensky, de Nowosielce, de Lubien, de Szwoszowice, de Korson, de Lesnon et de Jakobeny sont les plus renommées.

La Galicie est la contrée la plus froide de l’empire d’Autriche ; le3 hivers où le froid atteint 28 degrés Réaumur n’y sont pas rares. Cependant, malgré, le froid et en dépit des nombreuses régions sablonneuses ou marécageuses qu’il renferme, ce pays est au total très-fertile et fournit à. l’exportation une quantité considérable de céréales. Les principaux produits sont le blé, ’le seigle, l’orge, l’avoine, le maïs, les légumes, les navets, les choux, le chanvre, le fin et les graines oléagineuses. La richesse forestière de cette contrée est très - importante. L’éducation des abeilles donne d’excellents résultats. Quant au règne animal, la Galicie produit surtout du gros bétail, et dans des proportions suffisantes pour fournir k l’exportation ; mais il esta regretter qu’on ne s occupe pas assez d’améliorer les races. La chasse, dans les montagnes surtout, est très-productive, quoique les ours et les loups, ainsi que les castors, qu’on y rencontrait jadis en grand nombre, soient devenus aujourd’hui très-rares. La pèche donne des produits d’une certaine importance. Ce que l’on appelle la cochenille de Pologne est fournie par une espèce de kermès qu’on rencontre aux mois de mai et de juin sur les racines de certaines plantes vivaces, telles que la fleur de Saint-Jean. Le règne minéral offre peu de ressources en Galicie ; cependant, on tire une grande quantité de sel, soit des puissantes couches de sel gemme situées sur le versant N. des monts Karpathes, soit de nombreuses sources salées. Le produit annuel des mines de sel de Bothnie et de Wieliczka est d’environ 300,000 quintaux métriques. Dans quelques localités, on recueille et on distille en naphte le pétrole qui découle aux approches des couches de se) gemme. Les mines donnent annuellement environ 112 kilogr. d’argent, 431,000 kilogr. de cuivre, 1,800,000 à 2,400,000 kilogr. de fer renommé. Les carrières fournissent du grès, du plâtre, de la marne et de l’argile.

L’industrie a fait dans ces derniers temps des progrès très - remarquables en Galicie ; mais ce pays manque d’ouvriers capables, et les grandes entreprises industrielles font défaut. Les principales branches de l’industrie de la province sont :1e filage et le tissage du chanvre et du fin ; la fabrication de toiles mi-fines qui, en raison de la modicité de leur prix, trouvent des débouchés à l’étranger ; le tissage du coton ; la fabrication des draps et des cuirs ; la tannerie et Ta distillation des eaux-de-vie de grain, qui se fait sur une grande échelle. Los articles de bijouterie fausse que fabriquent les juifs de Rzeszon sont l’objet d’un important commerce de colportage. Depuis la suppression de la ligne de douanes qui existait k la frontière de Hongrie, le commerce de la Galicie va en grandissant d’année en année. Les articles les plus importants sont le sel, le bois, les bestiaux, les toiles et les céréales. Il se fait avec la Pologne, la Russie, la Moldavie et la Valachie un commerce d’expédition et de transit des plus actifs. La Galicie est traversée par un grand nombre d’excellentes routes et par plusieurs lignes de chemin de fer, notamment par celle de Vienne k Varsovie, avec embranchement sur Cracovie. Les rivières sont pour la plupart navigables ou flottables ; des bateaux à vapeur sillonnent la Vistule, lo San et le Dusajec.

Les habitants de la Galicie-sont pour la plupart slaves et catholiques. Les Ruthènes,

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premiers habitants du pays, forment la majorité et occupent la partie orientale de la province. Le reste de la population se compose de Polonais, d’Allemands, d’Arméniens, de Roumains, de Valaques, de Moldaves, d* Magyares et de juifs. Le culte catholique romain ressortit a l’archevêché de Lemberg, comprenant les diocèses de Cracovie, de Przemysl et de Tarnow ; le culte grec et le culto arménien ont chacun un archevêque dans la même métropole ; le culte protestant a un surintendant, et le culte juif un grand rabbin, qui résident aussi k Lemberg.

La Galicie était divisée autrefois en dix-neuf cercles, y compris la Bukowine, qui formait le cercle de Czernowitz ; k ces cercles on ajouta, en 1846, Cracovie et son territoire ; mais la’ constitution donnéé k l’empire en 1849 en sépara la Bukowine à titre de domaine spécial de la couronne, avec le titre de duché. Aux termes de la constitution du 29 septembre 1850, et d’après le« nouvelles divisions de l’empire autrichien faites en 1800, la Galicie, réunie de nouveau k la Bukowine, forme un des quatorze grands gouvernements de l’empire et est aujourd’hui divisée, sous le rapport administratif, en trois cercles de régence : Lemberg, Cracovie et Stanislawow, subdivisés chacun en un certain nombre de capitaineries de cercle (le premier en 19, le fécond en 26 et le troisième en 18) ; chaque capitainerie contient 3 ou 4 arrondissements judiciaires. Dans les trois chefs-lieux des cercles de régence résident les trois cours supérieures auxquelles ressortissant 8 cours d’appel et 201 tribunaux de cercle, dont 27 fonctionnent comme tribunaux de collège d’arrondissement. La cour suprême, dont le siège est à Stanislawow, fonctionne en la même qualité pour la Bukowine. À tous lesdegrés de cette organisation judiciaire, la justice se rend k huis clos et sur procédures écrites. La représentation provinciale sa compose de trois diètes correspondant aux trois cercles de régence, et comprenant chacune les députés désignés dans leurs territoires respectifs. Ordinairement elles sont convoquées chacune k son chef-lieu particulier. Les députés sont élus par les habitants les plus imposés, par les villes et par les communes. Le nombre des députés nommés par les communes est plus considérable que celui.des députés nommés par les deux autres classes, et leurs cercles d’élections répondent aux capitaineries du pays. Chaque curie ou diète élit, en outre, cinq de ses membres pour former le comité des États, lequel réside k Lemberg, plus six députés pour former le comité central, lequel, y compris le comité des États, se compose de trente-trois membres. Chaque curiéest, dans la limite" du cercle d’action que lui fixe la constitution, l’organe des cercles de régence pour les affaires dont les lois n’ont pas attribué la connaissance aux autorités des communes ou des arrondissements. Quand les trois curies tombent d’accord sur une question dont on leur abandonne la décision, leur avis acquiert par la sanction impériale force de loi pour la généralité du pays. Quoique l’allemand soit la langue officielle et administrative, l’usage de la langue polonaise

n’est point aussi sévèrement proscrit en Galicie que dans les anciennes provinces du royaume de Pologne que la Russie s’est adjugées ; on l’emploie dans les diètes bu’assemblées d’États ; elle est la langue de l’enseignement religieux, et le gouvernement

exige de tout fonctionnaire public qu’il la connaisse.

La contrée que nous décrivons ne porte le nom de Galicie que depuis 1772, c’est-à-dire depuis sa réunion à l’Autriche ; on l’appelait autrefois liussie ronge, et primitivement Chrobâtie rouge ou Czerniewslc (pays rouge). Elle reçut aussi le nom de Lodamirie de Wladimir le Grand, qui l’envahit k la fin du xo siècle Au commencement de ce même siècle, la Galicie appartenait à Miecislas Ier, roi de Pologne. Après l’invasion de Wladimir, plusieurs princes y formèrent des États indépendants, entre autres lo duc de Halicz. Un des descendants de Wladimir, Roman, qui fut tué k la bataille de Zawichost, en 1206, avait réuni sous son autorité toute la Russie rouge, et sa mort fut le signal de guerres civiles au milieu desquelles André H, roi de Hongrie, fit couronner son second fils roi de Halicz et de Lodomirie. « Il ne parvint jamais, il est vrai, dit M. Al. Bonneau, k le mettra en possession de ce royaume ; et pourtant c’est sur ce projet avorté que les empereurs rois do Hongrie ont fondé leurs droits k là possession de la Russie rouge, qu’ils ont pour la même raison nommée royaume de la Galicie. La Russie aurait eu des motifs plus plausibles pour revendiquer cette contrée. Daniel, fils de Roman, se défit, en effet, de tous ses compétiteurs (1246), et transmit le trône à Léon, son fils, qui fonda Léopol, aujourd’hui Lemberg. Eu 1340, Casimir, roi de Pologne, réunit définitivement la Russie rouge k ses États. » La Gaticie suivit dès lors les destinées de la Pologne. En 1772, lois du premier partage de ce malheureux royaume, l’Autriche fit valoir les droits qu’elle prétendait lui avoir été légués par André, roi de Hongrie, et se fit adjuger la Galicie a titre de royaume de Galicie et de Lodomirie, que l’impératrice Marie-Thérèse avait créé dès 1769. En 1786, l’Autriche y ajouta la Bukowine. Quand, à l’époque du dernier partage de la Pologne, l’Autriche acquit de nouveaux territoires dans