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jourd’hul partir de cette ville ; et mon amant m’alloit perdre, faute d’argent, si, pour en tirer de son père, il n’avoit trouvé du secours dans l’industrie d’un serviteur qu’il a. Pour le nom du serviteur, je le sais à merveille ; il s’appelle Scapin ; c’est un homme incomparable, et il mérite toutes les louanges qu’on peut donner.

Gérontk, à part. — Ah 1 coquin que tu es I

Zerbinette, — Voici le stratagème dont il s’est servi pour attraper sa dupe. Ah I ah I ahl ah ! Je ne saurois m’en souvenir que je ne rie de tout mon cœur. Ah ! ah ! ah I II est allé trouver ce chien d’avare, ah ! ah ! ah I et lui a dit qu’en-se promenant sur le port avec son fils, hi ! hi I ils avoient vu une galère turque, où on les avoit invités d’entrer ; qu’un jeune Turc leur y avoit donné la collation, ah ! ah ! que, tandis qu’ils mangeoient, on avoit mis la galère en mer, et que le Turc l’avoit renvoyé lui seul à terre dans un esquif, avec ordre de dire au père de son maître qu’il emmenoit son fils en Alger, s’il ne lui envoyoit tout à l’heure cinq cents écus. Ah ! ah ! ahl voilà mon ladre, mon vilain, dans de furieuses angoisses ; et la tendresse qu’il a pour son fils fait un combat étrange avec son avarice. Cinq centsécus qu’on lui demande sont justement cinq "cents coups de poignard qu’on lui donne. Ah ! ah ! ah ! Il ne peut se résoudre à tirer cette somme de ses entrailles, et la peine qu’il souffre lui fait trouver cent moyens ridicules pour ravoir son fils. Ah ! ah ! ah ! Il veut envoyer la justice en mer après la galère du Turc. Ah ! ah ! ah ! Il sollicite son valet de s’aller offrir à tenir la place de son fils, jusqu’à ce qu’il ait amassé l’argent qu’il n’a pas envie de donner. Ah ! ah ! ah ! il abandonne, pour faire les cinq cents écus, quatre ou cinq vieux habits qui n’en valent pas trente. Ah ! ah ! ah ! Le valet lui fait comprendre à tous coups l’impertinence de ses propositions, et chaque réflexion est douloureusement accompagnée d’un : Mais que diable alloit-il faire dans cette galère ? Ah ! maudite galère ! traître de Turc ! Enfin, après plusieurs détours, après avoir longtemps gémi et soupiré... Mais il me semble que vous ne riez point de mon conte : qu’en dites-vous ? »

L’idée de cette scène délicieuse est empruntée au Pédant joué de Cyrano de Bergerac, pièce où le principal personnage, placé dans la même situation que Géronte et obligé de compter cent pistoles pour le rachat de son fils, dit aussi à plusieurs reprises : Que diable aller faire dans la galère d’un Turc ? Mais l’imitation est bien supérieure à l’original, et si l’esprit de Cyrano de Bergerac a trouvé le refrain auquel reviennent toujours les deux, avares, c’est le génie de Molière qui l’a rendu comique et en a fait un proverbe qu’on n’oubliera jamais.

Quand on reprochait ce plagiat k notre grand comique, il répondait r » Oui, cette scène est assez bonne ; cela m’appartient de droit ; il est permis de reprendre son bien partout où on le trouve. »

Qu allait-il faire dans cette galère ? est une phrase qui se dit chaque fois qu’on veut faire entendre que quelqu’un s’est embarqué dans une mauvaise affaire.

« La position du roi Joseph, en Espagne, n’était pas brillante, et, dans ses lettres, il trouve pour la peindre des accents d’une , tristesse vraiment éloquente. Mais n’y a-t-il pas là, en dépit de la douloureuse gravité du sujet et de l’incontestable honnêteté de l’homme, n’y a-t-il pas quelque chose qui fait dire malgré soi, comme dans cette aventure de Léandre, fils.de Géronte : Que diable allait-il faire dans cette galère ? »

Cuvillier-Fleury.

« Maudit soit le jour où il a été écrit : Victor Deslandes est nommé substitut du procureur du roi près le tribunal de D*" t Que venaïs-je faire dans cette galère, moi, né pour les arts, pour la société, et qui me vois condalïmé à végéter parmi ces bipèdes ? »

Ch. de Bernard.

« Ah ! par ma foi, au diable le mariage ! s’écriait parfois tout haut le marquis lorsqu’on le croyait occupé à toute autre chose ; qu’irais-je faire dans cette galère, où j’ai vu si tristement ramer les plus honnêtes gens ? »

Al. Dumas.

« D’Alembert est allé se fourrer dans les affaires des jésuites et des jansénistes ; il a écrit un ouvrage sur la destruction des premiers, dans lequel il les justifie quelquefois et les condamne souvent. J’ai écrit à d’Alembert et n’ai pas manqué do lui dire : Que diable alliez-vous faire dans cette galère ? » D’Argens à Frédéric.

« Le Times, pour consoler la Bourse, calcule que la guerre d’Orient pourra coûter à l’Angleterre 10 millions sterling par année, pas davantage. MM. Bright et Cobden accusent les ministres.

— Mon Dieu ! s’écrie la Bourse, qu’allait-il faire dans cette maudite galère ? Baisse de 1 fr. 20. •

Proudhon.

« Entre temps est arrivé M. de Girardin,

VIII.

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qui, aspirant sans doute à une part d’invention ou tout au moins de perfectionnement, a proposé cette formule : Abolition de l’autorité par la simplification du gouvernement. Qu’allait donc faire M. de Girardin dans cette maudite galère ? Cet esprit de tant de ressource ne saura donc jamais se contenir ? Vous êtes trop prompt, monsieur de Girardin, vous n’engendrerez pas. »

Proudhon.

« Voici un petit livre qui m’est tombé entre les mains ; je.vous prie de m’en dire votre avis. On dit que les Français ont été encore frottés en Corse le 2 du mois. Que diable al~ laient-its faire dans cette galère ? » ■

Voltaire.

GALERE (Galerius Valerius Maximianûs), empereur romain, né près de Sardioa (Daciej, berger dans sa jeunesse (d’où son surnom d’Arnientariua), puis soldat. Il servit sous Aurélien, Probus et Çarus, et, malgré l’humilité dé sa naissance, s’éleva successivement jusqu’aux premières dignités militaires et fut nommé césar par Dioclétien (292). Il eut à défendre de l’invasion des barbares les provinces de son gouvernement, les rives du Danube, l’Illyrie et la Thrace, fut envoyé, en 297, contre Narsès, roi des Perses, subit un échec qu’il répara dans la campagne suivante par une éclatante victoire, arracha à Dioclétien l’édit de persécution contre les chrétiens (303), et le décida deux ans plus tard à abdiquer avec Maximien, ce qui lui donna, ainsi qu’à Constance, le rang d’auguste. Il régna sur l’Italie et l’Orient ; mais ayant ordonné un recensement des propriétés afin d’asseoir une taxe générale sur les terres, Rome se souleva et proclama Maxence, qui décida son père Maximien à reprendre la pourpre. Galère attaqua en vain l’Italie, et éleva successivement au rang d’auguste Sévère et Licinius, sans pouvoir ressaisir l’empire universel (cinq augustes et un césar, indépendants les uns des autres, gouvernaient pour le moment l’empire). Il dut se contenter de sa portion d’autorité, consacra ses dernières années à de grands travaux d’utilité publique sur les rives du Danube, et mourut a Sardique (311) d’une maladie horrible» que les chrétiens regardèrent comme une punition du ciel. À ses derniers moments, cependant, il rendit un édit de tolérance qui autorisait l’exercice de la nouvelle religion.

GALÉRICULE s. f. (ga-lé-ri-ku-le —lat. galericulum, dimin. de gaierus, bonnet.) Antiq. rom. Tour de tète en cheveux, il Perruque de femme.

GALÉRIDE s. f. (ga-lé-ri-de, — du lat. galerita, alouette huppée). Ornith. Genre de passereaux, formé aux dépens des alouettes, et ayant pour type l’alouette huppée.

GALERIE s : f. (ga-le-rî — étymol. fort controversée. Caseneuve tire ce mot de l’ancien verbe galer, se réjouir, d’où nous avons fait gala, parce que, dit-il, c’est une espèce de bâtiment qui ne sert qu’à se promener et se donner du plaisir. Ménage repousse cette explication. II condamne également les étymologies ridicules de Nicot, Trippault et Pénon, qui ’prétendaient que gallerie avait été dit pour allerie, du verbe aller, et il compare galerie à galère, à cause de la ressemblance qu’a une galerie avec une galère. Un autre étymologiste de la même époque, Wachter, dérivait galerie de l’allemand malien, aller, promener, par changement du w en g. Diez, complétant l’opinion de Ménage, tire galerie du grec gale, sorte de galerie, par l’intermédiaire de galera, galère. Dans cette hypothèse, gale aurait donné galée, par assimilation, et directement, k l’aide d’un suffixe, galerie. M. Littré signale un rapprochement d’un autre genre, avec le bas latin qalïlasa, qui signifie porche, portique, et l’ancien français galùée. Mais ce rapprochement est bien hasardé, et rien de définitif ne nous semble encore avoir été trouvé sur l’origine du mot galerie). Archit. Promenade couverte : Une rue bordée de galeries pour les promeneurs. Nous arrivons au Palais-Royal ; on me bouscule dans un café sous la galerie de bois. (Chateaub.) il Pièce intérieure, très-longue par rapport à sa largeur ; La décoration des galeries admet le plus grand luxe d’architecture, de sculpture et de peinture. Il Sorte d’allée ou de corridor servant de dégagement : Cette galerie, qui communique de mes appartements d ceux du roi, est toujours encombrée de solliciteurs. (Scribe.) il Partie la plus voisine des combles, dans les.anciens théâtres, et, aujourd’hui, Sorte de balcon en encorbellement qui règne autour ou dans une partie de la salle et reçoit plusieurs rangs de spectateurs : Première, deuxième galerie. Il Tribune avec balus’trade établie dans le pourtour d’une église, sur les voûtes des bas côtés. Il Passage souterrain pour l’écoulement d’un liquide, soit à l’air libre, soit en tuyau : Galerie d’eau. Galerie d’égout.

— Archit. hydraul. Allée de bosquets bordée de deux rangs de jets d’eau.

— Fam. Lieu habituel de promenade ; Ma galerie est la grande allée du Luxembourg.

Des fossés du château faisant leurs galeries.1. La Fontaine.

— Par ext. Lieu disposé pour recevoir une collection d’objets d’art, quelle que soit d’ail GALE

leurs la forme des salles : Les galeries du Louvre. La galerie de l’Europe la plus vaste est celle qui communique du Louvre aux Tuileries. || Collection d’objets d’art : Les galeries les plus célèbres de nos jours sont celles de Borne, de Naples, de Florence, de Paris. (B. de Xivrey.) Collection d’objets d’art formant une suite de sujets : Une galerie de portraits. Une galerié de batailles. La galerie des maréchaux. La galerie des orateurs. Il Collection d’objets scientifiques : Une galerie zoologique.

— Par anal. Suite de portraits littéraires : Même depuis Saint-Simon, rien n’a pâli dans cette galerie de Metz. (Ste-Beuve.)

— Jeux. Allée couverte d’où les spectateurs peuvent suivre une partie de paume.

Il Ensemble des spectateurs placés, sous la galerie : Faire juger un coup par la galerie.

Il Ensemble des personnes qui assistent à une partie de jeu ou à un spectacle quelconque, comme un bal public, un concert, etc. : La galerie suivait avec intérêt cette partie d’échecs. Les dames de ki galerie chuchotaient en les voyant danser.

Je fais, pendant six heures,

Danser la galerie et les filles majeures.

DuuANoia.

Il Public considéré comme juge de certains faits, de certaines actions : Allez votre chemin, et ne vous inquiétez pas des bavardages de là galerie. Spadassin philosophique, il tue dans les règles, et, satisfait de son adresse, il attend les applaudissements de la galerie. (E. Texier.)

— Min. Sorte de corridor souterrain creusé pour l’exploitation d’une mine ou dans tout autre but : Je vis s’allonger devant moi des galeries souterraines qu’à, peTae éclairaient de loin en loin quelques lampes suspendues. (Chateaub.) il Gâterie d’allongement ou de direction, Galerie faite dans le sens de la direction d’un gîte, d’une couche, etc. Il Galerie d’inclinaison, Galerie faite dans le sens de l’inclinaison d’un gîte, d’une couche, etc. Il Galerie de recherche, Galerie faite pour reconnaître l’allure, la richesse, etc., d’un gîte, d’une couche, etc. il Galerie de traverse, Galerie perpendiculaire à la direction d’un gite, d’une couche, etc. il Galerie d’épuisement ou d’écoulement, Galerie destinée à conduire les eaux, soit au jour, soit dans un puisard, il Galerie de roulage, Galerie faite pour le transport des produits de l’exploitation du lieu de l’abatage au puits d’extraction, il Galerie de recette, Galerie où sont transportés les produits de l’exploitation pour être amenés k la surface du sol.

— Art milit. Galerie de mine, Chemin souterrain que l’on établit dans la pratique des mines. Il Galerie ordinaire, Celle qui a dé lm,30 k lm,50 de hauteur sur 1 mètre de largeur. Il Grande galerie, Celle qui a de in>,85 à 2 mètres de hauteur sur l mètre de largeur. Il Galerie majeure, Celle qui a 2 mètres de hauteur et autant de largeur. Il Galerie de contrescarpe ou magistrale, Celle oui est Rdossée au mur de contrescarpe, où 1 on pénètre du fossé par des ouvertures pratiquées dans ce même mur, et qui est la ligne principale de la défense souterraine. Il Galerie d’enveloppe, Galerie située à 50 ou 80 mètres en avant de la précédente, avec laquelle elle se relie par des galeries dites décommunication, et qui se développe à peu près suivant la direction de la queue des glacis. Il Galeries d’écoute, Galeries secondaires, qui, partant de lu galerie d’enveloppe, s’étendent sous la campagne, et sont éloignées d’environ 50 mètres les unes des autres, distance suffisante pour qu’un mineur ennemi ne puisse passer entre elles sans être entendu.

— Mar. Balcon saillant qu’on établissait autrefois à l’arrière des navires, au niveau du plancher du gaillard d’arrière. Il Sorte de corridor que l’on établit à l’aide d’une cloison contre la muraille intérieure, dans toute la longueur de. l’entre-pont. Il Fausse galerie, Ouvrage sculpté de menuiserie, qui simule un balcon à l’arrière de certains bâtiments, et sur leurs flancs, vers l’arrière.

— Techn. Espace isolé par des murs, sur lesquels les fondeurs appliquent des platesbandes de fer, pour servir de base à 1 armature, il Espace ménagé autour d’un moule.

Il Ornement formant rebord, ordinairement découpé à jour, au sommet d’un meuble ou de quelque autre objet : Un bahut orné d’une galerie sculptée. La galerie de son casque, couronné de perles, é%ait toujours fermée. (P. Féval.) il Bande de cuivre qu’on place devant les cheminées, entre les chenets, pour retenir les cendres, il Dessin placé entre le fond d’un châle et la bordure.

— Encycl. Art. milit. Le mot qalerie donne l’idée d’un corridor ou d’un couloir, soit souterrain et étançonné, soit en maçonnerie et voûté, soit blindé, soit crénelé, soit en relief comme ceux des machines antiques, soit passager comme ceux des travaux de campagne, soit permanent pour le service d’une forteresse, etc. Les galeries se distinguent en :

Galerie d’approche ou couverte, sorte de galerie usitée dans les sièges offensifs. Les Latins nommaient ces galeries vinea, vinete, vignes, parce qu’elles ressemblaient à ces berceaux qui ont été connus de tout temps eu Italie, et qui se composent de vignes mariées s. une double rangée d’ormeaux. Les galeries d’approche de la milice romaine se rendaient

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par le mot brachium. De là cette locution : brachia ducere, conduire une communication. Ces galeries étaient des tortues en terre. Mais les tortues mécaniques, qui étaient rattachées les unes aux autres, formaient aussi des galeries d’approche. Ces sortes de galeries servaient de cheminement aux soldats qui se portaient aux tours, aux brèches, etc. Les passavants du bas-empire a vaien t la même destination. Depuis l’invention de la poudre, on se servit de galeries pour conduire le canon contre les places dépourvues d’artillerie. Ainsi en usa Jeanne Darc à l’attaque de Troyes. Maurice de Nassau passe pour avoir renouvelé l’usage des galeries d’approche. Suivantes systèmes modernes, quand l’assiér géant n’est plus qu’à 25 ou 30 mètres du chemin couvert, les sapeurs y marchant en construisant des travaux que quelquefois ils couvrent de charpentes ou blindes do tranchée ; leur travail, en ce cas, prend forme de galerie. Clest de la même manière qu’ils exécutent la descente du fossé, quand elle a lieu comme descente couverte.

20 Galerie de mine, sorte de chemin horizontal ou peu incliné, régnant dans l’intérieur des mines ou y conduisant du dehors. Les conduits, fortement inclinés ou perpendiculaires, au bout desquels s’établissent ordinairement les galeries, prennent le nom de puits. Les galeries qu’on ne construit qu’au moment du besoin consistent en de petites allées souterraines et consolidées par quelques pièces de charpente auxquelles on a donné le nom d’étançons. La différence qu’il y a entre les galeries d’approche et les galeries de mine, c’est que les premières sont établies sur la surface du sol, tandis que les secondes sont souterraines. Enfin celles-ci sont presque toujours défensives, et celles-là, au contraire, sont d’une nature offensive, bien qu’employées aussi par les assiégés. Les premières galeries de mine furent inventées, chez les anciens, par les assiégeants, pour leur servir à pénétrer furtivement sous les parties les plus écartées de la ville qu’ils investissaient. On peut dire que l’invention de ces chemins souterrains remonte à la plus haute antiquité. Enée, le tacticien qui a écrit sur l’art militaire vers le milieu du ivo siècle avant Jésus-Christ, parle des galeries de mine comme d’une invention déjà bien-vieille de son temp’s. Les assiégés que l’on venait ainsi attaquer à l’improviste s’imaginèrent de cheminer sous terre à la rencontre de l’ennemi et de lui couper le passage. Alors les assiégeants durent arrêter leurs galeries sous les murs de la place assiégée, saper ces murs adroite et à gauche sur un plus ou moins long développement, et, à mesure que le vide se formait dans les fondations, ih étayaient les murs par des bois posés debout ; puis ils mettaient le feu aux étais qui brûlaient tous à la fois et cessaient de soutenir les murailles ; alors celles-ci s’écroulaient avec fracas et offraient une large brèche par laquelle on montait à l’assaut. L’assiégé déjouait très-souvent les tentatives de l’ennemi et parvenait à détruire ses travaux en creusant des contre-galeries qui venaient couper les siennes. Après l’invention de la poudre, le système des galeries de mine changea tout à fait. Les défenseurs d’une place purent disposer à l’avance, et sans attendre le moment du danger, des galeries principales tracées de manière à laisser peu d’ouvrage à faire et à pouvoir diriger facilement les travaux vers les points d’attaque. Les galeries de mine contiennent, quand elle sont chargées, un saucisson ; elles’ correspondent quelquefois à des conduits moindres, qu’on nomme rameaux ou araignées. L’ennemi a recours aux globes de compression pour renverser lespœïeries, ou aux lances k feu puantes, pour les empester. Les galeries construites en maçonnerie ont au moins 2 mètres de haut sur l mètre de large. Les galeries de mine reçoivent divers noms, selon leur destination. Il y a d’abord les galeries magistrales ou de contrescarpe, qui sont parallèles k la ligne magistrale. Elles correspondent à la ligne d’enveloppe." Les galeries d’enveloppe sont pratir quées autour des fortifications permanentes, sous l’extrémité du glacis ; elles sont le point de départ des galeries d’écoute et communiquent avec les autres galeries de la place. Les galeries de communication sont pratU quées dans les forteresses ; on les nomme aussi traverses. On s’en sert pour passer le fossé sans être vu de l’ennemi, ou, sous le nom de galeries souterraines, pour communiquer avec, les dehors. Au moyen âge, on les appelait basses-cours ou moineaux. Les anciens reliaient de même leurs fortifications au moyen de galeries de communication. Il y en avait à mâchicoulis et à créneaux ; ils avaient même des galeries roulantes, comme le témoignent plusieurs auteurs. Les galeries d’écoute partent des galeries d’enveloppe et se dirigent au loin vers la campagne, parallèle : ment et k peu de distance des capitales. Au moyen des galeries d’écoute, on est à môme de reconnaître si le mineur ennemi s’avance. Les galeries meurtrières ou de première enveloppe se construisent parallèlement à la Contrescarpe, à 6 ou 7 mètres au-dessous du chemin couvert. Elles sont en maçonnerie et à environ 3 mètres de haut ; d’autres rameaux en repartent sous les glacis, dans les directions convenables.

— Min. Les galeries de mine sont creu.->

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