Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/109

Cette page n’a pas encore été corrigée

GALE

qui sont dentelées k la mâchoire supérieure et pectinées à l’inférieure, et les molaires, qui sont mousses et dentelées aussi. Mais ce qui caractérise surtout ces animaux, c’est une membrane en forme d’aile, qui commence aux côtés du cou, s’étend dans l’angle formé par le bras et l’avant-bras (palme les doigts, est ensuite sous-tendue par les quatre membres, qui sont assez élancés, et passe de là entre les pattes de derrière pour envelopper la queue dans toute son étendue. D’après les voyageurs, ce genre comprendrait un assez grand nombre d’espèces ; mais on n’en connaît bien que trois ou quatre. Les galéopithèques habitent l’Inde et les îles voisines. D’après Bontius, qui les a observés à Batavia et dans quelques autres pays, ces animaux se tiennent, pendant tout le jour, cachés dans les lieux, les plus retirés des forêts ; ils se livrent alors au sommeil, et, pendant ce temps, ils sont ordinairement suspendus, comme les chauves-souris, au moyen de leurs pieds de derrière. « Les membranes, ajoute M. P. Gervais, sont pour eux comme des parachutes, au moyen desquels ils se soutiennent plus aisément dans l’air lorsqu’ils veulent s’élancer d’un arbre à l’autre ; mais comme elles ne leur permettent pas de s’élever en volant, les galéopithèques, lorsqu’ils s’abandonnent dans les airs, se dirigent toujours d’un lieu plus élevé vers un autre qui l’est moins ; puis ils remontent sur la cime des arbres en grimpant le long du tronc. Leur vol est très-bruyant, et ils n’y ont recours que dans les cas de nécessité. Les insectes constituent leur nourriture principale ; mais on a aussi affirmé qu’ils ne dédaignent pas certains fruits : cette assertion n’a rien qui doive étonner, si l’on remarque qu’un long caecum existe à 1 intestin des galéopithèques. La grandeur du cœcum caractérise les animaux vivant d’herbes ou de fruits. »

L’espèce la plus connue est le galéopithègue roux ; il est long d’environ 3 décimètres ; son pelage est d’un roux marron très-vif en dessus, plus clair en dessous, avec la face interne des quatre membres et les côtés du cou blanchâtres. Cet animai habite surtout les lies Pelew ou Palaos, où il est connu sous le nom d’oleck. Il court à terre et grimpe aux arbres comme les chats ; J’odeur qu’il répand rappelle celle du renard. On lui donne la chasse, ainsi qu’aux autres espèces, et les indigènes mangent sa chair, qu’ils trouvent excellente, malgré son odeur forte et désagréable. Le galéopithègue varie, à pelage brun sombre, marqué de taches blanches, cendrées ou noires, habite les Moluques.

GALÉOPSIS s. m. (ga-lé-o-psiss — du gr. gale, chat ; opsis, œil. Le nom de cette plante signifie ainsi proprement œil de chat). Bot. Genre de plantes, de la famille des labiées, comprenant une douzaine d’espèces qui croissent dans les régions tempérées de l’ancien continent, il On dit aussi galéopsk.

— Encycl. Le gatéopsis est appelé cramois dans le contre de la France, cheoeuelle dans le Morvan, et ailleurs chambreule, chanvrefolle, etc. ; dans le Luxembourg, il porte le nom de donate. On le considère à peu près partout comme une mauvaise herbe tout aussi désagréable quo le chardon. Elle infeste, en effet, les récoltes, et, quand elle est mûre, on ne peut guère la saisir sans courir le risque de se blesser. Tous les terrains paraissent lui convenir ; elle se reproduit avec une désespérante facilité dans les champs cultivés, dans les jardins et les jeunes taillis. Sa tige, entourée de nombreux rameaux, peut atteindre jusqu’à om,75 de hauteur. Ses fleurs blanches ou roses s’épanouissent pendant tout l’é( ;é, de juin en septembre. Chacune d’elles est plantée dans une sorte do calice découpé vers le haut en cinq divisions aiguîis qui durcissent en vieillissant et finissent par devenir fort piquantes. Après la chute de la fleur, il se forme au fond de ce calice quatre graines qui ressemblent assez exactement à celles du sarrasin. Ces graines, d’abord vertes, passent ensuite au gris cendré. Généralement on tâche de se défaire de cette mauvaise herbe par le déchaumage et les sarclages à la main. Cependant, il est des localités où on l’utilise avec un certain profit. Dansl’Ardenne belge, on la fauche dans les taillis et on la donne aux bestiaux, qui la mangent fort bien, qu’elle soit verte ou sèche. Mais ce n’est pas le seul usage auquel le gatéopsis puisse être approprié ; les habitants des mêmes contrées récoltent ses graines, lorsqu’elles sont mûres, pour en extraire une huile à brûler, qui n’est pas mauvaise. Il faut ordinairement So litres de ces graines pour faire 5 litres d’huile. La récolte exige certaines précautions, d’autant plus que le galéopsis, déjà mûr, demande, pour être inanié sans danger, une prudence exceptionnelle. Ordinairement, les personnes qui s’en occupent ont soin de se munir d’un grand tablier de toile qu’elles relèvent de la main gauche, en même temps que de la droite elles secouent dans ce tablier, sans les arracher, les pieds de galéopsis en pleine maturité. Les graines mûres se détachent facilement ; mais il faut recommencer la récolte à deux et même trois reprises différentes, car la plante mûrit très-irrégulièrement. Nous ne croyons pas qu’il soit nécessaire, ni même utile, de recommander la culture du galéopsis comme plante oléagineuse ; les végétaux de ce genre que nous possédons déjà lui sont supérieurs bous bien des rapports ; ■ mais nous pensons

G-ALB

qu’il y aurait avantage à le récolter, soit comme fourrage, soit pour son huile, partout où il se présente naturellement et où il n’entrave pas d’autres cultures plus profitables. Les frais de main-d’œuvre occasionnés par ce travail seraient largement rémunérés par le produit de la récolte.

On connaît une douzaine d’espèces de galéopsis, originaires dé l’Europe et de l’Asie centrale. Ces plantes sont très-communes partout, dans les champs, les lieux cultivés, le long des haies et sur la.lisière des bois. Elles ont, dans leur port et leur feuillage, quelque analogie avec le chanvre, ce qui Tes a fait appeler quelquefois ckanvrin ou chanvre sauvage. Le galéopsis télrahit, vulgairement ortie royale, est I espèce la plus répandue ; c’est une plante très-hispide, presque piquante ; elle est annuelle et croît dans le3 bois humides, le long des fossés et des haies. On extrait de l’huile de ses graines. Le galéopsis ladanum est connu aussi sous le nom à’ortie rouge ; c’est une plante annuelle, pubescente, à poils mous, qui croît partout dans les champs, les lieux incultes, au bord des chemins et des fossés, surtout dans les sols argileux. Les bestiaux, excepté les chevaux, la mangent sans la rechercher. Le galéopsis velouté, vulgairement dit ortie jaune, qui croît dans les moissons, a été préconisé en médecine contre la phthisie.

GALÉORHIN s. m. (ga-lé-o-rain — du gr. gale, chat ; rhin, nez). Ichthyol. Genre de squales,

GalÉOS s. m. (ga-lé-oss — du gr. gale, chat). Mamm. Variété d’hermine.

GALEOS ou GALEOTES, fils d’Apollon et de Thémisto. Il se rendit en Sicile, où il devint le dieu protecteur des Hybléens, qui le représentaient sur un char avec son père. C’est de lui que prétendaient descendre les galéotes, devins de Sicile.

GALËOTE s. m. (ga-lé-o-te — du gr. galeotés, sorte de lézard). Erpét. Genre de reptiles sauriens, de la famille des iguaniens : Les galéotes vivent dans l’Inde. (P. Gervais.) Les habitudes et les mœurs des galéotes sont peu connues. (T. Clavé.) La tête du. galéote est garnie d’écaillés tuilées. (V. de Bomare.)

— Encycl. Les galéotes sont des reptiles sauriens, de taille médiocre, à tête courte, pyramidale, quadrangulaire, distincte du cou ; a corps comprimé latéralement ; à membres allongés, terminés par des doigts longs et grêles, fort inégaux ; à queue rude, longue et mince. Ces reptiles ont le museau mousse, la bouche grande, la langue épaisse et molle, les dents solides ; une crête denticulée sur le dos et à l’origine de la queue. Ils sont très-voisins des agames et des iguanes, dont ils se distinguent surtout en ce qu’ils n’ont pas de fanon sous le cou, mais seulement un pli transversal de la peau plus ou moins marqué, et que les bandes d’écaillés latérales sont disposées obliquement. On en connaît sent ou huit espèces, qui habitent l’Asie méridionale, et surtout l’Inde. Les mœurs et les habitudes des galéotes sont peu connues ; on dit qu’ils se tiennent sur les arbres, et poursuivent, de branche en branche, les insectes dont ils font leur nourriture. Leur morsure n’est nullement dangereuse. La femelle pond des œufs coriaces et fusiformes. On assure aussi que ces animaux courent, comme les chats, dans les maisons et sur les toits ; que, domestiques familiers et fidèles, ils détruisent les araignées et même les souris et les rats. On prétend en avoir trouvé dans le nord de l’Afrique, et même en Espagne ; mais ce n’est rien moins que prouvé. Ce qui a pu induire en erreur, c est que les anciens, entre autres Aristophane, ont donné le nom de galéote à un reptile tout différent, qui paraît être notre gecko.

GALEOTTI (Marzio), théologien italien, l’un des héros de Walter Scott dans Quentin Durward, né à Narni en 1442, mort en 1494. 11 fut obligé de s’enfuir de Bologne, où il était professeur, pour avoir soutenu cette proposition hardie, que l’on peut être sauvé par les bonnes œuvres, sans avoir la foi. Renfermé dans les cachots de l’inquisition, à Venise, il en fut quitte pour une rétractation publique, grâce à l’intérêt que lui portait le pape Sixte IV, dont il avait été le précepteur. Il fit l’éducation du fils de Corvin, en Hongrie, se fixa plus tard à Lyon, et mourut d’une chute de cheval lors du passage de Charles VIII dans cette ville.

GALEOTTI (Sebastiano), peintre italien, né à Florence en 1675, mort à Turin en 174G. Lanzi, dans son Histoire de la peinture, et Ratti, dans sa Vie des peintres génois, nous parlent de ce maître beaucoup trop longuement. Les éloges qu’ils lui prodiguent ne sont justifiés en aucune façon par ses couvres médiocres. Galeotti fit d’abord ses études à Florence, dans l’atelier de Ghilardini, puis à Bologne, dans celui de Giangioseffo del Sole. Après ses débuts, il se rendit à Gênes et passa près de vingt ans dans cette ville, où sont encore ses tableaux les plus importants. Durant ce long séjour, il lit plusieurs voyages à Parme, à Venise, à Mantoue, à Bologne, laissant des fresques ou des tableaux dans les églises ou les palais de ces grandes villes. Il était déjà vieux quand il fut appelé à Turin pour diriger l’Académie de peinture’de cette capitale. II garda ces fonctions jusqu’à sa mort.

GALE

Son œuvre, qui est considérable, se trouve presque tout entier à Gênes. On voit, dans l’église de la Madeleine de cette vi’ia, les fresques du dôme et de la coupole, qui sont ses productions les moins mauvaises ; ces deux compositions représentent une sorte d’Assemblée des dieux, imitée de l’Olympe de RaphaeT, mais avec des personnages plus nombreux. La couleur en est mauvaise et l’exécution faible. Le Christ aux anges, qui occupe la voûte du chœur, est d’un meilleur aspect d’ensemble, mais l’exécution laisse beaucoup à désirer. On voit aussi de lui, h Saint-Jacques de Florence, un Saint François dont Ratti a beaucoup exagéré le mérite. La Vierge et le Saint lionavenlure, à l’Annunziata de Parme, ne valent pas mieux. En somme, Galeotti doit être rangé dans la foule de ces peintres qui n’ont vu que le côté pratique, le métier de ce grand art, qui s’éteignait alors sous l’influence délétère du mauvais goût.

GALEOTTI (Léopold), publiciste italien, né en Toscane vers 1815. Il a tenté autrefois de régénérer la maison de Lorraine et d’acclimater les princes autrichiens. Autonomiste à cette époque, il devint unitaire lorsqu’il s’aperçut qu’il travaillait dans le vide. Il a été de toutes les assemblées de la Toscane et du Piémont depuis l’annexion, et, en 1861, il fut élu secrétaire de la Chambre des députés. Très-entendu dans les affaires d’administration, d’un esprit fort cultivé, il y a parlé avec abondance et avec grâce, mais plus souvent dans les bureaux qu’a la Chambre. M. Galeotti a publié plusieurs ouvrages et brochures, dont les plus remarquables sont : De l’organisation municipale ; Y Assemblée toscane ; Considérations politiques sur la Toscane, etc. Citons aussi un mémoire plein d’érudition sur Marsile Ficin et son école.

GALEOTTO (Raphaël), cardinal italien, plus connu sotu ? le nom de Riario.

GALÉPERDON s. m. (ga-lé-pèr-donn — du gr. gale, chat ; pei-don, pet). Bot. Syn. dei/ï COGALA.

GALER ou galler v. n. ou intr. (ga-lé

— v. galant). Danser. Il Se réjouir. Il Vieux mot.

— v. a. ou tr. A signifié Gratter, frotter, et, par ext., Battre :

... Ah ! je vous reviendrai,

Maître Phlipot, et tant vous gâterai.

Que ne joûrez ces tourB de votre vie.

La Fontaine.

GALÉRA s. m. (ga-lé-ra). Mamm. Carnassier qu’on appelle aussi taira ou tayre, et qui est une espèce de glouton.

GALERA, bourg d’Espagne (Catalogne), prov. de Tarragone, à lOkilom.’S.-O. deTortesa, près de la Sierra de Godall ; 1,724 hab. Distilleries et moulins à huile. On y remarque une tour qui paraît être de construction romaine, il Bourg d’Espagne (Andalousie), prov. et à llSkilom. N.-E. de Grenade, près de l’Huesear, au milieu des jardins ; 1,981 hab. Ma nufactures de salpêtre. Commerce en chanvre et pommes de terre ; sources sulfureuses. Sur une hauteur, au N. du bourg actuel, on trouve encore des traces de l’ancienne ville du même nom, qui fut rasée entièrement, et dont les habitants furent tous mis à mort par les soldats de l’infant don Juan d’Autriche, dans la guerre qu’il fit aux Maures, qui occupaient cette partie de l’Espagne.

GALEBAND s. m. (ga-le-ran). Ornith. Un des noms du butor.

GALÈRE s. f. (ga-lè-re — Ce mot, ainsi que galée, parait dériver du bas latin galea, qu’on trouve dans un texte du IXe Siècle. D’après les auteurs du moyen âge, la galée était un vaisseau très-rapide, et Ménage croit que le nom de la belette et du chat, gale, fut donné à ce vaisseau à cause de sa vitesse. Du Cange, Vossius et quelques autres dérivent ce nom de galea, casque, parce qu’on mettait ordinairement un casque à la proue des navires, comme on le voit par ces vers d’Ovide :

Est mihi, sitque, yrecor, fi'avx' tutela Minervx,

Ravis ; et a picta casside nomen habet,

— Mar. anc. Navire qui se manœuvrait h la" voile et à la rame : Galère antique. Galère à troisrangsderames. Galère vénitienne. C’est à l’époque de la guerre de Troie qu’il faut s’arrêter, pour chercher l’origine de la galère, (Lecomte.) Pour remorquer ma galère, ta ceinture de la vestale du Tibre suffirait. (Chateaub.) Soits Louis XIV, les galères étaient à ta marine ce que sont aujourd’hui les steamers. (V. Hugo.)

Nous" regagnâmes nos galères ; Puis, poussés par des vents prospères, Eloignâmes, bien dbahis,

Cet abominable pays.

SCAREON.

il Galère capilainesse ou capitane, Principale galère d’une flotte :

Dans la galère capitane

Nous étions quatre-vingts rameurs.

V. Hdoo.

Il Demi-galère, Petite galère ; galiote ou biïgantin à rames. Il Tenir galère, Armer une galère à ses frais. Se disait dans l’ordre de Malte.

— Peine autrefois infligée aux criminels et qui consistait à ramer sqr les galères du roi ; ne s’emploie qu’an pluriel : Condamner quel-

GALE 943

qu’un aux galères. Il Se dit encore communément de la peine des travaux forcés, qui a remplacé celle des galères, et du bagne où on la subit : Aller aux galères. Mériter les galères. Les galères font les galériens. (V, Hugo.)

— Par anal. Lieu, état dans lequel la vie est très-dure : C’est une galère que cet atelier. Ce pays est une vraie galère. Il n’est paa de pire Galère que la vie de ceux qui servent le public. La nature a condamné le pic au travail, et pour ainsi dire à la aMJmMpevpétvelle. (Butf.) Nous autres, anciens, nous nous sommez usés à traîner le boulet dans tes galères la Instauration. (Béranger.) Les jeunes geni rament sur les galères de l’ambition. (Balz.)

— En Espagne, Sorte de voiture non suspendue : Une galère est une charrette non suspendue, à deux ou quatre roues ; un filet dt sparterie tient lieu de fond de planches. (Th. Gaut.)

— Loc. fam. Vogue la galère ! Poussons notre pointe et arrive que pourra : Ma foi, vogue la galère ! Je n’ai pas peur de déranger mes affaires, elles le sont bien. (Scribe.)

— Techn. Sorte de fourneau dans lequel on chauffe à la fois plusieurs vases. Il Gros rabot à deux poignées, outil du menuisier et du facteur d’orgues. Il Tombereau que traînent les maçons.

— Mamm. Nom spécifique du vnosire, espèce de mangouste, et de quelques autres carnassiers.

— Entom. Nom vulgaire des larves d’éphémères.

— Moll. Genre de mollusques, formé aux dépens des calyptrées. Il Nom vulgaire des coquilles de l’argonaute et de la carinaire,

— Zooph. Nom vulgaire de la vélelle mutique : On trouve des galères sur toutes le» eûtes des îles de l’Amérique. (V. de Bomare.)

— Bot. Genre de plantes de la famille des orchidées, tribu des néottiées, dont l’espèce typé habite l’Ile de Java.

  • — Hortic. Petite charrue à roulettes, qui

sert à ratisser et à unir le sol dans les jardins.

■— Encycl. Mar. Ce nom moderne est aujourd’hui appliqué à des navires de guerre à rames et à voiles, que les anciens désignaient par le nombre d’étages de rameurs : birèmes, trirèmes, etc. La forme, le gréement et l’armement de ces navires sont assez peu connus. On sait toutefois que la galère aùtique était un bâtiment de guerre, le plus souvent long, peu élevé, sans pont à l’origine, et n’ayant qu’un seul mât. Plus tard, on construisit à 1 avant et à l’arrière de petits planchers, recevant des soldats pour le combat. Le mât ou, par la suite, les mâts qui portaient les voiles pouvaient s’enlever ou s’abaisser à volonté. Ainsi on voit, à la bataille d’Act um, le lieutenant d’Auguste faire mettre à terre les mâts et les voiles de ses vaisseaux. Suivant plusieurs auteurs, on construisait aux extrémités du navire des plates-formes, sortes de tours de combat, d’où l’on faisait pleuvoir sur l’ennemi des traits et des artifices incendiaires. Les Grecs et les Carthaginois conservaient assez souvent un mât dressé pendant le combat, et dont les antennes portaient une masse de plomb appelée dauphin, destinée à défoncer par son choc les navires des assaillants. Les |Romains munirent leurs galères d’un corbeau, grappin inventé par Caius Duilius, permettant d’accrocher le bâtiment ennemi, de combattre corps à corps comme sur la terre ferme, et donnant ainsi l’avantage aux Romains, moins bons marins, mais meilT leurs soldats que les Carthaginois.

Lesgalèresà&s anciens furent souvent aussi armées d’un éperon, ou rostre d’airain, destiné à briser la carène du vaisseau ennemi. A l’arrière, deux rames, deux larges avirons tenaient lieu de gouvernail ; quelquefois il y en avait quatre, deux do chaque côté. La manche de chaque aviron était traversé d’une clef qui facilitait la manœuvre.

Toutes les galères, à l’origine, eurent Un seul rang de rames : c’étaient la monérês des Grecs, unirème des Latins. Ces galères sa distinguaient entre elles par le nombre des rameurs : il y avait la triaconteros ou galère à trente rameurs, quinze de chaque côté ; lu pentêkonioros, à cinquante rameurs. Une ceinture renforçait les flancs du bâtiment et servait d’appui aux bancs des rameurs. C’était sur ces bancs que les rameurs dormaient pendant la nuit, comme le prouvent les vers suivants de Virgile :

... Plncida laxarunt membra quiète Sub remis, fusi per dura sedilia nauts.

Tout ceci se rapporte aux galères à un seul rang de rames, dont l’installation est aisée, à comprendre. Mais bientôt vinrent les birèmës, à deux rangs de rames ; les trirèmes, à trois rangs ; les quadrirèmes, à quatre rangs ; les quinquirèmes oupentêrès, à cinq rangs ; les sextirèmes, etc. Comment é’aient disposas tous ces rangs de rames ? La question est encore.loin d être résolue, et, pour ne point nous engager dans une discussion longue et fastidieuse, nous nous contenterons de citer un passage du Naval chronich : « Les rames ne paraissent pas avoir été disposées, comme plusieurs savants l’ont pensé, au même niveau, dans différentes parties du vaisseau, ni, ainsi que d’autres l’ont faussement supposé, de manière que les rameurs des rangs supérieurs fussent placés directement au-des-