Nicolas V ainsi que plusieurs petits princes reconnurent Frédéric comme électeur ; mais l’empereur Frédéric III, irrité de n’avoir pas été consulté au sujet de ces arrangements politiques, refusa de les approuver et excita à la rébellion les sujets du nouvel électeur. En effet, une partie des États du Palatinat refusa l’obéissance au prince Frédéric ; mais celui-ci prit aussitôt des mesures énergiques, forma un corps d’armée avec lequel il tomba sur les villes qui avaient refusé de le reconnaître, les soumit, attaqua en même temps son ennemi, le comte de Lutzelstein, le défit, confisqua toutes ses possessions et les annexa à ses États. Plus tard, il fit alliance avec le duc de Mayence et le margrave de Bade, et soumit le duc de Veldenz à son autorité. Quelque temps après (1461), l’archevêque de Mayence mourut et fut remplacé par Dietrich d’Ysenbourg, à qui le pape Pie II imposa la condition d’envoyer à Rome le double de la taxe annuelle qui avait été payée jusque-là par les autres archevêques, et de ne pas convoquer les électeurs pour se concerter sur leurs affaires communes sans avoir obtenu la permission spéciale du pape. Le nouvel archevêque ayant refusé de souscrire à ces conditions, Pie II le destitua et le remplaça par le prince Adolphe de Nassau ; mais, grâce à l’appui du duc de Bavière et de l’électeur du Palatinat, Dietrich put se maintenir sur son siège. Le pape suscita alors contre ce dernier et ses protecteurs l’empereur d’Allemagne. Celui-ci envoya dans le Palatinat, sous les ordres de l’électeur de Brandebourg, un corps d’armée pour forcer l’électeur Frédéric à laisser exécuter l’ordre du saint-père, et fit entrer dans la ligue le comte Ulrich de Wurtemberg, le duc de Bade et l’évêque de Metz. Alors commença la guerre connue sous le nom de guerre du Palatinat, pendant laquelle Frédéric battit, près de Seckenheim, en 1462, tous ses ennemis et fit prisonniers le comte Ulrich de Wurtemberg, le margrave Charles de Bade et l’évêque de Metz, Georges, qui se virent contraints de payer des sommes énormes pour leur rançon. L’empereur Frédéric III, malgré la victoire que venait de remporter l’électeur palatin, ne voulut entendre parler d’aucun arrangement. Il demanda, au contraire, que Frédéric remit les rênes du gouvernement à son neveu Philippe, devenu majeur, bien que celui-ci n’eût manifesté aucun désir à cet égard ; mais, grâce à son habileté et à son courage, qui ont fait de lui un des plus grands princes de sa maison, l’électeur Frédéric se maintint au pouvoir jusqu’à sa mort et triompha de tous les embarras que lui suscita l’empereur. Selon sa promesse, il laissa l’électorat agrandi à son neveu Philippe. Il se maria, mais morganatiquement, avec une belle bourgeoise, Clara Dettin, d’Augsbourg, qui fut anoblie sous le nom de Dettingen. De ce mariage naquirent deux fils, Frédéric et Louis, qui furent dotés par leur père de grandes possessions privées.
FRÉDÉRIC II le Sage, électeur palatin, né
en 1482, mort à Alzei en 1556. Il passa une
partie de sa jeunesse auprès de Charles-Quint,
dont il commanda l’armée lors de la levée
du siège de Vienne par les Turcs, et succéda,
en 1544, comme électeur, à son frère Louis.
L’année suivante, il embrassa le luthéranisme,
entra dans la ligue de Smalkalde, s’en
retira par la suite et fit sa paix avec Charles-Quint, dont il s’était attiré la disgrâce en
prêtant contre lui du secours au duc de
Wurtemberg.
FRÉDÉRIC III le Pieux, électeur palatin,
né en 1515, mort en 1576, était fils du duc de
Simmern. Il succéda à Othon-Henri en 1557,
embrassa ouvertement la religion réformée
et se mêla à la plupart des controverses religieuses
de son temps. Il adhéra a la confession
d’Augsbourg, bien qu’il n’admît point la
présence réelle, chargea des théologiens
d’Heidelberg de rédiger un catéchisme tiré
des saintes Écritures et des livres canoniques,
et composa lui-même une profession de foi,
qui fut publiée, en 1577, sous le titre de :
Confessio fidei illustrissimi principis ac Domini D. Frederici III. Ce prince envoya des
secours aux protestants de France et des
Pays-Bas et fonda la ville de Frankenthal, où
vinrent se réfugier les Flamands chassés de
leur pays pour cause de religion.
FRÉDÉRIC IV le Juste, électeur palatin,
né en 1574, mort en 1610. Il succéda, à l’âge de
sept ans, en 1583, à son père Louis le Facile.
À la mort de son tuteur Jean-Casimir (1592),
qui l’avait fait élever dans les idées calvinistes, il commença à gouverner par lui-même, protégea les sciences et les lettres, fonda la ville de Mannheim, qui prit un accroissement rapide, et organisa l’Union des États protestants, à la tête de laquelle il fut placé (1610).
FRÉDÉRIC V, électeur palatin et roi de Bohême, né en 1596, mort en 1632. Il était fils
du précédent, à qui il succéda en 1610, en
qualité d’électeur, sous la tutelle de Jean II
de Deux-Ponts. En 1613, il épousa Élisabeth,
fille du roi d’Angleterre Jacques Ier, et prit complètement en main, l’année suivante,
les rênes de l’État. Il devint alors le chef
de l’Union protestante et acquit une haute
influence en Allemagne. Après la mort de
l’empereur Mathias, la Bohême, soulevée
contre l’empire, offrit à Frédéric de devenir
son roi. Celui-ci hésita quelque temps, puis
se décida à accepter, malgré les conseils de
sa mère, de l’électeur de Saxe et d’une partie
des princes de l’Union. Arrivé à Prague, il y
fut couronné, avec la plus grande pompe, le
4 novembre 1619. Pendant ce temps, l’armée
de l’empereur Ferdinand II s’avançait, et les
Bohémiens n’étaient pas préparés à soutenir
la lutte. Frédéric demanda vainement les secours
de l’Union protestante, qui se laissa
lier les mains par le traité d’Ulm (1620). Ferdinand II marcha sur Prague et battit, près
de cette ville, les troupes de Frédéric. Celui-ci, mis au ban de l’empire, perdit non-seulement
la couronne de Bohême, mais encore son électorat, dont le duc de Bavière fut mis
en possession. Forcé de fuir, Frédéric V passa
le reste de sa vie en pérégrinations. Il se rendit successivement en Silésie, en Brandebourg, en Hollande, en France (1622), auprès de Gustave-Adolphe, roi de Suède ; mais il implora en vain des secours pour recouvrer ses États et il alla terminer sa vie à Mayence.
FRÉDÉRIC, dit le Mordu ou le Joyeux, landgrave de Thuringe, né en 1256, mort à
Eisenach en 1324. Il était fils du landgrave
Albert et de Marguerite, fille de l’empereur
Frédéric II. Albert, entraîné par sa passion
pour Cunégonde d’Eisenberg, voulut donner
la couronne de Thuringe à un fils qu’il avait
eu d’elle, au détriment de ses fils légitimes.
Ceux-ci se révoltèrent (1281). Frédéric tomba
entre les mains de son père, qui le fit jeter
en prison. Délivré par quelques-uns de ses
partisans, il recommença la guerre, fit, à son
tour, son père prisonnier et ne lui rendit la liberté que sur l’intervention de l’empereur
Rodolphe. Albert, pour se venger de ses fils,
laissa le landgraviat à l’empereur Adolphe
de Nassau, qui envahit la Thuringe (1294).
Albert d’Autriche, successeur de ce dernier
à l’empire (1298), s’empara d’Eisenach et de
quelques autres villes du landgraviat ; mais,
bientôt après, il fut battu par Frédéric et
son frère Diezman (1307) et contraint de renoncer à ses prétentions. Diezman ayant été
assassiné, Frédéric devint possesseur de tout
l’héritage paternel, la Thuringe, la Misnie,
la Lusace, etc. Pendant une guerre qu’il fit
au margrave de Brandebourg en 1312, il
tomba entre les mains de ce prince et n’obtint
sa liberté qu’en échange d’une forte rançon
et de la basse Lusace.
FRÉDÉRIC II, dit le Sérieux ou le Bon, landgrave de Thuringe, né en 1310, mort
en 1349. Il était fils du précédent, à qui il
succéda en 1324. Il fut battu par Jean de
Luxembourg, qui s’empara de Gorlitz. Élu,
en 1348, empereur en compétition avec Charles
IV, il consentit à refuser la couronne
moyennant une somme de 7,000 marcs que
lui donna ce dernier.
FRÉDÉRIC III le Vaillant, landgrave de
Thuringe, né en 1330, mort en 1381. Il était
fils du précédent, qui laissa, en mourant, ses
biens par indivis à ses trois fils. Frédéric fut
longtemps en guerre avec Albert, duc de
Brunswick. Celui-ci le fit prisonnier dans une
embuscade et ne lui rendit la liberté qu’au
prix d’une énorme rançon. Lors du partage
qui fut fait entre les trois frères de l’héritage
paternel (1376), Frédéric eut la Misnie pendant
que Balthasar avait la Thuringe et Guillaume
l’Osterland. — Frédéric IV, le Pacifique, landgrave de Thuringe, fils de Balthasar, mort en 1439 sans postérité. Après la
mort de ce prince, dont aucun fait notable ne
rappelle le souvenir, le landgraviat passa à
l’électeur de Saxe, Frédéric II.
FRÉDÉRIC. V. Bade, Brandebourg, Brunswick, Gonzague, etc.
FRÉDÉRIC Ier d’Aragon, roi de Sicile, né en 1272, mort en 1337. Il était fils de
don Pèdre III, roi d’Aragon. Lorsque son frère Jacques fut appelé à occuper le trône d’Aragon,
Frédéric se fit élire roi de Sicile (1296), refusa de reconnaître le traité par lequel Jacques avait cédé ses droits sur l’île à Charles d’Anjou, roi de Naples, ne tint aucun compte des
remontrances, puis des anathèmes du pape,
tenta même de s’emparer du royaume de
Naples, et se battit contre les forces réunies
de Charles d’Anjou, de son frère et du
pape, avec des alternatives de succès et de
revers. En 1302, Frédéric obtint la paix. Il
conserva le royaume de Sicile à la condition
que ce royaume reviendrait, après sa mort, a
Charles d’Anjou ou à ses descendants, qu’il
prendrait le titre de roi de Trinacrie et qu’il
épouserait Éléonore, fille de Charles. Pour
se débarrasser des auxiliaires qu’il avait pris
à ses gages, il les envoya dans la Grèce, où
ils conquirent les duchés de Patras et d’Athènes.
En 1312, après la mort de Charles II
d’Anjou, Frédéric déclara la guerre à son
successeur, Robert, reprit le titre de roi de
Sicile, et, pendant dix-sept années, ce ne fut
qu’une succession non interrompue de ravages
exercés, de places prises et reprises par les
deux compétiteurs. Les hostilités n’avaient
point encore cessé, malgré l’épuisement des
deux royaumes, lorsque Frédéric mourut. Ce
prince, qui fut le véritable fondateur de la
nationalité sicilienne, avait encouragé la
commerce, rétabli la marine de l’île et s’était
fait aimer de ses sujets,
FRÉDÉRIC II d’Aragon, dit le Simple, roi de Sicile, né en 1341, mort en 1377. Il était petit-fils du précédent et succéda, en 1355, à son frère aîné Louis. L’année suivante, Louis de Tarento, époux de Jeanne de Naples, entreprit de conquérir la Sicile, prit Messine,
assiégea Catane, et se serait vraisemblablement
emparé de l’île entière si une invasion
du roi de Hongrie n’avait rappelé Louis de
Tarente et Jeanne de Naples sur la terre
ferme. Frédéric II recouvra, vers 1365, Palerme
et Messine, et conclut, en 1372, avec la
reine Jeanne, un traité par lequel il se reconnaissait son tributaire.
FRÉDÉRIC d’Aragon, roi des Deux-Siciles
de 1496 à 1501. Il succéda à son neveu Ferdinand
II, implora le secours de l’Espagne contre Louis XII, roi de France, et finit par céder son royaume à ce prince en échange du duché d’Anjou et de 30,000 ducats.
FRÉDÉRIC Ier (Guillaume-Charles), roi de Wurtemberg, d’abord connu sous le nom de
duc Frédéric II, né à Treptow (Poméranie)
le 6 novembre 1754, mort le 30 octobre 1816.
Il était fils du duc Frédéric-Eugène de Wurtemberg
et reçut sa première éducation de
sa mère, Sophie-Dorothée, princesse d’un esprit
cultivé ; puis il passa plusieurs années à
Lausanne, débuta dans la carrière militaire
avec le grade de colonel, entra avec ses sept
frères au service de Frédéric le Grand, et,
pendant la guerre de succession bavaroise,
devint major général. Plus tard, il entreprit
un voyage en Italie avec sa sœur et le
mari de celle-ci, le grand-duc Paul de Russie.
À son retour, il entra au service de la Russie,
où il devint lieutenant général et gouverneur
général de la Finlande ; mais il donna sa démission
quelque temps après, en 1787. Il se
retira alors en Suisse et vécut près de Lausanne ; puis habita près de Mayence et à
Ludwigsbourg (1790). En 1795, son père devint
duc de Wurtemberg. Le prince Frédéric
fut alors chargé de s’opposer à l’invasion du
duché par l’armée française (1796). Forcé de
céder devant des forces supérieures, il se retira successivement à Vienne, à Prague et à
Londres, où il se maria en secondes noces
avec la princesse Charlotte-Auguste-Mathilde
(1797). Frédéric succéda à son père comme
duc de Wurtemberg le 23 décembre 1797, sous
le nom de Frédéric II, et, en 1803, il obtint,
de la diète de l’empire, le titre d’électeur,
ainsi qu’une compensation pour la partie de
territoire située de l’autre côté du Rhin qu’il
avait dû céder ; ce furent ses relations avec
la cour de Saint-Pétersbourg et de Vienne
qui lui firent obtenir ces avantages au sein
de la diète. Sa politique extérieure et intérieure
fut dirigée sur deux points : assurer
l’existence de son duché et agrandir son territoire.
Dans ce but, il conclut une alliance
intime avec Napoléon Ier, entra dans la Confédération
du Rhin, annula la constitution
qu’il avait promulguée, agrandit ses États et
obtint, en 1806, l’érection de son électorat en
royaume. La coopération constante de ses
troupes avec celles de la France lui valut
des agrandissements successifs. Le mariage
de sa fille Catherine avec Jérôme Bonaparte
resserra encore les liens qui le rattachaient
à l’empereur. Il lui resta fidèle un des derniers : ce n’est qu’en 1813, après la bataille de Leipzig, qu’il entra dans la coalition. Il envoya alors près des puissances alliées un
ministre plénipotentiaire pour offrir de se
joindre à elles, à la condition qu’on lui garantirait
l’intégrité de son territoire et un nouvel
agrandissement. Les puissances alliées ne
souscrivirent pas à cette seconde demande ;
mais, par le traité de Foulda (6 novembre
1813), elles garantirent à Frédéric Ier le titre de roi et la possession intégrale de ses États. Frédéric fut mécontent de ce traité, bien
que, sans lui, il eût vraisemblablement perdu
une partie de son royaume, comme les autres
membres de la Confédération du Rhin. Au
congrès de Vienne, il mit en avant de grandes
prétentions, se montra opposé à la formation
de la Confédération germanique,
comme enlevant à ses membres une partie de
leur indépendance ; mais, malgré ses négociations, ses protestations et ses réclamations à cet égard, il fut forcé d’y adhérer et de signer l’acte de la nouvelle Union allemande le 1er septembre 1815. Frédéric Ier gouverna le Wurtemberg de la manière la plus despotique.
Obligé, en 1816, de donner une constitution,
il en octroya une que les états rejetèrent
comme confisquant toutes les libertés
politiques et individuelles. Le conflit qui s’éleva à ce sujet laissa pour quelque temps le
pays sans loi fondamentale. Le roi fit élaborer
ensuite une nouvelle constitution, mais
il mourut avant de l’avoir vue appliquée.
FRÉDÉRIC-GUILLAUME Ier, électeur de Hesse, né à Nassau le 20 août 1802. Il est le fils unique de l’électeur Guillaume II et de son
épouse Augusta-Frederica, fille du roi Frédéric-Guillaume II de Prusse. Il fit ses études
aux universités de Marburg et de Leipzig, et
vint habiter Bonn sur le Rhin. L’orageuse
période de 1830 l’obligea de revenir à Cassel,
capitale de la Hesse, où il était très-populaire. L’année suivante, son père lui abandonna la régence, et, le 20 novembre 1847,
il le laissa complètement maître du trône. En
1848, craignant pour sa position, il provoqua
lui-même quelques mesures libérales et composa
un ministère constitutionnel. Mais ces
bonnes intentions ne furent pas de longue
durée. Dès 1850, de monarque libéral il devint
réactionnaire et plaça à la tête des affaires
M. Hassenflug. La Hesse, mise en état de
siège, fut occupée par les troupes fédérales ;
enfin la constitution fut abolie et remplacée par une charte. En 1831, Frédéric-Guillaume Ier épousa morganatiquement la femme divorcée d’un officier de l’armée prussienne, Mme Lehmann, qu’il fit comtesse de Schaumbourg et princesse de Hanau. Il a eu de Mme Lehmann huit enfants, dont aucun ne peut lui succéder. L’héritier présomptif de Hesse est
le landgrave Guillaume, son cousin, né en
1787. La seconde fille du landgrave, la princesse Wilhelmine, a épousé, en 1842, le
prince Christian de Holstein-Glucksbourg,
qui est monté sur le trône de Danemark, sous
le nom de Christian IX, en 1863.
FRÉDÉRIC-GUILLAUME, grand-duc de Mecklembourg-Strelitz, né en 1819. Il est le
fils du grand-duc George et de la grande-duchesse Marie, fille du landgrave Frédéric
de Hesse-Cassel. Il eut pour premiers maîtres
les professeurs du gymnase de Strelitz, fréquenta
ensuite l’université de Bonn et épousa,
en 1843, la princesse Augusta, fille du duc
Adolphe de Cambridge, de laquelle il a eu un
fils, le grand-duc héritier Adolphe-Frédéric,
né en 1848. Frédéric-Guillaume a succédé à
son père en 1860. Les espérances qu’on avait
conçues, à son avènement, de voir inaugurer
un régime libéral ne se réalisèrent point ; car
le nouveau duc, dans le discours solennel
qu’il prononça lors de la prestation de serment
des corps de l’État, se déclara complètement
décidé à maintenir, sans aucune modification,
l’antique constitution féodale du Mecklembourg. Lors de la guerre austro-prussienne de 1866, il se rangea du côté de la Prusse, et, après la dissolution de la Confédération, promit sa coopération à la convocation d’un parlement allemand et à l’établissement d’une Confédération allemande sous le protectorat de la Prusse.
FRÉDÉRIC-FRANÇOIS, grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, né en 1823. Il est fils du grand-duc Paul-Frédéric et de la princesse
Alexandrine de Prusse. Il succéda, en 1842,
à son père, et se vit contraint, en 1848, d’apporter quelques modifications dans un sens
libéral à l’organisation gouvernementale du
duché ; mais, dès 1851, lorsque le mouvement
révolutionnaire fut partout comprimé en Allemagne, il rétablit l’ancien état de choses,
c’est-à-dire le régime du bon plaisir et de l’aristocratie féodale. L’aîné des nombreux enfants qu’il a eus de la princesse Augusta-Mathilde-Wilhelmine de Reuss est François-Paul,
né en 1851.
FRÉDÉRIC (Guillaume-Louis) grand-duc de Bade, duc de Zaehringen, né le 9 septembre
1826. Il est le troisième enfant du grand-duc
Charles-Léopold-Frédéric. Sa sœur aînée,
princesse Alexandrine, née le 20 décembre
1820, s’est mariée au duc régnant de
Saxe-Cobourg-Gotha : le second enfant était
le prince Louis, né le 15 août 1824, qui, en
raison de son état d’imbécillité et de ses difformités physiques, était incapable de régner. Aussi, lorsque, le 24 avril 1852, le grand-duc Charles-Léopold mourut, ce fut le prince
Frédéric-Guillaume qui lui succéda. Il ne prit
d’abord que le titre de régent. Le 5 septembre
1856, par une patente spéciale, il s’attribua
enfin le titre de grand-duc.
Dès l’année qui suivit son avènement, le grand-duc Frédéric eut des difficultés assez sérieuses avec le clergé catholique. Cette année 1853 fut, d’ailleurs, féconde en émotions, car, le 7 décembre, le prince faillit être tué par un assassin ; le hasard seul lui sauva la vie. En 1855, lassé des difficultés continuelles qu’il avait avec le clergé, le grand-duc décréta l’expulsion des jésuites. En 1856, le 20 septembre, il épousa la princesse Louise-Marie-Élisabeth, fille du prince royal de Prusse, âgée de dix-huit ans.
Par cette alliance, le grand-duc Frédéric rendit plus intime son union avec la Prusse. Il a toujours fait graviter son petit État dans l’orbite de cette puissance. Lorsque, en 1864, l’empereur d’Autriche convoqua à Francfort tous les souverains allemands pour la révision du pacte fédéral, le roi de Prusse seul repoussa la proposition, et le grand-duc de Bade refusa d’adhérer aux projets de François-Joseph. En 1866, quand la Prusse fit à l’Autriche cette guerre terrible qui finit par Sadowa, le grand-duc de Bade eut absolument, en Allemagne, l’attitude d’un prince prussien. Aussi, lorsque le roi de Prusse, victorieux, commença la série des annexions et déposséda les souverains de Hanovre, de Hesse, tout en imposant sa domination aux autres, comme ceux de Bavière et de Wurtemberg, un ministre français dit-il avec raison : « Le grand-duc de Bade est un homme d’État qui renverse toutes les lois de la nature. Au lieu de nourrir le vœu d’hériter de son beau-père, il brûle du désir de faire de son beau-père son héritier. »
Lorsque, le 17 juillet 1870, éclata la guerre entre la France et la Prusse, le grand-duc de Bade se hâta de mettre à la disposition du roi Guillaume Ier son armée, dont une partie combattit sous les ordres du prince royal et l’autre sous ceux de Werder. Avec ce dernier, les Badois firent le siège de Strasbourg, puis celui de Belfort, et se signalèrent par leur rage de destruction. Au mois de décembre, le grand-duc Frédéric se rendit à Versailles auprès de son beau-père, à qui le parlement allemand venait d’offrir la couronne impériale. Dans un banquet qui eut lieu à Versailles à cette occasion, et où se trouvaient réunis plusieurs souverains de l’Alle-