Languedoc, partie qui touche au plateau central, la Provence, au N.-E. des Maures ; quelques lambeaux dans les Alpes et le Jura.
Terrains jurassiques (10,600,000 hectares) : ils dessinent un huit ouvert au N. et au S., autour du plateau central et du bassin de Paris. Appendice au N.-E., vers Boulogne, et à l’E. par le Jura, qui envoie un rameau en Alsace.
Terrains primitifs (10,600,000 hectares) : ils forment le plateau central presque exclusivement, la Vendée, le littoral S.-O. de la Bretagne et des amas juxtaposés sur le littoral N., les Pyrénées orientales, les Maures, les Vosges méridionales et un massif des Alpes septentrionales. Ils forment ainsi cinq régions disposées circulairement autour du plateau central.
Terrains tertiaires (15,800,000 hectares): ils occupent presque le tiers de la France ; tout le bassin de Paris, moins la bande orientale ; la Limogne, l’Aquitaine, moins le N. ; la Bresse, une partie du Languedoc et de la Provence. On en trouve des parcelles éparses en Languedoc, en Vendée, en Alsace, dans la Bretagne E. ; en un mot, ils forment presque toutes les plaines de la France, et comblent les intervalles entre les plateaux et les chaînes de montagnes.
Ainsi qu’on le voit, les terrains les plus abondants en France sont d’abord les terrains tertiaires, ensuite les terrains primitifs et les terrains jurassiques. Les premiers forment principalement le bassin de Paris, tandis que les autres constituent surtout le massif du plateau central.
Nous extrayons les renseignements suivants sur les divisions naturelles du territoire français de l’excellent Dictionnaire des communes de France, de M. A. Jeanne. Les divisions naturelles du sol français ne sont nullement déterminées par les limites plus ou moins conventionnelles et souvent modifiées des provinces administratives ou politiques. Elles ne correspondent pas non plus aux divisions par bassins, car la constitution géologique du sol, l’élévation des lieux, la nature des produits peuvent varier dans ces mêmes bassins et présenter une ressemblance parfaite sur les confins de ces bassins limitrophes. De même les grands cours d’eau ne forment point les lignes de divisions géographiques ; car, en général, il unissent plutôt qu’ils ne séparent. Les divisions naturelles, spontanément reconnues par les habitants eux-mêmes, sont déterminées à la fois par la formation géologique et la configuration du sol, par la nature et la qualité des récoltes, la proximité de la mer et des montagnes, tous les phénomènes de la terre et du climat, enfin par l’origine de la race qui les habite. On a souvent reconnu que les contours des anciens pagi gaulois correspondaient assez exactement aux limites des formations géologiques. De nos jours, ces pagi se reconstitueraient encore d’eux-mêmes, si la centralisation administrative ne brisait assez souvent les affinités naturelles. Sans nous arrêter aux grandes divisions provinciales de l’ancien régime, donnons ici, en suivant la classification d’Omalius d’Halloy, la liste des principales régions naturelles de la France, en commençant par le Nord.
— Dimensions. Superficie. La France mesure du S. au N., sous le méridien de Paris, 956 kilom. ; de l’E. à l’O., entre le quarante-huitième et le quarante-neuvième parallèle, environ 926 kilom. ; du N.-O. au S.-E., depuis la côte du Finistère et l’embouchure de la Roya, 1,094 kilom. ; du N.-E. au S.-O., depuis le confluent de la Lauter et du Rhin jusqu’à l’embouchure de la Bidassoa, 988 kilom. Le contour total de la France est de 4,937 kilom., dont 2,693 pour les côtes et 2,244 pour les frontières continentales. La superficie actuelle est de 53,028, 894 hectares. Sous ce rapport, elle est, d’après M. Block, le troisième Etat de l’Europe : la Russie et l’Autriche passent avant elle. D’après le tableau publié par la statistique officielle de la France, cette superficie se divise de la manière suivante :
hectares.
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Terres arables | 25,628,313
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Vignes | 2,101,696
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Prairies naturelles | 5,160,780
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Pâtures et patis | 9,209,069
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Forêts | 8,985,970
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Sol non agricole, routes et rivières | 1,943,066
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――――――
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53,023,894
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A ce total il faut ajouter la superficie de la Savoie et des Alpes-Maritimes, qui est de 1,211,788 hectares. « Les 130,000 hectares portés comme improductifs au cadastre des territoires nouvellement annexés représentent, dit M. Elisée Reclus, les sommités couronnées de neiges permanentes. Les espaces en pâturages occupent presque le tiers de la superficie productive, environ 300,000 hectares. Les forêts occupent une étendue d’environ 194,000 hectares. La surface annuellement ensemencée en céréales et en légumineuses est d’environ 200,000 hectares, qui rendent 2 millions d’hectolitres. La vigne s’étend sur une superficie de 14,000 hectares. »
— Population. La population de la France paraît avoir été considérable de tout temps, mais on n’a pas de documents statistiques précis avant le commencement du xviiie siècle. Voici quelle a été la progression suivie par la population depuis 1700 jusqu’à nos jours :
hab.
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1700 (d’après le rapport des intendants) | 19,669,320
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1772 (d’après d’Expilly) | 21,000,000
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1789 (d’après Necker) | 24,800,000
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1801 d’après le recensement | 30,461,875
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1821 | 32,569,000
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1841 | 34,230,000
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1851 | 35,783,170
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1861 | 37,476,732
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1866 | 38,067,094
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non compris les 125,000 hommes de troupes qui, au 15 mai 1866, date du dernier recensement, étaient employés à Rome, en Algérie, au Mexique, dans les colonies d’outremer et les stations navales. Ce dernier chiffre, ajouté à celui de la population sédentaire, donne un total de 35,192,094 hab. Dans ce nombre, les territoires nouvellement annexés à la France, c’est-à-dire : la Savoie, la Haute-Savoie et une partie des Alpes-Maritimes, entrent pour 676,195 hab.
En France, les départements où la population est le plus dense sont ceux de la Seine, du Rhône, du Nord, du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et du Pas-de-Calais. Les départements où la population est le plus clair-semée sont ceux de l’Indre, des Landes, de la Corse, de la Lozère, des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes. Le nombre moyen des habitants, par kilom. carré, s’est élevé de la manière suivante, par périodes décennales, depuis 1801 : 51,2 ; 55,7 ; 60,9 ; 64,8 ; 67,5 ; 68,93 ; 70,3. Les départements industriels où se trouvent les plus grandes villes sont en proportion dix, cent et deux cents fois plus peuplés que les hauts départements des montagnes. Le total de 37,500 communes pour 38,000,000 d’hab. donne une moyenne d’un peu plus de 1,000 hab. par commune ; mais cette moyenne est sensiblement diminuée par les communes de plus de 10,000 hab., et enfin par l’immense population de la ville de Paris. Ces vastes agglomérations réduisent d’autant les petites communes, dont quelques-unes ne sont peuplées que d’une quarantaine d’habitants. Plus d’un tiers des Français habitent des communes de moins de 1,000 hab. On comptait en France, en 1859, suivant M. Elisée Reclus, 8,066,808 constructions, dont 141,706 usines et 7,925,102 maisons ou châteaux. En 1851, il y avait 7,384,789 maisons et 9,022,911 ménages, d’où il suit qu’à cette époque une maison contenait en moyenne 4,8 personnes ; un ménage comptait seulement 3,84 individus pour une famille.
Depuis le commencement du siècle jusqu en 1835, le nombre des mariages en France a suivi un mouvement ascensionnel soumis à de fortes oscillations. De 1835 à 1839, on peut évaluer à 79 le chiffre annuel moyeu des mariages par 1,000 hab. Les mariages diminuent sensiblement aux époques de cherté et de mortalité ; ils reprennent ensuite et regagnent à peu près tout ce qu’ils avaient perdu dans les mauvaises années. Sur 1,000 mariages, on en compte 930 entre garçons et filles ; 37 entre garçons et veuves ; 37 entre veufs et veuves. La fécondité des mariages est beaucoup moindre en France que dans tous les autres pays de l’Europe.
Le nombre de naissances par mariage et par habitant a sensiblement diminué en France depuis le commencement du siècle. En 1805, on comptait une naissance sur 30 hab, ; en 1851, on n’en comptait plus qu’une sur 37. La France voit naître chaque année environ 70,000 enfants naturels, parmi lesquels plus de 30,000 sont abandonnés par le père et la mère.
La vie moyenne est représentée par le quotient que l’on obtient en additionnant l’âge de tous les individus décèdés pendant une certaine période et en divisant ce total par le nombre des décèdés. D’après l’ensemble des décès de 1864, la durée de la vie moyenne en France serait de 37 ans et 6 mois. Avant la Révolution, elle n’était que de 29 ans. En Angleterre, la vie moyenne est sensiblement supérieure à celle de la France.
Avant la Révolution de 1789, la France était divisée en 32 gouvernements généraux, ou provinces, administrés par des intendants, et que séparaient les uns des autres des lignes de douanes intérieures. Ces provinces différaient par l’étendue, la population et l’importance. Mais la plus choquante inégalité entre elles était celle du droit. Les unes étaient affranchies de la gabelle ; d’autres payaient des impôts écrasants ; les unes avaient complètement perdu leur autonomie ; les autres avaient le droit de former des assemblées pour le prélèvement et la répartition des impôts. Aujourd’hui, la France est divisée en 89 départements.
provinces.
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départements.
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chefs-lieux.
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Haut-Rhin | Colmar. | |||
Bas-Rhin | Strasbourg. | ||||
Angoumois | Charente | Angoulême. | |||
Anjou | Maine-et-Loire | Angers. | |||
Artois | Pas-de-Calais | Arras. | |||
Aunis et Saintonge | Charente-Inférieure | La Rochelle. | |||
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Puy-de-Dôme | Clermont-Ferrand. | |||
Cantal | Aurillac. | ||||
Béarn et Navarre | Basses-Pyrénées | Pau. | |||
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Cher | Bourges. | |||
Indre | Châteauroux. | ||||
Bourbonnais | Allier | Moulins. | |||
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Yonne | Auxerre. | |||
Côte-d’Or | Dijon. | ||||
Saône-et-Loire | Mâcon. | ||||
Ain | Bourg. | ||||
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Ille-et-Vilaine | Rennes. | |||
Côtes-du-Nord | Saint-Brieuc. | ||||
Finistère | Quimper. | ||||
Morbihan | Vannes. | ||||
Loire-Inférieure | Nantes. | ||||
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Ardennes | Mézières. | |||
Haute-Marne | Chaumont. | ||||
Aube | Troyes. | ||||
Marne | Châlons-sur-Marne. | ||||
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Isère | Grenoble. | |||
Drôme | Valence. | ||||
Hautes-Alpes | Gap. | ||||
Flandre | Nord | Lille. | |||
Foix | Ariège | Foix. |