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cour de Vit-au-lait, ainsi nommée en souvenir du promenoir consacré aux débiteurs qui, sous l’ancienne monarchie, ne payaient pas les mois de nourrice de leurs enfants. Cette cour, plantée d’arbres et même ornée de parterres de fleurs, était la plus agréable de la Force ; elle servait de promenoir aux détenus ordinaires, non récidivistes ; 2° la cour de la dette : cette cour se trouvait au centre de la prison ; elle conduisait à deux chauffoirs, le premier, dit chauffoir des pistaliers, le second, chauffoir des pailleux ; 3° la cour du bâtiment Neuf, dite vulgairement La Fosse aux lions. C’était, ainsi que ce dernier nom l’indique, la véritable caverne de la Force, le promenoir des repris de justice, des sujets les plus dangereux. Les dortoirs qui y avaient issue étaient voûtés, et les parois de la cour munies de revêtements droits et lisses en pierre de taille, qui en eussent rendu l’escalade impossible. C’est dans cette cour, d’un aspect glacial et sinistre, que le célèbre Lacenaire manqua d’être assassiné par ses dignes compagnons de geôle ; 4° la cour Sainte-Madeleine, étroite et sombre ; 5° la cour des Moines, promenoir des hommes au secret et aussi des enfants mis en correction (d’où le nom) ; 6° la cour des Foulas, ainsi nommée parce qu’elle était interdite aux détenus, qui l’appelaient la basse-cour de la Force ; 7° la cour Sainte-Marie, sorte de long boyau étroit et humide ; 8° enfin, la cour Sainte-Anne, réservée aux vieillards et aux malheureux arrêtés pour vagabondage. Voilà ce qu’était devenu le magnifique hôtel des ducs de la Force. Aujourd’hui, cette sombre prison, dont il est si souvent question, non-seulement dans nos annales révolutionnaires, mais encore dans les nombreux, drames judiciaires que virent se dérouler les dix-huit années du règne de Louis - Philippe, la Force n’est plus qu’un souvenir, que nous voudrions voir disparaître lui-même.


FORCE (Pierre), journaliste et historien américain, né dans le New-Jersey en 1730. Il exerça d’abord l’état d’imprimeur à New-York, puis alla s’établir à Washington en 1815. En 1820, il commença la publication de l’Almanack national, renfermant de fort importantes statistiques, et le continua jusqu’en 1836. De 1823 à 1830, il dirigea le Journal national, feuille politique, organe officiel de l’administration du président John Quincy Adams. De 1836 à 1840, il fut maire de Washington, et, ensuite, président de l’Institut national pour favoriser le développement de la science. En 1833, il fit un traité avec le gouvernement des États-Unis pour la publication d’un recueil de documents historiques relatifs aux colonies américaines, sous ce titre : Archives américaines. Douze volumes ont paru de cet ouvrage, qui a occupé trente années de la vie de M Force. Pour le mener à bonne fin, il a réuni une collection de livres, de cartes, de manuscrits et de documents relatifs à l’histoire américaine, collection qui, par son ensemble et son importance, surpasse toutes celles qu’on a faites sur le même sujet. M. Force est également l’auteur de 4 volumes de traités historiques, ayant surtout pour objet l’origine et la colonisation des provinces américaines.

FORCE (Caumont de la). V. La Force.

FORCE (Piganiol de la), écrivain français. V. Piganiol.

FORCÉ, ÉE (for-sé) part. passé du v. Forcer. Enfoncé de force ; brisé, ouvert par la violence : Malle forcée. Serrure forcée. Porte FORCÉE.

— Pris, emporté de force, par l’emploi de la force : Après trois heures de combat, ces retranchements furent forcés de tous côtés. (Volt.)

Que de remparts détruits, que de villes forcées !
Boileau.

— Qui est au-dessus des forces ordinaires : Je suis tombé dans un état de faiblesse dont j’ai l’obligation à la vieillesse et à un travail un peu forcé. (Volt.) || Qui manque de naturel, qui est contraint, exagéré, affecté, détourné de son sens avec effort : Attitude forcée. Rire forcé. Donner des sens forcés à des passages clairs, c’est le sûr moyen de ne jamais s’entendre. (Volt.) Rien n’est plus choquant qu’un rire forcé. (Mme Guizot.)

Je hais tes vains auteurs dont la muse forcée
M’entretient de ses feux toujours froide et glacée.
Boileau.

— Fait, accompli par obligation, par contrainte : Emprunt forcé. Consentement forcé. L’autorité ne peut légitimer un mariage forcé ; elle peut légaliser un mariage clandestin. (De Bonald.) || En parlant des personnes, Contraint, obligé : Je suis forcé de me taire. Les esclaves volontaires font plus de tyrans que les tyrans ne font d’esclaves forcés. (Tacite.)

— Fig. Inévitable, obligé, nécessaire, qui ne peut manquer d’être ou d’arriver : Une conséquence forcée.

Travaux forcés, Peine dont on punit certains crimes, et qui consiste surtout en des travaux pénibles et obligatoires : Être condamné aux travaux forcés à perpétuité.

Marche forcée, Marche plus rapide ou plus prolongée que la marche ordinaire : Gagner la frontière à marches forcées.

Avoir la main forcée. Faire quelque chose contre sa volonté ; être obligé de céder à quelque chose, à quelqu’un.

— Mar. Se dit d’un mât, d’une vergue, d’un bout-dehors, qui, sous un effort trop violent, a pris une courbure : Notre grand mât de hune, forcé par un ridage excessif de son étai, se rompit le premier. (Chardin.) || Vent forcé, Vent contraire et violent, qui oblige à mettre à la cape ou à fuir vent arrière. || Temps forcé, Tempête ; bourrasques et sautes de vent qui la précèdent.

— Art milit. Arrêts forcés, Arrêts sévères auxquels est condamné un officier. — Véner. Bête forcée, Bête prise par les chiens, après avoir été courue.

— Hortic. Cultures forcées, Celles qui, par des moyens artificiels, hâtent l’époque de là germination ou de la maturité.,

— Antonymes. Facultatif, libre, spontané, volontaire. — Dégagé, franc, naturel.

FORCEAU s. m. (for - sô — rad. force). Chasse. Piquet sur lequel un filet est appuyé, et qui le retient de force,

FORCELLINI (Egidio), célèbrelexicographe italien, né près deTrévise le ZGaoût 163S, mort à Padoue le 4 avril 17G8. Élève de Facciolati dés 1704, il collabora avec ce dernier à la nouvelle édition d’Ambroise de Calepio, vulgairement appelé Calepino, et prit goût aux travaux de* lexicographie. Il conçut alors le plan d’un dictionnaire complet de la langue latine, — et son maître le dirigea et l’aida dans cette vaste entreprise. Il consacra trente-cinq années à le composer et huit autres années k la révision et à la copie, et n’eut pas le bonheur de voir achever l’impression. Cette œuvre immense, intitulée : Lexicon totius latinitatis (Padoue, 1771, 4 vol.), a rendu k la science de grands services ; on la cite comme autorité (presque toujours sous le nom de Forcellini simplement, sans ajouter le titre) ; c’est le dictionnaire le plus complet que nous possédions de la langue latjno : on y trouve presque tous les passages des auteurs où figurent les mots groupés d’après les différentes acceptions, et souvent l’équivalent grec et la synonymie. Plus complet que les Thésaurus de Robert Estienne et de Gessner, il est cependant inférieur sous le rapport de la clarté, , ou plutôt de la disposition des exemples. Il a servi de base à tous les dictionnaires grands et petits qui ont paru depuis, et, au lieu de chercher k en faire de nouveaux sur un plan ; différemment conçu, on s’est borné à l’uug- ’ menter dans les diverses éditions qui ont, paru, et à ajouter les résultats des recherches et des découvertes nouvelles. La deuxième édition a été publiée en 1805 avec’des suppléments tirés des papiers de Cognolato. En 1816, Furlanetto fit paraître séparément un Appendix (Padoue) ; mais les suppléments et l’Appendice furent fondus dans 1 ensemble de l’ouvrage lors des deux éditions suivantes (Londres, 1826, 2 vol. in-fol. ; Padoue, 1828-1831, 4 vol. publiés par Furlanetto, qui profita aussi largement de notes fournies par l’illustre épigraphiste Borghesi), On trouve beaucoup d’additions dans l’édition publiée en Allemagne par Yoigtltender etHertel(Schneeberg, 1829-1833, 4 vol.). Le nouvel Appendice publié par Furlanetto, en 1841, n’a pas grande valeur. Tout récemment, on vient de réimprimer deux nouvelles éditions en Italie : l’une, celle de Padoue, avec la collaboration des meilleurs lexicographes allemands, Dœderlein, Freund et Klotz (1859 et suiv.) ; l’autre à Prato (1860 et suiv.}, sous la direction du cPérede Vit, est suivie d’une partietoute nouvelle, rOwomasJi’coiijOuDietionnaire des noms propres latins, avec les généalogies des familles romaines et de précieuses citations tirées des auteurs et des inscriptions.

FonCBLLINI (Marc-Antoine), littérateur italien, né à Campo (Marche Trévisane) en 17U, mort en 1794, frère du précédent. Il fut successivement avocat à Venise, assesseur criminel des podestats vénitiens et juge à San-Salvador. Forcellini cultiva les lettres, pour lesquelles il avait un goût des plus vifs. On a de lui : le Feste l’rivigiane d’amore (Venise, 1745, in-4t>), poËme en trois chants, et Leitere famigliari (Venise, 1835), publiées par Gamba. Forcellini a publié avec son ami, le poste Noël Lastesio, une bonne édition des Œuvres de Sperone Speroni (Venise, 1740, 5 vol. in-4o).

FORCÉMENT ad v. (for-sé-man-rad. force). Nécessairement, par une conséquence rigoureuse, inévitable : Quand on n’envisage les choses que sous un seul aspect, on s’égare forcément. (E. Laboulaye.)

— Antonymes. Facultativement, librement, spontanément, volontairement.

FORCENÉ, ÉE adj. (for-se-né — du lat. forts, hors, et de l’allemand sinn, sens. Ce mot signifie proprement hors de sens. M. Littrô fait observer avec raison que l’orthographe forcené par un e est contraire à l’étymologie et fautive ; elle n’est pas même appuyée par l’ancien usage ; elle ne vient que d’une confusion malheureuse avec le mot force, et il serait mieux d’écrire forsené), Furieux, hors de sens ; inspiré par une fureur aveugle : Un fanatique forcené. Des cris forcenés. L’ambition forcenée renverse tout. (Fén.) Des croyants forcenés provoquent sans cesse des violences contre tout ce qui s’écarte du culte. (Rouan.)

FORC

— Substantiv. Personne forcenée, furieuse, hors do soi : C’est un forcené.

C’est ainsi que souvent, par une forcenée, Une triste famille, à l’hôpital traînée, Voit ses biens en décrets sur tous les murs écrits, De sa déroute illustre effrayer tout Paris.

liOILEAU.

FORCEPS s. m. (for-sèpes — mot lat. qui signifie tenaille, et que quelques-uns tirent de foris capere, prendre par dehors. Festus le fait venir de formas, chaud. Le mot désignerait ainsi proprement un instrument pour saisir les corps chauds). Chir. Pincetto, ciseau, tenette ou tout autre instrument dont on se sert pour saisir et extraire les corps étrangers. Il Ne se dit plus que d’un instrument en forme de grande et large tenette, qui, dans les accouchements laborieux, sert k l’extrao tion du fœtus ; Les branches d’un forceps.

— Entom. Organe en forme de pince qui garnit l’extrémité anale du corps do quelques insectes : Le forceps du perce-oreille.

— Encycl. Chir. Le forceps est une espèce de pince composée de deux branches à peu près semblables et destinée spécialement à s’appliquer sur ta tête du fœtus.

Quoique plusieurs personnes se soient disputé l’invention du forceps, il est à peu près établi à présent que l’on doit la découverte de cet instrument à un des membres de la famille Chamberdan, qui l’exploita en Angleterre pendant la première moitié du xviie siècle. Ce forceps n’était qu’une pince droite permettant de saisir la tète du fœtus dans le petit bassin (v. bassin). Lèvret, en 1747, et Sinellie, en 1751,1e modifièrent en lui donnant une courbure appropriée à l’axe de l’excavation pelvienne (ce qui permit de l’employer dans les cas ou la tète se trouve arrêtée au détroit supérieur. Malgré des modifications aussi nombreuses que peu importantes, le forceps est resté tel que 1 avait imaginé Levret.

Le forceps est une grande pince à deux branches s’articulant entre elles et composées chacune de trois parties : la cuiller, l’articulation et le manche.

La cuiller est destinée à être introduite dans les parties de la mère et h embrasser la tête du fœtus ; elle présente, en conséquence : 1» une courbure sur le plat dont la concavité interne est destinée k s accommoder à la convexité de la tête fœtale, et dont la convexité externe glisse sur les parois concaves du bassin ; 2° une courbure sur le bord à concavité antérieure, qui est destinée à accommoder la l’orme de l’instrument à la direction de l’axe pelvien et k rendre l’application du forceps possible encore quand la tête est retenue au-dessus du détroit supérieur. La cuiller offre ordinairement une fenêtre, et cette ouverture, tout en diminuant le volume et la masse de l’instrument, a encore l’avantage do-permettre aux bosses pariétales de s’engager dans le vide qu’elle offre, et cet engagement compense jusqu’à un certain point l’épaisseur, des branches de l’instrument. Le manche de l’instrument se termine ordinairement par une extrémité légèrement recourbée en forme de crochets. L’un des crochets, beaucoup plus recourbé que celui du côté opposé, qui ne l’est guère qu’à angle droit, porte k son extrémité une olive creuse qui se dévisse et qui sert à loger un crochet aigu (v. perge-CRÂnk) ; de sorte que, sur le même instrument, se trouvent réunis le forceps, le crochet mousse et le crochet aigu. Les manches et les cuillers sont semblables dans les deux branches, et celles-ci ne diffèrent que par leur partie moyenne ou articulaire. L’une d’elles, en effet, porte un pivot, l’autre une mortaise creusée dans le centre ou seulement sur le côté de l’instrument, à l’aide desquels on peut les réunir solidement après leur application. La branche qui porte le pivot a reçu le nom de hanche mâle ; celle qui offre la mortaise, celui de hanche femelle.. (Cazeaux.) On donne encore le nom de hanche gauche à la hanche k pivot, et celui de hanche droite k la, hanche k mortaise. Le forceps est destiné, comme on l’a vu plus haut, à saisir ta.tète^ de l’enfant ; mais, pour que cette opération puisse se faire, il faut préalablement certaines conditions qui sont : 1° que le col de : l’utérus (v. col) soit complètement dilaté ;. 2o que la tête soit au détroit supérieur ; 3° que le diamètre antéro-postérieur du bassin.ait 7 centimètres et demi d’étendue au moins ; 4U enfin, que les membranes soient rompues.

L’application du forceps se fait dans diverses circonstances. Voici comment M. Verrier énumère les principales indications :

Lorsque le travail traîne en longueur par faiblesse ou absence des contractions, et que l’ergot de seigle est contre-indiqué ; lorsque les contractions se sont arrêtées et que la tête repose depuis environ deux heures sur un.même point des parties molles ; dans la résistance trop considérable du périnée ; la brièveté du cordon, les procidences sont encorédes accidents qui peuvent réclamer l’emploi du forceps ; enfin lorsque la faiblesse de la mère ou une infirmité, comme une hernie, un anévrisme, empêchent la femme dé pousser pendant le travail. En un mot, on emploie le forceps chaque fois que la mère ou l’enfant courent un danger quelconque et que ce danger peut cesser par la prompte terminaison du travail..

Ces cas de danger du côté de la mère sont : l’hémorragie, l’éclampsie, etc. ; onauracoinmei guide l’état général de lainère. Pour l’enfant, !

FQRÇ

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tout obstacle à la circulation pouvant amener la mort par asphyxie se traduira par une alté1 ration des battements du cordon et surtout des battements du cœur, qui deviennent irréguliers ou faibles ; enfin, la présence duliquide amniotique teint de méconium dans la présentation de la tête est encore un signe certain de la souffrance du fœtus.

FORCER v. a. ou tr. (for-sé — rad. force. Prend une cédille sous le c devant les voyelles a : et o : Il força, nous forçons). Briser, rompre de force ; ouvrir avec violence : Forcer une porte, une serrure. Forcer un coffre.

Du sirail, s’il le faut, venez forcer la porte.

Racine.

— Prendre par force, vaincre, triompher de, pénétrer par force dans : Forcer une citadelle, une.barricade, un retranchement. Forcer dos troupes dans leur camp. Forcer des obstacles. Forckr roi passage gardé par l’ennemi. Nulle puissance humaine ne peut forcer le retranchement impénétrable de la liberté du cceur. (Fén.).

— Contraindre, obliger à quelque chose, : Te le forcerai bien à parler. Sur toutes choses, ne forcez jamais vos sujets à changer de religion. (Fén.) H y a des hommes qui ont protégé Dieu contre d’autres hommes, qu’ils.ont brûlés pour les forcer de croire. (A. Karr.)

— Fig. Dénaturer, outrer par la violence ; contrarier, agir violemment contre : Forcer ses aptitudes, c’est les détruire. Ne forcez ta nature en rien, ni dans la fatigua du corps, ni dans celle de l’esprit, ni dans les plaisirs licites. (Raspail.)

Ne forçons point notre talent. Nous ne ferions rien avec grâce.

La Fontaine.

Pères, de vos enfants ne forces point les vœux ;

Le ciel vous les donna, mais pour les rendre heureux.

CllKMEP..

— Obtenir, provoquer par une sorte de violence morale : Forcer le respect, l’admiration. Ce n’est point par des paroles qu’on peut forcer l’hommage du monde, c’estpar ta vertu et l’audace. (Vauven.) ’ •

Forcer la consigne, Népas s’y conformer ^enfreindre avec quelque violence.

Forcer une femme, La violer,

Forcer sa, voix, Faire des efforts de vojx pour chanter, chanter plus haut ou plus fort qu’on ne le peut naturellement...

Forcer le pas, ta pwrche, Presser le pas, se mettre à marcher plus vite. •, ’.

— Arithm. Forcer unchiffre, Lui ajouteruno " unité pour tenir compte des unités d’un ordre

inférieur que l’on ft supprimées : Lorsqu’on ne tient compte que des centièmes, il. convient de forcer le chiffre qui les représente, si le chiffre qui suit est au moins égal à r> ; ainsi, 1,235 et ,238 devront s’écrire 1,24.

— Manège. Forcer un cheval, Le pousser, trop, le faire trop courir. Il Forcer ta main, Ne plus obéir k la main de son cavalier, s’emporter, en parlant d’un cheval.

— Fig. Forcer la main à quelqu’un, Le contraindre à faire quelque chose : le peuple anglais forçait la main à son roi. (Volt.) L’esprit public avait forcé la main au pouvoir. (Lamart.), .

— Véner. Prendre avec des chiens de chasse : Forcer un cerf. Après trois heures de chasse, nous avons forcé un chevreuil. Le loup est peut-être de tous les animaux le plus difficiléà forcer à la course. (Buff.).

—^ Escrime. Forcer le fer, Engager avec force l’épée dé son adversaire. Il Forcer ta pointe de tierce ou de quarte, Dégager et fournir, pendant que l’épée forcée fait un mouvement pour revenir à sa position.

— Jeux. Forcer la coupe, Amener l’adversaire à couper les cartes k l’endroit même que l’on a choisi, afin de conserver les dispositions que l’on a faites dans le jeu : On force la coupe de plusieurs.manières, surtout en faisant le pont et en employant ce que l’on appelle la carte large. Il Jeter une carte de la couleur demandée, "mais plus foit, e que celles que les autres ont jouées’, comme, par exemple, un roi de cœur suruhe dame do

. cœur : À l’écarté, on est tenu de ’forcer’, h Au whist, jouer une, couleur qué le partenaire ou l’adversaire n’a pas, afin deTobliger k mettre un atout pour gagner la levée.’ || Au jeu d’hombre, Obliger quelqu’un’à jouer sans prendre. Il Au reversi, Forcer le qûinola, Jouer un cœur qui oblige le porteur du quinola à le jeter, il Sous-forcer, Mettre uno carte inférieure sur celle qui est jouée, au lieu d’une carte supérieure qu’on a en main.

— Hortic. Exciter la végétation des.plantes, par une température élevée, pour en obtenir des primeurs ou des produits hors saison. « Forcer à fruit, Tailler long pour avoir des fruits : Forcer des ceps À fruit.

— v. n. ou ihtr. Mar. Se dit d’un mât, d’une vergue, d’un appareil quelconque, lorsqu’ils supportent un effort trop grand, sous lequel ils plient et menacent dé rompre : Le perroquet de fougue forçait tellement, que l’officier de quart donna l’ordre de le serrer : (Chardin.)

Il Se dit du vent quand il augmente, quand il fraîchit : Le vent force.

Se forcer v. pr. Faire trop d’effort : Ne vous forckz point, vous pourries vous faire mal, (Acad.) ’

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